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Entretien d'embauche avec un vampire [Lissandre Verrières]

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Hadrian Kensley

Créature

Quoi de tel qu'une belle nuit d'été pour justifier une sortie? Eh bien, quand une entreprise roule la nuit, il faut bien faire l'effort de se pointer. Hadrian avait un rendez-vous, aujourd'hui; une artiste, lui disait-t-on, qui voulait faire son nom en tant que directrice de films pour adultes. Le marché était constamment chaud, figurativement parlant, et peut-être même un peu littéralement, et depuis que son dernier directeur s'était fait la malle pour éviter la police en raison de son affection déviante pour les jeunes filles qui ne devraient pas, du moins légalement, figurer dans les films pour adulte, il avait besoin de retrouver des gens possédant une certaine aptitude pour le domaine. Cela étant, il s'agissait, disait son résumé, d'une femme sans la moindre expérience, et dû à cela, l'entrepreneur n'avait pu s'empêcher de vouloir rencontrer cette jeune femme; pourquoi une humaine se casserait la tête à appliquer à un poste juste pour que son résumé soit simplement passé à la déchiqueteuse et surtout; pourquoi la pornographie? Il y avait tellement d'autres domaines. La mode, par exemple. Mais bien qu'il ne soit pas tout jeune, Hadrian n'était pas le genre d'homme à sous-estimer la gente féminine; les femmes n'étaient pas limitées par les rôles traditionnels dans cette ère.

Le rendez-vous était pour vingt-et-une heure. Il avait inventé une excuse plus ou moins bidon, du genre que le poste avait énormément d'applications et qu'il tenait à faire tous les entretiens d'embauche lui-même. C'était quand même un peu vrai, puisqu'il voulait la rencontrer et en avoir le cœur net; qu'avait-elle qui lui donnait l'impression qu'elle ferait un aussi bon job qu'un autre? Car on dira ce qu'on voudra, même si la plupart des consommateurs de pornographie se satisfaisaient de peu, lorsqu'on prenait la peine de faire des œuvres avec du budget, ils s'attendaient à un minimum de qualité, ne serait-ce qu'un cadrage qui ne tremble pas trop, des acteurs qui, au moins, savent enflammer leur audimat. Bon, en effet, ce n'était pas nécessairement difficile, mais Hadrian était un perfectionniste, un homme d'affaire dont la réputation était que ses produits se vendaient non seulement chers, mais étaient simplement parfaits d'un point de vue esthétique et technologiques, et que l'enfer l'emporte s'il laissait une division, même pornographique, lui apporter la moindre insatisfaction.

Il quitta donc son appartement dans les quartiers les plus luxueux de Seikusu, laissant Lilyanne avec sa Goule favorite, une jeune femme sans grande personnalité nommée Keiko, ou un truc du genre. Les goûts de Lilyanne en matière de serviteurs l'inquiétaient parfois, puisqu'elle semblait privilégier une certaine esthétique et un archétype de personnalité qui lui déplaisait, notamment le fait que ses serviteurs n'étaient pas très futés, ni utiles; Keiko, après tout, n'avait comme seul talent d'avoir une connaissance très approfondie de la culture des films d'animations japonais ainsi que ces bandes dessinées aux personnages dont Hadrian n'était jamais complètement certains s'il s'agissait de jeunes hommes ou femmes, comme si leur culture, pourtant bien ancrée dans l'honnêteté, le respect et l'honneur, n'avait pas pu s'empêcher d'intégrer aussi des hommes androgynes.

Il prit place dans sa limousine puis ordonna à la goule de le conduire aux studios, à l'est de la ville. Il avait, pour d'excellentes raisons, fait construire ses installations dans le quartier chaud de Seikusu. Enfin, cela étant très relatif, puisque Seikusu était, en théorie, le quartier chaud du pays au complet. Jamais n'avait-il vu autant d'appétit pour le sexe que dans cette ville, c'était à croire que ses citoyens ne pouvaient pas s'empêcher de se désirer, une affliction qui semblait également tranquillement prendre le puissant Caïnite, ou du moins dès l'instant qu'il utilisait la vitae pour se donner une semblance de vie. Une fois arrivé à destination, le vampire débarqua de la voiture et marcha jusqu'à ses bureaux. Alors qu'il entrait dans le bâtiment, la secrétaire, une belle dame nipponne d'à peine une cinquantaine d'année, lui souhaita le bonsoir, ce qui lui rendit avec un grand sourire, toujours aussi distingué et poli.

"Mademoiselle Verrières n'est pas encore arrivée, vous êtes en avance, monsieur Kensley."
"Eh bien, madame Tokita, la ponctualité est une responsabilité pour tout homme d'affaire. Il est préférable d'être à l'avance qu'en retard, n'est-ce pas?"
"Vous avez bien raison."
"Et comment se portent vos enfants, madame Tokita?"
"À merveille. Mon petit Keita vient tout juste d'être accepté à l'université de Tokyo."
"C'est une excellente nouvelle, toutes mes félicitations!"

Une vieille habitude de Caïnite; feindre, jouer la comédie. Il n'en avait absolument rien à faire de cette information, mais pour éviter d'être détecté et d'attirer l'attention, il devait se tenir à ce rôle; le rôle du gentil patron, le genre d'hommes qui vous offre des billets à une partie de baseball parce qu'il sera trop occupé ce weekend-là pour s'y présenter, qui se rappelle votre date d'anniversaire, qui vous offrira d'aller prendre un verre après le travail parce que votre divorce vient d'être finalisé, ce genre de chose. Hadrian avait passé presque toute sa vie de vampire à cultiver ce mythe. Il continua cette conversation anodine avec la secrétaire pendant une bonne dizaine de minute, contrôlant ses pulsions qui ne demandaient qu'à étrangler cette pipelette de secrétaire, coupant court à la conversation sous raison de devoir se préparer à l'entrevue, avant de trouver son bureau. Après quelques minutes seulement, l'intercom résonna dans la pièce.

"Mademoiselle Verrières est arrivée, monsieur Kensley. Je lui dis de monter?"
"Oui, madame Tokita."

Et il prit place, assis sur son bureau, les bras croisés, et un sourire accueillant sur le visage. Lorsque la jeune femme arriva, il la salua.

"Mademoiselle Verrière. Un grand plaisir de faire votre connaissance. Je suis Hadrian Kensley. Je vous en prie, prenez place, comment allez-vous?"

Il lui indiqua le canapé fort confortable, écoutant sa réponse.

"Je dois avouer, mademoiselle, que votre curriculum vitae m'a surpris. Dites-moi, qu'est-ce qui vous intéresse entrer dans le domaine des films adressés aux adultes?"

Autant commencer dans le vif du sujet.

Lissandre Verrières

Humain(e)

Re : Entretien d'embauche avec un vampire [Lissandre Verrières]

Réponse 1 dimanche 24 mai 2020, 09:39:17

Un entretien d’affaire ? Ça n’allait pas changer la personnalité et donc la façon dont Lissandre s’habillait. Elle se présenta devant la secrétaire répondant au nom de madame Tokita. Avec un grand sourire, elle dit qu’elle avait rendez-vous avec monsieur Kensley. La secrétaire eut un léger moment d’hésitation en découvrant la tenue intégrale, moulante, rose et en latex. Tenue qui était magnifiée d’une veste qui semblait faite de fil d’or.

Puis elle fut envoyée dans le bureau de son rendez-vous. L’homme était assis sur la table et la salua. Ce qu’elle fit à son tour. Puis elle alla s’asseoir dans le canapé comme on lui proposait. Au lieu de s’asseoir dedans et de croiser les jambes comme l’aurait fait sa sœur qui faisait tant attention à son image et ses manières : Lissandre s’assit en tailleur. De cette façon, elle ressemblait plus à une petite fille qu’à une adulte venue parler de pornographie.

« Je vais très bien, monsieur Kensley. J’ai beaucoup d’espoirs dans ce rendez-vous et je suis certaine qu’il ne pourra en ressortir que du bien ce soir. »

Elle lui sourit. Lissandre était un concentré de joie et d’optimisme.

Sans plus de préambule, l’entretien commença.

*Ce qui m’intéresse dans les films pour adultes ? Hum… *

Elle réfléchit un instant. Elle travaillait depuis tellement de temps sur des scénarios, des essais de genre, de multiplications de conversations avec des actrices du milieu et d’écrivains dans des genres aussi différents que la science-fiction et la fantasy, qu’elle ne s’était plus posée cette question concernant sa propre motivation depuis longtemps.

« C’est un genre qui manque cruellement de qualité et de diversité. Ce que je veux dire, c’est que tout le monde regarde du porno. Tout le monde dit que non, mais c’est faux. J’ai eu accès à des statistiques, j’ai écouté des interviews et vidéos youtube : tout le monde va sur internet pour regarder du porno. La seule différence entre tout le monde est la quantité et la fréquence. »

Malgré son aspect excentrique et coloré, Lissandre n’en restait pas moins une femme travailleuse.

« Donc, ce qui m’intéresse dans les films pour adultes ? C’est un sujet qui touche tout le monde. C’est un sujet universel qu’on retrouve à plus ou moins petites doses dans tous les autres genres du cinéma. J’ai donc commencé à m’y intéresser. D’abord parce que les copines en parlaient et que je devais satisfaire ma curiosité. Ensuite, entre mon éducation bourgeoise et le fait que je sois une femme : et bien j’ai eu envie de me rebeller et de prouver que je pouvais tourner des films X et mieux que ça, et j’insiste sur ce point, je veux révolutionner le genre ! »

Et elle lui sourit de nouveau. Lissandre ne devait pas partir dans un monologue. C’était un entretien. Il devait y avoir des questions. Au moins un minimum. Alors elle s’arrêta de parler et laissa le vampire reprendre le contrôle de la parole.

Hadrian Kensley

Créature

Re : Entretien d'embauche avec un vampire [Lissandre Verrières]

Réponse 2 dimanche 24 mai 2020, 16:44:04

Pour être tout à fait honnête avec lui-même, Hadrian ne s'attendait pas du tout à rencontrer une femme aussi pétillante; là où se trouvait une jeune demoiselle énergique, plutôt enthousiaste, peut-être un peu enfantine, il s'était en fait attendu à une de ces femmes peu élégantes qui vivaient de l'héritage familiale avec une hygiène reprochable et incapable de s'empêcher de faire des plaisanteries salaces pour prouver qu'elles étaient aussi capable qu'un homme de produire et diriger de la pornographie. Au contraire, son intérêt n'était pas dû à une consommation en grande quantité.

Il fut d'ailleurs surpris lorsqu'elle mentionna le manque de diversité dans la pornographie, considérant qu'il s'agissait bien là d'un des rares domaines où la décadence et l'imagination humaine était bien mise à profit. Oh, certes, il n'y avait pas grand-chose d'original à regarder une demoiselle se faire plaisir avec une aubergine, mais avec un peu de recherches et d'intérêts, on passait rapidement de l'aubergine à des orgies ou des gens qui défiaient les limitations de leur propre corps en se prenant des objets d'un tel calibre que même un néophyte y trouverait la même fascination que devant un avaleur de sabre; moins dû à l'excitation sexuel que par la simple surprise devant ce que certaines personnes étaient prêtes à endurer pour atteindre un orgasme, ou dans ce cas-ci en donner un à des étrangers.

Mais n'étant lui-même pas un grand amateur de pornographie, peut-être que pour les habitués, il y avait effectivement une tendance stagnante dans la pornographie moderne. Dans les longs métrages, bien qu'il fût simple de coller des gens dans une situation sexuelle, peut-être que les clichés étaient devenus si nombreux qu'ils ne suscitaient plus de réactions chez les consommateurs.

Le vampire alla jusqu'aux tiroirs de son bureau et en tira une pile de papiers avant de se retourner pour rejoindre la demoiselle et s'asseoir au canapé opposé, déposant la pile entre eux. C'était les scripts, ou plutôt le portfolio, qu'elle avait posté sur son site web. Hadrian faisait des recherches intensives, après tout.

"J'ai ici quelques-uns de vos scripts que vous m'avez envoyé comme portfolio, ainsi que vos recherches faites sur le domaine. Je n'ai aucun doute quant à votre intérêt et votre motivation, mais je ne peux m'empêcher de me demander si vous êtes la femme pour remplir ce poste. Je recherche notamment quelqu'un qui comprend comment susciter l'érotisme, qui peut mener mon équipe et qui est également capable de choisir les meilleurs acteurs pour le rôle. Le directeur, ou la directrice, des films produits par ces studios doivent souvent mener par l'exemple."

Une manière professionnelle, si une telle chose existait, de lui demander à quel pont elle était expérimentée dans l'art sensuel, et jusqu'où allait son imagination. Elle parlait de révolutionner le genre pornographique, de très grands mots pour un petit bout de femmes qui n'avait que peu de visibilité dans le domaine. En tant que tel, ces prétentions amusaient l'entrepreneur, et pas de manière condescendante; les milléniaux ne manquaient pas de confiance en eux, et parfois, en raison de cette société qui les pousse à se démarquer pour n'avoir qu'une petite part de reconnaissance, de visibilité. Et puis, une chose qu'il devait reconnaitre était que ces jeunes gens, lorsqu'ils se lançaient dans une aventure médiatique, savaient se servir des médias sociaux pour attirer l'attention.

Pour être sûr de ne pas être mal compris, Hadrian passa du japonais, qu'il utilisait depuis le début de cette conversation, au français.

"Ne vous méprenez pas, mademoiselle Verrières; j'ai accepté de vous rencontrer, et jusqu'au bout de cet entretien, vous pouvez utiliser tous vos arguments et je les évaluerai avec le mérite qu'il leur est dû. Seikusu a une énergie, mademoiselle, c'est indéniable. Je ne suis ici que depuis quelques années, et je sais que cette ville attire ces gens, ces personnes qui ont un appétit et une imagination sexuelle débridé."

Lissandre n'était pas sans savoir que Seikusu était l'une des villes où le genre de crime le plus fréquent n'était pas le meurtre, le vol ou la fraude; c'étaient les crimes sexuels. Les viols, le chantage, la prostitution, le proxénétisme et même le trafic humain, sans parler des crimes envers les mineurs. Le taux d'activité sexuelle chez les mineurs dans l'âge de consentement était à un niveau inégalé à l'échelle internationale, et Seikusu détenait même le record mondial de grossesses chez les adolescentes. Avec un peu de recherches, tous les experts s'entendaient pour dire que la plupart de la pornographie juvénile qui circulait sur le net provenait d'adresses qui pouvaient être retracées jusqu'à cette ville, et cela était sans compter les crimes les plus odieux. Le plus grand miracle que Hadrian avait remarqué dans cette ville était l'absence presque complète de maladies sexuellement transmissibles.

"Tout ce que je désire, c'est d'offrir une opportunité à celui, ou celle, qui rentabilisera l'essence de Seikusu."

Lissandre Verrières

Humain(e)

Re : Entretien d'embauche avec un vampire [Lissandre Verrières]

Réponse 3 dimanche 24 mai 2020, 19:10:29

Lissanre sourit. Mais ce n’était plus juste de la joie à être reçu pour une grosse opportunité de carrière. Non. Elle souriait avec une touche de malice. Si elle ne se trompait pas, Hadrian venait de lui proposer de coucher avec lui. Pour lui démontrer ce qu’elle savait faire.

*Intéressant. Qu’est-ce que je fais maintenant ? *

[En français] « Nous pouvons repasser en japonais si vous le souhaitez. J’ai travaillé suffisament dur ces dernières années pour parler aussi bien ma langue de naissance que ma langue de choix. D’ailleurs, il faut que vous sachiez que ce genre de choix ne se limite pas qu’à la langue. »

Ses mains qui se trouvaient dans les poches de son manteau doré écartèrent les pans pour montrer sa combinaison moulante de latex rose.

[En japonais] « J’ai également choisi ma peau. Bien que je sois plutôt chanceuse que mes parents m’aient offert un tel corps, je préfère bien plus cette peau d’adoption. Ce latex. C’est une matière qui a une douceur que la peau ne peut offrir. Et ce rose ? Une couleur qu’aucun être humain ne pourrait avoir. Je ne sais pas vous, mais je trouve que l’espèce humaine est bien terne. Mon rôle est d’apporter de la couleur ! Hi hi ! »

Elle ajouta un clin d’œil.

*Il se demandait si j’avais les capacités pour exciter mes futurs acteurs et actrices ? Autant lui démontrer que je suis loin d’être une pucelle totalement ignare sur le sujet. *

« Malgré mon caractère frivole et le nombre de décisions que je prends pour le plaisir : je viens d’une famille qui m’a appris à travailler. Et pour accomplir un objectif, et vous devez savoir que quand j’en choisi un, je ne m’arrête pas avant de l’avoir accompli. Donc, pour accomplir mon objectif, je travaille très dur. »

Délicatement, à une vitesse un peu trop lente pour être naturelle, et donc exactement ce qu’il fallait pour être érotique : Lissandre fit glisser sa main sur sa jambe toute vêtue de rose. Puis, petit à petit, elle emmena sa jambe droite dans les airs. De sorte à lui montrer son intimité qui était seulement protégée par une fermeture éclair.

*Ce n’est pas tout, monsieur Kensley. Regardez avec attention, s’il vous plaît. *

Au niveau de son fondement se trouvait un petit renflement. Le signe d’un jouet logé au-dedans.

« Donc, comme je vous le disais, lorsque je choisis un objectif : je m’en donne les moyens. Vous venez donc de voir que je suis souple. Ce qui me donnera de la légitimité quand je demanderais la même chose à mon équipe. »

Implicement, elle montrait également qu’elle était coquine. Et donc qu’elle était tout autant légitime à demander la même chose.

« Vous avez parlé de rentabilité tout à l’heure. Si je peux me permettre : combien êtes-vous prêt à mettre dans mon projet ? »

Lissandre avait travaillé ses arguments. Comme Hadrian n’était pas sans le savoir, il y avait un taux affolant d’affaires sexuelles dans cette ville. En plus de révolutionner le genre pornographique, Lissandre pouvait également s’ajouter le rôle de « sainte » au passage.

« Est-ce que vous seriez prêt à mettre suffisament pour venir en aide à toute une population qui se fait exploiter sans son consentement ? »

Hadrian Kensley

Créature

Re : Entretien d'embauche avec un vampire [Lissandre Verrières]

Réponse 4 dimanche 24 mai 2020, 19:47:07

Ah, Seikusu, encore une fois, cette maîtresse ne manqua pas l'occasion de montrer qu'elle réservait encore des surprises au vampire; lui qui s'était levé ce soir pour rencontrer l'énergumène qui lui avait envoyé le CV le plus vide de références qu'il n'avait jamais connu dans une vie, voilà que la jeune demoiselle semblait avoir mépris ses intentions et ses questions pour une invitation à coucher pour obtenir le job. La septième dans la même année, c'est à croire que cette ville n'embauchait qu'en échange de faveur sexuelle!

Si son visage était encore capable de démontrer la surprise sans qu'il ne la force elle-même, le Tremere aurait pu avoir l'air offusqué du comportement de la jeune femme, mais comme toujours, le vampire était calme, presque serein, même, alors qu'elle retirait son manteau en lui expliquant que, de son point de vue, l'espèce humaine était bien terne, et qu'elle apportait de la couleur à celle-ci.

Pour avoir vécu aussi longtemps, Hadrian ne pouvait partager cette opinion; même les esprits les plus sobres apportaient une touche de couleur. Les vampires, comme lui, étaient depuis si longtemps ancrés dans leurs traditions ancestrales qu'ils en semblaient presque allergiques au progrès. En comparaison, les humains semblaient évoluer à un rythme effarant.

Cependant, lorsqu'une femme telle que Lissandre faisait son petit spectacle, même pour un homme plein de dignité, il était simplement impossible de ne pas au moins avoir quelques réactions; pour éviter la panique en raison d'un manque de réaction, le vampire laissa son visage reprendre des couleurs en laissant le sang circuler dans son corps. Son cœur, normalement inerte, se mit à battre de nouveau, et sa peau se réchauffa graduellement pour reprendre un air plus humain. Les yeux du vampire glissèrent sur les formes avantageuses du corps couvert d'un latex toujours mouvant, luttant contre la peau et épousant les formes de la jeune femme, jusqu'à dévoiler la présence d'un sex-toy, ou du moins un bijou d'anus, dans son fondement.

Le vampire se leva lentement, puis toisa la jeune femme.

"Je conçois que mes paroles puissent avoir laissé sous-entendre des intentions malhonnêtes, madame, mais ce poste ne sera pas donné à n'importe qui."

Il s'approcha d'elle et lui saisit le pied qu'elle tenait ainsi en l'air d'une main, la regardant toujours aussi intensément.

"N'importe qui peut coucher pour réussir."

Ses doigts glissèrent le long de son mollet, jusqu'à sa cuisse, puis il se pencha sur la jeune femme. Lorsque leurs yeux se rencontrèrent, le maître de la domination mentale qu'il était commença à nourrir l'esprit de la jeune femme d'images et de scénarios très érotiques, pour lui donner l'impression qu'elle anticipait mentalement la suite des choses. Ce n'était pas du contrôle mental à proprement parlé, mais cela permettait d'évaluer le genre de femmes qu'il avait devant lui.

"Mais dans le domaine de la pornographie, j'ai l'intention d'investir beaucoup de l'argent de mes entreprises. Si je vous engage, je vous ferai travailler, jours et nuits, jusqu'à ce que vos scénarios me conviennent, jusqu'à ce que vous parveniez à faire rougir mes acteurs. Voire même le caméraman, et ces gens en ont vu plus que vous et moi n'en verront jamais. Je ferai venir des vedettes du domaine, qu'ils soient indépendants ou non, quitte à les faire voler jusqu'ici. Vous questionnez mon engagement dans le domaine des affaires, mademoiselle Verrières, mais je suis très engagé dans tout ce que mon entreprise touche, parce que l'entreprise définit ma présence dans ce monde, et je ne laisserai pas une amateure ruiner la grande ouverture de mes studios."

Aux oreilles de la jeune femme, la voix du vampire sonnait de plus en plus intense, rauque et intimidante. Une comparaison significative est celle d'un alpha devant un élément étranger; dominateur, puissant, mais également stimulante. Ce n'était qu'un effet secondaire du conditionnement mental que le vampire lui imposait dans ce regard intransigeant.

"Alors, dites-moi, mademoiselle, qu'êtes vous prête à faire pour faire votre grand début dans le monde du cinéma pour adultes? Comment démontrerez-vous que je devrais miser sur vous plus que sur une autre?"

Lissandre Verrières

Humain(e)

Hadrian laissait une grande impression sur Lissandre. La façon dont il tenait son pied. L’intensité dans son regard. La tonalité de sa voix. Tout faisait de lui un puissant. Ça paraissait donc logique pour elle qu’il se soit élevé si haut sur les marches de la pyramide représetant la société.

*Qu’est-ce que c’est que ces images qu’il fait naître en moi ? *

Lissandre se demandait pourquoi elle imaginait Hadrian perdre le contrôle de lui-même. Tout comme sa sœur aînée qui portait un masque pour se dissimuler en plein milieu d’une foule d’autres bourgeois : Hadrian perdait son « masque » dans sa vision éveillée. Une nature bestiale se cachait en-dessous. Des poils poussaient à toute vitesse. Sa musculature s’épaississait. Très vite, c’était une patte de lycan qui tenait toujours son pied. Un geste romantique dans un corps de prédateur.

*Intéressant. *

A ces images, elle sourit de nouveau malicieusement. Coinçant ensuite sa langue dans sa commisure. Avant de ravaler le tout et de reprendre un visage plus sérieux.

« Vous permettez ? »

Elle demandait à ce qu’il lui laisse de l’espace. Peut-être était-il toujours proche d’elle ? Peut-être sa main se baladait-elle encore sur son latex rose ? A moins qu’elle ne soit revenue étreindre sa cheville cherchant le 7ème ciel ?

Quand elle fut libre de ses mouvements, elle se releva. Ses sourcils se froncèrent alors qu’elle réfléchissait. Elle fit quelques pas, histoire de se donner un nouveau temps de réflexion. Puis elle tourna son corps pour se retrouver face à Hadrian.

« Vous avez dit tout à l’heure que vous souhaitiez que je fasse rougir le cameraman. Ce n’est pas mon objectif. Peut-être que j’interprère une nouvelle fois de la mauvaise façon vos mots, mais je préfère vous dire mon ressenti. Je ne veux pas faire de la pornographie juste pour faire de la pornographie. Un plan serré sur une bite allant et venant, allant et revenant, encore et encore n’est pas intéressant. Tout le monse se fiche royalement de ça. Ce qui est intéressant, comme dans toutes les histoires, c’est les personnages. Il faut que les personnages aient de la profondeur. Ce qui est quasi inexistant dans ce genre de films. »

Quand elle commençait à parler avec autant de sérieux, Lissandre devenait très bavarde.

« Je veux tourner des films, peut-être des trilogies, ou encore une saison entière. Je veux que plusieurs personnages évoluent avec le temps. Je veux qu’on s’attache à eux. Je ne veux pas seulement tourner des scènes exotiques et donc interdites. Voire impossibles étant donné que les lycans ne sont pas, malheureusement, que des créatures imaginaires. Mais je m’égare. Il me semble. Donc, hum, oui. Je veux tourner des films qui fassent pleurer votre caméraman. Tout comme lui coller une trique impossible à faire redescendre sans aide. Je ne veux pas seulement choquer. Je veux également magnifier. Je veux que mon nom devienne aussi célèbre que celui de Peter Jackson, les sœurs Wachoswki ou même Stephen Hawking. Car, pourquoi pas tourner une mini-série de science-fiction avec une bonne dose de pornographie ? »

Lissandre ne s’approchait plus d’Hadrian. Elle aurait pu essayer d’amorcer des contacts physiques et sensuelles. Elle aurait pu s’asseoir sur son bureau et passer sa main « négligemment » sur la bosse qui représentait son bijou d’anus. Mais elle était sérieuse. Les films pornographies étaient un sujet sérieux.

« Je ne sais pas ce que je suis prête à faire de moi-même pour rentrer dans ce monde. Je suis probablement naïve et d’une certaine façon « innocente » pour ce monde d’adultes comme vous dites. Mais je sais que je suis une personne qui n’a pas peur de travailler. Je suis quelqu’un qui a des idées et de la volonté. Je n’ai pas peur de devoir travailler dix ans avant de sortir ma première série de pornographie-fantasy s’il le faut. Alors dites-moi monsieur Kensley : ai-je une chance de signer un partenariat avec vous ? Ou est-ce que je devrais emmener mon latex et mes idées ailleurs dans cette nuit qui commence à peine ? »

Hadrian Kensley

Créature

Voilà qui est particulier.

Normalement, le commun des mortels se perdaient dans leur propre imagination une fois que le vampire usait ainsi de ses talents, mais Lissandre sembla y résister et même analyser ce qui se produisait chez elle, jusqu’à démontrer quelque chose qu’Hadrian n’avait que rarement vu chez un mortel; une forte volonté intérieure. Elle lui demanda même de la relâcher et, par respect pour ce qu’il venait de voir dans ce joli regard, le vampire la relâcha et fit quelques pas vers l’arrière pour lui laisser l’espace.

Elle se lança alors sur un monologue. Hadrian se remercia de l’impeccabilité de son « masque » car elle semblait, tout compte fait, bien alignée avec sa propre perception de ce que l’homme attendait de la division pour adultes de son entreprise de divertissement. La jeune femme semblait passionnée, et voir dans la pornographie un outil simplement supplémentaire de raconter une histoire digne d’être vue, de sublimer des personnages et leur donner une profondeur. Peut-être que cette rencontre n’était pas une perte de temps complète; oh, elle ne manquait pas de confiance en elle, voire d’arrogance pour se comparer à Peter Jackson ou les réalisateurs de la Matrice, les seconds ayant même alerté la population vampirique qui y avait vu une dénonciation, la révélation que la réalité n’était pas ce à quoi elle ressemblait, et qui avaient même tenté, plusieurs fois, de faire arrêter la production de ces films, sans succès en raison de leur trop grande popularité, et que les sœurs Wachoswki étaient des protégées d’un certain vampire. Mais ce n’était pas complètement sans mérite; elle avait quelque chose dans ces yeux pétillants qui éveillait l’intérêt d’Hadrian; elle était passionnée, et elle avait une vision, et cela lui plaisait. Pas qu’il le dirait à voix haute, mais il ne s’empêchera pas de le penser très fort.

Elle couronna son discours en lui demandant un simple oui ou un non. Elle ne cherchait pas à marchander ou à négocier, et le vampire, cette fois, se laissa sourire devant cette phrase.

"Vous parlez beaucoup, mademoiselle Verrières."

Il s'approcha d'elle, mais dévia de sa trajectoire vers le petit frigo près de son bureau, duquel il tira une bouteille d'eau scellée, qu'il déposa sur le bureau avant de la regarder.

"Je vais être honnête avec vous; je n'avais pas vraiment l'intention de faire affaire avec une femme ayant aussi peu d'expérience. Vous m'aviez fait perdre mon temps à lire votre curriculum et vos scripts, donc je voulais vous apprendre une leçon, et vous faire perdre du vôtre."

Il marqua une pause, les bras croisés, regardant devant lui; même s'il avait fait une pause, il ne laissait aucun doute qu'il y avait encore plus à dire.

"Cela dit, je voulais également vous laisser une chance de me surprendre. De me montrer que votre CV ne reflétait pas votre compétence. Et je crois que derrière vos grands discours, il y a une personne qui mérite une chance. Alors, laissez-moi vous faire une offre, mademoiselle Verrières; je vous prends à l'essai."

Il prit alors une plume et du papier, avant de se mettre à griffonner des numéros et des informations dessus.

"Nous somme le 12, donc… le 22…"

Il continua d'écrire un moment, avant de lui tendre la feuille. Dessus, elle pouvait lire des informations claires et parfaitement structurées; elle se verrait accorder un salaire équivalent à deux milles euros par mois, le premier payable dès le 22 du mois courant, puis tous les 29 du mois à partir de cette date. En contrepartie, elle voyait également un horaire énormément chargé, incluant des séances avec des scripteurs et des entrevues de repérages avec Hadrian lui-même. Les journées débutaient tous les jours à 21h et se terminaient le lendemain à 7h, sauf le vendredi où elle avait l'aprèm de libre, donc elle conservait ses week-ends. Elle bénéficiait également du service d'accompagnement automobile et du covoiturage, puisque les rues de Seikusu n'étaient pas vraiment sûres la nuit. Ni même de jour, faut dire.

"Pendant les premières semaines, je ferai office de superviseur. Vous travaillerez avec moi. Lorsque le travail pré-tournage sera terminé, et que vous aurez mon approbation pour lancer le tournage, vous pourrez gérer vos horaires."

Il regarda la jeune femme, qui devait être déboussolée par le changement qu'elle vivrait.

"En contrepartie pour votre salaire et votre temps, je m'engage à lire tout ce que vous écrivez et les évaluer sérieusement. Vous aurez également l'occasion de profiter de ma présence et de mon expérience. Qu'en pensez-vous?"
« Modifié: lundi 25 mai 2020, 21:05:34 par Hadrian Kensley »

Lissandre Verrières

Humain(e)

Elle est en partie énervée malgré la victoire d’avoir réussir à passer l’entretien. L’homme ne l’a jamais prise au sérieux. Il a lu ses scripts et ne les a pas trouvés intéressants. Elle ne cherchait pas à être novatrice si vite, mais de là à récolter un tel feedback…

Alors elle ne répond pas tout de suite. Elle soupire en croisant les bras sous sa menue poitrine. Mais c’est compliqué pour Lissandre de conserver des idées noires. Très vite –trop vite ?- son sourire et son optimisme reviennent !

« Travailler la nuit et vivre le jour comme un vampire ? Se faire chaperonner par vous constamment ? Recevoir une paie tous les mois ? »

Une paie tous les mois. C’était quelque chose de nouveau pour une jeune femme qui avait toujours reçu de l’argent couramment de ses parents. Mais ça lui plaisait. C’était son argent. C’était à la force de ses neurones et aux muscles de son poignet qu’elle allait gagner cette richesse.

Elle alla chercher la bouteille d’eau puis revint devant Hadrian. Est-ce qu’elle faisait exprès de faire patienter ? Peut-être. Est-ce qu’elle avait vraiment soif ? Oui, elle avait beaucoup parlé et elle se rendait compte maintenant de l’importance de ce rendez-vous pour son avenir. Alors elle but une gorgée d’eau et, un peu nerveuse, en renversa une gorgée qui glissa sensuellement sur son latex rose.

« Excusez-moi pour ça. Ce n’était pas volontaire. »

Ce n’était vraiment pas volontaire. Elle avala encore quelques gorgées. Elle se sentait mieux.

« C’est d’accord ! »

Elle tendit sa main avec un grand sourire pour conclure cette embauche.

« Par contre, je dois vous prévenir que je n’ai pas aimé la façon dont vous m’avez jugé avant de me connaître. Vous semblez avoir rejeté mes scripts sans tenir compte de tous mes efforts et de toutes mes recherches. Je conçois que je sois encore dans bien des domaines une débutante. Mais gardez à l’esprit, s’il vous plâit, que je suis une femme, une rêveuse et une bosseuse. »

Après ces propos sérieux. Une forme de mise en garde. Elle retrouva son sourire et une certaine énergie enfantine.

« Donc ! Il était encore très tôt pour cette nuit. Que voulez-vous faire ? Je dois commencer à travailler sur un nouveau script ? Vous avez des préférences ? Plutôt fantasy ? Plutôt science-fiction ? Vous préférez un petit groupe de héros ou plutôt une héroïne solitaire qui va errer dans un monde tel un vagabond pour finalement devenir une reine de quelque chose à la fin ? »

Son esprit commençait à s’échauffer. Elle était excitée par ce qui allait arriver. Que ce soit pour le reste de cette nuit. Pour les dix prochaines nuits à venir. Et pour tout le reste de sa vie !

Hadrian Kensley

Créature

Bien qu'elle le cachât rapidement, le Tremere ne put s'empêcher de remarquer à quel point la jeune femme était dépitée à son discours, voire vexée, et il se reprocha mentalement son manque de discrétion; il oubliait souvent à quel point les humains aimaient être cocolés, surtout leurs jeunes générations, qui ne perdaient pas un moment pour prendre offense lorsqu'une personne se montrait ouverte et sincère. Il lui avait, après tout, admit qu'il s'était trompé sur son compte, même s'il ne s'empresserait pas de lui dire que sur la totalité de ses scripts, il y en avait effectivement quelques-uns qui feraient un excellent porno.

Secrètement, le vampire jetait régulièrement des coups d'œil à la tenue de latex de la jeune femme. Même si le latex n'était pas un fétiche qui le botte particulièrement, il devait admettre, même sans en avoir la même fascination qu'un autre, que cette tenue laissait très peu de place à l'imagination. Le problème, ou l'avantage dépendant de la personne, du latex c'est qu'il était impossible

Elle sembla s'en remettre plus ou moins rapidement, surtout lorsqu'elle prit le temps de réfléchir à son offre. Être collée d'un superviseur ne devait pas nécessairement l'enchanter, puisque cela pouvait signifier qu'elle serait constamment surveillée, ce qui n'était pas des conditions de travail que tout le monde trouvait particulièrement agréable. Mais le salaire devait justifier le reste, puisqu'elle sembla accepter les conditions avec une relative joie.

"Par contre, je dois vous prévenir que je n’ai pas aimé la façon dont vous m’avez jugé avant de me connaître. Vous semblez avoir rejeté mes scripts sans tenir compte de tous mes efforts et de toutes mes recherches. Je conçois que je sois encore dans bien des domaines une débutante. Mais gardez à l’esprit, s’il vous plait, que je suis une femme, une rêveuse et une bosseuse."
"Je comprends que cela soit déplaisant, mais cela aurait été la réaction de beaucoup d'autres employeurs. Je dirais même que beaucoup se contente de passer les curriculums à la déchiqueteuse. Si vous étiez venue ici et que vous m'aviez fait le discours habituel, monotone et sans énergie, je vous aurai simplement renvoyée chez vous, avec le taxi à vos frais."

Et c'était la vérité. Qui aurait en tête de proposer un poste aussi prestigieux que "directeur" ou "directrice" à quelqu'un qui, finalement, n'avait pas plus d'expérience dans le domaine qu'un bloggeur n'en avait dans le journalisme? Certes, les histoires qu'elle avait écrit jusqu'à maintenant ne manquaient pas d'intérêt, certaines étaient même très bonnes, mais Hadrian ne recherchait pas le 'très bon', il recherchait l'excellence, la perfection. Il avait méticuleusement évalué chaque aspect de sa future aventure d'affaire, et même s'il était normalement désinvolte, il savait que les premières impressions comptaient pour de l'or. Après tout, il y avait tellement de pornographie gratuite sur internet et à la télévision, surtout en Seikusu, il fallait rapidement et définitivement se démarquer, sous risque de perdre l'intérêt de ses auditeurs en moins d'une semaine, une leçon qu'il avait rapidement apprise quand, en France, sa chaine télévision avait fait faillite lorsque ce foutu Club Dorothée s'était pointé avec ses séries japonaises et ses dessins animés, une défaite qui était restée dans sa mémoire.

Immédiatement, la jeune femme s'élança énergiquement dans cette manière de parler qui la rendait si vivante.

« Donc ! Il était encore très tôt pour cette nuit. Que voulez-vous faire ? Je dois commencer à travailler sur un nouveau script ? Vous avez des préférences ? Plutôt fantasy ? Plutôt science-fiction ? Vous préférez un petit groupe de héros ou plutôt une héroïne solitaire qui va errer dans un monde tel un vagabond pour finalement devenir une reine de quelque chose à la fin ? »
"La science-fiction figure parmi nos objectifs de l'année prochaine. Pour le moment, quelque chose de simple, peut-être même moderne, suffirait, avec des protagonistes récurrents. Laissez-moi vous montrer quelques-uns des acteurs et actrices que nous avons envisagé pour travailler avec nous."

Le vampire se tourna alors vers son bureau, encore une fois, et de son tiroir, il prit un portable, qu'il déposa sur le bureau, devant la jeune femme. Évidemment, parmi la collection, il y avait certaines personnes qui se feraient un véritable plaisir de bosser gratuitement pour le vampire, étant certains de ses serviteurs, mais il n'allait pas le lui dire. Prenant place derrière la jeune femme, il utilisa l'écran tactile pour naviguer sur l'écran, bien qu'elle puisse bien sentir sa présence dans son espace personnel.

Il défila alors quelques images pour elle, notamment Emily Wildes, une jeune anglaise aux cheveux bruns et au corps très athlétique, qui avait fait trois ans de théâtre et six en cinéma pour finalement se rendre compte que le cinéma anglais était extrêmement sélectif, presque autant que lui, mais il avait dénoté chez la jeune femme un engouement presque similaire a celui de Lissandre vis-à-vis de la pornographie. Il y avait également Marina Leblanc, Mirabelle Jean, Heracles Stephanopopulos, Anthony Cyr et bien plus, tous possédant un portfolio très élaboré, avec des photos de qualité, autant d'un point de vue anatomique que sensuel. Certains avaient même des photos ensembles, montrant que les acteurs se connaissaient déjà.

"Vous verrez aussi une liste des tabous de chacun, leur horaire… Par exemple, Marina Leblanc a une fille à Istanbul et prend l'avion tous les jeudis et ne reviens que le lundi suivant, et cela est non négociable."

Lissandre Verrières

Humain(e)

Re : Entretien d'embauche avec un vampire [Lissandre Verrières]

Réponse 9 vendredi 29 mai 2020, 10:02:24

Un script simple, moderne et avec des acteurs récurrents. C’était une base de travail. Mais c’était tellement généraliste que Lissandre ne parvenait pas à trouver une ancre pour commencer à développer un sujet.

Hadrian, non, le chef de Lissandre passa derrière elle pour lui montrer son casting. Une manœuvre qui la fit sourire. Le geste paraissait tellement stéréotypé. Mais elle ne dit rien. Elle s’était trompée plus tôt en levant haut sa jambe sur ses intentions. Sans compter que cette proximité était intéressante. C’était source à lui donner des idées.

Emily Wildes, corps athlétique et son CV bien dense. Marina Leblanc et ses impératifs concernant sa fille à l’étranger. Mirabelle Jean. Heracles Stephanopopulos. Anthony Cyr. En se faisant la liste dans sa tête, Lissandre remarqua qu’il y avait là une très grande diversité. C’était intéressant. Pas parce que ça permettait de cocher toutes les cases pour contenter tous les publics. Plutôt parce que ça permettait de donner une personnalité unique et de les différencier très vite pour un œil nouveau de spectateur qui n’avait pas passé plusieurs semaines, voire plusieurs mois à travailler avec ces mêmes personnages qui devenaient une partie de la vie commune de l’écrivaine.

« Intéressant. Je n’essaierais pas de négocier ce genre de terme. Ça ne m’intéresse pas. Par contre, ça m’intéresse de connaître leurs impératifs et leurs tabous. Dans le sens où ça me permet de les connaître dans l’objectif d’écrire un personnage qui sera adapté pour eux. »

C’était ça. Elle n’avait pas forcément à développer un fil rouge de suite. Pour une fois, elle avait le casting avant le script. Il fallait qu’elle adapte sa méthode de création. C’était intéressant. Mais est-ce que ce serait possible de réaliser ce qu’elle avait en tête ? Avec les horaires que lui imposaient Hadrian ? A moins que la solution soit simple mais contre-intuitive au vu de sa santé : des heures supplémentaires.

« J’aimerai m’entretenir avec chacun et chacune d’entre eux. »

Lissandre se retourna pour faire face au vampire. Cette proximité ne la dérangeait pas. Elle s’en amusait.

« J’aimerai apprendre à les connaître. Savoir ce qu’elle préfère, ce qu’il déteste. Connaître leur rêve et leurs blessures passées. J’aimerai les rencontrer pour savoir quel rôle leur conviendrait. Quel rôle leur permettrait de donner leur plein potentiel. Mais aussi si je peux leur donner un rôle. Car je ne veux pas créer juste pour créer. Je ne veux pas m’abaisser à prendre deux inconnus déjà payés et les filmer caméra à l’épaule. Je ne veux pas écrire un feuilleton sans saveurs de plus de 300 épisodes simplement pour que les spectateurs aient quelque chose à regarder chaque semaine. S’il faut que le script mature trois mois et que les acteurs doivent suivre un entraînement de plusieurs mois : il faudra que le temps soit pris. Etes-vous d’accord avec ça ? »

Toutes ses nationalités lui donnaient tout de même un embryon d’idée. Elle ne savait pas quoi en faire pour le moment, mais elle les voyait tous enfermés dans un immeuble. Ou peut-être une grande villa. Mais pas quelque chose qui respirerait ces navets de télé-réalité. Elle avait en tête cet animé japonais où un groupe de gens était enfermé dans une tour et devait survivre à des jeux mortels. Littéralement. Est-ce qu’elle devait creuser cette piste ? Est-ce qu’il était possible de tourner une mini-série moderne combinant l’angoisse, des jeux, des morts et du sexe ?

Lissandre sourit. Ca lui paraissait effectivement possible !

Hadrian Kensley

Créature

Re : Entretien d'embauche avec un vampire [Lissandre Verrières]

Réponse 10 vendredi 29 mai 2020, 13:26:21

C'était peut-être simple, mais cela lui permettrait de voir comment la jeune femme pourrait travailler dans un domaine professionnel. En toute sincérité, Hadrian n'en avait strictement rien à foutre du scénario; c'était pour cela qu'il engageait quelqu'un pour le faire, mais il voulait tester Lissandre. Il lui avait dit, après tout, qu'il était intéressé par certains de ses scripts, et qu'il voulait la prendre à l'essai, ce qui veut dire qu'à la base, il lui faisait confiance pour lui montrer de quoi elle était capable. Après lui avoir résumé quelques informations supplémentaires pour qu'elle comprenne à qui elle avait affaire niveau casting, elle lui admit que niveau horaire, elle ne s'intéressait pas à ce genre de management. Parfait. Il y avait quelqu'un de payé pour le faire, de toute façon, et son seul travail était de s'assurer que le casting et l'enregistrement se passe bien, et que les taux de cote d'écoute explosent. Elle se lança de nouveau dans un discours pour lui rappeler qu'elle ne voulait pas faire de truc généraliste sans saveur, mais il ne l'interrompit pas. Il la laissa parler et lui cracher ses objections et ses termes avec le même zen qu'il affrontait les crises de sa progéniture. Elle lui demanda ensuite s'il était d'accord avec ce qu'elle lui offrait comme termes.

Comme toute réponse;

"Vous êtes la directrice, Lissandre. J'ai les ressources nécessaires pour vous permettre des marges conséquentes. Tout ce que je demande, en échange, c'est que vous m'offriez ce que vous avez de meilleurs. Quoi que vous écriviez, je lirai avec le respect qui lui est dû."

Elle se retourna alors vers lui, son visage près du sien. En raison de son absence complète de barrières sociales, le vampire ne se sentait pas plus intimidé, ni même excité, par cette proximité, bien qu'il se permette de regarder dans les yeux de la jeune femme. Cependant, quelque chose lui rappela que quelque chose ne tenait pas. Il la sentait beaucoup trop clairement. Il entendait sa respiration, le battement de son cœur. Et d'un coup, il avait envie de la consommer. Cela aurait été très facile; un simple ordre, et elle se donnerait à lui sans même y penser, mais c'était maintenant son employée, et s'il y avait bien une règle à respecter lorsqu'on était un vampire avec autant de visibilité que lui, c'était qu'on fermait sa gueule et on se contenait le plus possible pour éviter ce genre de conneries qui pouvait aisément créer un mouvement de panique.

Il détourna alors les yeux et regarda son téléphone. Ah, parfait, à peine vingt-trois heures. Cet entretien s'était terminé beaucoup plus vite qu'il ne l'avait prévu, et l'un de ses restaurants favoris était toujours ouvert jusqu’à deux heures, donc ils pouvaient prendre leur temps.

Mais un vampire ne peut pas manger de la nourriture! Oui, on sait ce que vous pensez, mais Hadrian n'allait pas bondir sur une nouvelle employée pour se faire un dîner rapide et ruiner une opportunité d'affaire; il n'était pas un imbécile de Gangrel ou de Brujah dicté par ses pulsions ou le monstre qui sommeillait en lui. Il avait besoin de temps pour planifier son prochain coup, et ce qu'il y avait de bien dans les restaurants, c'est qu'il pouvait temporairement garder la nourriture, s'absenter et se débarrasser de ce don il s'était "gavé" tout en en profitant pour convaincre une des serveuses de l'accompagner dans l'arrière-boutique. Enfin, cela n'était qu'un exemple, il y avait de nombreuses autres façons pour s'occuper de ses besoins en termes de sang. Comme il travaillait beaucoup, le vampire oubliait parfois qu'il ne s'était pas nourri depuis plusieurs lunes, et comme il ne faisait pas nécessairement attention à ses pratiques de Thaumaturgie, il avait une tendance à se retrouver en manque plus souvent que certains de ses semblables.

"Avez-vous déjà mangé? Je meurs de faim. Après le lunch, si vous le voulez, nous irons visiter les studios. Et parlez-moi de vos idées, entretemps; on verra ce qu'on peut faire en termes de réservations pour les lieux de tournage."

Contrairement à la plupart des producteurs, il avait déjà un grand nombre d'informations et de prix en tête pour certaines choses. Alors que nombreux avaient du mal à se souvenir de ce qu'ils avaient bouffé au dîner, Hadrian avait une mémoire très performante, au point où il arrivait sans problème à se remémorer de choses qu'il avait lu ou du moins recherché. Ce n'était pas une mémoire eidétique, puisqu'il avait quand même besoin de prendre son temps pour lire et bien faire rentrer l'information, mais il prenait toujours soin de conserver sa mémoire au meilleur de ses capacités qui étaient, somme toute, phénoménales. Cela l'aidait, dans cette situation, à évaluer combien il lui en couterait de réserver un lieu dans tel ou tel quartier. Au nécessaire, il pourrait même refiler quelques-uns de ses appartements, mais il n'aimait pas l'idée de partager son lieu de vie avec des gens sans avoir l'intention de se servir d'eux comme d'un casse-croûte rapide.

Lissandre Verrières

Humain(e)

Re : Entretien d'embauche avec un vampire [Lissandre Verrières]

Réponse 11 dimanche 31 mai 2020, 15:14:49

« Manger ? Hum, non. Pas vraiment. Mon dernier repas était mon goûter et ce n’est pas le repas qui tient le plus au ventre. Mais que voulez-vous, je ne peux pas me refuser ce plaisir. Puis, en quoi le goûter devrait-il rester un privilège d’enfant ? »

Elle sourit comme si elle en était un, d’enfant. A bien des égards, Lissandre restait une adulte qui n’avait pas grandi en même temps que son corps physique. Mais c’est ce qui faisait son charme. C’est ce qui devait, au moins en partie, avait convaincu Hadrian de la prendre à l’essai.

Si seulement elle savait qu’elle avait failli « être prendre » littéralement.

Mais ça n’était pas arrivé et, maintenant que le chef en parlait, l’estomac de la directrice gromellait.

« Je ne dirais pas non à une bonne soupe bien copieuse ou à un plat à base de nouilles et de poulet. Mais si ce n’est pas dans un de ces restaurants que vous pensiez : surprenez-moi ! »

Puis Lissandre commença à évoquer ses idées en accompagnant Hadrian. Elle lui parla d’abord d’Emily Wildes. Elle lui dit qu’il l’imaginait dans une tenue moulante. Elle voyait bien une brassière et un short de couleur noir et bleu. Quelque chose qui rappellerait les « swimsuits ». Ces combinaisons de piscine qui avait un fort potentiel sexuelle. Le personnage d’Emily Wildes commencerait dans une pièce en solo. Elle serait perdue, déboussolée. Ce qui permettrait d’introduire les spectateurs et de se lier à l’héroïne. Ils découvriraient en même temps le monde et les règles de cet étrange bâtiment. Car il y aurait des règles à respecter.

A ce moment, Lissandre fit une pause. Elle dit à voix haute qu’elle visualisait deux portes. Au milieu des deux, un écran qui afficherait les fameuses règles à respecter puis un timer. Une mise sous pression pour choisir une porte ou l’autre. Derrière chacune de ces deux portes se trouverait un personnage. Plus elle y pensait, plus elle en parlait et plus les idées lui venaient. Dans la salle A se trouverait Marina Leblanc et dans la salle B Anthony Cyr. Lissandre ajouta à ce moment qu’elle ne savait pas encore quelle règle mettre en place. Mais le résultat était à peu près clair à ses yeux. Ouvrir une porte et commence à créer un groupe. Mais cela se faisant en sacrifiant l’autre. Une vitre entre la salle A et la salle B permettrait de voir l’un des deux personnages mourir sous les yeux des deux survivants. Après cette scène de mort s’ensuivrait une scène de sexe.

« Eros et Thanatos. Et vous savez ce qui serait intéressant aussi bien d’un point de vue créatif que d’audimat ? C’est de laisser les spectateurs choisir où irait le personnage d’Emily Wildes. Qu’en pensez-vous ? »

Hadrian Kensley

Créature

Re : Entretien d'embauche avec un vampire [Lissandre Verrières]

Réponse 12 dimanche 31 mai 2020, 16:37:55

Elle accepta de se joindre à lui pour le lunch. Elle lui parla de nouilles, ce qui lui rappela que les mortels japonais adoraient les nouilles. Heureusement, Seikusu était une grande métropole, et donc Hadrian pourrait assurément trouver un restaurant de ramens qui convenaient à son style de vie apparent. Il regarda de nouveau son téléphone et se mit à écrire, recherchant un bon restaurant pour ce premier goûter de travail. Après quelques secondes de silence, il se tourna vers la jeune femme, montrant son téléphone, sur lequel l'application Google Maps avait été lancée, avec une estimation de 24 minutes.

"Nous mangerons donc ramen; j'ai appris que la meilleure manière de ne jamais être déçu, c'est de ne jamais opter pour une surprise avant de connaître l'autre. Nous aurons largement le temps de parler, de toute façon; le restaurant est de l'autre côté du pont. Vingt minutes en voiture."

Il envoya rapidement un texto à sa Goule, histoire qu'elle s'empresse de venir le rejoindre avec la limousine à l'entrée, avant d'inviter la jeune demoiselle à le suivre. Elle lui parla immédiatement de ses idées, et il l'écouta attentivement. Elle lui parla d'un concept de télévisions mêlant la mort à l'acte sexuel. Il songea que tant que c'était joué habilement, ils éviteraient les plaintes et les accusations que la série s'adressait à des nécrophiles ou des amateurs de gore. Ce qui lui intéressait dans son idée était que l'audimat aurait un pouvoir de choix. C'était une idée dangereuse, parce que suivre la majorité pouvait également dire qu'ils risquaient de perdre la minorité s'ils ne faisaient pas attention, et finalement, les rangs se diviseraient à chaque décision. Mais il y avait toujours une manière incontournable pour augmenter l'audimat; la balance.

"Je ne suis pas hostile à l'idée d'impliquer notre auditoire dans votre œuvre, mais je crois que ce serait bien que tous les partis restent contents finalement. Nous pouvons tenter le coup pour l'épisode pilote, deux et trois, et si cela marche bien, on continuera. Sinon, on reverra notre tactique. C'est une bonne initiative."

Dès qu'ils furent à l'extérieur, la limousine s'approcha.

"Je vous présente Gretchen. Graetchen, Lissandre. Lissandre, Gretchen."

La goule lui accorda un hochement de tête avec un sourire. Hadrian lui donna ensuite son téléphone pour qu'elle puisse savoir où ils se rendaient, le fixant à l'aimant collé au pare-brise pour qu'elle puisse le consulter. Le Vampire invita Lissandre à monter, prenant place à l'arrière du véhicule. Celle-ci avait une banquette en L et un minibar sur la droite. Le riche homme d'affaire ne prit pas la peine de s'attacher; son chauffeur était une goule, après tout, et à moins d'un sacré pépin que personne ne verrait venir, incluant Dieu lui-même, Gretchen ne parviendrait pas à avoir un accident.

Hadrian expliqua ensuite à la jeune Lissandre, pendant que la voiture roulait, qu'elle avait un budget pour les acteurs, mais également un budget de tournage et un budget de dépenses. Le premier évidemment, couvrait les salaires des acteurs et actrices, comme son nom l'indiquait, le second couvrait les dépenses pour la location de locaux, de matériel, le salaire des employés et le budget de dépense, expliqua-t-il, était un montant d'argent que la jeune femme pouvait dépenser dans le but d'améliorer les conditions de tournage, ne serait-ce que pour offrir un buffet froid pour l'équipe le temps du tournage, ou même les emmener au restaurant après une longue journée. Le vampire n'était pas très regardant sur les dépenses; il avait plus d'argent qu'il n'osait l'admettre, répartit dans les comptes de plusieurs autres hommes d'affaires qui étaient sous son emprise. C'était un peu comme être Bill Gates, mais sans que personne ne vienne vous harceler pour vous demander à quoi vous devez votre succès.

Entretemps, le regard d'Hadrian continuait de regarder Lissandre et posa enfin la question qui lui taraudait l'esprit.

"Dites-moi, et loin de moi l'idée d'être déplacé, mais comme c'est d'une évidence et que je vais devoir poser cette question éventuellement; cette histoire de latex et de bijou anal, c'est un fétiche personnel? Un mode de vie? Ou simplement la dernière mode?"

Hadrian avait peut-être ses studios de mode, mais il n'avait jamais, ou du moins rarement, vu une personne se balader en latex, surtout à une entrevue qui pourrait aussi bien décider de son avenir professionnel. Autant dire que Lissandre savait comment piquer la curiosité des gens. Il admettait également avoir remarqué le renflement dans la combinaison un peu plus tôt, mais contrairement à l'homme normal, ce n'était pas dû à son excitation sexuelle, mais à un simple désir de mieux comprendre son employée.

Ils conversèrent encore un peu, jusqu'à ce que le chauffeur se retourne avec le téléphone, ouvrant la séparation. Elle leur annonça, avec un fort accent anglais, qu'ils étaient arrivés à destination. Alors qu'ils débarquaient, Lissandre put remarquer les quelques hommes à l'entrée; tous étaient très bien habillés, et tous la dévisageaient, jusqu'à ce que leurs regards croisent celui d'Hadrian; automatiquement, la plupart d'entre eux préférèrent regarder leurs chaussures.

Le Ryu Ichiraku était un établissement de haute classe, et pourtant, leur spécialité restaient les ramens. Le restaurant était intégré à un énorme complexe de condominum, au 37e étage, et c'est précisément là que le vampire emmena la jeune directrice. Une fois assis, un serveur, fort bien habillé, se présenta, leur offrant des menus et un peu de saké, leur laissant le temps de commander.
« Modifié: dimanche 31 mai 2020, 23:43:41 par Hadrian Kensley »

Lissandre Verrières

Humain(e)

*Un budget dépense. C’est intéressant. Qu’est-ce que j’offrirais à mes acteurs et actrices ? Un séjour dans un bain chaud traditionnel ? Inévitablement, il faudrait que ce soit un bain mixte. *

Cette idée la fit sourire. Ça ressemblait à une sorte d’orgie festive. Car, inévitablement, son esprit l’emmenait dans des scènes de sexe. Ça paraissait naturel entre acteurs et actrices X. En fait, elle se dit même que ça pouvait être une bonne idée. Ce budget dépense pouvait devenir un budget « bêtisier ». Une sorte de budget pour filmer des extras hors épisodes standards de la série. Une façon de voir les acteurs sans subir les conditions de la lumière, des angles de filmage et autres. Une idée qu’elle développerait plus tard.

Pour le moment, il fallait parler de la raison de son choix vestimentaire. Une question qui revenait souvent. Lissandre s’y était habituée.

« C’est quelque chose de normal pour moi maintenant. Je parle du latex, hein ! Pas du bijou anal. »

Elle gratifia Hadrian d’un grand sourire. Ce n’en était même pas un pour tenter une approche plus intime avec lui. Pour elle, c’était vraiment un jeu. Une source de plaisir pour sa personne.

« Pour le latex. On va commencer par ça. Hum, il y a quelques années, j’ai découvert les mangas, les animés et donc la culture japonaise. Très vite, car à cet âge, on passe vite d’être un enfant à un adulte, je me suis retrouvé dans cette culture du cosplay et de la découverte du monde du sexe. Je vous laisse imaginer assez facilement quels ont été les enchaînements dans ma tête. J’ai toujours été une fille très énergique, très joyeuse. J’ai toujours aimé qu’on me regarde et qu’on s’intéresse à moi. Donc j’ai beaucoup aimé découvrir toutes ces japonaises en tenue très minimalistes ou très près au corps. Et ça paraissait tellement normal. Alors je m’y suis mis. Puis, je trouve cette peau d’adoption tellement plus belle, plus douce et plus esthétique que ma peau de naissance. Voilà. Vous savez tout dans les grandes lignes. »

Inconsciemment, son corps lui rappella la deuxième question en faisant glisser sa main entre ses jambes repliées.

« Quant au bijou anal, c’était une façon pour moi de me mettre en condition. J’aime beaucoup l’idée de me promener avec. Ca me met en condition pour penser pornographie. Et le fait de le porter pendant un entretien pour un tel travail, ça m’a mise dans des états où j’étais très lucide et très attentive. Bon, il y avait aussi un plan B avec ce bijou anal. J’étais prête à l’utiliser pour vous échauffer. En somme, c’était un argument de vente. »

Elle pointa sa langue et montra son pouce dressé à Hadrian. L’ironie et la diplomatie pour tourner autour du pot ne faisaient pas partie des bagages de la bourgeoise française. Elle était franche et n’avait pas de temps à perdre.

Sortie de la voiture, Lissandre remercia Gretchen. Puis elle fit de petites révérences à tous ces hommes bien habillés qui semblait bien respectueux. Elle suivit ensuite Hadrian qui l’emmena au 37ème étage. Elle resta silencieuse et surtout très observatrice. Très curieuse, elle se demandait quel serait le décor de ce restaurant. Quel serait leur carte. Quel serait la façon dont ils seraient habillés.

La carte entre les mains, Lissandre commençait à regarder les différentes recettes de ramen.

« C’est étrange cette recette de ramen-burger. On sent que la mondialisation a étiré ces tentacules dans tous les pays. Bon, j’avoue que je suis quand même intrigué si le goût est comparable aux recettes traditionnelles. »

Se saisissant de la petite tasse de sake, Lissandre le leva au niveau de leurs yeux et fit un petit geste envers Hadrian avant de le boire.

« Il faut que je fasse attention. Le sake me fait assez vite tourné la tête. Mais ne vous inquiétez pas, on me dit que j’ai l’alcool joyeux si je devais en abuser. »

Ses yeux retournèrent aux recettes de ramen. Mais également aux différents alcools qui étaient proposés. Aujourd’hui restait jour de fête tout de même. Enfin, nuit de fête ! Elle releva les yeux accompagné d’un sourire malicieux.

« A moins que ça ne soit votre objectif ? Me faire boire jusqu’à abaisser mes défenses ? »

Hadrian Kensley

Créature

Re : Entretien d'embauche avec un vampire [Lissandre Verrières]

Réponse 14 vendredi 05 juin 2020, 07:05:34

Alors que bien des hommes auraient soit été très excités par les explications de la jeune femme, d'autres auraient probablement cru avoir affaire à une de ces nymphomanes qui agressaient les hommes d'affaire pour leur soutirer des avantages avec une bonne baise et l'auraient mise hors de la limousine aussi rapidement que possible, peut-être même à coup de pied, mais Hadrian, lui, l'écoutait avec attention. Il ne la jugeait aucunement, ni ne condamnait la candeur de la jeune femme à son égard; peut-être était-elle très naïve, possiblement stupide, mais quelque chose en lui disait qu'elle était peut-être beaucoup plus lucide qu'elle ne le laissait croire. Elle était loin d'être une conne, pour ainsi dire; elle savait exactement ce qu'elle voulait. Elle n'aimait pas sa peau d'origine? Eh bien, elle la couvre de latex. Elle a besoin de stimulation pour écrire ses œuvres pornographiques? Sa muse est un godemichet bien profondément inséré dans sa voie anale, et pour être franc, autant cela pourrait paraître surréaliste, autant le vampire pouvait comprendre la logique derrière ces actes. Elle était prête à coucher avec un parfait étranger si cela était sur la table de négociation pour décrocher le poste de ses rêves. Il y avait quelque chose d'admirable à cela; ces humains étaient près à donner de leur personne, pratiquement dans le sens littéraire de la chose, pour atteindre leurs ambitions. Une chose qu'il était capable d'admirer. Comme toute réponse à ce discours, le Vampire étira simplement un sourire et hocha de la tête.

Le Ryu Ichiraku était un établissement fort luxueux. Non content d'offrir des tables en bois, complètement artisanale, il y régnait l'ambiance habituelle des grands restaurants; un bar centrale offrant aux clients des apéritifs et autres alcools de leur choix, des serveurs et serveuses à l'apparence fort avantageuse, une clientèle composée presque uniquement d'hommes d'affaires, japonais ou étrangers, habillé avec une classe certaine. Si on portait attention, on dénotait évidemment la présence de Yakuzas, qui étaient facilement identifiables puisque certains avaient certains doigts manquants, et avaient également une attitude plus flamboyante que celle des autres clients.

Même Hadrian semblait un brin différent. Passant une main dans sa crinière noire et la ramenant légèrement vers l'arrière, dévoilant l'entièreté de son visage charismatique, il était maintenant clair qu'il était très jeune; à peine plus vieux, en apparence, qu'elle-même. Avec assurance et un sourire des plus charmeurs, il regarda le menu, avant de regarder de nouveau sa partenaire, qui semblait s'interroger sur les ramen-burgers. Lui-même n'y avait jamais goûté, d'autant qu'il n'y avait pas tant de restaurants japonais dans son quartier de Detroit à la base, et qu'il avait ensuite perdu la capacité de savourer quoi que ce soit d'autres que le sang.

Néanmoins, réciproquement, le vampire leva son verre à la jeune femme et en prit une gorgée. Instantanément, dès que l'alcool toucha sa langue, il ne put que comparer ce goût à celui des immondices liquides qui coulaient au fond des sacs à ordure. Le simple fait de déglutir cette abomination aurait suffit à un vampire normal de vomir immédiatement ce qu'il venait de consommer, mais Hadrian n'était pas n'importe quel vampire; avec un peu de concentration et un effort de volonté, il put avaler le liquide, et ce sans montrer le moindre signe de dégoût. Au contraire, il choisit de montrer une moue satisfaite, avant de déposer le petit verre, et de regarder la serveuse, qui ne cessait de l'observer avec une fascination qu'il aurait été impossible de ne pas remarquer. Il commanda alors un bol de ramen. Pas le plus dispendieux, mais sur la liste des prix, peut-être le quatrième? Simplement pour ne pas paraître comme un gosse de riche incapable d'apprécier un truc à moins qu'il ne soit hors de prix. Lorsque la servante reçut la commande de la femme en rose, elle s'excusa, non sans lui lancer un dernier regard par-dessus son épaule. Sans être un Ventrue incapable de se nourrir de ce qui lui était nécessaire pour survivre, le Tremere avait tout de même un faible pour les jeunes femmes. Si Lissandre n'était pas promise de devenir une de ses partenaires d'affaire, il en aurait peut-être fait son prochain repas. Il lui adressa un sourire, réussissant à lui accorder un plaisir coupable de ce simple geste, avant de retourner les yeux vers Lissandre.

Elle mentionna alors que le saké lui montait rapidement à la tête. Intéressant. Enfin, au moins un peu moins intéressant que l'accusation qui suivit. Lui? Se servir de l'alcool pour abaisser les défenses de la jeune femme? Cette simple idée le fit sourire plus franchement.

"Venant de la femme prête à abaisser les miennes en m'offrant ses délices, c'est d'un riche, très chère", dit-il avec un sourire amusé.

Il se pencha vers elle, par-dessus la table, la regardant de nouveau dans ses jolis yeux.

"Vous êtes belle, intelligente, et fonceuse. Je doute que je puisse vous séduire aussi simplement que la serveuse qui, présentement, ne cesse de me jeter des coups d'œil."

Et Lissandre pouvait confirmer; par-dessus l'épaule du vampire, attendant près des cuisines, la jeune serveuse semblait avoir tout le mal du monde à décrocher son regard de l'homme. Malgré son apparente réserve et absolu contrôle de lui-même, il irradiait de cet homme une puissance primale et indomptée; la Bête en lui dégageait une intense aura, qui générait l'intérêt des faibles d'esprit. Pour le moment, la jeune amatrice de latex semblait ne pas y être sensible, mais le vampire sentait en elle un intérêt. Pas le même que cette serveuse, et pas au même degré, mais il se doutait qu'elle avait flairé quelque chose. Sinon, elle n'aurait pas résisté à son usage de la Domination mentale; elle serait en ce moment même en train de se masturber furieusement dans son bureau en le suppliant de la prendre. Et cela suffisait à attiser le plaisir du Tremere; rien de tel qu'un défi pour donner l'eau à la bouche d'un homme aussi habitué à avoir ce qu'il désirait d'un seul coup d'œil.


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