Rencontre du troisième type [Zéphyr]

Comment devait-elle prendre cela ? Zéphyr regardait longuement Amélie pour essayer d'elle-même comprendre, car l'humaine d'un style vestimentaire très rurale venait lui faire comprendre qu'elle souhaitait rester auprès de la créature. Était-ce encore l'adrénaline qui fusait en elle au point d'avoir perdu la raison de vivre ? En tout cas, Zéphyr était plutôt de contente de pouvoir compter sur quelqu'un pour l'aider à fuir de cet endroit. Elle suivit avec facilité cette dernière passant par plusieurs ruelles avant de l'entendre parler.

- Ma capacité spéciale est l'absorption d'acide désoxyribonucléique autrement dit A.D.N. Il suffit que je les touches ou encore même que je l'observe longuement pour pouvoir lui prendre sa capacité ou ses capacités magiques et spéciaux avec une maîtrise complètement différent du propriétaire.

Zéphyr s'arrêta de parler quand elle vit quelques passants venant se rapprocher un peu plus d'Amélie afin que personne ne puisse l'entendre. La créature blanche devait parfois un peu trottiner pour être sur de ne pas perdre en vue Amélie.

- Si j'absorbe les pouvoirs d'un apprenti, je pourrais l'exploiter comme si elle aurait pu le maitriser des années après..

La jeune créature lui sourit venant faire comprendre qu'elle suivait la jeune femme hochant la tête. Zéphyr regarda les alentours une nouvelle fois comme de peur que les personnes la regardent et trouvent qu'elle est différente ou quelque chose ainsi.

- Est-ce loin d'ici ?

Amélie était sûrement suicidaire, oui, en acceptant de suivre Zéphyr. Après ce que la jeune femme venait de vivre, la prudence la plus élémentaire aurait, au contraire, dû l’inciter à fuir, et à laisser cette jeune créature à la peau blanchâtre seule. Seulement, ce n’était pas la façon de procéder de la jeune Française. Elle était inquiète pour le sort de Zéphyr, et... Eh bien, après voir frôlé la mort en sa compagnie, elle n’avait pas envie de se dire qu’elle avait fait tout ça pour rien. Et puis... C’était comme dans le film E.T., la situation était... Tout simplement cool ! Amélie s’avança donc, évitant soigneusement les rues trop bondées, ou se dépêchant de les traverser vite. Quand on était une SDF, on apprenait à se fondre dans le décor. Pour autant, avec sa compagnonne disposant d’une queue caudale, Amélie ne passait pas inaperçue, et se dépêchait donc, faisant signe à Zéphyr de la suivre sans s’arrêter.

En chemin, Zéphyr lui expliqua qu’elle avait la capacité d’absorber les pouvoirs d’autres personnes au contact. Maintenant qu’Amélie voyait Zéphyr sous ses yeux, elle pouvait tout à fait admettre qu’il existait des individus dotés de capacités surnaturelles, même si c’était, pour elle, une grosse révélation.

« On approche, Zéphyr, c’est près du port... »

Elles s’avancèrent dans une ruelle qui descendait, et s’approchèrent d’une rue. Les deux femmes avaient quitté la Toussaint, pour rejoindre des entrepôts et des docks. Il y avait moins de curieux ici, et, mis à part quelques camions qui se déplaçaient et des ouvriers sortant du boulot pour retourner chez eux, les deux femmes purent avancer plus librement. Le port de Seikusu longeait la zone industrielle, un ensemble d’entrepôts et d’usines qui avaient fleuri après la guerre. Cependant, du fait de la crise, beaucoup de ces structures avaient fermé, sans trouver de repreneurs. Le repaire d’Amélie se trouvait donc dans l’un de ces entrepôts, et c’est là qu’elle se rendit.

La jeune femme passa à travers une clôture, à un endroit où la clôture était déchirée, et aida Zéphyr à passer. Les deux filles marchèrent ensuite sur un terrain vague, de l’herbe et de la friche poussant de manière chaotique. Amélie s’approcha d’une porte sur un côté, et l’ouvrit à l’aide d’une clef, puis se retourna vers Zéphyr, en lui souriant délicatement :

« Bienvenue chez moi, Zéphyr... »

Ses amis n’étaient pas encore là, et Amélie s’avança dans un sombre couloir, jusqu’à rejoindre une ancienne salle de réunion, réaménagée en squat. Le long des murs, dans le couloir, on pouvait d’ailleurs voir divers tags. Ensuite, elles arrivèrent donc devant l’ancienne salle de réunion, où il y avait des objets divers et variés. Un caddie faisant office de meuble, un radiateur portable, qui fonctionnait grâce à une batterie, et plusieurs matelas avec des couvertures. Amélie s’approcha d’une lampe, et appuya sur le bouton, éclairant la pièce.

« Voilà... Ce n’est pas le grand luxe, mais, ici, on est tranquilles, au moins... » indiqua-t-elle.

Zéphyr continuait son chemin tout en suivant Amélie, elle n'avait pas vraiment vu où passer exactement mais elle savait qu'elle pourrait facilement retrouvée son chemin, fallait juste utiliser son aura afin de retourner où elle était. Zéphyr y réfléchit rapidement ce que c'était un port, port, port.... Un port comporte des bateaux, oui voilà cela doit être cela. Bien qu'elle n'était pas sûre, elle semblait essayer de se convaincre que c'était cela. Elle regarda les plusieurs bâtiments avant de voir la clôture où elle passa rapidement tout en regardant autour d'elle comme si elle avait peur d'être épier. L'herbe était toujours quelque chose de nouveau pour Zéphyr venant sautiller comme un petit animal avant de voir une porte et la clef pour l'ouvrir.  Elle répondit bien entendu au sourire d'Amélie avant de s'engouffrer dans ce nouvel endroit.

Elle regarda ensuite la salle s'illuminer et s'approcher de chaque objet en l'étudiant comme si elle n'avait jamais connue cela.... Chose qui était plutôt exacte enfaite, elle n'avait vraiment jamais connu certaines choses, elle regarda ensuite Amélie avec un plus grand sourire.

- J'adore cet endroit ! Tout est si étrange et heu, c'est quoi cela ?

Zéphyr sautilla jusqu'à le radiateur regardant ce dernier, posant doucement ses mains dessus en tapant un peu dessus comme pour voir la consistance de ce dernier. Elle semblait totalement découvrir plusieurs choses.

Sa, c'est des matelas. Dit-elle en venant les toucher avec ses deux mains, un sourire comme si elle était contente d'avoir appris des choses.

Zéphyr se redressa finalement avant de s'approcher d'Amélie et s'asseoir sur sa queue caudale qu'elle venait de faire apparaître. Même sans toucher avec ses pieds, elle pourrait paraître plus grande.

- Veux-tu que j'aille chasser pour manger ? C'est important de manger, hein ?

L’aménagement de l’entrepôt était en effet des plus… Pittoresques. C’était une pièce de vie composée de bric et de broc, d’objets récupérés ici et là. Un caddie faisant office de meuble, des matelas, un radiateur électrique… Leur meilleure réussite était sans aucun doute d’avoir pu récupérer un frigo. Enfin, sur ce point, Amélie devait surtout remercier Zetsu. C’était surtout lui qui avait réussi à retrouver tous les différents objets. Zet’ avait comme une sorte de talent naturel pour la débrouillardise et le système D, parvenant toujours à récupérer à droite et à gauche des outils utiles. Les guirlandes électriques qu’ils utilisaient pour s’éclairer, par exemple, ou encore le radiateur électrique qu’il avait volé dans un entrepôt, les matelas… Amélie l’aidait parfois dans ces méfaits, et elle devait bien admettre qu’elle trouvait ce genre d’expéditions… Plutôt grisantes ! Pour autant, elle ne s’était jamais attendue à tomber sur une telle situation, et face à une telle créature.

Silencieusement, la Française observa Zéphyr se déplacer. L’étrange extra-terrestre observa le radiateur, avant d’enrouler sa queue caudale sur le sol, s’installant. Elle n’avait visiblement jamais vu un endroit pareil. Souriant doucement, Amélie s’approcha d’un transistor posé sur le côté, et l’alluma, faisant démarrer une musique de rock. Mettant la musique en sourdine, elle se déplaça un peu, retournant vers Zéphyr… Qui proposa de chasser.

« Euh… De chasser ?! » s’étonna tout naturellement Amélie.

Visiblement, Zéphyr semblait sérieuse, ce qui amena rapidement Amélie à sourire doucement. Manifestement, sa curieuse invitée ne connaissait pas encore très bien le fonctionnement de la société.

« On a à manger dans le frigo, là… Et, généralement, Zetsu se débrouille pour nous ramener des pizzas qu’il vole ici et là… Donc, euh, inutile de chasser. Et puis… Il n’y a pas beaucoup d’animaux à chasser dans le port, Zéphyr ! »

Amélie ouvrit la porte du réfrigérateur, montrant ainsi à Zéphyr leur garde-manger. Là encore, il y avait essentiellement de la nourriture volée, notamment du jambon, des croque-monsieurs, des steaks hachés… Mais le froid risquait sûrement de surprendre Zéphyr, qui n’y était très certainement pas habituée.

« Et puis, c’est trop dangereux que tu sortes ! Ces sales types qui nous ont attaqué tout à l’heure risquent de te retomber dessus ! »

Et la Française ne voulait pas mettre la vie de Zéphyr en danger !

Amélie sembla être surprise quand Zéphyr lui parlait de chasser, mais cette dernière lui expliqua le fonctionnement d'un frigo avec de la nourriture dedans, elle s'assied devant avant de se hérisser quand elle sentit le froid sur elle venant froncer les sourcils, mais elle se calma d'un coup en se rappelant des paroles de Layla au sujet des conservatoires de nourriture des humains. Zéphyr hocha la tête pour lui faire comprendre qu'elle avait compris qu'elle ne pouvait pas chasser puis surtout avec les hommes en noirs qui la cherchaient, tout se raccordaient et comprit son erreur et surtout, son imprudence.

- M'oui, je comprends mais que puis-je faire pour t'aider ? Je ne compte pas rester ici sans rien faire, si je peux faire quelque chose, je le ferais.

Zéphyr regarda ce nouvel endroit en réfléchissant ce qu'elle pourrait faire et comment elle pourrait agrémenter ce nouvel endroit avant de tilter qu'Amélie avait parler de personnes qui vivaient avec elle dans cet endroit. Elle se retourna et se rapprocha donc.

- Est-ce qu'ils ne vont pas être, enfin. Je veux dire, est-ce que cela ne va pas les déranger que je sois ici ?

Zéphyr regarda chaque commodité avant de se diriger tout doucement en direction du fameux radiateur ou elle s'assied dedans, appréciant la chaleur qui en dégageait.. Elle semblait même ronronner, au même titre qu'un chat qui se sentirait bien. Sa queue caudale vint se placer tout autour d'elle venant regarder Amélie en souriant.

- Merci de m'avoir sauver et au fait ! Tu es très jolie !

Amélie observa donc Zéphyr, tout en venant à se demander... Ce qu’elle allait faire de cette femme. À la réflexion... Eh bien, elle n’en savait rien ! Elle ne pouvait pas la rendre aux autorités, après tout, car elle risquait de retomber entre les mains de cette sale organisation gouvernementale ! Mais que faire d’elle ? Amélie n’en savait rien, puisqu’elle-même avait déjà du mal à trouver quoi faire de ses jours. La jeune Française passait son temps à apprendre le japonais, et à essayer, tant bien que mal, de se rendre utile, en trouvant un boulot, ou en participant aux magouilles de Zetsu.

« Oh non, ne t’en fais pas, Zetsu et Mishi sont très gentils ! Je suis sûre qu’ils t’accepteront sans problème ! »

Ils risquaient d’être surpris, bien évidemment, mais, pour le reste, Amélie avait toute leur confiance. Enfin, le plus logique, c’était surtout que ce soit Zetsu qui trouve une utilité à la jeune Zéphyr. Amélie, elle, ne savait vraiment pas en quoi faire, mais, vu les performances de Zéphyr, elle serait sûrement utile dans les coups de Zet’.

*Enfin, je n’ai quand même pas envie de l’impliquer dans une activité criminelle, ce n’est pas très glorieux...*

Amélie vit ensuite Zéphyr s’asseoir sur le radiateur, et sourit... Puis rougit même quand la jeune créature à la peau blanche la complimenta sur sa beauté.

« Oh, euh... Merci beaucoup, Zéphyr, ce... C’est très gentil... »

Elle se racla la gorge, avant de poursuivre :

« Toi aussi, tu es mignonne... Pour l’heure, le mieux est d’attendre qu’ils reviennent, et on verra tous ensemble quoi faire... »

À trois, on réfléchissait mieux, non ?

Zéphyr restait donc devant Amélie quand elle lui parlait de deux personnes qui étaient très gentils venant sourire, serait-elle tombé avec des humains gentils ? Oui, sûrement, Amélie l’était alors pourquoi pas les deux autres. Sa jeune amie lui proposait d’attendre que les trois soient réunis afin de savoir quoi faire exactement, venant faire acquiescer la créature, mais une chose lui brûlait les lèvres.

- Comment devrais-je me montrer ? Avec ou sans ?

Afin d’illustrer un peu ce que Zéphyr venait de dire, elle bougea sa queue caudale. Certes, Amélie venait de voir et d’entendre les potentiels de la jeune femme, mais, est ce que ces amis allaient l’accepter ainsi et non partir en courant en espérant de ne jamais recroiser la jeune femme ou pire, virer Amélie, car elle aurait amené une créature trop étrange à leur repaire. Zéphyr n’avait aucunement envie de déranger et chambouler toute la vie de sa nouvelle amie, elle en était bien consciente bien entendue des risques que venaient prendre l’humaine pour l’aider.

- Je n’ai pas envie que tu aies des soucis, avec ce que je suis. Donc je peux reprendre une forme plus humaine ou je peux rester ainsi, si tu juges que… Il n’y aurait pas vraiment de problèmes.

Le temps qu’elle réponde, Zéphyr vint sauter sur le sol venant mieux observer la petite planque avant de venir regarder Amélie une nouvelle fois, elle n’était pas d’ici et cela pouvait se voir avec son physique, mais d’où viendrait-elle ? La créature souriait avant de trouver un ancien tableau en ardoise avec plusieurs craies venant écrire en différentes langues, on pouvait bien entendu lire des phrases en langue très ancienne, en français, japonais, allemand, italien, espagnol, portugais et bien entendu en anglais. La phrase en elle-même était toute simple, différente de chacune, mais cela rimait toujours plus ou moins la même chose.

- Tu comprends mieux quelle langue ? Car je pourrais t’aider, on est au Japon ou un truc ainsi, je l’ai vu avec les différents caractères sur des banderoles à moins que cela soit du chinois…

J’essayais comme je le pouvais pour l’aider, elle n’était pas d’ici donc des petits cours de langue pourrait le faire à moins qu’elle sache déjà parler correctement cette langue… Je vins le réaliser venant me retourner vers elle.

- Ne considère pas cela comme méchant, je veux juste t’aider. De par ton physique, je sais que tu n’es pas d’ici alors je creuse pour savoir… Bien que j’aurais pu directement te le demander…. Oui aussi… Désolée, j’ai des problèmes parfois j’ai du mal à rester rationnel enfin à réfléchir correctement, j’aurais dû d’abord te poser la question avant de faire mon heu, machin truc…

Difficile de dire comment Mishi et Zetsu allaient réagir. Ils allaient être surpris, indéniablement, mais ils passaient leur temps à lui dire qu’il y avait bien des forces inattendues, surnaturelles, au Japon. Elle avait toujours cru qu’ils plaisantaient, mais, maintenant, ils allaient être confrontés à la réalité. Une femme blanche avec une queue caudale était dans leur squat’ ! C’était tout bonnement incroyable, et Amélie avait encore du mal à s’y faire... À ça, ainsi qu’au fait qu’elles avaient été toutes les deux poursuivies par des individus redoutables, qui avaient bien failli les occire. Amélie était heureuse d’en être sortie, mais, maintenant, il fallait réfléchir à la suite. Et ça... Disons que les idées lui manquaient !

« Ne t’inquiète pas, tout se passera bien pour ton apparence ! »

Elle ne pouvait évidemment pas le garantir avec certitude, mais... Elle leur faisait confiance. En tout cas, la jeune Zéphyr embraya rapidement sur un autre sujet, celui de la langue. Amélie avait décapsulé une cannette depuis le frigo, et la buvait joyeusement, tout en s’asseyant sur le lit.

« Eh bien, euh... »

La jeune adolescente réfléchit pendant quelques secondes. Zéphyr était visiblement sérieuse, mais... Est-ce qu’elle comprendrait vraiment le français ? Amélie avait en tout cas des doutes là-dessus. Se pinçant doucement les lèvres, signe qu’elle réfléchissait, Amélie reprit finalement :

« Je... Je suis originaire de la France, expliqua-t-elle alors en français. C’est ma langue maternelle, celle que je maîtrise le mieux... Mais elle n’est pas très répandue au Japon. »

Ce qui ne signifiait pas qu’elle n’était pas populaire, juste... Peu pratiquée. Amélie avait donc l’habitude de s’exprimer en anglais et en japonais, mélangeant les deux, mais avec une maîtrise de l’anglais bien plus simple, évidemment, que le japonais. Toujours aussi intriguée, elle demanda alors :

« Et... Et toi ? Tu... Tu maîtrises le français ? Tu maîtrises combien de langues ? »

Plus elle en apprenait, et plus cette femme la fascinait !

Zéphyr regarda longuement Amélie tout en continuant de l’écouter sur ses amis qui ne devront pas prendre la fuite en tout cas c’est ce que laissait sous entendre la jeune femme. Finalement, la jeune française lui demanda si Zéphyr connaissait vraiment le français et surtout le nombre de langues. La créature blanche se redressa tout simplement en regardant en direction de la porte pensant que quelqu’un arrivait vers les deux femmes mais rien du tout, juste le vent qui tapait contre une taule.  Cette dernière prit une chaise et vint s’asseoir dessus tout en regardant Amélie qui semble être surprise.

-Je parle français, dit-elle dans la même langue, sans accroc comme si elle le parlait vraiment mais c’était surtout la mécanique et surtout la prononciation qui comptait. Je ne sais pas du tout combien de langues je peux parler mais je sais que je parle la langue donné dans ce pays et dans l’autre pays tout grand à côté…. Amérique, me semble-t’il…

Zéphyr vint reprendre la tableau près d’elle et commence à écrire, elle écrit la même phrase en trois langues différentes, celles qu’elle avait dites plutôt qui sont le français, l’anglais et donc le japonais.  Elle écrivit juste la phrase basique des cours, juste comme elle s’appelait. Zéphyr était contente avant de s’asseoir une nouvelle fois…

- C’est étrange, c’est comme si toute personne même si la personne me parle dans une langue différente, je la comprends comme si mon cerveau traduit instantané les mots que j’ai besoin pour comprendre.  Je ne sais pas si tu comprends, ce que je veux dire…

Quand tout à coup, la porte claque une deuxième fois puis vint rapidement des paroles, des voix d’hommes se firent entendre et Zéphyr ne prit pas son temps pour se précipiter derrière Amélie tout en se cachant. Cette dernière regarda donc vers la porte en attendant que les personnes se présentent bien que Zéphyr s'attendait à se battre également bien qu’elle ne sentait pas de menace. Elle vint murmurer dans le creux de l’oreille d’Amélie…

- Je ne pense pas que ce sont ceux qui nous poursuivent mais je préfère que la première chose qu’ils voient c’est toi, si ce sont tes amis, ils auront confiance, si malheureusement, je me suis trompée, ils ne te feront pas du mal, ils te demanderont juste où je suis….

Zéphyr avait réfléchit très rapidement, et c’était la meilleure solution pour dans les deux cas. Que cela soit pour ses amis ou les ennemis, c’était la meilleure chose que la créature pouvait faire pour garder une protection sur elle. Zéphyr se mit couchée légèrement sur le sol afin qu’on ne la découvre pas avant qu’Amélie donne le feu vert… Elle lui sourit afin de la rassurer et finalement resta muette, se concentrant sur les bruits aux alentours.

Zéphyr était une créature vraiment fascinante ! Elle apprenait donc instinctivement la langue des autres ? Stupéfiant ! Amélie ne savait vraiment pas quoi en penser, tant tout cela avait l’air... Incroyable ! La jeune Française n’aurait jamais cru tomber un jour sur une telle créature. En fait, elle avait toujours cru que Zetsu se moquait d’elle quand il lui parlait des créatures surnaturelles de Seikusu, des évènements extraordinaires qui s’y passaient... Comme tous ces super-héros. Amélie avait toujours cru à de la propagande gouvernementale, à des images truquées... Mais comment nier la réalité quand elle vous tombait droit sous le nez ? Observant la créature, elle cligna des yeux et hocha la tête quand Zéphyr lui demanda si elle la comprenait.

« Oui... Oui, je comprends ce que tu veux dire. C’est... Tu es vraiment incroyable, tu sais ! »

Amélie le pensait sincèrement. Elle était si confuse qu’elle ne savait plus trop quoi dire, et, au même moment, des bruits de pas les interrompirent. Zéphyr alla se dissimuler près du lit, et, en tournant la tête, Amélie vit Zetsu rentrer. Le jeune homme était seul, et papillonna des yeux.

« Oh, Mél’ ! Tu vas bien, ma chérie ?
 -  Zet’ ! »

Amélie se redressa, un peu confuse.

« Oui, oui, ça va, je...
 -  J’ai entendu ce qui se passait au marché, c’est ouf’ ! Y a des flics partout ! On dit qu’il y a eu une attaque terroriste, ou j’sais-pas-quoi, merde ! Tu es pas blessée, t’es sûre ?
 -  Euh... Mais oui, ça va ! »

Il se pressa contre elle, la serrant dans ses bras. La femme cligna des yeux, en se tortillant sur place, essayant de voir comment l’avertir qu’il y avait avec eux une femme très particulière. Zetsu la serra contre lui, et, tout en tournant la tête, vit de lui-même la masse blanche. Zetsu écarquilla alors les yeux, et bondit sur place.

« Woow ! C’est quoi ce truc, putain ?!
 -  Calme-toi, Zetsu, elle n’est pas dangereuse !
 -  Mais... Mais c’est quoi ce machin ?! »

La surprise était de taille, bien évidemment... Et Amélie, toujours un peu confuse et troublée, ne savait pas trop quoi dire sur le coup. Après tout, elle-même ne savait pas vraiment ce qu'était Zéphyr.

Zéphyr comprit rapidement que c’était l’amie d’Amélie au vu de sa réaction quand les pas se rapprochèrent. Ils se faisaient quelque chose que la créature blanche avait connu avec sa maman, mais ne dit rien et vient même s’asseoir sur le sol. Elle sursauta en entendant le cri du dénommé Zetsu et Amélie qui essayait de le calmer… Elle se rapprocha tout doucement de Zet, s’étant redressée venant présenter sa main pour le saluer comme la coutume voulait.

- Bonjour Zetsu, je suis Zephyr ! Une connaissance d’Amélie, c’est elle qui m’a amené ici…

Zéphyr voyait très bien la peur se lire dans les yeux, elle se recula afin de ne pas trop le brusquer jusqu’à se mettre dans un coin de la pièce pour laisser les deux se parler. L’expérience ne comprenait pas encore pourquoi les gens devaient se parler en chuchotant pour choisir la décision, mais elle préférait faire comme les coutumes disaient… Elle emprunta simplement le tableau et une craie, effaçant ce qu’elle avait déjà écrit et commence à griffonner sur le tableau. Des courbes, des zones remplis de blanc, au début cela ressemblait à rien. On aurait cru presque un dessin d’un gosse de 3-5 ans, dont les personnes qui avaient fait ses progénitures devaient se forcer à sourire et à féliciter l’enfant pour ne pas le choquer…

Mais rapidement, Zéphyr continuait, le temps que les deux parlent avant de terminer son dessin. Ce n’était pas du Picasso, mais le dessin était bon, extrêmement bon pour le temps consacré. Fière d’elle, elle se retournait en direction des deux avec un petit sourire avant de trouver une barre assez solide pour s’accrocher comme un singe le ferait en se recroquevillant en attendant Amélie et surtout la réponse de Zetsu qui semblerait être un peu le chef de la bande…

Zéphyr n’écoutait pas la conversation, bien qu’elle aurait pu aisément, mais elle voulait se faire des amis, une famille. Sa créatrice avait mis un point sur les relations humaines et surtout conseillée de le faire quand on veut être intégré. Zéphyr ne faisait que sourire quand on la regardait donc puis repartait à ses occupations qui étaient de visiter le lieu ou de rester pendue comme une carcasse dans un abattoir.

Elle restait ainsi en silence, fermant parfois un peu les yeux et repensant à son passé. Tragique, il avait été certes, mais elle se rappelait à sa maman, de celle qui l’avait éduqué avant qu’ils décident qu’elle n’était plus apte ou quelque chose ainsi… Et elle avait tout simplement disparue, et ô ciel, qu’est ce que Zéphyr était facilement corruptible, on aurait pu lui faire gober tout ce qu’on voulait. On voulait qu’elle croie qu’elle peut faire x ou y raisons, mettez-vous de façon qu’elle vous croit et BIM, c’était dans la poche. Zéphyr avait tout gober quand on lui avait dit que sa maman était juste partie en l’abandonnant. Et elle en verser des larmes, des quantités énormes.. Il ne lui fallut que la preuve de la vérité pour qu’elle réalise qu’elle avalait tout ce qu’on lui disait et elle a dit NON.

C’était fini ce bon vieux temps, elle devait se montrer méfiante et ne pas croire ce qu’on lui raconte surtout quand c'est des inconnus. Zéphyr sortit de son songe en sursautant, la tête toujours à l’envers. Elle regarda quelques secondes Amélie puis se retourna vers le petit nouveau, Zetsu.

Amélie entreprit de récapituler à Zetsu toute cette folle journée. Une tâche difficile, en réalité, car elle avait vécu bien des choses, et avait tout de même risqué sa vie avec Zéphyr ! Elle expliqua donc à Zetsu que Zéphyr était sûrement une créature du gouvernement, un genre de projet ultra-secret, et qu’elles avaient été poursuivies par des agents du gouvernement. Amélie avait carrément eu la peur de sa vie ! Fort heureusement, elle s’en était plutôt bien tirée, et était convaincue que personne ne les avait suivies.

« La vache... Mais qu’est-ce que tu veux qu’on fasse d’elle ? De Zéphyr, j’entends ? »

La jeune Française haussa les épaules. Le fait est qu’elle n’en avait absolument aucune idée ! Les évènements s’étaient précipités à toute allure sans qu’elle n’ait vraiment le temps de comprendre ce qui se passait. Tout ce qu’elle savait, c’est qu’elle avait survécu, et qu’elle avait ramené avec elle Zéphyr. Encaissant toutes ces informations, Zetsu finit par acquiescer, observant du coin de l’œil l’étrange créature blanchâtre, qui dessinait sur un petit tableau.

« Je... Je n’en ai aucune idée, Zetsu, je en sais pas quoi faire, je... J’ai juste paniqué en espérant survivre, et... »

Les mains de Zetsu se posèrent à nouveau sur les frêles épaules d’Amélie, qui retourna s’enfouir contre lui. Il posa une main rassurante sur les cheveux de la femme, la serrant doucement.

« Là, là, ce n’est rien, Amélie... Tu as très bien fait, ma belle, on ne pouvait pas laisser cette femme finir dans un laboratoire, ou je ne sais quel endroit sinistre. »

Amélie hocha doucement la tête. Zetsu et elle étaient des squatteurs, des individus vivant en marge de la société. Ils avaient donc toutes les bonnes raisons du monde de se méfier des forces de l’ordre, des représentants de la société, qui étaient toujours prompts à faire souffrir les gens comme eux.

Zetsu regarda ensuite Zéphyr, et se rapprocha d’elle. Il passa nerveusement sa main dans ses cheveux, signe qu’il était confus, puis s’approcha encore d’elle.

« Bon, alors... Zéphyr, c’est ça ? Tu... Euh... Tu as faim ? »

C’était la première chose qu’il avait trouvé à dire, et il lui tendit une barre chocolatée qu’il avait volé dans une épicerie.

Zéphyr restait silencieuse devant les deux humains en train de s'abandonner dans son activité lucrative tandis qu'elle laissait les deux autres en train de parler de son sort et surtout du fait qu'elle pourrait être foutu dehors si Zetsu se refusait de l'avoir chez lui et elle le comprenait. Posséder un objet du gouvernement était jamais bon, surtout quand celle-ci est recherchée et menacé d'être très dangereux. Zéphyr n'était pas dangereuse en soit, elle était juste nouvelle, encore une enfant. Elle devait découvrir, qu'est-ce qui allait lui dire que cela est mauvais ou non ? La créature blanchâtre viendra regarder Zetsu quand il lui parlait venant essayer de se mettre à sa hauteur en usant de sa queue dorsale en le regardant.

- Je m'appelle Zéphyr et j'adore le chocolat !

Zéphyr connaissait le chocolat, Layla avait tendance à lui donner des morceaux quand elle était gentille et surtout qu'elle avait fait des progrès, elle prendra délicatement la barre avant de l'ouvrir et la manger, et bien entendu, comme un gamin sinon cela n'était pas marrant. Elle s'en foutait partout venant déguster le chocolat comme si c'était précieux avant de venir sauter sur Zetsu pour lui faire un gros câlin quoi que, son poids et sa force les fit se renverser mais elle viendra ronronner comme un chaton le ferait avant de se redresser et s'abaisser comme les japonais feraient pour s'excuser.

- Pardon, je ne connais mal ma force ! J'espère que cet accident ne viendra pas ruiner notre nouvelle amitié.

Zéphyr faisait vraiment une mine triste, voulant montrer sa sincérité avant de rajouter prestement.

- Eh, si je peux aider sur quoi ce que soit ! Heu, dites le moi ! Je ferais tout pour vous aidez ! Bien entendu, je me doute que d'avoir une créature étrange peut vous faire peur donc si vous avez des questions sur moi, j'essayerais de répondre !

A part que Zéphyr était une créature surnaturelle, on dirait vraiment une enfant qui vient de débarquer dans la rue avant d'être sauver par une fille qui l'a ramené dans sa bande sans oublier bien entendu, qu'il faut effacer la poursuite avec le gouvernement et les meurtres de Zéphyr.

Amélie pouvait comprendre les hésitations de Zetsu, car elle-même les partageait. Après la journée qu’elle avait eu, elle ne savait vraiment pas quoi faire. Abandonner Zéphyr serait ignoble, mais elle ne pouvait pas la garder ici. Amélie était une paria, il n’y avait as de police avec elle pour l’aider. Elle vivait en marge de la société, dans une zone grise, espérant à chaque fois ne pas se faire arrêter. La police, si elle allait la voir, ferait son rôle, en l’enfermant, le temps de retrouver ses parents, et ça... Ça, Amélie n’y tenait vraiment pas ! Pas plus qu’elle ne tenait à finir dans un foyer ou dans un orphelinat. Dire que la jeune femme n’avait plus aucune confiance dans le système était parfaitement exact.

Zetsu se rapprocha donc d’elle... Et Zéphyr lui sauta dessus.

« Haaa !! » s’exclama Zetsu en battant des bras.

Le jeune homme s’écroula au sol, et Amélie gloussa légèrement, tandis que lui observait brièvement Zéphyr. Au moins, il venait de comprendre qu’elle était plutôt forte. Zéphyr proposa ensuite son aide pour quoi que ce soit, et Zetsu la regarda pendant quelques secondes, interloqué.

« Je... Elle est vachement costaude ta copine, Amélie, non ?
 -  Oui... »

Zetsu acquiesça encore, se demandant ce qu’il allait faire d’elle.

« Hum... Tu viens d’où, en fait, Zéphyr ? D’une autre planète, un truc comme ça ? Est-ce que... Euh... T’as une famille, ou quelque chose qui y ressemble ? Et... T’es genre super forte, en vrai ! »

Le jeune homme continuait à s’interroger, et Amélie fit les précisions utiles :

« Elle peut absorber les capacités des autres... Et c’est une arme du gouvernement, pas une extraterrestre.
 -  Oh... Okay, okay, alors... Y a... Enfin, y a aucun endroit où tu voudrais aller, Zéphyr, c’est ça ? »