Depuis plusieurs semaines, Wanda était désormais l’hôte de la Latvérie. Elle avait retrouvé une partie de ses souvenirs, et s’entraînait régulièrement avec le dirigeant officieux de la Latvérie, Victor Von Fatalis, alias
Dr. Doom. Une longue histoire, en réalité. Wanda était déjà venue voir Fatalis il y a plusieurs années, en lui demandant de l’aide pour contrôler ses pouvoirs. Sorcière-mutante, Wanda avait accès à une puissante énergie cosmique, la
Life Force. Wanda voulait recréer ses enfants, des individus qu’elle avait créées par la magie, grâce à ses capacités permettant de manipuler la réalité. Las, Méphisto, un démon extrêmement puissant, l’avait privé de ses enfants. Dévastée par cette perte, Wanda avait sombré dans une profonde dépression, et, pour la soulager, Agatha Harkness, l’ancienne mentor de Wanda, avait effacé les souvenirs de Wanda. Un choix voulu par les deux, mais aussi nécessaire, compte tenu des immenses pouvoirs de la Sorcière-Rouge. Avec le temps, les souvenirs avaient fini par revenir, et, inconsciemment, Wanda s’en était prise à ses amis, les
Avengers. Fatalis avait tenté de l’aider à prendre le contrôle de la
Life Force, mais l’expérience avait été un échec retentissant. Wanda avait perdu tout contrôle, et avait modifié la réalité, à un point tel qu’elle avait déclenché une attaque d’Ultron sur le manoir, puis une invasion extraterrestre, avant que le Docteur Strange ne la plonge dans un coma magique. Xavier et Magneto avaient ensuite tous les deux essayé, vainement, de guérir Wanda. Le déni de réalité de la jeune femme était malheureusement trop profond, sa psychose trop forte. Wanda risquait de sortir du coma magique, et de détruire la réalité.
Finalement, le pire avait eu lieu. Quicksilver, le frère-jumeau de Wanda, avait appris que les X-Men et les Vengeurs envisageaient le pire des scénarios : tuer sa sœur. Désespéré, il avait été la voir sur Genosha, l’avait sorti de son coma, et, ensemble, ils avaient modifié la réalité, créant un monde où les mutants étaient majoritaires,
House Of M. Cette réalité factice avait fini par s’effondrer. Wanda y avait mis fin en prononçant trois mots, trois petits mots qui avaient dévasté le monde.
Plus de mutants.
La
Decimation. On avait appelé ce jour maudit le
Jour-M. 99% des mutants de la planète avaient perdu leurs pouvoirs. Un génocide, dont Wanda Maximoff était tenue responsable. Pendant des années, la femme avait disparu des radars, avant que Tornade ne la croise par hasard. Les retrouvailles avaient été très musclées, jusqu’à ce que Fatalis n’intervienne, et ne la prenne à nouveau sous son aile. Mais, contrairement à la première fois, Fatalis avait opté pour une stratégie différente. Il avait choisi de prendre son temps, et avait opté pour une stratégie étrange, mais qui avait permis de calmer Wanda. Il l’avait rapproché de la
Comtesse Anna Devor, une belle Latvérienne bisexuelle, qui avait couché avec Wanda. Et le sexe, si banal soit-il, avait provoqué d’étonnants résultats.
Depuis lors, Fatalis travaillait régulièrement avec Wanda. Elle apprenait à maîtriser ses pouvoirs, à apprendre les enseignements théoriques que Fatalis avait sur la
Life Force, et à travailler avec ses expériences scientifiques. Fatalis était la quintessence de l’union entre la magie et la science, et nul ne pouvait remettre en cause ses talents et ses compétences. Mais Fatalis avait noté l’attirance que Wanda avait développé pour Anna, et l’envie de cette dernière de passer des soirées latvériennes.
Fatalis avait finalement accepté que Wanda sorte. Il redoutait une catastrophe, mais Anna semblait avoir, sur Wanda, un étrange contrôle.
«
Tu vois, les rues latvériennes sont bien différentes de ce que les Occidentaux en disent. »
La Latvérie était récemment devenue, officiellement, un pays démocratique. Il était dirigé par
Lucia Von Bardas, que Wanda avait eu l’occasion de croiser à plusieurs reprises, mais Fatalis en restait, secrètement, le véritable dirigeant. C’était en tout cas à cause de la présence de Bardas que le S.H.I.E.L.D. n’avait pas encore pu récupérer Wanda Maximoff. Elle était officiellement sous la protection d’un régime démocratique qui était très important pour les Européens. On parlait d’ailleurs d’une adhésion prochaine de la Latvérie à l’Union Européenne, les Occidentaux estimant qu’un fort rapprochement économique permettrait à la Latvérie d’être une démocratie.
En tout cas, le pays ne connaissait pas vraiment la pauvreté. Grâce à sa technologie avancée, à sa maîtrise de la magie, à ses robots, Fatalis avait donné aux Latvériens des terres fertiles, la prospérité économique. Les rues de Latvérie mélangeaient classicisme et modernité. Des ensembles de rues pavées avec des éclairages élégants, des panneaux de direction holographiques.
Wanda, pour pouvoir marcher plus librement, portait
une tenue traditionnelle latvérienne, un élégant ensemble, mais elle avait appris à changer de tenue grâce à ses pouvoirs. Anna lui tenait volontiers la main, avançant en toute sécurité dans les rues de la ville, jusqu’à se rejoindre d’un club de nuit.
«
C’est le Doom’s Club, un club très privé. »
Vu de l’extérieur, il ressemblait à un petit château, et, d’ailleurs, pour le rejoindre, on passait sur un pont-levis. À l’intérieur, Wanda et Anna rejoignirent un hall central, où de délicieuses odeurs d’encens les accueillirent, ainsi que des hôtesses vêtues de guêpières, de corsets, parfois de masques. Les portes du château se refermèrent derrière elles, et Anna sourit malicieusement à Wanda, avant d’aller l’embrasser.
«
Tu es prête ? Tu vas vivre une sacrée soirée, ma belle ! »
Rien que dans ce grand salon, il y avait déjà de multiples attractivités à voir. Des femmes qui dansaient sur des alcôves, des hôtesses assises sur les genoux d’individus sur de gros fauteuils rembourrés, les embrassant à pleines bouches.
«
N’oublie pas ce que Fatalis a dit, ne montre tes pouvoirs qu’ne privé... »
Il valait mieux éviter qu’on sache que Wanda se baladait librement. Les espions du S.H.I.E.L.D. avaient la fâcheuse tendance à se trouver là où on ne voulait pas d’eux...