Kasuo Itochi n’avait rien d’exceptionnel. Un physique de métronome, sans particularité quelconque. Pas de muscles, ni de graisse, ni une maigreur excessive. Discret en cours, du genre à s’asseoir au fond de la classe. Il n’était pas spécialement sportif, était plutôt nul dans tout ce qui relevait du domaine artistique, mais aimait beaucoup lire. Sa famille avait récemment déménagé, délaissant Kyoto pour Seikusu, car son père avait eu une promotion à son travail. Kauso s’était donc inscrit en cours d’année, et ne connaissait personne. Et, comme il était de coutume, après les cours, il s’était inscrit au club de littérature. C’est là qu’il y avait rencontré une camarade de classe, la belle
Atsumi, et rougissait benoîtement devant elle. Il fallait bien admettre que Kasuo n’avait pas beaucoup de talents avec les filles. Il était très timide, en réalité, et Atsumi était terriblement belle. Seulement, il n’e lui avait que très peu parlé depuis les quelques semaines où il était inscrit. Atsumi avait plusieurs copines, mais lui adressait souvent la parole… Ce qui, pour le jeune homme timide qu’était Kasuo, était à chaque fois intense. Seulement, il était tellement intimidé qu’il bafouillait à chaque fois, incapable d’aligner des mots.
Kasuo n’avait que quinze ans, et connaissait ses premières grosses de puberté. Des amourettes au collège, il en avait souvent eu, mais sans grande conséquence. Mais, là, depuis qu’il était arrivé à Seikusu, Kasuo se réveillait de plus en plus la sueur en plein milieu de la nuit, avec son sexe lui faisant mal… Et des songes très érotiques en tête, où il imaginait Atsumi en train de l’embrasser, de susurrer son nom, et de l’embrasser, encore et encore. Kasuo était indéniablement très naïf, et avait récemment regardé un magazine sur certaines pratiques érotiques. Il avait écarquillé les yeux de gêne en découvrant l’existence du mot «
fellation ». Autrement dit, Kasuo découvrait peu à peu le sexe.
Aujourd’hui était toutefois un jour particulier. Comme dans tout lycée japonais ou presque, Mishima organisait le
shoji, cette pratique qui visait à ce que, à tour de rôle, les lycéens japonais nettoient eux-mêmes leur salle de cours. Et, cet après-midi, c’était au tour de Kasuo et… D’Atsumi ! Quand Kasuo avait vu ça au planning ce matin, il avait rougi furieusement, et Atsumi, près de lui, lui avait souri, en lui glissant qu’ils allaient nettoyer la salle de classe ensemble. Très nerveux, il souffrait pendant la dernière heure de cours de la journée.
En effet, c’était le cours de mathématiques, et le cours était assuré par
Ichtora-senseï. Elle n’avait tellement rien à voir avec ses professeurs à son ancien lycée… Quand Kasuo l’avait vu pour la première fois, il avait été surpris de voir un costume si court. Ichtora-senseï était sa prof’ principale, et l’avait présenté à toute la classe, en lui caressant les cheveux, un geste très tactile qui n’avait pas manqué de le perturber, lui qui venait d’un milieu où les contacts physiques étaient proscrits en-dehors du cercle intime de la famille. Kasuo s’était donc assis, et, aujourd’hui, la situation était d’autant plus tendue qu’Atsumi s’était assise à côté de lui.
*
Elle sent si bon, je n’ai jamais senti une telle odeur…*
Pendant qu’Ichtora-senseï leur avait donné des exercices à faire sur un livre, et que Kasuo se concentrait dessus, il jetait parfois de discrets coups d’œil vers sa partenaire… Et sembla commencer à noter à quel point elle avait une poitrine…
*
Non, je ne devrais pas penser ça, c’est irrespectueux !*
Il ferma les yeux, tout en remuant les jambes d’avant en arrière, et se concentra davantage sur les équations à résoudre. Ichotra-senseï se rapprocha alors d’eux, et leur sourit tendrement, en posant sa main sur le dossier de la chaise d’Atsumi-san, ses seins énormes (Kasuo n’avait jamais vu des seins aussi gros !) se rapprochant de la tête d’Atsumi-san.
«
Vous vous en sortez bien ? -
Euh… O-Oui, Ichtora-senseï… -
N’oublie pas que tu es chargé du shoji tout à l’heure, Kasuo-san. Atsumi-san te montrera tout ce qu’il y a à savoir, sois gentil avec elle. »
Qu’est-ce que ça voulait dire ? Confus, Kasuo rougit, regarda un peu Atsumi-san, puis répondit rapidement, les joues cramoisies :
«
Oh… B-Bien sûr, Ichtora-senseï ! »
Ohlàlà, il avait horriblement chaud d’un coup… Cette fin de cours allait vraiment être difficile !