-Vous allez voir, sensei, ça va vous faire du bien de vous détendre un peu.
Érogène Jones répond d'un pâle sourire. La jolie Miki lui en rend un radieux, et s'accroche de plus belle à son bras. Derrière eux, les trois autres lycéenes, elles aussi en tenues de soirée, se contentent de pouffer discrètement.
A peine le cours terminé, Jones s'est retrouvé prit dans un feu croisé soigneusement orchestré par ses quatre élèves. Juste un petit bar au centre ville, sensei, un endroit de bon goût. Oui, acceptez, sensei, vous travaillez beaucoup trop! Les cocktails sont très bons, sensei... Naturellement, il a commencé par décliner chastement l'invitation. Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée de vous encourager dans cette voix, jeunes filles. Vous feriez mieux de réviser le contrôle de mardi... Mais justement, sensei, si vous venez ça nous permettra de parler économie au lieu de passer toute la soirée à danser!
Elles n'en auraient pas démordu, et faire semblant de se laisser convaincre a été un jeu d'enfant. Sur les quatre lycéennes, au moins deux ont des projets... peu convenable le concernant, d'ici la fin de leur soirée. Et elles sont toutes les deux très jolies. Cependant, il ne cèdera pas à leur charme... après tout, ce sont des proies facile, qu'il peut avoir quand il veut. Les faire succomber dès ce soir serait gâcher un formidable outil de séduction, un des meileurs qui soit : Une femme ne réponds jamais autant aux avances d'un homme que lorsqu'il se montre indiffèrent aux quatre jolies lycéennes qui lui bavent dessus... Et il compte bien en profiter d'ici la fin de la soirée.
Il paye diligemment le vestiaire, plus le pourboire d'usage, et se laisse entrainer jusqu'à une table au fond de la salle. Avalanche de manteaux sur les coussins, lorsque les demoiselles dévoilent tous leurs appâts. Indifférent, il se permet un regard circulaire. Agréable surprise, ses élèves avaient raison : cet endroit est de bon goût. Pas un de ses clubs racoleurs, où la musique est tellement fort que personne ne se rend compte qu'il s'y emmerde...
-... Et vous, sensei, qu'est-ce que vous buvez?
-Un kir, merci Miki. Mais je vous vois venir, ne comptez pas sur moi pour payer la tournée! Si la directrice me voyait, elle penserait que je vous entraine sur le chemin de la débauche...
Elles rient de bon cœur et viennent se coller contre lui. Et la soirée commence. Leur table est plongée dans une obscurité douillette, et l'alcool, la musique et la chaleur montent vite à la tête des jeunes filles. Ils discutent, ils plaisantent, le professeur Jones invente des anecdotes amusantes sur ses propres études, sur des cours qu'il a donné dans un autre lycée. Elles éclatent de rire puis rougissent honteusement. Ton léger, badin, ils parlent de tout et de rien, et surtout pas d'économie. Ses quatre cavalières apprécient vraiment la soirée, et Jones estime qu'elles sont à point pour faire les appâts. De plus en plus de personnes entrent dans le bar, et la piste a été prise d'assaut par les premiers danseurs. Il lance un débat stérile pour occuper les jeunes filles, et tache de repérer une proie dans la plus grande discrétion.
Son œil expérimenté parcourt la salle, analysant, décortiquant les attraits de chaque femme en vue. Il écarte d'office toutes les lycéennes, car il estime qu'il a eut sa dose pour un bon mois au moins. Quand à choisir parmi ce qui reste... Ce soir, il décide qu'il ne veut pas de décision rationnelle. Il va juste laisser son regard errer au hasard, et son désir prendra le dessus.
Lorsqu'on laisse sont regard errer au hasard, il est naturel qu'il accroche la lumière. Juste en face d'une lampe posée sur le comptoir, une jeune femme de toute beauté, en jupe et chemisier. Elle est en pleine conversation avec un couple assis à côté d'elle, et elle rie aux éclats, ses jolies joues teintée de rose par la chaleur et l'alcool. Parfaite.
Il réalise soudain que ses quatre cavalières ont cessées de débattre, et le dévisagent avec d'un drôle d'air. Il se tourne vers elles avec son plus beau sourire, et surprend un éclaire de colère dans les yeux de Miki alors qu'elle toise la jeune femme au comptoir. Aïe. Aussi vite que possible, il relance la conversation. D'abord laborieusement, puis, l'alcool aidant, avec un naturel forcé, les jeunes filles retombent sous son charme et la soirée reprend son court.
-Dîtes, sensei... Est-ce que vous avez une petite amie?
-Jeune fille, je dois prendre ceci comme une atteinte à ma morale.
Ton guindé, faussement offusqué. Elles gloussent toutes en cœur. Tu sais très bien que non, Miki. Tu as fait tes devoirs, tu as laissé trainé tes oreilles. Et le professeur Jones que j'ai créé pour l'occasion n'a certainement pas de petite amie. Ils parlent, retrouvent le rythme de leur précédente conversation... Mais son regard ne peut s'empêcher de revenir à la jeune femme au comptoir. Elle est belle, elle est parfaite pour ce soir... elle est... intéressante. Un petit quelque chose que je ne parviens pas à nommer. Et je ne sais pas pourquoi, mais cette pensée m'angoisse... Il faut que je la possède avant la fin de la nuit.
Cette fois encore, elles ont remarqué son manège. Miki serre ses petits poings, alors que les trois autres observent un silence gêné. Réprimant un soupire las, il préfère se lever, prétextant un besoin d'aller aux toilette.
Jones passe non loin de sa futur proie qui ne l'a toujours pas remarquée, toute à sa conversation avec ce couple bruyant. Il se rend aux toilettes, se passe un peu d'eau sur le visage, et retourne à sa place. Quatre sourires rien moins qu'artificiels accueillent son retour. Qu'est ce que vous manigancez, petites vipères?
-Sensei, nous allons danser. Et nous insistons pour que vous veniez avec nous.
Malgré l'alcool, le ton de la jeune fille est sans réplique. Érogène Jones répond d'un sourire, et présente ses bras à ses quatre cavalières aux anges. Il n'avait pas prévu une telle combativité, un tel refus farouche de le laisser glisser entre leurs doigts. Pas de la part de simples lycéennes éméchées... Le mieux à faire, c'est de leur donner ce qu'elles veulent pour l'instant, et, à terme, de les faire boire jusqu'à ce qu'elles ne soient plus en état de s'opposer à quoi que ce soit.
La piste de danse est bien remplie, et il se retrouve bientôt encerclé de corps en sueurs, qui se déhanchent au rythme de la musique. Le comptoir est maintenant hors de vue, et les demoiselles ne lui laissent pas la moindre chance de s'en approcher. Il se maudit une fois encore pour son manque de discrétion, et entreprend de les amadouer en répondant à leurs appels, en dansant avec tout son art alors qu'elles viennent se coller contre lui. Il est souple, agile, avec un sens du rythme qui fait tourner bien des regards envieux ou concupiscents.
Soudain, il réalise que Miki a disparue. Elle était là il y a une seconde, mais avec cette lumière, ce bruit... Du coin de l'œil, il la voit disparaître en direction du comptoir. Seigneur... pourvue qu'elle ne fasse pas de bêtise...