C’était une singulière annonce qui avait fleuri dans le journal de l’école de Mishima. Une annonce que les petits protégés de Mélinda Warren avaient vu, et lui avaient reporté. Une annonce inattendue évoquant la recherche d’une «
tutrice particulière » pour tous corps d’enseignements. Au sein de Mishima, lycée très particulier, il fallait savoir lire entre les lignes. Le tutorat, qui existait bel et bien, était souvent une excuse officielle dissimulant la volonté de certains élèves d’être asservis. Au lycée, au-delà du rapport élèves/professeurs, il y avait aussi une multitude de clans, de clubs, de grandes familles influentes, qui avaient la mainmise, non seulement sur les élèves, mais aussi sur certains professeurs et membres du personnel administratif. Mishima était un lycée très particulier, car il était le terrain de chasse de plusieurs esclavagistes comme Mélinda Warren. La vampire, qui se faisait passer pour une lycéenne à Mishima, habitait à Seikusu dans un grand manoir de style victorien bâti dans les hauteurs de la ville. Aussi riche que belle, elle était toujours en quête de nouveaux esclaves pour enrichir son harem. Quand elle avait vu l’annonce, elle s’était renseignée sur l’élève.
Elizabeth Ostwick... Son dossier scolaire mentionnait qu’elle était, comme une bonne partie d’élèves, une «
étrangère », sans renseignements sur le pays natal. Autrement dit, une femme qui venait de Terra, et qui, grâce à la complicité de l’administration du lycée, disposait d’un dossier scolaire en bonne et due forme. Une lycéenne avec un corps incroyablement bien proportionné, des seins monstrueusement épais, et qui cherchait donc une
Maîtresse.
«
Très bien... Je vais répondre à son annonce. »
La jeune Elizabeth avait reçu dans son casier scolaire un petit papier, l’invitant à appeler un numéro de téléphone. Parallèlement, Mélinda avait mené son enquête, et avait découvert qu’Elizabeth se rendait à divers clubs échangistes et axés sadomasochisme au sein de la ville. Des activités théoriquement illégales pour son âge, mais, vu son corps, elle ne devait avoir aucune difficulté à se faire passer pour une adulte. Elle avait également assisté à des démonstrations de
kinbaku, cet art particulier des cordes japonaises. Tout cela amenait donc Mélinda à lui proposer un rendez-vous en personne dans l’un des clubs qu’Elizabeth fréquentait.
Le club organisait, outre des spectacles au rez-de-chaussée, des séances particulières aux étages, dans des chambres. Des célibataires et des couples s’y rendaient particulièrement, soit pour entretenir une relation adultérine, soit pour coucher avec des hôtesses. Tout était axé BDSM, et Mélinda avait proposé de passer une nuit avec elle. Un «
test », tout simplement, pour vérifier si cette Elizabeth était une fanfaronne, ou si elle voulait
vraiment devenir une esclave. Elle avait reçu sur son téléphone portable un code à montrer au club pour organiser la soirée.
Et, le soir venu, Elizabeth vint. Les videurs obéirent aux instructions reçues, et mirent un bandeau autour des yeux d’Elizabeth, après lui avoir demandé de se changer dans un vestiaire à l’étage. Elizabeth avait ainsi troqué ses vêtements pour un
sling bikini noir, et, toujours les yeux bandés, avait ensuite été guidée rapidement dans une chambre.
Une chambre avec un grand lit rouge en forme de cœur, et divers instruments pour le sadomasochisme : chevalet, croix de Saint-André, pilori, et des placards abritant un nombre très élevé de
sex toys... Elizabeth fut agenouillée au sol, les mains jointes derrière son crâne, et les agents sortirent ensuite, refermant la porte derrière eux. Quelques secondes passèrent ensuite avant qu’Elizabeth ne surprenne, sur le sol, le bruit de talons, et le crissement du latex, tandis qu’une femme, visiblement, marchait doucement vers elle.
«
Elizabeth Ostwick... Tes seins sont encore plus gros que ce que les photos montrent. C’est très impressionnant, ma belle... Et, puisque tu as accepté mon invitation, j’en déduis que ton offre n’était pas de la pure vantardise. »
C’était une voix forte, mais aussi chaleureuse, sensuelle, qui se rapprochait d’elle. Finalement, une paire de mains gantées se posa sur son visage, et, d’un coup sec, Mélinda retira le bandeau obstruant la vision d’Elizabeth. Celle-ci put ainsi voir, devant elle, sa belle Maîtresse,
dans une tenue adaptée pour leur soirée. Elle lui sourit doucement, avant de se présenter :
«
Je suis ta Maîtresse pour ce soir, Elizabeth... Au moins. Es-tu prête à devenir une bonne chienne, ma beauté ? »