Gwen vit Cindy lutter contre son conditionnement en voyant son visage. Est-ce qu’elle était sincère ou non ? En réalité, Gwen ne se posa même pas la question. Elle voyait son amie en train de souffrir, et l’aida à retirer les toiles, convaincue que la fille ne lui mentait pas, que Cindy devait lutter contre ce que cette folle lui avait infligé. Elle tomba à genoux, et Gwen se rapprocha d’elle.
«
Ne t’inquiète pas, Cindy, je vais t’aider, je vais te soigner, je vais t’aider à aller mieux, tu... »
Elle posa ses mains sur ses épaules... Et, encore une fois, son sens de l’araignée vibra furieusement. Le sixième sens de l’araignée était une sorte de phénomène très particulier, qui permettait à l’araignée de percevoir les vibrations. Ce sixième sens leur permettait ainsi, quand une proie touchait sa toile, de savoir précisément, non seulement où elle était, mais également de se renseigner sur sa corpulence. Chez Gwen, ce sixième sens fonctionnait de manière similaire et différente à la fois. Son sens de l’araignée, quand il s’enclenchait, se traduisait par des vibrations, l’avertissant de tout danger immédiat, selon des modalités encore difficiles à concevoir. Car, si Gwen était convaincue que Cindy était sincère, son
instinct comprit, probablement en raison de vibrations particulières émanant du corps de Cindy, qu’elle lui voulait du mal.
Hélas, le temps que Gwen réagisse, Cindy l’agrippa, et l’immobilisa à hauteur du cou, par une clef, en se glissant dans son dos.
«
CINDY ?!! Mais... Mais qu’est-ce que tu fais ?! ARRÊTE !! »
Elle se débattit en vain. La femme serrait fort, et son sens de l’araignée s’affola encore. L’autre tarée, Max, déboula à toute allure de sa voiture. Elle portait une élégante robe de soirée, des gants... Et, surtout, un pistolet à fléchettes, qu’elle pointa vers Gwen, prête à tirer pour en finir avec elle
«
Bordel, Cindy, tu... !! »
Ne pouvant pas s’enfuir par ses bras, Gwen n’était pour autant pas totalement bloquée. Rachele la cibla, et, quand elle tira, Gwen prit appui sur ses jambes, et bondit en hauteur. La fléchette passa ainsi sous elle, et atteignit Cindy. Gwen se libéra alors, et atterrit sur le capot de la voiture, puis fronça les sourcils en regardant la femme.
«
Toi... »
Un filament de toile jaillit, et s’empara du pistolet, avant de lui arracher des mains. L’arme tournoya comme un lasso dans les airs.
«
Tu vas voir ce qu’il en coûte de s’en prendre à mon amie ! »
Le pistolet ondula dans les airs, et Gwen allait le lancer sur la femme... Quand une main trancha le fil, avant d’atterrir juste dans son dos.
«
Mais que... ? »
Gwen se retourna brusquement, et écarquilla les yeux en voyant...
La Chatte Noire ! Cette dernière la regarda silencieusement, et Gwen sentit encore son sens de l’araignée s’affoler.
«
Pourquoi tu... ? »
Un puissant coup de poing la frappa alors en plein visage, émanant de Félicia, dont les griffes heurtèrent ses joues, laissant trois traînées rouges. Le coup envoya Gwen au sol, et Félicia se retourna vers Cindy, avant de lui hurler dessus :
«
Entoile-là, vite ! »
Sonnée, Gwen n’eut pas le temps de réagir qu’elle sentit un épais filament de toiles atterrir sur son dos. Si le tranquillisant avait probablement sonné Cindy, on pouvait compter sur le traitement qu’elle avait subi de la part de Rachele pour résister. Félicia sauta ensuite au sol, ses jambes atterrissant à gauche et à droite d’une Gwen qui ne comprenait plus rien.
«
Mais... Pourquoi ? »
Félicia ne lui répondit pas sur le coup, et se retourna vers Silk.
«
Tu as mis en danger ta Maîtresse, Esclave-00 ! vociféra-t-elle.
Je vous avais pourtant dit de vous méfier de Gwen ! »
Gwen tenta encore de se libérer, commençant à peine à comprendre que Félicia, celle en qui elle avait confiance, l’avait
trahie. La Chatte Noire se retourna alors vers Rachele, et, sous les yeux médusés de Gwen, elle vit la femme à la combinaison noire embrasser sensuellement et longuement la femme, fourrant sa langue dans sa bouche.
«
Je t’avais dit que l’Esclave-00 perdait en capacité... Ce n’est pas à moi de critiquer l'utilisation que tu en fais, mais, si tu veux l’utiliser comme garde du corps, tu devrais songer à la laisser dormir un peu plus ! Enfin... Au moins, la mission est accomplie. -
POURQUOI ?! »
Gwen était au bord des larmes. Un ricanement mauvais s’échappa des lèvres de Félicia, qui alla s’agenouiller devant elle.
«
Il y a quelques mois, j’ai été envoyée en prison à cause de Spider-Man... Qui m’a sauvagement battu à l’occasion. Tout cela a remis les choses en perspective, et j’ai ensuite découvert Rachele. C’est moi qui lui ai parlé de Silk, et qui lui ai dit qu’elle ferait une parfaite recrue. -
Non, c’est... Tu ne peux pas faire ça !! »
Félicia gloussa encore, et se releva.
«
Ah oui ? J’ai vu Rachele transformer ta chère amie en une tueuse impitoyable, une fanatique qui lui est dévouée. Tu crois que Cindy ne veut plus revenir à cause d’un conditionnement ? C’est parce qu’elle aime ce qu’elle vit... Tout comme toi, tu l’aimeras bientôt. C’est inéluctable. »
Gwen ferma alors les yeux, en pleurant encore.
«
Tu... Vous le paierez... ! »