Le réveil vint à sonner, plaquant sa main dessus pour le faire taire. Je me lève de mon lit, les yeux encore mi-clos. La même routine s’installait. Je pris mon temps sous la douche, vidant le ballon d’eau chaude, avant de sortir, portant juste une serviette autour de ma taille, tandis qu’une seconde préparait la chose la plus longue, la coiffure. Heureusement, j’avais reçu dans ma chambre d’hôtel ma tenue pour le lycée. Je devais avouer que les tenues féminines sont sympathiques. Je jette un coup d’œil sur le calendrier.
- Hum … la tenue d’été devrait suffire pour une première journée, autant ne pas la jouer trop prude. J’en connais en haut qui doivent se fendre la poire.
Ce fut à la suite d’un soupire que je commence à me coiffer, nouant bien en évidence le ruban sur le côté supérieur gauche de ma tête. Je n’avais aucune information sur le pourquoi de deux initiales. L’idée première était que j’étais sans doute promis à un parti, mais cela ne collait pas, sinon ma « mère » n’aurait pas pris « soin » de me placer ici. Dans tous les papiers, je n’avais pas une seule photo d’elle, il avait fallu écumer internet pour pouvoir avoir une image sur cette femme. Cette fois ce fut le téléphone portable qui se mit à sonner, je n’avais pas le temps pour penser à des choses sans grandes importance. J’enfile ma tenue de lycéenne et pars vers l’arrêt de bus.
Le chemin n’était pas difficile, en soi. Une fois sorti de l’hôtel, je n’avais qu’à traverser la rue pour rejoindre, cinquante mètre plus loin, un arrêt de bus. Avec ma carte certifiant que j’étais lycéenne, je pouvais prendre le bus comme bon me semble. Je n’étais pas surpris du monde qu’il y avait, venant à être emporté par un coup de frein contre une personne. Je vins à m’incliner très légèrement, autant que l’espace me le permettait.
- Pardon.
Une fois les excuses présentée, je vins à prendre place près d’une des portes. J’étais le fruit de regard, certaines lycéennes semblaient étonnées de voir une nouvelle tête. Il faut dire qu’avec mon aspect jeune, elles devaient penser que je sortais à peine du collège. Être vu comme une petite nouvelle ne me dérangeait pas, même si je savais d’avance ce qui allait se passer quand je serais dans la salle de classe.
Je fus le dernier à sortir du bus, esquivant la masse immense de lycéens. Sans plus tarder, je me présentais à la salle des professeurs, donnant une lettre, qui résumait le fait que c’était mon premier jour dans un établissement scolaire. Le professeur en charge de la classe où j’étais inscrit, me fit des louanges sur le fait que j’avais eu une bonne intuition en allant directement à leur salle. Louange que je ne pris pas pour argent comptant, ce n’était pas grand-chose pour moi et cela semblait logique, enfin bref. Il vint à me guider vers la salle de classe et marquait mon prénom et mon nom. Aucun mot n’avait été dit sur le fait que j’étais un homme et quand il me dit de me présenter j’eus quelques secondes de silence. Comme je devais me comporter en lycéenne, j’allais devoir communiquer en conséquence.
- Je me nomme Maki Nishiki. J’ai toujours étudiée chez moi et ne suis pas habituée à étudier dans un lycée et dans une classe, aussi …
Je vins à courber le dos pour faire une salutation.
- J’espère bien m’entendre avec vous et compter sur vous pour m’aider à bien m’intégrer.
Le professeur se mit à désigner une place qui se trouvait au milieu de la pièce, trop loin des fenêtres, trop loin des radiateurs et pile au centre de tous le regard. Le cours qui vint à débuter était sur l’Histoire du Japon, un cours assez plaisant en somme. Comme ce n’était pas un cours chiant, il passa très vite et au moment où la cloche sonne midi, tout le monde vint à sortir leurs bentos. Je savais bien que j’avais oublié quelques choses. Dans un profond soupire, je vins à prendre mon porte-monnaie. Je pris la direction de la cafeteria pour aller manger, prenant une quantité de nourriture assez importante pour mon gabarit. Mon corps était affamé, je m’étais rendu compte hier soir que mon organisme consommait beaucoup. De ce que le grimoire disait, cela pouvait être la cause d’un grand pouvoir magique latent, qui, faute d’être contrôlé, puisait dans les réserves du corps. Je n’avais pas encore totalement comprit le principe, mais les faits étaient là, mon budget nourriture risquait d’exploser.
A côté de ma réflexion, j’avais sorti mon téléphone pour calculer les dépenses futures. Au moins une chose qui ne change pas avec mon ancien moi, la prévoyance. Ma vie en tant que Maki était enviable, l’argent que je recevais chaque mois était conséquent. Ayant largement de quoi manger tous les jours dans les meilleurs restaurants et me faire plaisir à côté. J’allais cependant, devoir compter combien ce nouveau corps consommait au mois, pour faire des courses en conséquence.
Je me rendis compte que personne ne se mettait à côté de moi. Ils ont peur ou quoi ? J’espère qu’il n’y a pas déjà de sale rumeur sur mon compte, sans quoi je vais avoir du mal à étudier tranquillement. Je m’attendais au contraire et recevoir une nuée de question. Est-ce que le fait de sous-entendre de venir d’une famille aisée les intimiderait ? Peut-être. Bon il me reste encore un peu de temps avant que le prochain cours ne commence, le temps de bien me remplir la panse. Le plus dure étant de manger avec délicatesse, alors que mon ventre voulait être plein.