Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Tchou tchou, motherfucker ! [Kara D.]

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Jackson Drago

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    Ancien boxer semi-pro ayant perdu sa famille dans un accident de voiture, Jaxx est depuis devenu une épave qui ne cherche qu'à s'auto-détruire pour en finir. Le seul petit souci dans tout ça, c'est qu'il est immortel...

Tchou tchou, motherfucker ! [Kara D.]

mardi 02 mars 2021, 22:42:24

La nuit, tous les chats sont gris.
Les wagons de train aussi.

Il était plus de vingt-deux heures passées quand Jaxx traîna sa carcasse jusqu'à la gare. Bouteille de Jack Daniels bien entamée à la main, perfecto en cuir sur le dos et jean élimé sale moulant son agréable petit cul musclé, il allait d'un pas un poil chancelant. Encore une belle soirée de n'importe quoi pour Drago et probablement pas la dernière -c'était bien ça tout le malheur de sa situation. Comme pas mal de soirs, Jackson avait débuté par se coller une énorme caisse en espérant vaguement qu'un coma éthylique lui ferait du bien. Puis, devant l'échec de la manœuvre, l'ancien boxer était descendu de chez lui pour rallier le Foufoune's Club, un bar à tapins de bas étage situé à quelques pâtés de maison de l'appart' miteux qui était à présent son domaine. Quitte à boire, finalement, autant ne pas le faire seul.
Il avait payé sa tournée puis s'était carrément payé une pute dont il n'arrivait à se souvenir du visage. L'idée avait été de la tambouriner dans les chiottes crasseuses du Foufoune's, une culbute rapide et précise... mais Jaxx avait dégobillé sur le dos de la pauvre fille alors qu'elle se foutait à peine à genoux face à lui pour lui sortir la tige du pot, le cœur soulevé par les effluves un peu trop capiteuse du parfum bon marché dont elle s'était aspergée. Les physios l'avaient, suite à ça, expédié à l'extérieur manu-militari. Un rouler-bouler dans les poubelles, un échange d'insultes et l'affaire en était restée là, Jaxx gratifiant les gorilles d'un doigt d'honneur avant de réajuster sa veste pour aller errer sans but dans les rues qui s'ouvraient à lui.

Le Jack, il l'avait tapé à deux petits jeunes posés dans un skatepark. Les petits cons étaient partis faire des figures sur la rampe en laissant le museau de la bouteille pointer hors d'un sac à dos. Drago l'avait raflée avant de décamper et se l'était envoyée tout en déambulant sans destination à travers le quartier pourri. Un bout de la Toussaint, pour ce qu'il reconnaissait. Le bout avec la petite gare qui laissait passer les derniers métros de nuit, qui remontait les travailleurs tardifs vers le centre-ville. C'était en voyant les wagons filer que Jaxx avait réalisé qu'il n'avait encore jamais essayé de se foutre en l'air sous un train. Ah ! Ca ferait bien chier les derniers connards qui poireautaient à quai ! Même si il se ratait encore (ce qui était une quasi-certitude, mais on était après tout jamais sûr de rien), ça le ferait marrer de voir les bonnes gens pousser des cris d'orfraies quand il passerait sous les roues.
Son idée macabre en tête et un sourire d'imbécile visé sur le visage, Jaxx avait donc entreprit de faire le resquilleur pour passer les guichets avant de se retrouver sur le bord du quai.

Il n'y avait pas grand-monde, à cette heure là. Dommage. Une fille, deux ou trois gentils papas en costume-cravate débraillés et complètement écrasés par la fatigue de la journée. Drago manquerait finalement de spectateurs, mais est-ce qu'il en avait sérieusement quelque chose à foutre ?
Crachée par des haut-parleurs grésillant, la voix fluette de la dame d'annonce se fit entendre.

"Le prochain train est sans arrêt, veuillez vous écarter de la bordure du quai. Je répète..."

Par-fait.
Drago s'envoya une fameuse rasade, cassant d'un coup un bon quart de ce qui restait du whisky, puis s'avança tout au bord du terre-plein. Si loin en fait que ses pieds dépassaient à moitié de la bordure de ciment et se trouvaient en suspension au-dessus des rails qui déjà tremblaient de plus en plus à l'arrivée du train dont on voyait déjà la lumière au bout du virage qui s'amorçait avant la gare même. Vacillant comme il l'était, Jaxx ne laissait aux badauds aucun doute sur ce qu'il préparait. On s'agita un peu et quelques têtes cherchèrent du personnel ferroviaire dans l'espoir que quelqu'un interviendrait. Surtout ne pas se mouiller, après tout : il avait vraiment la gueule du mauvais garçon prêt à sortir un cran d'arrêt. Le boxeur déglingué ne l'aurait toutefois pas fait. C'était sa tentative de mort à LUI et personne n'avait intérêt à l'accompagner, nom de Dieu !

Et alors que la corne de brume du train hurlait son arrivée très prochaine, son passage à une vitesse infernale et sans arrêt à la station, Jackson s'avança encore un peu. Le calcul était parfait. Au moment où la locomotive passerait à son niveau, elle le percuterait de plein fouet.

Ca allait avoir une sacrée gueule, en tous cas.

Kara Desco

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    Kara est une jeune femme de bientôt trente ans, commerciale pour une grande entreprise, qui s'ennuie dans son job, et qui passe le plus clair de son temps à geeker sur le web et jouer en ligne sous le pseudo de Cassandre. Tantôt le parfait cliché de la working girl, tantôt la pantouflarde en legging qui mange de la glace dans son canapé ^^

Re : Tchou tchou, motherfucker ! [Kara D.]

Réponse 1 mardi 02 mars 2021, 23:45:51

- Desco, t’as pas envie d’une bière ?

Ichika, l’assistante de Phil Sugimoto son Directeur des Ventes, était passée déposer les parapheurs sur chaque bureau, comme elle le faisait tous les soirs avant de partir. Elles ne s’entendaient pas extrêmement bien : c’était une cafteuse. Tout le monde savait qu’elle balançait toutes les infos à Phil, même si c’était une source intéressante de potins. Déjeuner avec elle était sympa, toutefois, puisque c’était l’assurance d’apprendre quelques infos croustillantes sur les gens de la compta, ou pire, le plus palpitants, les mecs du service Pub.

« Tu bois d’la bière, toi ? » Avait-elle répliqué, moqueuse, avant de se souvenir qu’elle ne discutait pas avec ses collègues masculins des Ventes, des commerciaux assez balourds, à l’humour franc, et rectifia. « Euh, je veux dire, ouais. Ouais, carrément. Allons prendre une bière, ‘faut juste que je rentre pas trop tard… »

- Ah bon, t’as un rendez-vous après ?

C’était la question qu’elle entendait le plus au boulot. Ces gros cons des Ventes n’avaient que ça à la bouche, mais c’était généralement des tournures de phrases bien moins élégantes que ‘rendez-vous’… Kara ricana, hésitant à lui révéler qu’elle avait juste un stream de prévu avec des amis, mais se doutant qu’elle ne percuterait pas, haussa les épaules.

« Ah non, non non. Juste… »

Bon, ça suffirait. Elle ignorait encore pourquoi Ichika voulait sortir avec elle, mais c’était plus palpitant que rentrer manger une pizza réchauffée au micro-onde. Et ça lui changerait des pintes avec les mâles VRP dans des troquets miteux (parce que c’était là où les filles étaient les moins farouches, qu’ils disaient). Fermant soigneusement son ordinateur, récupérant son sac et sa veste de tailleur, assez repassée ce soir-là par miracle, Kara emboita le pas à la jeune Assistante, motivée d’un coup par la perspective de boire un verre ‘entre filles’. Bon, il fallait avouer qu’elle n’était pas habituée à ce type de convention sociale féminine, mais il y avait un début à tout !

Le métro les conduisit jusqu’à un bar, choisi par Ichika bien sûr, qui était loin d’être aussi lamentable que ceux choisis par Tetsu. Ah oui, cette soirée allait être cool ! A l’intérieur, de la musique un peu jazzy, des néons pas trop criards, une belle couleur framboise aux murs… Et les serveurs avaient l’air tous super souriants, attentifs, avec un petit tablier vraiment cute, tout blanc.

« Bah dis-donc, c’est salissant leur bordelllll… » Merde, t’es pas avec Tetsu et les gars, calme-toi. Ichika ricane, et elles s’installent.

- Bon, tu savais que Baku a couché avec la nouvelle de la Logistique, Emily ?

Ahhhh, parfait ! Au moment où les deux bières étaient déposées devant leur nez, l’Assistante s’était penchée en avant pour lui faire des confidences, sans attendre. Kara écoutait avec avidité, commentant en essayant d’être le moins vulgaire possible. Cet enfoiré de Baku était un queutard, c’était connu dans le Service des Ventes, mais peut-être par jusqu’au bureau de Phil, après tout ?

La soirée était passé vite, finalement, et Kara avait désormais du dossier sur pas mal de ses collègues. En échange, Ichika avait appris le passé supposé du fameux Baku, qu’elle ne pouvait pas encadrer, de toute façon… Vingt-deux heures. Quelques bières, et avec une petite gêne, la jeune femme se rend compte qu’elle a une meilleure descente que sa collègue, elle, elle titube.

« Bon, attends, j’vais te raccompagner chez toi. »

Ichika est bien plus ivre que prévu, et fort heureusement, Kara assure pas mal. Réussissant à extirper son adresse à l’Assistante hilare pour un rien, elle la ramène docilement jusqu’à chez elle, prenant soin d’éviter les rues moins éclairées, techniques de filles qui sortent le soir dans un monde parfait… Et étrangement, Ichika habite vraiment dans un quartier difficile. Elle n’en a pas l’air mais finalement, son appartement est en bordure de la Toussaint. L’angoisse… Il faut encore convaincre Ichika de lui donner ses clés, mais c’est tellement drôle de tenter de jongler avec… Elle perd un peu patience, ronge son frein, soupire… Puis enfin lui prend des mains un peu fermement, ouvre, constate qu’elle vit avec quatre chats dont les yeux luisent dans le noir, grosse angoisse.

« Hé salut les minets… » Balbutie Kara en allumant un spot, puis expédiant sa consœur dans son lit. Elle ne pousse évidemment pas le vice jusqu’à la déshabiller, ça, non, et ne s’attarde pas… Ichika ronfle sur sa couette. Ça suffira.

En sortant, claquant la porte derrière elle, un long soupir accompagne sa descente des marches du perron. La vache, quelle soirée… L’alcool qu’elle a ingurgité fait effet, mais pas suffisamment pour qu’elle se perde, et elle regagne une station de métro en suivant le trajet le plus court sur son smartphone… Il faut qu’elle se presse, d’ailleurs, la dernière rame va passer et si elle la loupe… Non, impossible, rentrer à pied est hors de question !
Pressant le pas, elle arrive un peu essoufflée sur le quai, s’éloigne savamment des deux mecs en costard-cravates par réflexe, et scrolle sur son téléphone pour patienter.

Sa vision périphérique est polluée alors par l’apparition d’un grand mec, cheveux longs et blouson en cuir. C’est plus fort qu’elle, Kara relève la tête avec curiosité, levant un sourcil devant ce Lorenzo Lamas qui a l’air de tituber. Oui, bon, la soirée a été dure pour tout le monde. Mais en s’apprêtant à reporter son attention sur l’article qu’elle lisait, quelque chose la dérange immédiatement.

« Euh… » Malgré l’annonce, ce mec s’avance, et pire, vu sa dégaine et son attitude, a tout l’air d’avoir des intentions funestes. Ah non hein ! Elle a un stream dans trente minutes, qu’il aille se flinguer ailleurs ! Son regard passe sur les autres personnes présentes, mais ils ont tous l’air d’ignorer la chose, et pourtant, elle est persuadée de les avoir vu regarder dans sa direction.

« Rah, putain ! » Peste Kara, grognon, avant de prendre la mesure de ce qui se trame. Au loin les lumières du métro approchent à vitesse grand V, et le Rebelle ne bouge pas d’un iota. La panique efface l’agacement en elle, elle s’approche vivement.

« Hé ! Hé, monsieur. » Sa voix est plus aigüe que d’habitude. « Monsieur, faut pas rester là. » Ce con avance davantage, à croire qu’il ne l’entend pas. Kara presse le pas, l’impact approche trop vite, lui tordant les tripes, et elle se jette alors sur l’inconnu suicidaire, le plaquant sur le côté n’importe comment. Ils roulent, elle s’écorche les genoux, troue ses collants et son front heurte le bitume alors qu’elle lâche un grondement douloureux suraigu.



Jackson Drago

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    Ancien boxer semi-pro ayant perdu sa famille dans un accident de voiture, Jaxx est depuis devenu une épave qui ne cherche qu'à s'auto-détruire pour en finir. Le seul petit souci dans tout ça, c'est qu'il est immortel...

Re : Tchou tchou, motherfucker ! [Kara D.]

Réponse 2 mercredi 03 mars 2021, 00:43:38

Il y eu bien un choc, mais pas vraiment celui auquel Jaxx s'attendait.

Gueule d'amour était prêt à sentir le métal crasseux de la locomotive lui concasser chaque os du corps au moment de l'impact, comme il s'attendait à voir ses entrailles éparpillées sur cent bons mètres le temps que le conducteur affolé ne serre à fond le frein après avoir vu la silhouette du suicidaire s'éclater sur sa machine comme un fruit bien trop  mûr. On retrouverait ses molaires à l'autre bout de la ville et son sang constellerait pour plusieurs l'acier de la loco, comme s'il n'avait été qu'un gros moustique débile sur la trajectoire d'un boulet de canon. Jackson n'attendait pas mieux que ce genre de frisson, cette seconde purement extatique qui précédait le moment où le corps tout entier rompait sous la violence brutale et absurde. Il en était intimement persuadé : il se taperait une trique instantanée et absolument dantesque à la seconde même où son intégrité physique se désagrégerait sur la carlingue de la machine ferroviaire.

L'impact fut, en fait, foutrement moelleux. Agréable, comparé à ce qu'il s'était préparé à ressentir. Sortie du néant qu'était le reste du monde qui n'entrait pas dans son champ visuel, une silhouette fine avait foncé sur Jaxx une foutue demie-seconde avant que sa belle ganache ne fusionne avec l'acier lancé à toute vapeur sur les rails. Son visage s'était engouffré non pas dans de la mécanique mais dans de la graisse mammaire et tout son corps avait décollé en suivant le mouvement. Enlacé à sa sauveuse par la force des choses, Drago avait tourneboulé cul par-dessus tête avec elle. Le macadam du trottoir de la gare d'abord, puis la force de leurs corps noué les avaient entraînés à rouler dans le bas-côté dénivellé qui bordait le quai. Gravier, terre, boue, herbe et finalement branches des buissons qui avait stoppé leurs tonneaux en bas de la petite côte. Voilà que Jaxx et l'inconnue étaient saufs. A califourchon sur lui, au niveau de sa ceinture abdominale, la working-girl surélevée avait sacrifié ses jolis seins pour épargner le visage de l'immortel. Il fut tenté d'en profiter en réalisant leur posture mais, s'il déposa une main sur son cul, ce fut pour le dégager d'un coup un peu sec.
Elle se retrouva à côté de Drago qui se redressait en grognant, écrasant quelques jurons entre ses dents serrées.

- 'tain, mais on t'a demandé de jouer les sauveuses ?

Quelle emmerdeuse, lui gâcher sa nouvelle forme de suicide ! Avait-on idée, dans cette société pourrie et individualiste à crever, de venir en aide à son prochain ? Sûrement une originale avec le complexe du héros, quelque chose du genre. Son regard dur s'arrêta sur l'inconnue le temps de la mater. Peuh ! Madame Tout-le-monde, en plus ! Une probable bobonne pantouflarde que son mec n'enfilait qu'une fois dans le mois. Et encore, les semaines fastes !
Ouais, bon. Inutile d'être un connard. Elle avait été plutôt héroïque dans son genre et maintenant qu'elle barbotait dans ses fringues déchirées, Jaxx commença à s'en vouloir de l'avoir envoyée chier. La mésaventure, aussi, l'avait sérieusement dégrisé. Cela l'aidait à être moins con et pour la jeune femme à qui il proposait sa main pour l'aider à se remettre debout, c'était une bonne chose.

- C'était couillu, n'empêche.

La lueur dans le regard porté à son interlocutrice était assez éloquent sur la sincérité des mots qu'il venait de lâcher. Oui, ça l'était réellement, couillu. Aucun autre connard n'avait daigné se bouger le cul et d'ailleurs, personne n'était seulement descendu voir si tout allait bien pour eux. Hors de question de rater le train qui repartait déjà, après avoir balancé le sifflement aigu qui annonçait la fermeture des portes.

- Bon, ben on a tous les deux raté notre train.

Sa propre connerie le fit sourire, puis rire de bon cœur. Jaxx se laissa aller quelques secondes puis, une fois plus tranquille, remercia pour de bon la salary-woman en lui étreignant l'épaule de sa grande main forte. Il regarda ensuite alentour, voyant mourir l'essentiel de l'éclairage de la gare. La dernière rame venant de partir, il n'était plus utile de tout alimenter. L'endroit prit une allure sinistre, un peu fantomatique. Parfait climat pour se raconter des histoires d'horreur en se tripotant dans les fourrés... Mais il y avait fort à parier que ce n'était pas une proposition à faire à sa drôle d'héroïne.

- Tu veux que je te raccompagne ? lâcha t'il en haussant les épaules. Ca craint ici la nuit, pour les jolies filles.

Qu'elles soient jolies ou pas, ça n'était pas un quartier où il faisait bon traîner pour les nanas, de toutes façons. Jaxx n'imaginait pas qu'elle répondrait par l'affirmative et la voyait plutôt se casser pour aller se foutre dans la lumière rassurante d'un réverbère jusqu'à ce qu'un chauffeur Uber vienne pour la récupérer. Elle prierait Dieu et tout le saint Frusquin de lui éviter les mauvaises rencontres jusqu'à ce que la bagnole ne la récupère et remercierait chaleureusement son sauveur à elle de la mener à bon port.

Jackson lui devait tout de même bien ça, de lui proposer de faire un peu de chemin avec elle. Même si elle ne risquait rien, cette inconnue un peu frêle venait tout de même de lui sauver la vie. Cela méritait, de sa part, un minimum de considération.
« Modifié: mercredi 03 mars 2021, 00:51:55 par Jackson Drago »

Kara Desco

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Re : Tchou tchou, motherfucker ! [Kara D.]

Réponse 3 mercredi 03 mars 2021, 10:25:55

L’opération était un succès, mais Kara n’avait absolument pas réfléchi en se jetant sur lui. C’était plutôt un réflexe de survie, un héroïsme qui ne lui était pas très familier d’habitude, même si cela pouvait juste se traduire par appeler les pompiers si besoin, avant de paniquer totalement, en cas d’incendie. Elle n’avait pas calculé non plus que sa poussée irait les faire gambader plus bas, et à vrai dire, lorsqu’elle se retrouva poussée sur le côté si aimablement par le Suicidaire, la jeune femme ne ressentit plus que les écorchures et les bleus. En portant une main à son crâne, la piqûre de l’éraflure sur sa tempe la fit couiner, et elle tenta du mieux qu’elle put retirer brin d’herbes et terre qui s’y collaient déjà, alors même qu’elle se faisait engueuler…

Il était sérieux là ?! Elle venait de lui sauver la vie, et il râlait ? Si elle n’avait pas eu à se concentrer sur les diverses douleurs, Kara aurait sans doute répliquer plus vivement mais…

« Hein ?! »

Elle était hébétée par ce qu’il venait de se passer et s’occupait principalement d’épousseter son chemisier qui, super, était tâché, s’inspecter les trous de son collant et les belles croûtes qu’elle aurait aux genoux plus tard, façon gamine de cinq ans… Tout ça pour ? Se faire grogner dessus, odeur de whisky en supplément. Merveilleux.

Quand il proposa sa main, et évidemment sans avoir le temps de réfléchir, Kara s’en saisit machinalement, s’en voulant immédiatement ensuite. Non, fallait lui cracher dedans ! Elle venait de se montrer super héroïque et son orgueil en avait pris un sacré coup. Pourtant, en se redressant avec une grimace en dépliant ses membres endoloris, Kara constata de nouveau l’ampleur des dégâts sur sa tenue et… Son regard se releva vers le Blouson Noir, observant la main qu’elle venait de lâcher puis son visage. A part l’herbe dégueu des abords de quais, il n’avait pas l’air blessé par leur chute. C’était déjà ça !

Pourtant, voici qu’il se montrait presque aimable, ce qui la fit plisser les yeux, d’un air louche. Pour finalement la faire sourire un peu. Rah, merde, elle s’insultait intérieurement, garda le silence, cependant, avant d’entendre les sonorités stridentes si connues de..

« Oh non ! »

Le dernier train. Non. « Merde, non non non ! » Gronda-t-elle, entendant à peine cette fameuse blague qu’il venait de lancer, et tournant immédiatement sa tête vers lui en le dévisageant, alors que l’homme était hilare. Oh, oui, très drôle, vraiment… Et bam, la poigne sur son épaule. Kara écarquilla les yeux, eut un mouvement de recul, bien qu’elle perçoive la volonté première du geste, mais, méfiante, resta interdite. On allait difficilement contre l’éducation, aussi ne peut-elle pas s’empêcher de hocher légèrement la tête, pour accepter ses remerciements.

Elle se rendit compte qu’elle se trouvait alors dans un coin vraiment peu éclairé, en compagnie d’un mec qui puait l’alcool et qui avait tenté de se suicider. Cela pouvait signifier que sa confiance en l’avenir était assez réduite, sans doute assez pour ne pas craindre la prison ou juste des baffes, en cas de viol. Son visage pâlit d’un coup, faisant un pas en arrière en ramassant son sac qu’elle serra fortement contre elle. Trouver des clés, vite, dans sa poche.

Et lorsqu’il lui propose de la raccompagner, c’est sûr, c’est un piège. En déglutissant, calant ses clés entre ses doigts comme elle le faisait toujours quand elle rentre tard chez elle, la jeune femme hausse les épaules, pour gagner du temps de réponse.

« Euh… Bah… mais. Enfin... J’habite pas loin hein. »

Gros mytho, mais elle sait aussi qu’en règle générale, le mensonge se lit mal sur son visage. Enfin, nous ne sommes pas en temps normal, et la trouille donne un tic à sa lèvre à cet instant précis. Pourquoi il a rajouté que ça craignait ici ? Enfin, si c’est vrai. Sans doute, même. Mais… C’était pour qu’elle pleure ? Un courant d’air sur son front la fit grimacer.

« Pis, j’fais pas de moto. »

Elle avait lancé ça comme ça, comme un argument supplémentaire pour lui affirmer qu’il ne pouvait sincèrement pas la raccompagner. C’est vrai, quoi, il avait un look de motard, elle le savait parce qu’elle avait cette fâcheuse tendance à apprécier ce type de personne, à trouver cette aura de bad boy assez attirante. Pourtant, celui-ci avait eu envie d’en finir avec sa belle gueule… Lentement, Kara changea d’attitude, à cette idée précise, avant de faire une petite moue plus douce, préoccupée.

« Mais… Si je pars, vous… tu vas pas re-faire une connerie, hein ? »



Jackson Drago

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Re : Tchou tchou, motherfucker ! [Kara D.]

Réponse 4 mercredi 03 mars 2021, 12:59:54

Mouais.
Si cette aimable conne habitait vraiment dans le quartier, ou pas loin, elle ne serait pas aussi flippée de se retrouver si proche de Gueule-d'amour. Drago était conscient de sa dégaine, de l'image qu'il renvoyait. Un peu surrané à sa façon, certes, le perfecto noir de motard n'en était toujours pas moins le symbole universel du bad boy par essence. Les cheveux gras de gomina, le cran d'arrêt dans une poche et le peigne dans l'autre... un indémodable que Jaxx tenait pour être une forme de virilité absolue. Le message qu'il renvoyait était clair : c'était un avertissement aux autres, aux prédateurs qui se croyaient plus gros que lui. Le balafré avait du punch et mauvais caractère. Tout ce qui faisait mouiller certaines petites minettes et flipper les autres, peu désireuses de se retrouver à portée de la sphère d'influence de ce genre de prédateur. Qui pouvait dire, après tout, s'il n'allait pas dérailler après vous avoir collé le plus sensuel des sourires ?

Pour autant, Jackson n'avait aucunement l'intention de porter préjudice à sa drôle d'héroïne. Son geste était dénué de sens, mais que pouvait-elle en savoir ? Elle avait cherché à lui sauver la peau, ne fut-ce seulement que par réflexe. C'était con. Mais honorable. Cela l'avait mis dans la merde cependant et le suicidaire estimait qu'il était normal de l'aider à s'en sortir. Aucune arrière-pensée particulière ne l'animait, simplement une forme de politesse ; "les singes sont plus forts ensemble". Et ces deux là étaient de curieux chimpanzés, dont un ne savait pas faire de la moto.

- Ah ouais ? Tu n'aurais qu'à t'accrocher à moi, tu sais, rétorqua t-il. C'est pas bien compliqué. Tu serres, tu fermes les yeux et hop ! T'es à ta porte en moins de temps qu'il n'en faut pour perdre ta culotte.

Son petit jeu avec les clefs n'avait pas échappé à Jaxx. Un vieux truc de bagarreur : serrer le poing autour d'un objet dur pour éviter que les phalanges ne s'enfoncent naturellement dans la main en frappant. Un bon coup avec un poing refermé autour d'un briquet, par exemple, c'était une chance supplémentaire d'étaler le gus d'en face pour le compte dès le premier coup. L'avantage des clefs, c'était que si elles étaient placées de façon à dépasser d'entre les doigts, ça ferait davantage de dégâts.
Cette fille avait assez de présence d'esprit pour penser à ça et Jaxx sentit la jauge de sympathie à son égard gagner deux petits points. Si bien qu'il ôta son blouson pour le lui tendre ; sa tenue à elle était en piteux état. Le cuir serait bien trop grand pour elle, mais ça n'avait aucun importance. Tant pis pour la légère odeur de sueur légère, d'après parfum musqué... Elle sentirait le mâle un temps, pour peu qu'elle accepte de foutre le perfecto sur ses petites épaules. Drago se retrouvait en t-shirt simple, dont l'étoffe soulignait agréablement le roulis de ses muscles dès qu'il bougeait. Ce qu'il fit en commençant à remonter jusqu'au quai, s'assurant que l'héroïne suivait le mouvement.

D'ailleurs, elle restait dans son rôle et s'inquiétait des projets suicidaires de Jaxx, qui esquissa un petit sourire amusé qui s'étira sur sa barbe naissante zébrée par les cicatrices qu'il portait à la gueule.

- Nan, répondit-il tranquillement. Tu m'as cassé mon groove pour ce soir. Et puis, hé, plus de train. Je verrai ça demain.

A force de tenter de se foutre en l'air comme si c'était devenu un lobby, Jackson en parlait un peu trop naturellement. Il faisait vaguement attention, la plupart du temps, pourtant ! Titiller la gentille conne du soir l'amusait, bien qu'il ne cherchait pas à se montrer cruel. D'ailleurs, la qualifier de conne, même si ce n'était qu'intérieur, ce n'était pas justifié. Arrivés au portail de la gare, Drago se retourna vers elle.

- Ecoute, ma belle. Si tu veux que je te raccompagne, il faut aller jusque chez moi pour que je sorte la bécane. Mais si tu préfères appeler un taxi et attendre ici, je peux aussi attendre avec toi. Je me foutrais sur le banc là-bas, si ça te rassure.

Fini de rire, se dit-il en désignant le banc à huit ou dix mètres d'eux, qui se trouvait éclairé par le réverbère à la lumière chiche sous lequel il était installé. Le suicidaire se doutait bien que sa compagne d'infortune devait plus où moins se sentir prise au piège et qu'il n'avait absolument rien qui puisse la rassurer. La proposition de l'amener jusqu'à chez elle ? Foutrement honnête. Il ne comptait pas se la faire une fois la porte passée (même si, bordel, ne pas s'être fait sucer par la pute du bar un peu plus tôt l'avait laissé sur une sacrée béquille), mais que pouvait-elle en savoir ?
La situation, du point de vue de la jeune femme, était probablement totalement moisie. Entre plusieurs maux, elle se devait de choisir le moindre sans aucune assurance d'accomplir le bon choix. Dans le quartier où ils zonaient tous les deux, c'était une erreur potentielle qui pourrait déboucher sur un sacré paquets de belles emmerdes bien fumantes.

Ayant veillé à se tenir à une distance raisonnable d'elle pour pouvoir discuter sans qu'elle n'aie trop l'impression qu'il cherche à l'envahir, Jaxx lui adressa un sourire poli qu'il espéra rassurant. Pas certain que ça touche au but, pourtant.

- C'est comme tu veux, finit-il par dire. Je t'en dois une, pas vrai ? Donc le moins que je puisse faire, c'est d'être sûr que tu gardes ta culotte jusqu'à chez toi.

Kara Desco

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Re : Tchou tchou, motherfucker ! [Kara D.]

Réponse 5 mercredi 03 mars 2021, 16:28:01

 Hein ? Culotte ? Quoi ? Kara avait été choquée par la formulation, mais à vrai dire, elle en aurait presque souri, si la crainte de rester près d’un loubard des bas-fonds ne lui avait pas enserré le ventre. Mais comme une caresse suit une gifle, il semble que son Rebelle Suicidaire ait l’intention d’avoir l’air aimable… Lorsqu’il lui tend son blouson, évidemment, Kara a un regard méfiant, en plissant les paupières, tournant légèrement le visage sur le côté. Ouais, c’est louche. Pourquoi cette graine de soudard voudrait se montrer plus sympathique avec elle ? Est-ce que c’était une sorte de test pour savoir jusqu’où elle pouvait se faire avoir ?

Comme souvent dans sa vie, lorsqu’il fallait faire un choix, où qu’elle se trouvait à un croisement entre deux voies diamétralement opposées, Kara prenait la mauvaise décision. Sa vie était remplie d’exemples tel que celui-ci, résumé en « prends ce blouson, regarde sa gueule d’ange super ténébreux là». C’était juste un cuir, pas de quoi s’affoler. Une seconde, en le réajustant sur ses épaules, ses narines prennent en pleine face les parfums divers qui y sont incrustés et son cerveau vrille. Cela dure un instant, à peine, mais elle se sait sensible aux odeurs. Du calme. La situation l’aide à reprendre pied… Et elle presse le pas pour le suivre, sans vraiment savoir pourquoi, mais en quelques foulées plus rapides, elle l’a rattrapé qui grimpe la petite bute jusqu’à la gare.

« Ah euh. »

Et rien, il faut réfléchir avant de parler, à ce qu’il paraît. Mais c’est peu évident quand on suit un mec avec une telle carrure, pour Kara. Fort heureusement, après avoir soufflé le chaud, le Rebelle semble daigner lui répondre au sujet de cette fameuse tentative de suicide ratée. A première vue, il répond par la négative, bien, elle aurait pu être rassurée, s’il n’avait pas continué à parler.

« Hein ? Quoi ? Demain ? »

Merde, il continue de marcher et elle s’était arrêtée sous le choc de cette absurde phrase. Comment ça, il verra cela demain ? Comment on pouvait avoir envie de se flinguer et se montrer si inconséquent ensuite ? C’était comme s’il ne prenait absolument pas son geste au sérieux. Est-ce qu’il se rendait compte au moins ? Peut-être qu’il était trop bourré ? Quelques pas un peu plus vifs et elle est enfin à sa hauteur, constatant évidement que la gare est fermée, qu’il n’y a évidemment plus de rame pour la ramener chez elle, la mettant encore une fois au pied du mur.

Et voici que Lorenzo Lamas enchaîne comme si de rien n’était, en lui expliquant les étapes nécessaires pour la raccompagner -ah, vous voyez qu’il a une moto, elle avait raison !- et même, étrangement, lui propose de patienter avec elle le temps qu’elle appelle un taxi. Encore une fois, gringalette dans ce blouson trop large, la jeune femme plisse ses petits yeux en amande. Se tournant légèrement pour constater la présence du banc cité en exemple, elle a tout de même un gros doute. Il a l’air vraiment courtois, là. Un mec bien aurait proposé pareil, mais avec de plus jolis mots, sans doute. Si c’était un piège, ou un test, Kara choisit alors, délibérément, de se jeter dedans. A pieds joints. Sa poigne relâche son trousseau de clé dans sa poche, lentement, pour pouvoir tenir sur ses épaules le cuir noir.

« J’veux pas paraître malpolie… Mais j’ai l’impression que t’as un peu bu. » Un peu ? Elle était sûre qu’elle était loin de la vérité. « J’suis pas certaine que ce soit très raisonnable que tu conduises dans cet état. »

Et là, elle était sérieuse, même si elle prenait des pincettes, sans doute par peur de l’agacer. Certaines personnes avaient l’alcool violent, même si après son petit numéro sur le quai, elle pouvait supposer que, lui, avait le vin triste… Assez triste pour avoir envie de se foutre en l’air. C’était étrange qu’il s’en remette si vite, si bien… Curieuse, intriguée, l’office-girl tentait de ne pas se préoccupée des odeurs du perfecto tout en parlant.

« T’as pas froid ? »

Son petit visage se pencha sur le côté, en l’observant. C’était une mauvaise idée, en soi, de se montrer trop inquisitrice, mais il était aussi très irréaliste d’espérer rester à côté d’un mec aussi bien foutu sans en profiter un peu. « Non parce que, je peux te rendre ton blouson, hein. »
Un léger subterfuge pour lui laisser le temps de réfléchir… Appeler un taxi, oui, excellente idée. Mais Kara se savait non loin de la banqueroute, son salaire n’était pas glorieux, son appartement un peu trop près du centre-ville pour être véritablement dans ses moyens, mais elle se débrouillait. Le problème des primes de vente et des commissions… Elle faisait de petits mois, en ce moment, Phil le lui repérait suffisamment. Elle venait d’enchaîner les quartiers de merde pour refiler sa camelote à des vieilles, et évidemment, moins elle vendait, moins on lui attribuait les zones les plus cossues. C’était une stratégie discutable, et elle avait bien essayé de se plaindre à son Directeur, mais il avait répliqué, en buvant cette infecte eau gazeuse, que c’était lui le Dirlo, et qu’il ne la payait pas pour réfléchir mais pour vendre des crèmes.

Son petit nez se fronça, gênée. C’était toujours un peu délicat, pour les gens normaux, de parler d’argent. De problème d’argent, surtout.

« Naaaan mais... Finalement… J’pense que je vais rentrer à pied. Franchement c’est… c’est pas loin hein. »

Autre mensonge. Elle se racla la gorge comme pour faire passer son mytho, en haussant les épaules, faussement très sûre d’elle. La perspective de traverser une partie de la ville en pleine nuit ne l’enchantait pas, mais quelque chose la retenait à lui demander de faire le chemin avec elle. Sans doute la crainte qu’il dise non, se moque d’elle… Kara leva légèrement le menton, ragaillardie par cette notion de ‘je t’en fois une’ sur laquelle elle avait un levier intéressant, mais évidemment, elle avait tiqué à l’évocation de sa culotte. Encore.

« Hein ? Culotte ? Encore ? T’as un sacré problème avec les sous-vêtements toi… » Merde, pas la meilleure façon de lui réclamer de la raccompagner à pied. Hé bien tant pis elle fronça les sourcils d’un air faussement intimidant, avant de faire une petite moue. « Mais euh. Si ça t’intéresse vraiment de t’en assurer, bah, on peut marcher jusqu’à chez moi. »

Elle réalisa seulement après que cela ressemblait à une invitation et rectifia immédiatement. « Mon quartier, ma rue. Jusqu’à ma rue. »
« Modifié: mercredi 03 mars 2021, 16:35:55 par Kara Desco »



Jackson Drago

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Re : Tchou tchou, motherfucker ! [Kara D.]

Réponse 6 mercredi 03 mars 2021, 17:12:51

- J’veux pas paraître malpolie… Mais j’ai l’impression que t’as un peu bu.
- Un peu ? Je suis plus imbibé de rhum qu'un baba, tu veux dire.


Pour le reste, elle avait raison. Sa tentative de suicide avortée l'avait fait dégriser, oui, mais de l'alcool continuait à circuler dans son sang. S'il s'était s'agit de prendre la route seul, cela n'aurait eu aucune espèce d'importance. En cas d'accident mortel, et bien... il ne mourrait pas. La moto, c'était moins sûr. Quant à la mignonne petite souris qui frémissait de méfiance face à lui, si elle montait en selle et qu'il les envoyait dans le décor, sa belle petite gueule et tout le reste irait probablement repeindre en rouge épais plusieurs dizaines de mètres d'une bande de bitume. Du sang sur les mains, Jackson en avait déjà bien trop à son goût.
La pensée le refroidit sérieusement et l'idée de jouer les chauffeurs motorisés le quitta pour de bon. Avec, aussi, un peu du degré alcoolique qui lui embrumait un peu l'esprit.

Ses yeux pâles s'étaient teintés d'un peu de nostalgie quand il les reporta sur elle. La salary-girl était là, à le fixer sous l'épaisseur rassurante d'un blouson de cuir noir qui embaumait sa sphère intime de toutes les informations olfactives associées à Jaxx. Son sillage odorant, mélange étrange mais accrocheur de virilité ferme et de loose ordinaire, la jeune femme pouvait s'en remplir les poumons. L'instant fut suspendu entre eux comme pour marquer l'image étrange de ces drôles de zigotos qui n'avaient pas la bonne méthode, l'un et l'autre, pour tisser un dialogue réellement satisfaisant. Deux neuneus qui se découvraient, au propre comme au figuré. Deux neuneus aux façons bancales qui, pourtant, les aidaient à faire avancer le petit scénario dans lequel ils s'étaient chacun bien involontairement embarqués.
Jaxx passa une main nonchalante dans sa tignasse mi-longue pour la repousser en arrière en dégageant son visage, puis adressa à la jeune femme un "non" de la tête. Il n'avait pas froid.

- Mieux vaut que tu le gardes, le temps qu'on est dans les parages. Ici moins t'en montre, mieux c'est.

Elle ne présentait rien d'aguicheur en soi, pourtant. Ses vêtements étaient ternes, ordinaires, fonctionnels. Les tarés de la bite n'en trouveraient pas moins un sujet de bandaison assez probant pour avoir envie de faire un sort à cette pauvre nana. Le perfecto lui donnait certes une drôle de touche, mais couvrait son allure. On pouvait oublier ses seins et il dissimulait son cul à moitié. Drôle d'armure, qui puait le mâle, le sexe tarifé, le parfum bon marché et les vieux relents d'alcool. Elle ne l'en protégerait pas moins des prédateurs qui ne manqueraient pas de guetter son passage.

Comme des ados incapables de se proposer d'aller faire un tour ensemble, les deux chimpanzés attendaient que l'un fasse un mouvement pour pouvoir rebondir dessus. Elle daigna accomplir le premier pas en se servant des propos de Drago comme tremplin. Ce fut, étrangement, une culotte qui lui servit comme prise d'élan. Jaxx n'était pas dupe de son petit jeu, bien qu'il ne lui fit pas l'affront de lui signifier qu'il avait compris depuis un moment ce qu'elle attendait de lui. Le boxer joua la même partie verbale que la salariée, faisant fleurir un petit sourire malicieux sur le fil de ses lèvres.

- Je t'accompagne jusqu'à ce que tu me dises de me casser. Les filles de ton âge qui portent des culottes se font rares, je ne voudrai pas qu'un enfoiré te tire la tienne. C'est que c'est un véritable trésor, à ce niveau là !

Et quoi ? A aucun moment elle n'avait seulement nié en porter une ! Pas que Jackson en avait quelque chose à carrer, du reste. Cela n'était néanmoins pas sans l'amuser que d'imaginer cette drôle de bringue le cul emmitouflé dans une innocente culotte de coton plutôt que souligné par un string aguicheur.
Un rire taquin, gentiment moqueur. Jaxx adressa à la fille un mouvement de tête pour désigner la rue qui se déroulait juste à côté d'eau, comme s'il s'était s'agit d'une rivière de macadam dont il suffisait de remonter le cours pour retrouver son chemin. Le duo se mit en branle, d'abord sans rien dire, jusqu'à ce que Jackson ne casse le silence. Il avait dans l'idée que le chemin serait un peu plus long que ce qu'elle cherchait à faire croire et ne s'imaginait pas parcourir la ville sans échanger quelques mots avec celle qu'il escortait.

- Dans quoi tu bosses, pour avoir des horaires aussi merdiques ? Surtout dans ce trou à rats qu'est ce quartier... Je sais pas moi, demande à ton mec de se bouger le cul pour venir te chercher ?

En journée, ce n'était pas bien plus glorieux, oui. Tout de même un poil moins risqué, ce qui paraissait à Drago être un poil plus convenable quand on se trouvait être pourvue d'une poitrine et d'un vagin.
Les mains dans les poches, il marchait à côté de sa sauveuse. La regardant au fil de ses mots, il n'en restait pas moins attentif à leur environnement et ce, surtout lorsqu'ils passaient à côté de ruelle ou de grandes bennes à ordures. Les coins glauques qu'affectionnaient toutes sortes de cafards urbains, en somme.

- Au fait, fit-il distraitement. Moi, c'est Jaxx. Enfin, Jackson.

Les présentations avaient tardé à se faire ! Aucun protocole de politesse ne s'était appliqué lors de leur drôle de rencontre. Tous deux ne pouvaient pas non plus passer leur temps à se désigner par des "tu' ou des "toi", pas vrai ? Cela aiderait, estimait également le balafré, à créer une atmosphère un peu plus détendue entre eux. Une fois qu'elle aurait daigné se nommer à son tour, on pourrait raisonnablement penser que la fille accomplissait un pas tacite pour accepter réellement la proximité du loubard qui cheminait à côté d'elle.
Jaxx n'en espérait pas plus que ça.
Un peu de chaleur humaine, même à feu très doux, ça ne serait pas sans lui faire du bien.

Kara Desco

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Re : Tchou tchou, motherfucker ! [Kara D.]

Réponse 7 mercredi 03 mars 2021, 17:49:47

« Fille de mon âge ? » C’était une attaque ? Une insulte ? Comment interpréter ? Kara cilla, paranoïaque dès qu’il s’agissait de son âge, sentant son sang s’échauffer à cette idée. Non mais, à quel moment c’était opportun de souligner son âge ? Est-ce qu’elle avait l’air jeune ? Ah, est-ce que c’était positif ? Ou au contraire, un reproche ? Et quel rapport avec sa culotte ? Oui, c’était tout de même beaucoup plus confortable que les strings, merci bien. En général, ceux qui faisaient la remarque avaient des sous-vêtements de merde, de toute façon. La jeune femme allait grogner, un peu bougon, quand elle réalisa qu’il venait surtout d’accepter de la raccompagner.

Ainsi donc, il venait de garantir qu’il s’arrêterait lorsqu’elle le lui demanderait. Ça ressemblait peu, dans son esprit, à ce qu’un pilier de comptoir comme lui aurait pu répondre… C’était tout à la fois rassurant, et perturbant. Perturbant, car Kara se demandait sincèrement quels types d’ennuis un tel mec, grand, bien gaulé, belle gueule, fort charisme, bonne tchatche, pouvait avoir pour avoir comme seule envie un soir, ivre, de se jeter sous un train. Elle imaginait déjà toutes sortes de scénarios, digne d’Hollywood, qui faisaient intervenir la mafia, des affaires louches, de la drogue, des putes, des motos…

Peut-être que c’était un petit truand, la journée il est mécanicien dans un garage qui passait du grunge, et la nuit, il vole des sacs à main de vieille dans les quartiers plus huppés ? Peut-être qu’il fait partie d’un gang de bikers !

« Ah mais non, je sors pas du bureau, là. » Elle ne peut s’empêcher un petit ricanement. « Je travaille en centre-ville, je suis euh… commerciale. Mais j’ai raccompagné une collègue chez elle, elle était beaucoup trop pompette pour que je la laisse toute seule dans ce quartier de merd… euh, dans ce quartier défavorisé. »

S’il n’habitait pas loin, autant éviter de l’insulter, ou de railler son univers. Et d’autant plus s’il était membre d’une pègre, assassin ténébreux, peut-être proxénète ! Son cerveau travaillait à cent à l’heure, alors qu’elle marchait à ses côtés, se détendant étrangement malgré ses réflexions angoissantes. Il dégageait une aura particulière, et personne ne pouvait nier à quel point il y avait une sorte de magnétisme dans sa dégaine, sa démarche chaloupée de ceux qui se fichent de tout, comme si rien n’avait d’importance. A côté de lui, les petits pas de la jeune femme, les cheveux mal coupés parce qu’elle préférait le faire elle-même plutôt qu’aller chez un professionnel qui causait trop et lui foutait des produits à la con sur le crâne, Kara avait l’air d’une naine insignifiante. Un lion sur le retour, qui marche à côté d’une petite mangouste stressée.

« J’étais sortie boire un verre. » Souligne-t-elle, pour meubler autant que parce qu’elle se sent un peu plus à l’aise à mesure que le temps passe. D’autant que le Suicidaire semble vouloir lui aussi combler le silence et éviter de marcher plusieurs kilomètres avec pour seul accompagnement, les bruits nocturnes de la ville. Jaxx… c’est bizarre comme nom, elle en sourit, et cela fait plisser ses yeux en amande. Jackson aussi, d’ailleurs, elle s’attendait à ce qu’il s’appelle… Tony, peut-être. Un prénom italien, comme les Parrains.

« Je m’appelle Kara. »

C’est beaucoup plus rassurant de connaître son prénom, et étrangement, elle ne pense pas qu’il lui mente. Le blouson, le côté très solennel avec lequel il insiste pour payer cette sorte de dette qu’il a envers elle, quelques attentions touchantes, comme ces regards aux aguets qu’elle capte de temps en temps… Le Rebelle a l’air de ne pas avoir un mauvais fond. Pas du tout, même. Non non non, Kara, doucement. Il convient de garder la tête sur les épaules.

Un raclement de gorge se fait alors entendre.
« Et euh… J’ai pas vraiment de mec, tu vois. » Gênant. Elle déteste en arriver à avouer qu’elle vit sans personne, surtout lorsque c’est un homme qui lui demande ce type de renseignement… Oui, parfois, elle ment là-dessus, dans les bars surtout, pour qu’on la laisse tranquille, mais foncièrement, Kara estime qu’avoir quelqu’un dans sa vie ne devrait pas inciter les gros lourds à se détourner d’elle -même si elle est vraiment contente que cela marche presqu’à chaque fois- comme une vieille possession idiote. Elle est bien assez indépendante pour se débrouiller toute seule, de toute façon !

« Pis, imagine, il serait venu, il voudrait te casser la gueule, là. » Son rire détend l’atmosphère autour d’eux, même si en terme de discrétion lorsqu’ils passent des ruelles moins fréquentables, on a vu mieux.



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Re : Tchou tchou, motherfucker ! [Kara D.]

Réponse 8 mercredi 03 mars 2021, 18:55:13

C'était donc un premier "sauvetage" qui avait entraîné, de fil en aiguille, celui qu'elle avait prodigué à Gueule-d'amour. A croire que ce comportement, chez elle, était une façon de vivre. Jackson ne se retrouvait pas vraiment dans cette façon de faire, sans parvenir toutefois à la dénigrer. Des gens serviables jusqu'à la bêtise (ou pétri d'une naïveté touchante complètement archaïque, selon l'homme, pour les temps modernes actuels) rendaient le monde un peu meilleur. Mine de rien, cela se vérifiait : Jaxx se rendait compte que la présence incongrue de cette étrangère avait chassé pour ce soir l'essentiel de ses idées noires.
La compagnie d'autrui lui manquait, depuis l'accident. Ses proches restants lui avaient tourné le dos, ses amis également. La chaleur féminine qui occupait de temps à autres son pieu était celle d'une pute quelconque qu'il n'avait aucun mal à ramasser au pied même de son petit immeuble miteux. Une chatte anonyme, dont il ne retirait aucun réel plaisir. Ni même un semblant de compagnie. Cette fille là, qui marchait à côté de lui avec son cuir sur le dos lui avait procuré plus de satisfaction en ne faisant strictement rien d'autre qu'exister à proximité de lui. Possédait-elle une forme de super-pouvoir social, ou Jackson était-il encore plus seul qu'il ne se le figurait jusque là ?
La réponse lui semblait en fait évidente. Il la chassa rapidement de ses pensées, n'ayant aucune envie pour le moment de gamberger de façon stérile sur son sort.

- Tu peux dire de la merde que c'est un trésor, ça n'en reste pas moins de la merde. Un haussement d'épaules. Ce quartier c'est le tiers-monde. C'est pourri, le moindre coin de rue pue la pisse et si tu éternues dans une des pièces de n'importe laquelle de ces baraques, tu fait se décoller un morceau de mur.

Inutile qu'elle prenne des gants. Jackson n'en prenait pas le moindre. La Toussaint était un trou à rats et la zone qu'ils traversaient à la lueur blafarde des rares réverbères encore fonctionnels était la pire de toutes. Aucun d'eux ne faisait plus de dix mètres sans shooter dans une canette ou un détritus quelconque. Les poubelles qu'ils dépassaient dégueulaient, puaient violemment. Les formes qui se déplaçaient ça et là semblaient toutes prêtes à leur fondre dessus comme une nuée de corbeaux sur un cadavre farci de vers. Pour dissuader les mauvaises idées qu'il sentait germer dans les rares regards qui se déposaient sur eux, Jaxx serra un peu plus le côté de Kara et poussa la chose jusqu'à lui entourer un instant les épaules d'un geste protecteur. C'était moins pour la rassurer elle que pour confirmer que cette fille là était "à lui".
Son passé de boxer semi-pro avait conféré à Jackson une petite notoriété dans le quartier. Ca, et quelques soi-disant gros durs à qui il avait fait voler quelques chicots sur le pavé. Normalement, ils seraient tranquilles un moment.

Son bras glissa d'elle pour lui rendre sa tranquillité et l'intégrité de sa sphère privée dès lors qu'il gagnèrent les premiers pâtés de maison délimitant une zone un peu plus résidentielle et mieux éclairées.

- C'est pas une tare de pas avoir de bonhomme, souligna t-il en remarquant que le sujet semblait la gêner. Tu vis comme tu veux. Et t'as la paix, pas de compte à rendre. Bon, j'imagine que ça doit être chiant pour toi dès qu'il faut porter un truc lourd, avec tes bras épais comme des pattes de poulet.

Nouvelle  taquinerie, d'un ton quasiment complice cette fois. Il se sentait à l'aise, la sentait assez réceptive à sa présence. Aucun ne se considérait comme l'ami de l'autre pourtant la discussion devenait assez détendue pour procurer un certain plaisir dans l'échange. C'était, à tout le moins, le cas pour Jaxx qui parti d'un bel éclat de rire sincère à la pique amusée que Kara décrocha à son attention. Sa voix, grave et suave, la gaité lui donnait un petit charme supplémentaire.

- Je l'aurai laissé faire en guise d'excuse, t'sais ? Quoiqu'une bonne petite baston, ça ne m'aurait pas fait de mal non plus. Ca aurait eu un peu l'air de la lutte des deux mâles pour la domination de la femelle. Il réfléchit. Y'a un côté grave sexe à voir ça comme ça, non ?

Aucun appel du pied, aucun sous-entendu. Lui-même s'en étonna après coup. Jackson n'avait pas plus cherché à tendre une perche qu'à prendre la température, ni même à faire comprendre à Kara que, bordel, il avait une féroce envie de baiser. Ce n'était qu'un échange presque quelconque, que l'évocation dans la situation dans laquelle ils se trouvaient rendait étrangement douteux. Un peu pervers. Le genre de petite épice sensuel à saupoudrer pour enflammer les sens à petit feu, mais appelait moins aux corps qu'à l'imagination.

- J'étais boxer, avant. C'était sorti seul, parce que ça avait un lien indirect avec la discussion précédente. Il continua. J'ai arrêté pour... enfin, j'ai arrêté. Depuis, je vis dans cette zone. Le seul truc qui soit bien, c'est que les putes ne sont pas bien chères. M'enfin elles sont aussi à l'image de l'état du coin, alors...

Depuis l'accident et son emménagement, Jackson se contentait de zoner. La vente de l'essentiel de ses biens lui assurait un petit train de vie sans fantaisie pour au moins deux ans encore. A l'origine, le mâle avait prévu de crever bien avant de voir ses finances complètement tondues. Et puis, quand il avait constaté que la mort ne voulait pas de lui, il n'avait plus su quoi faire. Ses tentatives de suicide étaient devenues la seule distraction qui arrivaient à le tirer un peu de l'état de mort-vivant dans lequel il se complaisait.
Kara avait tout du petit rayon de soleil inattendu au cœur d'une averse sans fin.
Ce qui ne devrait durer que jusqu'aux premiers abords de son quartier.

- Si jamais un de ces soirs tu rates encore ton train, on aura qu'à aller boire un verre. Merde, est-ce qu'il l'invitait ? Il tenta de désamorcer le côté solennel. Si le mec que tu te seras trouvé d'ici là n'est pas trop menaçant, hein. Je ne voudrai pas me faire emplâtrer la gueule pour une fille qui ne porte QUE des culottes ! Avec des petits oursons dessus en plus, je suis sûr.

Merde, après tout. Lui lancer une perche, cette fois volontaire, ça n'avait rien de méchant. Ils ne faisaient que s'échanger quelques mots, n'est-ce pas ? Cette balade ne prêterait à aucune conséquence et sûrement l'auraient-ils oublié tous les deux dans une paire de jours. En essayant de se convaincre de cela, Jaxx réalisait que la perspective le faisait chier. Il n'ajouta rien, ne sachant pas trop s'il espérait que Kara réponde par l'affirmative ou, au contraire, ne l'envoie chier poliment.
Sûrement serait-il rapidement fixé.

Kara Desco

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Re : Tchou tchou, motherfucker ! [Kara D.]

Réponse 9 mercredi 03 mars 2021, 19:58:18

La description de son quartier était, assurée, sévère, mais juste. Kara ne s’était pas risquée à le contredire, ou à confirmer ses dires, en réalité, elle n’avait de ce quartier que des apriori, négatifs en plus, alors autant laisser seul juge celui qui y créchait. A vrai dire, c’est moins la qualification des lieux que ce bras qui passe sur son épaule qui focalise toutes ses pensées. Une sorte de petite cloche sonne le tocsin dans sa caboche, lui faisant écarquiller un peu les yeux, mais n’osant absolument pas faire une remarque là-dessus. Si, lui, n’en mentionne pas l’existence, Kara se dit que ça doit être anodin… Ou alors un très mauvais plan drague ? Et pourtant, rien dans l’attitude de Jaxx ne laisse penser qu’il a l’air intéressé. Ne pigeant pas particulièrement la stratégie là-dessous, elle enfonce légèrement sa tête dans ses épaules, comme pour se faire encore plus petite.

Bon, d’accord, il y a un côté assez sympa de l’avoir un peu plus près, ce bras musclé, de plus près, a l’air vraiment fort… Elle tourne juste les yeux à peine, pour confirmer ses pensées. Ah oui. Oui, ça semble bien musclé. Elle déglutit, continuant de marcher, et, merci mon dieu, il la relâche, et il change de sujet.

« Ouais, mais… » Mais quoi ? Il a beau rôle de dire qu’on peut très bien vivre sans homme, lui n’a aucun souci pour ouvrir les bocaux de cornichons… Elle éclate de rire à sa petite pique, en se penchant légèrement en avant. Ah, voilà, on y est ! « Ah ah, super drôle, je sais même pas si c’est une blague sexiste ou juste nulle. Ou les deux… » Son visage de petite souris se tourne un peu, ses yeux se plissent avec un air de remontrance, mais elle est hilare et pire, son regard pétille de malice. Après un instant où elle ricane, tentée de lui tendre son majeur comme elle l’aurait fait avec un de ses collègues, puisqu’ils passaient leur temps à se foutre d’elle, Kara lui tire simplement la langue de manière vraiment très mâture.

C’est assez étrange, mais depuis qu’ils marchent ensemble, le courant passe beaucoup mieux. Elle se sent à l’aise, en plus bien sûr d’avoir l’impression d’être en sécurité. Pas très dur, quand on ne se balade pas toute seule, en tailleur et talons, en pleine nuit… Mais, et même si elle ne connaît finalement rien de ce Jaxx, Kara estime qu’elle a très bien fait de ne pas le laisser sauter sur les rails. Un sujet qui lui tord l’estomac, d’ailleurs, à chaque fois qu’elle y pense, mais n’ose absolument pas aborder le sujet… Le voir rire donnait à son visage un éclat particulier, et même si elle ne pouvait nier l’avoir trouvé séduisant lorsqu’il tirait la gueule, au moment où il avait souri, Jackson s’était métamorphosé aux yeux de la jeune femme.

Il fanfaronne alors, expliquant qu’il aurait sans doute laissé son éventuel petit ami se battre avec lui, en compensation. Compensation de quoi ? C’était tellement macho comme réplique, elle leva les yeux au ciel en gloussant un peu, puisqu’évidemment, l’image évoquée à la fin de sa phrase lui avait amené immédiatement une rêverie sympa. A son tour de l’accompagner en riant, même si quelque chose désapprouvait, en elle, ce machisme idiot.

« Grave ! Mater deux coqs tout gonflé de testostérone sans avoir le choix, attendre de savoir lequel gagne le concours de biscotos, franchement… Qui n’en rêve pas ? »

En réalité, au-delà de l’image animale loin du féminisme qu’elle arborait, Kara trouvait cependant cette scène fantasmée assez attirante. Dans l’imaginaire des petites filles, les chevaliers se battent pour la princesse… Et même à l’âge adulte, il était difficile de se défaire de cet idéal viril… Enfin, dans le cas de Kara, sans doute aurait-elle était bien plus attendrie par le perdant que le gagnant du duel ! M’enfin, pas de fiancé pour réparer son honneur et protéger sa vertu, juste un loubard aux cheveux longs qui sentait le Jack Daniels, jusqu’à chez elle. On avait vu meilleur début de film, mais… Bah on avait ce qu’on pouvait.

Un léger silence retombant après leurs éclats hilares, le son de leurs pas résonne autour d’eux, alors qu’enfin ils ont l’air de quitter le quartier le plus craignos de la ville, non sans soulagement. On le voit aux déchets qui jonchent moins le trottoir, aux espaces verts un tout petit plus présents, aux tag moins évocateurs sur les murs…

La révélation, surtout le ton que Jackson emploie, la terrasse un peu. Ca sonne comme très personnel, d’un coup, une confidence qu’elle n’est pas sûre d’être digne d’accueillir. Baissant les yeux, un peu mal à l’aise de ce que sous-entend ses silences entre les mots, ou lorsqu’il bute sur certains autres, la jeune femme ponctue d’un très léger « oh » étouffé, et sincèrement touchée par cet aveu. Mais il balaye tout ça en parlant de prostituées, la faisant légèrement tiquer. Oui, ma fille, tu croyais quoi ? C’est un mec à putes, ça crève les yeux. Kara pince les lèvres et hoche la tête, lentement, un peu penaude même. Elle sait qu’elle devrait répondre, dire quelque chose, n’importe quoi… Et tout ce qui lui vient, c’est le sarcasme, son arme secrète pour éviter les sujets sensibles.

« Ah bah, dans ce cas, t’aurais aligné fastoche mon mec imaginaire, alors… »

Mais immédiatement, elle regrette d’être aussi nulle. Il attendait peut-être un peu d’empathie ? Se raclant la gorge en continuant de marcher, la proposition qui suit la force, cependant, à s’immobiliser d’un coup.

Un quoi ? Un rencard ? Vraiment ?

Elle regarde son dos, sa dégaine avec les mains dans les poches, nonchalant. Il vient vraiment de lui proposer d’aller boire un verre, tous les deux ? C’est un genre de date ? Ou pas ? Est-ce qu’il est sérieux ?

For heureusement, il continue de parler et à son ton plus enjoué, Kara se déride un peu, plus choquée qu’autre chose à cette proposition incongrue, et plutôt inespérée, en fait. Un petit sourire nait sur ses lèvres, son visage prenant alors une expression taquine, pour accompagner ses mots.

« Des lapins. » Gronde-elle.
« C’est des lapins, pas des oursons. Et y a des types qui adorent ça, je te signale. Pleins. T’imagine même pas. Mais c'est sûr que tu dois pas en voir beaucoup sur ces nanas que tu fréquentes... »

Pour noyer le poisson, elle fronce le nez et fait une petite moue comme pour lui tirer à nouveau la langue, de défi. A vrai dire, quand elle a rencard, elle fait un effort, monsieur je-sais-tout, mais son petit égo en a pris un coup… Pourtant. Ça lui plait. Une petite voix lui ordonne de l’envoyer chier. Et très honnêtement, est-ce qu’elle avait besoin dans sa vie de s’enticher d’un bad boy, qui vit dans une zone miteuse, qui a visiblement des casseroles au cul, qui a paumé son rasoir et dont le coiffeur est en taule, alcoolique, suicidaire ? Un ancien boxer, musclé, aux yeux magnétiques, drôle, charmant, gentil, protecteu…. Stop ! On cherchait des défauts.

« D’accord. »

Hein ? « D’accord, ouais, allons boire un verre ensemble. » Ah, ok, on avait dit oui alors. Etrangement, comme quand on craque pour prendre un énorme gâteau au chocolat plutôt qu’une salade au restaurant, en sachant qu’on va sans doute le regretter, mais qu’il est vraiment trop tentant, Kara se sentait un peu euphorique d’avoir accepté. Une sorte de petit picotement dans le ventre. Comme quand elle achetait un jeu de sa licence préférée, alors que tous les sites de tests disaient qu'il était buggué...

« Ce qui veut dire que tu vas pas faire d’autre connerie, d’ici-là, hein ? » Malicieuse, elle planta ses deux petites billes brillantes et bleues dans l’argent de ses yeux, levant le visage pour le fixer, très sérieuse, et visiblement ravie de l’avoir acculé.
« Modifié: mercredi 03 mars 2021, 20:23:21 par Kara Desco »



Jackson Drago

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Re : Tchou tchou, motherfucker ! [Kara D.]

Réponse 10 jeudi 04 mars 2021, 09:34:37

En plus de sa sympathie et de son ouverture, Kara avait même le bon goût d'apprécier l'humour au ras des pâquerettes de Jaxx. S'il ne pouvait pas s'en apercevoir lui-même, la réponse de la jeune femme à sa saillie machiste beaucoup  trop facile à placer l'avait énormément égayé. Ses traits normalement si durs et sévères s'étaient naturellement assouplis tandis que Kara lui répondait tout en riant, faussement boudeuse. L'armure pourtant épaisse de Jackson se fendillait, là, au fil des mètres avalés en compagnie d'une parfaite inconnue. Le fait de la raccompagner jusqu'à chez elle qui aurait dû être une purge interminable pour tous les deux se muait en sortie agréable, si bien qu'ils traversaient déjà le second quartier de leur périple nocturne sans même le réaliser. Le malabar accuse la surprise en voyant sa partenaire lui tirer la langue et, une fois l'étonnement passé, lui adresse un rire nasal tout à fait amusé. La manie lui plaisait pour son naturel proprement désarmant.

Autour d'eux, depuis quelques minutes, les immeubles miteux aux façades démontés par le manque d'entretien et la malveillance ont laissé naturellement la place à des maisonnettes presque toutes identiques, munies d'un jardin que les deux vagabonds du soir ne remarquent même pas. Leurs pas les entraînent sur des trottoirs déjà un peu plus propres le long desquels s'alignent les voitures classiques et familiales des honnêtes familles ouvrières. Sur les capots se peint le passage de leurs silhouettes associées dès qu'ils les dépassent et les reflets dans les vitres font remarquer discrètement que Kara et Jackson s'échangent à présent beaucoup plus de regards. En pleine face quand ils parlent, de biais quand ils scrutent les réactions de l'autre, discrets quand leur curiosité les poussent à détailler l'autre pour s'imaginer comment peindre le corps qu'ils ne connaissent pas.
Ce n'est pas un réel jeu de séduction, c'est vrai. Ils n'en restent pas moins des adultes torturés par le désir qu'ils sentent, lui autant qu'elle vraisemblablement, picoter leurs entrailles. Jaxx essaie de se figurer le galbe des seins de Kara, le renflement de ses fesses à chaque mouvement de ses jambes dont il tente de deviner le fuselage. Et soudain, un peu confusément, il réalise qu'il y a une chose qu'il guette encore plus que le reste.
Son sourire.
Bon Dieu, il adore son sourire.

L'idée qu'on se batte pour elle la fait fantasmer autant qu'elle l'amuse. L'aurait-il fait ? Sûrement, oui. Jackson s'était bastonné pour bien moins que ça par le passé. Dans sa jeunesse, plus d'une fois pour corriger le mec d'une fille qui lui plaisait. Peut-être bien que si un homme avait débarqué à cet instant pour emmener Kara, il se serait battu encore une fois.
Il n'avait pas envie qu'on lui vole la fille. Ou seulement le moment agréable qu'il passait. Merde, il n'en savait rien et était incapable de se décider, se trouvant satisfait qu'aucun Jules ne risques (au moins pour ce soir) de venir lui ravir la salary-girl coincée sous son perfecto.

Bien que Kara ne réagisse pas à la vague confidence de Jackson, celui-çi n'en fait pas grand-cas. Il avait ressenti le besoin de dire à cette fille qui trimait comme une abrutie pour gagner sa croûte qu'il n'était pas -n'avait pas toujours été, plutôt- le branleur alcoolique et suicidaire qu'elle avait rencontré. Pourquoi est-ce qu'il avait ressenti ce besoin de ce justifier, ça...
C'est elle qui laisse passer l'ange entre eux et chasse le silence par un trait sarcastique qui ramène vite leur discussion amicale à la vie et Jaxx l'en remercie d'un énième petit rire assorti d'un haussement d'épaules comme pour lui signifier que, peut-être, le mec imaginaire aurait eu ses chances malgré tout. C'est après ça que part sa proposition d'aller un jour boire un verre et la réponse que la tirade entraîne.
Kara se trouve à présent assez à l'aise pour le tâcler ouvertement. Excellent point !

- Tu sais ce qu'on dit sur les lapins, hein ? Foutre ça sur ta culotte, pardon, mais c'est un signal. Sans compter tout ce que ça amène comme parallèle sur les carottes...

Un nouvel éclat de rire tonne, mêlé à la langue tirée. Sa voix se répercute sur la devanture de la boulangerie devant laquelle ils passaient à ce moment précis. Une véritable image d'Epinal d'un jeune couple en goguette et, si quelqu'un les avaient croisés à cet instant où ils se trouvaient aussi complices, il n'aurait pas eu à douter que les deux larrons se connaissaient depuis toujours.

Eeeeeeet... ELLE ACCEPTE ! Dans les tribunes imaginaires placées dans la tête de Jackson, d'où on mate la rencontre sur écran géant, c'est l'explosion de joie. Le point décisif de la partie a été marqué et c'est le début d'une ola débridée. On jete les seaux de pop-corn en l'air, on se prend dans les bras avant de revenir au match, qui n'est pas encore terminé pour autant. Pour ça, pour se déclarer vainqueur de cette première manche, il faudrait au moins récupérer un numéro de téléphone.
Si jusque là la défense adverse formait un mur compact, les échanges l'ont assez ouvert pour que l'attaque de la team Drago tente une nouvelle action. Voilà que son attaquant dribble et récupère la balle que Kara a placé dans le jeu.

- Pas de conneries ? Hm. Je ne peux pas promettre. Mais bon, si tu veux t'assurer que tout va bien jusqu'à qu'on aille boire ce verre, tu peux toujours prendre des nouvelles par téléphone.

Son regard s'est fixé dans le sien. Il brille d'un  feu étrange, entre espoir et inquiétude. Elle pourrait balayer poliment ses avances et Jaxx en est conscient. C'est un pas de géant qu'il l'invite à faire à présent et ceux, pour tous les deux. Il pourrait bien tenter de se flinguer encore cent fois d'ici à ce qu'elle accepte de sortir un nouveau soir -une vraie sortie. Kara n'en saurait rien. Toutefois, l'ancien boxer noue une promesse avec lui-même, comme si ça pouvait influencer la décision qu'il attend que sa sauveuse prenne. Si ils se mettent à échanger ne serait-ce qu'un putain de SMS juste poli, il ne fera plus aucune tentative jusqu'à ce fameux verre. Deal !

Le quartier résidentiel traversé, les voilà au bord d'une avenue. Alors que le trafic est calme, Jackson prend Kara par la taille et la fait traverser d'un pas pressé tandis qu'un bolide passe derrière eux, klaxonnant comme un dératé. Sur le trottoir, Jaxx le gratifie d'un superbe doigt d'honneur alors que la bagnole s'éloigne dans la nuit. Ses phares arrières disparaissent au loin et le duo reprend sa route jusqu'à la fin de plus en plus proche de ce bien étrange moment partagé.
Autant ne pas y penser pour le moment.
Autour d'eux, le quartier commerçant n'est plus animé que par les néons coloré. Les magasins sont fermés, les restaurants aussi. Il y a toutefois plus de passage autour d'eux. Des groupes d'amis, des couples qui se hâtent. Plus autant de menace et un décor qui les plonge dans une forme de bulle un peu plus sécuritaire. Ce n'est pas pour autant que Jackson cherche à s'écarter de Kara. D'ailleurs, est-ce qu'il se trompe où est-ce qu'ils sont bien coude-à-coude depuis un moment ? La working-girl ne lui donne pas l'impression d'être gênée par la proximité. Ni même de se trouver intimidée face à lui.

- J'aurai pu te ramener en moto, je suis sûr. Ce n'est que partie remise, t'en dis quoi ?

Marchant dans les pas indiqués par Kara, Jackson ne fait que la suivre. Il ignore où elle habite, après tout. Mais, franchement, si elle lui disait habiter même dans la ville voisine, ça n'aurait pas d'importance. Tant qu'il pouvait grappiller un peu plus de temps, comme ça... non, la distance n'aurait aucune espèce d'importance, tant qu'elle était faite avec elle.

Kara Desco

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Re : Tchou tchou, motherfucker ! [Kara D.]

Réponse 11 jeudi 04 mars 2021, 18:21:52

Oui, elle savait très bien ce qu’on disait sur les lapins, mais avait choisi, sciemment, de ne pas relancer, ne pas remettre une pièce dans le jukebox, d’autant que ça allait amener sur des blagues lourdes… C’est sûr qu’en temps normal, Kara ne les fuyait pas, au contraire, elle en était familière, notamment dans son service avec ces collègues, jamais avare d’un bon mot potache, d’une allusion sexuelle, d’un double sens à connotation, d’un second voire d’un troisième degré… Mais sans savoir vraiment pourquoi, le fait qu’il ait, sans doute, voulu l’agacer, la taquiner, se moquer de ses culottes avait tout de même touché un brin son égo. C’est vrai, c’était confortable, et puis ben… ah, et puis merde !

Heureusement qu’elle avait eu à se concentrer sur sa réponse à cette proposition de rencard. Kara se demandait encore si elle avait bien fait, incapable de savoir si elle assumerait cette décision, si elle ne tombait pas directement dans un piège de truand. Peut-être qu’il avait tout calculé depuis le début, et qu’il fait le coup à toutes les filles qui rentraient tard le soir ? Après tout, avec son minois, sa dégaine à faire frémir autant les minettes que leurs papas, son passé de boxer, l’espèce de ténébreux mélancolique qui veut en finir avec la vie, c’est un combo que beaucoup de femmes pourraient trouver charmant. Pourquoi fallait-il toujours qu’elle tombe sur des gens peu recommandables, ou bizarres, au moins dysfonctionnels ? Elle fréquentait au bureau des hommes bien, en costume, avec une cravate et un attaché-case, des chaussures cirées, des qui lisent le journal le matin et qui rêvent d’acheter un monospace pour toute leur gentille famille. Pourquoi, ça, ce n’était son rêve à elle aussi ?

Et puis, sans doute, elle avait ce symptôme classique chez pleins de gens, inconscient, enfouis, celui qui prétendait pouvoir changer les autres, arranger quand même les choses, ou du moins, essayer. Sans même s’en rendre compte, Kara était intéressée par ce qu’il avait révélé, au compte-goutte, de son passé, et tentait de réfléchir aux raisons qui pourraient pousser un grand baraqué comme lui à se jeter tête la première contre une locomotive, comme ça, un soir banal, devant des gens en plus. Est-ce qu’il cherchait un public ? Dans tous les cas, elle pensait avoir un levier pour peut-être l’empêcher de réitérer ses bêtises… Sans doute de manière très naïve, Kara espérait qu’il était assez sincère, du moins, en accord avec les impressions qu’elle avait de ce bandit aux yeux clairs, pour réellement l’inviter à sortir et tenir une sorte de promesse… Pas de TS jusqu’à ce qu’ils se voient. Jaxx semblait avoir bien percuté, mais ne promettait pas… et le regard qu’il avait ancré dans le sien la déstabilisa légèrement ; en retenant un frisson, elle se racla la gorge pour faire bonne figure.

« Par téléphone ? » Bonne idée, elle hochait la tête en réalisant que c’était une manière détournée de lui demander son numéro. Trois réactions possibles. L’envoyer paître, rougir, rire.

L’éclat de sa voix s’éleva de sa gorge en découvrant ses dents et faisant plisser ses yeux, résonnant autour d’eux, se rompant dans les haies de plus en plus entretenues des jardins. Pour s’en tirer honorablement, Kara utilise le sarcasme, cela a toujours été, et ça la sort de certaines situations gênantes… Ca lui évite d’avoir à se concentrer sur ses pommettes qui risques de se colorer, ce qui ce verrait de mieux en mieux à mesure qu’ils entrent dans le quartier plus vivant, du moins, bien plus éclairés, avec les grandes façades illuminées, les écrans, les publicités qui fonctionnent H24…

« Hé mais… ha ha … Tu sais que t’as l’air de me draguer, là ? » D’un ton malicieux, complice même, elle veut enchaîner mais voici qu’il l’enlace… non, d’accord, il passe juste vite fait sa main dans son dos, pour traverser. Black-out total, son corps se raidit d’un coup, alors qu’elle tente de se convaincre que tout est normal, mais une chose est sûre, elle a ravalé sa petite note d’humour assuré. D’un coup.

En revanche, elle sursaute en entendant la voiture qui manque de les faucher, trop perdue dans des pensées rendues floues par ce simple contact -pathétique- et alors qu’elle perçoit le mouvement du Motard Suicidaire, elle, réagit aussi quart de tour.

« Hé ! CONNARD ! Viens-là, gros lâche ! »

Un peu interdite, l’interlude motorisé aura eu l’avantage de faire passer le malaise qu’elle ressentait, trop perturbée par la proximité de plus en plus flagrante de Jackson, au point qu’elle se demande si leurs épaules ne se touchent pas, de temps en temps. Sans doute le fruit du hasard. En tout cas, Kara s’en persuade, avant de réaliser qu’elle n’a pas vraiment répondu à cette demande de téléphone… Qu’avait-elle à perdre à lui filer son numéro ? Au pire, elle pourrait le bloquer, si finalement il s’avérait être un gros lourd, ou la harceler. Et puis, c’était tout de même plus pratique pour s’organiser, savoir comment elle allait le retrouver plus tard, pour ce rencard. Non, juste un verre, ça compte comme un rencard ?

« Donne ta main. » Dans la poche de sa veste, Kara extirpe un vieux stylo avec une encre idiote, violette, ou plutôt parme, comme la réclame le vante si bien. Il sent même le lilas, une fantaisie immature pour signer les bons de livraison… Arrachant le bouchon avec les dents, elle se saisit de la main du Bad Boy, et écrit comme elle peut son numéro de téléphone sur sa paume. Evidemment, l’encre ne sèche pas, elle garde précieusement ses doigts pour elle, souffle en fronçant les sourcils, avant de se rendre compte que l’incongruité de son geste.

En pinçant les lèvres, elle le lâche derechef, en déglutissant. Et avec un petit haussement d’épaule faussement désintéressé, fait une moue un peu disgracieuse.

« Voilà, bah. Secoue ta main, ça va sécher. » Avant de vite ajouter, au cas-où. « C’est mon numéro. »

Pour se donner du courage, consciente qu’elle commence à avoir des comportements bizarres, du moins irrationnels à mesure qu’il lui semble perdre l’avantage sur ce qui était raisonnable de faire, ou de penser, la jeune femme ricane un peu, sautille au-dessus une bordure de trottoir, et accueille avec reconnaissance ce changement de sujet que Jaxx propose. Ce n’est plus du tout un manque de confiance, ni même de la méfiance, qui la rend mal à l’aise, et Kara fait un gros effort pour chasser de son esprit quelques désagréables pensées.

« J’vais pas faire de la moto dans cette tenue… Remarque, foutu pour foutu, mes collants ont déjà rendu l’âme. » Son nez se fronce, tournant le visage vers son accompagnateur nocturne, guidant un peu davantage les directions à prendre, de manière tacite. « On n’a qu’à dire que tu viendras me chercher à moto, quand on ira… » oui ? « Bah, quand on ira se prendre une bière à un moment. »

Son appartement ne se trouvait pas encore dans ce quartier, trop cher pour sa petite bourse, à vrai dire. Même si la vie dans les rues commerçantes l’attirait, et surtout cette rue merveilleuse où se trouvaient tous les magasins de jeux vidéo, et de produits high-techs. Habiter à côté voudrait dire y passer ses soirées, et la ruine était assurée… Ses yeux s’attardèrent sur l’angle qui menait à cette allée de perdition pour elle, avant de se concentrer de nouveau sur l’aura que dégageait Jackson. Sa démarche faisait la part belle aux mouvements d’épaules, il avait vraiment l’air baraqué… Pourquoi un beau garçon comme lui voulait en finir ? C’était un peu gâché…

« T’as une idée de l’endroit où tu vas m’emmener ? Pas dans les endroits où tu vas pour te faire sauter, hein ! »
« Modifié: jeudi 04 mars 2021, 18:34:40 par Kara Desco »



Jackson Drago

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Re : Tchou tchou, motherfucker ! [Kara D.]

Réponse 12 dimanche 07 mars 2021, 16:23:13

La draguer, qu'elle avait dit. Est-ce qu'il le faisait ? Jaxx n'en savait pas grand-chose mais devait bien admettre que ça y ressemblait. Pourtant il lui semblait n'avoir aucune espèce d'intérêt à éveiller celui de Kara. Célibataires tous les deux, sexuellement disponibles, leur nécessité à partager aurait dû se limiter à quelques baises saupoudrées de politesse de circonstances parce que le courant passait bien. Du cul pour le cul, mais pas tout à fait. Et là, de ce Jaxx semblait voir émerger, l'un des deux aurait apporté les croissants à l'autre au réveil et la levrette-café aurait eu un petit goût de tendresse diluée dans l'arabica.
Tout ce qui pouvait mettre les indicateurs d'avertissement au rouge donc, avec en plus la sirène et les lumières clignotantes.

Jaxx s'était convaincu, à la suite de l'accident et du vague deuil qu'il avait entreprit selon sa manière, que les femmes ne représentaient plus pour lui que de la bidoche. Non pas que le boxer les détestait pour autant. C'était simplement plus simple de faire les choses ainsi, pour s'éviter des émotions que son instabilité pouvaient rendre incontrôlables. Comme si une pointe d'attachement aurait être l'allumette craquée dans une pièce baignée de gaz. Réduire les nanas à leurs attributs sexuels primaires, les ramener à un état de barbaque à consommer, c'était donc une considération raisonnable pour éviter l'explosion. On avait pas idée de s'intéresser au foutu gigot du dimanche, n'est-ce pas ?
Dans cette optique, Kara n'aurait dû être que la viande dans laquelle il aurait enfilé la sienne. Simple, efficace. Du lâcher-prise animal, étouffé comme sa petite gueule engouffrée dans le moelleux de l'oreiller pendant qu'il la pilonnait. Alors pourquoi, BORDEL DE MERDE, avait-il cette étrange satisfaction à la voir sourire, la voir s'ouvrir alors que la confiance fleurissait petit-à-petit dans sa gestuelle et sa conversation ?

Le micro-évènement de l'accident évité lui coupa toute réflexion. Ouf. Le système trouvait là une soupape, bien qu'il s'amusa de voir gueuler Kara au cul du chauffard, poing brandit et volonté de le lui foutre sur la gueule bien imprimée sur le visage. Etrangement, Jackson ne doutait pas qu'elle l'aurait bel et bien fait si le type avait eu l'idée de freiner pour venir imposer son point de vue. Ca aussi, ça n'était pas sans lui plaire.
Merde. Dans son esprit, il avait lâché le mot.
Elle lui plaisait.
BORDEL.
DE.
MERDE.
Intérieurement interloqué d'avoir baissé sa garde à ce point, Drago tendit sa main à Kara. Un mouvement automatique, qu'il regretta presque. Si elle lui avait refusé l'information, la transmission du numéro... il aurait été un peu soulagé. Fin des tergiversations, merci bonsoir et va te faire tringler ailleurs.
Pourtant, en secouant la main provisoirement tatouée de pourpre clair, Jaxx se retrouva à réaliser qu'il venait de remporter une nouvelle petite victoire que les spectateurs placés dans ses gradins imaginaires saluaient par une nouvelle exultation de joie. A ce stade là, un paquet de connards en était à déferler sur le terrain et le service de sécurité ne se trouvait plus en mesure de juguler la marée. La sirène d'alarme avait beau beugler jusqu'à s'en péter les haut-parleurs, personne n'avait plus envie de l'écouter.

- On fait comme ça. La moto dans le soleil couchant avant de prendre la bière en se racontant des bonnes grosses blagues de cul et de parler de mécanique. Il feignit de marquer un doute. C'est le genre de programme que tu veux, hein ? Je peux rajouter un coup de garage sale et une giclée d'huile aussi, t'sais. Pour le folklore. Pendant le coup de la panne, tu vois. Je ferai semblant de tripoter le moteur avant d'aller mettre les mains dans le tien.

Moins d'une heure en arrière, ce genre de tirade aurait poussé Kara à détaler, il le savait. Ce genre de mot l'aurait clouée sur place et toute tentative de dialogue entre eux s'en serait trouvée rompue. Peut-être même aurait-elle choisi de traverser la Toussaint seule, considérant qu'elle s'y trouverait plus en sécurité qu'à proximité de ce type là. Maintenant, tandis que leurs pas les faisaient évoluer devant les devantures des bars fermés et des boutiques dont les devantures sombres laissaient deviner leur contenu bariolé, Jaxx était quasiment persuadé qu'elle allait en rire.
Oui, c'était certain.

Les deux paumés semblaient s'attirer comme des aimants. Toujours plus proches. Leurs traits respectifs s'assouplissaient, l'armure fermée qu'ils représentaient se fendillant à mesure que la trajectoire des deux satellites en perdition se mettaient à coincider. Ils déambulaient là, découpés dans la nuit par les halos colorés projetés par les néons. Les ombres que Kara et Jaxx laissaient derrière eux s'enlaçaient parfois. A vagabonder ainsi, presques collés, Jackson avait la nette impression de protéger Kara. C'était stupide.
Elle lui plaisait pour sa faiblesse.
Bien entendu, elles étaient toutes plus faibles que lui. Toujours. Mais Kara ne minaudait pas, Kara ne cherchait pas à se ratatiner pour flatter l'égo du mâle afin qu'il prenne soin d'elle. Elle jouait simplement son rôle au naturel. Cela le rendait fort lui, mais sapait paradoxalement toutes les défenses qu'il avait péniblement érigées après la perte de Trisha. D'une certaine façon, il en voulait à la working-girl pour ça. Le genre de chose qui amènerait de délicieuses représailles si le duo arrivait à casser la distance pour se tomber dans les bras, entre les cuisses.
Une bonne colère à évacuer par le truchement des coups de bassins.

- Alors, hein. Tu apprendras qu'il y a de très bons bars à putes et qu'on peut y aller pour l'ambiance. En fait tu y vas surtout pour l'ambiance, parce que les putes... Ben, disons que si les prix sont bas c'est parce que les articles sont pas mal esquintés.

Il n'avait pas dit ça cruellement. Ces filles là avaient été abîmées par la vie. Fort. De la porcelaine propulsée contre de la brique bien solide. Parfois, bourrées, les tapins racontaient leurs histoires en divaguant. En pleurant, aussi. Et la plupart avaient vécu une existence si merdique que Jaxx n'aurait pas osé la proposer en scénario, s'il avait eu un petit talent pour la rédaction.
D'une certaine façon, Jackson avait de l'affection pour elles. Ca ne l'empêchait pas de les baiser pour autant. L'alcool, ça noyait aussi les remords.

Enfin. Ce n'était pas autant qu'il fallait y traîner Kara non plus. Sûrement n'aura-t-elle pas embrassé comme lui la mélancolie crasseuse de ces petits bouges souvent décorés de bricoles issues de décennies passées, dont la musique traînante dégueulait d'une vieille stéréo plus poncée parfois que certaines gonzesses qui tenaient le zinc dans l'attente du chaland.

- Je connais un pub, enchaîna t'il alors qu'ils viraient à un carrefour, passant devant une boutique de lingerie. J'y allais après mes matchs. La bière est pas chère et ils servent des tacos à te foutre les papilles en érection.

Son repaire, à l'époque. Jamais remis les pieds depuis Trisha, depuis l'accident. La honte d'avoir tout perdu. Mais, quitte à aller boire un verre avec une nana qu'il n'envisageait sérieusement de baiser qu'à l'issue d'une soirée honnêtement structurée, Jackson se disait qu'un lieu où il se sentirait à l'aise était nécéssaire. Et puis, si Kara décidait de se casser après la bière, elle pourrait rentrer en sécurité. Sûrement même s'y trouverait-il bien un type très bien, le genre athlète à la con en jeans basket et t-shirt volé à son petit frère pour se mouler les pecs qui se proposerait de jouer les chevaliers-servants.

Jaxx jeta un oeil sur l'encre sèche qui s'étalait sur sa main. Il attrapa son portable, véritable relique de l'ère des débuts du smartphone et composa le numéro de Kara pour la faire bipper. Ceci fait, le boitier de plastique retrouva la poche arrière de son futal. Le quartier commerçant était à présent derrière eux et le duo s'avançait sur une petite avenue tranquille, sur les trottoirs de laquelles s'alignaient des petits logements et parfois de modeste pavillons. Le genre de coin où il avait habité par le passé. Peut-être bien à une ou deux rues de leur positon à ce moment là, songea t-il en s'adressant à Kara.

- Vu que tu bosses, tu choisiras quand on ira. Moi, j'ai tout mon temps. Tu m'envoies un message et je passerai te prendre où tu veux.

"C'est toi qui a les rênes, ma poule. Tu peux ne jamais appeler. Ca serait même mieux pour nous deux". Le message avait cette saveur. Kara en aurait conscience, sentit-il confusément. C'était le dernier panneau que Drago pouvait mettre avant le prochain rendez-vous. Un VRAI rendez vous. Calculé, choisi en conscience. A bien y penser, c'était un comportement de lâche que de laisser la responsabilité de ça à Kara, non ? Ouais... ouais. C'était lui refiler la patate chaude et les conséquences qui iraient avec. Il fallait corriger un peu la trajectoire, pour adoucir le fardeau honteusement refourgué.

- Mardi, ça serait pas mal, fit-il enfin. Y'a toujours un groupe d'amateurs ou deux qui viennent pour se faire quelques billets, tu vois. Comme ça on pourra avoir un truc pour combler les blancs gênants quand tu feras tomber ta culotte de rechange de ton sac. Je te promets, je dirai rien sur le motif. 'fin, je le dirai pas trop fort. Respect, quoi.

Un sourire.
Il réalisa trop tard que c'était le genre complice, carrément chaleureux. Il avait hâte d'être à ce putain de mardi et ça se lisait carrément sur sa gueule.
Pour chasser sa gêne de s'être abandonné comme ça, Jaxx réajusta sa crinière grasse dans un mouvement de main vague qui ramassa ses cheveux en arrière, accordant à Kara le luxe de voir son biceps se contracter, de voir jouer le pectoral sollicité sous le tissu pas assez lâche. Il essaya tant bien que mal de se composer un masque de neutralité quand il revient à sa partenaire de galère.

- Allez, courage, t'es bientôt débarrassée de moi.

C'était vrai.
Normal.
Pourquoi ça l'emmerdait, alors ? Connasse en culotte à lapin. Ah... si elle n'avait pu être que cela, finalement.

Kara Desco

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Re : Tchou tchou, motherfucker ! [Kara D.]

Réponse 13 dimanche 07 mars 2021, 22:32:08

C’était de plus en plus cliché. Chaque nouveau pas à l’unisson les faisait avancer dans une atmosphère plus complice et la tension paraissait fluctuer, parfois, laissant de temps à autre une sorte d’ange passer, tendu, incertain, mais fatalement agréable. Kara avait fait beaucoup d’erreurs dans sa vie amoureuse, en choisissant systématiquement les hommes à ne pas fréquenter, ceux qui étaient mariés, ceux qui étaient trop potes, ceux qui étaient manipulateurs… Elle s’abandonnait parfois, rarement en vérité, dans le jean d’un type croisé dans un club, après s’être assurée d’avoir suffisamment bu pour ne pas réfléchir davantage et comptait sur les effets de l’alcool pour réussir à s’esquiver ensuite, sans avoir ni remord, ni regret. Et si possible, sans avoir besoin de lui demander son prénom.

Finalement, cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas connu cette sorte de tension bizarre. Parce que, oui, Kara ressentait les étranges regards qu’ils s’échangeaient parfois, et pire, elle les cherchait de plus en plus, et vraiment pire, se disait qu’elle les provoquerait bien… Que ce soient les petites répliques qu’ils s’envoyaient, pour se tester, et cette impression de devoir tout de même se montrer parfois plus sérieux, pour rassurer l’autre.
Elle lève encore les yeux vers son visage, mais évidemment il se montre grossier lorsqu’il évoque le futur programme de leur euh… soirée ? rencard ? Est-ce qu’on est censé parler de giclée d’huile et de tripoter son moteur lors d’un rendez-vous ? C’est vrai qu’elle avait éclaté de rire, nerveusement, par réflexe, mais une partie d’elle, surement la plus raisonnable, s’était demandé si c’était bien prudent d’aller à une soirée avec un homme qui, d’entrée, annonçait aussi bien la couleur ?

Si c’était pour se faire un Biker, pourquoi attendre plus tard ? C’était assez illogique, Kara en avait conscience et pire, se trouvait un peu troublée par tout cela, incapable de faire de l’ordre dans son esprit… Lorsque Jaxx lançait une réplique grasse, en ricanant, la jeune femme se sentait proche de lui, avait presqu’envie de lui taper dans le dos en lui faisant remarqué qu’il était vraiment trop con, comme deux potes, et comme si elle le connaissait depuis plus longtemps que… quelques heures, à tout casser.

Et il en remettait une couche en évoquant les bars où il devait sans doute se payer des prostituées. Est-ce qu’il faisait encore sorte de cocher toutes les cases d’une sorte de bingo pour qu’elle refuse finalement de sortir avec lui ? Elle lui accorda une grimace des plus évocatrices, et fronça même carrément les sourcils à la fin de la phrase.

« Sérieusement ? Tu devrais être plus respectueux avec celles qui doivent se taper des sales types dans ton genre, et pour pas grand-chose en plus. »

Sans pouvoir se l’expliquer, Kara se sentait mal à l’aise en se disant que ce mec, là, à côté d’elle, qui l’attendrissait un peu, qui l’attirait physiquement assez clairement, était un client régulier de travailleuses du sexe. Quel intérêt de lui proposer un verre ? Il voulait peut-être changer des putes ? Un frisson lui secoua l’échine, et la jeune femme rentra un peu sa tête dans ses épaules, plus sombre. Mais en réalité, comme soufflé d’un coup, ce petit nuage disparut dès que le timbre de cette voix grave reprit, Jackson lui sembla cette fois plus sérieux, moins fanfaron… Du moins au début.

« Un pub ? Cool. » Commença Kara, avant de ciller longuement, ralentissant sans s’en rendre compte, le temps d’encaisser encore son ton, l’équilibre bizarre entre une révélation et une connerie obscène, et de rire légèrement, plutôt un gloussement idiot de pintade. « J’adore les tacos, et la bière, du coup, va pour le pub. » Et subtilement, Kara avait évité de parler d’érection. Est-ce qu’il la draguait vraiment, ou c’était là sa façon de s’exprimer ? Il rapportait toujours tout au sexe ? En penchant la tête sur le côté, un peu plus souriante, peut-être légèrement bienheureuse de savoir qu’il avait en tête un lieu particulier pour l’y amener et espérer passer une bonne soirée, Kara se rattrapa un peu, en trottinant et faisant sauter sa frange irrégulière.

Quand soudain, son portable vibre dans son sac, en la faisant sursauter. Ce n’est pas un appareil dernier cri, évidemment, mais il est plutôt récent… Elle s’est fait avoir par le commercial, et puis c’était un tout petit crédit, hein ? Il tenait vraiment mieux la charge, et l’écran était plus grand que l’ancien. Ah, et il y avait bien plus d’espace pour pouvoir stocker les photos de ce qu’elle mangeait ou télécharger les épisodes de série. Une affaire, Miss Desco. Une affaire.

Rapidement, en jetant un rapide coup d’œil au Rebelle Suicidaire à côté d’elle -il s’était rapproché non, d’ailleurs ?- Kara inscrit ce nouveau contact dans son smartphone, sous le nom de LORENZO Jaxx LAMAS. Elle ne peut s’empêcher de suivre le mouvement de ce téléphone archaïque qu’il manipule, jusqu’à ce qu’il le remette à sa place, forçant la jeune femme à observer, silencieusement, le portable à la main et la bouche légèrement ouverte, l’emplacement rêvé et bien galbé de l’appareil.

« Euh… Ouais… D’accord… » Il a dit quoi, déjà ? Elle cille se semble se reprendre, tentant de se souvenir du sujet abordé, et une petite voix lui soufflant au loin qu’il avait souligné qu’elle bossait, elle, et qu’elle aurait donc à choisir le jour le plus approprié pour se revoir. Passer la prendre où elle veut ? Merde, son cerveau a l’air de vriller un peu, Kara a du mal à savoir à quel moment il a l’air de lui faire passer des messages. Mais… est-ce qu’il lui fait vraiment passer des messages ? Elle avait l’impression de se faire des films, d’imaginer beaucoup trop de choses, ou d’en louper énormément. En se raclant la gorge, consciente qu’elle avait été perturbée par la vision de ses fesses moulées dans son jean, s’en voulant sans doute un peu, elle se gratta la joue.

Le silence qui suit ne l’aide pas à se sentir moins fautive, comme si de plus en plus, dire ou faire quelque chose de maladroit pourrait l’ennuyer. Elle, comme lui. Pourtant, Jackson semble revenir sur sa décision première… Un remord ?
« Mardi, c’est bien mardi. Ouais. C’est bien mardi. » De toute façon, ce n’était pas comme si Kara avait beaucoup de soirées de prévues, c’était assez loin pour ne pas faire trop pressé, et pas excessivement long pour qu’il ait le temps d’annuler. Pas forcément que cela l’embarrasserait mais… Si, en fait, si. En quelques secondes, elle lui fut étrangement reconnaissante d’avoir proposé ce jour précis, de ne pas lui laisser la responsabilité de cette décision importante… Parce qu’il aurait pu ne jamais répondre à son sms. S’il te plait, réponds à mes sms.

Comme si l’affaire était des plus importantes, le regard de Kara ne se détachait plus que rarement de celui du Bad Boy, même si elle ricana à l’évocation de la culotte de rechange.

« Ça s’est smart, t’es vraiment un gentleman. Je prendrais les petits Pikachu cette fois. »

 Mais pour finalement s’arrêter de marcher dès qu’il lève le bras pour se recoiffer, après ce sourire à tomber qui vient de l’achever.

« Oh, merde. » Elle ne se rend pas compte qu’elle a pensé à haute voix, avalant difficilement sa salive en admirant la découpe ciselée des muscles contractés dans un geste si anodin. Il savait. Il devait savoir quel pouvoir de séduction sauvage il dégageait… Il ne pouvait en être autrement, et il agissait ainsi volontairement pour qu’elle craque…

Mais dans quel but ? S’il avait voulu l’allumer tout de suite, il ne se serait pas donné la peine de l’inviter plus tard, si ? C’était une technique ? La bouche ouverte comme une carpe hors de l’eau, Kara réalisa qu’elle devait avoir l’air vraiment cruche, se mordit la lèvre en se traitant intérieurement de godiche, et courut presque pour le rejoindre. Reprends-toi ma grande, ce sont juste des biscotos.

« Ah ah, ouais. » Petit rire nerveux. C’est vrai qu’en relevant le nez, ses petits yeux en amande constatent que, non seulement ils ont bien avancé, mais que les nuages qui s’étaient éparpillés semblent de nouveau menacer au-dessus de leur tête. Avec une moue, la jeune femme réajuste le blouson qui l’enivre de cette fragrance mâle, comme consciente qu’elle devra, prochainement, le lui rendre.

« Encore deux avenues, et c'est bon, ouf. » Précise-t-elle, en levant une épaule, mais désignant bientôt le ciel de la nuit teinté de gris. « Mais j’crois qu’on va se manger un grain… Tiens. » Pour rapidement retirer le cuir de son dos, une foulée plus rapide pour venir se coller devant lui, lui interdisant d’avancer davantage, et lui tendant son bien.

« S’il pleut, prends-le. ‘Fin, il est à toi, quoi. » Mais elle rectifie le tir, rapidement, en grondant. « J’ai pas envie que tu l’oublies en repartant, et que j’sois obligée de te le rapporter une autre fois, après mardi ou.. , ou un truc du genre. Imagine, en fait, mardi ça se passe vraiment mal, et du coup bah… » ploc, ploc... Les premières gouttes l'obligent à fermer les yeux et baisser le visage en pestant.



Jackson Drago

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    Description
    Ancien boxer semi-pro ayant perdu sa famille dans un accident de voiture, Jaxx est depuis devenu une épave qui ne cherche qu'à s'auto-détruire pour en finir. Le seul petit souci dans tout ça, c'est qu'il est immortel...

Re : Tchou tchou, motherfucker ! [Kara D.]

Réponse 14 vendredi 12 mars 2021, 10:40:00

- Pikachu, hein.

Il ne put s'empêcher de sourire, l'écran géant de son esprit affichant aux spectateurs agglutinés le cul rond de Kara strappé dans un tissu aussi jaune que la bestiole à raies noires et joues rebondies. Comme les lapins, Jackson devait bien admettre qu'il se figurait tout à fait sérieusement la working-girl porter ce genre de fantaisies en coton. Si Jaxx ne doutait pas qu'un string souligne assez fiévreusement le derrière un poil hautain de la jeune femme, son imagination le poussait à estimer que la culotte lui allait encore mieux. En vérité, la bonne vieille culotte était bien trop souvent négligée.
Mince, est-ce que son futal lui paraissait soudainement un peu plus étroit à l'entre-jambes ? C'était... oui, il bandouillait ! Pour une conne à culotte. Certes, le manque et la frustration devaient jouer sur l'érection naissante, mais de là à ce que la prise de densité de son calibre le satisfasse autant à simplement IMAGINER le séant de Kara...

- Ca tombe bien, fit-il. Je suis un vrai gosse, j'adore foutre les doigts dans la prise.

Cette vanne là n'était même plus glissante ; c'était une descente à pic sur un tremplin lisse et verglacé. Jackson aurait pu s'en passer, choisir un autre angle pour caser sa réplique mais non ! Naturellement -un peu trop, en vérité- le Rebelle sans moto ni copain amérindien avait opté pour le chemin le plus casse-gueule. Kara faisait montre d'une tolérance tout à fait respectable à l'humour gras, c'était à mettre à son crédit. Sauf que là, c'était carrément mettre un coup de bélier contre la porte de sa patience. Qu'il se mange une gifle et Jaxx n'aurait pas bronché. Allez, même : il l'aurait méritée.
Malgré tout, cette perche tendue n'en restait pas moins un bon test. Pousser les boutons de la sauveuse du dimanche pour voir quelle charge elle pouvait supporter avant de péter.

Elle ne lui emplafonna pas la gueule de sa petite main même pas manucurée.
La gonzesse était restée un poil en retrait, peut-être pour digérer ce qu'il venait de lui balancer ou juste pour avoir un prétexte de mater son cul dont Jackson savait très bien que les muscles qui assuraient la fermeté sportive de son fion étaient une arme redoutable dans certains  jean's. Quand ils épousaient  juste bien le galbe mâle pour le sublimer de façon à ce qu'il accroche le regard comme les tentations, ce n'était jamais sans faire un minimum de dégâts. Et que Kara n'essaie pas de lui faire croire qu'elle n'avait aucun appétit à son égard ! Le boxer, habitué à suivre les mouvements des épaules et des yeux surtout, l'avait percée à jour. Elle matait et il le lui rendait bien. Quelle forme pouvaient avoir ses seins, sous le haut sans âme qui les cachaient ? Qu'en était-il du fuselage de ses cuisses ? Son très joli petit cul, serait-il bien comprimé dans sa poigne sévère s'il venait à se l'approprier d'une main conquérante ? Les deux égarés du vendredi soir se livraient à un petit jeu de chat et de la souris et ne faisaient que semblant d'en être dupes.

Kara rêvasse et Jackson s'arrête pour l'attendre. Elle confirme qu'ils approchent bel et bien de la fin du voyage et le ciel, comme accordé à l'humeur morose d'un Drago qui n'a aucune envie de laisser sa partenaire de randonnée sur le pas de la porte, se charge de moutons de poussière. L'orage gronde au loin, illuminant le coton sombre des nuages amoncelés quand le premier éclair claque. Quelque part. Ca n'importe pas vraiment ; ils ont quelques minutes avant d'être saucés. Pas assez pour avaler au sec les deux avenues évoquées par Kara, toutefois.
La voilà enfin revenue à son niveau, même quasiment dans ses jambes puissantes. Jackson s'arrête pour ne pas la renverser, refermant la main sur le perfecto que cette petite gonzesse en culotte de gosse lui rend.

- Tu n'aurais qu'à me le rendre mardi en arrivant. Comme ça, même si tu n'aimes pas les tacos ou mon eau de toilette et que tu joues les courants d'air, j'aurai quand même récupéré mon cuir.

Voilà... la pluie est sur eux. Elle s'entend d'abord sur la carrosserie des voitures avant de les toucher, puis que cela s'arrête. Pour Kara qui a fermé les yeux, il n'y a plus qu'un étrange bruit un peu sourd et diffus. En revanche, l'odeur de mâle s'est amplifiée et, contre son nez, c'est le t-shirt de Jaxx. S'étant collé la culottée au plus près, le boxer à levé les bras un peu au-dessus de leurs têtes pour tendre le blouson de cuir comme un simulacre de auvent. Il sent le tabac froid, bien que l'odeur soit masquée par le musc plus brutal de sa sueur qui garde une trace du sillage boisé de son déodorant. Un cocktail explosif pour les narines sensibles à ce genre de dégagement ; celui du parfum de l'Homme dans sa forme la plus barbare. Le protecteur brutal, le sentimental maladroit, l'amant délicieusement violent.

Ce genre de salaud qui pourrait coller la joue de Kara contre la vitre de la caisse juste à côté d'eux avant de la prendre sous la pluie battante au beau milieu de la rue. Ce genre de salaud qui saurait faire du mal pour faire du bien, comme le disent si bien ses yeux qu'il ne peut plus s'empêcher à présent de plonger dans les siens.
Jackson sait très bien ce qu'il y cherche.
Une étincelle de consentement.
Il lui semble la voir luire, bien que noyée dans le doute qui inonde les petits yeux en amande. Allez, Jackson, ne prend pas le risque ! Ne...

Trop tard.
Le dos de Kara rencontre la portière de la première bagnole venue -un foutu Hummer noir se dit confusément Jackson alors que le perfecto tombe à terre, sur le macadam trempé. C'est que ses mains ne le tiennent plus, trop occupée à empoigner les fesses de Kara à pleines paumes pour la soulever à la seule force du poignet, coller son bassin au sien si fort qu'elle pourrait bien qu'elle pourrait saisir toute l'ampleur de l'érection en dépit de leurs vêtements. Il l'embrasse sous la pluie battante, soumettant ses lèvres à un coup de langue vif destiné à appâter la sienne. Et alors, Jaxx s'engouffre dans un baiser sulfureux, gluant de l'envie que le boxer n'est absolument plus capable de contraindre au silence.
Sur leurs corps joints s'abat avec morgue le rideau de pluie, que déchirent parfois les éclairs auxquels Jackson n'accorde pas la moindre importance. Ses mains à la poigne d'acier malaxent le cul emprisonné, en menaçent l'intégrité sous les doigts crispés. La langue -les langues- s'unissent dans un ballet obscène et salivaire.

Le voilà trempé, maintenant. Son haut lui colle au corps et lui colle à celui de Kara. Le tissu imbibé dégueule d'eau, sculpte chacun des rouages musculaires qui s'activent pour qu'il s'approprie la jeune femme et déchire son espace intime. Peut-être qu'il  regrettera ce geste si elle commence à vouloir se dégager. Peut-être qu'il s'en voudra d'avoir cédé à cette pulsion animale sous prétexte que Kara lui plaît.
Il n'en sait rien mais, promis, il la laissera aller.

Mais s'il te plait, Kara, ne t'échappe pas. La nuit est encore longue et mardi bien trop loin.


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