Un éléphant dans une rue [PV Nicole Miller]

C'est le moment de faire les courses. Que je sois femme au foyer ou pas, je passerai forcément par là régulièrement. La principale différence, c'est que je n'ai pas à mettre de l'argent de côté pour l'argent de poche du mari. Pas de mari, pas d'argent de poche à mettre de côté. En tout cas, ça fait du bien de faire les courses. Les gens sont agréables, je peux leur parler sans avoir peur de quoi que ce soit, et vu qu'il n'y a pas beaucoup de monde malfaisant, pas besoin de me défendre.

Alors, je fais un retour des courses tout ce qu'il y a de plus normal. Non, je n'ai pas acheté de vêtements. J'aurais pu, mais j'en ai pas besoin, je préfère mettre de l'argent de côté au cas où. Ma garde-robe est déjà assez grande comme ça. Alors, je me contente de marcher avec le sourire aux lèvres. Seule vraie ombre au tableau, c'est l'hiver, et donc je dois bien me couvrir, encore plus qu'une personne normale. C'est le désavantage d'être frileuse.

Pendant, mon retour classique, je profite pour regarder les gens autour de moi, autant masculins pour voir qui aurait pu être un mari potentiel, que féminins car je suis attirée par les femmes donc c'est plus beau à voir pour m... attends quoi ?! Alors, je vois naturellement une femme avec de très belles formes. Une poitrine généreuse, mis en valeur par des vêtements serrés, notamment. Pourquoi pas ? Si elle aime séduire, je ne suis pas là pour juger. Par contre, ce que je vois c'est… un service trois pièces bien visible, bien épais. Je ne peux pas m'empêcher d'ouvrir grands les yeux en voyant ça. Bon sang mais comment c'est possible ?! Je n'ai vu aucune fille comme ça de mes 27 années de mon existence, et personne ne m'en a jamais parlé !

Bon, calme-toi, Myu. C'est une inconnue, pas la peine de l'aborder, passe ton chemin. De toute façon, ton immeuble n'est pas si loin. Tu vas pouvoir déposer tes courses, pas la peine d'autant te gêner pour un détail.

La journée était enfin fini, l’infirmière scolaire pouvait enfin rentrer chez elle mais elle n’avait pas encore décidé de ce qu’elle allait faire de sa soirée. Allait sortir c’était sûr mais où, un bar, une boite de nuit, un endroit propice au rencontre en tout cas, il était hors de question qu’elle laisse passer une journée complète sans assouvir son besoin de luxure, les élèves avaient eu la bonne idée de faire la gréve des blessures aujourd’hui et aucun collègue n’avait eu l’idée de venir la voir avec assez de temps libre. Et elle était la mieux placée pour savoir qu’il était mauvais pour tout le monde qu’elle ne comble pas ses envies, c’était en quelque sorte la contrepartie de ses pouvoirs.

Pendant qu’elle flânait un peu en ville en rentrant chez elle, elle ne se gênait pas pour reluquer les passantes ou pourquoi pas les petites maids qui faisaient la pub pour leur café, cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas jeter son dévolu sur une femme rencontrée juste comme ça dans la rue mais cela allait visiblement changer. En effet, elle venait de croiser le regard d’une autre femme qui l’avait elle aussi regarder en remarquant surtout sa particularité qui avait bien du mal à passer inaperçu malgré les vêtements au vu de son air ébahie. Quand Nicola croisa son regard, elle lui fit un jolie sourire puis un clin d’oeil avant de s’approcher d’elle d’un pas léger, ne manquant pas de faire rebondir sa poitrine, elle venait d’entrer en mode séduction et elle avait une cible :

« Bonsoir, jolie demoiselle. J’ai vu que vous me regardiez d’un air ébloui mais puisque vous semblez plutôt du genre timide, permettez moi de faire le premier pas. »

Elle continuait de lui sourire en la regardant de plus près, elle était assez charmante et plutôt à son goût  alors elle se permit de faire un pas de plus pour lui chuchoter à l’oreille :

« Je dois bien avouer que moi aussi je vous trouve très charmante. »

On ne pouvait pas dire que l’infirmière manquait d’assurance car pas un seul instant elle ne doutait qu’elle plaisait à l’inconnue.

Et… elle arrive vers moi. Bon, qu'est-ce que vous avez à me dire avec votre sourire séduisant ? J'espère que vous n'allez pas être lourde. D'un air ébloui ? Excusez-moi, j'ai peut-être un problème de communication, mais je n'ai pas l'impression d'être éblouie. Juste particulièrement surprise. Et je pense qu'au niveau de la timidité, disons que je suis juste Japonaise. Je ne veux déranger personne, j'ai plus l'impression que vous êtes un peu brute. Moi, charmante ? Heu… merci. Bon, elle n'a pas l'air méchante pour deux sous, je ne vais pas aller dans la défensive.

"Heu… merci. Mais c'est moins une timidité que le fait de ne pas avoir envie de déranger pour un détail. Et non, je n'étais pas éblouie, juste surprise qu'une telle femme avec un service trois pièces existe. Comment c'est possible ?"

Elle est une gaijin, je l'ai accepté, je n'ai aucun problème avec ça. De toute façon, si elle n'était pas gaijin, elle ne m'aborderait pas comme ça. Et ce genre de choses entre ses cuisses, je l'admets, ça ne me laisse pas indifférente, mais toutes les femmes avec un service trois pièces que je connais sont en fait transgenres. Alors que cette personne devant moi n'a absolument pas l'air transgenre.

Evidemment quand je parle du service trois pièces, je peux pas m'empêcher de le regarder avant de lui regarder le visage. D'ailleurs, heureusement qu'elle ne me touche pas… je ne sais pas si sa peau est froide, étant donné le fait que sa tenue est plus légère en hiver.

Aborder les gens dans la rue était toujours un exercice délicat mais c’était bien là l’intérêt d’aller à la rencontre de quelqu’un qui a déjà initié le contact avec un regard plus insistant que la normal. Après tout, c’était elle la victime des regards du coin de l’oeil, des réactions de rejet dû à une particularité qu’elle n’avait pas choisi et qu’elle ne pouvait pas dissimuler de façon optimale. Avec un peu de manipulation, elle pouvait facilement se faire passer pour la personne agressée mais elle n’était pas de ce genre et ce n’était pas la question à cet instant. La réaction de l’inconnue la fit un peu rire :

« Oh vous savez, parfois mère nature joue aux dés et une femme se retrouve avec un sexe masculin de quatre-vingt cinq centimètres, il faut faire avec. »

Elle avait répondu de manière tout à fait naturelle, elle ne savait pas la taille exacte et sans doute avait-elle un peu exagérée mais la grosse bosse moulée par son jean voyant son extrémité à son genoux ce qui était déjà bien assez improbable. L’autre passante avait tout de même l’air intriguée car elle avait porté une nouvelle fois son regard sur l’engin prisonnier du tissu :

« Je m’appelle Nicole et j’habite à deux rues d’ici dans un appartement très cosy, parfait pour assouvir sa curiosité. »

Elle s’était présentée tout en glissant un mot pour l’inviter chez elle sans aucune arrière pensée évidemment, ce n’était pas de son genre.

Elle… n'a pas vraiment de réponse à la question. Je peux résumer par "Izanami peut se montrer joueuse". Donc s'il est décidé qu'elle soit une femme avec un membre masculin… je ne sais pas quoi penser. Je n'ai jamais été dans ce genre de situations, et donc c'est impossible de m'y préparer.

Nicole, donc. Ca confirme bien qu'elle est une gaijin, ce qui n'est toujours pas un problème. Donc elle habite à deux rues d'ici, et donc je n'aurai pas de problème à déposer mes courses et à y aller les mains libres. Après, "assouvir sa curiosité"... je ne sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression qu'elle parle surtout d'assouvir ses pulsions sexuelles. Ca fait longtemps que je n'ai pas couché avec qui que ce soit, et jamais je n'ai jamais eu affaire à un vrai service trois pièces, vu que je n'aime que les femmes. Mais techniquement, elle est une femme particulière.

Mais bref, puisqu'elle s'est présentée, je joins mes mains et je penche mon buste, comme il est coutume.

"Enchantée. Je m'appelle Hatamoto Myumi. J'habite aussi dans un appartement à une centaine de mètres d'ici, et je m'y dirige pour poser mes courses. Je pense qu'il y a moyen que j'aille chez vous après."

De toute façon, elle ne me laisse pas indifférente, donc peut-être que je vais aller chez elle juste après. Peut-être qu'en essayant, je vais bien aimer, je ne sais pas.

Il n’y avait pas vraiment de bonne manière d’expliquer la chose, parler d’un mystérieux pouvoir qui lui permettait de modifier son appareil génital mais qu’un jour sans crier gare elle n’avais plus la faculté de changer et qu’elle se retrouvait donc avec ce python de chair disproportionné entre les jambes, ce n’était pas beaucoup plus plausible pour la plupart des gens.

En tout cas cette Myumi, puisque c’est ainsi qu’elle se nommait, n’avait pas été très difficile à convaincre puisqu’elle acceptait de venir chez elle après avoir déposer ses courses. Nicole aimait quand les choses étaient simple, il fallait savoir accepter ses envies quand elles étaient là, trop réfléchir ou hésiter n’apportait rien de bon, elle lui sourit donc :

« Et bien faisons ça comme ça, je vous suis. Ceci dit si vous êtes plus proche que chez moi, pourquoi ne pas faire plus ample connaissance chez vous ? »

En vérité l’endroit importait peu mais c’était vrai que c’était plus pratique ainsi et même si elle habitait plus loin d’ailleurs car cela demanderait à faire demi-tour pour aller chez l’infirmière. Dans tous les cas, elle se mit à suivre l’autre femme en la reluquant un peu, elle n’avait pas franchement le look qui allait avec le fait d’accepter sa proposition aussi vite mais elle était bien placé pour savoir que l’habit ne fais pas le moine, les plus prude dans le style sont souvent les plus coquine. Le duo détonait un peu avec Nicole portant un manteau rouge grand ouvert sur un simple t-shirt blanc moulant sa poitrine jusqu’à faire apparaître le bout de ses tétons :

« Je peux vous aider en portant un sac si vous le souhaitez. »

C’était la moindre des politesse puisqu’elle la suivait, les mains totalement libre. »

Si je suis plus proche que chez moi… heu… je préfère pas. Parce que si jamais on va plus loin, et que mes voisins m'entendent, on saurait que je n'aime que les femmes, et donc ça deviendra plus difficile de me trouver un mari. Donc la possibilité de devenir femme au foyer serait moins à portée. Je secoue donc doucement ma tête.

"Je préfère que nous prenions plus ample connaissance chez vous que chez moi, si ça ne vous dérange pas."

Je n'ai pas réfléchi. Dans ma tête, c'est advienne qui pourra, parce que je ne sais pas quelle direction prendre. Alors je préfère prendre la direction qui me semble la plus simple. Je ne suis pas une femme qui tient à sa virginité, car de toute façon la mienne est déjà perdue sans la moindre honte. Mes parents ne le savent pas, parce que si jamais ma mère le savait, elle poserait beaucoup de questions, et je devrais lui mentir. Je ne sais pas comment elle aurait réagi si elle apprenait mon attirance.

Par ailleurs, elle veut bien me porter certaines courses, ce que j'accepte sans de problème. Je lui souris doucement et lui donne un de mes sacs.

"Bien sûr, tenez."

Nous arrivons alors rapidement devant mon immeuble, et j'ouvre l'accès, autant pour moi que pour elle. Elle sait où j'habite, ce qui ne me pose pas de problème, pour peu qu'elle ne vole pas quoi que ce soit. J'ouvre la porte de mon appartement et je lui dis doucement, pour que seule elle puisse entendre.

"Par ailleurs, si je préfère rester chez vous, c'est parce que si nous allons plus loin, et que mes voisins m'entendent, me trouver un mari pour devenir femme au foyer va être plus difficile, si jamais je commençais à privilégier cette possibilité."

Comme ça, elle est au courant du pourquoi. Au moins, dans son immeuble, personne ne me connait, on pourrait juste se dire que c'est une femme qui a été séduite par Mademoiselle Nicole. Après avoir déposé nos courses, on sort de l'appartement et je verrouille la porte pour sortir de l'immeuble avec Mademoiselle Nicole.

L’infirmière avait un peu de mal à comprendre sa nouvelle partenaire d’aventure, il faut bien dire Nicole se fichait bien de ce que les autres pensaient d’elle et ce n’était pas seulement en lien avec sa particularité qui avait le don de faire parler. Elle était un électron libre qui aimait faire se qu’elle voulait quand elle le voulait, elle couchait avec qui elle voulait en s’essayant aux pratiques qu’elle voulait, ce n’était pas plus compliqué que ça.

Mais elle ne jugeait pas pour autant Myumi, elle pouvait bien vivre comme elle le voulait tant qu’elle se retrouvai à sa merci ce soir. Nicole l’aida donc à ranger les courses :

« Tant qu’à faire, trouve un mari gay qui est dans la même situation si l’idée c’est de juste d’être mariée sans aimer la personne avec qui t’es. »

Le mariage était bien la dernière chose à laquelle Nicole pensait, elle n’était pas vraiment du genre à être exclusive même si évidement elle n’était pas insensible à l’amour, ce n’était juste pas dans ses plans de toute façon :

« En tout cas, ça ne me dérange pas du tout de te recevoir chez moi. Les vieux à l’étages sont complètement sourd. »

Elle rigola doucement en finissant de ranger, et alors qu’elle allait pour sortir de l’appartement, elle déposa un vif bisou sut la joue à la limite des lèvres :

« Juste histoire de dire que quelque chose s’est passé ici. »

Elle lui sourit joueuse :

« On y va ? »