Naoya était là, sur le pas de la porte. Il lui semblait écouter de la musique qui s'échappait de la villa mais elle n'en était pas trop sûre. De toute manière, trop tard pour partir. Le taxi s'éloignait trnaquillement du chemin qui menait jusqu'à l'entrée et il passa rapidement les grandes grilles qui ornaient le manoir. Hmmm ... Tant pis ... Maintenant qu'elle était là, hein, autant rentrer dans le bâtiment, et voir ce qu'elle pourrait faire. Problème, comment allait-elle rentrer ? Peut-être que son hôte lui permettrait de passer un coup de téléphone lorsqu'elle voudrait rentrer ... Dans le cas contraire, et bin, elle verrait, ou elle rentrerait à pied. Cela ne lui ferait pas peur de toute manière. Elle avait l'habitude de marcher. Sauf que, avec des chaussures à talons et une robe qui trainait un peu au sol, c'était pas vraiment génial non plus. Reprenant sa respiration, elle fit quelques pas vers l'avant tant qu'une personne s'approchait d'elle. Une femme dans une robe noire, avec une chevelure plutôt courte, sûrement son hôte, du moins, c'était ce que Naoya lui pensait. Aussitôt, elle lui annonça la bienvenue. Bingo, c'était pas son hôte du soir.
"Oui, effectivement, je suis là pour la réception. Bien que je ne sais pas vraiment si j'ai bien fait."
Oui, il était vrai, qu'après tout, elle aurait pu rester chez elle, tranquillement dans son bain, à attendre que le temps passe et qu'elle soit complètement décontractée, et qu'elle oubliel a mort de la pauvre fillette. M'enfin, elle était là, non ? Autant essayer de s'amuser, et de passer du bon temps. Peut-être qu'elle verrait d'autres personnes du boulot ... Ou peut-être qu'elle ferait des rencontres intéressantes. Possible. Elle verrait bien. Naoya fit donc quelques pas vers l'avant, histoire de se rapprocher de son hôte et de se retrouver sur le pas de la porte, attendant encore quelque peu d'avancer. Son hôte l'invita à entrer. Elle lui indiqua où se trouvait la réception, et même où elle pourrait se rafraîchir, si besoin était. La gratifiant d'un hochement de tête et d'un léger sourire, Naoya pénétra donc dans la bâtisse.
C'était grand très grand. Y'avait quelques tableaux sur les murs, des poutres qui s'élevaient vers le haut, annonçant ainsi qu'il y avait plusieurs étages à la vila. Naoya l'avait remarqué de dehors, surtout avec les différentes lumières. Rapidement, elle se retrouva dans ladite pièce. Y'avait du monde, mais apparemment, aucune personne qu'elle connaissait. Tant pis ... Elle s'ennuyerait ... Ou repartirait aussitôt. Plusieurs serveurs s'approchèrent de Naoya, plateau en main, pour lui proposer diverses boissons. Mais elle préféra refuser tous les alcools. Disons que, alcool et elle, ça faisait pas bon ménage. Une fois, parce qu'elle avait un peu trop bu, elle avait fait un esclandre dans un bar, quand elle était jeune et qu'elle faisait plein de bêtises. Résultat, à trois heures du matin, elle se retrouvait dans une cellule du poste de police, décuvant, sa tête enfouie dans ses mains, le maquillage coulant sur son visage, attendant que sa mère vienne payer sa caution. Enfin, bon, voilà pourquoi Naoya éviterait l'alcool.
L'infirmière prit tout de même un jus de fruit qui était proposé, une chance que son hôte avait pensé aux boissons non alcoolisées. Ce fut à ce moment qu'elle remarqua que son hôte était là, sur une estrade, à faire un petit discours, remerciant tout ceux qui étaient venus, et les invitant à trinquer. Naoya porta alors son verre à la bouche et but une petite gorgée, histoire de trinquer, même si elle buvait pas d'alcool. Ce fut à ce moment que l'hôte eut un rictus horrible sur le visage et qu'elle se mit à rire. Oui, d'accord, elle devait déjà être beurrée, ou un truc dans le genre. Ce fut à ce moment qu'elle déclara que tous ses hôtes allaient claquer, à cause d'un poison versé dans leurs verres. Oh ... Beaucoup se mirent à rire, mais pas Naoya. Elle ne plaisantait pas avec la santé et savait très bien que des poisons liquéfiants existaient, bien malheureusement.
Une tierce personne grimpa sur l'estrade et Naoya remarqua le teint assez pâle de la pauvre personne, ainsi que de la mine décrépie qu'elle affichait. C'était pas une blague ... Naoya ferma les yeux pendant quelques instants. Ne pas s'affoler, rester calme. Si les gens s'affolaient, elle savait très bien que le poison agirait plus vite. Car même si c'était un liquide qui avait été ingéré, ce dernier se faufilerait très certainement rapidement dans le système sanguin. Et du fait de l'agitation, le coeur pomperait plus vite et le poison circulerait alors plus rapidement dans leurs corps. L'infirmière reprit une lente inspiration. Ne pas s'énerver, rester calme ... Mais l'agitation régna bien vite dans la pièce, du fait que leur hôte leur annonçait qu'il y avait des antidotes, mais que seulement vingt femmes pourraient s'en saisir. Les hommes seraient donc voués à mourir.
"Bordel ... J'aurais mieux fait de rester chez moi ..."
Les invités commencèrent à jouer des coudes et un gars s'approcha un peu trop près de Naoya. Se sentant agressé mais gardant son calme, elle plaqua sa main contre son front, histoire de lui effacer ce mauvais souvenir. De toute manière, il était amené à mourir. Donc, autant qu'il ne sache pas ce qui lui arrivait. Cruel, mais bon. L'hôte disparut de l'estrade à l'aide d'une trappe. Voilà que le jeu commençait. Certaines personnes eurent alors des convulsions. Naoya s'approcha d'eux. Elle regarda leurs pupilles, prit leurs pouls mais voilà qu'elle entendait de drôle de bruits provenant de leurs estomacs ... Hmmm, à croire que le poison était encore plus efficace si on le mangeait. De toute manière, en une heure, Naoya ne pouvait rien faire, mise à part trouver un antidote. Tsss ... Et dire qu'elle n'aimait pas les parties de cache-cache ...
Sur ce, Naoya quitta la salle principale, toujours en gardant son calme, et en surveillant ses moindre mouvements. Ne pas courir, ne pas aller trop vite, ne pas s'énerver ou bien s'exciter, voilà ce qu'elle devait garder en tête. Tandis qu'elle marchait, elle s'éloignait rapidement de la salle principale, se retrouvant, dans un couloir plutôt sombre. Quelques chandeliers étaient allumés. Elle remarqua bien vite plusieurs portes. Elle s'en approcha d'une... Flûte, fermée ... Sortir des sentiers battus étaient peut-être une mauvaise idée mais bon ... Naoya reprit sa marche, et s'approcha d'une deuxième porte. Aussi fermée. La troisième, elle était sûre que ce serait pareil. Comme on dit, jamais deux sans trois. Elle allait passer son chemin quand elle porta, tout compte fait, la main sur la poignée de la troisième porte. Ouverte ... Elle était ouverte. Naoya poussa la porte, se demandant sur quoi elle allait tomber.