Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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[Fini] It's too late to run [Lucie Backerlord]

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Lucie Backerlord

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Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]

Réponse 105 lundi 19 mars 2018, 19:40:10

En l'entendant parler de la sorte, j'avais une sorte de sourire en coin. Elle pensait vraiment avoir fait une connerie alors qu'elle n'y était absolument pour rien dans cette histoire. Me calmant intérieurement, mais également extérieurement, je la regardais, avec un sourire franc cette fois. Evidemment, je me devais de lui expliquer pourquoi je venais de réagir comme ça. Et il fallait qu'elle se prépare à certaines choses. Je devais lui dire les choses comme elles étaient. Faire le contraire serait intolérable, non seulement pour moi, mais également à son égard. Posant l'arme sur le présentoir devant moi, je fis craquer mes doigts, avant de venir doucement tapoter sa tête. Pas pour la rabaisser, mais pour lui montrer que je n'étais pas si énervée que ça.

- Alix, il faut que tu comprennes une chose. Maintenant que tu vas bosser pour moi, si en plus tu te trimballes avec une arme, tu tomberas toujours sur quelqu'un qui te fera la morale, comme quoi avoir des armes c'est de la merde, c'est hyper dangereux. Ces gens-là ont raison, c'est en effet hyper dangereux. Une arme ça peut te déboîter l'épaule. La personne qu'on a en face de nous, si on lui met une balle, ce n'est plus notre problème si la légalité du tir est prouvée. Je veux que tu me fasses une promesse. N'utilises jamais quelque chose comme ça sans mon accord. Et si je n'ai pas le temps de te donner mon accord, je veux que tu t'en serves uniquement si ça doit te sauver la vie. Dans tous les cas, je couvrirais tes faits et gestes, dans la limite du raisonnable.

Je tapotais sa joue, avant de reprendre mon fusil à pompe, avec l'esprit bien plus calme que précédemment. Je gaspillais donc les dernières balles sur cette pauvre cible qui avait simplement eu le malheur de croiser ma route, et qui n'avait clairement rien demandé à personne. Une fois mes munitions gaspillées, je m'installais donc sur le présentoir, assise dessus, les jambes dans le vide, battant ces dernières comme la plus innocente des gamines.

- Admettons qu'un mec te prenne par surprise, et te pose son 45 sur la nuque. Qu'est-ce que tu fais dans cette situation? Tu attends que je lui tire une balle, ce qui se répercutera sur toi? Tu attends qu'il daigne t'expliquer pourquoi il est là? Tu l'aguiches? Vends moi du rêve, surprends moi.

Alix Sable

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Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]

Réponse 106 samedi 24 mars 2018, 14:59:45

Sa petite tirade me faisait définitivement réfléchir durant un long instant de silence. Mais probablement pas dans le sens où Lucie l’entendait. Je n’avais jamais eu l’intention de me servir d’une arme à tout bout de champ, et il m’était difficile de comprendre pourquoi elle ressentait le besoin de me dire tout ça. C’est vrai quoi, est-ce que je ressemblai à une gamine immature ? Ouais bon, je pouvais être particulièrement chiante quand je le voulais, mais tout de même. Toute ma vie avait été plus ou moins solitaire, à joindre les deux bouts en me débrouillant dans des milieux glauques.

Cela dit, tout ça avait au moins le mérite de m’apprendre quelque chose. Les terriens semblaient avoir une aversion pour les armes, au moins certains, ce qui n’existait pas du tout sur Terra. Là-bas, chacun se débrouillait pour se défendre, et ça me semblait complètement légitime. Encore un nouveau concept à intégrer de mon côté.

« Tu sais que t’as pas besoin de m’éduquer comme ça ? J’allais pas me mettre à tirer partout comme une dingue hein, j’ai l’âge d’me débrouiller toute seule. Si tu crois qu’on survit dans le milieu d’où j’viens en se comportant comme une conne… Donc ça coule de source ce que tu m’dis là. »

Soupirant légèrement quand Lucie reprit sa séance de massacre, je chopai un tabouret pour y poser mes fesses, en m’appuyant sur le mur du fond. Qu’est-ce que ça m’agaçait quand elle recommençait à me donner des leçons. Si seulement elle avait vu dans quel merdier je venais, peut-être que son avis aurait tout autre. On n’a pas besoin d’arme à feu sur Terra, mais quand plusieurs types vous chassent avec des lames et des armures légères, on ne fait pas non plus la fière.

« J’aime déjà pas c’te question… » Ronchonnai-je en l’écoutant me poser une colle. « Bah d’jà… J’aime bien quand on m’prend par surprise. »

D’accord, j’avais peut-être un peu l’esprit mal tourné. Je gloussai à ma propre blague avant de reprendre mon sérieux, réfléchissant plus longuement à une solution à son problème. Seulement, je n’avais jamais été dans cette situation, ou du moins pas avec une arme automatique comme celle qu’on y trouvait ici.

« Bah j’sais pas, ça dépend de la situation. Par exemple, si j’le connais ou que j’connais ses intentions, j’peux essayer de négocier ou de faire du blabla mais difficile à dire là comme ça. Sinon, si c’est un inconnu… J’ai déjà essayé d’aguicher des gens comme ça, en général ça marche au moins jusqu’au moment où ils baissent leur garde. »


L’envie de faire une démonstration n’était pas très loin. Mais enfin non, j’étudiai sérieusement la question car après tout, cela pouvait véritablement me servir plus tard et ce n’était pas le moment de chauffer Lucie pour démontrer mon pouvoir de séduction. D’autant plus qu’il n’était pas vraiment exceptionnel en fin de compte. La drague et moi, ça a toujours fait deux.

Lucie Backerlord

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Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]

Réponse 107 samedi 24 mars 2018, 19:39:09

En l'écoutant, je me grattais les cheveux avec le canon de mon 500. Une vieille habitude aussi. Même chargé, je gardais cette habitude. Mais je savais pertinemment ce que je faisais. Je n'allais pas me tirer une balle dans la tête par mégarde. Après tout, une arme à feu pouvait faire un très bon grattoir, car, étant dures, elles pouvaient mieux gratter dans des coins relativement inaccessibles pour des doigts tels que les miens. Je l'utilisais aussi pour me gratter le dos parfois. Y compris dans la rue. Certaines personnes me regardaient avec un air d'incompréhension totale à chaque fois que je faisais une telle chose. Mais j'avais un port d'armes, absolument nécessaire avec un métier tel que le mien.

- De toute manière, tu n'auras pas besoin de jouer avec ton charme trop longtemps. Suffit juste que j'ajuste mon tir, et je ne loupe quasiment jamais une cible. J'te demande encore quelques instants et promis, après on bouge.

Il fallait que j'utilise encore quelques balles. Je n'allais pas être longue. Je criblais encore la cible avec quelques balles et quelques chargeurs. Une fois que j'avais obtenu ce que je voulais, c'est à dire une cible entièrement détruite, j'étais satisfaite. Je prenais les armes avec moi, confiant le peu de munitions qui restaient à Alix. J'étais civilisée, et j'allais ranger chacune de ces armes à leur place initiale. Ceci fait, je fis craquer les os de mes poignets, avant de me diriger vers la sortie. Une fois dehors, j'arborais un grand sourire. J'étais contente. J'avais plus qu'échauffé mes épaules, mes bras et mes mains, alors je pouvais aller à la salle de sport. Ceci dit, je m'adossais contre le capot de ma voiture, sortant une cigarette de mon paquet, et l'allumai. Alors que j'expirais la fumée par le nez, je regardais Alix avec une sorte d'air neutre.

- J'ai oublié de te le dire ce matin, mais dans deux jours, on va passer au moins 72h sans rentrer chez moi. J'ai prévu un gros coup, et je compte le réussir. Je vais t'emmener avec moi, histoire que tu comprennes ce que j'attends de toi dans une opération de ce genre. Ce n'est pas ce qu'on fera la plupart du temps, et ça te fera un très bon entraînement. Tu auras ton rôle dans tout cas, et évidemment, un bon pourcentage. Mais quand je te dis 72h sans rentrer, c'est même pas pour prendre une douche ou une tisane.

Je fis craquer les os de mon cou. J'avais prévu ça depuis longtemps, et je tenais à buter ces enfoirés. Hors de question de les envoyer en taule.

Alix Sable

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Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]

Réponse 108 mercredi 28 mars 2018, 13:49:19

On avait beau tailler le bout de gras, je commençai sérieusement à tourner en rond d’ennui, faute d’avoir quelque chose à faire. Surtout moi, qui ressentait toujours le besoin d’avoir les mains actives, à la limite de l’hyperactivité. Autant dire que rester assise à écouter ou regarder Lucie tripoter ses gâchettes, ça ne me branchait pas tellement, et même si je faisais un effort pour ne pas râler, j’étais vraiment impatiente de me barrer.

« Tant mieux parce que j’ai aucun charme, t’façon. » Lâchai-je en m’affalant comme un phoque sur le bout de la table. « J’sais pas draguer physiquement ou par le blabla, alors à moins que le type soit vraiment en manque, ça passera pas. »

Et c’était reparti. C’était à croire que Lucie n’était jamais lassée de trouer une cible, ou bien qu’il y avait un quota minimum de balles à dépenser en une seule séance. Je pris mon mal en patience, et finalement fut récompensé lorsque le déluge cessa enfin, me permettant de retirer mon casque anti bruit. Ce truc commençait justement à mettre des oreilles en bouillie, les faisait virer au rouge écrevisse.

L’air frais me fit un bien fou, et j’en profitai pour m’étirer longuement en rejoignant Lucie devant la voiture. Je n’aimai pas spécialement rester à l’intérieur, surtout après avoir passé toute ma vie près du port, au grand air marin avec une bonne puanteur de poiscaille. Ici, ça puait simplement le gaz d’échappement. Et la clope aussi d’ailleurs.

« Pourquoi les terriens aiment fumer ces trucs ? Ça pue comme pas possible, et t’auras une haleine de merde d’ici quelques minutes. Compte pas sur moi pour te rouler une pelle après ce truc. »

Passons la cigarette, la suite de ses idées me plaisait déjà beaucoup moins. Une opération d’accord, mais y rester aussi longtemps ? Ça semblait important, et peut-être même dangereux. Méfiance.

« Et ?... Il y a un autre truc que j’dois savoir ? Parce que vu comme ça, ça doit être un truc spécial pour se passer d’un lit et de puer pendant trois jours. J’aimerai mieux que tu m’en dises davantage, j’peux me faire à l’inconfort, mais j’préfère tout savoir que découvrir des surprises. »

Pas que je n’avais pas confiance en elle, enfin pas encore complètement, mais mieux vaut avoir toutes les cartes en main. Si on doit faire les poteaux pendant trois jours, autant savoir qui on allait observer et ce qu’on allait devoir faire exactement. Dans les plus petits détails. Déjà que rester en place autant de temps ne m’enchantait pas beaucoup…

Lucie Backerlord

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Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]

Réponse 109 jeudi 29 mars 2018, 15:20:22

- Alors, tu sais, j'ai pas l'habitude de m'envoyer en l'air avec des personnes quelconques. J'ai peut-être un grand appétit sexuel, mais j'fais pas ça avec n'importe qui, faut un minimum de charme. Alors, je pense que t'as pas besoin de te rabaisser à ce point. J'aime pas ça. Faut avoir le moral, que diable. Je ricanais. -J'te demande pas de m'en rouler une maintenant. Je pense que d'ici ce soir j'aurais cessé de puer de la gueule, comme tu le dis.

Je finissais donc cette saloperie avant de l'écraser dans le cendrier devant le bâtiment. Il fallait tout de même que je lui donne des détails. Mais au moins, j'espère qu'elle n'allait pas se plaindre, puisque dans l'histoire, celle qui allait rester la plus active, c'était bien elle. Elle n'allait pas passer trois jours au même endroit en attendant le bon moment pour agir. J'allais rester dans mon coin, pendant que mes hommes allaient s'occuper de certains détails en d'autres lieux. Autrement dit, celle qui allait être la plus immobile, c'était bien moi. Mais je savais ce que j'allais lui donner à faire. Elle allait tout de même avoir des responsabilités, histoire qu'elle ne pense pas que je l'infantilise.

- Bon, en fait, on sera plusieurs sur le coup. Je compte à la fois faire tomber un réseau de trafic de drogue d'envergure, mais également de trafic d'êtres humains. Pourquoi on ne confie pas cette chose aux forces de l'ordre? Parce que je sais pertinemment qu'ils ont tous des armes de guerre, et que ça finira dans un putain de bain de sang. Et nous, on est les mieux placés pour répondre à ça. Evidemment, je ne te mettrais pas au milieu de la mêlée. Non, si j'ai besoin de toi, c'est avant tout pour des raisons logistiques. Je ne peux clairement pas me permettre de quitter mon poste ne serais-ce qu'une heure pendant trois jours. Ceci dit, j'ai aussi besoin de toi pour quelque chose. Je ne peux pas avoir les yeux partout. Et il va falloir que je me fixe sur une chose précise. Donc j'aurais besoin de toi, et pour aller chercher des choses dont on aura besoin, et tu seras aussi mes yeux. Comme on sera en hauteur, je te donnerais surtout des grenades. T'as pas besoin de savoir comment t'en servir, tu dégoupilles, tu lances avant 10 secondes, et basta. Et quand tu devras descendre, t'auras toujours un flingue sur toi. Si je reste pendant trois jours au même endroit, c'est pour liquider ses enfoirés petit à petit. Si tout ce passe comme je l'ai prévu, en trois jours c'est plié. Mais je te ferais un parcours prédéfini. Et il faudra absolument que tu restes sur CE parcours. Si t'en dévie et que je ne suis pas derrière ton cul, je ne te garantis rien. Est-ce que t'as la moindre question?

Alix Sable

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Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]

Réponse 110 dimanche 01 avril 2018, 13:56:55

Alix défend l’ordre, et la loi. Ok, ça sonnait vraiment très mal, mais pourquoi aurais-je des scrupules à changer de vie ? Hé, il parait que les pires arrivistes et autres ordures finissaient au sommet du pouvoir. A ce train, j’avais peut-être bien un avenir doré devant moi si je m’appliquai aux missions de Lucie en coffrant mes collègues. Pardon, les criminels. Je fourrai mes mains dans les poches de mon pantalon, m’appuyant sur le mur pour écouter attentivement, mais vraiment cette fois, le futur plan de cette petite virée en amoureuses.

Le trafic de drogues, ça me connaissait, dans la mesure où j’avais vendu pas mal de ces merdes. Une valeur sûre quand on veut se faire du blé rapidement et discrètement, contrairement au trafic d’êtres vivants qui est de suite problématique. Ça reste tout de même un brin dérangeant. Et puis, il faut tout une logistique, trimballer la marchandise encombrante, bref, je n’avais jamais donné là-dedans.

« Donc en fait, j’vais me promener à observer et faire tes courses pendant trois jours c’est ça ? Mouais, ça m’semble faisable vu comme ça. Par contre, j’risque pas de me faire repérer si je passe sans arrêt au même endroit ? »

C’est sûr qu’à bosser dans ce milieu pendant plusieurs années, on se faisait connaitre à force, c’est une petite sphère les bas fonds après tout. Quoique je n’avais jamais fréquenté le gratin de la pègre, et c’était probablement mieux ainsi vu que c’était sans doute eux dont nous parlions à présent. Peut-être une des mafia de la ville. Génial… Tout ça me paraissait relativement clair, mais j’étais assez bien placée pour savoir que le moindre pépin pouvait rapidement mal tourner.

« Et c’est où exactement que ça se passe ? C’est pas que je flippe, mais ce serait sans doute mieux que ma tronche soit pas connu dans le coin. Imagine si je tombe sur quelqu’un que j’connais dans le tas, j’fais quoi ? »

Le pire, ce serait de tomber sur de mes contacts pendant que je déambule dans la rue pour aller chercher des culottes propres à Lucie. J’imagine déjà le tableau si je croise une connaissance, tu parles d’une tuile. Et dans ce cas, quoi, je lui balance une grenade ? Peu importe, j’imagine bien que miss-sniper-je-sais-tout doit avoir une solution toute trouvé. Je patientai appuyée contre le mur, dans l’attitude typique de l’emmerdeuse qui cherche absolument la petite bête dans un plan bien rodé. Mais c’est légitime non, quand on risque son cul ?

Lucie Backerlord

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Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]

Réponse 111 lundi 02 avril 2018, 00:09:42

- Ma grande, je sais parfaitement que ce genre de choses, c'est ton milieu. Mais permets moi de douter une seconde de ton implication dans un trafic d'envergure continentale. Je n'aurais rien dit si ces gens étaient des petites frappes locales. Ces gars-là sont des enfoirés de première classe, allant chercher des filles en Chine, en Corée, voire même au Vietnam pour les vendre au Japon, acheter de la came avec cette thune, et inonder l'Asie avec de la merde frelatée. C'est pas le fait qu'ils vendent une came de merde qui me fait chier. C'est surtout le fait qu'ils utilisent des gamines comme esclaves sexuelles. Et c'est pour cette raison que je tiens à buter un par un ces petits fils de pute. Je ne pense pas que tu puisses croiser tes anciens copains du milieu, là, on va être sur du très gros gibier. Mais c'est justement pour ça que t'auras en permanence un flingue sur toi, on sais jamais. Si on te fais chier, tu ne te poses pas de questions, tu fais ce que t'as à faire. Si tu vois que la personne commence à trop te titiller, tu sors le pétard, et si t'as besoin, tu tires. Uniquement si ça se passe mal.

Ceci dit, j'ouvrais ma caisse, et m'installais au volant. Il était temps pour moi d'aller à la salle de sport, et je comptais bien y passer au moins une heure et demie, si ce n'était deux heures. J'avais loupé une séance, et par conséquent, je devais me rattraper. Même si une partie de jambes en l'air était idéale pour l'endurance, une bonne séance de sport ne faisait jamais de mal. Je travaillais surtout l'endurance, quelque peu la force par moments. Mais je me cantonnais surtout à de l'endurance, primordiale dans ce métier. Une fois Alix dans la voiture, je me dirigeais donc vers ma salle de sport habituelle. Mais évidemment, il fallait que je tombe sur un feu rouge qui allait durer six plombes.

- Pour en revenir à ta question initiale, je te ferais un parcours pré-déterminé tous les jours, à minuit. Il sera donc différent chaque jour. J'suis conne, certes, mais pas à ce point. Tu me servirais à quoi si tu te faisais buter? Je compte faire en sorte de te garder avec moi pendant un certain temps. Alors oui, ça va te faire chier, mais au moins, avec moi, tu ne vas pas te faire buter dans ta piaule parce que t'auras oublié de payer quelqu'un. Ce feu commençait vraiment à me casser les couilles, mais je devais faire avec. - Je te le dis de manière franche, t'es pas encore prête à venir au front directement avec moi. Mais ça finira par venir, et tu le sais. Mais dans tous les cas, tu reviendras vivante à chaque fois.

Une fois le feu passant au vert, je prenais un raccourci, ce qui me faisait au moins gagner dix bonnes minutes, mais il consistait à prendre un nombre incalculable de ruelles. Mais au moins, j'allais y arriver en avance. - Bon, je vais faire du sport. Je sais pas si t'as envie d'en faire ou quoi que ce soit, mais au moins, trouves une occupation, car on est parties pour rester au moins deux bonnes heures ici.

Alix Sable

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Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]

Réponse 112 mardi 03 avril 2018, 02:01:19

Est-ce que je vois toujours le mauvais côté de la barrière, ou bien Lucie était en train de sous-entendre que mon boulot était celui d’une petite frappe ? Bon, certes, je veux bien le concevoir que mes ventes n’ont jamais été tellement d’envergure, mais tout de même, c’est un brin vexant. Ou bien mon sale caractère avait tendance à tout prendre mal et au pied de la lettre. En attendant, je n’allais pas mettre réellement les pieds en terrain inconnu, la parlote, la discrétion, la négociation avec les gros bras un peu allumés, ça me connaissait. Et ça se passait (presque) toujours bien !

« Ok, ok, reçu ; j’suis qu’un p’tit gibier… » Marmonnai-je en m’installant à côté d’elle, dans la voiture.

La voiture, et surtout la conduite de Lucie, générait toujours une certaine appréhension en moi ; j’avais toujours peur de finir collé, ou imbriqué dans le siège, sous une accélération fulgurante dont elle avait le secret. Est-ce que je lui avais déjà avoué que le plus rapide véhicule emprunté dans toute ma vie, était une charrette à bœufs ? Probablement pas.

En tout cas, ça explique facilement pourquoi je flippe autant en montant à côté d’elle. L’engin démarre et ça y est, je commence à triturer nerveusement le bout de ma veste en voyant le décor défiler devant mes yeux. C’est marrant, j’aurais cru qu’à cette vitesse, nos organes resteraient sur place, incapable de s’accrocher à nos boyaux. C’est parfois con les idée qu’on a, non ?
Enfin bref, Lucie semblait conduire de manière acceptable, pour mon estomac du moins, jusqu’à un arrêt bienvenue auprès d’un feu rouge. A la voir trépigner, je commençai à réellement me sentir mal à l’aise, sentant venir une nouvelle conduite façon rallye. Autant se concentrer sur autre chose, puisque la voir aussi impatiente me rendait nerveuse. La mission par exemple. Ah oui, le parcours.

« Ok, ok, t’as tout prévu. Non mais ça me va, et de toute façon, j’ai jamais été une grande mafieuse, hein. Moi j’ai mon p’tit réseau, j’vends en p’tite quantité donc j’suis pas impliquée dans les grands combats à coup de magie et de lames… ‘Fin, ni d’armes à feu pour l’coup. »

Finalement, je préférai la grande route. Le slalom dans les petites ruelles, c’était gerbant, et je commençai à sentir les croissants du matin remonter un peu trop rapidement. Décidément, je ne supporte pas du tout les transports rapides. Heureusement, le calvaire s’arrêta relativement rapidement, au moment où tous mes muscles étaient crispés sur les accoudoirs comme un chat suspendu à une branche. J’ouvris la portière à la volée, histoire de prendre l’air, m’étirant avec un soulagement évident.

« J’vais sûrement faire du sport… Dès que mes boyaux auront terminé de faire des nœuds. D’ailleurs, c’est quoi comme sport ? D’habitude, j’vais plutôt faire de la course dehors, et des exercices avec les bras. »

Lucie Backerlord

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Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]

Réponse 113 mardi 03 avril 2018, 15:08:28

- Je fais principalement de la musculation, mais surtout en endurance. Je ne peux pas me permettre de zapper ce genre de choses. Se trimballer un pétard qui pèse plus de 10 kilos sur le dos toute la journée, je peux t'assurer que t'as besoin d'endurance. Mais si t'as besoin de courir, t'as une salle remplie de tapis de course. Et une autre entière uniquement remplie d'haltères et de machines de musculation. Donc si tu trouves pas ton bonheur ici, je sais pas comment j'vais faire. Toute façon, ma carte fait que t'auras rien besoin de payer, je peux amener une personne avec moi à chaque fois. Donc tu vas où tu veux, tu fais ce que tu veux, j'te laisse tranquille.

Par contre, cloper avant d'aller faire du sport n'était pas la meilleure idée du monde, mais je commençais à être habituée à ces conneries. Ce n'était pas comme si ma vie était un modèle. Je tuais des gens, c'était mal, mais je le faisais parce que je pensais servir le bien. Je ne faisais pas cela par plaisir. Si tel devait être le cas, soit je me tirais une balle dans la tête, soit je me précipitais de moi-même dans le premier asile psychiatrique le plus proche pour ne plus jamais en ressortir. Ma santé mentale en dépendait. Je savais parfaitement faire la part des choses entre mon boulot et la vie réelle. De toute manière, j'allais faire du sport, et dans l'heure qui suivait, j'allais envahir mes poumons de fumée. Mais au moins, je faisais du sport. Je ne pouvais clairement pas me permettre d'être une larve assise dans un canapé avec le boulot que je me tapais. Dans le cas contraire, je serais bonne à ramasser à la petite cuillère.

Une fois dans l'établissement, je passais le portique avec Alix, avant de me diriger vers mon casier. Dedans, j'avais uniquement des chaussures de sport, et une serviette propre, ainsi qu'une bouteille d'eau, que je prenais soin de remplir à chaque fois avant de la remettre dans ce casier. Changeant donc mes chaussures, et prenant mon attirail, je me dirigeais vers la première salle, où il y avait un nombre incalculable de tapis de course. Je commençais toujours par au moins vingt bonnes minutes de course à pied, à vitesse constante. Je n'étais clairement pas une flèche, mais je ne visais pas les sprints à haute vitesse. Non, s'il fallait que je coure, je devais tenir la distance, et tenir dans le temps. Ma proie se fatiguerait avant moi, du moment qu'elle ne suive pas le même entraînement physique. Une fois sur le tapis, je le lançais, d'abord à basse vitesse histoire de m'échauffer, avant d'augmenter progressivement la vitesse, pour partir pour vingt minutes au moins de course. L'entraînement que je visais stipulait le fait de pouvoir parler tout en courant. Si j'arrivais à parler en courant, sans me détruire les poumons, tout se passait bien.

J'étais partie pour vingt minutes.

Alix Sable

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Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]

Réponse 114 samedi 07 avril 2018, 15:12:30

Le sport, c’était quoi pour moi ? Là où je vivais, c’était essentiellement améliorer ma vitesse et mon agilité pour pouvoir me barrer aussi vite que possible en cas de pépin. Rien à voir avec les petites foulées merdiques que les gens de ce pays s’amusaient à faire dans leur parc municipal ! Suivant Lucie dans ce grand bâtiment, je pris cinq bonnes minutes à observer, sidérée, les machines entreposées à l’intérieur. L’idée de faire de l’exercice à l’intérieur me paraissait déjà bizarre, sérieusement ça sentait la vieille chaussette, mais pourquoi avoir besoin de tout ces machins ?

Autant sortir à l’extérieur, courir dans les bois et grimper aux arbres, au moins on pouvait respirer plutôt que jouer des coudes au milieu des barres de métal. Tout était trop éloigné de mon mode de vie. N’ayant même pas remarqué le départ de Lucie, je me rendis soudainement compte que j’étais toute seule, à observer avec un air ahuri cette méthode terrienne pour… Pour faire quoi ? Juste faire gonfler sa bidoche ? Du coin de l’œil, je vis ma nouvelle patronne revenir avec de nouvelles chaussures, visiblement prête à se lancer dans je ne sais quoi.

« Ouais ok… J’vais essayer de me trouver un truc à faire, mais ça m’inspire déjà pas beaucoup. J’sais même pas à quoi à sert la moitié de ces trucs. »

C’est vrai quoi, j’étais sensée m’occuper comment ? La plupart de ces machins me semblaient déjà complètement inutiles, si bien que je décidai sur un coup de tête, d’aller vers ces fameux tapis de courses. Un type était en train de courir à petite foulées à côté d’un tapis vide, suant comme un poulet qui rôti sous son débardeur. Il me jeta un coup d’œil quand je m’approchai pour regarder comment cet engin fonctionnait, et il appuya discrètement sur un bouton pour accélérer la vitesse d’un cran.

Quel con. Mais au moins, à défaut d’être impressionnée, j’avais une vague idée de comment ça fonctionnait. Du coup, je pris le tapis d’à côté et, à force de bidouiller les boutons, je parvins à deviner lequel faisait quoi. Un putain de miracle. Mais on était sensé courir à un rythme aussi lent ? Personnellement, quand je faisais de la course, c’était à fond, et j’en étais plutôt fière surtout que personne ne m’avait jamais rattrapé. Le type à côté avait l’air d’afficher un moqueur, et je ne pouvais pas lui donner tort, dans la mesure où j’avais probablement l’air d’une gourde incapable de se servir de ce truc.

*Putain mais c’est super lent ce truc. Ça fatigue vraiment ce machin ?* Pensai-je en lançant la première vitesse.

Mes godasses neuves me filaient mal aux pieds en prime. Oubliant momentanément Lucie, bien décidé à dompter ce truc, je descendis du tapis pour virer mes chaussures, et montais sur l’engin pieds nus. Et vitesse maximum, bordel. Là c’était beaucoup mieux, et je pris le rythme directement. Honnêtement, j’étais certaine de pouvoir battre à la course n’importe qui et courir me permettait de me vider l’esprit. Le type à côté était un brin sidéré après avoir passé vingt minutes à ce rythme, mais d’habitude je faisais pire, vu que je grimpais et sautais sur des obstacles en même temps.

Il ne me restait plus qu’à tester les machins de musculation, mais sans aide, ça me semblait plus compliqué à mettre en œuvre. J’éteignis le tapis, à peine fatiguée, et déambulais dans la salle, à la recherche d’une machine pas trop compliquée à comprendre.

Lucie Backerlord

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Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]

Réponse 115 samedi 07 avril 2018, 18:39:31

Au bout de cinq minutes, je ressentais l'envie d'augmenter assez fortement la vitesse, ce que je fis. Je n'allais pas passer vingt minutes au minimum à cette vitesse. J'augmentais la vitesse du tapis de course, courant toujours plus vite, jusqu'à 90% de ma vitesse de pointe. Cela ne représentait que 70% de la vitesse de ce tapis, mais je n'avais pas à rougir. Je n'étais pas faite pour la vitesse pure, mais plus pour l'endurance. Il me suffisait, la plupart du temps, d'attendre que ma proie se fatigue, en courant trop vite, et je n'avais plus qu'à la cueillir. Même si par moments, je n'étais pas satisfaite de mon endurance. Voilà pourquoi je la travaillais quotidiennement. Même si j'avais fumé il y a peu de temps, je n'avais pas les poumons au bord des lèvres, contrairement aux premières fois. Maintenant que j'étais habituée, je pouvais me permettre ce genre de conneries, bien que je ne recommandais ça à personne.

Durant les cinq dernières minutes, je courrais à ma vitesse de pointe. Je terminais toujours par cinq minutes de course à vitesse maximale. Il fallait que je sois capable de tenir la distance en courant à fond si je tombais sur quelqu'un d'aussi endurant que moi. C'est durant ces cinq dernières minutes que j'avais le plus soif. Heureusement, cette bouteille avait un bouchon fait exprès pour le sport, ce qui permettait de boire en courant sans en foutre partout. En terminant ma dernière minute, je préparais déjà dans ma tête la suite de la séance. Je savais ce que je comptais faire. Je baissais manuellement la vitesse du tapis, par paliers, avant de l'arrêter. J'avais déjà vu des gens arrêter net le tapis. Généralement, ils terminaient contre le mur, derrière ce même tapis. Des débutants, pour la plupart. Il fallait toujours tout leur expliquer, et par moments, ils passaient plus de temps à poser des questions qu'à travailler.

Prenant donc mon temps de repos, je me dirigeais tranquillement vers la deuxième salle, où étaient surtout présentes des machines de musculation, des poids libres, des haltères. Tout ce qu'il fallait en somme. Posant ma serviette sur un banc de développé couché, j'allais chercher des poids pour les installer sur la barre. Cette barre, de 20 kilos à vide, allait finalement en peser 50. Cela pouvait paraître peu, mais je n'avais pas besoin de poids énormes. J'étais ici pour travailler mon endurance. Si je voulais travailler ma force, je serais aux alentours des 100 kilos en comptant la barre. En installant les poids, je retirais mon tee shirt, que je posais sur la serviette. J'étais donc en soutif, mais je ne me posais pas la moindre question. M'installant sous cette barre, je la prenais bien en main, et commençais ma première série de 25 répétitions. Je devais au moins en faire trois séries avant de passer à autre chose.

Alix Sable

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Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]

Réponse 116 mardi 10 avril 2018, 01:27:53

L’autre salle présentait finalement un large panel de machines dont les fameuses… Et les… Non, sérieusement, je ne savais pas du tout à quoi servent ces trucs. Je déambulai parmi ces machins, devinant qu’il fallait sans doute s’y asseoir puisque la plupart étaient équipées de bancs, mais à quoi servaient-elles ? Je n’avais pas envie de me péter le dos en me trompant dans les manipulations. Le tapis de course me manquait déjà au final, perdue comment j'étais dans la jungle de la modernité musculaire.

Finalement, la vie sur Terre, ce n’était pas évidemment à adopter. J’avais l’impression de redevenir une gosse, ou bien d’être une idiote paumée à qui on devait réapprendre à vivre dans un univers totalement différent. Les gens me jetaient des coups d’œil suspicieux comme s’ils s’attendaient à ce que je pique quelque chose. Après tout, j’étais en train de tripoter un peu n’importe quoi, surtout les barres d’haltères, par simple ennui et parce que je n’avais aucune idée de comment m’occuper.

Tout ça me faisait chier. Je n’avais pas envie d’être à l’intérieur, à soulever des barres puant la sueur, avec une musique bon marché en fond et une odeur de chaussette dans le nez. Est-ce que je n’étais pas en train d’avoir le mal du pays en fin de compte ? Le port avec ma baraque pourrie commençait à me manquer, avec l’air du large piquant et les beuglements des marins trimballant des caisses lourdes sur leur dos.

J’aurais pu m’occuper, vraiment, vu que même une gamine pouvait comprendre le fonctionnement des haltères, mais non. Simplement parce que ça ne me faisait pas envie. Tout ça me semblait ridiculement différent de ma conception du sport, de mon mode de vie qui imaginait que l’on forgeait son corps dehors, sous la contrainte et les besoins du quotidien. Bref, à force de déambuler au milieu des machines, je finis par tomber sur Lucie en train de soulever de la fonte et… En soutien-gorge.

« Original comme tenue, t’as peur de craquer tes fringues avec tes miches ? » Dis-je en m’appuyant sur un appareil à proximité.

Comment faisais-je pour ne pas râler ? J’avais une envie pressante de me barrer et, plutôt que de gâcher sa séance, je posai mon cul sur un banc juste à côté en attendant qu’elle termine sa musculation. Peut-être que je trahissais mon agacement en restant silencieuse, le visage appuyé dans mes mains avec un air de bouledogue dépressif. C’était carrément un univers différent et, au bout quelques jours, j’étais déjà nostalgique de Terra. Autant dire, que ça n’allait pas être chose évidente de m’intégrer définitivement à ce nouveau mode de vie.

« T'sais, quand tu me parlais de sport, je croyais qu'on allait dehors... J'sais pas courir dans les bois, je m'imaginais pas qu'on soulevait des bidules à l'intérieur dans ce monde-ci. » Lâchai-je tristement, incapable de cacher mon trouble

Tout était si propre dans ce monde. Tout semblait si rangé, si à sa place, que au final, j'avais l'impression d'être la seule chose déplacée au final, comme un gros furoncle sur une peau de lait. Est-ce que réellement, j'étais capable de changer aussi radicalement de mode de vie ? C'était, certes, bien plus sécurisé et confortable, mais tout de même au prix d'un certain côté aventureux, sale et un peu sauvage. Et ça, c'est probablement ce qui me manquait le plus.

Lucie Backerlord

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Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]

Réponse 117 mardi 10 avril 2018, 14:44:31

Ayant à peine terminé ma première série, j'entamais ma phase de repos. Je me fixais toujours une limite pour cela. Moins de deux minutes suffisaient. Si je prenais trop de repos, j'annihilais ce que je venais de faire. Pour travailler mon endurance, je devais faire plusieurs longues séries, de manière rapprochée. Bien évidemment, si je travaillais en force, mon temps de repos serait bien plus long, mais ce n'était pas du tout mon objectif actuellement. Il le serait sans doute dans le futur, si jamais je trouvais mon endurance suffisante. Mais comme ce n'était pas absolument pas le cas, je remettais toujours cela à plus tard. Buvant une grande gorgée d'eau, je me mis à ma deuxième série. Ce fut le moment où Alix se posa à côté de moi, et la regardant alors que je rapprochais la barre de ma poitrine, je voyais qu'elle se faisait royalement chier ici. Et surtout en l'entendant. Il fallait vraiment être aveugle ou sourd pour ne pas s'en rendre compte. Alors que je continuais ma série, je réfléchissais à une chose.

- Bon... Je finis ça... Et je trouve un moyen... de t'occuper. Au final... c'était pas une... bonne idée de... t'amener ici.

Les 5 dernières répétitions furent plus longues que les précédentes. A chaque fois, aux dernières répétitions, je retenais la barre afin d'annihiler le plus de fibres musculaires. Une vieille habitude que je gardais depuis des années. Elle faisait son petit effet, donc pourquoi changer une habitude bénéfique? Soudain, une idée me vint en tête. Il y avait, non loin d'ici, une espèce de petite forêt. Pas la plus grande forêt que j'ai pu voir de ma vie, mais elle était suffisamment escarpée pour qu'elle trouve son bonheur. Si elle avait l'habitude d'aller crapahuter en forêt pour faire du sport, elle allait pouvoir le faire rapidement. Reposant la barre sur son socle, je prenais une nouvelle grande gorgée d'eau. Faisant craquer mes poignets et reprenant une respiration normale, je la regardais, en souriant.

- Bon, je sais ce que je vais faire. A moins de quinze minutes en bagnole d'ici, y'a une petite forêt. Et tu sais quoi? On va y aller. Comme ça, tu pourras t'occuper. J'vais m'occuper en attendant, mais au moins, comme ça, tu te feras pas chier. Et tant que tu resteras chez moi, on ira autant que tu voudras. Et si vraiment tu te fais chier, j't'emmène où tu veux. J'ai beau être très patiente, mais quand je reste aussi longtemps dans un endroit que je connais pas, je finis dans le même état que toi.

Elle devait encore penser que j'agissais comme une daronne. Mais j'aurais très bien pu lui dire d'aller se faire foutre et la laisser dans la merde. Ce qui n'était pas du tout mon genre. Si je pouvais éviter le fait qu'elle tourne en rond et finisse par péter un câble, autant le faire. Je rangeais les poids sur leur socle, avant d'enfiler mon tee shirt. - Allez, on bouge.


Alix Sable

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Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]

Réponse 118 samedi 14 avril 2018, 14:35:32

Le temps passait bien trop lentement dans cette salle de sport, et je devais faire appel à toute ma bonne volonté, à toute la patience qu’il m’était possible de rassembler pour ne pas sautiller sur place ou tourner en rond. Dans l’absolu, je n’avais pas réellement envie de faire du sport, ou du moins pas selon cette conception, il s’agissait simplement de suivre Lucie, essayer de m’intégrer à cette nouvelle vie. Autant dire, que ce n’était pas une franche réussite. Tout m'était trop étranger, et pas seulement physiquement, mais le concept même de certaines choses me semble si décalé, que ça me laissait complètement démunie.

Peut-être que c’était ce qu’on appelait un choc des cultures ? Quoiqu’il en soit, j’avais besoin d’air et rapidement. Une sorte de nausée bizarre commençait à me retourner l’estomac, et impossible d’empêcher mes jambes de gigoter nerveusement pendant que Lucie terminait son exercice. Au final, les distractions ou les loisirs terrestres, ou peu importe comment ils appellent ça, me mettaient davantage mal à l’aise plus qu’autre chose. C’était presque comme si je réclamai de reprendre le boulot.

« Ok, ok, comme tu veux. T’façon, j’sais pas vraiment où aller hein, je connais rien à cette ville. J’sais même pas ce qu’on fait pour s’occuper, alors termine et on verra bien. En attendant, j’vais t’attendre à la voiture. »

Lucie allait devoir probablement se changer avant de sortir, et je n’avais plus la patience de poireauter dans cette salle toute seule. Ma vie n’était pas en danger non plus, mais toute cette nouveauté, cette étrangeté me submergeait, me donnant envie de vomir comme un malaise persistant. Inspirant un grand coup pour cacher ce malaise, je me levai pour retourner vers la sortie, prenant à nouveau une large inspiration une fois les portes passées.

L’air était plutôt nauséabond dans ce monde, mais au moins, je me sentais mieux. Tout ça me gonflait. Cette frustration n’était pas dirigée contre cette ville à proprement parler, mais surtout contre moi-même. Je retrouvai la voiture de Lucie sur le parking, posant mon cul sur le capot en attendant, histoire de réfléchir plus posément. Cette vie, je l’avais voulu. Depuis un long moment, j’essayai de passer directement sur Terre parce que tout ça me semblait être la vie de luxe, la facilité, la technologie confortable.

*En fait, c’est pas aussi bien que je le pensais. Ou alors ça vient d’moi.*

J’avais clairement surestimé ma capacité à m’adapter à tout ça. La différence était telle entre mon ancienne vie et celle-ci, que j’avais l’impression d’être une bouteille à la mer larguée dans l’inconnu. Et surtout, toute seule. Je me grattai pensivement la tignasse, espérant que la nausée finisse par passer, en me demandant si je faisais vraiment bien de rester maintenant que l’enthousiasme de départ s’était estompé.

Lucie Backerlord

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Re : It's too late to run [Lucie Backerlord]

Réponse 119 mardi 17 avril 2018, 18:22:50

J'avais plusieurs idées en tête. Si elle venait de Terra, autant y aller faire un tour. Je devais de toute manière y aller tôt ou tard, pour quelques petites bricoles personnelles. Autant l'y emmener quand j'aurais besoin d'aller faire un petit tour là-bas. A vrai dire, je ne faisais pas seulement ça pour elle, mais également pour moi. Mine de rien, je voulais un tant soi peu éviter qu'elle pète un câble sans prévenir. Je détestais être dans cet état, donc je pouvais tout à fait comprendre ce qu'elle ressentait au fond d'elle. Du moins, si je ne me trompais pas sur l'interprétation de ses sentiments. Je pouvais lire dans l'esprit des gens, uniquement si j'arrivais à y entrer. Et lorsque j'y entrais, si je le voulais, je pouvais y faire des dégâts immenses. A vrai dire, on ne restait jamais indemne quand quelqu'un pénétrait notre esprit, même moi. Je savais parfaitement que j'y succomberais si j'y avais le droit.

J'allais me doucher et me changer rapidement avant de sortir. Faisant craquer les os de mon cou, de mes bras et de mes mains en même temps, je poussais un léger soupir de soulagement. Ma mère me mettrait sûrement des baffes si elle me voyait faire une chose pareille. Mais j'avais cette habitude depuis tellement longtemps qu'il allait être plus que difficile de m'en débarrasser. Je n'avais pas vraiment fini ma séance, mais là, j'avais une bonne raison. Maintenant, j'allais lui exposer mes idées. M'asseyant en face d'elle sur une barrière, je pris une cigarette dans mon paquet avant de l'allumer. Faisant de petits ronds de fumée, en veillant évidemment à ne pas lui souffler ma fumée dans la tronche, je pris la parole.

- J'ai quelques petites choses à faire sur Terra. Tu vas m'accompagner. Faudrait être clairement aveugle pour ne pas comprendre que tu penses ne pas être à ta place ici. Une fois qu'on sera là-bas, ça sera à toi de voir si tu restes avec moi ou si tu fais ta vie. L'un dans l'autre, de toute manière, je me démerderais. Maintenant c'est à toi de voir. Je ne vais pas te forcer à rester ici, puisque de toute manière, ça serait totalement contreproductif. C'est pas une bonne idée que tu restes ici contre ton gré. Donc, à toi de décider ce que tu veux faire.


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