Nicole aurait sans aucun doute pu être jalouse de ne pas être Impératrice… Un tel cas n’était pas inédit dans l’Empire. Il était souvent arrivé que des membres d’une même fratrie se déchirent entre eux, attirés par le pouvoir, et furieux de voir qu’ils n’avaient pas été choisis, alors qu’ils s’estimaient bien plus aptes à gouverner. Mais Nicole avait toujours débordé d’amour pour sa sœur. Andarielle lui indiqua alors qu’elle était en train de la sermonner devant ses serviteurs, et, comme elle s’y attendait sans doute, la Séraphine se mit à rougir, écarquillant les yeux.
«
Mais… »
Elle ne put finir sa phrase, car sa sœur posa un doigt sur ses lèvres, lui intimant le silence. Nicole rougit encore, et se dandina doucement sur place. Andarielle ne se sentait nullement coupable, et Nicole rougit encore, et ce encore plus quand sa sœur se glissa dans son dos, et quand elle lui glissa qu’elle se voilait la face… Qu’elle avait, comme elle, les gènes de leur mère, et qu’elle se contentait de dissimuler sa frustration derrière son ardeur au travail.
La Séraphine secoua la tête, en désaccord avec les déclarations de sa sœur :
«
Tu te trompes, Andarielle, je ne me laisse pas guider par mes pulsions, c’est tout ! Et, si j’ai regardé tes serviteurs, c’est parce que j’ai été surprise de les voir nus, c’est tout ! »
Elle en était sûre, mais elle n’arrivait pas à se sortir de sa tête l’image de sa sœur, en train de faire l’amour avec ces hommes. Il fallait bien admettre qu’ils étaient très beaux. Des hommes bien bâtis, musclés, exhibant fièrement leurs pectoraux luisant de sueur, avec des verges bien dressées. Nicole connaissait le sexe, elle avait déjà vu cela, elle n’était donc pas choquée de voir des verges, mais l’idée d’imaginer sa sœur avec eux… Elle en était horrifiée ! Oui,
horrifiée ! Mais elle était surtout horrifiée en sentant une autre voix dans sa tête, une pensée différente, divergente, qui s’exprimait par des images, et par une gêne manifeste, qui pointait en elle, qui remontait dans sa poitrine, et qui tendait ses muscles.
Nicole serrait les poings nerveusement, et Andarielle lui intima de les observer encore, indiquant qu’elle voulait récompenser sa fidèle Générale. Nicole secoua la tête en rougissant encore.
«
Je n’ai pas besoin d’être récompensée, Andarielle, je n’ai fait que mon devoir… »
L’un des hommes s’avança alors. C’était le plus jeune, qui répondait au doux nom de
Killian, et qui se rapprocha de la femme. Nicole le regarda en rougissant. Killian sourit doucement.
«
Vous ne me reconnaissez pas, Maîtresse Nicole, mais moi, je vous reconnais… Il y a des années, lors du pogrom de Lauriel… »
Nicole déglutit doucement. Bien sûr, elle se rappelait de Lauriel. La ville avait été attaquée par une horde d’Orcs menés par des démons renégats. Le pogrom avait eu lieu il y a quinze ans, mais les Nephilim avaient une durée de vie beaucoup plus importante que les simples humains. Nicole cligna des yeux, se rappelant les combats intenses qu’elle avait menés dans cette ville pour en défendre les habitants.
«
Mes parents avaient été tués par un démon, qui m’avait lancé une boule de feu… -
…Et je me suis interposée devant… » compléta Nicole.
Elle se rappelait du bébé qui hurlait, qui pleurait fort, et qu’elle avait pris dans ses bras, l’amenant elle-même à l’une des forteresses urbaines pour qu’il soit soigné et protégé. Elle avait tué le démon entre-temps.
«
J’ai grandi comme pupille de la nation, et j’ai réalisé que j’étais amoureux de vous, Maîtresse… Sa Majesté l’a su, et m’a éduqué en ce sens. Je suis l’un des chasseurs royaux, mais aussi l’un de ses amants. Enfin… Elle m’a formé comme cadeau pour vous, pour que je devienne votre esclave, Maîtresse… -
Je ne veux pas d’esclave ! »
Entre-temps, les trois autres hommes s’étaient rapprochés, et se blottissaient contre les deux femmes, leurs verges caressant leurs cuisses, leurs corps musculeux les entourant, leurs mains venant les caresser.
«
A-Arrêtez ça… ! »
Nicole n’était pas la Générale pour rien. Elle était une forte tête ! Et Killian, de son côté, poursuivit son récit :
«
Elle m’a toujours bandé les yeux en faisant l’amour avec les autres. Je n’ai jamais eu le droit de l’embrasser, ni de sentir ses divines mains sur mon sexe, car elle me réservait pour vous. Tout juste ai-je eu le droit de masser son divin corps, sans pouvoir regarder ses parties intimes. Je n’ai jamais vu un seul sexe féminin de ma vie, Maîtresse, car le vôtre doit être le premier que je veux voir. -
N-Noon… ! »
Près d’Andarielle, il y avait un autre esclave,
Audac. Son sexe monstrueux caressait les fesses onctueuses de l’Impératrice, et il l’embrassait dans le creux du cou.
«
Vous n’y arriverez pas comme ça, Maîtresse… Allons dans votre chambre, Maîtresse… Et nous verrons bien. -
Nous ne verrons rien du tout ! Andarielle, arrête ceci immdiatement ! »
Audac continuait à caresser sa sœur, et reprit :
«
Voici ce que je propose : que nous vous fassions tous trois l’amour pendant un quart d’heure… Et si, au bout de ce quart d’heure, la Séraphine Nicole reste de marbre, nous arrêterons… »
Nicole rougit encore, comprenant qu’elle allait devoir les voir baiser ensemble pendant un bon quart d’heure… Tandis que son cœur continuait à battre follement la chamade, partagée qu’elle était entre différentes émotions contradictoires.
«
Je… Vous perdez votre temps ! » s’exclama-t-elle, sur un ton qu’elle voulait le plus convaincant possible.
Il restait néanmoins à déterminer
qui elle cherchait ainsi à convaincre. Eux… Ou elle ?