Malgré ses yeux bandés, Saphir ferma tout de même ses paupières durant le langoureux baiser qu’elle et son enseignant échangeaient. Tout son corps était en feu, pris de légers spasmes au rythme des battements de son cœur, menaçant d’exploser tout comme tout son être pris dans cette tempête, autant physique que mental.
Oui, son esprit n’arrêtait pas de la troubler à cause de ce qu’elle ressentait en cet instant, avec son cher professeur particulier. Ces sensations nouvelles et ce désir qui ne cessait de grandir, grandissant à mesure qu’elle sentait sa main avec la sienne, toutes deux caressant sa poitrine et ses petits tétons dressés sous l’excitation. Puis, sans parler de l’autre main du mystérieux brun qui glissait le long de son ventre, pour venir se loger sous son jean et caresser ce qui s’y cachait là. À cet instant, en sentant les doigts de Cain jouait avec sa fleur, la jeune étudiante se mit à se courber instinctivement sur sa chaise, son autre main toujours sur le bord de son assise, serrait avec force le mobilier, tout en gémissant plaintivement contre les lèvres de son enseignant.
La jolie blanchette sentit son cœur battre à tout rompre dans le silence feutré de la bibliothèque, le tic-tac d’une horloge lointaine rythmait le silence. Chaque seconde paraissait s’étirer, fragile, suspendue entre raison et abandon…
Une délicieuse chaleur étrange mais des plus plaisante la gagnait, mélange entre embarras et bonheur, une sensation des plus paradoxale, tout comme ses pensées. En effet, alors que son corps était assailli par le désir nouveau qu’elle ressentait pour son professeur, ses songes, eux, étaient en pleine bataille ! D’un côté, l’envie et la passion charnelle la tirailler, mais de l’autre, la culpabilité et le doute l’attaquer. En cet instant, elle pensa à lui, à celui qu’elle aimait en secret, à son rire, à sa voix, à son regard. Un pincement lui serra le cœur : elle se sentait infidèle à ses sentiments qu’elle n’avait jamais osé avouer. Saphir sentit la culpabilité l’envahir, violente, presque douloureuse. Comment pouvait-elle penser à un autre homme, ici, maintenant, en cet instant ? Et comment pouvait-elle surtout en désirer un autre, malgré les sentiments qu’elle ressentait pour son camarade de l’université ?
Mais soudain, ses pensées lui parurent lointaines, effacées par la présence si proche de son maître. Chaque mot de son enseignant particulier tombait avec une lenteur mesurée, comme une caresse verbale. Plus il lui parlait, plus sa voix prenait cette teinte grave et apaisante, plus Saphir sentait quelque chose glisser lentement en elle, une frontière invisible, qu’elle ne pensait pas franchir, qui se brouillait peu à peu. Était-ce de la curiosité ? De la peur ? Ou ce trouble plus profond qui, sans qu’elle s’en rende compte, effaçait doucement l’ombre d’un autre visage ?
Quelque chose en elle résistait, une part lucide qui lui soufflait de se lever, de partir, de retrouver la clarté du dehors. Mais une autre part d’elle, plus secrète, plus animale, plus ancienne peut-être même, s’abandonnait à cette douceur dangereuse. La demoiselle à la longue chevelure de neige se sentait prise au piège, prise entre deux désirs contraires : celui de fuir et celui de rester. Son corps lui semblait étranger, plus lourd, plus vivant qu’à l’ordinaire. Quant à ses pensées, elles se mêlaient, combattaient, dérivant doucement vers des choses qu’elle n’avait jamais osé penser.
Saphir comprit alors qu’elle était en train de céder. Non pas à un geste, non pas à un mot, mais à une emprise plus subtile : celle de son propre désir. Et dans ce vertige nouveau, elle ne savait plus s’il fallait en avoir honte… ou simplement y succomber.
C’est donc ainsi que doucement, la jeunette aux mirettes bleues voilées par la cravate de son professeur, laissait le désir charnelle prendre doucement possession d’elle, son corps réagissant sous les caresses de son enseignant, ses lèvres et sa langue répondant à ses baisers, son bassin se mouvant lentement sous les doigts qui parcouraient son antre intime. Et, dans un murmure de sa petite voix, mêlée à un énième gémissement plaintif, elle chuchota quelques mots timidement contre les lèvres de son maître.
« J’ai p-peur… Mais… Je vous fais confiance Professeur… J’ai… J’ai hâte de découvrir tout cela avec vous Cain-Senseï. »