Suite de ce topic.-Kamui, je t'en pries, écoute-moi!
Le monstre regarda Darimon dans les yeux puis il le repoussa. Son regard n'avait plus rien d'humain, il ne se sentait pas humain lui-même. Son ADN était si déstabilise qu'il n'arrivait qu'à peine à conserver son apparence humaine. Il détourna le regard après un moment. Sa fatigue était si grande, à un tel point qu'il n'arrivait qu'à peine à mettre un pied devant l'autre en quittant la maison de son vieil ami, vêtu d'une cotte de maille passée par dessus une tunique noire avec un pantalon et des bottes de cuir. À sa cuisse gauche était attaché des sangles après lesquelles étaient accroché des dagues. Ses mains étaient couvertes par des gantelets qui laissaient ses doigts à l'air libre. Le tout était recouvert par une cape à capuchon. Il leva la tête vers le ciel, même si le soleil restait caché derrière son capuchon. Il posa sa main sur le sabre qu'il venait de se procurer, ayant laissé Ashura, il y a quelques jours, dans un temple où il sera scellé et protégé par les moines.
-Je ne suis plus rien, Darimon. Ni le Seigneur de Meisa, ni le père de mes enfants. Je n'ai plus que Phèdre... mais je ne puis être près d'elle avant d'avoir rétabli ma situation mentale.
-Elle a besoin d'un père...
-Non! s'emporta le magicien, énervé. Ce dont elle a besoin, c'est d'une mère, une mère qui l'a reniée pour s'accaparer des pouvoirs surhumains! Une sale sorcière qui nous a abandonné tous les deux! J'ai travaillé si fort, j'ai voulu vivre en paix, et cette... cette... CETTE POUFFIASSE A TOUT FAIT FOIRER!
De grosses larmes perlèrent sur les joues de Kamui, qui tomba à genoux, frappant le sol avec ses poing. Il avait tellement honte de lui, tellement honte de ce qu'il avait fait. Maintenant, Selene ne voulait plus de lui, Yume avait disparu, tout comme Izuna et Fiela. Il regarda ses mains et il chercha en lui la froideur qu'il avait avant de se marier avec Selene, ce froid qui l'avait protégé de la folie au moment de la mort de sa Fiela bien-aimée. Peu à peu, il se sentit plus détendu, plus calme, mais aussi plus détaché. Les larmes cessèrent de tomber et il cacha à nouveau son visage, chassant les deux traces mouillées sur ses joues. Il leva les bras au-dessus de lui et aussitôt, un cercle magique en forme de pentagramme se dessina sous ses pieds. Il manipula les flux de mana pour l'orienter à la manière d'un canon dont il était le boulet vers les routes de Nexus. La Tour volante fut ébranlée lorsque la magie fut lancée et que l'ancien maître de Meisa décolla dans un grand bruit de détonation.
Il atteignit le sol en quelques minutes, ralentissant sa chute en déballant ses ailes noires avant d'atteindre le sol. Il regarda à l'est et il projeta son esprit vers la position actuelle de Melisende. Elle n'avait toujours pas bougé de son île, donc elle rassemblait ses forces au puit démoniaque qu'Adramelech avait établit. Il avait envie de régler ses comptes avec le démon supérieur, mais s'il descendait en Enfer, il risquait d'avoir tout le mal du monde à en sortir, car les démons n'étaient pas sensé rester hors de leur monde sans être sous contrat, et c'est la même chose pour les hybrides. Il décida donc de se mettre en marche, tel un pèlerin, pour trouver la paix, réfléchir et restructurer son être. Sa marche, longue mais paisible, le poussa à tomber sur une caravan d'esclavage. Il aurait pu reconnaître le sceau du Don n'importe où. "Bon sang, si je cessais de voyager entre les mondes, il serait peut-être enfin mort!" S'énerva-t-il, avant de se rappeler que Don voyageait également entre les mondes. "Il doit avoir un rythme de voyage différent du mien."
Il s'approcha de la caravane juste à temps pour tomber sur une transaction, qu'il entendit bien faire tomber à l'eau. Il se glissa silencieusement vers la cage, bien caché sous sa cape. Lorsque les femmes le virent, elles le fixèrent avec curiosité, puis avec joie lorsqu'il empoigna une dague et un des cadenas. Il enfonça la dague dans la petite ouverture et il força la serrure en silence. Il leur fit signe de rester immobiles et silencieuses. Il se remit donc en face du chariot puis il agrippa le gros porc d'Ashnard par l'épaule. D'un geste rapide, il enfonça son couteau dans la gorge de l'acheteur, puis il le lança sur le grossiste, où il se ficha dans sa cervelle. Les deux hommes tombèrent au sol, leur visage à jamais fixé dans leur stupéfaction au moment de leur mort.
-... je ne crois pas qu'elle accompagnera qui que ce soit contre sa volonté.
Il regarda Marine dans les yeux. Dans sa nudité, il ne put qu'admirer ce corps éprouvé par les efforts de la guerre et du mauvais traitement de Don. Il retira donc sa cape et il couvrit le corps de la jeune femme. D'un geste du bras, il modifia le vêtement pour en faire une robe, coupant le bas pour en faire un sous-vêtement. Il le tendit à la demoiselle, puis il cogna sur le chariot. Les femmes qui s'y trouvaient en sortirent. En hurlant leur victoire, elles eurent envie de s'enfuir vers la liberté, mais Kamui les retint. Il leur donna une carte.
-Je veux que vous alliez dans les Terres Sauvages, dans les régions des montagnes. Les Nains vous y protégerons. Allez, filez. Vous avez survécu à la force d'un monstre, un second ne vous fera pas plus de mal.
Elles hochèrent de la tête et elles se précipitèrent vers les objets de survie des gardiens d'esclaves, leur arrachant armes et vêtements ainsi que vivre. S'emparant également du chariot et des mules, elles se mirent en chemin, remerciant encore une fois leur sauveteur. Il regarda Marine une nouvelle fois et il lui tendit la main.
-Tu veux les suivre? demanda-t-il avec bienveillance.