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Echo d'Ecarlate, Murmure d'Ombre [PV Alronas]

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Elianora Valeris

Humain(e)

Echo d'Ecarlate, Murmure d'Ombre [PV Alronas]

lundi 22 septembre 2025, 23:34:15

Les rues du centre-ville de Seikusu sont encore animées malgré l’heure qui décline. Les lampadaires diffusent une lumière orangée qui se reflète sur le pavé humide, vestige d’une pluie récente. La foule se disperse en petits groupes, couples et silhouettes solitaires, chacun poursuivant son chemin dans ce cœur urbain où se mêlent rires, échos de musique lointaine et odeurs alléchantes de nourriture de rue.

Parmi cette foule, un homme aux cheveux poivre et sel, à la carrure imposante malgré son âge avancé, tout ce qu’il y a de plus banal en apparence, avance d’un pas mesuré. À son bras, une jeune femme drapée d’un long manteau sombre, capuche rabattue sur la tête. Sa chevelure flamboyante est ainsi dissimulée, de même que l’éclat de la robe qu’elle porte dessous. Seuls ses pas, souples et félins, trahissent quelque chose de plus profond, de moins ordinaire.

Grand… Rodin ! souffle-t-elle en soupirant, d’une voix douce mais légèrement agacée. Pourquoi m’accompagner ? Je connais la ville depuis le temps, quand même ! Et je ne suis plus une mineure, pour rappel !

Un sourire amusé plisse les rides du vieil homme. Il ne ralentit pas, ne détourne pas le regard des enseignes qui commencent à s’allumer autour d’eux.

Le patron du bar est un vieil ami. Et c’est la première fois que tu y chanteras. Si tu lui conviens, tu pourras y faire plusieurs représentations.

Sa voix est rassurante, mais ses yeux portent un éclat que la jeune femme ne remarque pas. Dans la poche intérieure de son manteau, une petite boîte scellée contient quelques lettres aux mots cruels, qu’il a choisi de lui cacher. Inutile de troubler son esprit avant la scène.

L'accompagnatrice soupire encore, relevant légèrement son visage vers les néons. Elle n’a pas d’autre choix que d’obéir. Après tout, ce bar du centre-ville pourrait devenir plus qu’une simple scène : un futur point d’ancrage, un espace familier d’où planifier ou dissimuler ses allées et venues. Elle se console de cette pensée, ses doigts fins effleurant distraitement le bord de sa capuche, comme pour vérifier qu’aucun passant ne reconnaît ses traits.

Chaque pas la rapproche de ce lieu qui deviendra peut-être le théâtre de sa double vie : Elianora, muse sensuelle à la voix de velours, et dans l’ombre, Katarina, la lame écarlate et silencieuse.

Le bar s’ouvre devant eux, façade discrète coincée entre deux immeubles plus imposants du centre de Seikusu. À l’intérieur, une chaleur feutrée règne, saturée de rires étouffés, de conversations animées et de la douce odeur mêlée de whisky, de bois ciré et de fumée de cigare. L’éclairage est tamisé, chaque table baignée d’un halo intimiste, tandis que la petite scène au fond reste encore plongée dans l’ombre.

Rodin pousse la porte avec assurance. Son regard se durcit l’espace d’un instant, scrutant la salle comme s’il évaluait les menaces potentielles. Puis, à la vue d’un homme derrière le comptoir, son visage s’illumine.

Hector ! lance-t-il avec chaleur en s’avançant, sa voix grave couvrant un instant le brouhaha.

L’homme au comptoir — un patron aux tempes grisonnantes, au regard vif — quitte son poste pour venir à sa rencontre. Les deux se serrent la main avec une vigueur qui sent l’histoire commune, les épreuves partagées.

Rodin désigne le sac qu’il porte à l’épaule, contenant bien plus qu’un simple nécessaire de scène.
Où puis-je poser ça, à l’abri des regards ? Personne ne doit y toucher, sous aucun prétexte… sauf elle.

Le patron hoche la tête, sérieux, comprenant la gravité dans la voix de Rodin. Sans poser de question, il indique une petite pièce attenante, fermée à clé.

Alors seulement, Rodin revient auprès de sa petite-fille. Sa main cale doucement son épaule, un mélange de tendresse et de fermeté.
Voici Elianora… la célèbre "Voix de Velours".

Un murmure d’intérêt parcourt déjà quelques clients, intrigués par ce surnom. Mais Rodin ne sourit pas : son regard d’acier se plante dans celui du patron.
Et il y a intérêt à ce qu’elle rentre en vie.

Le patron acquiesce d’un signe discret. Sous ses mots, il a saisi le sous-entendu. Personne ne doit songer à troubler la représentation — ou la jeune femme.

Alors que Rodin s’apprête à s’éloigner, il se penche vers Elianora, son souffle effleurant son oreille comme une confidence d’adieu :
Tu as bien une dose de contre-poison avec toi ?

Elle hoche imperceptiblement la tête, sa chevelure encore dissimulée par la capuche, et lui adresse un sourire fin, rassurant.

Déjà, le patron remonte sur l’estrade. Sa voix emplit la salle avec l’aisance de celui qui tient depuis longtemps les rênes de ce lieu :
Mesdames et messieurs, ce soir nous avons une surprise pour vous. Une artiste unique, que l’on surnomme déjà la Voix de Velours. Accueillez chaleureusement… Elianora !

La lumière se focalise. La jeune femme s’avance, silhouette élancée drapée d’un manteau long à large capuche. Elle s’arrête au centre de la scène, et d’un geste lent, mesuré, elle glisse le tissu hors de ses épaules. Le manteau glisse comme une peau qui se détache, révélant une robe rouge aux reflets sombres, taillée pour épouser ses formes. Sa chevelure rousse flamboyante se déploie en cascade sur ses épaules, captant chaque reflet des projecteurs comme des flammes vivantes.

Un silence tombe sur la salle. Seule reste l’attente suspendue, le souffle retenu d’un public conquis avant même la première note.

Elianora lève alors légèrement le menton, ses lèvres fines et grenat s’étirant en un sourire subtilement sensuel. Sa voix s’élève, douce et veloutée, caresse sonore qui enlace chaque auditeur :

"Love makes me treat you... The way that I do... Gee baby... ain't I... good to... you?"

Sa gestuelle accompagne chaque note. Une main qui frôle son cou, l’autre glissant le long de sa hanche. Ses doigts s’attardent sur le micro comme sur une peau, caressant l’objet comme elle caresserait une confidence interdite. Ses yeux verts, profonds comme la malachite, se lèvent vers les spectateurs, happant leurs regards un à un.

À chaque mot, elle se fait muse et tentatrice. Son pas est lent, félin, un léger déhanché inconscient rappelant une fauve en chasse. Le rouge de sa robe semble vibrer sous les lumières tamisées, contraste parfait avec la pâleur de sa peau douce.

Chaque note de jazz flotte dans l’air, enveloppant le bar d’une intimité presque charnelle. Et déjà, la salle entière ne respire plus qu’à travers elle.
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Alronas

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Re : Echo d'Ecarlate, Murmure d'Ombre [PV Alronas]

Réponse 1 mardi 23 septembre 2025, 20:38:57

La soirée avait commencé depuis longtemps pour Alronas. Il trainait dans le quartier pour s’assurer que certaines personnes effectuent correctement leur travail. Il était évident qu’il ne pouvait pas veiller seul sur le territoire qu’il avait fini par prendre sous sa coupe. Cette surveillance assurait un quartier calme. Il jouissait d’une réputation autant dans la lumière que dans l’ombre. Des ficelles de relation étaient tissées et certaines corrections étaient marquées au fer rouge dans la mémoire de certains.

Le plus grand évènement du territoire se déroulait dans ce bar ce soir. C’était presque l’aura d’une star qui allait illuminer la salle. Elle allait faire pâlir la lune qui se donnait comme elle pouvait pour vaincre les quelques nuages qui osaient la gêner. Une tenue élégante était presque une obligation. Chemise serrée accompagné d’un pantalon bien taillé, il se devait d’être à la hauteur de sa réputation ce soir.

Depuis un petit moment, Alronas était comme à son habitude aux tables des jeux. Il attirait, il jouait de son adversaire et se faisant dépouiller goute par goute par son adversaire avant de faire céder l’entièreté du barrage ennemi qui l’empêchait de miser plus. Aveugler, ouvrir l’appétit et le faire tomber sur une proie bien trop grosse pour lui. Plus la partie durait et plus le démon se refaisait jusqu’à épuiser les ressources de son adversaire. L’alcool aidait à faire céder le joueur à ses pulsions. Bien que le roux suivît les victimes en buvant les verres, l’alcool ne semblait pas affecter son jugement. Des applaudissements, des plaintes, des injures, des cartes qui volaient soudainement. C’était la température de ce coin et pourtant en dehors de ces comportements, personne n’osait passer la ligne rouge.

Les projecteurs s’enclenchaient alors ! Les lumières de la salle baissaient en luminosité. Un peu moins du côté de la salle des jeux. Le silence s’installait dès que la chanteuse fit entendre sa voix. L’adversaire qui était à quelque doigts de perdre avec sa dernière mise posait ses cartes à l’envers pour profiter du moment. Alronas était obligé de suivre. Il observait alors la foule. La pause allait très certainement durer jusqu’à la fin du show. Il sirotait son verre d’alcool devant son adversaire qui l’avait bien remarqué. Il planifiait très certainement d’en profiter une fois le show finit, proposant même au démon de remplir encore son verre avec la bouteille qui était sur la table … Il acceptait naturellement.

La première chanson était passée. La foule sifflait ! Applaudissait ! En demandait encore ! Les regards des hommes étaient figés sur la demoiselle. Ils en redemandaient pour leur oreille mais aussi pour admirer les formes que sa robe laissait parfaitement deviner. Il n’y avait pas vraiment de menace apparente dans un tel comportement pour le moment. Sauf peut-être un. Un homme était étrangement calme. Il était envouté mais quelque chose clochait par rapport aux autres. Le démon se désintéressait soudainement de son jeu et semblait absorber par cet individu qui se démarquait des autres. Peut-être n’était-il pas humain ? C’était la première pensée qui fut vite balayée par une forme visible de la poche de son pantalon. Celle-ci était parfois éclairée quand le projecteur passait par-dessus. Trop fin pour être un téléphone, trop long pour être un briquet. La taille correspondait à celui d’un couteau pliable. Alronas comprenait mieux, il profitait de la soirée mais avait un but précis. Il fit signe à un homme…

-Garde un œil sur la table … aucune triche, compris ? Et laisse la bouteille même si elle est vide.

Il se concentre sur ce qui pouvait se produire … Car le show reprenait avec la musique suivante.

Elianora Valeris

Humain(e)

Re : Echo d'Ecarlate, Murmure d'Ombre [PV Alronas]

Réponse 2 mardi 23 septembre 2025, 21:55:40

Les applaudissements fusent, longs, chaleureux, et un sourire subtil étire ses lèvres grenat. La "Voix de Velours"  incline légèrement la tête, telle une déesse de velours remerciant ses fidèles.

Puis les projecteurs se tamisent encore davantage. Le pianiste entame quelques accords feutrés dans un rythme sensuel. Le bar se suspend, comme pris dans une bulle de fumée et d’attente.

Elianora descend lentement de la scène.. Cette fois pas de micro. Ses pas sont lents, félins, cadencés par le rythme envoûtant du morceau. Ses doigts fins frôlent le rebord des tables, caressent distraitement un dossier de chaise. Chaque geste épouse les notes : mesuré, mais chargé d’une promesse implicite.

Sa voix s’élève, chaude et feutrée, collant au tempo langoureux :

"Come and share this painting with me,
Unveiling of me, the magician that never failed...
"

Des souffles s’interrompent, des verres s’arrêtent à mi-course. La surprise de la soirée joue des silences comme des mots. Ici, ses doigts effleurent l’épaule d’un client ; là, ils glissent le long du bras d’un autre, sans jamais s’attarder plus qu’il ne faut. La salle ne respire plus que par elle.

Puis, au détour d’une table, ses yeux verts s’ancrent dans ceux d’un homme roux, assis légèrement en retrait. Des prunelles brunes-rouges, profondes, la fixent. Elianora ralentit, incline imperceptiblement la tête. Sa main frôle son épaule, effleurement presque accidentel, mais tout dans son corps trahit l’intention calculée. Une seconde suspendue, un fil tendu entre eux. Puis elle se détourne, reprenant son errance sensuelle parmi les tables.

Elle remonte enfin sur scène alors que les dernières paroles s’élancent, s’enroulant autour de la salle comme un sortilège. Ses bras s’élèvent légèrement, son corps se cambre, et sa voix caresse la dernière note avant de se fondre dans le silence.

Une fraction de seconde, le temps s’arrête. Puis les applaudissements éclatent, nourris, presque frénétiques.

La jeune femme incline la tête, adresse un sourire mystérieux, puis quitte la scène avec une grâce étudiée. Ses pas la conduisent vers le bar, où Hector l’attend déjà derrière son comptoir.

Belle entrée, fait-il, amusé. Tu m’appelleras Hector, souffle-t-il avec un sourire complice. Ici, pas de titres, pas de distance.

Alors Hector, dit-elle avec malice, sers-moi un cocktail… sans alcool.

Elle porte le verre à ses lèvres, mais son regard se pose aussitôt vers la petite pièce où Rodin a déposé son sac. Elle se penche légèrement vers le patron, un sourire en coin :

Je peux récupérer mon sac ? Juste une minute… tu sais, des problèmes de femme.

Son clin d’œil achève la phrase, et Hector rit doucement, hochant la tête sans poser de question. La clé tourne dans la serrure.

Quelques instants plus tard, dans la discrétion d’un cabinet de toilette, Elianora troque sa robe écarlate pour une tenue sombre et souple. Ses talons disparaissent au profit de chaussures silencieuses. Ses cheveux sont attachés en un chignon strict, ses aiguilles empoisonnées soigneusement fixées. Les kukris retrouvent leur place contre ses hanches, les couteaux sur sa cuisse gauche. Katarina reprend vie.

La jeune femme referme la porte à clé, escalade la petite fenêtre, et se faufile dans la nuit. D’un bond félin, elle franchit le muret adjacent. Derrière le bar, l’immeuble visé s’élève, et à l’accueil, la cible tant attendue sort déjà, sac en main. Une chance insolente.

Katarina fond sur elle sans un bruit. Ses aiguilles de combat plongent sous chaque lobe d'oreille avec une précision chirurgicale. Le souffle de la victime s’étouffe avant le cri, son corps s’affaisse mais la tueuse l’attrape au vol. D’un geste assuré, elle la place derrière le volant de sa propre voiture, maquillant le tout en scène banale. Puis, donne un coup sur le coffre et sans en attendre l’ouverture complète par la victime, l'assassin au code moral disparaît déjà dans l’ombre. Une ombre parmi les ténèbres.

Le retour est tout aussi fluide. La fenêtre, la porte verrouillée, la métamorphose inverse. La robe rouge reprend place sur son corps, ses cheveux retrouvent leur cascade flamboyante. Devant le miroir, un coup de peigne et de maquillage suffisent pour effacer toute trace.

Quand elle ressort, Elianora est de retour. Le sac retourne à sa place dans la pièce close, confié de nouveau à Hector avec un sourire tranquille. Elle reprend son verre, s’assoit au bar, croise les jambes avec une élégance naturelle, et sirote une gorgée.
« Modifié: mardi 23 septembre 2025, 22:28:22 par Elianora Valeris »
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Alronas

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Re : Echo d'Ecarlate, Murmure d'Ombre [PV Alronas]

Réponse 3 mardi 23 septembre 2025, 23:41:01

La deuxième chanson était lancée. Cette fois, la belle chanteuse avait décidé de faire l’honneur de sa présence au milieu des tables. Elle n’avait pas peur. Elle n’avait pas remarqué qu’un homme louche se dissimulait dans la salle. Peut-être se trompait-il également.

La demoiselle finit par passer à son niveau. Comme les autres hommes, il la dévorait des yeux, certes. Mais contrairement aux autres qui avait tenté un contact physique qui n’avait pas eu lieu grâce aux gestes calculé de la demoiselle, lui ne tentait rien. Il lui laissait faire son job ! Cependant, il lui transmit malgré tout un message pas un sourire au coin des lèvres. Merci d’être passé par là, cela me fait plaisir de voir une si belle femme si proche et sans peur. Le démon faisait preuve de respect pour une fois. Elle faisait preuve d’un art exceptionnel et le talent méritait d’être vu et entendu sans heurte.

Et le spectacle était terminé. Il applaudit en cœur avec les autres. Mais les affaires en attentent devaient reprendre. Il se tournait alors vers son jeu. L’adversaire n’avait pas tenté de tricher, surement l’avait-il entendu tout à l’heure. Il jetait ses cartes sur la table. Il allait gagner. Le temps des chansons avait fait tourner la chance en sa faveur encore plus qu’avant. L’homme se retrouvait alors ruiner ! Il y avait mis les clés de sa voiture et même la bague de son mariage. La face sombre du jeu lui tombait sur le nez.

La jeune chanteuse avait quitté la salle. Et durant ce temps, l’homme tentait de récupérer désespérément ce qu’il avait parié. Il finit par suivre le démon dans une salle arrière. Le premier coup parti. Puis le deuxième. Le troisième. Cela ne s’arrêtait pas.

-Tu es américain à ton accent … J’estime ta voiture à 20 000 dollars je vais donc te faire une offre. Un coup de poing fait 1000 dollars. Tu en encaisse 20 sans t’évanouir et tu récupères ta voiture.

-Quoi ? … Je … Pitié … D’accord ! …

Et le premier coup parti. Plus fort que ceux d’avant. Bien plus fort. Puis le deuxième … Le troisième … Le quatrième …

-Stop … Stop … Stop … Aaa …

Le cinquième … Le sixième … Le sep … Il s’arreta avant. Il était inconscient. Il soupirait alors en le voyant tomber au sol. Il l’attrapait par le sol pour le tirer hors de l’établissement en dehors des regards des clients. La porte de derrière s’ouvrait et il le balança dans les poubelles un peu plus loin. Avant de se retourner et d’observer une fenêtre ouverte au mur. Il haussait un sourcil. Depuis quand il y avait une fenêtre ouverte ? S’il se souvenait bien, il s’agissait des toilettes des femmes. Mais pas un chat dans la rue.

Il retourna au chaud à l’intérieur. Il allait au premier lavabo qu’il trouvait, nettoyant le sang qu’il avait sur les doigts. Ce n’était pas le sien mais celui du pauvre gars qui venait de perdre une bonne partie de son patrimoine. Une fois que c’était fait, il se regardait dans le miroir, se passant la main humide dans les cheveux en les tirant un peu en arrière pour les remettre un peu en place. Il revint dans la salle principale et il se dirigeait vers le bar.

-Sers moi le plus fort s’il te plait, mais juste un fond pour redonner la pêche …

Un petit message pour ceux qui étaient sous sa protection pour indiquer qu’il avait utilisé la porte de derrière afin qu’il puisse être au courant et nier la moindre implication dans cet évènement si on venait questionner. Le petit fond signifiait que le risque être vraiment très faible et que le type n’était pas une menace physiquement. Mais cela voulait quand même dire qu’il devait lui donner son alcool le plus fort, un fond.

Son regard intercepta alors l’entrée de la demoiselle … Elle était de retour. Quelque chose le dérangeait mais il ne saurait dire quoi pour le moment. Quoi qu’il en soit, elle n’arrivait pas lui de lui. Alors …

-Belle tenue … Belle voix … Belle démarche … Quel don du ciel n’avez-vous pas ?

Elianora Valeris

Humain(e)

Re : Echo d'Ecarlate, Murmure d'Ombre [PV Alronas]

Réponse 4 mercredi 24 septembre 2025, 16:28:09

Hector hausse un sourcil amusé quand Alronas réclame son alcool le plus fort. D’un geste mesuré, il sort une bouteille de mezcal artisanal, infusé au piment fumé, une rareté qu’il ne réserve qu’aux initiés. Le liquide, presque ambré, coule dans un verre court.

Et un sans glace… souffle-t-il en posant le verre devant lui, le regard accroché un instant à la silhouette de la chanteuse qui revient. L’expression codée flotte dans l’air, lourde de sens : reste solide, la nuit est encore longue.

La "Voix de Velours" s’avance, sa robe rouge ondulant au rythme de ses pas, sa chevelure rousse captant les lumières tamisées. Les paroles du jeune homme l’atteignent et elle incline légèrement la tête, sourire aux lèvres.

Belle tenue… belle voix… belle démarche… quel don du ciel n’avez-vous pas ?

Elle rit doucement, un son clair, presque cristallin, mais qui masque à la perfection l’acier caché sous le velours.
Merci, monsieur. Mais hélas, il y en a bien un… je ne cuisine pas divinement bien.

Elle se tourne ensuite vers Hector, jouant d’une malice enfantine :
Et vous, Hector ? Quelle chanson aimeriez-vous entendre ?

Le patron prend un instant, un sourire espiègle au coin des lèvres, avant de répondre :
Angel.

Un choix qui fait hausser un sourcil à Elianora. Elle esquisse un sourire, presque timide cette fois, comme si la charge de ce mot l’effleurait plus qu’elle ne voudrait l’avouer.

Son regard revient alors à l’homme roux. L’espace d’un instant, ses yeux se perdent sur la carrure de son interlocuteur, la manière dont son torse tend la chemise, ses épaules larges, ses mains puissantes. Elle cligne des yeux, un peu surprise par son propre constat, et détourne la tête avec un léger sourire.

Dites-moi… ce genre d’atours ne vous gêne-t-il pas au quotidien ? souffle-t-elle sur un ton de plaisanterie, avant d’ajouter avec simplicité :
Et le porteur de ce physique… a-t-il un nom ?

Elle n’attend pas vraiment la réponse, car déjà la scène l’appelle de nouveau. Ses pas la ramènent dans le halo des projecteurs.

La musique démarre, douce, presque fragile. Elianora ferme un instant les yeux, puis sa voix s’élève, claire et vibrante :

"You're my angel…
Come and save me tonight…
"

Le velours de son timbre glisse sur les accords, enveloppe la salle d’une chaleur qui fait taire les conversations. Ses mains se posent doucement sur le micro, comme pour s’y accrocher, son corps oscillant lentement au rythme de la mélodie.

Un silence presque religieux s’installe. Même les conversations les plus animées, les rires trop bruyants, se meurent peu à peu. Les clients, happés, oublient leurs verres, leurs cartes, leurs cigarettes à moitié consumées. Certains se redressent dans leur siège, d’autres s’enfoncent un peu plus, yeux mi-clos, comme pour se laisser bercer.

Un couple au premier rang se serre la main sans s’en rendre compte. Deux hommes plus loin, habitués à siffler chaque danseuse ou serveuse qui passe, restent bouche close, presque intimidés. Une femme, assise seule, ferme les yeux et laisse couler une larme discrète.

La jeune femme, elle, vit la chanson sans chercher à la jouer. Elle l’interprète avec cette innocence brute, cette sincérité désarmante qui transperce. Son regard se lève parfois vers la salle, mais il ne s’accroche à personne en particulier — ou peut-être à tout le monde à la fois. Sa main glisse sur le pied du micro comme si elle cherchait un appui, et son autre main se pose contre sa poitrine, instinctivement, comme si les paroles prenaient racine en elle.

La musique gonfle, et sa voix suit, chaude, vibrante :

"You're my angel…
Come and make it alright…
"

Le public applaudit doucement entre deux passages, sans oser rompre le charme. Le patron, Hector, sourit derrière son comptoir, verre en main, visiblement fier de sa trouvaille. Même les serveurs s’arrêtent un instant dans leur ronde, le plateau en suspens.

"Don't know what I'm gonna do...
About this feeling inside…
"

Mais dans ce silence quasi religieux, un léger froissement rompt l’harmonie.

À une table, un homme — ivre d’alcool autant que d’audace — se penche un peu trop en avant. Ses doigts, maladroitement assurés, cherchent à frôler le tissu de la robe de la chanteuse lorsqu’elle passe près de lui. Ce n’est pas un geste brutal, mais il a cette vulgarité sournoise des hommes qui pensent que l’admiration leur donne un droit.

Un murmure agacé monte de la table voisine, quelques regards outrés se braquent sur lui, mais la salle hésite encore à réagir : l’enchantement d’Elianora est si fort que la plupart peinent à réaliser ce qui vient de se produire.

La voix égalant presque celle d'une sirène, par instinct, se déplace d’un pas fluide, esquivant le contact sans rompre le rythme, comme si la scène n’avait jamais existé. Son regard reste levé, sa voix continue de s’élever. Mais l’homme, vexé d’avoir été esquivé, serre les dents, ses yeux injectés de colère.

Son poing tremble, et d’un geste sec, il sort de sa poche un couteau pliable. Quinze centimètres de métal se déploient dans un claquement sec.

Le son tranche l’air comme une gifle. Aussitôt, le charme se brise. Un frisson glacial parcourt la salle, des regards effarés se tournent vers la lame. Un couple recule précipitamment, des chaises raclent le sol, une femme étouffe un cri. Un serveur laisse tomber son plateau qui éclate en verre brisé.

Hé ! Pose ça tout de suite ! tonne Hector, la voix dure, perçant le tumulte.

Mais déjà, le bar s’embrase d’une panique contenue. Certains clients se lèvent brusquement, d’autres reculent, cherchant la sortie. Les murmures deviennent des cris étouffés. La musique, implacable, continue de tourner en arrière-plan, contrastant cruellement avec la violence qui s’annonce.

Elianora, figée l’espace d’une seconde, sent son souffle se suspendre. Sa voix s’est tue, son regard cherche inconsciemment le jeune homme roux l'espace de quelques secondes avant d'accrocher la scène en train de se jouer devant elle. Son instinct lui hurle de rester calme, mais la tension dans la salle a déjà ouvert une brèche.

Une seule certitude : le prochain mouvement décidera du reste de la soirée.
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Alronas

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Re : Echo d'Ecarlate, Murmure d'Ombre [PV Alronas]

Réponse 5 mercredi 24 septembre 2025, 21:17:53

Un verre d’alcool bien mérité qui lui était préparé devant ses yeux. Un bon fond qui allait le remettre d’aplomb ! Il n’y avait pas beaucoup de personnes qui étaient capable d’en boire. La demoiselle qui était d’ailleurs revenu avait également passé commande et sans glaçon. Alronas s’était permis de glisser quelques mots à son attention. Sa réponse était amusante. La cuisine hm ? Un art ou même sans talent, quelqu’un pourrait arriver à faire des merveilles avec du temps.

-A vous entendre cela ne veut pas dire que ce n’est pas comestible ! C’est déjà positif !

Elle demandait alors une idée de prochain morceau au barman. Celui-ci avait une suggestion. En observant le visage de la rousse, elle ne devait pas s’y attendre. Lui ne s’y connaissait pas vraiment en musique, ce n’était pas son domaine. Il aurait donc la surprise une fois qu’elle aurait le micro en main. Elle s’adressa une nouvelle fois à lui en le questionnant sur son emballage. Il sourit légèrement … Cétait une question d’habitude. Mais pas le temps de lui offrir un nom, elle filait … Alors profitant qu’elle soit encore assez proche pour l’entendre …

-Cela dépend à qui appartienne les yeux rivés dessus …

Il sirotait alors le fond de verre qu’il avait demandé. Il ne fallait pas gâcher ! Elle commençait à chanter, savourant les aromes qui parcouraient sa gorge en même temps. Le publique avait plus l’oreille musical que lui visiblement. L’ambiance avait rapidement changé ! Peut-être était-ce parce qu’il était un démon qu’il remarquait plus le changement que l’émotion de cette voix ?

Elle approchait alors dangereusement vers la personne surveillée par le démon. Il était armé et pas net. Il avait une gestuel assez déplaisante il est vrai. Le coin de son œil ne le lachait pas et son comportement changeait à vu d’œil. Désireux puis frustré, la fois de trop très certainement vu la lueur de son regard.

L’ambiance changea. Elle n’était plus à la chanson. Même si elle continuait de chanter, la pièce avait bien remarqué les gestes déplacés. Alronas regardait alors le plafond, roulant des yeux en finissant le reste de son verre cul sec.

-Je vous parie combien que ça va déraper ?

Il gardait son verre en main devant le barman, sans s’être vraiment adressé à lui. Il se retournait pour caler le bas de son dos contre le bar. Ce n’était qu’une question de secondes. Il connaissait parfaitement ce genre d’attitude.

Et cela ne manqua pas, le barman aussi avait réagi. Panique à bord soudainement. La vue d’une si petite lame effrayait. Mais la lenteur dans l’action du personnage permettait que tout le monde s’écarte du centre de la pièce pour laisser le champ libre. Une bonne chose. L’homme l’élançait … C’est à ce moment-là qu’un verre percuta son poignet pour lui faire lâcher l’arme. Le verre se brisa alors au sol une fois retombé. Il devait sentir une sacrée douleur et celle-ci l’avait désorienté, laissant le temps à Alronas de se ruer sur lui.

Un coup de poing suffit pour que son visage soit ensanglanté. Un coup de poing qui avait été donné pour faire mal plus qu’autre chose. Un nez cassé très certainement. Il se le tenait en étant à genou sur le sol désormais.

-Ecartez vous … J’ai un idiot à corriger.

Il criait sa douleur, il s’en remettait en attrapant une nouvelle fois son arme au milieu des débris de verre pour tenter d’attaque le demon cette fois. Il avait captivé son attention ! La rage l’aveuglait. Il n’avait plus aucune notion de rationalité. Un amateur qui, une fois le poignet attraper et tordu pour le lui tordre sans se préoccuper de s’il le lui cassait ou pas, se prit un genou dans le menton, lui claquant la mâchoire tout en lui faisant prendre deux boutons en plein visage de la chemise d’Alronas qui venait de céder sous des mouvements aussi rapides. Cette fois, il était cloué au sol, inconscient.

-Avec cette agitation, la police ne devrait pas tarder …

Les clients étaient sortis pour certains. Alronas attrapa alors une serviette sur une des tables et attrapa l’arme de l’individu. Il ne pouvait pas le tuer … Mais il pouvait alourdir sa peine. En tenant le manche du couteau, il se taillada une fois l’avant-bras dans un geste cohérent à la gestuel d’un coup de couteau venant d’en face. Il laissait ensuite le couteau tomber au sol, l’éloignant de sa chaussure pour plus de sécurité. Il y avait des caméras uniquement à l’entrée de l’établissement. Mettre en avant des éléments physiques d’agressions et de défenses allait le faire couler plus facilement et, surtout, le plus rapidement possible. Son sang commençait à tacher la manche de sa chemise. Cette taillade sera vite cicatrisée. Il se tournait alors vers la chanteuse …

-Vous allez bien ?

Elianora Valeris

Humain(e)

Re : Echo d'Ecarlate, Murmure d'Ombre [PV Alronas]

Réponse 6 jeudi 25 septembre 2025, 01:02:30

Elianora ne réagit pas tout de suite à la plaisanterie du roux.
Un simple demi-sourire effleure ses lèvres, comme une ombre légère qu’elle ne retient pas.

Quand il lui lance cette phrase sibylline sur les "yeux rivés dessus", Hector éclate d’un rire sonore, essuyant son verre avec un chiffon râpé.
Tu ne sais même pas à qui tu parles ? dit-il, amusé. Elle s’appelle Elianora, mon cher… mais tout le monde ici préfère l’appeler la Voix de Velours.

Le rire qui suit est franc, bon enfant, mais il porte aussi cette pointe d’espièglerie d’un homme qui a tout vu, et qui devine déjà dans l’échange une lueur d’intérêt plus qu’anodin.

Sous les projecteurs, Elianora poursuit sa chanson. Mais derrière son masque, la tempête gronde.
Ses instincts lui hurlent de réagir, d’abattre l’homme au couteau avant qu’il ne devienne un danger… et pourtant, elle reste immobile. Parce que ce bar est celui d’Hector, le vieil ami de son grand-père. Un sanctuaire où elle ne doit pas attirer d’ennuis. Parce qu’ici, elle est Elianora la chanteuse, pas Katarina l’assassine.

Ses armes patientent dans la pièce attenante, trop loin, hors de sa portée immédiate.
Elle se mord l’intérieur de la joue, impuissante et bouillonnante de frustration.

Alors, quand la jeune femme voit l’homme de tout à l’heure, le roux, celui qui l’a intriguée dès leur premier échange se lever et agir, un souffle de soulagement traverse sa poitrine.
Elle ne peut empêcher son regard de s’accrocher à lui, même au milieu du chaos.

Un verre lancé.
Le couteau qui vole.
La lame qui claque au sol.

Puis la violence sèche, brutale : le poing qui s’abat, le sang, le nez brisé. Le geste est d’une précision glaciale, calculée pour faire mal.

Son cœur se serre. Pourquoi tant de rage ?
Elle aussi tue, oui… mais elle le fait toujours avec un certain code, une rigueur presque sacrée.
Et lui ? Suit-il un code semblable, ou n’est-il que l’incarnation brute de la colère ?

La question s’éteint d’elle-même quand deux boutons de sa chemise sautent, laissant entrevoir la naissance de son torse.
Son regard s’y accroche malgré elle.

Pour chercher une faille ? Comme elle le ferait pour une cible potentielle ?
Non… juste parce qu’il est là, devant elle. Trop près. Trop imposant.
Son souffle se bloque une seconde de trop.

Quand il lâche, d’une voix basse, que la police ne tardera pas, elle reprend pied dans la réalité.
Si Hector le demande, elle témoignera. Elle l’affirmera sans détour : l’homme armé l’a agressée pendant qu’elle chantait, et le roux l’a défendue.

Ses yeux glissent vers Hector, puis vers la petite pièce où reposent ses affaires — ses lames, son véritable soi.
Mais avant qu’elle puisse s’y réfugier, sa voix à lui la ramène dans l’instant.

Vous allez bien ?

Elle tourne de nouveau la tête vers lui.
Ses prunelles se heurtent à ses yeux de braise, et elle y reste prisonnière de longues secondes. Trop longues.

Son cœur bat à contretemps de la musique qui continue de tourner, incongrue, dans les enceintes.
Je… oui… je vais bien. Merci…

La phrase s’éteint dans l’air, suspendue.
Elle réalise qu’elle n’a même pas retenu son prénom lorsqu’elle le lui avait demandé plus tôt.

La chanteuse hésite. Devrait-elle s’approcher ? Ne pas franchir cette ligne invisible qui les sépare encore ?
Mais le rouge de sa manche, tachée par le sang, la décide. Après tout… il vient de lui sauver la vie.

Ses pas la guident vers lui, mesurés mais résolus.
Sa robe rouge effleure le parquet brisé de verre.

À sa hauteur, il paraît encore plus grand, plus solide. Une présence presque écrasante.
Pourtant, elle ne recule pas.

Sa main se lève, hésitante, puis elle effleure la manche tachée de rouge.
Le tissu imbibé colle légèrement à sa peau.

Vous m’avez sauvé la vie… souffle-t-elle, la voix plus basse, plus intime qu’elle ne l’aurait voulu.

Ses yeux quittent la manche, se lèvent lentement jusqu’à croiser de nouveau son regard.
L'invitée de la soirée désigne son bras d’un léger mouvement du menton, n'ayant pas tout vu de ce qui s'était produit réellement.
Mais… c’est vous qui êtes blessé, maintenant.

Il y a, dans son timbre, une nuance qu’elle n’a pas su effacer : un mélange de gratitude sincère et d’inquiétude réelle.

Son regard ne lâche pas le sien.
Le tumulte du bar continue autour d’eux — clients qui se pressent vers la sortie, verres brisés qu’on ramasse à la hâte, Hector qui s’agite derrière son comptoir — mais l’espace entre eux deux semble soudain isolé, hors du temps.

Leurs regards restent accrochés quelques secondes de trop.
Eli' inspire doucement, comme pour se reprendre, puis détourne légèrement la tête.

Au moment où elle se retourne pour regagner la scène, son bras frôle celui du jeune homme.
Contact involontaire, fugace, mais chargé d’une chaleur inattendue qui lui fait battre le cœur plus fort.

Elle se hâte alors, les talons claquant sur le sol encore encombré de chaises repoussées.
Hector, derrière son comptoir, lui lance un signe bref : calme-les.

Elianora comprend.

De nouveau sous le halo des projecteurs, la voix de sirène saisit le micro.
Un silence pesant plane encore, traversé de murmures nerveux, de verres qu’on repose trop vite sur les tables.

Elle ferme un instant les yeux…
Et sa voix s’élève, claire, douce, presque aérienne :

"When the night has come,
And the land is dark,
And the moon is the only light we’ll see…
"

Sa voix glisse, fluide, et l’atmosphère se détend peu à peu.
Les conversations s’éteignent, remplacées par un silence plus apaisé, comme si le public retrouvait son souffle.
Certains clients, encore crispés, ferment les yeux en laissant la mélodie faire son œuvre.

Au premier rang, la femme qui avait laissé échapper un cri étouffé porte une main à sa bouche, puis essuie discrètement une larme.
À une table plus loin, un couple qui s’était agrippé l’un à l’autre dans la panique se resserre doucement, leurs doigts s’entrelacent cette fois non plus par peur mais par réconfort.

Près du comptoir, un habitué, grand gaillard à la barbe poivre et sel, laisse échapper un soupir lourd comme une délivrance. Ses épaules se relâchent enfin.
Deux jeunes hommes, ceux-là mêmes qui ricanaient et sifflaient plus tôt, fixent désormais la scène en silence, presque honteux de leur légèreté passée. Leurs verres restent intacts devant eux, oubliés.

Hector, derrière son comptoir, lève son verre en direction de la chanteuse, sourire en coin. Comme pour lui dire : tu as repris le contrôle. Merci.

Même les serveurs, d’abord hésitants à reprendre leur ronde, recommencent à circuler prudemment entre les tables.
Leurs gestes sont plus mesurés, leurs yeux tournés vers la scène comme pour se nourrir eux aussi de cette sérénité retrouvée.

La salle tout entière semble respirer de nouveau, bercée par cette voix qui réunit les morceaux épars de l’instant brisé. Le chaos d’il y a quelques minutes n’est plus qu’un souvenir douloureux que la chanson recouvre lentement d’un voile de douceur.

Et sous les projecteurs, la Voix de Velours poursuit. Chaque note transformée en promesse silencieuse : ici, dans cet instant suspendu, plus rien ne peut arriver. Ou presque.

La dernière note résonne, fragile et lumineuse, comme un fil suspendu entre le ciel et les âmes. Elianora baisse alors doucement les yeux.

Puis, presque malgré elle, son regard cherche celui d’Alronas. Son cœur bat plus vite.

L’instant ne dure qu’un souffle… mais il dit plus que mille mots.
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Alronas

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Re : Echo d'Ecarlate, Murmure d'Ombre [PV Alronas]

Réponse 7 jeudi 25 septembre 2025, 21:23:05

La tête d’Alronas tournait en direction du barman lorsqu’il s’adressait à lui et qu’il dévoilait le nom de la demoiselle. Le demon ne faisait pas semblant d’être maladroit. Son intérêt avait toujours été autour de la table de jeu et de respecter ses contrats. Mais il devait bien avouer qu’elle piquait un peu sa curiosité … assez pour plaisanter avec elle. Une première.

-Elianora hein ? … Mais … Il y a quand même un certain mordant dans cette Voix de Velours, assez pour que son publique s’agrippe à pleine dents …

Lui répondait-il sur le même ton de l’amusement. Mais la suite ne fut pas de tout repos. Une musique interrompue, un homme devenu fou. Un verre qui vole, qui désarme un couteau. Celui-ci tombe au sol, au milieu des débris de verres. Un coup de poing, un coup de genou bien placé après une tentative veine de reprise de situation. Assommé en finalité. La mort lui serait bien allé. Mais ce n’était pas le genre de chose à faire devant autant de publique. Ce n’était pas le moment de le faire avec une alerte qui avait très certainement été signalé à la police qui ne tarderait pas. Il n’avait pas le choix que de veiller sur cet homme au sol.

-Ce n’est rien … Et c’est une blessure nécessaire. Cela alourdira sa peine avec une preuve flagrante d’agression. Bien qu’il mérite bien plus que ça …

Mais la jeune femme, forte de sa voix, reprit le contrôle de la salle après avoir annoncé qu’elle allait bien. Bien que son regard soit absorbant et ne durer que peu de temps, dans une réalité c’était tout autre chose. Cela avait sembler durer une éternité. Elle détourna le visage et Alronas clignait des yeux pour réattérir sur terre. Ahem. Ce contact aussi était agréable … mais elle calma la foule rapidement. Elle avait comme un certain pouvoir magique. Mais cela aurait peut-être été mieux qu’elle laisse les clients s’en aller de son point de vue. Mais il comprenait celui du patron également qui avait besoin de garder sa clientèle.

Il aurait aimé profiter de la musique qui découlait. Mais il avait une autre mission. Il avait envie de marcher sur le corps de cet homme. Mais ce serait refaire des histoires en attirant les regards. Alors il ne fit que s’assoir sur le dos de l’inconscient en s’assurant qu’il soit encore en vie en prenant son pouls. Les engrenages de cette soirée repartaient visiblement de plus belle.

La musique finit par s’arreter. Alronas jetait un regard vers la demoiselle qui semblait tenir le coup. Cela avait du lui demandé de l’énergie de prendre sur elle pour remettre les autres en place. Le demon lui sourit … Mais ce fut de courte durée. Peu de temps après, la police entrait dans la salle. Sans attendre une seconde, le roux leur fit signe de venir, que le problème gisait ici. L’uniforme approchait. Ils observaient la scène. Alronas se relevait.

-Bonsoir, que s’est-il passé ici ?

-Bonsoir Monsieur l’agent. Hem … Cet homme a soudainement sorti un couteau au cours de l’excellente prestation de la Voix de Velours. Il a tenté d’agresser celle-ci et je me suis interposé pour le maitriser … non sans mal. Je pense avoir assez de témoin de tout ceci dans la salle …

Affirma-t-il en montrant la blessure au couteau qu’il s’était fait lui-même pour alourdir les faits contre l’agresseur. Le publique n’avait certainement pas remarqué qu’il s’était fait ceci lui-même dans leur panique. Il s’écartait alors de l’homme inconscient de quelques pas. Les agents vinrent lui mettre les menottes afin qu’il ne puisse plus représenter une menace.

-Merci pour vos explications. Vous devriez aller voir un médecin.

-Oui … Cela attendra que vous ayez fini.

L’agent se tournait vers le publique.

-Si cela ne dérange personne, nous allons passer vers chacun de vous et prendre vos versions.

Le démon observa alors une table ou il y avait un verre inutilisé et une bouteille d’alcool fort devant une femme. Il s’approchait alors et demanda avant l’arrivée d’un agent.

-Permettez que je vous en pique un peu ?

-Oh euh … Oui allez y.

-Merci.

Il versa un peu d’alcool fort dans le verre et ensuite, il prit le verre pour faire lentement couler le contenu sur sa plaie afin d’agir comme un humain plus ou moins normal en désinfectant la plaie avec les moyens disponible. C’était normalement quelque chose qui ferait sauter au plafond le plus farouche des soldats. Mais il n’en était rien pour le démon. Il se contentait de soupirait tant c’était désagréable. Il regardait ensuite l’état de sa chemise …

-Il me faudra la changer …

Il se tournait légèrement pour jeter un regard curieux vers la chanteuse tout en tendant l’oreille vers elle … Qu’allait-elle raconter ?

Elianora Valeris

Humain(e)

Re : Echo d'Ecarlate, Murmure d'Ombre [PV Alronas]

Réponse 8 vendredi 26 septembre 2025, 00:09:01

Les mots du jeune homme sur sa blessure arrachent à Elianora un souffle discret, presque invisible pour qui ne la connaît pas. Elle est soulagée qu’il n’en fasse pas cas… mais dans son ventre gronde une rage glaciale. Si la salle n’était pas remplie de regards, elle aurait réglé le sort de son agresseur sans le moindre scrupule. Sa main se crispe sur le micro avant qu’elle ne se reprenne, offrant à son défenseur un sourire lumineux, muet mais sincère.

Sa voix reprend ensuite possession de l’air. Stand by Me s’achève dans une dernière note suspendue, et le calme revient, fragile mais vibrant. Ses yeux glissent alors, d’instinct, vers la petite pièce où repose son sac. L’angoisse serre sa poitrine : si la police fouille, son secret tombe. Mais Hector, derrière son comptoir, lève furtivement deux doigts dans un signe discret. Le message est clair : ils n’iront pas là. Elle relâche un souffle qu’elle ne savait pas retenir.

Les agents interrogent tout le monde avec méthode. Hector, Alronas, les témoins. Les versions s’emboîtent parfaitement. Quand le supérieur s’avance vers elle, Elianora remarque son visage changer : ses yeux s’écarquillent, incrédules.

La Voix de Velours… en personne ? Par tous les dieux… Pardonnez mon audace, mademoiselle, mais… puis-je obtenir un autographe pour ma femme et ma fille ? Elles vous adorent.

Elianora esquisse un sourire doux tout en faisant l'autographe. Le policier, un peu confus, reprend rapidement son sérieux.

Votre identité, s’il vous plaît, pour le rapport.

Elianora Valeris, répond-elle posément. Chanteuse… plus connue sous le surnom que m’ont donné les journaux : La Voix de Velours. Vingt-cinq ans.

La chanteuse raconte alors : l’homme avait voulu la toucher sans accord, elle l’a esquivé, il a sorti son couteau pliable et tenté de la frapper. Elle désigne son sauveur du regard, ses yeux s’y accrochant une seconde de trop, et ajoute qu’il est intervenu, qu’il a reçu la blessure au bras, et qu’elle-même s’est concentrée à calmer la salle.

Le supérieur acquiesce, la remercie et lui serre la main avec respect. Les autres agents emmènent l’agresseur, menottes serrées, couteau confisqué. Avant de partir, ils demandent à tous les clients de quitter les lieux, par sécurité. Rapidement, la salle se vide, ne restent que les employés, Hector derrière le comptoir, Alronas non loin, et Elianora.

La chanteuse s’assied un instant dans l’ombre. Ses jambes tremblent, ses doigts aussi. Elle comprend mieux, soudain, pourquoi son grand-père s’était montré si protecteur contrairement à son habitude. Sa vie en tant que la "Voix de Velours" était ou est menacée.

Hector s’approche, dépose devant elle un cocktail au rouge profond, rehaussé d’une fine lueur dorée.

Velvet Dagger, souffle-t-il. Douceur et lame à la fois. Comme toi.

La jeune femme lève le verre à ses lèvres et boit une gorgée. Les fruits rouges glissent comme du velours, mordus par une pointe d’alcool fort et l’amertume vive du citron. Un frisson la parcourt, mais un sourire reconnaissant vient se loger au coin de sa bouche.

Alors Hector se redresse, s’avance d’un pas vers elle et tend une main, théâtral.

Ma belle, fais-moi l’honneur d’une danse. Pas une ballade… une salsa. En signe de respect pour un vieil ami.

Elle comprend aussitôt de qui il parle : son grand-père. Ses lèvres se courbent d’un sourire mutin. Elle pose sa main dans la sienne.

La salle est vide de clients, mais pas de tension. Le parquet porte encore l’écho des pas précipités, des chaises renversées, mais à présent c’est la musique qui règne : cuivres éclatants, percussions martelées, un rythme incandescent.

Hector entraîne Elianora sans douceur. Sa main calleuse la tire, la repousse, l’attrape à la taille avec une fermeté presque brutale. Mais elle ne cède pas. Elle ondule, esquive, pivote — transformant chaque contrainte en mouvement fluide, chaque brusquerie en arabesque sensuelle.

Leurs corps se frôlent, se heurtent presque, le souffle d’Hector effleurant son cou quand il la ramène contre lui. La danseuse improvisée répond par un éclat de hanches qui claque comme une gifle élégante. Il rit, grondement rauque, et la projette dans une rotation rapide. Sa robe fendue un côté jusqu'au milieu de sa cuisse, virevolte comme une flamme pourpre.

Mais derrière les pas, il y a des coups.
Un pas claqué, c’est un défi.
Un bras qui la serre trop fort, c’est une étreinte qui se transforme en tentative d’emprise.
Et sa réponse, c’est une caresse empoisonnée : ses doigts effleurent sa nuque comme une lame invisible, un sourire brûlant aux lèvres.

La salsa devient duel. Attaque et esquive. Prise et libération. Leurs corps parlent un langage ancien : celui des assassins qui se testent, celui des lames qui se jaugeaient autrefois dans l’ombre.

Mais plus la musique s’accélère, plus la sensualité s’y mêle. Les torsions de leurs hanches, les frôlements de leurs torses, la proximité électrique de leurs visages. Leurs regards s’accrochent, ne lâchent plus. Hector cherche à l’écraser, elle à se libérer. Aucun ne recule.

Il la fait basculer brusquement vers l’arrière — son dos presque parallèle au sol. Elle devrait être prisonnière, vulnérable… Mais ses jambes se plient, elle se cambre et revient d’un claquement de talons, son souffle chaud effleurant la bouche d’Hector. Leurs lèvres à une fraction, juste assez pour brûler sans se toucher.

Un silence brutal tombe. Les cuivres s’étranglent, les percussions suspendent leur cadence. Les deux corps figés se tiennent au bord de l’affrontement et de l’abandon, entre duel et étreinte.

Elianora, haletante, le défie des yeux, sourire triomphant, fière et indomptable. Hector, lui, rit encore, un éclat grave, surpris et satisfait tout à la fois.

Et dans cet entre-deux incandescent… ses yeux glissent vers une autre silhouette.

L'inconnu.

Il est là, témoin silencieux, cheveux de braise captant la lueur des lampes. Le choix est suspendu dans l’air : prendra-t-il la relève, brisera-t-il ce duel fiévreux pour en faire le sien, ou restera-t-il spectateur d’une joute qui danse au bord du désir ?
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Alronas

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Re : Echo d'Ecarlate, Murmure d'Ombre [PV Alronas]

Réponse 9 samedi 27 septembre 2025, 13:24:12

La police effectuait son travail. Elle se montrait également humaine avec cette demande d’autographe qui sortait de nulle part. Visiblement, la jeune demoiselle semblait bien plus connue qu’il ne l’aurait pensé. Elle se présentait en dévoilant son nom. D’ailleurs, peu de temps après un des policiers revint vers lui étant donné que l’homme avait été emmené dehors et certainement mis dans une voiture. Maintenant que les choses étaient plus claires et que les versions des différentes personnes confirmaient ce qu’il avait annoncé, il n’y avait plus vraiment de raison de douter.

-Ahem, il semble que vous ayez bien raconté les choses. Merci d’être intervenu avant qu’un accident ait pu se produire. Pouvez vous me donnez votre identité ?

-Ce n’est rien. Je me nomme Alronas, Alronas Anastasia.

-Merci, nous avons tout ce qu’il nous faut.

Anastasia … il n’avait pas vraiment besoin de nom de famille étant un démon. Mais c’est celui qu’il avait pris pour correspondre aux standards humains et avoir de quoi s’identifier au cas où. La police s’en allait, emmenant le danger au loin. Le bâtiment se vidait également au fur et à mesure. Le spectacle et la soirée étaient terminées. Il restait que la chanteuse, le barman et lui-même. Celui-ci offrit un verre à la demoiselle et lui proposait une danse. Il se sentait soudainement un peu de trop dans la pièce. Et cette pensée se confirmait lorsqu’il observait celle-ci.

Une danse qui était étrange à ses yeux, comme si celle-ci cachait quelque chose. La proximité qui s’établissait parfois lui faisait se poser quelques questions … Etaient-ils amant ? Si c’était le cas, le petit vieux avait bien de la chance qu’une si belle femme veuille bien se tenir dans son lit. Il était loin de se douter qu’il avait faux sur toute la ligne.

Alronas n’était pas doué en danse. Combien de démon l’était ? Ils excellaient simplement dans un domaine de prédilection tout en ajoutant une dose de triche. Ils réglaient la majorité des conflits avec la fourberie et la force pour palier aux défauts qu’ils portaient. Voir ce spectacle était frustrant. La bête pensée qu’un vieux savait faire quelque chose de mieux que lui faisait mal à son égo. Certains cachaient visiblement bien leur jeu. Loin d’être déconnecter de sa génération visiblement.

Ils s’arrêtèrent alors, comme une pause. Il ne pouvait qu’applaudit pour une telle démonstration.

-Quelle belle démonstration ! Toute votre beauté est ressortie comme une explosion de feu d’artifice … et vous Hector, vous cachez bien votre jeu derrière vos rides !

Il soupire alors légèrement.

-Je ne saurai pas vous offrir une telle danse mademoiselle … Je reste un homme un peu rustre et d’action. Ce corps n’a pas l’habitude de gestes aussi subtiles et coordonnés. Mais peut-être que danser avec un homme inexpérimenté vous fera reprendre votre souffle ?

Chose qu’il avait remarqué ! Il restait observateur de la situation. Et même s’il était tiré dans une danse comme celle-ci alors qu’il ne s’y attendait pas le résultat ne serait pas le même. Contrairement à Hector, son corps ne se soumettrait pas sans effort à un tel rythme. Il était bien plus imposant et les prises étaient certainement différentes.

-A moins que … Je dérange un moment qui est propre à vous deux. Si tel est le cas, je ne vous embêterai pas plus de ma présence.

Par la il faisait bien allusion à une relation plus intime entre eux comme cette possibilité lui était venu en tête.

Elianora Valeris

Humain(e)

Re : Echo d'Ecarlate, Murmure d'Ombre [PV Alronas]

Réponse 10 samedi 27 septembre 2025, 18:13:23

La musique s’étrangle, suspendue comme un fil tendu. Le parquet garde encore l’écho de leur duel dansé, et l’air est chargé d’électricité. Elianora, haletante, se redresse d’une torsion élégante et s’incline, une révérence gracile. Mais son regard, lui, ne quitte pas la silhouette à l’écart, près des tables encore marquées du sang de l’homme neutralisé.
Ses yeux s’accrochent à ceux de son sauveur. La gratitude s’y lit, muette mais vibrante. Ses joues s’embrasent d’un rose discret, timide éclat derrière l’assurance qu’elle s’efforce de garder.

Hector éclate de rire, franc et grave, lorsque l’inconnu prend enfin la parole :
-Quelle belle démonstration ! Toute votre beauté est ressortie comme une explosion de feu d’artifice … et vous Hector, vous cachez bien votre jeu derrière vos rides !

Le vieil homme lance un clin d’œil complice au jeune homme, secouant la tête avec amusement. Mais le léger soupir d’Alronas, presque imperceptible, ne s’échappe pas aux sens affinés de la chanteuse. Son sourire s’atténue, voilé d’une nuance de tristesse qu’elle masque en baissant les yeux.

-Je ne saurai pas vous offrir une telle danse mademoiselle … reprend Alronas. Je reste un homme un peu rustre et d’action. Ce corps n’a pas l’habitude de gestes aussi subtiles et coordonnés. Mais peut-être que danser avec un homme inexpérimenté vous fera reprendre votre souffle ?

À ces mots, la danseuse improvisée se détache doucement du bras d’Hector. Le barman, comprenant d’instinct, s’éclipse derrière son comptoir. Ses grandes mains calleuses s’activent sur les bouteilles, le tintement du verre accompagnant le silence retombé. Bientôt, trois cocktails naissent sous ses gestes experts : un Negroni aux reflets ambrés pour lui, un French 75 pétillant pour la chanteuse, et un Old Fashioned robuste pour le démon.

Mais la "Voix de Velours" ne s’avance pas vers l’inconnu. Elle reste là, droite et élégante, comme une flamme qui danse mais refuse de brûler trop tôt. Elle attend. Ses yeux, pourtant, l’invitent clairement : c’est à lui de franchir la distance.

Alronas hésite, puis ajoute d’une voix plus grave :
-A moins que … Je dérange un moment qui est propre à vous deux. Si tel est le cas, je ne vous embêterai pas plus de ma présence.

La chanteuse relève la tête, son sourire renaissant d’un éclat mutin.
Elianora, souffle-t-elle. Appelez-moi Elianora. Mon sauveur, lui… a le doux prénom de ? Il me semble l’avoir mal entendu lors de votre échange avec l’agent de police. Et danser avec un homme inexpérimenté pour reprendre mon souffle… serait avec plaisir.

Hector pose les verres d’un claquement sec sur le bois du bar. Mais au lieu de rester, il sort de sa poche un trousseau de clefs qu’il lance d’un geste précis vers le sauveur de la jeune femme.
Je te confie les clefs du bâtiment ! rit-il. Raccompagne notre invitée saine et sauve chez elle. Et sois à l’heure demain, je n’ai qu’un trousseau ! Eli’… sois prudente !

La jeune femme se tourne vers lui, esquisse un sourire attendri et incline doucement la tête en signe de gratitude.
Merci, Hector… et bonne nuit. souffle-t-elle.

Elle hoche doucement la tête aux paroles d’Hector. Son sourire se voile d’émotion tandis qu’elle accepte son avertissement, comme une enfant à qui l’on confie un secret précieux.

Le vieil homme, goguenard, éclate d’un dernier rire tonitruant et franchit le seuil, le trousseau confié au roux tintant encore entre les doigts du démon. La porte se referme derrière lui, laissant dans l’air une trace de son parfum âpre de cigare et d’alcool fort, comme un écho rassurant de sa présence.

Le silence qui s’installe alors paraît démesuré. La salle, vidée de ses clients, ne résonne plus que du souffle de la climatisation et du battement discret des néons. Entre deux tables, près de la tâche de sang séché où l’agresseur avait chuté, le jeune homme reste debout. Sa carrure imposante contraste avec l’immobilité du lieu, comme une ombre rougeoyante dans un décor figé.

Elianora, statique encore, ne trouve pas tout de suite l’envie de marcher vers lui, de peur de se trahir elle-même. Elle détourne un instant le regard, puis revient à lui, incapable de s’empêcher de le chercher. Ses prunelles accrochent les siennes, s’y retiennent comme on s’accroche à une rambarde au bord du vide.

Son cœur bat trop vite, la chanteuse le sait. Elle se mord la lèvre sans s’en rendre compte. Et lorsqu’elle parle enfin, sa voix, pourtant habituée à séduire des foules entières, se fait plus basse, presque timide :
—   Comment, comment puis-je vous remercier… pour tout à l’heure ? Sans vous…

Elle s’interrompt, consciente de la chaleur qui lui monte aux joues. Ses doigts glissent nerveusement sur sa robe, cherchant une contenance. Mais rien n’efface ce trouble.

Là, dans ce bar vidé, face à cet inconnu aux cheveux de braise, la Voix de Velours n’est plus qu’Elianora — fragile, troublée, et inexplicablement attirée.
« Modifié: mardi 30 septembre 2025, 23:10:34 par Elianora Valeris »
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Alronas

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Re : Echo d'Ecarlate, Murmure d'Ombre [PV Alronas]

Réponse 11 dimanche 28 septembre 2025, 00:06:16

Les paroles que le demon avait dit semblait avoir amusé Hector. Mais il pouvait détecter quelque chose chez la demoiselle qui n’était pas vraiment similaire. Difficile de dire la différence. Son mutisme ne l’aidait pas à déchiffrer l’énigme. Avait-il fait une gourde en insinuant qu’ils avaient une relation plus intime qu’il en avait l’air ? Que dire si c’était vraiment le cas ? Oups ?

Hector parti alors faire quelques cocktails. Il ne dit rien à ce sujet, les laissant sur le bois du bar. Plus étonnant encore, il lui lançait les clés de l’établissement. Pendant ce temps, Elianora se présentait. Elle lui demandait son nom étant donné qu’elle ne l’avait pas vraiment entendu lorsqu’il discutait avec la police. Et elle annonçait que danser avec un piètre danseur après une telle performance ne la dérangeait pas. Mais avant de lui répondre, il se tournait vers Hector qui lui adressait la parole. Il semblait vouloir rapidement s’éclipser pour le coup. Et … qui donnait ses clés comme ça ! Il les avait attrapés en vol en les regardant un peu perdu sur la situation.

-Très bien Hector, bonne soirée … Je rêve ou tu me donnes des heures supplémentaires à faire en plus de ça !?

Il soupirait en voyant le vieil homme déguerpir en riant. Il rangeait donc les clés dans une de ses poches de pantalon et se tournait vers la demoiselle. Un certain silence s’installait alors qu’il la dévisageait de haut en bas. Plus il l’observait, plus elle faisait grandir un certain appétit. Elle était belle ! Aucun homme ne pourrait détourner le regard. Il décida alors de s’approcher …

-Vous avez demandé comment je m’appelais ? Et bien … Laissez-moi vous le dire.

Il s’approchait encore jusqu’à être en face d’elle. Il était assez proche pour approcher son visage du sien. Une trajectoire qu’il déviait pour approcher ses lèvres de son oreille. Une trajectoire qui rapprochait son torse de son buste pour le frôler. Il lui murmurait donc à l’oreille son prénom. Elle était libre de l’appeler comme elle voulait cela dit…

-Alronas … Très chère Elianora. Et laissez-moi donc vous offrir cette danse maladroite …


Sa main glissait sur la taille de la jeune femme pour soudainement l’attirer contre lui de manière bien plus formelle. Il lui attrapait la main après avoir longer son bras pour commencer à la guider. Bien qu’il se dise inexpérimenté, il démontrait une certaine maitrise. Le rabaissement était simplement à cause du niveau qu’il avait pu observer. Elle pouvait se laisser aller. Les bras musclés d’Alronas pouvait retenir le poids de la demoiselle quelque soit sa position, la redresser sans le moindre effort. Malgré son gabarit, la souplesse était au rendez-vous, pouvant parfaitement suivre la demoiselle.

-Ne m’avez-vous déjà pas assez remercié durant cette soirée ? … Votre regard s’est porté bien plus souvent sur ma personne que n’importe qui dans cet amas de foule … Votre ami nous à même laissez un petit cadeau sur le bar

Elianora Valeris

Humain(e)

Re : Echo d'Ecarlate, Murmure d'Ombre [PV Alronas]

Réponse 12 dimanche 28 septembre 2025, 01:46:19

Elianora note mentalement l’énoncé d’Alronas lorsqu’il s’adresse à Hector avant son départ :

- Très bien Hector, bonne soirée… Je rêve ou tu me donnes des heures supplémentaires à faire en plus de ça !?

Un sourire discret se dessine sur ses lèvres, mais son esprit analytique s’interroge aussitôt : que voulait-il dire par « en plus de ça » ? La considère-t-il comme un objet, un fardeau ? Si c’est le cas, elle saura lui faire comprendre son erreur.

Pourtant, une curiosité inattendue la retient. La logique voudrait que l’on se présente en restant immobile, se cantonnant aux mots et au geste formel. Lui, pourtant, s’avance avec une audace rare. Pour Elianora, habituée à la prudence et aux gestes mesurés, c’est à la fois surprenant et captivant. En temps normal, Katarina aurait balayé le sol autour d’un intrus, une réaction immédiate. Là, rien ne l’incite à fuir. Elle reste immobile, attentive au moindre geste suspect… mais rien ne vient.

Un frisson parcourt Elianora lorsqu’il approche, son torse frôlant le sien avec une proximité inattendue. Son cœur hésite, rate un battement ou deux, tandis que ses sens s’éveillent à chaque infime mouvement. Quand il penche légèrement la tête et murmure son prénom à son oreille, elle sent le souffle chaud caresser sa nuque. Lorsqu'il l'attire soudainement contre lui, par réflexe, elle plaque son avant-bras et sa main gauche sur son torse, un geste instinctif de protection, mais sans recul.

La main droite d’Alronas effleure son bras libre pour attraper la sienne, et elle respire profondément, laissant la sensation la traverser sans panique. La solidité de ses bras, la justesse de son geste, la maîtrise de son équilibre lui imposent une confiance immédiate, même si son instinct de prudence reste en alerte. Aucun parfum, aucune trace d’agression, aucun signal d’intention hostile : juste la certitude d’un contact précis, contrôlé, mais intensément vivant.

Leurs corps s’ajustent naturellement pour un tango argentin improvisé, rythme modéré, sensuel, à la frontière du contrôle et de l’abandon. Les pas alternent pivot et glissade, contrepied et rotation, des mouvements fluides où la jambe d’Elianora se glisse derrière celle d’Alronas, ses hanches s’effleurant à chaque transition. Les bras d’Alronas la soutiennent sans effort, lui permettant de se laisser aller, ses mains glissant sur son dos et sa taille pour ajuster le mouvement. Son masque de contrôle se fissure légèrement ; elle se laisse guider, s’abandonnant à cette danse qui allie instinct et complicité.

Les rotations se multiplient, rapides mais contenues, et le torse d’Alronas frôle le sien à chaque mouvement. De nouveau, elle plaque instinctivement son avant-bras gauche contre lui, respire profondément lorsqu’il effleure son bras droit pour rattraper sa main, et ressent la solidité rassurante de ses bras qui la soutiennent à chaque pivot, chaque contre-pas. Les mouvements alternent moments sauvages et doux : accélérations brusques suivies de glissades lentes, tours imprévus ponctués de regards proches, de respirations partagées. Le tango devient un dialogue silencieux, sensuel, presque animal, tempéré par une subtile douceur dans chaque effleurement, chaque relâchement de la main.

Alors qu’elle se laisse emporter, il murmure :

- Ne m’avez-vous déjà pas assez remercié durant cette soirée ? … Votre regard s’est porté bien plus souvent sur ma personne que n’importe qui dans cet amas de foule… Votre ami nous a même laissé un petit cadeau sur le bar.

Le visage d’Elianora s’empourpre. Elle arrête net le mouvement, le regardant droit dans les yeux :
Hector ? Je ne le connais que depuis ce soir. Ce n’est que le meilleur ami de mon grand-père.

La chanteuse tourne légèrement le dos, garde un instant ses bras encore en contact avec lui, puis se détache. Son léger déhanché naturel accompagne son déplacement vers le bar. Elle s’assoit sur un tabouret avec une élégance parfaite, inconsciente du petit pan ouvert de sa robe qui laisse entrevoir son porte-jarretelles. Sa respiration reprend un rythme calme, mais son esprit reste suspendu entre curiosité et contrôle, observant Alronas avec toute l’attention d’une femme qui n’a pas encore décidé de se livrer entièrement.
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Alronas

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Re : Echo d'Ecarlate, Murmure d'Ombre [PV Alronas]

Réponse 13 dimanche 28 septembre 2025, 15:08:59

Forcé de faire des heures supplémentaires pour s’assurer que la demoiselle rentre à bon port et surtout amener les clés le lendemain dès l’ouverture. Le voila qui était seul avec la demoiselle, curieuse de savoir son nom. Laisser seul un demon avec une jeune demoiselle était une idée suicidaire dans un sens … Il s’était approché d’elle pour lui fournir les informations dont elle avait besoin avec une proximité étonnante et un murmure à l’oreille. Suivit d’un rapprochement encore plus significatif pour la danse. Elle avant les gestes primitifs de défense mais … cela s’arrêtait là. Le message n’était pas d’arrêter.

Cette danse qui commença permit à Alronas de la découvrir un peu plus. Sa main placer sur sa hanche la caressait à chaque déplacement. Lorsque la main devait s’évader, ce n’était pas sans effleurer sa robe avant de la rattraper lorsque cela était nécessaire. Bien que cela puisse être sensuelle avec un doux mélange de férocité de temps à autre, ces sensations et ces caresses restaient respectueuse, correct et sans jamais s’approcher de la ligne rouge. Son corps effleurait ses formes lorsque c’était nécessaire sans appui dessus. Cette danse se faisait dans un respect bien étonnant pour un démon qui trouver cette femme appétissante. Elle était légère, il la secondait sans peine dans les postures qui le nécessitait. Il la relevait avec les bons appuis, de manière à ne pas faire mal. Il se permettait une ou deux fois de l’attraper par la taille pour la soulever, tournoyer avec elle avant de lui faire retrouver le sol. Mais cette démonstration n’était pas au niveau du vieil Hector.

Mais elle s’arrete lorsqu’il prit la parole. Elle rétorquait, bien qu’elle ait rougit, il s’était tout de même fait des idées sur une chose. Il se sentait un peu idiot pour le coup mais il ne pouvait pas revenir en arrière. Il la regarda se détacher lentement, comme si une invitation trainait dans ce geste.

-Oh je vois ! Je vous prie de m’excuser si je me suis montré offensant à son sujet.

Il la laissa arriver au bar avant de se mettre à marcher vers elle. Elle s’assoit sur le tabouret. Il soutenait son regard tout en approchant, devant elle, la surplombant légèrement. Il se penchait de plus en plus en dessus d’elle en respectant une certaine distance. Il attrapa au hasard l’un des trois cocktails que le barman avant préparé pour venir le glisser entre eux …

-Je ne sais pas ce que nous a préparé Hector … Mais pourquoi ne fermeriez vous pas les yeux ? Je ferai glisser les arômes des trois boissons sous votre nez pour que vous me disiez lequel vous prendriez ? Il y en a certainement un qui a été fait pour vous comme il y en a trois. Vous êtes prête ?

Il attendait donc avant de glisser lentement les trois cocktail, le verre de chaque mélange frôlant ses lèvres à chaque fois …

Elianora Valeris

Humain(e)

Re : Echo d'Ecarlate, Murmure d'Ombre [PV Alronas]

Réponse 14 dimanche 28 septembre 2025, 18:02:23

Elianora soutient son regard sans ciller. Le cristal de ses prunelles s’assombrit d’une lueur à la fois malicieuse et acérée. Ses lèvres s’étirent en un sourire fin, presque imperceptible, qui ne révèle pas encore s’il est charme ou défi. Elle incline très légèrement la tête, comme pour peser chacun de ses mots avant de les offrir.

Offensant ? Non… Vous êtes simplement allé trop vite dans vos conclusions.

Sa voix descend d’un demi-ton, veloutée mais ferme, l’écho discret d’une chanteuse qui sait se faire entendre sans hausser le ton. Ses doigts effleurent le rebord du tabouret, se refermant avec une lenteur calculée, ponctuant ses paroles d’une tension invisible mais tangible. Elle laisse un silence, le temps que ses mots s’ancrent, puis reprend, ses yeux accrochés aux siens, inébranlables :

Je choisis toujours moi-même qui mérite ou non d’être appelé mon ami.

Le timbre se fait plus caressant à cette seconde réplique, mais le tranchant y demeure, net, comme une lame polie dont on devine le fil malgré l’éclat chatoyant.

Alors seulement, la jeune femme détourne légèrement le visage, laissant apercevoir la courbe gracieuse de sa nuque. Mouvement calculé et feint de vulnérabilité, parfaitement maîtrisé. Ses doigts effleurent distraitement sa cuisse, là où l’ouverture de sa robe dévoile la dentelle de son porte-jarretelles — geste inconscient, mais chargé de tension, invisible mais perceptible.

Elle laisse flotter un silence, mesuré, pesé. Son sourcil gauche se hausse lentement, accentuant l’éclat ironique d’un sourire amusé qui adoucit l’acier de ses mots.

Un jeu de devinettes olfactives, vraiment ? souffle-t-elle, la voix frôlant la frontière entre moquerie et curiosité.

Elle incline légèrement la tête, pesant l’idée, avant de murmurer presque complice :
Soit… mais ne croyez pas que je me laisse berner aussi facilement.

Avec une élégance naturelle, la "Voix de Velours" ferme les yeux et se concentre. Sa main glisse sur le bar pour chercher un appui… et rencontre l’avant-bras d’Alronas. Le contact est franc, réconfortant et pourtant électrisant. Elle ne retire pas sa main. Une vibration imperceptible circule dans l’air, une tension nouvelle, palpable.

Le premier verre frôle ses lèvres. Elle inspire profondément, captant la chaleur boisée et les notes lourdes qui s’en échappent.
Celui-ci… murmure-t-elle. Une force brute, sombre, sans détour. Il évoque la rudesse des hommes qui croient imposer leur poids au monde. Une puissance solide, mais dépourvue de légèreté.

Le second arrive, pétillant, vif, lumineux. Son visage s’adoucit, ses lèvres s’entrouvrent en un sourire sincère et libre.
Ah… celui-ci danse. Il pétille comme une étincelle, vif, presque insolent. Il évoque la joie d’une nuit naissante, l’éclat clair et inattendu d’un rire avant l’orage, la lumière dansante sous un lustre.

Puis le troisième. Les notes amères, adoucies d’une profondeur sucrée, glissent sur sa langue, éveillant un frisson jusqu’aux épaules.
Celui-ci est plus trouble… à la fois âpre et envoûtant. Il cache ses intentions derrière des reflets ambrés, mais promet de se révéler peu à peu. Paradoxe amer et sucré, comme une caresse qui pourrait devenir morsure.

Les yeux clos, elle sent encore son contact sur l'avant-bras de son sauveur. Ce lien subtil, ce contact discret mais volontaire, impose une intimité nouvelle. Elle sourit, plus assuré, teinté de jeu et d’audace.

Le deuxième, sans hésiter. souffle-t-elle. Il me ressemble… vif, lumineux, imprévisible. Le genre de saveur qu’Hector aurait choisi pour flatter mon tempérament.

Ses paupières se soulèvent lentement, révélant l’éclat de ses yeux. Elle se penche légèrement, assez pour que son souffle effleure les lèvres d’Alronas.
Quant à vous… reprend-elle, après un silence mesuré, Je dirais que c’est le premier. Fort, robuste, brut en apparence, mais qui garde une chaleur persistante si on prend le temps de le savourer. Un breuvage à déguster lentement, couche après couche.

Elianora incline la tête, malicieuse, et ajoute d’un ton complice :
Alors… ai-je vu juste ?

Un frisson la traverse, fugace et aigu : et si elle s’était trompée ? Et pourtant, immédiatement, une seconde onde la traverse, plus douce, subtilement exultante : le plaisir d’avoir osé jouer avec lui, de se mettre en jeu sans se dérober.

Elle retire lentement sa main, reprenant le contrôle de ses gestes, saisit le verre qui lui est destiné et l’élève à hauteur d’Alronas. Ses yeux restent plongés dans les siens, son sourire mélangeant espièglerie et mystère.

À la sincérité des masques, et aux vérités qu’ils cachent… ou qu’ils révèlent malgré nous.

Le tintement cristallin des verres résonne dans le bar, intime, presque sacré. Elianora porte son verre à ses lèvres, effleurant d’abord le bord, comme on goûte un secret.

La première gorgée explose sur sa langue, fraîche et pétillante, comme un rire clair retenu. Les bulles dansent, l’acidité du citron s’entrelace à la rondeur du vin, puis une chaleur plus profonde persiste au creux de sa poitrine. Elle ferme un instant les yeux : ce n’est pas seulement un goût, c’est un écho. Celui de ses scènes sur scène, ivre de lumière ; celui de Katarina surgissant dans l’ombre, lame fine et précise, et pourtant fluide, comme ce breuvage.

Un frisson d’exaltation la parcourt, contenu mais intense. Elle reconnaît dans ce verre une part d’elle-même : la chanteuse flamboyante et l’assassine subtile, unies en une seule gorgée.

Elle rouvre les yeux, le cristal encore en main, et fixe Alronas, intensité mêlée d’un sourire énigmatique.
Voilà un nectar qui ferait presque oublier le monde, souffle-t-elle, ses mots glissant avec la légèreté pétillante du breuvage. Mais je doute que ce soit lui qui m’enivre ce soir.

La jeune femme incline doucement la tête et reprend son verre pour une seconde gorgée, plus mesurée, comme pour prolonger le plaisir, savourant chaque nuance sensorielle, chaque vibration de l’instant partagé.
« Modifié: dimanche 28 septembre 2025, 21:16:08 par Elianora Valeris »
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