quand rien ne va plus ...
@Erika"Rien que ça? Vous voulez que je récupère un logiciel détenu par un groupe mafieux chinois qui a établit sa base dans une centrale nucléaire désaffectée? Et tout seul?""Oui"Le sourire du yakuza n'inspirait aucune confiance. L'homme était un puissant parmi les puissants et il n'avait à justifier ni ses ordres ni ses décisions. Ryo lui devait sa liberté. Le gangster japonais avait orienté la décision d'un magistrat lors d'un procès tumultueux qui aurait dû mettre fin à la carrière du policier corrompu.
"Et non seulement tu vas récupérer ce logiciel pour moi, mais tu vas également rappelé à ces chinois qu'ils ne sont pas les bienvenus sur l'archipel. Si ça peut te consoler, tu as carte blanche sur les moyens que je met à ta disposition."Cela voulait simplement dire qu'une bonne boucherie serait de mise. Depuis peu, les triades chinoises investissaient en douceur le territoire nippon pour s'y implanter durablement et ainsi mettre la main sur des secteurs clés comme le trafic de drogues et les jeux d'argent. Le groupe mafieux chinois qui s'implantait sur Seikusu avait pris comme quartier général la vieille centrale de Seikusu-Nord. Trop petite pour les besoins de la région, elle avait tout simplement fermée au profit d'un complexe gigantesque établit bien plus loin près de la côte. Cette centrale démantelée représentait quand même une structure enterrée profonde et labyrinthique.
"Les chinois n'ont récupéré que des murs. La centrale est vide de toutes technologies, tu n'auras aucune difficulté à t'y infiltrer. Tout au plus, quelques hommes de main tenteront de t'arrêter. Je comprends que tu sois inquiet mais tout va bien se passer."L'homme tira un cigare de la poche intérieure de son veston coûteux, signe que l'entretien était terminé. Maintenant, démerde toi Ryo. Le policier salua le boss et se retira.
Ca va bien se passer mon cul! Le vieux disposait d'une petite armée privée. S'il ne passait pas lui-même à l'attaque, c'est qu'il y avait quelque chose de louche. Maintenant, Ryo n'avait pas le choix. un refus aurait entraîné sa mort. Et puis bon, après tout, il savait utiliser une arme. Quelques hommes de main hein? Mes couilles, vieux con!
Le flic fut conduit par un second du yakuza à l'armurerie du clan. Il prit autant de choses qu'il pouvait en porter et empila le tout dans la benne d'un pick-up pourri qu'on lui donna.
2 jours après -- Zone industrielle Nord de Seikusu -- à 20 kilomètres des premiers faubourgs de la ville ...Le terrain se prêtait à l'infiltration. L'ancienne centrale était isolée dans une zone toute aussi abandonnée, entourée d'immeubles bas de bureaux eux aussi désaffectés. Il devait s'agir des anciens locaux administratifs de la société distributrice d'énergie. Ryo se trouvait dans un de ces bureaux, en retrait dans l'ombre, et observait la zone d'action à la jumelle depuis des heures. Hormis l'entrée d'un camion dans l'enceinte de la centrale, accueilli par deux types lourdement équipés, il n'y avait eu aucun mouvement. Les tours de la centrale étaient en ruine, les bâtiments, ouverts aux quatre vents et l'enceinte n'était plus marquée que par un vieux grillage rouillé. La mafia chinoise restait discrète, Ryo se doutait que dans les bâtiments, il trouverait plus d'activité. L'homme s'équipa. Sur sa tenue noire d'intervention, il passa un gilet tactique garni aussi ben de munitions, chargeurs et diverses grenades que d'outils utiles à une intrusion. Ses cuisses supportaient le poids de d'un .44 similaire au sien, d'une dague effilée et d'un Glock 17 en 9mm. Comme arme longue, il portait arrimé à son sac à dos un lourd SCAR à canon court et doté d'une aide au tir holographique. Et enfin, à la main, il conservait prêt à l'emploi un fusil à pompe d'intervention FABARM, compact, puissant et full-équipé en systèmes additifs. Ryo n'était pas un pro du combat de nuit aussi allait-il intervenir de jour. Il gardait néanmoins dans son sac des IR si cela s'avérait nécessaire. Il était temps d'y aller.
S'introduire dans le complexe fut simple, le grillage autour présentait de nombreuses brèches. Evoluer discrètement jusqu'au bâtiment principal, une très grosse structure où était entré le camion précédemment, aussi. Là, par une simple porte latérale en tôle, il put accéder à l'intérieur de l'édifice et ... rien n'alla plus.
Ce bâtiment servait plus d'entrepôt qu'autre chose, les murs intérieurs avaient été abattus et des conteneurs maritimes par dizaines étaient entassés en vrac. La hauteur sous plafond était haute et le lieu résonnait des dizaines de voix d'hommes qui y travaillaient. Et c'est précisément là qu'était l'entrée de l'ouvrage enterré.
Quelques hommes de main mon cul! La merde commença aussitôt quand l'un deux fit irruption devant lui. Le chinois portait une tenue paramilitaire grise, pas vraiment ressemblant à un type de gang. Il avait un fusil d'assaut dans le dos, et ouvrait sa braguette, prêt à se soulager dans un coin. Il n'exprima aucune surprise quand il fit face à Ryo et lâcha sa queue presque sortie pour saisir son arme. La détonation du FABARM fit trembler les tôles. Le chinois fut propulsé contre un amoncellement de fûts vide, les boyaux pulvérisés par la gerbe de plomb tirée à bout portant.
Putain!! Bande de bâtards!! Ryo fit un 360° pour sécuriser son périmètre immédiat. Dans cette configuration, le fusil à pompe lui serait favorable jusqu'à une distance de 25 mètres, plus loin, il faudrait autre chose. Les hurlements d'alerte et les ordres lancés en chinois fusaient. Les hommes des triades s'organisaient et s'orientaient vers lui. Le coup d'œil rapide qu'il jeta au coin d'un conteneur fut accueilli par un déluge de plomb.
Putain putain putain! D'instinct, il s'effaça brutalement en arrière et pressa la détente de son arme en se retournant face à un type qui apparaissait. La mâchoire de l'homme se vaporisa dans une pluie d'esquilles d'os et de sang et il s'effondra, le visage arraché. La boucherie avait commencé. Ryo avait toujours l'avantage de la surprise de la surprise, l'ennemi ne sachant pas par qui ils étaient attaqués. Deux morts, Ryo se dit qu'il serait le troisième. L'idée de filer lui traversa l'esprit mais s'il le faisait, la terre ne serait pas assez grande pour le cacher de la colère du yakuza. Le policier couru le long d'une paroi métallique et aperçut une échelle qu'il mit 2 secondes à gravir. Couché sur un conteneur, il prit la mesure de ce qui l'attendait. Des types armés couraient dans tous les sens. L'entrepôt abritait des stocks de marchandises que les chinois déchargeaient des caisses maritimes. Vers le fond du bâtiment, à l'opposé de sa position, les monte charges qui descendaient dans les entrailles de la centrale.
"Là-haut !!"Le cri l'arracha à son observation, il était décelé. Il se plaqua comme il put contre le métal froid et subit un déluge de feu. Les rafales claquaient assourdissantes. Ryo roula vers l'échelle et se laissa tomber du conteneur sur le côté. Il n'amortit rien et sa chute fut violente, douloureuse. Par réflexe, il balaya du feu de son arme ses alentours et se releva pour s'enfoncer dans une zone d'ombre. Recharge! Arme! Braque! Le doigt sur la détente, arme à l'épaule, il avance entre des rangées de matériel. A genoux! A travers des étagères, il cisaille les genoux d'un type qu'il distingue de l'autre côté, les chevrotines font des ravages à cette distance. L'homme s'effondre en hurlant, il lui fait sauter la caboche d'un deuxième coup. Un petit objet rond roule derrière lui. Bordel! Ryo bondit à travers les étagères, rampe dans le sang du mec qu'il vient de buter et se recroqueville dans un coin. L'explosion est assourdissante et le sonne. Il s'en sort indemne mais tarde à se remettre debout. Pourquoi les chinois ne profitent-ils pas de l'effet de la grenade pour venir le terminer. Ryo tousse dans un nuage de poussière, il voit mal. De plein fouet, un homme le heurte et ils s'effondrent l'un sur l'autre. Okay, là c'est déjà plus simple. Le policier est massif et puissant. Il retourne le mec, lui décroche une droite qui lui fracture le nez et lui brise le dents. L'autre hurle, puis hurle à la mort quand Ryo enfonce ses pouces dans ses orbites pour lui arracher les globes oculaires. Le chinois est pris de spasmes et vomit ses tripes, s'étouffant lui-même.
Quel boxon! Ryo se relève, il faut continuer. Les chinois tirent partout ... mais par sur lui? C'est quoi ce foutoir? Protégé à l'angle d'un mur, le flic aperçoit des corps détruits, mais pas par lui. Le yakuza joue double jeu? Il n'est pas seul sur le coup?