Un cavalier sombre dont le plastron noir de sa cuirasse taillée sur mesure semblait absorber la lueur de la lune par jeu de reflets huilés, ombres d'un métal rare, le tallum, malgré l'usure et les trop nombreuses entailles, lacérations de lames diverses, traces de réparations et de recabossage / reforge de cette cuirasse qui, à subi bien des perforations à l'aide de bec de corbins, à de trop nombreuses reprises, par nostalgie réparée, le guerrier noir traverse donc les vastes plaines d'Ashnard pendant dans la nuit, filant à une allure que seul l'effroi et la survie dicte à son destrier.
En pleine course le cavalier se penche, et détaches les éléments d'armure qui protégent mais aussi alourdissent sa monture, tout autour de la robe du canasson, laissant les plates d'armure tomber sur la route, la dernière trace de son passage sur ses terres fut le casque même de l'animal jeté par terre, libre, ils étaient libre, tous les deux, le cheval de son armure, lui, de son déguisement, de son "jeu" respirant à pleines bouffées l'air comme s'il respirait enfin pour la première fois depuis deux semaines, il se surprit même à se dresser sur ses jambes, se lever sur sa monture, droit et fier et rugir de plaisir, du plaisir de sa liberté et d'être enfin redevenu lui même, effrayant les animaux aux alentours sur une bonne mille, sa monture elle même fut la première surprise, paniquant en effectuant une ruade qui aurait bien pu le désarçonner, coupant court à son "cri" de joie pour qu'il remonte sur la selle, puisqu'il avait glissé sur le flanc gauche de la bête.
Derrière lui les flammes du camp ne ressemblaient plus qu'à de petits points lumineux dans l'horizon, son sourire se libéra au grand jour, son visage fouetté par sa capuche engouffrant le vent tandis qu'il tournait une dernière fois son visage vers l'arrière comme pour s'assurer que tout était fini. La cavalcade dura toute la nuit, sans répit pour sa monture, aussi puissante et endurante pouvait elle être, elle avait bien du mal à supporter le poids de presque trois personnes sur son dos, son corps bien bâtit laissait, au petit matin, apparaître toutes ses veines d'effort à la surface de son pelage, haletante, elle était épuisée, pourquoi avait je parlé du poids de trois personne à supporter sur son dos, déjà ? Ah... je m'en souvient... le poids de l'effroyable, monstrueuse lame qu'il portait dans son dos n'était pas négligeable pour l'animal, qui fut bien usé de sa nuit, de son stress et des os pratiquement douloureux de son dos à force de nous porter.
J'avais su fermer ma bouche, mes dents serrées, car je savais que cavalcade endiablée rimait également avec "langue coupée" lorsque vous forcez le cheval à s'emballer, je n'avais pas su ménager ma monture, Azrith était encore à quelques kilomètres et nous avançions désormais au petit trot, j'avais seulement voulu mettre assez de distance entre moi et mes poursuivants, si toutefois j'en avait, peut être avais je eu de la chance après tout, peut être n'avaient ils pas regardé dans quelle direction je m'étais enfui, mais je savais très bien au fond de moi que ce serait sous estimer une troupe d'Elite et, ces Mord Sith, même si j'en tenais une derrière moi, bien ligotée.
Khaléo n'avait pas d'autre choix que d'effectivement se rendre à la ville d'Azrith s'il ne voulait pas perdre trop de temps sur ce territoire, dernier arrêt avant la frontière et, de traverser les vastes plaines des dangereuses landes dévastées, il était parti sans provisions mais il n'avait pas eu le choix, si son entrainement et son organisme lui permettait de résister à une faim et une soif de quelques jours, il doutait que ce soit le cas de sa monture et accessoirement de la Mord Sith, traversant un petit bois aux abords du village à pied, tenant sa monture par la bride, il s'enfonça dans les arbres pour atteindre une petite clairière encerclée de buissons et d'assez de végétation pour cacher son cheval et la Mord Sith en montant un petit camp ici, Berdine commençait à se réveiller lorsque Khaléo était justement en train de la décharger de sa monture.
Elle se mit à se débattre, à hurler, lui jurer qu'elle allait lui arracher les yeux et tout un tas d'autres insanités que nous ne reporterons pas ici, mais que le mercenaire lui laissait proférer sans n'y voir aucun problèmes, elle avait le droit de se défouler, et puis nous étions encore assez loin de la ville pour que personne ne l'entende, mais, ce qui le surpris fut qu'elle arrive à dégager l'un de ses bras en se déboitant volontairement l'épaule et ce sans même qu'elle ne bronche, elle était déterminée à ne pas se laisser faire, j'avais compris ce qu'elle venait de faire, il m'était arrivé moi même d'avoir recours à ce genre de truc bien glauque pour pouvoir me sortir de situations périlleuses, mais voir une femme le faire sans broncher ça à de quoi vous laisser... interdit... le temps de quoi, quelques secondes ?
"-Alors comme ça, vous êtes réellement à ce point insensibles ? Je demandes presque à voir... Mais pour le moment tu ne me laisses pas vraiment le choix si tu ne restes pas tranquille et que tu ne fermes pas ta gueule, tu le sais, j'espère."
Si ce que j'avais entendu de la part des soldats à leur propos était vrai il faudra vraiment que j'uses moi aussi d'extrêmes précautions et solutions pour l'obliger non pas à obéir mais la forcer à rester tranquille, ça ne me plaisait pas de faire ça à une femme, mais comme elle était en train de m'y pousser je n'avais pas d'autres alternatives.
"-Comme je me doute que jamais tu ne te tiendra tranquille, je vais te faire regretter d'avoir sorti ton bras de là de cette manière."
Khaléo lui choppa son bras devenu à moitié invalide puisque déboité, et le tourna une fois sur lui même pour que ses nerfs et ses tendons s'emperlificotent au niveau de l'épaule et soient extrêmement douloureux, même si elle était une Mord Sith, une douleur pareille la laissa tout de même broncher, sans compter la torsion bien appliquée sur son poignet, et je ligotait son bras déboité comme ça, contre l'écorce d'un arbre, tordu, et en tension vers l'arrière, une personne normale se serait déjà évanouie sous la douleur, mais le visage de Berdine n'exprimait qu'un léger rictus de douleur en fronçant un rien les sourcils, si elle pouvait endurer ça, alors je n'osai imaginer le genre de trucs qu'il lui était permis d'endurer, même si, j'avais probablement assez d'imagination pour lui faire encore plus de mal, je répugnais à avoir à recourir à ce genre de méthodes elle était immobilisée et ça me suffisait bien comme ça, elle s'était calmée même, regagnant son expression froide habituelle, m'assurant gentiment que j'allais le payer tôt ou tard.
"-Permet moi de te débarrasser de "ça"."
Elle put donc ensuite comprendre que j'en avais après son Agiel, détachant avec précaution la ceinture qui maintenait son harnais, elle me cracha au visage, en visant dans les ombres de ma capuche, bien que ça me fasse autant d'effet qu'une brise légère effleurant la surface d'un lac, imperturbable je continuais donc mon oeuvre en prenant un soin particulier à ne pas mettre un seul doigt sur son "arme", loin de moi l'idée de toucher à cette saloperie, bien que la curiosité soit grande, je laisserai l'Agiel dans son harnais qui permettait de ne pas en ressentir les effets nuisibles inutilement, elle me demanda de lui rendre, que c'était le seul et unique qu'elle possédait, qu'elle y tenait plus qu'a sa vie, et bla bla bla, et bla bla bla cause toujours tu m'intéresses, je ne sais pas pourquoi, sur le coup j'avais envie de lui répondre un truc assez tordu, pour me marrer et qu'elle la fermes un petit peu.
"-C'est pour en faire un cadeau pour la princesse du Nexus, tu vois elle à tellement usé ses "jouets" qu'ils ne lui font plus aucun effet, elle voulait passer à la vitesse supérieure en s'offrant un nouveau god, un truc hardcore... Un truc dans ce genre..."
Dis-je en agitant son ceinturon et son Agiel face à son visage, retenant mal un sourire et un rire naissant, bien sûr c'était juste de belles grosses conneries que, je ne pensai même pas mais...
...Je rigolais tout seul de ma propre bêtise alors que la Mord Sith avait, sans doute pour la première fois de sa vie, le bec cloué, ne savait plus quoi dire avant qu'une légère, toute légère et infime trace d'un sourire ne se dessine sur ses lèvres, presque imperceptible, ce genre d'humour bien tordu avait apparemment laissé son imagination cruelle et prolifique divaguer assez pour qu'elle torde légèrement sa bouche pour donner ce qu'on pourrait appeller une sorte de sourire pensif, moi, j'avais dit ça pour plaisanter, mais à la voir limite y réfléchir comme si c'était en train de lui donner des idées de torture... Elle me foutait les jetons, j'en venais même à lui jeter un drap sur la tête pour ne plus voir cette expression sur son visage.
"-Bon, si tu restes tranquille ici, que tu es une fille bien sage et que tu ne te déboites plus rien je penserais même à te ramener quelque chose à manger et à boire, ça marche ?"
Aucune réponse de sa part, alors je pris ça pour un "oui" à défaut d'autre chose, je libérai le cheval de ses brides, et de toutes ses armatures, sa selle, je n'allais plus me servir de celui là de toute façon, il était hors service, il en avait beaucoup trop bavé, il avait bien mérité un peu de liberté, ça lui ferait du bien et il y avait des herbes à brouter dans tous les coins dans ce bois, une claques sur son cuissot et je le laissai partir, non sans être conscient que si j'étais arrivé jusqu'ici vivant c'était quand même en partie grâce à lui.
Khaléo rejoignit les sentiers du petit bois, laissant Berdine attachée qui, criait de temps en temps dans l'espoir que quelqu'un l'entende, seule chose utile qu'elle pouvait faire dans sa situation, enfin, c'est ce que Khaléo croyait, puisqu'elle était déjà en train d'essayer de se déboiter l'autre épaule "aussi" pour dégager son bras, même si il se doutait qu'elle se libère de sitôt Khaléo avait bien serré les cordages... Enfin... peut être pas "assez" au goût de cette dernière, son regard demandait presque qu'il lui serre le corps si fort que ça lui comprimerait la chair, et l'étouffe presque, mais... il n''était pas d'humeur ni de moralité à aller si loin, et puis elle semblait bien plus "torturée" de ne pas être torturée que l'inverse, qui, semblait lui faire bien trop plaisir, de quoi rendre dingue cette espèce de sado masochiste qui hurlait à la mort.
Quoi qu'il en soit Khaléo approchait du hameau, une petite ville de campagne comme une autre, s'attardant d'abord ans une auberge pour aller chercher de quoi boire et manger, même pour la Mord Sith, c'était pas son genre de laisser mourrir quelqu'un inutilement, son contrat de mercenariat offrait une prime plus élevée si il capturait également une Mord Sith... Mais il n'était pas sûr de vouloir livrer un être humain à de parfaits inconnus pour qu'il fasse des expérimentations sur elle, elle lui paraissait déjà assez "perturbée" comme ça, même si elle lui avait craché sa haine au visage, il en avait pitié à vrai dire, comment un être pouvait il être à ce point inapte émotionellement... Pour lui en tout cas, ça ne pouvait découler que d'une fêlure de l'âme, un grand choc... lui même ayant déjà régréssé émotionnellement pour ne plus rien ressentir par le passé.
Il était encore loin d'imaginer ce que l'empereur d'Ashnard pouvait bien faire subir à ces créatures afin qu'elles deviennent des Mord Sith, et ce n'était pas sa principale préoccupation en ce moment, il devait trouver un nouveau cheval, un seul, il n'irait pas plus loin avec Berdine, il ne la livrerait pas, c'était optionnel par rapport à sa mission principale, même si l'appât du gain était bien alléchant, ce n'était pas obligatoire et il y avait des principes qui le poussaient à ne pas livrer une personne à un parfait inconnu, n'ayant aucune idée de l'indentité du mandataire de son contrat.
Pendant ce temps Berdine réussit à se démettre l'autre épaule, et ce faisant, déserrer un peu l'étreinte du cordage sur son corps, se faufiler contre l'écorce d'arbre et s'y écorcher un peu, elle n'en avait rien à foutre, ce n'était pas ça apparemment qui allait l'arrêter, une fois qu'elle réussit à se mettre debout après de longues minutes à raper la corde entre son corps et l'écorce, remontant petit à petit pour que le "cone" formé par les formes du tronc évasé, la corde tomba finalement à ses pieds, qu'elle put enjamber avant de foncer, son épaule gauche la première sur l'arbre afin de se la remboiter, et elle fit pareil avec son deuxième bras, si se faire déboiter une épaule était douloureux, la remboiter de cette manière l'était encore bien plus, elle ne put toutefois pas réprimer un petit grognement de douleur à chaque fois qu'un de ses bras fut remis en place, là où quelqu'un de normalement constitué aurait hurlé comme un damné.
Elle était donc libre, et ce, au moment où Khaléo était en train de s'occuper de faire empaqueter son colis au service des chevaucheurs et des messagers de métiers de la ville, lorsque la Mord Sith entra sur la place, enfants, parents, commerçants s'enfermèrent soudainement dans leurs maisons, où leurs boutiques, elle cherchait le mercenaire du regard bien décidée à récupérer son Agiel, ce ne fut qu'une fois le "paquet" terminé et confié à un messager qu'il sortit de l'établissement, se frottant les mains avant que son attention ne soit attirée par un bruit de pas, et de craquement de cuir qu'il connaissait bien depuis hier, le pas accélléré, prise en pleine course, il posa un peu tard les yeux sur la Mord Sith qui, fonçait déjà sur lui, pied en avant elle frappa son plastron du plat de son pied et l'éjecta à travers la porte en bois de l'établissement d'où il sortait pour qu'il se retrouve à nouveau à l'intérieur, porte démantibulée et éclatée par terre également.
Elle n'hésita pas à attraper Khaléo par le col afin de le relever, il répugnait à frapper sur une femme, mais il n'allait sûrement pas se laisser faire non plus, il aida donc gentillement Berdine à le relever en poussant sur ses jambes, lui offrant sa tête en coup de "bélier" -ou de boule à proprement parler- dans son visage, un petit craquement sinistre lui signala qu'il lui avait brisé le nez, mais malgré la douleur atroce que provoquait ce type de blessure, sans compter l'aveuglement produit par la remontée de liquides lacrymaux abondant dans ses yeux elle ne lâcha pas son col, pire même elle se mit à essayer de l'étrangler, elle me mit deux premiers coup de pieds bien placés dans l'entrejambe avant que les cuisses de Khaléo durent resserrer leur étreinte autour d'un troisième coup, emprisonnant la jambe lancée en direction de son entrejambe pour éviter qu'elle ne fasse défintivement des oeufs brouillés avec ses bourses, il sortit ses griffes au regard de la Mord Sith en prévention de ce qu'il risquait de lui arriver si elle continuait de l'étrangler, la peur semblait également absente de son vocabulaire, elle aceuilla juste cette "particularité" avec un sourire dément...
...Bien obligé d'en venir donc aux mains, j'enfonçais mes griffes dans sa poitrine puisqu'elle, s'était permise de viser mes valseuses avec son pied, même ça, ça ne lui faisait pas lâcher prise... j'avais essayé pas mal de choses pourtant, presser sa poitrine entre mes griffes, luis perforer les tétons avec ces derniers et les pincer pour leur faire faire presque deux tours complets sur eux mêmes, lacérant, déchirant sa belle combinaison en cuir rouge, lançant des coups de pieds de ma part également dans son entrejambe, du bout dur de ma bottine d'assaut, parce que ce n'était pas le genre de truc qui soit uniquement douloureux pour l'homme une fois bien placé, alors que mes yeux devenaient de plus en plus rouges, mais je n'étouffait pas complétement à proprement parler, la Mord Sith put se rendre compte que, la créature possédait une musculature d'une plus grande densité, plus compacte que celle d'une être humain, et rendait son étranglement assez difficille, au point où elle commençait à avoir des crampes aux poignets et aux mains en y allant de toutes ses forces, insatisfaite de ne pas être capable de lui faire assez mal pour le maitriser de ses simples mains.
Je n'avais pas envie de la tuer mais, là, je devais avouer qu'elle ne me laissait presque aucune autre alternative, et dire que j'avais prévu de lui ramener du poulet et du vin à cette sale petite garce... je l'emmenais face à un mur et j'y plaquai son dos pour qu'ensuite je n'hésites pas à frapper mon crâne contre le sien, une... deux... trois... quatre... fois... de plus en plus violemment avec une bonne partie de ma rage, empruntant de la force à la charogne rageuse tapie au fond de mon corps, à ma tigranthropie latente, elle se mit à loucher, signe que son cerveau déglingué avait finit par prendre son compte de chocs contre les parois crâniennes frontales, heureusement j'avais la tête bien dure, mais je ressentait aussi le contrechoc de mes coups de têtes qui m'étourdissaient aussi, je profitai du fait qu'elle soit sonnée donc, et désseres enfin ses mains autour de ma gorge pour... non... j'hésitai encore... je n'avais pas à la tuer... mes bons sentiments et ma conscience reprenaient le dessus... je n'étais pas une bête... j'avais réussi à ne tuer personne jusqu'ici... je n'avais pas envie de commencer, surtout si j'avais le choix.
Elle s'écroula par terre à nouveau inconsciente, tandis que mon messager partait déjà au triple galop, je ramassais le corps de la Mord Sith et le transportait jusqu'à l'auberge, qu'est ce que j'étais en train de foutre... n'aurais je pas du simplement la tuer ? Je ne sais pas... même si elle m'en avait mis plein la gueule j'avais l'impression de ne pas en avoir le droit... Etait ce parce que c'était une femme ? Non... non plus... Probablement parce que... quelque part... Je me persuadais stupidement qu'un jour elle aurait peut être droit à une autre vie que celle ci, et qu'elle aurait tout le temps de se repentir... J'en savais rien, je ne réagissais pas de façon rationnelle, mais ce que je savais, c'est qu'on avais toujours le choix.
Et j'avais choisi de ne pas la tuer, les clients me regardèrent de façon étrange quand j'entrai avec elle posée comme un sac de pommes de terre sur mes épaules, ma monture ne serait pas prête avant au moins une bonne heure, le Maréchal ferrant remplaçant et réajustant ses fers, après avoir attrapé les clefs d'une chambre sur le panneau, je grimpai les escaliers et entrai donc dans la numéro 88, tout en haut dans les combles, ici je serai plus tranquille et on ne l'entendrai peut être pas beugler, je l'étendit sur un lit, attachant ses jambes et ses mains aux quatres coins du lit, bien solidement ce coup ci, la corde entammant un peu sa peau, pas le choix pour qu'elle se tienne tranquille apparemment.
Lorsqu'elle se réveilla, elle ne me demanda pas pourquoi je ne l'avais pas tuée mais il y avait tout de même une lueur "perturbée" dans son regard, comme si elle était frustrée de toujours se retrouver, elle, dans une situation captive, soumise, qui ne convenait absolument pas à sa condition de Mord Sith, accompagné d'une autre sensation que je ne pouvais définir lorsque mon regard croisait le sien, entre un profond malaise et une fierté ébranlée, surtout lorsque je me mit à essayer de la nourrir, lui enfournant des morceaux de poulet entre les lèvres, elle me mordit les doigts, et elle recracha les deux premiers essais avant que je ne la force en me saisissant de sa mâchoire pour forcer son ouferture d'une main, mâchant le poulet pour en faire de la bouillie que, j'allais moi même enfoncer dans son oesophage, forçant l'ouverture de ce dernier avec mes doigts, c'était loin d'être tendre puisqu'il était toujours impossible de la faire coopérer simplement, mais après les deux premières "bouchées" forcées, elle secoua la tête comme pour dire "non", finalement elle s'était peut être résignée et était prête à faire les choses de façon "normale" pour changer ?
Elle finit donc par boire et se laisser nourrir plus ou moins calmement, ne relâchant jamais son regard cruel, froid qui essayait de détailler mon visage, qui attisait sa curiosité que je devinais probablement malsaine, puisque pendant la bagarre elle avait pu aperçevoir quelques parties de ce dernier, son regard me dérangeait, je détestais qu'on m'observes comme un putain de phénomène de foire, elle me demanda de voir mon visage pour qu'elle l'imprime bien sur sa rétine et qu'elle ne l'oublie jamais, à ses paroles je rétorquais avec mon tact et ma patience légendaire, c'est à dire en me servant de la teille de l'oreiller pour lui serrer le haut de la tête et devant les yeux histoire qu'elle ne puisse plus me fixer, et, un gant de toilette humide dans sa bouche, baillonnée par un essui autour de son visage également.
Pourquoi le gant de toilette bien bourré dans la bouche ? Parce que... je la sentai assez folle pour se mordre elle même la langue et en finir avec sa vie, apparemment son Agiel vallait bien plus pour elle que je ne saurai l'imaginer, et deuxièmement, je venais de la remettre deux fois de suite à sa place, si tout ce qui motivait sa vie après son Agiel était son propre sadisme et sa fierté, j'avais peur pour elle qu'elle ne pose un acte stupide avant que sa "copine" ne la retrouve.
Pffffiouuu putain j'avais enfin la paix... incroyable, je n'avais jamais vu un truc pareil, j'avais envie de me reposer, j'étais fatigué du voyage, je n'avais pas dormi, nuit blanche, mais... je n'étais pas tranquille à coté d'elle, dieu sait de quoi elle était encore capable même attachée comme ça... je préférais ne pas y penser, je redescendais dans l'auberge, posait quelques pièces pour la chambre et lançait les clefs au tenancier, signalant tout de même que si ma colocataire ne se réveillait pas d'ici deux où trois heures, il faudrait aller voir si elle se sent bien, je n'avais pas donné de précisions, il serait sans doute assez soucieux de sa survie s'il découvrait une Mord Sith attachée que pour la libérer afin de s'éviter bien des problèmes.
J'avais déjà perdu pas mal de temps dans cette ville, et je ne savais pas que l'écart entre les cavaliers de Denna et ma position avait été considérablement réduit de plusieurs heures puisque j'avais effectué les derniers kilomètres jusqu'a cette ville sur un cheval clopinant à peine plus vite qu'une course à pied humaine, lorsque j'ouvris la porte de la taverne, je ne fit pas attention au claquement de sabots lointains, réguliers... qui se trouvaient à peine à quelques minutes d'Azthril, avant que je ne me trouves au beau millieu de la route, entre la taverne et l'atelier du Maréchal Ferrant, et que je ne m'arrêtes... mes oreilles remuant légèrement pour m'avertir du danger imminent de ces sabots, que j'avais déjà entendu quelque part... que j'avais entendu, il n'y a pas si longtemps, mon regard se déporte lentement, plissé sur l'horizon, ma pupille se rétracte, s'ouvres, effectues une sorte de "mise au point" qui me permet de voir un peu plus loin, essayer de percer ce nuage de poussière quis'élèves à l'horizon...
...Lorsque je me rendis "enfin" compte de quoi il s'agissait, je fonçai à l'atelier du Maréchal Ferrant et refermais violemment la porte de son atelier, le vieux bonhomme releva les yeux sur moi alors qu'il était toujours en train de clouer les sabots de ma monture, me demandant si "ça va ?" et me confirmant qu'il n'avait pas encore terminé, j'avais choisi un cheval plus robuste, massif, un croisement entre un pur sang arabe et un cheval de trait musculeux, ce métissage était idéal pour qu'il supporte sans mal mon poids et qu'il ait assez de réserves pour traverser les landes dévastées, les chevaux de traits possédant un appétit très modéré contrastant de ce fait étrangement avec leur "corpulence" musculeuse bien saillante de par son pelage noir soyeux reflettant la lumière de façon chatoyante, croisement qui en font une monture robuste, sûre et d'une économie alimentaire appréciable, mais au rythme où allaient les choses, rien n'était moins sûr que je quittes cet endroit libre un jour.
"-Vous ne pourriez pas accéllérer la cadence ?"
-Vous êtes fou ? Et risquer de blesser votre cheval ? A quoi ça vous servirait s'il se foules les chevilles où se brise une jambe après quelques kilomètres à cause d'un mauvais équilibrage ?
P'tain il... avait raison, je n'avais pas le choix que d'attendre, me rapprochant d'une fenêtre couverte de poussière pour la nettoyer des bandages autour de mes poignets, histoire de jeter un coup d'oeil sur ce qu'il se passait dans la rue.