Zara ne put que sourire quand Aëlyne, gênée, rejeta la question d’être enceinte, en indiquant préférer sa virginité. Elle avait de sérieuses raisons d’en douter, vu la manière dont elle avait réagi à ses baisers, ou à celui de Sha. Néanmoins, la sorcière n’allait pas insister davantage. Elle s’était amusée avec cette femme, en effet, se moquant doucement, mais pas méchamment. Après tout, il était tellement rare de rencontrer une Déesse qui ne soit pas orgueilleuse et présomptueuse, mais au contraire introvertie et nerveuse, que Zara n’allait pas s’en priver. Pour autant, même elle savait qu’elle ne devait pas abuser des bonnes choses, alors elle était redevenue sérieuse, tout en lui parlant de la région. Aëlyne l’écouta silencieusement, avant de dire qu’elle pourrait se plaire dans cet endroit, tout en s’étonnant de cette question.
Pour seule réponse, Zara haussa les épaules.
«
Comme ça ! »
Zara n’allait pas en dire plus. C’était à Aëlyne de décider, par la suite, si elle voudrait davantage séjourner ici, ou partir ailleurs. Sha et Zara avaient toutes les deux vu de quoi cette femme était capable, et, si elle maîtrisait mieux ses pouvoirs magiques, nul doute qu’elle pourrait être une alliée de grande valeur... Ainsi qu’une femme à la beauté exceptionnelle. Le duo se dirigea progressivement vers le château, avant de finir par y pénétrer. Il était vraiment très grand, et encore en construction sur certaines ailes. Zara marcha à travers la cour d’entrée, avec de nombreux gardes, essentiellement des femmes, pour rejoindre le grand hall.
Sha avait vu les choses en grand, une grandiloquence surprenante pour une Déesse si habituée à l’obscurité, le signe que les temps avaient changé. Le grand hall faisait bien la taille d’une cathédrale, étant très haut de plafond, avec une immense fresque, des colonnes en marbre le long des murs, et, au fond, une estrade avec plusieurs trônes, dont un grand trône où une femme était assise. Zara se rapprocha rapidement, puis Sha se redressa.
La Déesse était sous sa
forme humaine, une forme plutôt modeste. Elle n’avait pas de couronne, ni de bijoux précieux ou de longue robe dorée, mais un long manteau aux teintes noires et bleues, ouvert en deux, dévoilant son corps, une bonne partie de ses seins, et la culotte qu’elle portait.
«
Ah, Aëlyne ! Je suis heureuse de te rencontrer en personne ! J’espère que Zara ne t’a pas trop taquiné... -
Jamais, ma Déesse ! » s’exclama cette dernière en retour.
Sha sourit, visiblement satisfaite, et rejoignit Aëlyne, remontant sa main pour caresser sa joue.
«
Souhaites-tu quelque chose à manger, ma chérie ? Sache qu’ici, tu es la bienvenue, et que tu peux considérer cet endroit comme ton foyer. »