Identité : Niqa Masrir
Âge : 105 ans
Sexe : Masculin
Race : Être de Mana (Créature)
Sexualité : Pansexuel
Physique :
L’être de mana possède un physique assez particulier, se faisant facilement remarquer dans la rue et les lieux qu’ils visitent. Il faut dire que Niqa est un grand homme, dépassant très légèrement la barre des deux mètres de hauteurs, il n’est pas rare de le voir surplomber souvent les humanoïdes qu’il croise, même si certaines espèces le surprenne souvent. Sa taille n’est pas son seul atout, le magicien possède une forme très élancée n’étant pas quelqu’un de très large d’épaule ou même de bien en chair. Cela ne l’empêche pas d’avoir de la musculature, assez pour se défendre contre certaines formes d’agression purement physique.
En voyant une taille aussi fine, c’est à se demander comment il peut supporter ses cheveux. Sa masse capillaire est des plus impressionnantes. Ses cheveux lui tombent jusqu’au niveau des chevilles, donnant l’impression de voir une mer de neige quand on le regarde. Ses mèches ondulent légèrement, il vient même faire une sorte de tresse sur le côté pour éviter d’avoir des mèches dans les yeux. Ses cheveux sont un mélange de blanc et de gris cendré, du moins quand il est en forme scellé. Lorsqu’il décide de libérer tout son pouvoir, sa crinière devient d’or et ondule comme si le vent passait entre chaque cheveu.
Concernant son visage, Niqa possède de superbe prunelle, leur éclat est un étrange mélange d’ambre et de gris, faisant comprendre bien rapidement qu’il n’est pas un être totalement naturel sur cette terre. Son nez est légèrement allongé se démarquant par sur ses traits, de même pour ses lèvres n’étant pas des plus fines, malgré ses traits assez légers et son menton un peu pointu.
Pour le reste de son corps, il possède une peau basanée, malgré le fait qu’il ne semble pas avoir vu le soleil de son existence. La magie semble l’avoir conçu ainsi. Sa peau est couverte de tatouages runiques, présent pour contenir sa magie et lui permettre d’user de son pouvoir sans devenir une sorte de bombe à retardement pour sa propre existence. Même ses ongles sont tatoués, leur donnant un aspect verni et noir.
Pour ce qui est de son style vestimentaire, Niqa aime porter des vêtements amples et légers, allant souvent sur le thème des toges ou des robes de sorciers. Du moins, il porte cela sur Terra, n’ayant pas encore eu la chance d’aller sur Terre, il ne sait pas comment il s’habillerait pour essayer de passer inaperçu.
Caractère :
Niqa est une existence étrange à définir, l’amusant croisement entre un sage et un enfant. Avant de détailler ce point, autant parler un peu de ce qui caractérise l’être né du mana ambiant. Le magicien est une boule émotionnelle, un être ressentant tous les sentiments possibles. Malgré les pertes et les douleurs que ce dernier à vécu, il ne s’est en rien forgé une carapace. Il revêt certes une armure émotionnelle, mais elle est uniquement là pour le soutenir dans les moments durs, un mental d’acier en clair. Il a décidé de ne se fermer à rien, ayant bien compris que tous les sentiments étaient importants pour son évolution personnelle, et même dans sa vie. S’il osait fermer la porte aux émotions, cela voudrait dire qu’il ne pourrait plus en exprimer certains aussi.
Il est donc facile de lire sur le visage du mage. Toutes les émotions lui donnant un visage expressif et quelquefois assez amusant à regarder. On peut lire en lui, comme dans un livre ouvert, comme s’il ne renfermait aucune malice. Ce qui est à moitié vrai, Niqa ne sait pas mentir, ayant toujours appris à dire la vérité et son entourage ayant fait de même avec lui durant son éducation. Cependant, cela ne veut pas dire que ce dernier ne ressent pas de colère, de haine, d’injustice et tout ce qui peut donner des idées noires. Simplement que le mage viendra exprimer face à face et franchement ce qu’il ressent envers quelqu’un.
Le fait d’être aussi ouvert apporte à l’homme une grande empathie. Il se sentira grandement touché et concerné par les problèmes et état d’âme des autres. Il essaye toujours se mettre à la place des autres, utilisant son vécu pour essayer de s’imaginer les sensations et sentiments que les personnes peuvent ressentir. Il voudra donc toujours essayer d’aider autrui pour les faire sortir de leur peine et tout autres sentiments pesant sur l’esprit. Il viendra aussi partager leur joie, l’être de mana ayant un sourire et un rire assez communicatif en plus.
Niqa est un être de confiance, il n’a pas d’appréhension, ni de jugement envers autrui, n’ayant eu que de bonne expérience avec des humanoïdes. Il veut croire dans les autres, lui donnant un petit côté naïf par moment. Du moins, au départ, car si la personne n’arrive pas à conserver, entretenir la confiance du magicien, il devra s’attendre à un retour de bâton. Ce dernier pardonne très mal la traîtrise, autant à son égard qu’envers les autres. Ils considèrent que les êtres vivants doivent s’entraîner et non piétiner la vie de leurs confrères et consœurs. Il dévoilera donc un côté très rancunier et vengeur, apportant le retour de karma à ceux osant tromper en sa présence.
Cela rend Niqa très sensible à l’injustice, ne laissant jamais ce genre de chose se produire s’il le peut, quitte à aller contre la loi. Il a vécu pendant longtemps sans avoir de loi, il ne comprend donc pas comment des choses sensées protéger la population peut venir porter préjudice à toutes personnes honnêtes et sans défense. Il déteste donc les abus. Il reflète vraiment l’âme d’un héros de conte de fée, ayant quand même plus de caractère qu’un prince sur son cheval blanc.
Par exemple, il possède un défaut, en plus de celui pouvant l’amener à défier la loi et l’ordre en place. Il est assez possessif et protecteur, ayant connu beaucoup de perte, il est au petit soin pour des personnes rentrant dans son cercle privé. Il peut même se montrant un peu trop collant et couver facilement, ne voulant pas voir quelqu'un d'autre disparaître subitement de son existence.
Pour revenir sur le côté sage de Niqa, ce dernier possède énormément d’expérience et de connaissance ayant passé sa vie dans un Donjon. Il possède donc énormément d’informations sur énormément de sujets, n’hésitant pas à distribuer ces dernières afin d’aider autrui et le guider dans sa propre vie. Même s’il expressif et dévoile facilement ses sentiments, il sait être calme et laisser la colère être silencieuse plutôt qu’explosive, la tristesse être douce plutôt qu’une averse et bien des choses. Il a un parfait contrôle de lui-même, donnant l’impression d’être un vieux dans un corps de jeune, profitant de la vie d’une façon plus simple et longue que simplement se pressé et vivre sous pression.
Et malgré ce calme et ce caractère d’ancien, Niqa possède bien des traits assez enfantins pour tout dire. Il est d’une curiosité sans nom, ayant vécu son existence entière dans un Donjon, il s’émerveille devant toute chose nouvelle et n’ayant jamais croisé sa route. Il s’existe donc facilement sur ce genre de chose, adorant agir à sa guise pour en savoir plus. Oui, Niqa déteste qu’on le commande, il agit comme bon lui semble, ce qui rejoint ses fortes possibilités de s’opposer à l’ordre public et aux lois.
Histoire :
1er Étage – Salle 1
L’atmosphère était lourde, pesante, offrant une odeur de mort et de décomposition à quiconque viendrait respirer en ce lieu. Cet endroit, c’est le Donjon de Tat’Wir, un endroit tristement célèbre pour le nombre d’aventuriers, d’explorateur et de héros ayant essayé de le terminer, mais n’ayant trouvé que la mort dans celui-ci. Cet enfer se compose de cent unes salles étant toutes remplis de diverses épreuves, allant du simple monstre qu’il faut pourfendre à une énigme faisant travailler les esprits. Pourquoi autant de monde essaye de conquérir cet endroit ? Pour la légende qui tourne autour de ce lieu. Quiconque viendra réussir ce donjon obtiendra la richesse et le savoir éternel. L’avidité des êtres-vivants a donc fait courir énormément de monde dans les pièces du Donjon, sans bon résultat, seulement la mort au bout du couloir.
Tat’Wir est donc devenue un cimetière à aventurier, laissant les cadavres pourrir dans les couloirs de ce lieu, beaucoup venant s’agglutiner dans la première salle. Les monstres ayant l’intelligence de ramener les corps à l’entrée pour libérer leur salle, comme si ces derniers avaient conscience d’une telle chose. Cependant, il n’avait guère conscience de ce qu’ils étaient en train de créer. Le mana de tous les cadavres, autant ceux des humanoïdes, que des créatures mortes s’accumulait dans cette pièce, sans pouvoir en sortir. Celui-ci était animé de tous les regrets et remords des corps en putréfaction, c’est ainsi que mué par une volonté propre, le mana se concentra au fil des ans pour former un corps, un être au corps physique, mais n’était composé que de mana pur.
Cela prit des années, mais une existence de mana pur et concentré venait de voir le jour dans les murs du Donjon. Celui-ci flottait dans les airs pendant toute sa conception, prenant diverses formes pour se rapprocher de plus en plus de ce qui composait le genre humain. Une peau basanée, une chevelure d’or donnant l’impression qu’il pourrait presque marcher dessus. Ils bougeaient comme si le vent passait entre chaque mèche. Des membres longilignes, assez peu charnue et aucun vêtement, il restait nu, comme un enfant venant au monde. Sa création était enfin finie et il posait alors son premier pas sur cette terre. La lévitation prenait fin, déposant ce corps de chair sur le sol, laissant tout le poids de l’homme se faire sentir pour la première fois de sa vie.
Cet instant aurait dû être grandiose, mais il n’en fut rien du tout. À peine avait-il posé ses pieds sur le sol qu’il tomba en arrière, comme une masse. Son corps était immobile, ressentait pour la première fois de sa vie la douleur parcourant toutes les cellules magiques de son être. Pourquoi s’était-il écroulé ? La raison était des plus simples, il était peut-être l’accumulation de mana ayant développé une conscience de soi et un développement propre aux êtres-vivants intelligent ; mais il ne restait qu’un nouveau-né dans un corps d’adulte. Il ne savait pas se nourrir, se déplacer, bouger le moindre muscle, même sa vision n’était pas encore des plus clairs.
Alors il restait ainsi, allongé, ses yeux grands ouverts, son corps imitant le mouvement de la respiration, pour laisser l’air nourrir une partie de ses cellules. Il regardait le plafond du Donjon, voyant des tâches sombres et plus lumineuses, il ne savait pas ce qu’il voyait, simplement que les taches de couleurs bougeaient légèrement.
Il s’agissait des torches accrochées le long des murs et brûlant de façon continue. Le temps passait, laissant à ce dernier le temps de calibrer sa vue, pouvant enfin découvrir le monde comme n’importe qui pourrait le voir. Malgré cette évolution, il ne bougeait toujours pas, découvrant petit à petit les sensations de son corps et n’ayant toujours pas compris qu’il pouvait se mouvoir.
Durant cette période, il découvrit quelques nouvelles sensations, une partie de son corps faisait de drôle de bruit et le tiraillait fortement. Une autre zone le démangeait, lui faisant produire un liquide étrange dans un autre bout de son corps, afin de le laisser couler vers cette partie qui le démangeait. Il n’arrivait pas à décrire ce qui se passait, tout était nouveau, encore plus quand son ouïe fut titillée pour la première fois de sa vie. Des TAC, des CLAPS, toutes sortes de sons qu’il n’arrivait pas à définir et qui faisait naître en lui un sentiment de panique.
Cela se rapprochait petit à petit de sa personne, jusqu’à lui permettre de découvrir la source de ce bruit. Des êtres humanoïdes, des humains pour être précis, mais il ne connaissait pas encore ce terme pour le moment. Ces derniers se stoppaient à son niveau, le surplombant alors et posant même genoux à terre. Ils essayaient de le soulever, de le faire se dresser, mais sans succès, il venait toujours à retomber, comme s’il n’était qu’un cadavre. Ils essayèrent même de lui parler, mais cela n’était que de nouveau bruit pour lui, rien de véritablement logique. Finalement, ce groupe d’humains abandonnèrent l’être de mana ici et partir loin de là.
Ce fut sa première rencontre avec des humanoïdes et malgré le fait qu’il n’avait rien compris aux bruits, il avait assimilé certaines choses. En ce faisant bouger, il comprenait que son corps était mobile et il avait surtout pu voir son corps en se étant déplacé ainsi. Il prenait donc conscience de lui-même et de son enveloppe charnelle, il ne lui restait qu’une seule chose à faire, se mouvoir, se déplacer pour réussir à faire comme ces étranges êtres. Il n’était pas obligé de rester ainsi immobile.
Des mois, même des années s’écoulèrent pour lui, le temps de ressentir chaque parcelle de sa personne. Ses premiers mouvements furent assez bancals et étranges, son bras droit fut relevé et il réussit à le dresser à la verticale pour le sentir alors retomber et lui écraser le nez. Encore une fois, une nouvelle sensation de douleur. Il se sentait faible malgré ses efforts, la faim et la soif dont il n’avait pas connaissance tiraillait son corps. Mais étant fait de magie, il n’avait pas besoin de cela pour réussir à survivre, il restait cependant assez affaibli de ne pas consommer de nourriture.
Les efforts s’enchaînèrent, arrivant à développer la motricité nécessaire pour bouger assez simplement ses bras, suivit de son buste, même ses jambes bougèrent, mais dans le vide. Il essayait de se tourner n’arrivant qu’à se mouvoir ainsi, pour finalement se retourner sur le ventre un beau jour. Son visage contre le sol, il dut apprendre alors à user des muscles de sa nuque, découvrant de nouvelle parcelle de son être. Et un beau jour, il y arriva enfin, à se mettre sur les genoux et ses mains, donnant l’impression d’être un nourrisson apprenant à se mouvoir amplement.
Et finalement, l’étape final, celle de se tenir sur ses deux jambes, quelques secondes, avant de retomber sur le fessier. Il poursuivit ses efforts, arrivant à finalement tenir sur ses jambes et commencer à marcher. Certes de façon maladroite, mais il découvrait encore et toujours son corps dans cette situation plus qu’étrange. Petit à petit, il formait son équilibre, pouvant marcher librement, même si cela était lentement. Il trouvait une certaine aisance à force de faire le tour de la pièce, son odorat était titillé, certains recoins dégageant une odeur encore plus putride que le reste. Un nouveau sens venait d’être découvert.
Il passa un long moment à faire le tour de cette pièce, découvrant son corps et venant affiner ses mouvements. Il fit aussi d’autres découvertes plus ou moins intéressantes. La première, ce fut son reflet dans une marre d’eau s’étant accumulée avec le temps, à la suite d’une fuite dans un mur. Grâce à la lumière des torches, il eut la possibilité d’entrevoir une partie des traits qui venaient le composer. La seconde trouvaille, ce fussent le feu et sa dangerosité. Il approchait de cette source de chaleur qui était agréable au fur et à mesure qu’il avançait. Il s’aventura même à tendre les doigts pour essayer de toucher ces couleurs dansantes, il regretta bien vite ce geste, une sensation affreuse traversa ses doigts, puis son corps. Il recula immédiatement et tomba même sous l’effet de la peur.
Il regardait rapidement l’endroit en contact avec le feu, découvrant des zones rouges, formant de drôle de forme et semblant même avoir creusé sa peau. Cela faisait mal et l’inquiétait. Mais au même moment, il découvrit une faculté le concernant. Les bords de sa peau rongée venaient lentement briller pour lentement régénérer sa peau, lui rendre son état d’avant. Cela prit une journée complète, mais la douleur avait finalement disparu. L’être de mana comprenait alors que la douleur pouvait disparaître au bout d’un moment, ainsi que l’étrange forme que prenait son corps. Sa dernière découverte fût le fond de la pièce, qui semblait donner sur autre chose, car le mur pouvait bouger quand il laissait son poids tomber contre. Il s’agissait en vérité d’une porte qu’il venait alors d’ouvrir pour accéder à la prochaine salle de ce Donjon. Le nouveau-né allait ainsi débuter l’aventure de sa vie.
1er Étage – Salle 2
L’homme pénétrait dans la nouvelle salle, cette dernière ressemblant énormément à celle où il se trouvait juste avant. Des murs de briques à l’aspect jauni, des torches illuminant le lieu, un plafond tellement haut que le nourrisson se brisait la nuque à relever les yeux pour en voir le sommet. Il n’y avait qu’une différence, c’était le sol, celui-ci n’était pas couvert de cadavre, mais possédait des briques de la même couleur que les murs.
Il avançait pour en découvrir un peu plus sur cet endroit, avançant lentement dans le centre de cette dernière. C’est alors qu’au même moment, deux étranges créatures sortaient de la pénombre, des coins que les torches ne pouvaient éclairer pleinement. Des êtres à la peau verte et ternie, donnant l’impression que cette dernière s'était craquelée. Ils avaient un long nez et des oreilles toutes aussi imposantes, leur dos étaient voûtés et leurs yeux donnaient l’impression d’être révulsés. Ils portaient chacun un gourdin de bois fin au niveau du manche et bien plus large à son sommet.
L’homme s’arrêta alors net, ayant un sentiment de peur dans son corps en découvrant ces deux êtres et ne ressemblant à rien de ce qu’il avait connu. Puis, sa curiosité de nouveau-né le faisait marcher pas à pas vers eux, tendant même la main dans leur direction, comme pour essayer de les attraper, de les prendre. Tout était fait lentement, car même les gobelins qui lui faisaient face ne semblaient pas vouloir se mouvoir à leur tour. Finalement, il arriva à leur niveau pouvant presque en toucher un du bout des doigts. Soudain, un mouvement venant de celui qu’il allait toucher se fît, ce fut tellement rapide qu’il ne vit presque rien. Cette créature avait simplement bougé son bras pour frapper la main de l’homme avec sa masse.
L’information finit alors par atteindre le semblant de cerveau qu’il possédait, lui faisant alors regarder sa main, avant de hurler d’une douleur qu’il n’avait encore jamais ressentie. Il criait pour la première fois de sa vie, ses doigts étaient explosés, se mouvant dans des sens qui n’allaient pas avec ses articulations. Et sa main pendait, sans qu’il est réussi à la faire bouger, comme si elle ne voulait plus répondre. Il se sentait mal, terriblement mal, la panique commençait à naître en lui. Il devait fuir, partir de là, ne pas rester ici, c’était dangereux. Ses instincts et surtout celui de survie s’éveillèrent pour la première fois de sa vie.
Il ne marchait plus, il courait pour tourner le dos à ses créatures et espérer retourner dans l’autre salle pour les fuir. Mais lorsqu’il tomba contre la porte, celle-ci se refusait à laisser passer l’être de mana. Le Donjon de Tat’Wir était ainsi conçu, il était impossible de faire demi-tour au premier étage, il fallait avancer d’une traite et passer les épreuves pour accéder à la salle suivante. Il était donc condamné à rester ici, jusqu’à ce que les créatures périssent. Cependant, au vu de la situation, c’était plutôt lui qui risquait de passer l’arme à gauche.
Il se retournait alors pour chercher un moyen de fuir, son corps en panique comptant bien faire le nécessaire pour survivre. Il n’eut pas vraiment le temps de trouver une solution, car son regard croisa celui d’un gobelin, puis sa tête fût saluée d’un coup de masse le faisant tomber au sol. Il était encore conscient, mais n’arrivait plus à bouger son corps. Il avait l’impression d’être traversé par des pulsions, des spams, ses muscles bougeaient, mais lui ne pouvait rien contrôler. Soudain, un second coup de massue sur sa tête et noir totale pour lui.
Un spam, ses yeux s’ouvraient et il voyait de nouveau la salle se dessiner sous ses yeux, au même endroit où le gobelin lui avait fracassé le crâne. Il ne sentait plus aucune douleur, il pouvait à nouveau bouger son corps sans véritablement de problèmes, et même sa main était revenue à la normale. Il se redressait, étant toujours assis, son champ de vision venant s’élargir pour le laisser apercevoir les gobelins toujours présents dans la pièce. Ces derniers venaient lui tourner le dos. Il n’osait pas bouger, de peur de les voir fondre sur lui et provoquer un moment de noir dans son esprit. Il ne savait même pas ce qui lui était réellement arrivé à cet instant précis, il ne voulait simplement pas le revivre une nouvelle fois.
Il se relevait doucement, ayant assimilé rapidement que bouger vite cela faisait du bruit. Pour un nouveau venu dans ce monde, il assimilait rapidement les choses, sa courbe d’évolution étant plus exponentielle que continue pour dire les choses. Il regardait autour de lui, la porte à côté de lui étant impossible à franchir, il pouvait essayer l’autre porte. Il allait marcher lentement vers celle-ci, faisant attention pour sa part. Cependant, le destin n’était pas de son côté, l’un des gobelins se retourna alors et cria pour avertir son compagnon. L’homme venait alors à courir pour espérer ouvrir la porte, mais la réaction fut la même que l’autre, impossible de la déverrouiller.
Encore une fois, l’une des créatures était proche de lui, venant faire abattre sa masse vers lui. Cette fois-ci, il eut un bon temps de réaction, réussissant à se mouvoir, pour se faire frapper à l’épaule. Un nouveau cri de douleur sorti de ses lèvres, son épaule venait de se faire déboîter. Mais il était encore en vie, aucun voile noir n’avait recouvert ses yeux. Il se redressait alors pour courir dans la salle, essayant de fuir ses agresseurs. Il essayait de se maintenir en équilibre comme il le pouvait, n’ayant pas l’habitude de courir et son épaule flottant au vent ne l’aidait pas à rester debout, changeant ses points d’équilibre.
Il ne fût pas assez rapide, se faisant alors exploser le crâne encore une fois. De nouveau la mort qui venait le cueillir, pour finalement le faire revenir en pleine forme à l’endroit où il s’effondrait. Il n’avait toujours pas compris qu’il venait à trépasser, mais il comprenait qu’après trop de douleur, il sombrait. Il était toujours dans la même situation, totalement incapable de s’en sortir, il ne pouvait pas ouvrir les portes, ni fuir. Il ne lui restait qu’une solution, frapper les gobelins avec une masse. Il avait compris que frapper avec cela faisait mal, il pensa alors à essayer de frapper avec sa main, peut-être que cela pourrait faire.
Il n’avait pas le temps de penser plus loin, les créatures l’avaient vu revenir à la vie et fonçaient encore une fois sur sa personne. Il se relevait et continuait de courir de son mieux, essayant d’éviter de se faire frapper et voulant donner un coup en retour, mais il brassait simplement de l’air. Ce jeu de chat dura un long moment, toujours par la défaite de l’être de mana, son retour à la vie et une nouvelle session de course-poursuite. Il n’arrivait certes pas à les toucher, mais sa dextérité s’améliorait de fil en aiguille, arrivant finalement à toucher l’une des créatures.
Pourtant, la déception fut au rendez-vous, cela ne semblait rien faire contre cette créature, elle ne semblait pas broncher autant que lui, lorsqu’il se faisait fendre le crâne. Il ne savait pas quoi faire alors, si frapper ne marchait pas, il ne pouvait qu’essayer de voler une masse, mais ils tenaient ces dernières et les bougeaient toujours dans tous les sens. Le cycle continuait jusqu’au moment où en se cognant contre un mur à la suite d’une projection dû à un coup, il fit tomber une torche du mur. Cela pouvait se détacher ? Dans la panique, il ne pensait plus à sa peur du feu et venait prendre la partie en bois de la torche.
Il frappait alors l’un des gobelins avec le bâton enflammé, provoquant un nouveau genre de cri de sa part. Bruit qu’il n’avait jamais encore entendu. Le visage de la créature présenta le même genre de cloques qu’avait subit le nourrisson lorsqu’il avait touché du feu. Cela pouvait donc être une arme, il le frappait alors encore une fois. Sa torche se brise en deux, laissant le feu courir sur le sol et s’éteindre plus loin. Il se sentait perdu sur le moment, mais un espoir se raviva sous ses yeux.
Le gobelin qu’il venait de frapper avait lâché sa masse sous l’impulsion de la douleur du coup et du feu. Son corps réagissant enfin de façon normale au vu de sa taille d’adulte. L’homme attrapa la masse et frappa l’autre gobelin qui semblait choqué de voir son camarade s’enflammer. Il frappa sans s’arrêter la tête de la créature, en boucle, jusqu’à ce que ce dernier ne bouge plus. Son crâne était répandu sur le sol et l’homme à la chevelure d’or était teinté de bout de cervelle et tache de sang. Il avait réussi à tuer la créature, il sentait un drôle de sentiment en lui, mais il n’avait pas le temps de s’attarder dessus.
Les cris de l’autre gobelin se faisaient entendre, ce dernier souffrant encore de sa brûlure. Il venait donc faire la même opération que sur son confrère, mettant fin à la vie de cette créature sanguinaire. Lorsque le dernier brin de vie dans le gobelin s’envola, un bruit sourd se fit entendre et la seconde porte venait s’ouvrir. L’homme avait réussi et il pouvait continuer d’avancer dans ce Donjon, ne sachant rien de ce qui l’attendait. Mais cela allait lui prendre du temps de terminer ce Donjon à ce rythme, car même s’il ne s’en rendait pas compte, chacune de ses morts et ses réveils étaient espacés de plusieurs mois, son corps mettant énormément de temps à se régénérer. C’est donc en ne sachant rien de lui qu’il s’avança pour la prochaine salle.
1er Étage – Salle 3 à 10
L’épopée de l’être de mana venait se poursuivre dans les différentes salles du Donjon, lui qui espérait être tranquille et pouvoir avancer sans peine commença à regretter d’avoir voulu bouger de sa salle. S’il était mort un nombre de fois conséquent dans la première salle, il était facile de perdre le compte à présent. Il était sur et certains que son nombre de morts avait dépassé la centaine. Cependant, c’est principalement dans les premières salles qu’il vint à mourir un nombre incalculable de fois. Pourquoi les morts étaient moins nombreuses au bout d’un moment ? Deux raisons à cela, l’homme devenait plus agiles et comprenait de mieux en mieux comment tuer les créatures et ne pas mourir. Il avait affronté quantité de Gobelins et de Hobgobelin et répété le cycle pendant tellement longtemps qu’il avait développé de bonnes capacités et appris comment les vaincre.
Il n’avait pas vraiment le choix d’apprendre, c’était ça ou périr à répétition. En parlant de ses multiples décès, il y a avait du nouveau de ce côté-là. Maintenant quelle que soit la façon dont son corps physique mourrait, il garder conscience pendant sa régénération, mais ne pouvait en aucunement bouger. Le temps consacré à sa reconstitution était beaucoup plus réduit, comme si son corps arrivait de mieux en mieux à se réparer. De ce fait, pendant ces moments de conscience, il repassait en boucle dans son esprit la façon de faire des créatures, se créant alors un entraînement mental venant réduire son temps d’apprentissage.
Il avait aussi eu la brillante idée de garder certaines armes qu’il récupérait sur son chemin, volant sur les cadavres. Car oui, il était courant pour lui de voir des cadavres et souvent ceux d’aventuriers passant à côté de lui pendant qu’il se reconstituait. Et le temps que son corps revienne à la vie, la plupart des aventuriers étaient morts où les autres avaient dû avancer plus loin dans le Donjon. Ce dernier semblant se régénérer au fur et à mesure du temps. Le fait d’acquérir des capacités de combat et de la dextérité n’étaient pas ses seules évolutions, à force d’entendre hurles les créatures, communiquer entre elles, il avait saisi le sens de certains bruits. Il en allait de même pour les humains, il comprenait certains mots, même s’il lui était impossible de les prononcer pour le moment.
Il serait facile de croire que cela s’était fait rapidement, mais cela lui prit cinq ans d’arriver jusqu’au bout de la neuvième salle. Ce ne fut pas une partie de plaisir, cela allait bientôt faire dix ans qu’il était né dans ce Donjon et il n’avait toujours pas passé le premier Étage de Tat’Wir. L’homme blondinet n’avait aucunement conscience de la taille de l’endroit, il avançait simplement ne sachant pas vraiment quoi faire d’autres.
Sur son chemin, en plus de ramasser des armes, il avait récupéré des vêtements, comprenant que cela semblait mieux protéger que ceux n’en ayant pas eu. Il s’équipait de façon aléatoire, prenant ce qui lui semblait résistant et non abîmé.
Ainsi, l’homme se retrouva face à une nouvelle porte, celle menant à la dixième salle. Cette dernière était assez différente des autres pour le dire. Elle devait bien faire deux à trois fois leur taille, elle était ornée de fer et d’un semblant de boulons et surtout elle possédait des anneaux pour la pousser et non d’une poignée. Il poussa alors de toutes ses forces pour laisser cette dernière s’entrouvrir afin qu’il se glisse dans la pièce. Elle était plongée dans le noir, ne laissant pas visible la moindre torche pour éclairer l’endroit. Seule la lueur venant de l’ouverture de la porte lui permettait de voir le début du sol.
Il s’avançait lentement, jusqu’à être totalement plongé dans les ténèbres. La porte se ferma toute seule, se claquant dans un bruit sourd. Il se retournait pour voir la situation, ne comprenant pas ce qui pouvait se tramer pour sa part. Soudain, des torches s’allumèrent une à une, mais pas d’une flamme classique, une lumière bleue et légèrement plus effrayante que réconfortante. L’homme arrivait enfin à voir ce qu’il y avait dans la pièce, découvrant une énorme créature en son centre.
Il n’avait encore jamais rencontré une telle bête de sa vie pour dire les choses. Un bipède de puis de deux mètres de haut, donc les bras et les jambes devaient faire le triple de l’homme. Une peau d’un vert plus foncé que les gobelins et donc elle semblait tannée, formant une sorte d’armure naturelle. La mâchoire de l’Orc était gigantesque, la partie inférieure était bien avancée et laissant des crocs ressortir. Il était couvert de peau de bête et armé d’une hache à deux mains et lui offrant énormément de porter. Il commençait à paniquer, se demandant comment il allait faire pour battre une telle bestiole. Il regardait autour de lui pour essayer de trouver des solutions, mais il ne voyait que des cadavres. Et cette créature ne lui laissa pas vraiment le temps de réfléchir et voir plus longtemps, hurlant de tout son saoul et chargeant sur lui.
Il eut à peine le temps de se mettre en position de défense que l’Orc frappait de sa hache, brisant l’épée qu’avait réussit à obtenir l’homme. Ce n’était pas son seul problème sur le moment, celui-ci finit coupé en deux dans la même action, cette créature ayant une force hors-norme. Il n’avait même pas fallu une minute pour lui offrir sa première mort. Il était à terre, ne pouvant rien faire, simplement attendre que son corps finisse par se réassembler pour lui permettre d’effectuer une nouvelle offensive. Il réfléchissait alors, se demandant s’il avait vraiment la possibilité de gagner, son arme était détruite et la bête était aussi rapide que forte.
Il n’y avait pas trente-six solutions, il devait tester et essayer, quitte à mourir encore plusieurs fois. Au bout d’une semaine, il fut reconstitué pouvant essayer d’affronter à nouveau la créature, mais à peine eut-il levé le petit doigt qu’il se faisait couper à nouveau, la créature ayant bien compris qu’il revenait à la vie. Elle était intelligente comparée aux autres bestioles. Le cycle se répéta alors pendant des mois, il n’avait aucunement la possibilité d’agir pour se défendre contre cette bestiole. Une année vint à passer, le laissant toujours sans défense, du moins, c’est ce qu’il pensait.
Le temps lui paraissait tellement long, qu’il n’avait toujours pas pris conscience que sa régénération était véritablement de plus en plus courte. Au point d’en devenir instantané à présent, il se faisait couper en deux et dans la seconde qui suivit, son corps se recollait, évitant à ce dernier de devoir attendre pendant des jours, des heures ou des minutes. Il pouvait bouger, il n’était plus victime des assauts de l’Orc. Il sautait alors sur l’occasion pour se déplacer et se mettre hors de portée de sa hache.
Il pouvait maintenant contre-attaquer, mais il espérait pouvoir agir rapidement et surtout attraper le reste de son épée qui gisait sur le sol depuis une bonne année maintenant. La seule chose qu’il pouvait donc faire pour le moment était de simplement courir pour espérer attraper son épée dans cette course-poursuite. Il fit ainsi un long moment, l’Orc le touchant souvent, mais son corps était instantanément d’attaque à nouveau. Il finit enfin par réussir à attraper sa lame sur le sol et essayer de faire à nouveau face à l’Orc.
Il s’approcha de ce dernier, réussissant enfin à esquiver entièrement sa hache et essayer de lui planter l’épée dans le corps. Son coup vint à rebondir sur la peau de celui-ci, il était dur et une arme cassée n’allait pas être suffisante pour le blesser mortellement ou même simplement. Il dut se baisser rapidement et esquiver un nouvel assaut de son ennemie, reculant pour essayer de trouver une solution face à ce problème. Il reprenait donc sa course effrénée pour éviter les assauts de la bête et réfléchir en même temps. Cette dernière n’arrêtait pas d’hurler derrière, ouvrant grandement la bouche pour laisser voir sa femme dentition.
Il lui jetait quelques coups d’œil, découvrant alors que l’intérieur de sa bouche et sa peau n’avait pas du tout la même apparence et sans doute pas la même résistance. Cela ne lui coûtait rien d’essayer ce genre de chose. Il s’approcha encore une nouvelle fois de l’Orc, esquivant son assaut, ayant commencé à s’adapter à son rythme. Il frappa encore sa peau essayant de le faire hurler un bon coup. Ce dont il arriva sans mal, le fait de louper sa cible, ainsi que de se faire piquer légèrement avait de quoi agacer. Lorsque ce dernier ouvra la bouche pour laisser un hurlement jaillir, le blondinet plongea sa lame dans sa bouche et remonta le bord de lame cassé pour le planter dans son palais.
L’arme brisée se plantait dans la chair, venant transformer le cri en hurlement de douleur. Pourtant, cela n’était pas suffisant pour tuer la bestiole, il devait essayer d’enfoncer encore plus profondément l’arme avant de se faire broyer les bras par la mâchoire de ce qui voulait sa mort. Il mettait toutes ses forces, venant même à hurler comme si cela allait lui donner de la force. L’Orc se débattait pour ne pas arranger les choses, il faisait de son mieux pour rester sur ses deux pieds. Il mettait toute sa force, allant jusqu’à puiser dans toutes ressources. Il n’y arrivait toujours, cependant alors qu’il pensait ne pas réussir à finir de l’empaler, une sensation de chaleur s’emparait de son corps pour se concentrer sur ses mains.
Il voyait apparaître une sorte d’aura bleutée, entourant ses mains comme une seconde peau. Il avait l’impression d’être bien plus fort ainsi, il puisait donc encore dans ses forces pour finalement réussir à planter entièrement le reste de la lame en morceaux. Soudain, l’Orc cessa de bouger, tombant à genoux et laissant juste assez de temps à l’homme pour lâcher prise et se reculer. Il avait réussi à triompher, après une année de dur labeur, il vainquit la bête.
Il était sur les rotules, tombant lui aussi à genoux pour essayer de récupérer un de contenance. Il avait puisé dans une grande partie de ses forces pour le moment. Il portait à nouveau son attention sur ses mains, ne voyant plus cet étrange effet bleu, se demandant s’il ne l’avait pas rêvé pour ainsi dire. Il resta ainsi pendant une petite heure, avant de se lever et d’essayer de récupérer ce qu’il pouvait. Il n’y avait pas grand-chose de réutilisable pour sa part. Il se concentrait donc sur la seule chose de disponible, la hache à deux mains. Il avait du mal à la soulever, mais il devait quand même la prendre, se retrouver sans arme serait une chose idiote.
Il tirait donc cette dernière jusqu’à la porte se trouvant au fond de la pièce. Celle-ci avait un aspect bien plus normal que celle d’avant, se demandant ce qui l’attendait à présent derrière. Il ne préférait pas attendre plus longtemps, préférant poursuivre sa route tant qu’il le pouvait.
Salle 0
Lorsqu’il ouvrit la porte pour pénétrer dans une nouvelle salle, il ne s’attendait pas à être éblouis par ce qu’il allait voir. La pièce dans laquelle il venait de pénétrer n’était similaire à aucune autre. Il marchait lentement, le temps de laisser ses yeux s’habituer à son environnement. Devant lui venait se dessiner une immense pièce octogonale, chaque coin semblant dédié à quelque chose en particulier. Il y avait un coin entièrement dédié à la porte. Si l’homme regardait sur la gauche, il pouvait voir dans l’ordre un endroit dédié pour faire la cuisine, le coin d’à côté disposait d’une longue table pour manger à plusieurs. Le prochain coin disposait d’une immense bibliothèque prenant tout le mur et sa hauteur, avec deux fauteuils devant pour lire tranquillement.
S’il partait de l’autre côté, il y avait un coin cloisonné qui semblait servir aux besoins des gens, ainsi que d’un évier. L’autre mur était un bain géant dont flottait une légère vapeur. Encore à côté, il y avait un imposant bureau d’installer. Et lorsqu’il regardait en face de lui, il voyait plusieurs couches d’installer, l’endroit était immense et pouvait accueillir plusieurs personnes pour vivre-ensemble. Il était facile de coucher au moins six personnes maximum dans l’endroit.
Il continua de s’avancer, la porte se refermant derrière lui, comme les autres à chaque fois. Il se mettait alors sur ses gardes sentant possiblement un danger pouvant approcher, mais rien, aucune action de quiconque. Il se relâchait alors, venant même laisser tomber l’arme sur le sol. Il s’avançait au milieu de la pièce, découvrant en son centre quelque chose de gravé dans la roche, une sorte de cercle magique. Il ne savait pas encore à quoi, cela pouvait servir. Lorsqu’il posa un pied en son centre, un nouveau bruit se fit entendre, mais ce n’étaient pas les hurlements d’un monstre. Cela ressemblait plus à une voix humaine.
« Bienvenue dans la Salle 0. Ici, vous pourrez vous reposer entre chaque étage et chaque salle à partir du 2ème Étage. Vous trouverez ici de quoi vous nettoyer, manger et dormir, afin d’affronter les autres paliers dans de meilleures conditions. Profitez bien de la Salle 0 de Tat’Wir. »
Il n’avait pas tout compris, seulement quelques mots ou suite de phrases, mais sans plus. Sa compréhension du langage des humains n’était clairement pas complète. Il ne savait donc pas quoi faire à part explorer l’endroit en détail. Il avançait alors vers chaque pièce, pour essayer d’en comprendre le fonctionnement comme il pouvait. La bibliothèque fut rapidement écartée, ne comprenant rien à ce qu’il y avait dans les ouvrages, de même pour le bureau, il ne savait pas à quoi servait une telle pièce.
Il s’intéressa de plus prêt à la cuisine, voulant découvrir d’où venait les odeurs qui avaient titillé ses narines et fait grogner son ventre. Il fouillait la pièce, trouvant énormément d’ingrédient, finissant par porter certains à la bouche. Certains étaient durs, d’autres mous, d’autres fondaient sous la bouche, mais le plus important, c’était un festival de saveur pour sa part. Il trouva même de l’eau qu’il consomma. Au bout d’un moment, il n’en pouvait plus, son estomac lui donnant l’impression de craquer, mais il se sentait bien, comme s’il avait comblé quelque chose en lui, de même pour lui. Il n’avait plus ces douleurs lancinantes qu’il avait finies par oublier avec le temps.
Il s’intéressa aux restes, surtout au bain dont la sensation lui prodiguait un plaisir assez intense, au point de rester des heures dedans juste pour simple plaisir. L’homme ne le remarqua pas immédiatement, mais l’eau restait toujours chaude et la nourriture semblait apparaître par magie chaque jour à la même heure.
Il décidait de ne pas quitter cet endroit pour le moment, étant trop bien installé là-dedans. Il préférait plutôt profiter de son temps libre pour faire des choses. Il découvrir aussi le sommeil ou plutôt une sorte de transe, se plongeant dans la paresse et sur les lits, il se laissa aller dans une sorte de transe, un moment où il pouvait rêver et s’en réveiller dès qu’il le désirait. Ce fût ensuite la cuisine ou du moins des prémices, il comprit qu’il pouvait faire cuire des aliments à l’aide du feu. Il essayait donc énormément de chose, jouant à l’apprenti cuisinier en faisant cuire tout et n’importe quoi, sur plus ou moins de durée. Il développait encore ses papilles.
Il pratiquait aussi la hache pour essayer de la manier, il avait l’impression qu’il ne pourrait pas toujours rester ici. Il voulait donc être capable de se défendre en maniant la seule arme du coin. Durant son apprentissage, il se découvrit un pouvoir, celui qu’il avait vu autour de ses mains durant sa bataille contre l’Orc. Il arrivait à comprendre comment cela fonctionnait. Il sentait une chaleur en lui et il arrivait à l’amplifier et la guider en se concentrant, lui permettant d’être plus fort. C’était ce qu’il avait saisi de son pouvoir pour le moment. Il passa une nouvelle année ainsi, amenant à douze ans le nombre d’années qu’il avait vécu dans ce Donjon et dont il n’avait fait qu’un dixième pour le moment. Son corps ne semblait pas vieillir justement, ce qui ne le dérangeait pas, mais viendrait intriguer sans doute énormément de monde.
Lui qui s’était préparé à la guerre durant une bonne année, il en était bien content, voyant qu’il avait eu raison de penser que son petit moment de repos n’allait pas durer. La porte par laquelle il était rentré faisait du bruit, elle céda enfin et quatre humains vinrent à débarquer dans l’endroit. L’homme s’était planqué à l’opposé, vers les couches, regardant les envahisseurs dans sa pièce.
Il les détaillait correctement, voyant un énorme gaillard à la barbe imposante et la chevelure conséquente. Il portait une imposante armure, avec un bouclier et une masse. Il y avait un second homme, qui était plus petit que le grand gaillard, mais qui était aussi plus longiligne et possédant une épée à la ceinture, ainsi qu’une sorte d’armure incomplète. Le reste de l’épique était composé de deux femmes, une demoiselle brune à la tenue blanche et un imposant bâton à ses côtés. La seconde était une jeune femme rousse, les cheveux courts et dans une étrange robe.
Le blondinet ne venait pas bouger, ne sachant pas quoi faire. Le groupe approchait de lui, les femmes se cachant les yeux de le voir ainsi nu et les hommes parlaient à sa personne, mais il ne comprenait rien du tout, seulement quelques phrases comme pour le reste et il ne savait pas quoi répondre, n’ayant jamais parlé de sa vie. Tout ce qu’il faisait, c’était reculer, se sentait prit au piège par ces personnes. La seule porte de sortie était derrière eux. Il pensait qu’il allait passer un sale moment, mais il semblerait qu’il n’en soit rien.
Ils durent comprendre et voir surtout l’état de panique de l’être de mana, car ils commencèrent à discuter entre eux. Ils discutaient pour savoir quoi faire et surtout émettre des hypothèses sur ce qu’était ce petit énergumène nu et blond. Il ne bougeait plus, les regardant simplement discuter entre eux pendant quelques heures. Finalement, ces derniers se tournèrent vers lui, se pointant chacun du doigt. L’homme pencha alors la tête sur le côté, se demandant bien ce qu’il pouvait faire. Puis il entendit quatre mots, un prononcé par chaque personne.
« Baldur » De la part du grand gaillard.
« Isaac » Venant de l’homme à l’épée
« Lisbeth » Disait, la jeune femme Rousse
« Anya » Prononçait, la demoiselle en tenue blanche
Il ne comprenait pas ce que signifiaient ces mots, mais cette rencontre allait changer la vie de l’être de mana à jamais.
2ème Étage – Salle 1 à 9
L’être de mana dû apprendre à vivre avec ces personnes, surtout que ces dernières ne semblaient clairement pas vouloir lui lâcher la grappe. Apprivoiser l’homme sauvage qu’il était fût long, mais armé de patience et de bon plat, ils parvinrent enfin à l’éduquer légèrement. Et oui, l’appel du ventre, le corps de l’homme venant assimiler les aliments pour purifier son mana et le laisser de qualité, il fallait bien un carburant à son corps ainsi constitué. Cela le changeait radicalement en termes de force, il était en bien meilleure condition qu’avant le pouvoir qu’il s’était découvert s’écoulant aussi beaucoup mieux, comme s’il était lié à l’état de son mana.
Cependant, un différent survint assez vite, malgré l’adaptions de tous, les uns envers les autres. Ces derniers voulaient sortir de la pièce, l’homme l’avait compris, car ils parlaient à la salle et l’étrange voix du départ était venue répondre. Cette dernière avait bougé, comme s’il monté d’un cran, une rotation s’était même opéré dans la pièce. Et finalement, la porte s’était ouverte sur une nouvelle salle, plus grand et plus lumineuse, mais dont on pouvait voir dedans deux créatures.
Et pas n’importe lesquels, des Orcs, ils étaient par deux maintenant. L’homme n’avait pas vraiment envie de sortir vu comment il avait passé du temps à mourir devant un seul. Il avait donc regardé le groupe s’avancer et venir régler le problème assez facilement. Il voyait des choses assez surprenantes, l’homme barbu arrêtait un coup de hache sans problème, son corps ne semblant pas finir comme celui de l’être de mana. Et il ne fallut pas longtemps derrière pour que Isaac use de sa lame pour faire la méthode ayant permit au blondinet de survivre, sauf que cette dernière passa par son oreille.
Pour les deux femmes, ce fut simple aussi, le deuxième Orc ne semblait pas pouvoir bouger, Anya prononçant des mots qu’il ne comprenait pas. Puis se fut autour de la rousse de parler, faisant brûler vif le monstre. Ils avaient réussi avec une telle facilité que l’homme en resta bouche bée. Il vit le groupe revenir dans la pièce, il ne savait pas quoi faire, mais une chose est sure, avec eux, il pouvait avancer en toute tranquillité.
Le temps continua de passer pour ce nouveau groupe, dont le dernier membre était Niqa. Oui, il possédait un nom, qui avait état choisi par le groupe en question et surtout Isaac et Anya. Six mois s’étaient écoulés, le groupe avançait assez lentement, ayant déjà fait la moitié des salles du pallier, mais préférant être prudent à chaque fois. Puis, ils avaient une autre tâche au passage, éduquer l’être de mana. Durant cette période, il avait appris à parfaitement comprendre le langage humain et surtout prononcer des bruits. Oui, ce n’était pas encore des mots, mais il faisait de son mieux pour entraîner ses membres à imiter le langage qu’il comprenait. Encore une fois, il était comme un enfant.
Bien sûr, ce n’est pas la seule chose qu’on lui avait apprit durant ce temps-là. La pudeur fut le premier exemple, on lui apprit à se laver, à s’habiller. Même à devoir faire ses besoins, vu qu’il n’avait jamais mangé en douze ans d’existence. Chaque membre du groupe semblait remplir un certain rôle, Anya la mère, Isaac le père, Baldur l’oncle et Lisbeth l’amitié. Elle semblait bien moins famille que le reste du groupe, mais essayait d’aider à l’évolution de ce dernier de son mieux. On lui apprenait à lire aussi, en même temps que son apprentissage de la langue, il devait rattraper son retard.
Le temps filait bien plus vite que le passage de son premier pallier, il faut dire que ce lieu n’était pas fait pour être affronté seul ou il fallait être un être surpuissant. Ce que Niqa n’était pas, du moins pour le moment, il avait encore beaucoup à apprendre. Il fallut une bonne année pour passer le reste des salles, la difficulté était montée d’un cran, donnant souvent des salles à plus de vingt créatures et pas des minimes. Durant cette période, Niqa arrivait enfin à parler clairement, même si lui arrivait encore souvent se mordre sa langue ou mâcher des mots, mais il pouvait très bien se faire comprendre. Isaac lui avait aussi appris à manier les armes, bâton, lance et épée. Il ne pouvait pas laisser Niqa partir au front juste avec ses poings. Certes, ils avaient tous découvert son côté immortel en le voyant se faire trancher en deux puis se recoller immédiatement.
Cependant, cela ne les empêchait pas de s’inquiéter pleinement pour lui et surtout d’essayer de comprendre le mystère qu’il était à leurs yeux. Surtout que ce dernier venait encore épaissir le mystère l’entourant pleinement. Alors que la situation se faisait un peu plus compliquer dans la salle précédente le prochain boss de pallier, Niqa fit une démonstration d’un nouveau talent. Le groupe affrontait deux griffons adultes, chacune des bêtes venant au moins faire la taille de deux humains en hauteur. Ils volaient en permanence dans la pièce, le laissant qu’à Lisbeth la possibilité de les toucher.
Ce qui rendait la tâche des plus ardues, jusqu’à ce que Niqa se décide à vouloir imiter la magicienne du groupe. Lui aussi tendait la main vers le ciel semblant viser l’un des griffons de ses doigts. Il prononçait alors la même phrase que Lisbeth, son instinct, le mana circulant le composant, lui criant de faire ainsi les choses. C’est ainsi qu’il produisit aussi un éclair venant foudroyer un des griffons qui ne devait pas s’y attendre et rendre stupéfait le groupe. Il est logique pour un être composé uniquement d’énergie magique, de pouvoir user de la magie. Mais bon, cela n’était pas sans conséquence, sa main était dans un salle état et semblait mettre plus de temps à se régénérer que d’habitude.
Il était un être de mana, il usait donc de puissance brute, il ne possédait pas de catalyseur, il était donc logique que son enveloppe charnelle vienne à céder dans ce genre de situation. Au moins, cela avait eu l’effet de débloquer la situation et de permettre de mettre les deux créatures au sol, sans que l’une d’elle attaque pendant que l’on s’en prenait à son confrère. Ainsi, la bande arriva à exterminer les bêtes et débloquer l’accès à la dernière salle de l’étage. Cependant, Niqa et les quatre autres n’allaient pas s’attaquer à ce dernier de site, ils devaient prendre du repos et se poser sur la magie circulant en Niqa.
2ème Étage – Salle 10
La préparation ne fut pas longue, Lisbeth ayant étudié un peu plus en détail Niqa et ayant compris qu’elle ne pourrait pas faire grand-chose rapidement. Il lui fallait du temps pour préparer ce qui était nécessaire, elle avait bien réussi à trouver un catalyseur pour la magie de Niqa, un imposant grimoire vierge et fait à partir d’objet magique. Mais c’était la prochaine étape qui allait demander du temps, elle devait imaginer le circuit magique pour lier les deux. Elle devrait faire cela pendant plusieurs mois et ils n’avaient pas vraiment le temps, ils devaient au moins terminer le niveau pour éviter un possible retour de créature. Certes, ils n’avaient rien vu en pratiquement deux ans, mais ils ne voulaient pas prendre de risque, ce Donjon étant déjà assez particulier comme ça.
La décision était donc tombée, Niqa ne devait pas user de la magie pour le moment, il se servirait donc uniquement d’une épée et de son pouvoir renforçant sa puissance. C’est ainsi qu’ils se lancèrent sur la salle du boss de l’étage, la porte se présentant de la même façon que pour l’Orc, chaque pallier étant composé de la même façon. Comme pour le premier boss, la salle était plongée dans le noir, la lumière s’installant lentement, allumant toujours des torches de flammes bleues. Sauf qu’à la différence de la première salle, il ne s’agissait pas d’un Orc, mais d’une Chimère. Cette créature composée de trois bêtes, une tête de Lion, une tête de Chèvre, sur un corps de Lion pour l’avant, l’arrière étant celui de la Chèvre, le tout se terminant par une imposante queue de scorpion.
L’homme pouvait voir que ses compagnons n’étaient pas vraiment sûrs d’eux, c’était la première fois qu’ils affrontaient une telle créature. Ils ne pouvaient pas rester immobile bien longtemps, autant par sûreté que le fait qu’ils avaient été repérés. Ils se mettaient alors en formation pour affronter la suite des évènements. Tout se déroulait de la meilleure des façons pour eux, personne n’était blessé, Baldur encaissait les coups sans broncher. Isaac et Niqa attaquaient les flancs tout en se jouant de la queue de serpent et la moindre blessure que pouvait subir l’équipe était soigné par Anya. Puis Lisbeth intervenait en finissant d’incanter un sort, arrivant à entraver les pattes de la chimère. Ils ne restaient donc qu’à finir cette créature pour passer au prochain pallier.
Soudain, un éclair vert sortait de l’arrière de la bête pour fendre sur Anya. Aucun membre de l’équipe n’avait pu réagir, l’éclair restant en place, statique pendant quelques secondes. Ce n’était pas de la magie ou quelque chose de surnaturel, simplement une autre partie de la chimère qu’elle n’avait pas encore utilisé. Un corps de serpent était sorti de l’arrière de son corps, elle était composée de quatre bêtes et non trois. Cette partie du corps avait attaqué Anya au cou, lui mordant et perforant celui-ci, l’artère étant touchée.
Le groupe ne sut pas comment réagir face à cela. Niqa se retournant sur lui-même pour voir la scène, découvrant celle qu’il considérait comme sa mère adoptive tomber au sol et son sang se vidant sur les roches à vitesse grand V. Il avait assimilé le principe de vie et de mort des humains, ayant compris ce que signifiait de perdre du sang. Mais son esprit ne connaissait rien des sentiments de perte, d’horreur, de peur pour autrui, d’abandon, de la mort en elle-même. Lui qui ne pouvait la subir, il allait découvrir celle des autres et la perte que cela allait donner.
Il restait tétanisé, essayant de comprendre quoi faire, comment le faire, agir, etc. La seule personne qui osa bouger, ce fût Lisbeth qui s’approcha, essayant de stopper l’hémorragie d’Anya. Mais sans succès, cela était bien trop intense et profond pour lui laisser une chance de survie et son pou se stoppa bien vite, laissant son corps froid et sans âme.
Niqa croisa alors le regard de la rousse, voyant son air aussi apeuré, comprenant d’un simple échange qu’elle ne pourrait plus vivre. L’être de mana repensait alors à ce temps passé ensemble, ce qu’elle avait fait pour elle. Anya avait agi comme une mère pour lui, l’éduquant pleinement, le faisant évoluer, lui donnant même de l’affection, faisant naître les sentiments humains en lui. Puis un nouveau sentiment vit le jour en lui, la colère hurlant dans son esprit, la haine, la fureur qui devait s’abattre violemment. Il ne pouvait pas accepter cela, il devait punir le responsable.
Il n’était pas le seul à exploser de fureur, Isaac aussi laissait sa rage s’exprimer, lui non par amour filial, mais pas amour sincère et pur. Les deux hommes se lancèrent sur la bête sans chercher à comprendre, ils devaient simplement se défouler, oubliant tout de l’organisation. Niqa se fichait bien de ses blessures, frappant sans se protéger, venant se régénérer immédiatement. Il frappait de toutes ses forces, entendant les couinements de la bête. Isaac faisait de même, mais il ne pouvait pas se soigner comme l’être de mana. Il se donnait donc à fond sachant très bien que c’était son requiem qu’il s’imposait, les deux autres membres de l’équipe étant sous le choc de la perte de la jeune femme.
La colère amène à la haine et la haine à la perte, c’est ce résultat qui apportait le deuxième drame de cette situation. Isaac se déchaînait corps et âme au point d’en oublier logique et défense. Il subit alors à son tour un assaut de la chimère qui lui fut fatal, le serpent et la queue de scorpion attaquèrent ce dernier en même temps. Le reptile appliquant le même assaut à son cou, le dard se plantant dans ses côtes. Un second électrochoc pour l’équipe qui cette fois-ci vint les tirer de leur léthargie et les faire réagir. Baldur et Lisbeht bougeaient alors, pendant que la fureur de Niqa ne faisait que grandir encore plus en lui.
Dans son dernier souffle, Isaac eut la force du désespoir, tranchant la queue serpentine de la chimère, offrant un salut du cygne à son équipe. Lisbeth se jeta sur le corps du chef, pendant que Baldur servait de bouclier. Cela dura quelques heures, Niqa se jetant à corps perdu contre la bête, faisant le travail à lui seul. Usant même de la magie, laissant un de ses bras en morceaux, pouvant ainsi frapper la gueule de la bête. La chimère finit par tomber, étant méconnaissable.
La victoire était à eux, mais ils avaient perdu deux personnes, Anya et Isaac. Baldur et Lisbeth s’occupaient de récupérer les corps, le visage lourd et triste. Niqa lui, ressentait encore de la rage, une flamme qui n’était pas éteinte, une colère dévorante qu’il devait exprimer. S’acharner sur la chimère ne suffisait pas à la calmer.
Cependant, il n’avait pas le temps de penser à autres choses, un cercle magique faisait son apparition sur le sol de la salle, transportant le groupe et les cadavres dans la Salle 0. La voix prenait alors parole pour féliciter ces derniers. Cela faisait enrager encore plus l’être de mana, il devait extérioriser cette dernière, il devait évacuer cette douleur en lui.
3ème Étage – Salle 1 à 3
Niqa prit alors la parole, venant avertir la voix qu’il désirait passer à l’étage suivant. Ses compagnons restaient circonspects devant une telle demande. Celui-ci ne faisait aucunement attention à eux, il devait simplement éradiquer le plus de chose possible dans cet enfer sur terre. À peine la salle fut arrivée à destination et ouvrit la porte, que Niqa se jeta dans l’action, se fichant bien de l’état de sa personne, de son corps. Il affrontait les créatures, retrouvant une nouvelle chimère sur son chemin. Il s’acharna sur cette créature, comme pour lui infliger ce qu’il n’avait pas pu faire subir à l’autre.
Un mois entier s’écoula, les pièces où se trouvait l’être de mana n’étant qu’une boucherie autour de lui, son état étant pitoyable. Il puisait dans ses ressources, usant même de la magie, son corps faisant peine à voir, même pour un être devant être immatériel à la base. Il avait réussi les trois salles à lui tout seul, dans un temps record, mais sous l’impulsion de la rage. Et cette dernière à ses limites, même lui se sentait épuisé et léger après autant de temps. Il avait déversé sa haine, essayant d’échapper à la réalité de la vie, voulant être dans le déni. Mais il devait bien faire face à ce qui l’entourait, deux personnes étaient portes et ne pourraient jamais revenir à la vie.
Il devait l’accepter, mais il ne le faisait pas, comprenant simplement, mais ne pouvant tolérer une telle situation. C’est sur cette pensée-là qu’il sombra dans son état de transe, afin de récupérer de toute cette énergie dépensée. Il commençait donc à s’écrouler, mais il fut rattrapé de justesse par Baldur qui le suivait avec une certaine distance, afin de garder un œil sur lui. L’homme barbu avait déjà connu des pertes et savaient mieux les gérer que Niqa, il avait donc déjà fait son deuil pour le moment. Il désirait donc surveiller ce dernier, afin de l’aider et éviter qu’un autre être du groupe vienne à se perdre soit dans la mort, soit dans un autre état tout aussi pitoyable.
Il porta Niqa sur ses épaules larges et lourde, le ramenant lentement vers la Salle 0, afin de lui permettre de se reposer et surtout d’essayer de passer à autre chose pour le moment.
Salle 0
Niqa était une transe agitée, en perpétuellement mouvement, même dans ce sommeil illusoire. Il reprenait contenance, tandis que son esprit le travaillait pour l’aider à affronter la réalité. Son corps était passé du déni à la colère pour finalement s’écrouler, ses rêves lui faisant croire à une possible réunification. Il parlait durant ces moments intenses et onirique, prononçant souvent le nom d’Anya et Isaac. Il vint à dormir plusieurs jours, même si son sommeil semblait plus calme, il communiquait toujours dans son rêve, son esprit n’étant pas prêt à le laisser s’éveiller aussi facilement.
Il dormit au total pendant une semaine complète, avant de s’éveiller en sursaut, étant totalement livide et transpirant. Il se sentait perdu, essayant de chercher des repères, posant des yeux partout, divaguant légèrement. Il espérait trouver Anya et Isaac, les ayant revues de façon perpétuelle dans ses rêves. Il ne pouvait alors constater que la triste vérité une nouvelle fois, il n’y avait rien du tout de présent autour de lui. Il hurlait de désespoir, la rage ayant laissé à une tristesse lourde et une colère sourde. Il pleurait, toutes les larmes quittaient son corps, il devait faire face à la réalité.
Heureusement pour lui, il n’était pas seul, il pouvait compter sur l’aide de Baldur et Lisbeth pour essayer de lui remonter le moral. L’enfant de mana ayant connu l’amour, la colère, puis la haine, il pouvait à présent goûter à la dépression et essayer de trouver le positif pour connaître le bonheur. Il ne bougea pas de la Salle 0 pendant un long moment, une bonne année pour être précise, il lui arrivait de sortir pour s’entraîner avec Baldur dans la première salle qu’il avait vidé sous l’effet de la colère. Il avait été entraîné au départ par le barbu, afin d’éviter qu’il ne rouille, mais avec le temps, c'est lui qui demandait à s’entraîner, à bouger. Il avait compris bien des choses à échanger avec l’homme. Une personne ne venait pas à mourir que lorsqu’on l’oubliait, comment en était-il arrivé à cette conclusion, en affrontant Baldur. Chacun de ses gestes, de ses mouvements, de coup de lame, de façon de penser, tous cela lui venait de l’enseignement d’Isaac.
Il vivait en chacun des mouvements de Niqa et il se faisait le porteur de son héritage, de son savoir et de ses souvenirs. Il en était de même pour chaque personne présent dans la Salle 0. Le début de la remontée allait commencer. Lui, qui était mou, ne mangeait plus, avait commencé à bouger sous la demande de Baldur ou restait principalement au lit, il changeait de rythme.
Son appétit revenait, il passait ses journées à lire et s’entraîner dans un premier temps. La lecture lui permettant de se souvenir de l’héritage d’Anya, sans elle, jamais il n’aurait pu aller aussi loin dans sa vie. Sa routine venait encore évoluer, il discutait avec Baldur, lui demandant de raconter les histoires du monde, ce dernier ayant beaucoup voyagé. Il lui demandait aussi d’apprendre à cuisiner, afin de retenir énormément de chose de ce dernier.
Il se faisait de nouveau repaire, il venait prendre les mains qu’on lui tendait. C’est même lui demanda à Lisbeth de l’aider à apprendre la magie et la manipuler surtout. Elle lui faisait donc lire des ouvrages sur le mana, les bases de la magie afin qu’il comprenne pleinement ce qu’était le fait de devenir un mage. Pendant ce temps-là, elle préparait les runes pour permettre à Niqa d’user de la magie sans vraiment de problèmes. C’est ainsi qu’une année entière s’écoula pour eux.
Niqa était un homme nouveau, autant physiquement que mentalement. Son corps s’était couvert de tatouages pour laisser le mana circuler dans le grimoire, venant limiter d’une certaine façon ses pouvoirs. Son corps changea légèrement, il donnait une impression moins éthérée, sa chevelure changea pour devenir plus simple et blanche, comme si les dorures de ses mèches étaient provoquées par le mana. Pour ce qui était du mental, il était plus résistant, plus motivé, il avait un objectif simple, finir le donjon pour explorer le monde. Sa colère s’était même muée en force, un moteur pour sa personne.