La foule était très dense au centre commercial comme toujours d’ailleurs. Kairi n’y faisait pas vraiment pas attention. Elle avançait un peu comme un zombie. Depuis la disparition d’Hirano, elle avait beaucoup de mal à vivre. Il lui manquait tellement. Le monde semblait avoir perdu tout son intérêt. La jeune femme ne trouvait plus de plaisir dans cette vie. Ces nuits étaient peuplées de cauchemars. Elle revoyait sans arrêt la mort de l’homme qu’elle aimait et elle regrettait de ne pas être morte elle aussi.
Ne supportant plus son travail à la boutique, elle avait démissionné et trouvé un autre emploi dans un des magasins du centre commercial. Elle avait aussi changé d’appartement. Le souvenir d’Hirano était bien trop présent à l’appartement ou à la boutique. Elle avait du s’en éloigner pour ne pas finir totalement folle de douleur.
Aujourd’hui, elle ne travaillait pas mais elle était quand même venue, histoire de ne pas rester seule. Elle avait besoin de se noyer dans la foule pour ne pas perdre pied. Elle était toute vêtue de noir, couleur du deuil. Une couleur, si on pouvait dire ça comme ça, qu’elle ne quittait plus. La jeune femme portait une robe qui lui arrivait en dessous des genoux. La robe était resserrée à la taille par une fine ceinture de tissu. Malgré le beau temps, les manches étaient longues et cachaient ses poignets entaillés. Hirano disparut, elle aussi avait voulu disparaître aussi. Elle ne savait même pas ce qui l’y avait fait renoncer mais depuis elle cachait ces marques.
Ses jolis yeux noisettes étaient très cernées et son teint était très pâle comme si elle était malade, ce qui n’était as totalement faux. Même ses beaux cheveux blonds semblaient ternes, presque gris. Toute sa personne montrait sa douleur et sa tristesse.
Elle avançait dans le centre commercial un peu à l’aveuglette. Soudain, elle percuta quelqu’un. Le choc n’était pas violent vu qu’elle marchait lentement et qu’il semblait ne pas bouger.
« Oh je suis désolé ! »
Elle s’excusa et s’inclina. En relevant la tête, elle vit un jeune homme très beau, elle devait bien le reconnaître.
« Je suis navrée, je ne voulais pas vous bousculer. Je ne faisais pas vraiment attention où j’allais ! - elle était très ennuyée – Est-ce que je peux faire quelque chose pour me faire pardonner ? »
Sa nature gentille et serviable reprenait toujours le dessus même dans son état, elle essayait toujours d’aider les gens.