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Du temps à muser ? [Lee & La Clairière des Muses]

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Lee Sin

E.S.P.er

La solitude n’a jamais été un problème pour Lee, sa vie n’a été qu’un long voyage avec la solitude. Tout dépend par quel prisme vous voyez la chose, pour lui la solitude rimait avec liberté, spontanéité, et aucune obligation. Depuis l’instant où il avait quitté l’académie, Lee avait enfin commencé à vivre, la solitude marquait en lui le début de la grande aventure qui l’a mené ici. Ces souvenirs datent d’il y a presque plus de dix ans maintenant, pour un homme ça représente une belle poignée de sable du sablier. Malgré les nombreuses rencontres qu’il a faites pendant toutes ces années, rien n’avait jamais comblé l’immense solitude qui emplissait son cœur, aucune rencontre n’avait était assez marquante pour qu’il y accorde de l’importance. Il n’y avait jamais vraiment songé, parce qu’aucune situation ne l’avait mis face au vide béant et à la profonde tristesse de cette situation.

Cela ne serait jamais arrivé s’il n’avait pas passé presque 3 ans au sein de l’empire Sildurien, mais c’est une autre histoire. Ce qu’il faut en retenir, c’est qu’en revenant sur Terra, personne ne l’attendait. Oui, c’est logique, il n’avait jamais tissé de lien profond avec personne, il avait disparu totalement depuis presque quatre ans, c’est normal que personne n’attende le retour du mage. Mais en revenant sur Terra, pour Lee, c’était comme revenir à la maison, en tant que vagabond toutes les terres qu’il a parcouru sont comme chez lui, surtout quand vous avez passé des années à des milliards d’années-lumière de votre planète. Quoi de plus humain que de rentrer chez soi, entouré des gens que l’on chérie, fêtant les retrouvailles et racontant nos histoires, nos aventures. Mais personne n’attendait Lee, personne ne voulait entendre ses récits, personne n’était là pour le serrer dans ses bras en lui souhaitant un bon retour à la maison.


Fort heureusement, Lee n’était pas revenu sur Terra pour des émouvantes retrouvailles, pour illuminer les yeux et l’imagination des gens avec son fantastique voyage dans l’espace ou simplement pour retrouver son amour de jeunesse. Il avait un objectif qui n’avait pas changé depuis des années, retrouver Abaddon… En fait, il avait maintenant un deuxième objectif. Pendant son temps passé dans les étoiles, Lee a travaillé pour l’empire en tant qu’expert en artefact magique. En effet bien qu’ayant une technologie bien plus avancé que tout ce que le mage a connu, ils étaient presque incapables de desceller les subtilités de la magie, des arcanes, et de tout ce qui touche à ça. Il a eu l’occasion d’avoir entre les mains des objets à la puissance totalement délirante, capable de raser des mondes pour qui savait l’utiliser, quoi qu’il eut aussi des objets capable de raser au mieux ses poils de jambes. Mais cette expérience lui permit d’acquérir un véritable don pour examiner des objets magiques et découvrir leurs propriétés… Parfois même celles qui sont insondables.

Et ça a été le cas pour son orbe de feu, celle que lui a « confiée » l’académie il y a plusieurs années de cela. Lee avait longtemps cru qu’elle agissait comme les nombreux objets magiques de mage, à savoir qu’elle a un répertoire de sort et qu’il faut y injecter de la magie pour qu’il fonctionne. Le conseil lui avait dit qu’elle fonctionnait ainsi, et Lee n’avait pas cherché à approfondir plus le sujet, l’utilisant aussi de cette façon. Mais après examination plus minutieuse, il avait découvert que certes, l’orbe avait ce genre de fonction, mais qu’elle était secondaire, voire même tertiaire. La vérité est que l’orbe était un amplificateur de la magie de feu, et pas du genre à simplement rendre vos flammes plus brûlantes, plutôt du genre à pouvoir brûler l’eau ( façon de parler, ou pas il n’en était pas encore sûr à vrai dire ). Et enfin, il avait découvert qu’elle était liée à six autres artefacts, sans pouvoir en dire plus mais cela voulait dire deux choses : Primo il existe six autres artefacts aussi puissants que celui-ci. Secondo si les artefacts peuvent combiner leur pouvoir, il ne préférait pas imaginer le potentiel de destruction que cela impliquait. Heureusement, il semblerait qu’avec le temps, le savoir que renferment ses objets se soit perdu, et qu’aujourd’hui les gens pensent simplement qu’il s’agit d’une sorte de livre de sort plus original. En même temps, qui irait gaspiller trois ans de son temps à analyser un orbe dont on connaît déjà les fonctions ? Le temps est parfois long dans l’espace…


Lee était donc revenu sur Terra avec la ferme intention de retrouver les autres artefacts et de sceller leurs pouvoirs là où personne ne les trouverait. Enfin, avant, il tuerait Abaddon avec puis il irait les sceller, il faut bien savoir se montrer un peu égoïste. D’ailleurs j’ai menti un peu plus tôt, il y a bien des gens qui se souviennent de Lee sur Terra, mais ces personnes auraient vraiment préféré qu’il reste caché à des années-lumière d’ici. Quand la rumeur circula à l’académie des mages que le mage vagabond était de retour, les vieux croulants du conseil ont perdu un peu de leur précieuse et courte espérance de vie. En effet, ils avaient été tranquilles pendant presque quatre ans, se croyant enfin débarrassés du trouble-fête aveugle qui connaissait leurs sombres secrets et pouvait à tout moment menacer de faire sortir au grand jour un bon nombre de scandale. Mais ce n’était pas dans l’intérêt de Lee, surtout qu’il avait besoin d’accéder à leur riche bibliothèque, si un ouvrage répertorié des choses à propos d’objet si puissant, il ne pourrait le trouver qu’ici. Pourquoi personne n’y a prêté attention avant alors ? Simplement parce qu'aujourd’hui, les mages ne sont plus capable de déterminer ce qui relève de la légende et ce qui relève du réel. Après quelques mois de recherches, Lee finit par trouver ce pourquoi il était revenu. Un vieux bouquin, dans un état qui suggère que les vieux croulants du conseil sont des jeunes hommes en pleine forme, parle de 7 orbes magiques élémentaires liés les unes aux autres. Enfin, c’est seulement ce que Lee a réussi à déchiffrer. En effet, il est écrit dans un dialecte runique très ancien qui n’est même plus enseigné dans les écoles de magies, faute de livre de traduction, il devait tout faire lui-même. Mais au moins, il n’avait plus à rester enfermer dans ce lieu déprimant, il savait ce qu’il cherchait.

Pendant cette longue période de recherche, un ancien de ses indics a repris contact avec lui. En fait, c’était un peu plus qu’un indic, Futo est un mage qui travaille dans une section qui répertorie les "incidents" magiques qui surviennent un peu partout en Terra. À vrai dire, l’équipe n’est pas très efficace mais utile pour savoir les bruits de couloirs et ragot qui circulent à propos de mages, de sortilège, de malédiction et autre festivité. En vérité, lui et Lee se connaissaient plutôt bien, il avait d’abord étudié dans la même école et il était bien le seul élève que Lee ne méprisait pas totalement. À défaut d’être un bon magicien, il avait toujours été une bonne personne. Ce passé commun avait valu une promotion à Futo en tant que baby-sitter officiel du vagabond, bien que l’académie n’avait aucune prise sur Lee, elle voulait au moins savoir où il était et ce qu’il faisait. Futo avait directement averti l’aveugle, ne voulant en aucun cas faire ça à son plus vieil ami ( Lee ne se souvenait pas qu’ils aient eu une telle relation ) mais cela l’arrangeait, car en plus d’avoir des yeux et des oreilles au sein de l’académie, il avait aussi quelqu’un qui pouvait l’aider dans sa quête. Les deux mages se sont beaucoup rapprochés pendant cette période de recherche, et il a aussi été le premier à qui Lee a raconté son aventure dans les étoiles… En fait il y a peut-être bien une personne qui attendait le retour du mage.



« Lee, est ce que je t’ai déjà donné une fausse piste ? »

« Le sorcier de Richemont. »

« Oui celui-là, je te l’accorde, mais je ne me suis jamais trompé à propos d’un objet magique. »

« Le miroir ensorcellé il y a plus de 1000 an. »

«  Écoute-moi, je te jure que l’une de tes sphères est ici. Bon, je ne peux ni dire laquelle, ni te dire qui l’a, mais j’en suis sûr à cent pour cent. »

Les deux amis étaient à quelques mètre d’une… maison de courtisane. Lee caressait son bouc, pensif. Bien qu’absolument tout le monde ignore ce que renferment les sphères, pourquoi un artefact magique était ici au milieu des catins ?

« Futo, je t’ai déjà dit, je n’ai pas besoin d’une femme ou quoi que ce soit de féminin dans mon entourage. »

L’autre mage, exaspéré, mit son visage entre ses mains en soupirant beaucoup trop bruyamment. Il est vrai qu’il avait à plusieurs reprises tenté de faire rencontrer des femmes à Lee, que ce soit pour du long ou du court terme. Ce dernier pensait qu’après avoir passé de longues années entourées de robots, l’aveugle avait besoin qu’une femme s’occupe de son cœur… Et de son corps. Il marqua une pause dans la conversation, se gratta la tête en réfléchissant et soupira.

« Si j’ai tort, je te donne ma besace de magie spatiale. »

Bon, si Futo mettait quelque chose d’aussi précieux en jeux, c’est que sa source était fiable et qu’il avait sans doute raison. Mais pour être honnête, cela ne facilitait pas spécialement la situation.

« Et comment je m’y prends ? »

« Pas mon problème, je dois retourner à l’académie. Bon courage beau brun, essais de trouver l’objet avant de consommer ! » Futo s’enfonça dans la ruelle en ricanant.

D’un geste rapide, Lee donne un coup de pied dans un caillou qui se fracasse dans une cote du mage qui disparaissait dans la pénombre, ne laissant qu’un cri résonner au loin. C’est vrai qu’avec toutes ses histoires de sphère magique, Lee avait quelque peu délaissé son entraînement physique. Même s'il n’avait absolument rien perdu de sa musculature, il ne devait pas négliger cette force par prétexte qu’il avait trouvé un objet puissant. Il devait être capable de se protéger en toute circonstance.

Après avoir brièvement réfléchi, Lee se dirigea vers l’établissement. Son plan ? Il n’en avait pas, Lee n’était pas un très bon menteur et encore moins un manipulateur. Il avait toujours réussi à s’en sortir en faisant preuve de bonne foi, et il était plutôt bon en négociation. Il espérait que ça suffise. Le vagabond poussa la porte de l’établissement et se faufila à l’intérieur. Il renifla doucement, une douce odeur flottait dans l’air, enfin plutôt une douce odeur d’encens tentait de recouvrir les nombreux parfums, il en décelait moins d’une vingtaine qui était quotidiennement ici, le reste n’était pas assez prononcé pour que ce soit des résidents. Cela voulait dire qu’il avait tout au plus une vingtaine de personnes à interroger pour savoir qui avait l’objet de sa convoitise. Parmi les habitués, beaucoup de femmes, quelques races autres qu’humains, sans doute pour assouvir le fantasme de pas mal de personnes. Le lieu était étrangement calme pour le type d’établissement, il entendait au loin une harpe, jouant une magnifique mélodie qui se mêlait parfaitement aux murmures et rire qui résonnent dans la maison. Après s’être accommodé au lieu, Lee se dirigea vers ce qui semblait être le garde de la propriété, facile de le reconnaître, droit comme un piquet, malgré son air impassible, il était vif et vigilant, il n’avait pas lâché l’aveugle du regard depuis qu’il était rentré. La quarantaine, a sans doute servi dans l’armée au vu de sa musculature et de sa forme, des vêtements fait pour se protéger en cas de conflits avec une jolie dague pour se défendre, il devrait davantage concentrer son entrainement dans les muscles du dos. Lee sortis de ses pensées et inclina la tête devant l’homme en signe de bonjour et parla d’une voix chaleureuse, mais assurée.

« J’aimerais voir le maître des lieux, je suis ici pour affaire. »

La Clairière des Muses

Légion

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Re : Du temps à muser ? [Lee & La Clairière des Muses]

Réponse 1 dimanche 02 juin 2024, 22:52:46

Deux jeunes clientes, à peine âgées de la vingtaine, minaudèrent lorsqu'un homme passa non loin d'elles.

" Tu crois que c'est une Muse aussi ? "
" Tu rigoles ! C'est un garde. Même si...C'est dommage. Même s'il est âgé, il a l'air si bien bâti. "

L'homme quarantenaire soupira longuement, s'éloignant des demoiselles bavant sur sa personne. Duncan ne tenait pas compte de ce que les clients pouvaient dire par rapport à sa personne. Chargé de la protection et du maintien de l'ordre de la Clairière, son statut était encore plus mis en avant avec son allure imposante mais toujours soignée. Son air froid et sûr de lui ne le rendait pas commode mais il n'était pas là pour ça. Sa toilette était toujours sans défaut, non pas que pour refléter le sérieux de l'établissement, mais aussi, il ne s'agissait là que de son côté soigné. Même sa démarche n'était pas dû au hasard, presque militaire. D'ailleurs, beaucoup de clients, ainsi que certains employés du personnel de la Clairière, songeaient que l'homme aux tempes grisées était auparavant un soldat. C'était possible. Les seuls détenteurs de la vérité de son passé était Céleste Albame et Duncan lui-même. Il était des plus discrets sur son existence entière.

Vaquant à ses occupations, Monsieur Artgal déambulait calmement à travers les couloirs de la Clairière. Malgré ses bottines, il se déplaçait avec aisance et discrétion, seulement présent pour garantir qu'aucun client ou intrus ne puisse blesser les Muses, hommes comme femmes d'ailleurs, bien que certains pouvaient très bien se défendre seuls, tels que Simon ou Droekor, et même Soanta et Yema. Cela lui faisait un peu moins de travail. Disons plutôt qu'avec ce genre de gros bras parmi le personnel, Duncan pouvait se permettre de dormir un peu plus longtemps pour reprendre du service ensuite. Généralement, il partait dormir à l'aurore, sa ronde reprise par Le Sauvage ou Le Colosse. Les heures du matin jusqu'au midi en général, étaient les plus tranquilles, alors c'était son moment privilégié pour retrouver Morphée.

Manque de peau, la nuit dernière, un malotru avait tenté de s'introduire dans la chambre d'Orianne, voulant profiter de sa cécité pour la prendre par surprise et la violer. Heureusement, Duncan faisait sa ronde dans le jardin et avait attrapé l'intrus alors qu'il tentait de grimper jusqu'à la fenêtre de La Rêveuse. Il avait été envoyée à des gardes de Nexus qui le mirent en cellule pour la nuit au moins. La Muse s'était rendue dans la chambre de La Ténébreuse pour se sentir en sécurité, les Muses hommes étant occupés avec des clients.

Un nouveau soupir siffla entre les dents du garde, chatouillant sa moustache bien taillée. Excédé rien qu'à l'idée que cet inconnu revienne cette nuit, il s'agace. Se dirigeant vers l'entrée, il vient aider Shahina alors qu'elle accueille les consommateurs des services de la bâtisse. Il vient fouiller certains clients, vérifiant que ceux-ci déposent leurs armes, afin qu'elles soient consignées et qu'ils puissent aller et venir à l'intérieur du bâtiment sans avoir un Duncan qui leur court après pour irrespect du règlement.

Alors que L'Accueillante prit la poudre d'escampette le temps de soulager sa vessie, un homme vient à pousser les portes de la Clairière. Duncan le salua d'un hochement de tête, et de son ton froid.

" Bienvenue à la Clairière des Muses, monsieur. "

Sans ciller, le garde jaugea un instant cet homme des plus...incongrus pour l'établissement. Le détaillant de haut en bas, il lui répondit d'un ton mesuré.

" Qui dois-je annoncer ? "

Duncan attendit la réponse de cet homme, le laissant se présenter. Son nom ni son physique ne lui disait quelque chose. Par la suite, il lui expliqua que s'il avait des armes, il devait les y déposer pour qu'il puisse les mettre dans un coffre. L'Accueillante revint à l'entrée de la bâtisse, saluant l'homme aux yeux bandés, tout sourire.

" Je te laisse. Je vais accompagner ce messire auprès de Dame Albame. "

D'un nouveau hochement de tête, il salua Shahina puis invita Lee à le suivre. Monsieur Artgal prit le pas, évitant soigneusement les endroits où les autres Muses étaient occupées avec la clientèle. Le bâtiment qu'était la Clairière des Muses était tout bonnement somptueux. Ils rejoignirent les escaliers d'un carrelage clair, surplombé d'un tapis de couleur crème aux bordures dorés, cachés derrière de longs rideaux bleutés. Il s'agissait là d'une simple séparation entre les lieux communs et ceux plus privés, pour ceux qui souhaitaient avoir plus d'intimité avec leur Muse. Les couloirs étaient d'un clair pur, simplement teintés de couleurs par les meubles présents ici et là, ainsi que les portes menant aux chambres. Au fond d'un long couloir, dans l'un des embranchements en U du bâtiment, se tenait là une porte double, au bois clair superbement gravé.

Duncan toqua à la porte, n'ouvrant la porte qu'à la réponse de la maîtresse des lieux. Passant le premier, il s'inclina légèrement avant de disparaître derrière la porte.

" Attendez ici. "

Quelques minutes plus tard, la porte s'ouvrit de nouveau, révélant le quarantenaire. Celui-ci invita l'homme aux yeux bandés à rentrer dans la pièce, lui restant à l'entrée en cas de pépin. Le bureau était d'un grand contraste avec l'établissement. Jusqu'ici, tout était d'un clair étincelant, parfaitement propre, alors que cette pièce était colorée de sombres teintes, mais toujours dans une esthétique à couper le souffle. De l'autre côté de la pièce, un petit salon était là pour permettre une ambiance sérieuse et confortable pour les affaires. Derrière le fameux bureau, une femme magnifique est assise dans son fauteuil confortable. D'un sourire franc et charmeur, elle se présenta.

" Bonjour et bienvenue dans la Clairière des Muses. J'en suis la propriétaire, Dame Céleste Albame. Que puis-je pour vous ? "

D'un geste délicat ainsi que d'un murmure, elle l'invita à s'asseoir dans le fauteuil en face d'elle.

Lee Sin

E.S.P.er

Re : Du temps à muser ? [Lee & La Clairière des Muses]

Réponse 2 lundi 03 juin 2024, 15:15:02

La clairière des muses… Cet établissement n’était donc pas un simple bordel, sauf si le nom était trompeur. Toutefois, si le titre n’était pas trompeur, alors les personnes ici devaient venir avec des intentions bien différentes les unes des autres. Que ce soit pour la simple chaleur humaine, ou la complexe recherche de l’inspiration. Les rencontres ici pouvaient être des plus enrichissantes, là où le vagabond pensait qu’il ne trouverait que perversion et luxure, il n’était pas impossible de croiser des hommes ou des femmes des plus intéressants. Lee se caressa son bouc, pensif, à une époque, il aurait bien fait ses devoirs et aurait récolté un maximum d’informations avant de venir se présenter, il faut croire que vivre au milieu d’Android avait quelque peu ramolli sa perspicacité. Quoi qu’il en soit le moustachu attendait sa réponse. Bien que de façade impassible, le mage hésita quelques instants avant de répondre.

« Lee Sin, l’académie des mages m’envoie. »

Lee craignait qu’en se présentant en tant que simple vagabond à la recherche d’un artefact, il ne soit pas pris au sérieux. L’académie des mages avait une certaine figure d’autorité et de légitimité au sein de Noxus. C’est elle qui régulait la plupart des écoles de mages, le conseil était également composé de mages très respectés et qui avaient un certain pouvoir dans les sphères politique de la région. L’avantage de ce gentil mensonge, c’est qu’il suffisait que le nom de Lee Sin soit évoqué pour que les responsables des plus hautes fonctions de l’académie valide presque automatiquement la demande, alors que la plupart des mages ignorent son existence. Ordre du conseil lui-même.

Bien que ce soit sans doute une obligation de le demander, la tenue de l’aveugle laissé peu de possibilité quant à un possible port d’arme, quoi qu’une petite dague peut toujours se faufiler quelque part. Si le ton avait été moins sérieux, il aurait plaisanté en disant qu’il ne peut pas rentrer dans le coffre, mais l’homme n’avait ni l’air d’être un amateur d’humour, ni d’être du genre à essayer de détendre l’atmosphère. En revanche la femme qui vint les rejoindre, sans doute celle qui aurait dû l’accueillir, semblait bien plus détendue et avenante que le moustachu. Avant de suivre le gentil monsieur, Lee passa à côté de la femme, hochant la tête pour la saluer et lui sourit.

« Vous êtes ravissante. » Bien que ceci puisse sonner comme une plaisanterie au vu de… L’évidant morceau de tissu recouvrant ses yeux, l’intonation de sa voix était parfaitement sincère.

La bâtisse était plus grande qu’elle ne le laissait paraître, et si bien entretenu que des galas pour la haute société pourraient s’y tenir. D’ailleurs, l’homme était très professionnel, avec un naturel déconcertant, il arrivait à éviter les endroits déjà occupés. Lee entendait clairement chaque conversation à proximité, malgré les portes et les rideaux. À intervalle régulier et sans que les gens s’en aperçoivent vraiment, il claquait des doigts, cela lui permettait de distinguer énormément de choses, notamment l’architecture du lieu. Fenêtre, escalier, porte, porte dérobée, rien ne pouvait échapper à sa perception, mais aussi la décoration, tapis comme tableau, avec de l’entraînement, il pourrait même distinguer de quel bois sont fait les meubles. Malheureusement, on ne peut pas être expert en tout. Perdu dans ses pensées, le moustachu se stoppa devant un porte et y frappa.
 
« Prenez votre temps, je ne suis pas pressé. »

Alors que son guide disparu dans la pièce en le laissant derrière lui, Lee continua de découvrir le lieu. Ses doigts vinrent se déposer délicatement sur la porte, traçant les gravures doucement, comme s’il caressait la peau d’une femme. L’artisan avait fait un travail d’une étonnante qualité, il pouvait sentir tout le soin qu’avait pris cette personne pour apporter des détails à son œuvre. Lee recula d’un pas en entendant l’homme revenir vers la porte, il n’avait pas eu l’idée déplacée d’écouter la conversation qui c’était tenu en privé. Quand il invita Lee à rentrer, le mage lui adressa un sourire pour le remercier et se faufila dans le bureau. Une douce odeur d’encens flottait dans la pièce, ce qui détendit inconsciemment l’aveugle, il sentait que la pièce avait une atmosphère bien différente que le reste du bâtiment.

Lee s’inclina poliment devant la femme, et s’installa dans le fauteuil. Il en caressa le cuir du bout des doigts, et comme il aurait pu le devenir, il était d’une grande qualité.

« Merci de me recevoir. J’imagine que votre garde m’a présenté, mais je me permets de le refaire. Mon nom est Lee Sin. »

Encore une fois, l’homme se stoppa quelques secondes pour scruter son interlocutrice, ce qui pouvait parfois mettre mal à l’aise certaines personnes pour la simple et bonne raison que quelques-uns avaient l’impression de sentir sur eu un regard perçant à travers le tissue couvrant ses yeux. Si on ne prenait pas cette expression au sens littéral, ce n’était pas totalement faux. Bien que presque imperceptible, le dos de la femme avait souffert des nombreux voyages en roulotte dans des régions parfois escarpés. Ça et la peau métissée de la dame lui laissaient croire qu’elle devait venir d’une des tribus nomades du sud. Hormis ce détail, elle avait un corps en pleine santé et surtout des arguments qui devaient plaire à de nombreux hommes, surtout quand elle devait les envoûtes avec ses danses. Sans prendre trop de temps, il continua.

« Le conseil de l’académie des mages m’a chargé de retrouver quelques artefacts et je sais de source sûre que l’un d’eux est ici. »

En douceur, il agrippa une sacoche en laine qui pendouillait à sa ceinture, enlevant la corde qui la tenait fermé et la posa sur la table. Un magnifique sulfure rouge roula sur le bureau, au centre de celui-ci semblé crépiter des flammes orange vives. Le simple objet, sans aucune propriété magique pouvait déjà être vendu à un prix affolant. Lee s’installa plus confortablement dans le fauteuil, il prit un air sérieux mais détendu, son aura dégageant de l’assurance sa voix calme détonnant presque avec son physique brute. En fait, c’était presque difficile de croire qu’il était mage, ayant davantage la carrure d’un combattant.

« Tout ce que je sais, c’est qu’il doit ressembler à celui-ci, mais avec une autre couleur. Je vais être honnête, cet objet est particulièrement dangereux, autant pour l’utilisateur que pour son environnement. Là où il y a un peu de chance dans mon malheur, c’est que la personne qui le possède n’est sans doute pas au courant de son pouvoir, en effet l’entrave runique est tellement puissant que l’objet ne dégage aucun résidu magique. Mais… ceci le rend également indétectable. »

Lee avait déjà vérifié que l’objet n’était pas dans la pièce, du moins pas sur l’une des étagères. L’avantage, c’est que ce n’est pas le genre de chose qu’on laisse au fond d’un tiroir, on l’utiliserait plus pour de la décoration… Normalement… Et en partant du principe que le détenteur n’est pas au courant du potentiel qui sommeille dedans. L’aveugle caressa sa barbichette et soupira doucement.

« Vous imaginez bien que je ne vous demanderais pas de me remettre un objet d’une telle valeur sans compensation, quel qu’en soit la nature. D’ailleurs, j’espère qu’en aillant été honnête avec vous, vous comprendrez qu’il est important que je le récupère, et que vous n’essaierez pas de me doubler en allant la revendre à quelqu’un d’autre. Je préfère ne pas douter de vous, mais au cas où vous penseriez le faire, sachez qu’il n’existe qu’une poignée de personnes sur Terra capable de l’utiliser, ce qui réduit considérablement les acheteurs. »

Lee réfléchit quelques secondes, et même s’il ne bougea pas d’un iota en apparence, il avait envie de trépasser après avoir dit cela. Simplement parce qu’il venait d’avouer que la valeur de l’orbe valait peut-être 10 fois plus que ce qu’elle avait osé imaginer. Il claqua sa langue et marmonna de manière presque imperceptible.

« Imbécile. »

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Re : Du temps à muser ? [Lee & La Clairière des Muses]

Réponse 3 dimanche 23 juin 2024, 23:17:36

Duncan ferma la porte derrière lui, mais restant non loin du bureau, filant dans le couloir en vas et vient, à l'affût du moindre bruit suspect. Il ne connaissait pas l'individu et il faut dire que sa dégaine de clochard n'inspirait que la méfiance. Il était prêt à courir à travers l'étage et à bondir sur cet homme pour le maîtriser s'il était un danger pour la mère maquerelle.

Ce Lee Sin ne présentait pas forcément bien, mais c'était sa marque de fabrique. Son corps tout entier n'était que muscle, alors qu'il donnait l'impression d'être en haillons. L'homme était reconnu par ses pairs dans le milieu magique, et bien sûr que des échos étaient parvenus aux oreilles de Céleste. Il faudrait être un paria de Nexus pour ne pas connaître ce nom, ou alors être complètement étranger à la magie, chose que Céleste n'était pas.

" Votre réputation vous précède, messire Lee Sin. "

Son ton était toujours doux, comme une hôte accueillant sa clientèle., bien que son sourire restait énigmatique. La jeune trentenaire savait jouer de son charme pour hypnotiser les personnes avec qui elle conversait, sans se forcer, comme si elle avait toujours fait ça. Et ce n'était pas totalement faux.

Souriante face à l'aveugle, elle se sentit sondée, sentiment désagréable mais qui ne la fit pas ciller. Céleste Albame se posait mille et unes questions sur la venue d'un tel individu dans son établissement. Le laissant expliquer la raison de sa visite, la propriétaire arqua un sourcil, surprise d'une telle information. Son regard, aux allures de soleil brûlant du désert, se porta sur ce que l'individu sortir de sa sacoche. Il dévoila alors une sorte de sulfure rougeâtre, semblant brûler de l'intérieur.

Dame Albame observa le sulfure rouge avec un intérêt manifeste, ses doigts fins et délicats effleurant à peine la surface polie de l'objet. Le feu crépitant à l'intérieur semblait captiver son regard, comme si elle cherchait à percer ses mystères. La jeune femme l'analysa, toujours attentive aux paroles de l'homme. Elle leva ensuite les yeux vers Lee Sin, ses prunelles dorées et perçantes exprimant une curiosité mêlée de prudence. Il souhaitait en récupérer un autre sulfure presque à son identique, non sans compensation visiblement. Ses paroles la firent sourire davantage, déposant l'objet face à Lee, un léger rire s'échappant d'entre ses lèvres charnues.

" Vous me dites ne pas vouloir douter de moi, mais le puis-je envers vous ? Vous dites être envoyé par le conseil de l'académie, mais comment puis-je en être certaine ? Certes, vous n'êtes pas n'importe qui et votre nom fait écho à bien des affaires dans le domaine magique, mais qu'est-ce qui me prouve que vous n'agissez que pour le conseil et non pour vos propres intérêts ? "

Ses interrogations étaient légitimes, à n'en point douter. Elle se pencha légèrement en avant, les coudes sur son bureau, les doigts s'entrelaçant pour servir de coussin à son menton.

" Je ne vous connais pas, monsieur. Je ne peux vous faire confiance. Qui plus est, si un tel objet était entre ces murs, croyez-moi que j'en serais la première au courant. Sauf qu'il n'en est rien. Vos informateurs ont dû se tromper. L'erreur est humaine, après tout..."

Malgré son sourire toujours présent, le ton de sa voix était d'un sérieux infini. Céleste était une femme honnête, en aucun cas une menteuse. Si elle avait vraiment eu connaissance de la présence d'un telle chose et qu'elle était certaine de la sincérité et de la véracité de la demande de Lee Sin, elle lui aurait sûrement dit où trouver l'objet en question. Une contrepartie aurait été préférable aussi à ce moment-là.

" Permettez-moi de douter de l'honnêteté de votre requête. "

Le voyant marmonner, elle fronça les sourcils, suspicieuse.

" Encore plus si vous faites des messes basses. Je pourrais croire que vous êtes ici pour autre chose, et qui pourrait nous causer du tort. "


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