Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Une pause s'impose (Terminé)

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William Dolan

E.S.P.er

Re : Une pause s'impose

Réponse 60 lundi 08 mars 2010, 19:47:25

       Café gourmand, café long, café court... Malheureusement, il n'y avait pas de caféine directement par intraveineuse. L'avocat commençait à subir les effets de sa nuit blanche, bien qu'il fasse son possible pour ne pas le montrer. Auquel cas, Marine allait insister pour qu'il aille se reposer... Et puis quoi encore.
       William leva les yeux de son menu et aperçut une jolie frimousse qui le regardait en souriant. Il l'intercepta avec un sourire complice même s'il n'avait aucune idée de ce que lui valait cette marque d'attention. Revigoré, il parcourut de nouveau le menu pour se donner une contenance.

       Il entendit alors la remarque de Marine. Une remarque très désopilante selon Dolan. Tout en se permettant un petit rire, il posa son menu sur le bord de la table.

       -Ce n'est pas du goût Marine. C'est de l'argent. La fonction des outils que vous venez de citer est de faire rayonner le pouvoir. Le mien en l'occurrence. Vous me trouverez peut-être pédant et arrogant mais afficher son statut social est utile dans bien des situations. La modestie est l'apanage des médiocres.

       Avec un air blasé, il se passa une main dans les cheveux. Les mèches noires glissèrent devant ses yeux vert, masquant partiellement le vide qu'ils contenaient.

       -Depuis que je suis ici, j'ai investi tout mon temps dans cette quête de la réussite social. Je serais idiot de ne pas en profiter. Surtout parce que c'est tout ce que j'ai.

       Un sourire désabusé s'étala sur son visage. William ne s'amusait presque jamais. Il trouvait son plaisir dans le travail, la réussite et parfois dans le sexe. Il n'avait aucun ami et s'entourant toujours de lèches bottes pour créer l'illusion. Quand aux femmes, il allait voir les prostituées ou bien il s'envoyait en l'air avec la plus insistante des opportunistes qui gravitaient autour de lui comme des mouches autour d'un pot de miel. William était obnubilé par le pouvoir qui, dans ce monde, se traduisait par l'argent. Être puissant est très satisfaisant mais on finit par s'en lasser. Alors on cherche toujours plus de pouvoir et on trouve son bonheur dans l'expectative du futur. Un cercle vicieux dont William avait conscience mais son addiction à l'argent lui interdisait de faire demi-tour. C'est comme monter sur une échelle dans le noir; On ne voit pas mieux mais on risque de tomber de plus haut et on a peur de redescendre.

       Un serveur qui se tenait respectueusement à quelques mètres de la table, attendant que William finisse de parler, se présenta finalement. Le juriste annonça les commandes et l'importun disparut aussi vite qu'il était arrivé.
       Quelque peu gêné par cette interruption, il sourit timidement mais n'ajouta rien. Sa vie lui convenait... Ou en tout cas, il y avait pire que lui.
« Modifié: lundi 08 mars 2010, 19:53:23 par William Dolan »

Marine

E.S.P.er

Re : Une pause s'impose

Réponse 61 lundi 08 mars 2010, 22:43:18

La jeune femme fut touchée par les paroles de l’avocat. Il semblait aussi seul qu’elle pouvait l’être. Ils n’évoluaient pas dans le même monde mais, au final, ils vivaient la même chose. Enfin, presque, il avait plus de personnes autour de lui et était beaucoup plus sociable qu’elle. Dans le même temps, sa profession l’exigeait. Il ne pouvait pas se permettre de se mettre à l’écart de la société. Tout comme l’argent qu’il dépensait, c’était plus pour le paraître. Marine n’était pas si sûr qu’il en profitait tant que ça.

Le serveur revint avec leurs commandes, les déposa devant eux et se retira rapidement. William souriait mais semblait désenchanté. La jeune femme s’en attrista. D’habitude c’était plutôt elle qui se trouvait dans cet état. Ils avaient ça en commun aussi. Marine voulait essayer de lui faire penser à autre chose.


« Vous savez, William, ce n’est pas parce que quelqu’un à de l’argent qu’il va forcément acheter de jolies choses même si la beauté est très subjective »

Marine se rappela la phrase qu’il avait prononcée plus tôt et ne put s’empêcher de lui adresser une pique juste pour le faire réagir.

« Si j’avais de l’argent, je ne suis pas certaine que je le montrerai de façon ostentatoire. Je me contenterai d’avoir une jolie maison au bord de la mer, un gros chien, un chat, un ma… »

Elle s’arrêta brusquement. Elle avait failli dire un « mari ». Elle avait parlé de la maison comme ça sans vraiment réfléchir mais, soudain, elle se rappela de la seule chose de son enfance qu’elle avait gardée en mémoire. La vision d’un dessin d’enfant, le sien, représentant une maison au bord de la mer, un chien ou ce qui y ressemblait, un chat dormant sur un mur, un couple, des enfants. Un rêve bien banal qu’on lui avait enlevé probablement pour toujours.

Un voile passa devant ses yeux et son sourire s’effaça quelques instants mais Marine se reprit et chassa ce souvenir. Elle adressa un léger sourire à William et revint à son propos.


« Vous avez dit que la modestie est l’apanage des médiocres. Dois-je donc comprendre que vous me considérez comme médiocre, William ? »

Elle attrapa sa tasse et but quelques gorgées. La caféine n’était pas encore passée dans son sang mais ça lui faisait déjà du bien.

« Vous aviez raison, leur café est excellent ! »

Elle reprit la tasse et souffla sur le liquide brûlant avant de le porter à ses lèvres.

Merci Stephen pour la sign :)

Bio

William Dolan

E.S.P.er

Re : Une pause s'impose

Réponse 62 mardi 09 mars 2010, 19:49:56

       William l'écoutait. Son attention était portée sur elle mais il ne rétorquait pas. Elle avait tout dit. «Si» elle avait de l'argent elle ne le montrerait pas. Et c'est pour cette raison -entre autres- qu'elle n'en avait pas. Si les gens riches sont arrogants, ce n'est pas par hasard. C'est en parti parce que ce défaut permet d'atteindre la richesse en question. C'est ce sentiment de puissance et de grandeur qui pousse certaines personnes à se surpasser et qui leur donne leur charisme. La confiance en soi est essentiel et celle-ci est souvent synonyme d'arrogance.

       William porta le café à ses lèvres. Avant d'avoir eut le temps de prendre une gorgée, Marine s'interrompit brusquement. Le juriste leva les yeux pour voir que la jeune fille restait interdite. Qu'avait-elle faillit dire? Il avait cru comprendre le début du mot «mari». C'est cela qui la chamboulait? Décidément, cette fille était une énigme pour William. Celui-ci ne sachant pas quoi faire, même s'il savait qu'il était sensé la consoler, prit un air désolé qui s'accordait mal avec le visage froid de Dolan. Si bien que son expression en devenait presque comique.

       Dieu soit loué, la jeune fille retrouva vite ses esprits et quitta l'univers ténébreux de ses souvenirs. A l'avenir William réfléchirait à ce qu'il devrait faire la prochaine fois qu'il était sensé consoler quelqu'un. Un orateur comme lui; il était impensable qu'il se retrouve en difficulté dans un moment pareil.

       Avec un réel soulagement, William approcha de nouveau sa tasse pour gouter enfin au divin nectar. Il commençait à peine à boire que Marine posa une question qui le fit s'étouffer. Heureusement, Dolan parvint à se maitriser à temps et la catastrophe fut évité. Seule une petite toux contenue attestait que la question avait quelque peu déstabilisée l'avocat.

       Avec un geste lent et gracieux, il reposa sa tasse sur la table afin de se donner du temps pour réfléchir à la réponse qu'il allait donner. L'air de rien, Marine ajouta que le café était excellent. «Petit polissonne» se dit-il tout en lui adressant un mince sourire. Il s'agissait d'une question piège. La médiocrité est relative. D'un avis générale, une femme sans papiers, sans argent, sans statut, sans diplômes et sans avenir pouvait, en effet, être considérée comme médiocre. De plus, par «médiocre» l'avocat voulait désigner ceux qui n'excellent pas; c'est à dire 99% de la population de cette planète.
    William savait déjà comment répondre. Il suffisait de dire la vérité.

      -Vous n'êtes pas médiocre... De mon point de vue, précisa-t-il. Mes propos ne vous visaient pas. Je mettais simplement en lumières que certains se cachent derrière leur modestie parce qu'ils n'ont rien d'autre à mettre en avant. Et ainsi parés de leur magnifique bouclier d'humilité, il se permettent de critiquer ceux qui sont meilleur qu'eux et qui le montrent. -Son regard vert pétillant de malice se posa sur son interlocutrice-. Quand à votre prétendue humilité, ma dame, je trouve cela bien vaniteux de s'autoproclamer ainsi, modeste.

       William, avec un sourire insolent étalé sur les lèvres, prit une gorgée de café. Il émit un soupir de contentement théâtrale qui laissait penser que ce n'était pas le café que l'orateur appréciait.

      -En effet, ce café est un délice.
« Modifié: mardi 09 mars 2010, 23:27:13 par William Dolan »

Marine

E.S.P.er

Re : Une pause s'impose

Réponse 63 mercredi 10 mars 2010, 00:07:10

Elle sourit au vu de la réponse de l’avocat. Elle plaisantait tout comme lui. Il soupira d’une manière si exagérée qu’elle ne put s’empêcher de rire.

« Un point pour vous, maître Dolan »

Elle reprit son café et continua de le boire tout doucement. Rire, c’était une chose qui paraissait si ordinaire pour tellement de gens, pour elle s’était différent.

« C’est bizarre. Ça doit-être la deuxième ou troisième fois que je ris dans ma vie. Je vois souvent les gens rirent dans la rue. Je les envie d’avoir eu cette liberté »

Soudain, la morosité la reprit et surtout la tristesse. Elle ne comprenait pas vraiment pourquoi mais elle ressentait le besoin de parler, de lui parler. Les larmes lui revinrent aux yeux.

« J’imagine qu’on ne vous a jamais empêché de rire William, moi… c’était différent. On m’a appris beaucoup de choses mais le rire était inacceptable là où j’étais. J’avais sept ans quand j’ai désobéi. Je ne sais même plus pourquoi – elle fronça les sourcils, tentant de se rappeler les faits – mis je sais très bien ce que ça m’a coûté – son regard se perdit dans la contemplation de sa tasse – 20 coups, ça m’a coûté… 20 coups de fouet pour avoir rit – elle sourit tristement – C’est comme de vouvoyer. C’est une chose aussi qu’on m’a très bien inculqué à coups de fouet. La preuve, aujourd’hui encore, je n’ai pas oublié ma leçon, n’est-ce pas ? »

Ses yeux revinrent vers William. Elle le regarda quelques secondes avant de se rendre compte de ce qu’elle venait de dire. Elle en fut mortifiée. Elle ne s’était jamais confiée à personne. Pourquoi l’avait-elle fait tout d’un coup avec un quasi inconnu ? Elle paniqua complètement. Elle se leva d’un bond.

« Je… Merci pour le café… Je dois y aller… Excusez-moi, William »

Elle partit rapidement vers la sortie. Une fois dehors, elle regarda où elle se trouvait avant de prendre la direction de son hôtel. Elle voulait partir, très vite. Marine ne voulait plus simplement rentrer chez elle ou dans ce qui correspondait le plus à un chez elle. Elle voulait partir, quitter cette ville. Elle s’était livrée à William comme elle n’aurait jamais dû le faire. Elle ne pouvait plus rester ici et prendre le risque de se retrouver en face de lui. C’était impossible pour elle.

Merci Stephen pour la sign :)

Bio

William Dolan

E.S.P.er

Re : Une pause s'impose

Réponse 64 mercredi 10 mars 2010, 18:46:05

       William regardait fixement la chaise vide devant lui. Tout se passait pourtant bien. Qu'est-ce qu'il avait raté? L'ambiance était agréable et il avait même réussi à la faire rire. Puis, son expression avait changé. Elle avait partagée son passé et le lot de souffrances qui vont de pair, mais elle s'était retrouvée face à quelqu'un qui ne pouvait pas comprendre, seulement imaginer. William avait analyser et décortiquer ses paroles afin de percer le mystère qui entour Marine, alors qu'il fallait seulement écouter.

       A chaque fois que Dolan pensait maitriser la situation, cette femme lui rappelait qu'il ne contrôlait rien. C'était peut-être mieux ainsi. William Dolan n'a rien à faire avec une femme instable. Il s'était toujours vu avec une femme de la haute société avec des manières impeccable et une culture développée bien qu'inférieur à la sienne. Une sorte de poupée qu'il pourrait trimballer de réceptions en réceptions sans qu'elle ne lui fasse honte. Il lui offrirait des bijoux hors de prix ; pas pour lui faire plaisir mais justement pour qu'elle les porte et soit l'étendard de sa gloire et de sa fortune. Un outil au même titre que sa berline ou son manoir.

       Ces dernières 24 heures avaient été ridicules. Il avait côtoyer Marine, s'était mis en danger. Et pourquoi? Ce n'était même pas pour la mettre dans son lit et même si ça avait été le cas, aucune femme ne vaut tant de peine. Son obstination était risible. Pourtant Dolan ne ressentait rien qui pourrait s'apparenter au soulagement et au calme qui nous habite lorsque l'on reconnaît son erreur. Il avait l'impression que sa poitrine était comprimée et que ses entrailles s'étaient dérobées... La peur. Pourquoi? Parce qu'elle était en train de s'éloigner et que dans quelques minutes, elle sera perdu pour lui.

       William se leva et déposa en vitesse quelques billets sur la table. Le pourboire allait être très généreux. L'avocat sortit du restaurant et d'un pas rapide marcha à la poursuite de Marine. Elle devait sans doute se diriger vers son hôtel, vu qu'elle n'avait pas l'air d'avoir la tête à autre chose. Après quelques minutes de marche désagréables, William aperçut enfin la chevelure rousse qui appartenait à la femme qu'il voulait avoir à ses côtés. Il accéléra légèrement le pas et lui coupa la route.

       -S'il vous plait, attendez ! Intima-t-il de sa voix autoritaire. Vous avez peur. Peur de ce qui se passerait si vous accordiez votre confiance à quelqu'un d'autre que vous. Vous avez peur du pouvoir qu'aurait cette personne sur votre existence. Vous le voyez comme une faiblesse ou un ennemi mais vous ne vous êtes même pas demandé s'il avait aussi peur que vous.

       William marqua un pause. Il n'avait pas l'habitude d'avouer ses faiblesses et si ça n'avait pas été dit de manière si implicite, les mots n'auraient jamais pu sortir. Bizarrement, l'avocat se rappelait l'avertissement de Marine lorsqu'il l'avait laissé devant son hôtel. Maintenant, cette menace ne lui faisait ni chaud, ni froid. Il voyait ce qu'elle cachait; la peur d'être approché.
       Le jeune juriste reprit d'un ton plus calme et mesuré.

       -L'attachement est une faiblesse mais il s'agit d'un lien. Une corde qui nous assure qu'il y aura toujours quelqu'un au bout, n'importe où et n'importe quand. Et même si le risque est réel, ne me dite pas qu'il est trop grand pour vous.

Marine

E.S.P.er

Re : Une pause s'impose

Réponse 65 mercredi 10 mars 2010, 20:14:02

Marine avançait rapidement, tête baissée, bras croisés sur sa poitrine. Elle ne se préoccupait de rien, ni des passants qu’elle bousculait, ni du jeune homme qu’elle venait d’abandonner à la table du restaurant. Elle ne se préoccupait pas de lui mais elle ne comprenait pas non plus ce qui c’était passé. Pourquoi lui avait-elle raconté tout ça ?

Elle accéléra encore le pas comme si le fait de marcher vite, de s’éloigner physiquement de William, la mettait hors de danger. Hors de danger… mais de qui ? De lui ou… d’elle ? Des deux probablement. Les questions se bousculaient dans sa tête. Être paniqué de cette manière, ça ne lui était jamais arrivée même dans les pires situations.

En réalité, William lui faisait peur. Cet homme arrivait à la deviner, à connaître ses pensées, ses peurs. De plus, elle se sentait bien avec lui, ce qui lui faisait d’autant plus baisser ses défenses ne faisant que renforcer le fait qu’il puisse lire en elle. Un cercle sans fin qu’elle devait briser à présent. Paradoxalement, elle savait que pour se protéger, elle devait le fuir, mais en même temps, elle l’appréciait et s’en aller la rendait malheureuse.

Sans même l’avoir entendu, William sembla surgir de nulle part et lui coupa la route.


« S'il vous plait, attendez ! Vous avez peur. Peur de ce qui se passerait si vous accordiez votre confiance à quelqu'un d'autre que vous. Vous avez peur du pouvoir qu'aurait cette personne sur votre existence. Vous le voyez comme une faiblesse ou un ennemi mais vous ne vous êtes même pas demandé s'il avait aussi peur que vous »

Aux derniers mots qu’il prononça, Marine redressa la tête et plongea dans ses yeux. Peur ? Aurait-il peur d’elle ? C’était insensé.

« L'attachement est une faiblesse mais il s'agit d'un lien. Une corde qui nous assure qu'il y aura toujours quelqu'un au bout, n'importe où et n'importe quand. Et même si le risque est réel, ne me dite pas qu'il est trop grand pour vous »

La jeune femme ne savait plus quoi faire. Elle avait envie de le fuir et elle avait envie de rester, elle voulait le gifler et elle voulait pleurer dans ses bras. Elle était perdue, complètement perdue. Tous les livres qu’elle avait pu lire, tous les entrainements qu’elle avait faits, toutes les tortures qu’elle avait subies, ne lui avaient pas appris à réagir dans une telle situation. Elle était désemparée. Les larmes coulaient à nouveau sur ses joues.

« Je… Je… »

Elle n’arrivait même plus à parler. Elle se sentait faible, vulnérable mais incapable de se reprendre. Elle finit par s’écrouler au sol, impuissante à réagir. Elle tomba à genoux et cacha son visage dans ses mains pour pleurer.
« Modifié: vendredi 12 mars 2010, 14:13:14 par Marine »

Merci Stephen pour la sign :)

Bio

William Dolan

E.S.P.er

Re : Une pause s'impose

Réponse 66 jeudi 11 mars 2010, 17:22:23

       Quelle puissance! Les mots ont tellement de pouvoir. Même si Dolan le savait, ça l'impressionnait à chaque fois qu'il en était témoin. Ses attaques avaient percées les défenses de Marine. Il les avaient fragilisées durant ces dernières 24 heures puis le coup fatal les avaient réduit en miettes. Lui-même avait subit des dégâts dans cette entreprise, même si ça blessait son égo de l'admettre. Sa propre cuirasse avait été fissurée. Celle de Marine s'était brisée... Et elle avait froid.

       William se pencha sur le corps recroquevillé et serra la dame dans ses bras. Lui offrant une nouvelle carapace où se réfugier le temps qu'elle s'en forge une autre. Tout le monde en a besoin d'une pour survivre dans ce monde. Cependant, certaines sont plus fragiles et moins adaptées que d'autres. Celle de Marine était parfaite, mais elle convenait pour une vie de guerre et de mort, pas pour la vie en société. La jeune fille était sans défense. Pour l'instant, le carcan de ses bras suffirait. Il serait sa défense. Cette fois ce n'était pas pour l'argent, ni pour la gloire. Ce n'était pas non plus une obligation ou de la pitié. C'était un voeu.

       Dolan ne parlait pas, se contentant de serrer le corps secoué de sanglots. C'était la première fois qu'elle était aussi proche de lui. Il sentait les tremblements de son corps, sa respiration chaude et saccadée qui s'écrasait sur son cou, l'arôme délicat de sa chevelure de feu. Son rythme cardiaque s'accéléra. Ses paupières se solidarisèrent pour apprécier pleinement cette explosion de sensations.

       Avec une lenteur imperceptible, ses lèvres se rapprochèrent de la joue humide et salée de la jeune fille. William captura une larme qui glissait le long de sa joue et l'écrasa entre ses lèvres. Sa main glissa dans les cheveux aux reflets moirés, se perdant dans les boucles et autres circonvolutions que William affectionnait tant. En remède au flots de larmes intarissable, il posa ses lèvres sur la joue de sa belle. Un baiser tendre et chaste ; sans ambition. Il trouva ensuite la volonté de se retirer et retourna se perdre dans les effluves enivrantes de sa nuque, la laissant ainsi pleurer tout son saoul.

Marine

E.S.P.er

Re : Une pause s'impose

Réponse 67 vendredi 12 mars 2010, 14:42:24

La jeune femme sentit des bras l’entourer, ceux de William. Elle le sentit se rapprocher d’elle et la presser contre lui. Avoir quelqu’un aussi près d’elle ne lui était jamais arrivé sauf dans des combats rapprochés mais jamais autrement. Pour la première fois de sa vie, elle accepta le réconfort qu’il lui proposait. Dans le même temps, personne n’avait jamais essayé de lui apporter du réconfort. Elle posa sa tête contre sa nuque laissant les larmes inondées ses joues.

Marine sentit William tourner la tête vers elle. Les lèvres se posèrent sur sa joue dans un baiser aussi léger qu’un battement d’aile de papillon. La jeune femme renonça à la promesse qu’elle lui avait faite de lui briser la mâchoire ou même de le gifler. Cet effleurement était trop léger pour la braquer.

Peu à peu, la douceur de William et le temps finirent par la calmer. Ses sanglots diminuèrent et finirent par s’arrêter tout comme ses larmes. Ces dernières finirent par se tarir. Ses bras toujours croisés sur sa poitrine se décrispèrent et retombèrent sur ses genoux.

Le visage toujours lové dans le cou du jeune homme, elle se dit qu’ils devaient offrir une vision étrange aux passants. Elle était gênée, gênée de s’être laissé aller ainsi. Elle finit par se reculer un peu de lui. Tête baissée, elle contemplait ses mains, incapable de le regarder.

Qu’allait-elle faire à présent ? Que pouvait-elle faire ? Tel un pantin a qui on aurait coupé les fils, sans marionnettiste pour la guider, elle se retrouvait privée de toute volonté.


Merci Stephen pour la sign :)

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William Dolan

E.S.P.er

Re : Une pause s'impose

Réponse 68 samedi 13 mars 2010, 14:48:49

       William entendait le rythme des pas discontinu des passants qui les contournaient.  Il entendait les manteaux se froisser quand ils se retournaient pour le regarder. Il sentait leurs regards posés sur lui. Curieusement, ça ne dérangeait pas Dolan. Ça ne l'a jamais dérangé. En tant que personnage publique, il ne faisait guère attention à son image et ne faisait pas grand cas de l'opinion publique; ce qui explique peut-être pourquoi maitre Dolan a une réputation aussi mauvaise.

       L'avocat caressait machinalement les cheveux de Marine, le regard perdu dans le vague. Il attendait simplement que Marine se calme. Patiemment. Elle ne pouvait que s'apaiser. Petit à petit, les tremblements et les sanglots se firent plus espacés. Les larmes cessèrent de couler. Seul les sillons salés, ultime vestige des pleurs, restaient inscrit sur le visage albâtre. William n'était plus nécessaire ; elle s'éloigna. Il acceptait les règles du jeu et n'était pas dérouté, même si on lui arrachait son addiction favorite. Marine restait prostrée, incapable de parler et encore moins de regarder l'avocat.

       William se releva. Quelques tapes sur son costume pour le défroisser, une rapide vérification de son reflet sur une vitrine et voilà que son séjour à genoux sur un trottoir ne laissait aucunes séquelles. Ce bref examen effectué, Dolan reporta son attention sur la jeune fille toujours au sol.

       -Ce n'est pas l'endroit idéal pour réfléchir, fit-il en passant un bras sous ses épaules.

       Délicatement, il l'aidait à se relever. Quitte à soutenir la majeur partie de son poids. Son bras autour de sa taille, il l'entraina dans le flot de passants, en direction de la voiture. En attendant, Marine avait le temps de retrouver ses esprits et décider comment elle allait mener sa vie. Il n'y avait plus qu'à espérer que William ait un rôle à jouer dans celle-ci.

       Pour la neuvième fois de la journée son téléphone portable vibra, et pour la neuvième fois, il l'ignora. C'était son travail évidemment. Qui d'autre l'appellerait? Quoiqu'il en soit, il avait mieux à faire en ce moment que de faire prospérer son empire. C'était absurde mais tellement vrai. Mais que pouvait-il faire maintenant? Il n'avait rien à dire. Ou du moins, il ne pouvait rien dire de plus. Certains sentiments étaient proscrits pour le juriste. Il s'interdisait d'y penser alors il pouvait encore moins les dire. Et on ne pouvait pas compter sur le fait que son visage exprime quoique ce soit. William restait de marbre. Comme toujours.

       -Allez-vous mieux? s'enquit-il au bout d'un moment. Je suis navré si je manque parfois de tact.

       Un défaut dont William avait conscience. Il était incapable de prouver ou de faire comprendre quelque chose sans secouer son interlocuteur. Ces méthodes agressives fonctionnaient dans un tribunal car ces opposants étaient des magistrats dont l'affection ne lui importait pas. Là, c'était bien différent. Il essayait d'être plus doux mais c'était contre-nature pour l'avocat du diable. Même s'il arrivait à faire passer le message, la façon de le faire était à revoir.

Marine

E.S.P.er

Re : Une pause s'impose

Réponse 69 samedi 13 mars 2010, 16:03:38

Le jeune avocat se releva. Marine, elle, était toujours apathique.

« Ce n'est pas l'endroit idéal pour réfléchir »

Elle ne releva pas la tête à ces paroles. Elle sentit les mains du jeune homme l’aider à se relever, comme une poupée, elle se laissa faire. Le bras de l’avocat passa autour de sa taille. Il la conduisait en direction de la voiture apparemment.

Le son du téléphone portable de William la surpris. Elle pensait, à juste titre, que son bureau devait vouloir le joindre. Or, il était là, avec elle. Il ne répondit pas. La jeune femme se sentait d’autant plus mal. Non seulement, elle s’était laissé aller devant lui et maintenant, elle l’empêchait de travailler.

« Allez-vous mieux ? Je suis navré si je manque parfois de tact »

Peut-être mais Marine avait toujours préféré la franchise plutôt que de tourner autour du pot pendant des heures. Au final, le résultat était le même.

Ils arrivèrent à la voiture. William lâcha la taille de la jeune femme pour aller lui ouvrir la porte. Marine regretta le contact du bras de l’avocat. Elle ne savait pas pourquoi mais elle l’avait apprécié. Il se retourna vers elle et lui prit la main pour la guider vers l’intérieur.


« Je vais mieux, merci. Je suis désolé de ce qui c’est passé. Vous avez été direct mais j’apprécie ça. J’avais besoin de ça, je crois »

Elle s’arrêta un instant et le regarda en face. La première fois depuis le moment où elle s’était retrouvée à genoux sur le trottoir. Elle lui sourit.

« Je crois que votre travail vous attend. Vous devriez y aller plutôt que d’être avec une femme asociale et caractérielle. Si ça ne vous ennuie pas vous pourriez me déposer à l’hôtel avant ? »

Elle aurait pu y rentrer seule mais elle avait encore envie de passer un peu de temps avec lui. Sa présence lui faisait du bien. Personne ne la supportait aussi longtemps en général. En même temps, elle ne faisait rien pour encourager les gens. William avait raison, on ne peut pas vivre sans relation avec les autres mais, pour l’instant, elle était toujours incapable d’avoir des rapports normaux avec les autres. En serait-elle d’ailleurs jamais capable ? La jeune femme en doutait.

Merci Stephen pour la sign :)

Bio

William Dolan

E.S.P.er

Re : Une pause s'impose

Réponse 70 dimanche 14 mars 2010, 12:49:13

       Le couple arriva enfin à la voiture après une petit marche agréable. William n'aimait pas trop marcher mais le faire avec Marine à son bras changeait la donne. D'ailleurs William n'aimait pas les efforts physique en général. Il se forçait tout de même à aller en salle de fitness afin de conserver son corps finement sculpté qui contribuait à son charisme. Mais cette musculature artificielle était seulement esthétique.
       Dolan ouvrit la portière de l'automobile pour Marine sans y penser. Si bien que cette marque d'attention perdait toute sa valeur.

       Marine lui révéla qu'elle préférait la franchise. Une bonne chose puisque Dolan en usait fréquemment. Mais il en usait avec parcimonie. Ceux qui affectionnent la franchise, n'aime pas les mensonges, et ça, William en était également friand. De plus, si la jeune femme considérait aussi les non-dits comme des mensonges, le juriste avait du soucis à se faire.

       Tout le mystère tournait autour de la jeune fille blessée, au passé mystérieux et traumatisant. Pourtant au final, William était convaincu d'en savoir plus sur elle que elle sur lui. D'ailleurs, il ne pouvait pas en être autrement et l'avocat préférait cette situation. Cependant, Marine finira bien par vouloir en savoir plus sur lui, un jour ou l'autre. Ah! Jour néfaste.

       La jeune fille lui sourit, ce qui chassa tous les nuages noirs qui s'accumulaient dans l'esprit de Dolan. Il lui rendit se sourire contagieux et profita que la jeune fille lui parlait pour la contempler tout son saoul. Ceci fait, Il acquiesça et démarra le moteur.

       -Je sais que c'est inconcevable pour vous. Mais peut-être que je préfère la compagnie d'une femme asociale et caractérielle à celle de mes employés et de ma paperasse. Une hypothèse saugrenu, n'est-il pas?

       Il lui adressa un de ses petits sourires impertinents et s'inséra dans la circulation. La voiture parvint à rejoindre l'hôtel en un temps record. Exploit qui ne fut pas attribué à sa puissante cylindrée mais plutôt au trafic fluide du centre-ville. William parvint tant bien que mal et avec l'aide de quelques forces obscures, à garer le coupé cabriolet dans une place exiguë face à l'hôtel. Alors qu'il descendait de la voiture pour ouvrir la portière de Marine, le juriste en profita pour lancer un regard noir au bâtiment délabré.

       -C'est ici que je suis sensé vous abandonner donc, fit-il d'un air navré sans cesser de lancer des regards mauvais à la bâtisse comme s'il souhaitait la voir s'écrouler par la force de sa volonté.

Marine

E.S.P.er

Re : Une pause s'impose

Réponse 71 dimanche 14 mars 2010, 17:27:12

L’avocat acquiesça à sa demande. Elle monta alors dans la voiture, il en fit autant et démarra.

« Je sais que c'est inconcevable pour vous. Mais peut-être que je préfère la compagnie d'une femme asociale et caractérielle à celle de mes employés et de ma paperasse. Une hypothèse saugrenue, n'est-il pas ? »

Marine sourit. Oui, cette idée lui semblait bien improbable mais en même temps, il était resté avec elle alors qu’elle lui avait donné maintes fois l’occasion de la laisser. Elle n’en comprenait toujours pas la raison mais elle avait décidé d’en faire abstraction.

Il y avait peu de circulation et ils arrivèrent rapidement devant son hôtel. William gara la voiture avant de venir lui ouvrir la porte comme à l’accoutumé.

« C'est ici que je suis sensé vous abandonner donc »

Marine fut surprise par ses paroles. Où voulait-il donc la laisser sinon ? Elle le vit jeter des regards noirs au bâtiment.

« Cessez de le regarder ainsi vous aller finir par le faire s’effondrer. S’il s’écroule non seulement je n’aurai plus vraiment d’endroit où dormir mais en plus je n’aurai plus d’affaires. Non pas que j’en ai des tonnes mais j’y tiens quand même un peu »

Rapidement, tout ce qui s’était déroulé depuis sa rencontre avec le juriste lui revint en mémoire. Elle ne comprenait toujours pas pourquoi il s’intéressait à elle mais, curieusement, elle avait commencé à l’apprécier. C’était une chose nouvelle pour elle que d’apprécier être avec quelqu’un, de lui parler, de se confier.  Elle avait été jusqu’à pleurer dans ses bras, quelque chose d’inconcevable pour elle quelques heures plus tôt.

Marine appréciait aussi l’avocat car il ne semblait pas impressionné par son caractère. C’était rare que quelqu’un lui tienne tête et lui n’hésitait pas à le faire. Quelque part, elle était déçue de le quitter mais il avait des choses plus importantes à faire et c’était mieux ainsi.


« Merci de m’avoir raccompagné et merci pour le café malgré la manière dont ça c’est terminé »

Elle baissa les yeux, les joues rosies. Inutile qu’elle précise pourquoi. Elle se retourna vers l’hôtel et commença à marcher dans sa direction.

« Au revoir William »

Alors qu’elle arrivait devant la porte, elle se retourna brusquement et reparti dans la direction du jeune homme. Elle arriva un peu essoufflé devant lui.

« Je crois que j’ai oublié quelque chose »

Son ton devint plus sérieux et son sourire avait disparu mais elle ne reprit pas non plus son visage de glace.

« Hier, lorsque vous m’avez raccompagné, vous m’avez pris quelque chose. C’est à mon tour à présent »

Elle se pencha vers lui et déposa un baiser sur ses lèvres. Cela dura à peine quelques secondes.

« Nous sommes quittes maintenant – elle s’arrêta un instant - C’est aussi pour vous remercier de… de tout en faite »

Elle se retourna et repartis vers l’hôtel.

Merci Stephen pour la sign :)

Bio

William Dolan

E.S.P.er

Re : Une pause s'impose

Réponse 72 lundi 15 mars 2010, 23:28:23

       Lorsque cette femme s'était approchée de lui pour lui signaler qu'il lui avait pris quelque chose et que c'était maintenant son tour, il avait cru qu'elle allait le gifler. C'était idiot mais ce fut la première chose qui lui traversa l'esprit. Quelle fut sa surprise lorsqu'elle l'embrassa! Ça n'avait duré que quelques secondes, pas assez longtemps pour que William ressente autre chose que de la surprise. Elle s'était retirée avant qu'il puisse savourer ce moment. C'était donc ça un baiser volé...

       Il la regarda s'en aller. Pour une fois l'orateur s'était fait mouché par ce baiser qui lui avait sapé toute sa répartie. Mais il était aux anges. Chaque respirations étaient plus délicieuses les unes que les autres. Chaque secondes passées sur cette terre étaient un don du ciel. Il ne s'était pas senti aussi joyeux depuis... jamais en fait. Il n'a jamais ressenti ça. Quoiqu'il en soit, c'est agréable.


* * *


       -Quel genre de fleurs monsieur Dolan ? demanda une voix féminine à travers un interphone.

       Dolan pianota sur son bureau en noyer tandis qu'il réfléchissait à la question de sa secrétaire. Une question plus vitale qu'elle n'y paraissait au première abord. Puis la réponse lui apparut comme une évidence.

       -Des fleurs d'un ton orangé conviendront parfaitement, répondit Dolan en se penchant machinalement sur l'interphone. Faites les parvenir à l'adresse indiqué je vous prie.

       -Bien monsieur Dolan.

       
       Il est 10h57, nous sommes le 15 janvier. Le cabinet Dolan est en pleine ébullition et commence à peine à se remettre de la disparition de William qui n'a pourtant durée qu'une demi-journée en tout. Dolan était furieux. Des erreurs avaient été commises, des clients avaient été négligés et surtout des profits ont été perdu parce que les imbéciles que Dolan emploie ne sont pas fichu de se débrouiller sans lui pendant quelques heures. A la surprise générale, personne n'avait été mis à la porte. Un acte de grande bonté -ou de stupidité- qui était dû à son état guilleret depuis qu'il avait laissé Marine à l'hôtel, il y a de cela presque deux jours. Cependant, ce nouvel état d'esprit ne l'avait pas empêché d'incendier ses associés qui, d'après Dolan, manquaient d'initiative et de bon sens.

       William n'avait pas pu voir Marine durant cette journée de Saint Barthélemy dans le cabinet Dolan. Il avait dû corriger les idioties de ses juristes et rattraper le travail qu'il avait délaissé. Mais il comptait bien se rattraper ce soir. Sa secrétaire était en train d'envoyer une invitation écrit de sa main avec les fleurs qui allaient de pair, cela va de soi. Il n'avait pas prévu qu'elle refuse même si l'hypothèse était on ne peut plus plausible.

       Le juriste lui avait écrit un mot où il proposait de l'emmener diner dans un restaurant. Connaissant Dolan, elle devait se douter qu'il ne s'agissait pas d'un fastfood, aussi il n'avait pas cru nécessaire de le préciser. L'invitation était pour le soir même mais vu que celle-ci devait partir d'un moment à l'autre, elle le recevrait bien assez tôt. Bien sûr, Dolan avait égaillé le billet avec de petites personnalisations qui lui était propre ; comme l'assurance qu'il ne ferait plus l'erreur de lui proposer du vin comme le Fronsac et quelques références à un certain philosophe qui devait se retourner dans sa tombe en ce moment même.

       Cependant, l'avocat directeur de cabinet avait beaucoup de travail pour l'instant. Il chassa Marine de son esprit et se replongea dans les procédures juridiques. Mais tandis qu'il attribuait des textes de loi à des preuves imaginaires, il ne pouvait s'empêcher de penser à cette jeune fille rousse qui était surement en train de dévorer des montagnes livres à la bibliothèque municipale.
« Modifié: mardi 16 mars 2010, 13:00:27 par William Dolan »

Marine

E.S.P.er

Re : Une pause s'impose

Réponse 73 mardi 16 mars 2010, 22:44:20

Cela faisait deux jours maintenant que Marine avait quitté l’avocat sur le parking de son hôtel. Deux jours pendant lesquels elle avait essayé de se renseigner sur l’université, les conditions d’entrée et les études possibles. Malheureusement, tout était bloqué à cause des fichus papiers qu’elle n’avait pas. Elle n’avait même pas osé aller au lycée pour voir si un poste serait à pourvoir. On lui demanderait forcément des références qu’elle ne possédait pas. Quelques peu découragée, elle se réfugia dans son sanctuaire, la bibliothèque. Au moins, elle y oubliait ses problèmes durant quelques heures.

Parfois elle levait le nez de son ouvrage et espérait voir le jeune juriste mais en vain. C’était stupide de l’imaginer venir la retrouver. C’était un homme important qui avait énormément de travail. Il n’avait pas vraiment de temps à passer avec elle. Après tout, il lui en avait déjà consacré beaucoup. Marine vint même à penser qu’elle n’allait plus le revoir. C’était une possibilité. Quel intérêt aurait-il à la revoir ? Aucun. Des gens avec qui il pouvait discuter de philosophie, il en avait certainement un certain nombre autour de lui. Elle n’était certainement pas la seule. Elle referma son ouvrage et quitta la bibliothèque.

Alors qu’elle repartait en direction de son lieu de résidence temporaire, elle repensa au baiser qu’elle lui avait volé. Il avait eu l’air surpris. Cela la fit sourire. Pour une fois, il n’avait pas su quoi dire. Elle, elle avait apprécié ce baiser même si il avait été des plus brefs.

Tandis qu’elle passait devant la réception, elle fut hélée par la réceptionniste. Un bouquet de fleurs avait été livré pour elle. La jeune femme resta interdite. Des fleurs ? Qui pouvait bien lui en envoyer ? La réceptionniste revint avec un immense bouquet. Marine le prit et monta dans sa chambre où elle retira la carte qui l’accompagnait.

William ! C’était lui ! Elle qui pensait qu’il l’avait oubliée voilà qu’il l’invitait à diner. Elle ne savait pourquoi ça lui faisait plaisir mais ça lui faisait plaisir. Elle alla mettre le bouquet dans l’eau. Les teintes orangées égayaient beaucoup sa chambre et la rendaient moins impersonnelle. Néanmoins, si l’invitation lui faisait plaisir, elle ne savait pas trop quoi faire. L’idée de passer la soirée en compagnie de l’avocat était des plus réjouissantes mais cela signifiait aller dans un restaurant remplie de monde et certainement pas un restaurant de base. Le snack ou la brasserie ne devaient pas figurer dans le répertoire du juriste. Son désir de passer un peu de temps avec William fut trop fort, elle décida d’accepter la proposition.


Elle se regarda dans la glace, elle ne pouvait pas y aller comme ça. Marine se fichait éperdument de son apparence mais elle devait faire attention. William n’était pas n’importe qui. Elle ne voulait pas lui faire honte. Elle se résolut à aller jusqu’au centre commercial. Un vrai chemin de croix pour elle. Marine devait affronter la foule bruyante, tout ce qu’elle détestait. Au bout d’un certain temps et après de nombreuses bousculades, elle parvint enfin à entrer dans une des boutiques afin d’acheter une nouvelle tenue. Cette dernière allégea sa bourse mais elle avait fait un choix, celui d’essayer d’être présentable pour le diner.

De retour dans sa chambre, elle entreprit de se doucher avant d’enfiler ses sous-vêtements noirs et la robe qu’elle venait d’acheter. C’était une robe fourreau noire qui moulait parfaitement son corps, un peu trop selon Marine. Sa poitrine était un peu trop mise en avant mais elle allait devoir faire avec. Ses bras étaient nus cependant la robe couvrait complètement sa gorge et son cou ainsi que son dos et sa nuque. L’ensemble était complété par des bas noirs et une paire d’escarpins assortis. Elle releva ses cheveux en chignon vaporeux où les boucles entouraient son visage.

Marine se regarda dans la glace. Elle n’aimait pas s’observer mais elle voulait juste vérifier qu’on ne voyait rien des marques qu’elle avait. La tenue masquait parfaitement les cicatrices qu’elle portait sur son dos, ses hanches, ses fesses, son ventre et sa cuisse. Elle cachait aussi très bien le tatouage qu’elle avait dans le dos. Ce dernier, composé de multiples arabesques noires, prenait quasiment tout son dos, des reins à la nuque. Outre le fait qu’elle appréciait ce tatouage, il masquait un peu les cicatrices dues au fouet qu’elle avait dans le dos.

Elle considéra le résultat passable et attendit que William vienne le chercher espérant qu’elle lui conviendrait et qu’elle ne serait pas trop ridicule. Peut-être aurait-il due conserver ses vêtements de tous les jours ? Maintenant c’était trop tard, elle allait devoir faire avec ce qu’elle portait.


Merci Stephen pour la sign :)

Bio

William Dolan

E.S.P.er

Re : Une pause s'impose

Réponse 74 mercredi 17 mars 2010, 17:45:42

       Ideki tentait de se concentrer sur la route mais c'était difficile avec un Dolan déchainé assis sur le siège arrière. Il jeta un coup d'œil dans le rétroviseur ; monsieur Dolan dans un costume noir aux reflets vert émeraude, était en conversation téléphonique. Ideki était ravi d'être là plutôt qu'à la place du type qui était à l'autre bout du fil. Il s'agissait sans doute d'un de ses associés qui passait un sale quart d'heure. Ça fait bien deux jours que Dolan s'égosille contre son personnel et agit bizarrement. Par exemple, traquer une femme en voiture n'est pas le genre de mission que son patron lui attribue tous les jours. Et maintenant, c'était chez cette femme qu'ils se rendaient. Quand il l'avait vu pour la première fois, Ideki pensait qu'il s'agissait d'une cliente car elle n'avait pas l'air d'une prostitué, ni du genre de femme que Dolan fréquente. Mais il fallait bien se rendre à l'évidence qu'il se trompait. Dans ce cas, qui est-elle? Cette énigme reste irrésolue pour le chauffeur de William Dolan, mais il a l'habitude. Il s'appelle Ideki Deru et a toujours préféré utiliser les voitures plutôt que son cerveau. Ce qui pour l'instant, l'a toujours très bien servi. Beati pauperes spiritu.

       Finalement, la voix de Dolan s'éteignit en même temps que son portable. Il ferma les yeux pour essayer de se relaxer. Un exercice qu'il maitrise parfaitement. Il chassa sa colère et l'imbécile qui en était responsable, de son esprit. Mais aussitôt, la voix de son chauffeur le sortie de sa pseudo-méditation. Dolan vit l'hideux bâtiment à travers la vitre de la berline. En effet, ils étaient arrivé.

       William descendit de la voiture et entra dans l'hôtel. Le réceptionniste l'aperçut et le dévisagea un moment avant de froncer les sourcils. Il le fixa avec un regard mauvais alors que William s'approchait de lui. Il connaissait bien ce genre de comportement. Il s'agissait sans doute de l'un de ses «admirateurs». Un homme qui regarde un peu trop la télé et notamment les reportages sur le banditisme et le système judiciaire corrompu. Mais Dolan se moque royalement de l'opinion des gens et encore plus des propriétaires d'hôtel miteux qui pensent, à raison, que la criminalité est en hausse à cause des avocats de son espèce.

       -J'ai fait livrer des fleurs au nom de Marine ce matin. Pourriez-vous m'indiquer sa chambre, je vous prie, demanda-t-il avec une politesse feinte.

       L'homme grommela une réponse et Dolan suivit ses indications sans le remercier. Il trouva la porte qu'il cherchait et se planta devant. Tout en desserrant un peu le nœud de sa cravate qui l'étouffait, il frappa à la porte. Après quelques secondes qui lui paraissaient plutôt quelques minutes, la porte s'ouvrit.

       William préférait se donner un moment de répit avant de saluer l'ange qui venait de lui ouvrir la porte. De toute façon, s'il avait essayé de parler, il aurait bégayé ; et pour couronner le tout, il sentait sa mâchoire s'affaisser. Finalement, l'avocat se reprit et un sourire vint illuminer son visage.

      -Bonsoir Marine, fit-il en la détaillant. Je vois que vous avez accepté mon invitation. Aucun mot, d'aucune langue ne saurait rendre justice à votre beauté. Aussi, j'espère que vous me pardonnerez mon pauvre: vous êtes absolument magnifique.

      Il lui décocha un sourire amusé et retourna à sa contemplation. William ne s'attendait pas à la voir en robe de soirée. Cette tenue la mettait divinement en valeur et en particulier sa poitrine mais par convention, William éviterait de noter ce détail.

      -Lorsque vous serez prête nous pourrons y aller.


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