Chaque poussée la brisait et la consumait, mais Anakha ne ralentissait pas. Pas parce qu’il se perdait, mais parce que quelque chose en lui exigeait plus. Son plaisir restait suspendu, contenu derrière une barrière invisible qui l’empêchait d’exploser. Le monstre en lui grognait, réclamant davantage. Pas son propre déchaînement, non, mais celui de sa partenaire.
Ses coups de reins étaient implacables. Sa hampe, lourde, vibrante, fouillait, tournoyait, cognait comme pour forcer son corps à s’ouvrir, à céder, à couler. Chaque mouvement de son bassin était plus qu’un va-et-vient : une recherche fiévreuse, presque acharnée, pour trouver, frotter, appuyer là où ses sensations convergeaient. Et chaque torsion lui arrachait des contractions qu’il buvait comme une offrande, mais jamais assez. Il voulait qu’elle se brise, qu’elle ruisselle, qu’elle s’abandonne tout entière.
Ses mains, rugueuses, tenaient son corps fermement, comme pour l’empêcher de fuir. L’une pressait sa hanche, la ramenant contre lui à chaque coup, la marquant de ses doigts. L’autre suivit ses courbes, caressant son dos, sa taille, puis sa fesse, qu’il pétrit avec une fièvre brute. Ses doigts glissèrent plus bas, traçant la ligne intime de son sillon, jusqu’à frôler sa feuille de rose. Un effleurement d’abord, presque maladroit, mais chargé d’une sensualité sourde, comme si son corps cherchait, encore, un autre chemin pour la faire céder. La pulpe de son doigt la titilla doucement, hésitante, puis plus insistante, chaque frôlement ajoutant une brûlure neuve à celles qui la traversaient déjà.
Et il le sentit. L’air bougea autour d’eux. Des souffles invisibles vinrent caresser leur peau moite, soulevant ses cheveux, faisant frissonner les éclaboussures de la rivière sur leur chair. Les feuilles mortes, jusque-là figées au sol, se mirent à tournoyer en silence. Anakha grogna, le cœur battant : c’était sa magie. Pas appelée par la guerre, mais par ça. Par lui. Chaque gémissement de Deirdre, chaque spasme de son ventre appelait les vents eux-mêmes, comme une offrande de plus qu’il ne voulait pas lâcher.
Ses grognements rauques emplissaient son oreille, mais ses yeux fauves restaient fixés sur elle, guettant le moment exact où son corps basculerait. Ses dents frôlaient sa gorge, sa mâchoire vibrait de grondements retenus, et sa langue goûtait le sel de sa peau. Chaque contraction qu’il sentait en elle résonnait comme une étincelle qui l’attisait encore, mais il ne pouvait pas céder tant qu’elle n’avait pas fini.
Puis, dans un mouvement haletant, il l’attira doucement contre lui, l’allongeant sur le flanc. Son torse brûlant se colla à son dos, son souffle rauque envahit sa nuque, et son membre, déjà ancré en elle, s’y replongea dans un claquement humide qui fit vibrer l’air. En cuillère, il la maintenait contre lui, non pour l’emprisonner mais pour la garder, la couvrir, l’entourer de toute sa force. Chaque poussée se fit plus profonde encore, cognant contre ses parois les plus intimes, tournoyant contre son col, tandis que ses bras la serraient comme si elle risquait de disparaître.
Sa bouche se perdit à sa gorge, à son oreille, la mordillant, l'embrassant, la marquant de grognements rauques. Ses dents effleuraient sa peau sans la percer, comme si l’instinct du monstre ne cessait de lutter avec sa volonté de la protéger. Sa main sur sa poitrine se faisait plus insistante, ses doigts pinçant son téton durci, tirant légèrement avant de relâcher, dans un rythme qui répondait à ses coups de bassin. Et son autre main, libre à présent, glissa plus bas. Elle longea la ligne de son ventre, descendit avec une lenteur fiévreuse entre ses cuisses entrouvertes, jusqu’à trouver cette source de chaleur moite et palpitante.
Ses doigts de guerrier caressèrent son intimité sans finesse, mais avec une ferveur brûlante. Il la toucha d’abord timidement, puis plus franchement, son pouce cherchant, pressant, frottant sa perle d’Aphrodite avec la même brutalité contenue que ses coups de reins. Chaque va-et-vient de son bassin s’accompagnait d’une caresse circulaire, un rythme instinctif qui liait son sexe à ses doigts, pénétration et stimulation se répondant dans une cadence sauvage.
La sang mêlé pouvait sentir toute sa force concentrée là : dans son sexe tendu qui vrillait en elle, dans sa main qui pressait son bouton de plaisir, dans ses bras qui la maintenaient tout contre lui, dans ses grognements rauques qui vibraient contre son oreille. Tout son corps criait pour qu’elle cède, pour qu’elle se brise, pour qu’elle l’inonde enfin.
Et tout en elle vibrait sous lui. Ses tremblements, ses gémissements, ses contractions brûlantes lui disaient qu’il approchait, qu’elle n’était plus loin. Lui grognait, haletait, mais se retenait encore, enfermé dans cette attente féroce. Sa verge, gonflée, tordue, cognait sans cesse au même endroit, son bassin calant son rythme sur le sien, jusqu’à ce que la tempête éclate enfin.
Anakha n’avait pas besoin de mots. Son corps parlait pour lui.
Il ne jouirait pas avant elle. Il ne le pouvait pas.
Et dans cette position où il l’avait emprisonnée, pressée tout entière contre lui, mordue, caressée, pénétrée jusqu’au bout, son monstre et son homme vibraient à l’unisson dans une seule prière muette : qu’elle se brise enfin, qu’elle se livre, qu’elle l’inonde de tout ce qu’elle retenait encore.