A force de réfléchir et de disséquer tous les scénarios possibles, mon crâne me donnait l’impression d’être au bord de l’explosion. Une alternative, il m’en fallait une absolument. Ouais, c’est sûr, la plupart des types qu’ils ont engagé, n’auraient probablement eu aucun souci à choper cette blonde pour la foutre à poil, et en faire leur petite pute comme l’avait dit Yuri. Seulement moi, ça me bloquait complètement.
Déjà parce que cette situation n’avait absolument rien d’excitante. C’est vrai quoi, on était dans une chambre entourée de caisses de poiscailles, et des mafieux étaient en train d’attendre le résultat de notre partie de baise. Et puis surtout, ce n’était pas mon genre de dominer comme ça. Je pourrais mimer le truc mais j’aurais l’air de quoi ? Sans conviction, ça allait virer au ridicule complet, et je n’avais aucune envie de passer pour une idiote.
Dans tous les cas, l’affaire me semblait régler dans le sens où je pouvais faire une croix dessus. C’était sûr, ces types voulaient quelqu’un capable de violer en avance les esclaves pour les calmer, et ça me paraissait complètement aberrant. Trimballer ces bestioles moitié humaine passait encore, mais les baiser c’était totalement hors de question. Et cette Doutzen qui me collait, ça m’empêchait de réfléchir.
"Ton Yuri m’a pas parlé de caméras, c’est moi qui ai fait la déduction. Alors tu m’excuseras si je ne crois pas un foutu mot de ce que tu m’dis."
C’est sûr, c’est une femme superbe et ça me confortait justement dans ma réflexion, à savoir qu’elle était probablement de mèche dans l’histoire. C’était glauque en y pensant, mais elle était même peut-être habituée à ce genre de tractations. Et vu sa manière de mettre ses formes en avant, son but était sûrement de me séduire.
"J’vais te dire, j’connais le principe des confidences sur le plumard. Et j’ai assez de plomb dans la tête pour piger que tu vas sûrement rapporter tout ce qu’on se dit à tes patrons ensuite. Donc c’est pas la peine d’essayer de me mettre en confiance, j-…"
Et boum, j’aurais dû m’en douter qu’elle allait prendre l’initiative. Ce baiser était totalement factice pour moi, et presque aussitôt, je la repoussai pour me mettre hors de sa portée. Mes joues s’étaient aussitôt teintées légèrement de rouge, je n’étais pas un robot alors forcément il m’était difficile de ne rien ressentir face au charme de Doutzen. Mais quand bien même, ça me foutait en rogne plus encore.
"J’passerai pas une bonne soirée, c’est pas la peine. J’ai l’impression d’avoir déjà un flingue sur la tempe tellement cette situation me laisse aucune issue ! Je trouve ça tellement… gerbant comme principe et j’vois absolument pas pourquoi le comportement au pieu illustre celui au boulot !"
Je tournai en rond dans cette chambre, m’appuyant sur la table à jouets pour réfléchir. Tiens, il y avait des menottes et un bâillon, dans le pire des cas, je devais bien pouvoir m’en servir pour que cette blonde me fiche la paix. Peut-être qu’au final, ne rien faire était sûrement la meilleure solution. Jetant un regard agacé envers ma pseudo-amante, je m’appuyai sur le mur, loin d’elle, croisant les bras pour ruminer.
"C’est ça qui détermine le rôle chez vous ? Domination ou soumission ? Quelle connerie. J’suis sûre qu’il y a de vos patrons qui aiment s’faire fouetter. Mais ça t’es égal, j’suppose, t’as dû voir défiler tout un tas de gens. Un vrai panel de merde humaine."
A ce stade, je commençai à ressentir une certaine résignation. Ma situation était tellement merdique, c’était quasiment certain que je pouvais faire une croix sur le boulot de transit d’esclaves. Jamais je ne parviendrai à avoir la conviction pour jouer la domination, ou ne serait-ce que coucher avec cette femme. Ce n’était pas possible, j’étais trop agacée, trop mal à l’aise et puis ce n’était pas du tout mon style. Je bloquai complètement en fin de compte.
"Et bah écoute, rapporte à ton patron que j’suis pas dominatrice au pieu. Fais-en ce que tu veux, m’en tape, j’vais pas me ridiculiser pour mimer ce genre de trip qui ne me ressemble pas. Et puis s’il veut pas me filer le boulot, tant pis, je survivrai avec ce que j’ai."
Mouais, en espérant que la mafia ne décide pas d’une solution plus radicale. Mais ça me paraissait peut-être un peu exagéré, après tout, Yuri m’avait assez fait comprendre qu’ils appréciaient mes services. Au pire, je retournerai vendre mes petits artefacts.
"Compte pas sur moi pour faire quelque chose avec toi. Peut-être que même que c’est la meilleure chose à faire en fait, dire non à une séductrice envoyée exprès pour moi, ça prouvera mon caractère."