Méphisto.. Un démon aux origines inconnues, mais qui était extrêmement puissant. Roi des mensonges, il était l’un des plus puissants démons de la Création, et, au-delà de ça, l’un des êtres les plus puissants de tout le Multivers. Capable de voyager d’une dimension à l’autre, il était très puissant, souvent considéré comme le Diable. Invincible, indestructible, il ne pouvait être tué par aucune façon connue. Même si on devait détruire son corps, Méphisto était capable de ressusciter un grand-nombre de fois. Fatalis le soupçonnait fortement d’avoir à sa disposition d’immenses Horcruxes, ces objets magiques très rares permettant de sceller dans un objet un morceau de votre âme.
Pour concevoir William et Thomas, ses enfants, Wanda avait dû user de magie. Elle avait oublié cela, mais Fatalis avait eu le temps de reconstruire le passé confus et nébuleux de la Sorcière-Rouge. Il y a des années, après avoir été une terroriste mutante travaillant au sein de la Confrérie des Mauvais Mutants de Magneto, elle avait rejoint les Vengeurs, et était tombée amoureuse d’un androïde, Vision, le fils d’Ultron. Cependant, Vision ne pouvait concevoir d’enfants, et, pour pallier à cela, Wanda avait donc puisé dans sa magie pour concevoir ces enfants. Ce que Fatalis avait ensuite appris, c’est que, pour concevoir ses enfants, Wanda avait, sans le savoir, utilisé des fragments magiques très particuliers, qui appartenaient à Méphisto. C’est à ce moment que les choses s’étaient compliquées, car Méphisto avait absorbé l’âme des enfants de Wanda pour se reconstituer. Wanda avait alors commencé à faire une profonde dépression, et sa mentor, la sorcière Agatha Harkness, avait dû effacer de la mémoire de Wanda les souvenirs de ses enfants pour lui permettre de combattre Méphisto, car la puissante Magie du Chaos de Wanda était très efficace contre Méphisto.
C’est suite à cela que Wanda était venue vers Fatalis, afin d’obtenir son aide. Agatha Harkness était une sorcière puissante, mais une enfant face à Wanda, dont les souvenirs de ses enfants avaient fini par rejaillir. La théorie de Fatalis était que les souvenirs de Wanda avaient émergé quand Méphisto était de nouveau revenu à la vie. Entre lui et Wanda, il existait un lien, constitué par les âmes de William et de Thomas. Tout cela, Fatalis l’avait découvert progressivement .Ce qu’il savait, c’est que Wanda abritait en elle une très puissante magie.
Apprendre qu’elle allait devoir affronter Méphisto inquiétait Wanda, et Fatalis se rapprocha d’elle, puis saisit chacune de ses mains dans les siennes.
«
Wanda... » entama-t-il.
Il l’observa silencieusement, son visage ravagé masqué derrière son masque de fer.
«
Qu’est-ce qui est impossible pour nous ? Tu es venue me voir il y a des années pour que je t’aide à contrôler tes pouvoirs, afin de te permettre de ressusciter tes enfants. Et tu as réussi à le faire. Mais j’ignorais que Méphisto avait absorbé tes enfants. »
Il manquait encore à Fatalis des données pour comprendre. Comment Wanda avait-elle fait à l’époque pour créer William et Thomas en utilisant l’énergie de Méphisto ? Fatalis l’ignorait encore, même s’il progressait.
«
Nous les récupérerons, Wanda, je te le promets... »
Fatalis soupira ensuite, et s’écarta alors.
«
Tu le sais, Wanda, je suis d’origine modeste, comme toi. Je suis né dans une caravane gitane, à une époque où les autorités en place pourchassaient les gens comme nous. Et Cynthia, ma mère, était une sorcière, de sorte que j’ai toujours eu une affinité particulière envers les sorcières. Et Méphisto... »
En disant ce nom, Fatalis gronda en lui, et s’approcha de la fenêtre. Il observa la ville, et serra ses mains sur la rambarde de l’autre côté de la fenêtre. Les souvenirs étaient encore vifs dans sa tête.
«
Les soldats traquaient les Tziganes, Wanda... Ils ont pourchassé mes parents, et nous avaient acculé. Pour les repousser, Cynthia a demandé de l’aide à Méphisto. Le démon a augmenté ses pouvoirs... »
Fatalis laissait volontiers Wanda voir la scène dans son esprit.
Une image de forêt... Des corps en fuite, des gens qui hurlaient tandis que des chiens aboyaient, et que les soldats les poursuivaient, n’hésitant pas à faire feu, abattant les Gitans.
« Werner, par ici ! »
Tenant son bébé contre elle, Cynthia fuyait avec Werner et d’autres Gitans, avant de se retrouver, au milieu de la forêt, en pleine nuit, devant une paroi, et devant d’autres soldats. Et, au milieu d’eux, Victor pleurait.«
J’ai vu une magie terrible à l’œuvre. Ma mère s’est sacrifiée pour me sauver, mais le prix à payer... »
Du feu tout autour. Sa mère, flottant dans les airs, se transformant en un pic de magie. Des éclairs zébraient le ciel, frappant les soldats, qui hurlaient de douleur. Ils la canardaient en vain, car leurs balles fondaient dans l’air, sans jamais pouvoir atteindre leur cible. Puis Cynthia s’était ensuite posée devant son fils, et avait caressé son visage.
« Veille sur lui, Werner. Notre fils... Notre fils changera la Latvérie et notre peuple. »«
En échange de ce pouvoir, Méphisto a pris l’âme de ma mère. Le reste, tu le connais. J’ai grandi avec mon père, un docteur, qui m’a enseigné la science dans mes jeunes années. Puis le Roi Vladimir, qui connaissait les talents de guérisseur de mon père, avait demandé à mon père de l’aider à soigner la Reine, atteinte d’un cancer incurable. Mon père ne pouvait rien faire, et savait que Vladimir, dans sa colère, l’accuserait d’avoir empoisonné sa mère. Lui et moi nous nous sommes enfuis de ce même palais... Et les soldats l’ont abattu. »
L’histoire de Fatalis était tragique, et il avait juré de se venger du régime, de l’abattre, et de rendre la Latvérie glorieuse. Fatalis avait eu la chance de pouvoir étudier aux États-Unis, car, élève très brillant, il avait reçu une bourse d’études qui lui avait notamment permis de rencontrer le légendaire Red Richards pendant ses études. Fatalis n’avait jamais oublié sa mère, et, aux États-Unis, avait tenté de confectionner un portail pour parler avec elle. Mais sa machine avait échoué, et une explosion avait détruit le laboratoire, le défigurant gravement.
Prenant alors conscience des limites de la science moderne, Fatalis, qui avait été exclu de l’université, et faisait l’objet de poursuites policières pour l’explosion du labo, avait alors commencé un voyage initiatique, qui l’avait conduit jusqu’au Tibet. Là, il avait rencontré des moines particuliers, des magiciens qui lui avaient enseigné les voies de la sorcellerie. C’est suite à cela, et avec l’aide des moines, que Fatalis avait pu renverser le régime monarchique latvérien.
«
Chaque jour, je vois le monde ressembler à la Latvérie du Roi Vladimir. Tous les États prétendument démocratiques, ouverts d’esprit, construisent des murs pour rejeter les réfugiés. Ils empêchent des navires d’accoster chez eux. Alors, la Latvérie s’est ouverte au monde pour devenir la terre d’asile que nos voisins se refusent à être... Et je vois enfin en toi l’occasion de sauver l’âme de ma mère, Wanda. Méphisto est notre ennemi commun, et je souhaite que tu retrouves tes enfants autant que moi ma mère. »
Jamais Fatalis ne s’était autant confié à quelqu’un, sauf peut-être à Susan Storm. Il posa sa main sur son masque.
«
Impossible... Il était impossible que je renverse le Roi Vladimir. Il était impossible que la Latvérie ne soit pas un État indépendant, qu’elle resplendisse. Rien n’est impossible aux hommes de bonne volonté, Wanda, mais... Je me demande ce que ma mère pensera quand je la reverrai. »
Il y eut une série de cliquetis, tandis que Fatalis retirait les attaches de son masque. Il le tint alors dans sa main, dos tourné à Wanda, et se retourna lentement vers elle. Sa tête était baissée, et il la releva en croisant avec ses yeux le regard de Wanda.
«
Crois-tu qu’elle pourra aimer ça ? »
L’explosion avait défiguré à jamais Fatalis,
dont le visage restait profondément marqué par cela.