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Agonie & herboristerie [Lyadril]

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Lyadril Ilfirin

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Re : Agonie & herboristerie [Lyadril]

Réponse 75 samedi 18 octobre 2025, 02:02:43

Le poids du sang et des étoiles


« Ho, allons, je ne suis sûrement pas la plus grande sage en pacte de sang, arcanes et tout ce qui s’ensuit. Mais, il est vrai que je suis experte en la matière. »

L’herboriste esquisse un sourire fin.
"Sans vouloir vous offenser, ou simplement vous flatter, je pense que si, vous l’êtes. Les plus grands sages en pactes de sang et en arcanes sont ma grand-mère maternelle et mon… père. Si vraiment vous ne l’étiez pas, c’est l’un d’eux qui serait apparu dans le cercle d’invocation de mon bureau."

La demi-haute elfe frissonne encore à ce souvenir.
"Une elfe de lune !" murmure-t-elle, fascinée.

Pourtant, la moitié de sa propre tribu s’était exilée jadis sur une autre planète. Vianola lui avait conté ces histoires, à la lueur des lunes jumelles, autrefois.

La Dame Blanche ignore sans doute l’honneur qu’elle fait à la sang-mêlée en l’appelant "ma chère Lyadril". Peu d’elfes, même aujourd’hui, la considèrent pour elle-même.

"Ce sont mes grands-parents qui ont dessiné les plans des deux bâtiments. Le clan est venu les construire. Ma mère s’est chargée des protections runiques qu’elle avait créées avec mon père, en mêlant leur sang et leur serment."

Elle incline doucement la tête.
"Merci infiniment pour ce compliment. J’espère pouvoir vous rendre la pareille un jour, ô Diamant."

Mais la question tombe, tranchante :
« Bon… passons aux choses sérieuses, ma chère. Comment avez-vous réalisé le pacte de sang qui vous lie maintenant à cet incube ? »

Lyadril inspire lentement.
"Avant tout, ma chère Diamant, j’ai un aveu à faire. Je ne suis pas une simple demi-démone… On me surnomme la Fille de l’Enfer car mon père est un incube, le Général des Légions Infernales, Az’Kharel Ilfirin. Et Réo est son ancien Commandant… qui a déserté."

Sa voix se voile.
"Nous ne nous connaissons que depuis quelques jours. Il est arrivé mourant devant la boutique, après avoir été attaqué par le Bras Droit de mon père, un démon devenu un scorpion géant aux poisons multiples. J’ai simplement fait mon devoir de guérisseuse."

Son regard s’égare vers le feu.
"Nous nous sommes avoués nos véritables identités. Je l’ai haï pour ce qu’il représentait, aimé pour ce qu’il a fui. Nous étions ennemis, mais nos âmes cherchaient la même délivrance."

Elle baisse la tête, puis reprend, la gorge serrée.
"Lorsque vous dormiez encore, et qu’il veillait sur vous, j’ai voulu me rendre à mon père pour le supplier de laisser Réo en paix éternellement… en échange de mon retour indéfini."

Un silence tombe. Seule la flamme crépite.

À la question sur les effets secondaires, elle serre sa robe entre ses doigts.
"Pour ma part… une attirance forte. Le besoin de le sentir près de moi. La peur de le perdre. Et l’amour. Mais je crains que ce ne soit que le pacte qui nous guide."

Quand Réo vient s’asseoir à ses côtés et lui prend la main, elle la serre à son tour lorsqu'il murmure la venue de sa grand-mère. Et bien que la jeune femme frémisse discrètement lors du murmure, elle lâche dans un souffle en sindarin :
"Nad Ithil a Gîl o gwanûn nîn !" (Par la lune et les étoiles de ma lignée !)

Puis soudain, son regard se fige.
"Pourquoi là-bas… et pas ici ?! Non… pas déjà !"

Elle se redresse, embrasse brièvement le front du démon.
"Veuillez m’excuser, je fais au plus vite. Réo ? Prends soin d’elle. Et sois un hôte digne. S'il te plaît."

Elle sort précipitamment du salon, ses pas résonnant dans le hall pour rejoindre sa boutique.


Le sang des lunes et la colère du bois

L’air de la salle de soins physiques vibre, chargé d’effluves de menthe, de lavande et de sève d’if. Les fioles tremblent sur leurs étagères, les voiles de mousseline oscillent doucement.
Lyadril ralentit en franchissant le seuil : elle sent la présence avant de la voir.
Une silhouette droite, aux cheveux d’argent tressés d’ombres lunaires, l’attend près de la grande table de pierre.
Vianola.

L’herboristerie semble retenir son souffle.
La demi-haute elfe s’avance, puis s’incline profondément, le genou gauche posé au sol, la main droite sur le cœur. Sa voix, à la fois douce et solennelle, s’élève dans la langue ancienne :
"Hailas, Vianola, sellath nîn. A im nadad uin gîl a ’laer." (Je vous salue, Vianola, ma grand-mère. Que je sois digne des étoiles et de la flamme.)

Un silence se déploie. Puis la voix glacée de la doyenne fend l’air :
- Relève-toi, Lyadril.

Elle obéit, tête baissée.

Vianola la fixe, d’un regard à la fois dur et brûlant de tristesse contenue.
- Tu n’aurais pas dû répéter la folie de ta mère. Elarinya aussi croyait qu’un démon pouvait aimer. Et elle en a souffert jusqu’à la fin. Toi, tu as recommencé.

Lyadril tressaille.

La voix se fait plus froide, impitoyable.
- Des hauts elfes de pure lignée auraient pu t’honorer, t’élever à ton rang. Et toi, tu choisis un démon, pire, l’un de ses lieutenants ! Tu as mêlé ton sang à celui d’un être que ton propre père commandait, sans prévenir personne.

Les mots sont cinglants.
- Et tu as lancé une invocation ouverte, sans sceller ton appel. Tu sais ce que cela signifie ? Tu as appelé le plus savant en pactes de sang ! Tu aurais pu ouvrir un passage entre les plans ! Par les cieux, Lyadril, étais-tu seulement consciente de ce que tu faisais ?!

Les herbes murmurent, les bocaux vibrent, le sol semble palpiter sous les pieds de la propriétaire des lieux.
Les runes du plafond s’illuminent d’un éclat blanc-bleuté, les bandages s’agitent comme pris dans un vent invisible.
Lyadril chancelle, ses larmes éclatant enfin.

Elle tombe à genoux, le souffle coupé, la magie bouillonnant dans ses veines. Les lignes runiques tatouées sous sa peau s’embrasent, pulsant d’un éclat violet sombre aux reflets argentés.
Sa forme démoniaque menace d’émerger : ses iris virent à l’écarlate, ses épaules frémissent, comme si les ailes voulaient jaillir. Le bas de son dos la fait souffrir comme si un appendice démoniaque voulait sortir d'entre le bas de ses hanches pour la toute première fois. Le bout de ses doigts est si glacé, qu'il menace d'éclater pour laisser ses griffes acérées prendre place.
"Non… non, pas maintenant…" souffle-t-elle, la voix brisée.

Le sol tremble, des étagères chutent, les potions éclatent en bruines parfumées.
Une lumière dorée jaillit soudain du glyphe central de la pièce, apaisant l’onde magique.
Lyadril, épuisée, s’effondre contre le sol, haletante.

Dans un sursaut d’énergie, l’onde se propage au-delà des murs de l’herboristerie.

Vianola reste immobile, puis s’avance lentement. Son ombre se penche, sa main hésite, puis se pose sur la tête de sa petite-fille.

Sa voix, plus douce, glisse à peine :
- Tu es si semblable à elle… si semblable à moi.


Pendant ce temps,  dans le hall d’entrée, les runes de protection incrustées dans les pierres du sol se mettent à luire d’un argent douloureux, puis virent au rouge carmin, comme blessées. Celles sur les murs prennent le ton d'un vert doré d'une feuille d'automne allant jusqu'au bleu argenté de l'hiver.
Les vitraux représentant la lignée de Lyadril, ses ancêtres elfiques, ses maîtres guérisseurs, sa mère Elarinya, se fissurent en émettant un son clair, presque un cri.

Une bourrasque glaciale traverse le couloir, soulevant les herbes suspendues et les voiles de lin.
Les scellements runiques inscrits sur les poutres se déforment, les symboles se tordent, cherchant à contenir quelque chose d’invisible : la part infernale la plus pure et la plus complète de Lyadril.

Des chuchotements s’élèvent, d’abord faibles, puis nombreux, superposés — les échos des voix de la lignée :
"Retiens-la…"
"Le sang brûle trop fort…"
"Pas maintenant… pas elle aussi…"

La maison, vivante, souffre.


Le salon principal. Là où Diamant et Réo demeurent, le changement est immédiat.
L’air se charge d’une chaleur suffocante et d’un souffle glacé mêlés, comme si deux plans de réalité tentaient de s’imposer l’un à l’autre.

Les flammes des chandelles s’allongent, bleues, puis se fendent en deux langues opposées.

Réo, dont le lien du sang avec Lyadril vibre, sent une douleur brûlante pulser violemment dans sa main gauche. Sa main tremble, et son regard se trouble, il peut voir à travers le pacte des éclairs d’images :
les ailes sombres cherchant à naître, les larmes de l’elfe, la silhouette d’une femme aux cheveux d’argent — Vianola.

Le plancher du salon gémit, les fioles tintent sur les étagères, et les parchemins de runes s’envolent comme des papillons pris dans la tempête.

Autour de Diamant, la lumière pâlit ; l’air s’alourdit d’un parfum d’herbes et de poussière d’argent. Elle peut comprendre.


De retour au moment présent, sur le pas de la porte de la salle de soins physique. Vianola, debout au milieu du chaos à peine apaisé, regarde le corps de sa petite-fille inerte.

Ses doigts tremblent à peine, mais son regard reste de glace.
Autour d’elle, les bandages se sont figés dans l’air comme suspendus à un souffle invisible.

Elle ferme les yeux, et murmure pour elle seule :
- Que les lunes me pardonnent… J’ai réveillé bien plus que sa colère.

Puis, se tournant légèrement vers la porte de l’arrière-boutique, elle ajoute dans un souffle, avec une lucidité qui fend la pièce :
- Viens, Dame Blanche. Toi seule peux éteindre le feu que le sang d’Elarinya a rallumé. Et peut-être... ce... dé...mon.

Les runes murmurent de nouveau.

Dans la lumière blafarde, la silhouette de Vianola se dresse, immobile, tandis que le vent des deux lunes fait bruire les herbes séchées comme une prière ancienne.
« Modifié: dimanche 19 octobre 2025, 15:19:09 par Lyadril Ilfirin »
Forme succube démoniaque + Forme ultime ancienne
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