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[Cypress Thornwood] That Beautiful Monster

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Hadrian Kensley

Créature

[Cypress Thornwood] That Beautiful Monster

dimanche 05 octobre 2025, 01:17:28

"Il n'y a aucun doute que notre Seikusu est une fascinante ville dans laquelle modernité et mystère se côtoient. Elle continue d’étonner par le calme presque surnaturel de ses habitants face aux événements les plus insolites. Ici, l’étrange ne choque plus personne : qu’il s’agisse d’un accident spectaculaire, d’un crime de rue ou d’un simple fait divers, la population semble s’être forgé une indifférence typiquement “new-yorkaise”, où chaque incident, aussi dramatique soit-il, est vite relégué au passé.

En effet, récemment, un vol discret a récemment été signalé au Musée d’Histoire Anthropologique de Seikusu — ou, selon son appellation officielle, le Seikusu Jinruigaku Rekishi Hakubutsukan. D’après les premières informations recueillies auprès du personnel, un seul objet aurait disparu des collections.

Les autorités locales se sont montrées particulièrement discrètes sur la nature de l’article dérobé, mais plusieurs sources proches du musée évoquent un ancien journal, dont la valeur historique pourrait être considérable.

L’enquête est en cours, mais fidèle à sa réputation, la ville de Seikusu poursuit sa routine comme si de rien n’était — preuve que, dans cette métropole où l’étrange côtoie le quotidien, même le mystère d’un vol au musée ne suffit pas à troubler la sérénité de ses habitants.
"
-Kenichi Seshiro, Le Quotidien, 04 Octobre 2025


Je tape du doigt sur ma chaise en observant mon homme de main. Je vois bien, à son état, qu'il n'est pas bien en forme; ses lunettes de soleil, qu'il s'obstinait à porter même de nuit, sont cassées, son veston est déchiré, et il a une blessure mal pansée au niveau de l'abdomen qui met à mal mon instinct de chasseur.

"Tu… tu veux m'expliquer ce qui t'est arrivé, un peu, Hanzo?" que je lui demande en portant à mes lèvres une tasse remplie de sang maintenu à 34°C, comme je le prenais toujours. "J'aimerais comprendre comment, sur les six hommes que j'ai envoyé attraper une étudiante, seulement deux me sont revenus."

Il détourne les yeux. Je le vois qu'il cherche à formuler sa pensée, mais je sens déjà la vitae bouillir en moi, donc je le presse d'une série de tapotement sur l'appui-bras de ma chaise. Je le vois tressaillir, et il me regarde de nouveau.

"Commence par le début," que je lui suggère avec un haussement d'épaule. "J'ai toute la nuit. Mais je te recommande de trouver ta langue, avant que je ne t'en libère définitivement."

La menace sembla faire mouche, et enfin, il commence à s'expliquer.

***

Il faisait déjà noir quand Hanzo et ses comparses avaient quitté le bureau d'Hadrian, dans le quartier ouest de la ville. Hanzo, contrairement aux plus hauts lieutenants de son patron, n'était pas une goule; il n'était qu'un humain, un esclave, de son maître. Il n'était même pas assez important pour que le maître ne lui révèle ses dessins, alors encore moins les secrets que ses subalternes avaient le privilège de connaître, mais il comptait bien remplir sa mission et peut-être monter en grade.

La mission était simple; il devait repérer, traquer et enlever quelqu'un. Un étudiant universitaire. Plus spécifiquement, ils recherchaient quelqu'un qui relevait presque du prodige, et que personne ne serait trop empressé de retrouver, donc soit un orphelin, ou un étranger. Normalement, Hadrian ne faisait pas vraiment dans la délégation lorsqu'il avait une idée en tête, mais pour l'occasion, il se disait qu'être le seul étranger vu avant la disparition d'un autre étranger ou d'un orphelin attirerait inutilement l'attention sur lui, et comme le Prince et le Sheriff de Seikusu n'attendaient qu'une erreur de sa part pour lui couper la tête, il préférait se garder loin des médias.

Il y avait six universités dans la ville de Seikusu, et l'une d'entre elles logeait une jeune femme du nom de Cypress Thornwood, une anglaise ayant élu domicile dans Seikusu, qui correspondait donc aux critères du patron, et qui étudiait, comble de la chance, les langues mortes. Si les autorités japonaises étaient, d'ordinaire, très efficaces, ils n'allaient pas se casser le cul pour une étrangère à deux balles qui n'avait aucune importance à leurs yeux. Après tout, ce n'est pas comme si le Royaume-Uni allait leur en vouloir de ne pas retrouver une pauvre étudiante qui, à tous les coups, devait avoir été enlevée par un groupe de Yakuza et revendue dans un autre pays.

Certaines personnes se seraient contentées de demander. Normalement, devant l'opportunité d'étudier un texte très ancien, une simple invitation aurait suffit à faire déplacer une étudiante. Le problème, c'est que le document concerné, communément appelé le Texte de Noah, était un amendement au Texte de Seth, et donc l'un des textes les plus importants de l'époque antédiluvienne, peut-être encore plus important que le Livre de Nod. Mais plus important encore; c'est qu'il s'agit du texte qui avait été volé au Musée d'Histoire Anthropologique, et donc, demander poliment, ce n'était pas vraiment une option.

Dès le moment que Cypress avait quitté les cours pour la soirée, les hommes avaient commencé à bouger. Deux d'entre eux la prenaient en filature, alors que les autres les suivaient à une rue de distance. Une fourgonnette attendait, plus bas, de recevoir le signal. Les rues étaient plus ou moins désertes, en grande partie grâce à l'influence de leur maître qui, à distance, encourageait mentalement la population à emprunter des détours plutôt que d'utiliser le chemin le plus directe vers leur destination, un talent redoutable qui nécessitait une grande force de concentration, à ne pas en douter.

Mais Cypress ne tarderait sans doute pas à se rendre compte des hommes qui la suivaient.

Cypress Thornwood

Créature

Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster

Réponse 1 dimanche 05 octobre 2025, 17:44:18

« Évolutions de l'Araméen, entre mythes et histoire » était le dernier cours de la soirée pour Cypress. L'études des textes bibliques originels permettait de voir l'évolution de la langue par rapport à ce qu'elle était devenue aujourd’hui. Bien entendu, la gorgone trichait de manière éhontée avec les commentaires de Drakaina qui suivait le cours attentivement. Cette ancêtre particulière de Cypress avait après tout vécu dans les siècles ou l'Araméen était une langue proéminente dans le Moyen-Orient.

Mais ce soir, leur professeur était partie dans une tangente particulièrement actuelle. Il avait, en effet, réservé un accès pour leur classe au musée d’anthropologie de Seïkusu afin qu'ils puissent y étudier quelques pages du Livre de Noah. Mais, après le cambriolage, le musée avait révoquer cette autorisation sans plus d’explications. Et le bon professeur en était furax. Enfin, autant qu'un professeur réputé pour être plus soporifique qu'un somnifère pouvait l’être.

Finalement, après avoir conclu sa tirade par un « Je vais contester leur décision, moi, vous allez voir ! », il les laissa partir.

Ramassant ses affaires avec soin, la jeune femme était malgré tout un peu déçue. Elle aurait aimé voir ces quelques pages et essayer de les déchiffrer avec Drakaina. Mais avec le cambriolage, elle comprenait que le musée renforce sa sécurité.

Quittant la salle de classe en dernier, elle entreprit de prendre le chemin du retour. Bien vite, elle remarqua que ceux qui prenaient la même route habituellement semblaient vouloir faire des détours ce soir. Peut-être qu'il y avait une soirée étudiante ou deux de prévue ?  Elle l’ignorait, refusant en bloc tout ce qui pourrait mener à une certaine promiscuité avec un membre du sexe opposé. Au grand dam de ses ancêtres qui lui assuraient que, déjà à leurs époques respectives, il existait des moyens sûrs pour éviter toute grossesse indésirable. Mais elle n'en démordait pas, refusant de prendre le risque.

Quelques rues plus tard, Cypress était littéralement seule au monde. Aucune voiture, aucun passant, pas même le bout de la queue d'un chat. Ça la changeait du trafic habituel, c'était certain. Mais quelque chose semblait agiter les six serpents qui se mouvaient sur son crâne.

« Ça ne me plaît pas du tout, ce calme, dearie. J'ai comme l’impression qu'on est suivies… siffla Melantho, tournant sa tête reptilienne de gauche à droite. »
« Qui veux-tu qui nous suivent ? Ce n'est pas comme si Cypress était une riche héritière ou quoi que ce soit, nous ne risquons pas d'être enlevées ou agressée. Surtout avec ces rues vides… contra Drakaina, essayant de se montrer réconfortante pour Cypress. »

Mais les paroles de Melantho avaient déjà fait leurs dégâts. Tendue, la jeune étudiante pressaient le pas, resserrant les bras qu’elle avait croisés contre sa poitrine. Son sac tapait contre sa hanche à chaque pas qu’elle faisait. Sa jupe, à peine au-dessus du genou, lui paraissait soudain bien trop courte. Et son chemisier bien trop blanc et décolleté. Ce n’était pas sa petite veste noire qui allait masquer quoi que ce soit, les boutons dessus étant juste décoratifs. De toute façon elle n'aurait pas pu les fermer sans qu'ils ne sautent, la pression de sa poitrine bien trop forte pour le faible textile qui les maintenait en place.

Rajustant ses lunettes, elle prenait soin de rester sous la luminosité des lampadaires.

« J’entends des pas. Deux personnes. Environ une rue derrière nous, communiqua Kyanessa, aux aguets depuis les observations de Melantho. »

Cypress se mot à courir. Elle n'était plus très loin de son appartement. Si elle pouvait y arriver, elle verrouillerait tout à clé et se cacherait sous ses couettes comme une enfant terrifiée. Parce que, bien qu’elle ne soit plus une enfant, elle était terrifiée. Les faits divers dans les journaux n'étaient pas des plus rassurants. Disparitions, meurtres, viols, agression et violence gratuite, trafics de drogues et commerce de chair…

Dès qu’elle se mit à courir, les deux hommes qui la suivaient firent de même. Elle entendait clairement le bruit de leurs chaussures sur le goudron, elle imaginait leur souffle régulier, comme des habitués de course à pied. Même sans les indications des serpents dans ses cheveux, elle imaginait parfaitement la distance qui se réduisait entre eux.

Alors qu’elle voyait enfin son immeuble au bout de la rue, une fourgonnette s’engagea face à elle, se garant au milieu de la route, en travers. Trois autres hommes en sortirent avec, dans la main, ce qui ressemblait fort à un pistolet. Réel ou avec tranquillisants, elle n'en savait rien. Mais sur un ordre sec de Medusa, la jeune femme retira ses lunettes aux verres teintés de vert et les glissa dans son sac.

Quand son regard rencontra celui du premier des trois hommes, ses prunelles émeraude semblèrent s’illuminer d'une lueur interne. Et bientôt l'homme se pétrifia alors que son cœur s'arrêtait. Et le second a ses côtés ne tarda pas a l’imiter. Le conducteur de la fourgonnette klaxonna, interpellant le troisième qui échappa de peu au destin de ses compatriotes.

Cypress profita de la distraction pour essayer de prendre la rue transversale, mais les deux hommes qui la poursuivaient la rattrapèrent à ce moment-là. Le serpent qui abritait l’âme d'Ophione fut vif et ses crocs se plantèrent dans le cou de celui qui venait de l'attraper, délivrant en quelques secondes assez de venin pour pourrir le cœur de son agresseur. Un autre tenta de jeter un sac en tissu sur la tête de la jeune femme, mais il commit l'erreur de croiser son regard et son sort fut scellé. Le poursuivant restant acheva de passer le sac sur la tête de la gorgone, serrant un lien jusqu’à ce que Cypress soit en peine pour respirer et en profitant pour la jeter sur son épaule.

Elle se débattait, bien sûr, ses pieds enveloppés de bottines à talons noirs percutant une, deux, trois statues de pierre qui s'écrasèrent et se brisèrent contre le macadam. La gorgone fut jetée sans ménagement à l’arrière de la fourgonnette, l'homme entrant après elle et gueulant de démarrer pendant qu'il s'occupait de ligoter la jeune femme.
Cypress = #A63EB5 ; Melantho = #5E7ED5 ; Kyanessa = #8CE8B0 ; Echione = #96F57E ; Drakaina = #A6E348 ; Ophione = #F1CC9A ; Medusa = #E6A246.

Hadrian Kensley

Créature

Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster

Réponse 2 lundi 06 octobre 2025, 03:56:23

[Un peu plus long que prévu  ::) Enjoy!]

J'interrompt le récit de mon interlocuteur en levant la main et, non sans rajouter un peu de d'hypnose dans la manœuvre pour le forcer à s'arrêter séchement, je ne peux m'empêcher de démontrer une forme d'incrédulité ; "Tu essaies de me dire, Hanzo, que vous n'êtez pas foutu de prendre une femme en filature sans être remarqué, alors que j'ai pris les mesures pour m'assurer que vous ne soyiez pas interrompu?"

Je vois qu'il essaie de me répondre, et je brise le contact visuel pour le laisser délier sa langue.

"Peu… peu… peut-être que… qu'on a été repéré parce qu'il n'y avait personne d'autre…"

"… Brave de ta part de rejeter le blâme sur ton patron," dis-je en prenant une autre gorg--- ah, non, il n'y en a plus.

Super.

Et cela va sans dire que je vais devoir prendre une soirée, aller jusqu'aux appartements dans l'ouest de la ville pour me refaire un stock. Je ne peux m'empêcher d'avoir un brin d'envie à l'égard de mes ancêtres du moyen-âge; assurément, les Tremere de l'époque avaient suffisamment de sous-fifres pour faire le travail à leur place. Si mes semblables de l'époque devaient trouver la tâche laborieuse, ils ne pouvaient pas imaginer à quel point il deviendrait difficile de se nourrir dans l'ère moderne; des caméras partout, des policiers semi-compétents et surtout des gens qui sont prêts à tout pour trouver quelque chose d'anormal pour combattre la banalité du quotidient.

Hanzo s'agite nerveusement.

"Non, non, boss, je ne veux pas dire qu…"

"Ça va, ça va," dis-je en levant la main. "Il y a du vrai là-dedans. C'était peut-être une mauvaise idée. Allez, finis ton histoire."

***

"Putain! Elle a tué Ken!"
"Espèce d'enfoi—"

En l'espace d'un instant, devant les yeux effarés de Hanzo, deux hommes étaient déjà tombés. Il ne savait par quelle diablerie elle les avait changé en pierre, et il n'était pas en mesure de confirmer si elle était réellement responsable ou si elle avait un Mage dans ses connaissances qui l'aurait protégé, mais toujours est-il qu'ils la pourchassèrent dans la rue transversale. Il leva son arme pour tirer, mais alors qu'il se concentrait pour lui loger un tranquilisant sur un endroit quelconque de son anatomie, alors qu'il se focalisait sur la jeune femme, il remarqua quelque chose, au moment où Yato s'apprêtait à lui mettre le grappin dessus; ses cheveux se muaient, et une mèche s'envola pour le frapper au cou, laissant derrière quatre petits trous sanglants.

Il avait côtoyé des vampires depuis assez longtemps pour reconnaître un effet surnaturel, et donc il donna l'ordre d'utiliser le sac. Fort heureusement, Okito parvint à faire passer le sac sur la tête de leur victime alors que Hanzo courait pour l'assister, et jeta la femme sur son épaule alors que l'autre s'affairait à garder le sac sur la tête. Il passa à côté des statues, en se demandant comment il allait bien pouvoir expliquer ça au patron, mais décida de laisser quelqu'un d'autre s'en charger. Il en profita, cependant, pour ramasser le sac de la jeune femme et l'embarqua prestement dans la fourgonnette, grimpant dessus pour lui ramener les mains derrière le dos tout en aboyant à Okito de prendre le volant avant que les flics ne rappliquent.

Il parvint tout juste à attacher les mains et à se relever que, dans la foulée, il se prit un coup de pied dans l'abdomen, et le talon aiguille y resta figé. Il rugit, mais se retint de frapper la captive, mais il entendit quand même Okito ricaner. Il arracha le talon aiguille de son ventre, et le jeta à sa droite avant d'agripper les pieds de la jeune femme et les attacher avec des liens de serrage.

***

Je continue de regarder Hanzo avec deux grands yeux rouges écarquillés de surprise.

"Elle t'a empalé avec son talon?"

Il hoche de la tête.

"Un petit bout de femme?"

Il hoche encore.

"Mais c'est qui, cette fille, Jane Wick?"

Aucun commentaire de la part de Hanzo, qui pince simplement les lèvres. Je me dis qu'il n'est peut-être pas un grand amateur de cinéma. On dirait presque mon engendreur; lui non plus n'appréciait pas les subtilités de la culture populaire, et je ne sais pas si c'est un résultat de ma condition, mais c'est également une partie que je perds graduellement moi-même; le cinéma, l'opéra, les concerts de musique, les bars, les musées sans les braquer… comme si être vampire me forçait à consacrer mon temps de façon plus significative.

Je me lève donc de ma chaise, contourne mon bureau, et je marche jusqu'à lui en lui agrippant le bras qui cachait sa blessure. Je l'examine un moment, puis je lâche le plus long des soupirs, avant de lui planter cinq ongles autour de son troisième orifice, et je manipule sa chair pour refermer le trou, non sans également m'assurer que ses organes internes ne sont pas affectés.

"Tu ferais bien de me remercier, Hanzo, je viens de t'économiser près d'un million de yens. Allez, elle est où, cette amazone?"

"Alors… quand on est arrivé, on est passé par le garage, on l'a descendue au sous-sol en évitant de passer par la zone surveillée, puis on l'a enfermée dans le B202."

"Okay, okay. Pas mal, pas une mauvaise idée. Fort bien. Euh… comment dire… tu prends la soirée, hein. Même chose pour Okito. Je m'assurerai qu'un bonus vous soit accordé."

En résumé, je lui demande de me libérer le plancher, que le reste ne le concernait plus. Je sais bien qu'il a des aspirations de monter en grade, mais si perdre quatre hommes sur un enlèvement est le mieux qu'il peut m'offrir, il serait probablement plus prudent de le garder dans sa position, ou de le tuer. Mais je n'ai pas envie de tuer ce soir. Non, ce soir, je veux plus que satisfaire mes pulsions de tueur; je veux satisfaire ma curiosité, d'abord et avant tout.

***

Une heure plus tard, et je descend au sous-sol par l'ascenseur du fond. Dans mon établissement, il y a deux sous-sol; le premier est un garage. Un deuxième, cependant, est dissimulé, n'apparaissant même pas sur les plans de construction, et ne peut être accédé qu'avec la clé qui autorise l'accès à mon étage, et une combinaison de touche que seuls moi-même et ceux qui ont accès à mon domaine clandestin connaissent.

Je passe devant le B201, et j'ouvre la porte qui mène au B202.

Le B202, comme les pièces adjacentes, était globalement une chambre d'hotel. Par un caprice, je me suis toujours dit que mes invités infortunés seraient plus à même de m'offrir plus volontairement leurs oreilles s'ils n'étaient pas simplement jetés dans une pièce vide avec une lumière agressante et comme seul siège une chaise en plastique.

Cypress avait été placée sur un fauteuil, les bras liés aux appuis-bras et les jambes aux pattes de la chaise. Je referme la porte derrière moi, en laissant le mécanisme de verrouillage faire son effet; trois loquets d'acier frappent lourdement dans leur socle, pour bien laisser comprendre au prisonnier qu'il n'y avait qu'une façon de sortir, et c'était par moi.

Je marche donc jusqu'au bureau de bois posé dans un coin de la pièce, sur lequel repose le sac à main de la jeune femme, et je l'ouvre pour en tirer deux choses; premièrement ses lunettes négligemment jetées à l'intérieur, ainsi qu'un porte-feuille, duquel je tire une carte d'identité, moins pour me rappeler le nom de ma victime que pour m'assurer que les autres cons ne s'étaient pas planté de personne.

Je prends la parole, passant du japonais utilisé avec Hanzo pour l'anglais américain.

"Cypress Thornwood. Un nom singulier. Étudiante à l'Université de Seikusu, département des langues, spécialisée dans les langues mortes."

Je me tourne donc vers la jeune femme et je me mets sur un genou et, à l'aide d'un ongle, je tranche l'attache qui tiennent ses jambes à la chaise.

"Je vous présente mes plus sincères excuses pour le manque de manière de mes hommes de main, miss Thornwood. Vous savez comment c'est, nul doute; il est toujours difficile de trouver des gens capables d'effectuer les tâches demandées selon nos critères. Je n'ai pas pour habitude d'avoir mes invités accumuler les bleus."

Je regarde vers le sac posé sur sa tête.

"Maintenant, je vais retirer le sac, mademoiselle. Je vais cependant vous demander de conserver un modicum de calme, bien que je me doute que vous deviez être terrifiée, et de ne pas crier. Non pas que je crains que vous ne soyez entendue, mais simplement, j'ai les bruits en horreur."

Et propre à ma parole, je m'approche du sac. Je remarque des mouvements anormaux, probablement ces cheveux mouvants dont Hanzo m'a parlé.

"Il est inutile, je suppose, de vous dire qu'il vous est recommandé de ne pas chercher à me blesser ou de me tuer. S'il venait à m'arriver malheur, je crains que vous ne restiez ici pour le reste de votre vie qui, sans l'assistance de mes gens, risque de vous être très courte."

Il ne fait jamais de mal de laisser une menace de mort ou deux s'infiltrer dans la conversation, juste pour rappeler que c'est toujours sur la table.

Le sac tombe, et révèle le visage de la jeune femme, à laquelle j'offre un sourire qui se veut courtois.

Cypress Thornwood

Créature

Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster

Réponse 3 lundi 06 octobre 2025, 23:16:48

Malgré tous les efforts déployés, la gorgone ne parvient pas à se libérer et finit ligotée dans la fourgonnette, le sac toujours sur la tête. Elle eut au moins la satisfaction d'entendre le rugissement de douleur de l'un des hommes quand son talon pénétra dans quelque chose de plus mou que le sol sur lequel elle a été jetée. Pour la peine, on lui enlève sa deuxième chaussure. Et elle se retrouve donc sans aucun moyen de défense. Sous le sac, ses ancêtres s'agitent tant bien que mal, essayant sans succès de le faire se relever juste assez pour découvrir le regard -écarquillé- de Cypress.

Se faire enlever, vraiment, ça craint.

Elle se résigne à attendre, sentant le véhicule rouler, et essaye de se détendre pour pouvoir se débattre de nouveau quand on la sortirait de la fourgonnette plus tard.

Mais, malheureusement, même en faisant de son mieux, elle ne réussit pas à se défaire des liens, du sac, ou de l'emprise de ses ravisseurs. Et elle finit attachée à une chaise dans un lieu inconnu, à la limite d'une crise de panique, la tête sous un sac qui l’empêchait de voir son environnement. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, être laissée seule ensuite ne la rassure pas. Et plus le temps passe, plus elle craint de s’étouffer ou de s’évanouir.

Après un temps indéterminé (une heure selon les kidnappeurs, une semaine selon la kidnappée), elle entendit enfin la porte s'ouvrir de nouveau. Tendue au possible, elle tressaille au son de chaque verrou qui s’enclenche ensuite.

« Un homme, seul a priori, siffle Melantho. S'il n'est pas sur ses gardes tu peux le surprendre et t’approcher assez pour qu'on puisse le mordre. Mais je crains qu'il ne nous voit, il ne sent pas l'humain de base.  »

[color=#]Sauf s'il comprends le langage des serpents[/color], songe la jeune étudiante, terrifiée.

Son cœur bat la chamade. Elle a l'impression qu'il s'est logé dans sa gorge et qu'elle va le vomir d'un moment à l’autre. Même si elle le désirait, pas un son ne sortirait de sa gorge nouée. Elle se contente donc d'opiner quand l’inconnu -le chef apparemment- lui demanda de ne pas crier.

Quand le sac tombe enfin, la brunette ferme les yeux très fort, laissant ses serpents se redresser et regarder l’homme en sifflant des menaces toutes aussi variées que créatives. Elle prie pour que son ravisseur en chef ne comprennent pas les sifflements agressifs, surtout quand ses ancêtres se mettent à attaquer verbalement sa virilité, sa mère, sa lignée entière, sa masculinité et menacent la survie de ses organes mâles.

« Mes lunettes… si vous ne voulez pas que je vous fasse du mal involontairement… s'il vous plaît, parvient-elle à murmurer malgré sa gorge nouée et son souffle court. »
Cypress = #A63EB5 ; Melantho = #5E7ED5 ; Kyanessa = #8CE8B0 ; Echione = #96F57E ; Drakaina = #A6E348 ; Ophione = #F1CC9A ; Medusa = #E6A246.

Hadrian Kensley

Créature

Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster

Réponse 4 mardi 07 octobre 2025, 04:16:42

"Mes lunettes… si vous ne voulez pas que je vous fasse du mal involontairement… s'il vous plaît."

"S'il vous plait?"

La courtoisie m'a, je l'avoue, un brin déstabilisé. Rarement est-ce qu'une victime d'un acte criminel ne s'est montrée aussi polie.

"Haha… ah. Eh bien, miss Thornwood, quel sang-froid," dis-je en levant les lunettes à la hauteur de son visage. "J'aurais cru à un peu plus de résistance, mais je vois que je me suis trompé. Eh bien, devant tant de courtoisie…"

J'ouvre lentement les branches des lunettes, examinant le curieux matériel dont elles étaient faites, et avec soin, je les pose sur son nez, non sans replacer une mèche de ses cheveux ayant vagabondé sur son visage.

"Voilà, présentable. Maintenant, je vais vous détacher; tant que vous vous comportez avec civilité, je ne vois aucune raison de vous malmener."

Serait-ce de la stupidité? Peut-être. En vrai, je ne m'inquiète pas vraiment de ce qu'une femme seule peut accomplir dans cette situation, surtout que, de toute apparence, elle me semble être une femme intelligente et consciente de sa situation, et qui semble comprendre que, tant qu'elle ne s'égare pas, elle ne sera pas maltraitée. OU, peut-être, qu'elle cherche à m'amadouer avec une fausse soumission, une éventualité qui, même si vraie, ne risque pas de me poser beaucoup de problèmes.

D'un geste d'un ongle aussi acéré qu'un cutter à boites, je fais sauter les attaches.

"Voilà."

Je prends place sur le fauteuil sur sa droite, en la laissant observer ses environs pendant quelques minutes.

La pièce, somme toute, est coquette, éclairée de quatre luminaires disposés sur des tables de chevets, y donnant un air tamisé et presque intime. Il y avait définitivement une touche féminine dans la décoration, notamment parce que mon assistante en avait été la responsable, et qu'elle avait beaucoup plus de goût que moi-même. Devant nous, une table à café, sur laquelle sont posés une petite boite d'ibuprofène fermée et un verre d'eau.

"Donc, écartons les questions habituelles, chère. Mon nom n'a guère d'importance, mais vous pouvez m'appeler Hadrian. En ce qui concerne l'endroit où vous êtes… Vous savez probablement que je ne peux vous le dire. Ce qui m'amène à la raison pour laquelle je vous ai fait enlever."

Je ramène mon regard sur elle et je lui adresse un sourire.

"Pour une raison très simple, mademoiselle; dans votre esprit se trouve un savoir précieux qui m'intéresse."

Je me tourne donc vers la table de chevet, et je tire précieusement un livre. Sur un papier neuf, histoire de ne pas endommager le précieux artéfact, se trouve une page du Livre de Noah, ainsi qu'une page du journal de Vlad Tepes III. Je pose les deux côtes à côtes, devant la jeune femme, et je pointe quelques symboles sur les pages.

"On me dit que vous êtes une femme très intelligente, et douée d'un instinct surhumain pour le décodage des langues. Je reconnais uniquement un seul symbole de ces deux ouvrages."

Je lui pointe un symbole. Le symbole de Caïn, adopté par les Caïnites comme leur symbole. Ce qui voulait, normalement, signifier que cette partie du livre, du moins selon mes estimations, qu'une partie de cette œuvre concernait au moins le surnaturel. De nombreux symboles m'étaient inconnus, empruntés à l'Enochien, une langue si morte que la plupart des chercheurs la prétendent non seulement morte, mais bien perdue, et d'autres insistent qu'elle n'a probablement jamais existé. Cependant, comme il existe encore en ce monde des gens, ou plutôt des choses, qui peuvent encore l'utiliser, notamment ces connards de Tzimisces pour leurs rituels débiles, bien que je sois convaincu que la plupart des mots qu'ils utilisent n'ont pas plus de sens pour eux que pour moi, je penche plutôt sur la langue morte et perdue.

"Ceci est une copie du Livre de Noah. L'autre est une copie d'une page du journal d'un de mes… 'collègues'. Je veux savoir ce que le Livre de Noah dit, et je me dis que les notes de ce collègue, bien qu'en walachien, pourrait peut-être vous faire un point de comparaison. Mon collègue semble avoir une fascination pour le même sujet que moi."

Je la regarde de nouveau, et je lui souris.

"Aidez-moi avec ma curiosité, ma chère, et je peux vous assurer qu'aucun mal ne vous sera fait. Et, suite à notre intéraction, je me permettrai même de vous offrir réparation pour la terreur et l'angoisse que les conditions de notre rencontre vous auront suscitées."

Cypress Thornwood

Créature

Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster

Réponse 5 mardi 07 octobre 2025, 22:50:54

La brunette arque un sourcil en l’entendant s'étonner de sa politesse. Elle le sent toutefois se rapprocher en constatant ses ancêtres qui s'agitaient, sifflant et sortant leurs langues fourchues pour goûter l'air.

« Stop ! siffle-t-elle dans le langage commun des serpents. Je tiens à rester en vie, et à ne pas mourir de faim et de soif dans cet endroit, les prévient-elle d'un ton qui ne souffrait aucune discussion. »

Ce faisant, sa langue -fourchue également- darde entre ses lèvres pour sentir l'air et comprendre ce qu'Echione veut dire en sifflant à propos d'abomination et cadavre ambulant. Et quand elle comprends, elle se fige, plus raide qu'une statue. Ça sentait effectivement le cadavre ambulant. Le froid, la mort, l'interdit. Elle réagit à peine lorsqu'elle le sent lui glisser les lunettes sur le nez, tressaillant quand un doigt froid effleure son visage pour remettre une boucle de cheveux à sa place.

Curieuse malgré l'instinctive répulsion qui l'habite après avoir senti l'air, elle ouvre les yeux. Et marque un temps d'arrêt devant l'homme face à elle. Son regard parcourt la pièce, essayant de dénicher le cadavre dont sa langue avait senti la présence, avant de revenir se poser sur lui. Elle ne réagit pas quand un ongle tranchant coupe ses liens, cillant à peine. C'est un sifflement de Melantho qui la ramène au présent, et qui l’aiguille sur la nature de l'homme. Vampire, a-t-elle sifflé d'un ton méprisant. Suceur de sang immonde, a-t-elle rajouté.

Mais Cypress ne peut probablement pas se permettre de se le mettre à dos. Il la retient captive, après tout. Elle ne dit pas un mot, pour l’instant, se frottant les poignets distraitement pendant que le vampire -Hadrian- lui explique ce qu'il veut. Pour son plus grand bonheur, il ne s’agit pas de sexe ou de sang, mais de ses connaissances (et celles de ses ancêtres). Distraitement, elle se demande d'ailleurs s'il peut voir ses serpents. Même s'il était probablement humain au départ, il faut toucher au surnaturel pour devenir un vampire. Il devait donc les voir, mais ne pas commenter dessus pour être poli.

Malgré elle, la gorgone se penche en avant pour étudier les deux feuilles qu'il place sur la table. Elle lève une main et l’approche du livre, la laissant survoler le papier juste quelques millimètres au-dessus. Elle reconnaît aisément l’Araméen utilisé sur la première, et le walachien de la seconde page, mais il y avait des symboles empruntés a une autre langue… « De l'Enochien, murmure Medusa, dont la tête s’était approchée de la table. Je n'en avais pas lu depuis une éternité. »

La tête de la jeune étudiante se redressa d'un coup quand il mentionna d’où provenaient les pages.

« Le Livre de Noah ? Mais il était exposé au… C'est vous ! Le mystérieux cambrioleur… Il n'y a eu qu’un seul objet dérobé… Vous avez volé le Livre de Noah ! S’exclame-t-elle alors, les connections se faisant soudainement dans son cerveau. »

Elle se laissa retomber contre le dossier de la chaise, abasourdie.

« Et vous voulez juste que je vous traduise ces pages ? Ou bien vous avez le reste planqué qui suivra ? Vous savez que c'est un travail qui risque de prendre du temps… Oui, bien sûr. Et comme c'est un objet volé, vous ne pouvez pas vous permettre de faire appel à un traducteur renommé. D’où le kidnapping d'une étudiante étrangère qui s'avère être un génie des langues... »

La gorgone porte les mains à ses tempes pour se les masser, ignorant les commentaires de ses ancêtres. Elle ferma les yeux un instant, réfléchissant. Mais au final, sa réponse n'allait pas étonner le vampire. Elle ne pouvait cependant pas nier que, si la proposition était venue sans le kidnapping, elle aurait probablement accepté quand même. Curiosity kill the cat, comme on dit. … Mais un chat, ça a neuf vies, selon la superstition.

« D'accord. Je vais vous aider. Vous avez une copie du reste de ces deux livres ? Vous recherchez quelque chose en particulier dans ces traductions ? Demanda-t-elle malgré les protestations de Melantho et d'Echione qui semblaient déterminées a vouloir remettre le cadavre dans sa tombe. »
« Modifié: mercredi 22 octobre 2025, 02:01:24 par Le Grand Jeu »
Cypress = #A63EB5 ; Melantho = #5E7ED5 ; Kyanessa = #8CE8B0 ; Echione = #96F57E ; Drakaina = #A6E348 ; Ophione = #F1CC9A ; Medusa = #E6A246.

Hadrian Kensley

Créature

Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster

Réponse 6 mercredi 08 octobre 2025, 05:03:56

"Le Livre de Noah ? Mais il était exposé au… C'est vous ! Le mystérieux cambrioleur… Il n'y a eu qu’un seul objet dérobé… Vous avez volé le Livre de Noah !"

Je ne peux retenir un rire, tant l'idée de me voir affublé d'un costume de voleur fantôme m'amuse, mais je ne la laisse pas dans la confusion longtemps.

"Moi? Allons donc, mademoiselle Thornwood, vous me blessez de croire que je m'abaisserais à commettre un larcin. Non, non, non. J'ai commandité la substitution de ce livre. Et il s'agissait d'un effort commun entre moi-même et autant vous dire que je ne suis pas le seul à l'avoir dans sa ligne de mire depuis que le musée a fait l'incroyable connerie de l'exposer au monde. Plutôt qu'il soit dans ma possession, dirais-je, qu'entre les mains d'un autre de mes semblables ou collègues, j'aime autant vous le dire."

"Et vous voulez juste que je vous traduise ces pages ? Ou bien vous avez le reste planqué qui suivra ? Vous savez que c'est un travail qui risque de prendre du temps…"

"Du temps, madame? Je n'ai que cela. Beaucoup de temps. Une éternité, même."

"Oui, bien sûr."

Hm? Un lapsus? Peut-être. Ce ne serait pas la première fois qu'une personne de l'ère moderne reconnait un vampire avant même que celui-ci ne se dévoile. Après tout, le commun des mortels, sans savoir que nous existons, sont constamment bombardés par les médias et Hollywood de version romancée de nos sordides personnages. De tous, je crois que Bram Stoker se rapprochait le plus de la réalité, bien que je doute foncièrement de la disparition de Dracula à la main d'une poignée d'imbéciles armés de couteaux et de pieux, mais je suis convaincu qu'Anne Rice a peut-être fréquenté certains de mes semblables; il y a trop de parallèles et de point commun entre la réalité et sa fiction pour le négliger.

Cependant, que ce soit un lapsus révélateur ou pas, je reste imperturbable, comme toujours, les doigts entrecroisés sur mes genoux, avec toujours le même sourire.

Je la laisse donc reprendre.

"Et comme c'est un objet volé, vous ne pouvez pas vous permettre de faire appel à un traducteur renommé. D’où le kidnapping d'une étudiante étrangère qui s'avère être un génie des langues... "

"Pas seulement en langue, semblerait-il, mademoiselle Thornwood. Vous avez songé à devenir investigatrice? Votre capacité à analyser la situation et à tirer des conclusions censées et raisonnables est tout simplement rafraichissante. Oui, madame, vous avez parfaitement compris la situation, vous m'en voyez ravi."

Et je n'exagère même pas; il me fait grand plaisir de ne pas avoir à démontrer mes talents en douleur ou en intimidation sur une personne, surtout si elle comprend d'avance que sa position dépend de sa capacité à me satisfaire, et que mon déplaisir ne lui apporterait rien d'autre qu'une puniti-

Tiens, en voilà une formulation tendancieuse.

Enfin, bref.

Elle me demande si j'ai des copies.

"J'ai les livres entiers, mademoiselle Thornwood. Et pas que; des livres qui ont traversé les âges, d'autre exemplaires uniques que personne d'autre en ce monde ne possède ou ne comprend. Des œuvres et des objets qui prouvent que certains mythes ont bien existé, et que d'autres sont absolument faux. Des choses, des écrits, des recueils de pensées qui ont appartenus à des hommes, et des femmes, d'une telle signification que, une fois révélée, plusieurs institutions se verraient anéanties sur leurs fondations."

Je me rends bien compte que je suis parti sur une tangente, mais je ne la laisse pas durer; je me reprends rapidement avec une expiration lente. Il est parfois difficile de ne pas s'enflammer sur les sujets d'histoire, sur des choses que nul autre ne sait. Il y avait une certaine extase à connaître les arcanes historiques, d'être un des rares, sinon le seul, points de connexion qui rattache l'histoire du passé au présent.

Elle avait accepté de m'aider; maintenant lui donner un but.

"Eh bien, avant de vous lâcher dans la lecture de ce texte et sa traduction, permettez-moi de vous demander; avez-vous fait vos classes de catéchisme, au Royaume-Uni? Que savez-vous du Déluge? Et que savez-vous de la Théorie de la Première Cité?"

La Première Cité. Enoch, nommée ainsi pour son premier souverain. De l'ère moderne, personne n'avait souvenir de cet endroit, et selon le livre religieux, Enoch serait le nom du fils de Caïn (comme quoi, la fiction n'est pas toujours loin de la réalité). Sa localisation, un mystère, son existence? Un fantasme de mes semblables, mais un blasphème sur ce monde. Cependant, dans les plus récentes décades, des rumeurs ont commencé à surgir, parlant de pierre anormale retrouvées dans le désert de Syrie et de Jordanie, certaines laissant supposer, par leur disposition et leur appartenance, comme ayant été les composantes d'une cité qu'un cataclysme aurait détruite, menant à la théorie que, quelque part dans le moyen-orient, vraisemblablement en Iran, il y aurait une cité, pré-historique, peut-être même un empire, qui aurait contrôlé la région, d'où la Théorie de la Première Cité.

"Quant à ce que je recherche… Je ne sais pas, mademoiselle. C'est bien là toute la fascination que j'ai pour ce document; je ne peux pas savoir ce qu'il contient, et donc, il me faut le traduire. Mais, je ne me fais pas d'illusion; je suis conscient que notre collaboration pourrait, potentiellement, être d'une très longue durée, et si j'espère votre honnêteté, je ne l'attends pas derechef. Entretemps… vous aurez tout le loisir de l'établissement. Enfin, éventuellement."

Je me relève de mon fauteuil et je regarde les vêtements endommagés de la jeune femme, avant de secouer de la tête, avec un air navré.

"Je vous ferai préparer des vêtements propres et confortables. Si vous avez des préférences, mon assistante se fera un plaisir de vous accommoder."

Comme si elle avait toujours été là, Vanessa s'avance dans la pièce, comme jaillissant de l'angle mort de mon invité. Une Discipline de mes semblables à laquelle elle avait accès grâce à son statut de goule, qui lui permet non seulement d'être convoquée à un appel, mais en plus d'apparaître tant qu'elle apparaissait dans un endroit qui n'était pas observé.

En toute apparence, Vanessa est une jeune femme, à peine plus vieille que Cypress elle-même. Là où elle différe de mon invitée, c'est que son âge est beaucoup, beaucoup plus avancé. Le privilège des goules débute à leur longévité, et normalement, ce simple fait suffit normalement à ce que certaines personnes choisissent la servitude du lien de sang. Vanessa, pour sa part, n'avait de sa véritable personne plus aucun éclat; son regard était distant, insensible, inflexible. C'est ainsi que le Lien se manifestait chez elle; incapable de résister à mes souhaits et mes ordres, elle avait simplement abandonné son humanité. Un avenir triste.

Mais elle m'était devenue si indispensable que je peine souvent à regretter le départ de cette flamme rebelle que je voyais dans ses yeux, il y a déjà une décade.

Cypress Thornwood

Créature

Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster

Réponse 7 mercredi 08 octobre 2025, 19:43:32

Malgré elle, le compliment sur la façon dont son esprit travaille la touche. Elle savait qu’elle était vive, et intelligente. Mais elle ne pouvait pas s’empêcher d’apprécier quand on le reconnaissait. Même quand il s’agissait du vampire qui avait commandité son kidnapping après qu’il eut commandité le cambriolage du musée.

Elle ne relève pas quand il admet avoir d’autres ouvrages de ce genre (même si son regard brille à cette mention) et fronce plutôt les sourcils. Avant de hocher la tête quand il demande si elle a fait du catéchisme.

« J'ai brièvement eu un cours dessus au primaire, avant de l'étudier plus en profondeur pour mes études cette année. Mais j’imagine que vous devez avoir des sources qui complètent bien plus les quelques connaissances partielles connues du grand public. »

Elle cilla quand il admit ne pas savoir ce qu’il recherchait puisqu’il fallait déchiffrer ces livres avant. Au moins, il était honnête. Mais, après tout, il avait toutes les cartes en main. Il pourrait la garder ici indéfiniment sans que personne ne la retrouve jamais. Et elle n’avait aucune garantie, sinon sa parole, qu’il la relâcherait lorsqu’elle aurait fait ce qu’il attendait d’elle.

Elle sursauta quand une femme sembla apparaître de nulle part une fois que le vampire se fut levé. Hadrian, se remémore-t-elle. Il ne faudrait pas qu’elle l’offense par erreur en l’appelant « vampire » ou un autre épithète peu flatteur que ses ancêtres sifflaient de temps à autre.

« Um… Si ce n’est pas trop demander, est-ce qu’elle pourrait passer chez moi me récupérer une tenue de rechange ? Je tiens autant à être à l’aise dans mes propres affaires plutôt que de me demander si celles qu’on me prête ont déjà appartenu à quelqu’un dont le sort serait moins… Enviable que le mien ? Si ça peut aider, mes clés sont dans mon sac. Même si je doute qu’un simple verrou puisse résister contre les moyens dont vous disposez… »

Elle ne s’adresse pas directement à la jeune femme à ses côtés. D’après les murmures d’Echione, il semblerait que ce ne soit qu’une… Coquille vide ? Sans personnalité, en tout cas. Et en plus, elle ne connaît pas le nom de l’assistante. Tout ce qu’elle sait, c’est que la présence de la jeune femme lui évoque beaucoup celle du vamp- d’Hadrian.

« Et… Um… Serait-il possible de forger un certificat qui affirme que je suis malade ? Je m’en voudrais -et surtout à vous- si je loupais mon année de cours sans justificatif valable et que je ne puisse pas finir mes études. Ils sont plutôt stricts ici, sur l’assiduité aux cours… »

Et comme elle ne savait pas combien de temps il entendait la garder captive -si jamais il envisageait réellement de la libérer en échange de sa coopération- elle préférait prendre les devants.

« D’ailleurs, à ce sujet… Je me contenterais d’une simple soupe avant de commencer à traduire, et j’aurais besoin de solitude pour travailler. Je n’ai pas envie de… Vous faire perdre du temps en frivolité. »

Et je n’ai pas envie de perdre le mien non plus, acheva-t-elle dans l’intimité de son esprit. Elle n’avait pas non plus envie de se sentir épiée pendant qu’elle déchiffrait ce qu’elle devait traduire, surtout avec l’aide des serpents qui s’agitaient toujours sur son crâne.
Cypress = #A63EB5 ; Melantho = #5E7ED5 ; Kyanessa = #8CE8B0 ; Echione = #96F57E ; Drakaina = #A6E348 ; Ophione = #F1CC9A ; Medusa = #E6A246.

Hadrian Kensley

Créature

Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster

Réponse 8 jeudi 09 octobre 2025, 00:02:17

"Um… Si ce n’est pas trop demander, est-ce qu’elle pourrait passer chez moi me récupérer une tenue de rechange ? Je tiens autant à être à l’aise dans mes propres affaires plutôt que de me demander si celles qu’on me prête ont déjà appartenu à quelqu’un dont le sort serait moins… Enviable que le mien ? Si ça peut aider, mes clés sont dans mon sac. Même si je doute qu’un simple verrou puisse résister contre les moyens dont vous disposez…"

"À votre requête, je me plie, mais vous me vexer, mademoiselle," dis-je avec une moue faussement offusquée. "J'ai assurément les moyens de vous procurer des vêtements neufs, et sans devoir les arracher à une pauvre âme. Je suis peut-être un criminel, mais je préfère me procurer les choses de façon légitimes, ça évite l'accumulation dans les faits divers. Enfin, puisqu'il le faut… Vanessa?"

Vanessa hoche brièvement de la tête et s'approche du sac à main de Cypress pour le fouiller, en tirant une petite collection de clés avant de s'éloigner vers la porte d'entrée, disparaissant derrière le mur qui sépare la chambre de la salle de bain et obfusque le petit couloir d'entrée, le son de ses talons aiguilles disparaissant sans même que la porte n'émette un son d'ouverture.

"Ne vous inquiétez pas, Vanessa est une excellente assistante; elle vous rapportera tout ce qu'elle juge que vous aurez besoin, et avec goût. Ne vous vexez cependant pas si elle rajoute quelques articles; cela veut simplement dire qu'elle n'a rien trouvé qu'elle juge vous mettre en valeur. Elle en fait de même pour moi, et je ne saurais dire combien de mes complets ont 'mystérieusement' disparu au fur des années. Étrangement les mêmes qui l'ont fait frimousser des narines."

J'allais me lever quand elle rajoute une mention qui me fait bien rire; elle me demande si je pouvais lui préparer un certificat de maladie. Parfois, et surtout en raison de mon manque de responsabilités où je devrais rendre des comptes à d'autres, hormis occasionnellement à ce jeune Prince pompeux lorsque mes opérations empiètent sur son domaine, j'oublie parfois que ces humains devaient garder une forme de contact entre eux pour ne pas être considéré comme soit irresponsables, ou morts.

"Cela ne me semble pas une requête déraisonnable. Lorsqu'elle sera de retour, je demanderais à Vanessa de…"

"Oui?"

J'ai un mouvement de sursaut à son apparition dans notre angle mort commun, jaillissant de derrière moi comme si elle avait toujours été dans la pièce. Dans sa main, une grosse valise noire à roulette

"Ne fais pas ça, enfin! Mon pauvre cœur!"

Elle me regarde un moment… et s'approche du lit qu'elle avait fait préparer pour Cypress et, d'une main, souleva la valise pour la laisser retomber sur le lit. Elle déposa ensuite un petit sac dans lequel des petits contenants en aluminium s'entrechoquait; probablement des produits d'hygiène.

Elle se tourne ensuite vers moi, attendant ma prochaine instruction.

"Va voir qui-tu-sais, et demande-lui une note justificative d'absence prolongée. Quelque chose d'assez grave pour requérir une hospitalisation prolongée, mais pas assez grave ou anormal pour qu'un rétablissement ne soit pas possible, qui ne peut pas être traité localement. Ensuite, je veux une note d'hôpital."

Elle hoche de la tête, et s'éloigne vers la porte de nouveau, passant devant moi avant de disparaître derrière le mur de nouveau. Je regarde Cypress.

"Bien que j'espère que notre collaboration ne sera pas assez longue pour que vous puissiez tenter de vous y faire, laissez-moi vous laisser savoir que ça fait plus de dix ans qu'elle travaille pour moi, et je ne m'y fais toujours pas. Il y a quelque chose dans son talent de se mouvoir qui est simplement perturbant, même pour moi. Enfin."

Elle me demande alors quelque chose à manger. Une soupe, tout simplement. Avec un regard, des plus brefs, vers sa chevelure mouvante, je ne peux m'empêcher de penser à lui offrir également une cage à souris pour ses camarades, mais je me doute que si j'étais supposé m'en rendre compte, elle l'aurait assurément déjà mentionné.

"Je laisserai Vanessa savoir ce que vous désirez manger. Cela peut prendre quelques minutes, car elle doit faire quelques courses. Entretemps, mettez-vous à l'aise; prenez une douche ou un bain, relaxez, et pensez à ce dont vous aurez besoin. Je ne vous dérangerai pas avant demain soir de toute façon, car d'autre chose requiert mon attention. Vanessa restera à votre disponibilité, donc quoi que vous ayez besoin, vous n'aurez qu'à prononcer son nom. Je vous souhaite à toute une excellente journée."

Je lui fais un dernier sourire rempli de sous-entendu avant de m'engager vers la porte. Et, conformément à ma parole, je disparais, et ne revient pas de cette soirée.

***

Le cadran affiche 22:30 quand Vanessa réapparaît dans la pièce en l'absence d'Hadrian, donc près d'une heure après son second départ, donnant largement le temps à Cypress de voir ce que Vanessa lui avait apporté. La plupart de ce qui se trouvait dans la valise lui appartenait, mais comme Hadrian l'avait prévu, quelques articles y avaient été rajoutés, notamment un pyjama de soie ainsi qu'une robe de chambre, noir et élégant, mais confortable. Consciencieuse à l'extrême, elle avait même pris la peine de ramener quelques objets de toilette lui appartenant, comme ses shampooings, savons, articles de beautés, boite de maquillage, une paire de lunette de rechange, et une petite boite renfermant des essentiels de pharmacie. C'était à croire que Vanessa prévoyait tous les scénarios et préparait le séjour de Cypress en conséquence.

Lorsqu'elle apparut, Vanessa avait à son épaule un sac à portable, dans une main un plateau sur lequel reposait un bol de soupe aux légumes et poulet encore fumante, dégageant un délicieux parfum qui se rependait déjà dans toute la pièce, avec deux tranches de pain, des ustensiles et un petit cube de beurre pour agrémenter le tout et, dans l'autre, une copie imprimée du courriel envoyé à l'administration de son université qu'elle lui tendit. Le courriel lisait le message suivant:

"Envoyé à administration@seikusuUni.jp
De la part de: hayashida.k@seikusu-hosp.jp
Sujet: Absence de Cypress Thornwood

À l’attention de l’administration de l’Université de Seikusu,

Je me dois de vous informer, par la présente, que Ms. Cypress Thornwood, étudiante inscrit à votre établissement, a été admise à l’Hôpital Général de Seikusu le 3 octobre 2025, à la suite d’un incident de santé nécessitant une hospitalisation immédiate.

L’état de Ms. Thornwood, bien que stable, requiert une période de surveillance médicale et de repos complet. En conséquence, elle ne pourra pas assister à ses cours ni participer à ses activités universitaires pour une durée estimée de deux à trois semaines, sous réserve d’évolution favorable. Cette période pourrait cependant être étirée.

Je recommande que son absence soit considérée comme justifiée durant cette période, conformément à la politique universitaire en matière d’incapacité temporaire dû à des complications de santé. Si l'état de Ms. Thornwood s'améliore et lui permet un retour aux études, que ce soit présentiel ou à distance, je vous ferai un courriel de suivi.

Un rapport médical sommaire pourra être transmis ultérieurement si nécessaire.

Je reste à votre disposition pour tout renseignement complémentaire.

Cordialement,
Dr. Hayashida Kenji
Médecin traitant
Hôpital Général de Seikusu
hayashida.k@seikusu-hosp.jp
+81 3 6421 7784"

Vanessa déposa le plateau sur le bureau, sa jupe émettant un craquement de protestation à ce soudain étirement, avant de se tourner vers la gorgone, ses yeux rouges se plantant dans les yeux de la gorgone, sans même frémir à la présence des serpents qui se reflétaient dans ses yeux.

"Le frigo devrait avoir été fourni en boissons et en boisson pour accompagner le repas," dit-elle sur un ton parfaitement neutre. "Maître Hadrian a exigé que je sois à votre disposition."

La nouvelle ne semblait pas nécessairement la réjouir, si quoi que ce soit en ce monde pouvait être susceptible d'y arriver. Pendant un moment, elle resta devant Cypress, qu'importe dans l'état de déconvenue ou de décence dans lequel elle se trouvait quand Vanessa est apparue dans son angle mort, avant de prendre place sur un fauteuil, croisant ses longues jambes, tirant son ordinateur de son sac et se mettre à écrire. Ah la connasse; elle a un clavier mécanique.
« Modifié: jeudi 09 octobre 2025, 00:46:38 par Hadrian Kensley »

Cypress Thornwood

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Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster

Réponse 9 jeudi 09 octobre 2025, 19:58:09

Réprimant un reniflement méprisant quand il affirme préférer se procurer les choses de façon légitimes, elle reste impassible. Son regard reste fixé sur la femme dont elle ne sent aucune émotion. Ses serpents sifflent comme pour la prévenir de ne pas s’approcher trop près, elles n’ont pas confiance dans ce qu’elles appellent « la goule ». Elle l’observe prendre les clés qui ouvraient son appartement, et s’en aller ensuite sans prêter plus d’attention à la scène entre son patron et la jeune étudiante kidnappée.

Quand ils sont seuls, et que Cypress aborde le sujet d’un justificatif pour son absence, elle a comme l’impression que le vampire ne s’attendait pas à sa requête. En y réfléchissant, elle aurait très bien pu ne rien dire et laisser sa famille alerter les autorités quand elles n’auraient pas eu de nouvelles d’elle pendant quelques jours. Il était bien rare, en effet, que la gorgone passe plus de quelques jours sans textoter à l’un de ses frères et sœurs, ou sans appeler sa mère.

Si le vampire sursaute à l’arrivée de sa goule, la gorgone manque de tomber de sa chaise. Elle ne l’avait pas entendue revenir non plus. Posant sa main droite contre son cœur battant à vive allure, elle se laisse retomber contre le dossier de son siège avec un soupir épuisé.

Finalement, après quelques discussions supplémentaires, Hadrian se retire. Une fois seule, Cypress se prend la tête entre les mains, grognant de dépit. Elle ignore les commentaires de ses ancêtres pour essayer de rassembler ses idées. Après une journée de cours intensive, elle aurait apprécié échapper à un kidnapping de la sorte. Hélas, ce qui était fait… était fait. Elle ne pouvait rien y changer.

Son regard se fixe sur les pages qui sont encore sur la table, mais elle secoue la tête. Elle a une soudaine envie de prendre un bain. Explorant un peu la pièce, elle finit par se déshabiller complètement afin de rentrer dans la baignoire et de s’y installer. Elle passe un instant à régler la température de l’eau, puis la laisse couler et remplir le contenant autour d’elle après avoir fait couler un peu de bain moussant dedans. Les yeux fermés, elle profite de ce bref répit. Même les serpents se sont calmés. L’eau chaude avait cet effet autant sur la gorgone que sur ses ancêtres.

Quand la baignoire n’est pas loin de déborder, la brunette utilise son pieds pour couper l’eau. Fermant les yeux de nouveau, elle laisse son esprit se calmer, ses idées se mettre en place de façon inconsciente, et elle profite juste de la chaleur tout autour d’elle.

Un peu moins d’une heure plus tard, la gorgone délaissait l’eau à peine tiède du bain pour se sécher et s’habiller. Elle enfila le pyjama de soie qui ne lui était pas familier, et rangea le reste de ses affaires dans les placards qui semblaient être faits pour ça. Quand la goule réapparaît, elle était en train de se brosser les cheveux en faisant attention à ne pas griffer les serpents qui se mêlaient à sa crinière.

Elle observe le plateau que la femme dépose sur le bureau, puis le courrier qu’elle tient dans la main, et hoche distraitement la tête après l’avoir écouté.

« Um… D’accord. Merci… Um… Vanessa. »

Il était rare de voir Cypress bégayer. En général, si elle ne savait pas quoi dire, elle se taisait. Mais toute cette histoire de kidnapping, de traduction de livres anciens volés… Elle était perturbée. Il faudrait le lui pardonner.

Après un instant passé à se regarder dans le blanc des yeux, la goule se désintéresse de Cypress et s’installe dans un fauteuil avec son ordinateur portable. Cypress fait de même et s’installe devant le bureau pour entamer son repas avec appétit. Elle ne tarde pas à finir la soupe brûlante et ses à-côtés. Elle avait faim, après elle ne savait combien de temps passé depuis son enlèvement (c’est faux, elle savait qu’il s’était passé plus de six heures).

Comme le bruit du clavier de la goule allait probablement l’empêcher de fermer l’œil tout de suite, et qu’elle décida de digérer un peu avant de s’allonger, la gorgone récupéra les deux pages que le vampire avait laissé et tira un bloc note et un crayon du sac que Vanessa avait ramené de son appartement. Elle décida de commencer à traduire, excitée à l’idée de découvrir ce qui était écrit.

Finalement, elle n’alla pas se coucher avant qu’il ne soit deux heures du matin et qu’elle ne puisse plus garder les yeux ouverts sans que les mots ne dansent devant ses yeux. Elle se rappelle avoir timidement demandé à Vanessa si elle pouvait sortir pour la laisser seule afin de dormir, et s’être ensuite laissé tomber dans le lit accueillant.



Il était à présent huit heures du matin, et l’étudiante se réveille. Elle est perdue, observant les lieux qui ne lui sont pas familiers, avant que les évènements de la veille ne se rappellent à sa mémoire. Elle a probablement quelques cernes sous les yeux comme elle n’a pas eu ses dix heures de sommeil hebdomadaires, mais elle ne peut pas se rendormir. Etouffant un bâillement, elle tente de parler dans le vide puisqu’apparemment la goule pouvait l’entendre même si elle n’était pas là.

« Um… Je vais aller prendre une douche pour me réveiller. Serait-il possible d’avoir un café et un croissant après, s’il vous plaît ? Merci. »

La gorgone passe ensuite sous la douche pour achever de se réveiller. Quand elle en sort, elle passe une petite robe noire toute simple. Elle n’a pas à avoir de tenue particulière si elle n’allait pas à l’université, après tout. Un coup d’œil à l’horloge, et elle voit qu’il est à peine huit heures et demie. Son estomac se rappelle bruyamment à l’ordre. C’est vrai. Petit-déjeuner. Puis, si le vampire n’avait pas fait son apparition, elle continuerait la traduction des deux pages qu’il lui avait laissé.
Cypress = #A63EB5 ; Melantho = #5E7ED5 ; Kyanessa = #8CE8B0 ; Echione = #96F57E ; Drakaina = #A6E348 ; Ophione = #F1CC9A ; Medusa = #E6A246.

Hadrian Kensley

Créature

Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster

Réponse 10 jeudi 09 octobre 2025, 22:48:03

La reconnaissance de Cypress sembla laisser la goule impassible, hormis d'un simple geste de la tête. Pendant un bon moment, Vanessa resta assise sur le fauteuil, sans lever les yeux de son ordinateur, ses doigts clapotant sur le clavier mécanique dans un rythme presque robotiquement soutenu. Après un moment de silence qui sembla presque s'étirer de façon interminable, le silence fut interrompu par un puissant et inattendu;

"Apsh--- Apsh-choum!"

La goule éternua, détournant la tête juste assez longtemps pour étouffer les germes dans son coude. Car contrairement à son maître, et si elle avait également un pied dans la tombe, elle était encore tout à fait humaine. Les goules étaient de fascinantes créatures, surtout pour les Chasseurs, mais également pour tous ceux qui s'intéressaient au monde vampirique; leur place dans la société des Caïnites était basse, mais quand même considérés avec plus de déférence que les humains de base.

Replaçant ses cheveux, elle les fit passer sur son épaule droite, frottant son nez avec un petit mouchoir qu'elle rangea précieusement dans sa poche, avant de maugréer quelque chose à propos d'allergie, et de reprendre le travail. Elle ne semblait presque pas faire attention à Cypress, ne levant les yeux que lorsque la jeune femme semblait s'arrêter de travailler ou être sur le point de dire quelque chose, avant de ramener les yeux sur son ordinateur.

Soudainement, Cypress se leva de son petit bureau, les yeux dans le vague, et marcha vers le lit. Vanessa jeta un coup d'œil à sa montre, et vit que l'heure approchait de deux heures lorsque la jeune femme demanda un peu d'intimité pour dormir.

La goule resta un moment interdite alors que Cypresse se glissait sous les draps, et après avoir jeter rapidement un coup d'œil au progrès de la captive, elle se tourna vers celle-ci, ajusta la couverture en évitant soigneusement ses "cheveux", puis ferma les lumières pour laisser la jeune femme reposer en paix. Comme tout éclairage, qu'une veilleuse dans un coin de la pièce.

***

« Um… Je vais aller prendre une douche pour me réveiller. Serait-il possible d’avoir un café et un croissant après, s’il vous plaît ? Merci. »

La requête lui vint aussi clairement que si elle était à côté de la jeune femme, et Vanessa se tira à son tour de son lit, dans l'appartement qu'elle habitait. Vive comme l'éclair, mais dans un mouvement qui n'avait rien de troublé ou alarmé, elle se leva, s'habilla, brossa ses cheveux, puis se volatilisa pour réapparaître au détour d'une ruelle sur l'avenue principale voisine à un petit café bien recommandé.

Elle entra dans le café, passa une commande pour un café, un croissant, et les petits extras nécessaires, incluant le sucre, le lait et la crème, et une autre pour un sandwich matinal, ainsi qu'un grand contenant smoothie fraise-banane. En quelques minutes, elle s'empara de la commande de Cypress, puis repartit comme elle était venue en payant la demoiselle qui avait les yeux rivés sur elle.

Détectant naturellement le moment où elle n'était plus observée par quiconque, elle se volatilisa de nouveau, et réapparut que comme Cypress jetait son coup d'œil à l'horloge. Contrairement à la veille, où elle portait une veste et une jupe, ce jour là, Vanessa portait un chemisier blanc et un pantalon noir, ainsi que des chaussures en cuir. Son chemisier était décolleté au troisième bouton, laissant paraître la naissance d'une poitrine, ainsi qu'un collier d'argent auquel pendait un anneau serti d'une améthyste.

Elle posa le déjeuner de la jeune femme sur la table.

"Café colombien fait local, croissant artisanal."

Elle posa également à côté du déjeuner un ordinateur.

"Prodigué par Mr. Hadrian; il vous permet d'accéder à internet et de lire vos courriels. Cependant, tous vos communications sortantes sont filtrées par le serveur. Vous comprendrez qu'on ne peut pas prendre le risque d'un signalement. Monsieur est également satisfait de vos progrès de la nuit passée."

Elle prit place à son opposé, croisant les jambes et, avec son propre ordinateur, recommença à travailler. Elle agrippa un triangle de son sandwich et commença à manger, histoire de ne pas faire vivre l'embarras de manger seule devant autrui.

"L'ange m'a dit que le Seigneur [alt. "Maître, Roi, Supérieur]"], pour nous protéger du vice de Caïn [Caine???], fera déferler sur le Monde un torrent sans précédent, et sans équivalent futur, jusqu'à ce que la Terre soit couverte par la mer. Aucun…"

Elle avait lu, à voix haute, ce qui avait été jusque-là traduit par Cypress. Ce qui était remarquable, c'est que l'Enochien était, par sa nature même, un langage excessivement interprétatif, avec très peu de de caractères qui pouvaient avoir des significations multiples, et parfois variées.

Vanessa posa son sandwich et polit ses paumes avant de reprendre le travail.

"L'on pourrait croire que le Tout-Puissant aurait pu faire pareil sans noyer la moitié du monde…"

Cypress Thornwood

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Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster

Réponse 11 vendredi 10 octobre 2025, 18:35:52

« Merci, souffla la gorgone quand le petit déjeuner arriva. »

Elle inclina la tête face à l’ordi, mais le laissa de côté le temps de savourer son café et son croissant. Il y a un temps pour chaque chose, après tout. Et l'heure des repas est sacrée chez elle. Elle ne faisait pas partie de ces gens qui pouvaient manger en travaillant, comme avait l'air de l’être Vanessa. Chacun ses caractéristiques.

Quand il n'y eut plus une miette du croissant et qu'elle eût drainé le reste de son café, la brunette de remit au travail. Les paroles de Vanessa la firent réprimer un petit rire dérisoire.

« C'est la faute de l'égo du mâle. Dieux ou simple mortels, ils ne peuvent s'empêcher de jouer les malins et d'étaler leur pouvoir. »

Cypress en savait quelque chose. Elle avait enduré en rêve l'agression de Medusa quand son ancêtre s'était éveillée. Plutôt traumatisant pour une fillette de neuf ans et neuf mois. Elle revit régulièrement les moments-clés du viol, revoyant le visage du dieu alors qu'il prend son pied à ravager la pauvre jeune femme. Medusa frotta sa tête contre la joue de Cypress, s’étant déjà excusée mille fois que la jeune fille ait dû assister à cette scène.

L’étudiante secoua la tête avec un soupir, et reprit sa traduction. Ophione était celle qui l’aidait le plus pour déchiffrer les symboles. Elle avait vécu une longue vie dans l’antiquité, et pas mal voyagé. Assez pour avoir été témoin de pas mal de choses. Dont l’existence de la Première Cité, dont parlait Hadrian la veille. Et elle avait côtoyé son lot de chrétiens et d’anges. L’Enochien, elle le maîtrisait plutôt bien.

Le travail se fit en silence de la part de la gorgone. Elle était consciente de la présence de Vanessa -et aurait peut-être même pris le temps de discuter si la jeune femme ne lui glaçait pas le sang avec sa façon d’exister- mais son esprit était focalisé sur les copies des deux pages face à elle. Elle les traduisait méthodiquement, identifiant les symboles similaires et déduisant le sens des phrases par rapport à ce qu’il y avait autour. Quand elle posa le point final à sa traduction des deux pages, la brunette relâcha un soupir satisfait.

Et son ventre gronda sourdement, la poussant à lever les yeux vers la pendule qui indiquait 13h30.

« Oh ! S’exclama-t-elle, surprise. Je ne pensais pas qu’il était si tard. Qu’est-ce que vous diriez de manger quelque chose ? Demanda-t-elle en tournant la tête vers la goule. »

Honnêtement, Cypress ne pourrait pas dire si elle était restée là tout ce temps ou pas. Passé un certain temps, son focus sur son travail empiétait sur tout le reste. Elle ne pourrait même pas dire si la jeune femme avait tenté de lui parler ou pas tant elle était concentrée sur son travail et les indications d’Ophione qui l’aidait à avancer dans le déchiffrage.

« Um… Et j’ai fini ces pages-là. Si vous voulez rendre des comptes à votre… Hadrian ? »
Cypress = #A63EB5 ; Melantho = #5E7ED5 ; Kyanessa = #8CE8B0 ; Echione = #96F57E ; Drakaina = #A6E348 ; Ophione = #F1CC9A ; Medusa = #E6A246.

Hadrian Kensley

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Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster

Réponse 12 vendredi 10 octobre 2025, 21:08:39

"C'est la faute de l'égo du mâle. Dieux ou simples mortels, ils ne peuvent s'empêcher de jouer les malins et d'étaler leur pouvoir."

Les lèvres de la goule s'entrouvrirent pour un moment, mais elle se couvra les lèvres, laissant échapper un petit souffle malgré elle. Si son visage restait parfaitement impassible, il était clair que le commentaire de Cypress avait eu une réaction chez sa superviseure, mais celle-ci semblait opposée à l'idée de le démontrer, et donc, lorsque sa main s'abaissa, ses lèvres révélées étaient inchangées, et elle retourna à son ouvrage.

Ce que Cypress ne savait pas, c'était à quel point Vanessa était familière avec les 'hommes à fort égo". Hadrian lui-même, s'il n'était pas aussi méprisable que d'autres, avait un égo à la proportion de ses capacités qui, malgré leurs limites évidentes, le gardaient au-dessus du commun des mortels et même de ses semblables vampiriques. Le pire d'entre tous, à son humble avis, devait être les Mages, dont l'arrogance sans pareil les poussaient à exploiter leur contrôle de la réalité elle-même dans les façons souvent des plus désastreuses. Mais, il y avait une justification à cette arrogance; lorsque la seule chose qui vous surpasse en capacité est le demiurge lui-même, la sagesse prenait rapidement son envol et laissait place à la déraison et l'hubris.

Hadrian avait une fois eu affaire à l'une de ces personnes, et il y était presque resté, s'il n'avait pas exploité la soi-disant "bienveillance" de son adversaire pour lui planter un poignard entre les côtes. Enfin… Encore une fois, pas lui personnellement; Hadrian ne faisait que rarement les choses lui-même s'il pouvait laisser faire ses subalternes. En l'occurence; le talent de Vanessa de se voiler dans l'espace entre le perceptible et l'imperceptible, le vrai et le faux, l'ici et le là.

Perdue un moment dans son travail, et en grande partie parce qu'elle ne portait pas vraiment attention au passage du temps, Vanessa ne releva ce dernier que lorsque Cypress le mentionna, la poussant à jeter un coup d'œil à sa montre. Ah, l'heure du déjeuner était passé. Vanessa soupira, et se releva avant de regarder Cypress.

"Si vous désirez quelque chose de plus satisfaisant qu'une soupe ou un croissant, il y a un petit restaurant au quatrième. Monsieur ne se montre que très rarement avant le coucher du soleil en raison de son travail, mais à ne pas douter qu'il sera très intéressé par votre progrès. Je ne l'ai que rarement vu aussi ca… enthousiaste."

Casse-pieds.

Ce que Cypress ne savait pas, c'est qu'avant de découvrir son existence, Hadrian était absolument ivre de rage de ne pas pouvoir lire le Livre, et que cela lui a prit des ressources considérables pour découvrir qu'une personne avait un talent de linguistique et de décodage au-delà de la norme des mortels. Et sans compter le stress d'avoir un document que la moitié de ses semblables chercheraient à lui subtiliser, et si ce n'était qu'eux.

Vanessa prit délicatement les pages, et les photographia avec son téléphone avant de le ranger dans la poche de son veston.

"Veuillez me suivre."

Elle fait signe à la jeune femme, puis prend les devants pour se diriger vers la porte. À son approche, celle-ci s'ouvre automatiquement, et Vanessa ouvre la porte pour laisser Cypress passer, et referme la porte derrière elle.

[Cut -> ignorer le reste du post si Cypress veut tenter un coup]

Cependant, si la jeune femme se tient sagement, et ne cherche pas à faire de bêtise, Vanessa l'escortera jusqu'au quatrième étage, laissant Cypress le plaisir d'admirer le complexe dans lequel elle résidait pour sa "convalescence forcée"; l'endroit était pratiquement désert, à l'exception de la surveillance. Les couloirs étaient soigneusement maintenus, avec une moquette qui assourdissait le son des talons de l'assistante d'Hadrian. Il y avait beaucoup de portes en bois, et les murs étaient de bois franc. On aurait pu se croire dans un hôtel.

Au bout du couloir, on débouche dans un restaurant. Encore une fois, relativement désert, hormis quatre employés qui tenaient la boutique. Vanessa s'approcha du bar au centre, derrière lequel se trouvait une belle collection d'alcool, ainsi qu'une grande plaque de cuisson.

"Madame Vanessa," salua le chef et barman.

"Bonsoir, Lewis. Voici l'invitée de Mr. Hadrian; elle souhaiterait manger."

L'homme se tourna donc vers la jeune femme et lui offrit un sourire fort gentleman, et lui étira un menu.

"Je devrais normalement avoir ce qu'il faut pour satisfaire votre appétit, madame, mais je suis au regret que nous ne serviront pas un repas de saumon. Notre dernière livraison était, malheureusement, peu satisfaisante à mon goût."
« Modifié: vendredi 10 octobre 2025, 21:16:52 par Hadrian Kensley »

Cypress Thornwood

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Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster

Réponse 13 samedi 11 octobre 2025, 13:36:39

« Je ne l'ai que rarement vu aussi ca… enthousiaste. »

A l’entente de ces mots, la gorgone réprime un sourire amusé. Il semblerait que, malgré son statut de goule, Vanessa ne soit pas complètement une coquille vide. Cypress sentait qu’elle avait voulu dire autre chose de bien moins flatteur, et ça l’amusait au plus haut point. Peut-être que la jeune étudiante pourrait en venir à apprécier sincèrement la jeune femme. Mais c’était peine perdue pour les serpents qui se tenaient aussi loin que possible de « cette abomination » comme elle l’appelait.

Suivant la goule, la gorgone eut une brève pensée pour sa liberté. Mais elle la supprima aussitôt. Elle n’était pas immortelle, et elle ne voulait pas savoir quels sévices elle pourrait subir avant de mourir si elle tentait de s’échapper maintenant. Malgré l’encouragement de ses téméraires ancêtres, la brune refusait de risquer la relative sécurité qu’elle avait pour l’instant en tant que traductrice de documents précieux et anciens. Et convoités.

Le regard émeraude de la jeune femme étudiait les lieux dans lesquels elle passait, trouvant que ça ne ressemblait pas vraiment à un repère de vampire. Mais elle y connaissait quoi, en vampire, au juste ? Seulement ce que les films et la littérature en faisait. Donc, autant dire qu’elle n’y connaissait rien. Mais, dans tous les cas, elle appréciait la moquette sous ses pieds. Tellement concentrée sur sa capture et sa traduction, la jeune gorgone n’avait pas songé à enfiler des chaussures ce matin.

Haussant les épaules, elle rajusta ses lunettes sur son nez. Elle ne voudrait pas qu’un garde se fasse pétrifier par accident.

Arrivant enfin à la cafétéria, ou le restaurant comme l’avait appelé Vanessa, ses yeux se fixèrent sur les personnes derrière le comptoir. Elle mit un nom sur une tête quand la goule le salua et expliqua les raisons de leur venue. Intimidée d’un seul coup, la brunette ne put qu’hocher la tête lorsque Lewis l’informa qu’il n’y aurait pas de saumon. Déglutissant rapidement, elle se racla la gorge discrètement.

« Um… Ce ne sera pas un problème. Vous auriez une salade avec des œufs pour l’entrée ? Demanda-t-elle en ne voyant pas de carte immédiatement visible. Et peut-être un morceau de rôti de porc pour le plat de résistance ? Des pommes de terre en accompagnement sera très bien. »

Elle se sentait nerveuse. Peu habituée à parler aussi longtemps à des inconnus, dans des lieux étrangers. Mais un soupçon d’audace parvint à se frayer un chemin.

« Et… Um… Peut-être que vous pourrez me surprendre pour le dessert ? Je ne suis pas très compliquée, je vous rassure. »

Elle ponctue sa question par un clin d’œil derrière ses verres teintés, ignorant les sifflements de Melantho qui se moquait d’elle gentiment.

Quand l’attention des employés du restaurant ne fut plus sur elle, la gorgone se tourna vers Vanessa.

« Pensez-vous que je puisse avoir accès à une copie complète des livres que le v- Mr Hadrian souhaite que je traduise ? Je pense que ça rendrait la chose plus aisée qu’une simple page à la fois. Pour le contexte, et le déchiffrage simultané, les différences de tons… »
Cypress = #A63EB5 ; Melantho = #5E7ED5 ; Kyanessa = #8CE8B0 ; Echione = #96F57E ; Drakaina = #A6E348 ; Ophione = #F1CC9A ; Medusa = #E6A246.

Hadrian Kensley

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Re : [Cypress Thornwood] That Beautiful Monster

Réponse 14 dimanche 12 octobre 2025, 19:16:14

Après avoir pris la commande de Lewis, il se tourna vers Vanessa, qui n'eut pour lui que son regard impassible habituel. Comme s'il avait détecté un subtil mouvement de commande, il inclina poliment la tête, et se mit à l'ouvrage, pendant que Vanessa et l'invitée du maître prenaient place selon la décision de Cypress; au bar ou au comptoir.

À peine assises, un garçon de table s'approcha d'elle et s'adressa à Vanessa dans son grec natif.

"Quelque chose pour vous et mademoiselle, Miss Vanessa?"

"Un Amor di Sol del Spania pour moi, et pour elle…"

Elle sonda un moment le regard de Cypress.

"Earl Gray."

Ah, certainement. La boisson traditionnelle des anglaises. De toute façon, c'était trop tôt pour l'heure des pubs. Le garçon s'éclipsa rapidement après avoir pris les commandes, alors que de l'autre côté, le cuisinier avait déjà commencé à s'affairer à ses fourneaux. Le fumet des épices et de la viande, des œufs et du rôti au four chatouillait déjà le nez des invités.

Vanessa ramena son attention sur Cypress quand elle lui demanda s'il était possible d'avoir une copie complète des livres, et Vanessa réfléchit un moment, pesant manifestement les avantages et les inconvénients de mettre une copie complète entre les mains d'une jeune femme. Présentement, le danger restait bien réel; qui sait ce qu'elle pourrait tirer des pages et décider de ne pas traduire pour son bénéfice, ou pour induire Hadrian en erreur, ou pis encore?

"Je ferai la requête pour vous."

Elle ne pouvait faire plus pour Cypress. Malheureusement pour elle, les goules n'avaient pas pour habitude de persister et de houspiller leurs maîtres avec des requêtes. Parfois, un refus n'était même pas nécessaire; la goule pouvait ressentir les intentions de celui ou celle qui l'a en son pouvoir.

Après quelques minutes, le repas était prêt, et le serveur apparut. Une salade avec des œufs, agrémentée d'une vinaigrette maison. Devant Vanessa, une assiette avec un morceau pain à l'ail coupé en trois demi-lunes, gratiné avec un mélange mozzarella/parmesan, accompagné d'une sauce marinara. Entamant le repas, Vanessa jugea bon de respecter l'étiquette du repas et fit un effort pour lancer la conversation.

"Si cela peut vous rassurer, Mr. Hadrian n'a pas l'habitude de faire volte-face sur un marché. Je sais que les conditions de votre emploi présent ne présentent pas de perspectives réjouissantes, mais je vous encouragerais de le voir comme une forme de stage tout frais payé, plutôt qu'un kidnapping; Mr. Hadrian est parfaitement en mesure de vous fournir des références pour un emploi futur. Vous ne serez pas toujours étudiante. Avec l'avènement de l'intelligence artificielle…"

Et la discussion se lança là-dessus. Vanessa était remarquablement cultivée, dotée d'une mémoire remarquable, et surtout aux aguets des affaires passées, courantes et capable de convenir de conclusions réalistes pour des événements futurs. Il n'y avait aucun sujet de conversation auquel elle ne saurait participer, et faisait donc excellente partenaire de table, si ce n'est qu'elle ne démontrait que rarement une émotion pour aiguiller autrui sur ses pensées.

Après l'entrée, un rôti de porc avec des quartiers de pomme de terre frits à l'air, saupoudrés d'un assaisonnement maison. Pour Vanessa, un petit filet-mignon accompagné de légumes sautés. En même temps que le repas principal, on leur apporta leurs boissons. L'Amor di Sol del Spania, autrement dit "Amour d'un Soleil d'Espagne", était un breuvage maison. Jus d'orange, vodka blanche, triple sec, grenadine et du zeste d'orange. Vanessa n'était pas certaine que la grammaire était exacte, mais si le patron avait décidé de l'appeler ainsi, elle devait avoir jugé que ce n'était pas de ses affaires de le reprendre.

Après le repas, une assiette de cerises jubilés avec de la glace à la vanille fut servi à la gorgone, mais Vanessa se contenta d'un café, noir et corsé. Elle ne pressa pas Cypress, se contentant de l'observer.

Le repas dura une bonne heure et demie, mais se vit abruptement terminé lorsque, soudainement, un son sourd émana du lobby, situé à deux étages en dessous, et que l'alarme retentit dans l'établissement. Vanessa se redressa immédiatement, avant de s'approcher de Cypress et de la prendre par le bras.

"Venez. Nous retournons à la chambre. Vite."

Elle tira fermement sur le bras de la jeune femme, la forçant sur ses pieds et la trainant à sa suite. Elle l'emmena dans le couloir par lequel elles étaient venues, et à mi-chemin jusqu'à l'ascenseur, des coups de feu retentirent à l'étage inférieur. Vanessa tira Cypress contre le mur, retira ses chaussures pour réduire le bruit et accéléra le pas vers l'ascenseur.

"Restez près du mur. Si quelqu'un arrive, ne réfléchissez pas, agissez."

Et alors qu'elles arrivaient à l'ascenseur, le courant fut coupé.

"Merde."

Et quand le courant était coupé, les volets qui laissaient passer la lumière se refermaient aussitôt, plongeant l'entièreté des locaux dans l'obscurité la plus complète.

"Ça va le foutre en rogne…"

Elle regarda vers Cypress, laquelle elle tenait toujours le bras.

"Gardez la droite, on recule… Première porte qu'on trouve, on entre, et on se cache."


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