Une descente aux enfers... [pv: Hana]

Pour vous résumer ce qui s'est passé, ce que je me souviens des évènements qui m'ont conduis à cette chute incroyable qu'était le trépas. Je me souvenais qu'après avoir quitté le lit conjugal que je partageai avec Abigaëlle, je suis sorti, armé et équipé pour le combat. Je ne me souviens pas ce qui s'est passé auparavant, je sais juste que j'allais me battre. Mon sabre, Ashura, dont la lame écarlate aux reflets sanguinaires était bien rangée dans son fourreau blanc. Marchant dans les plaines me séparant de Nexus, je cherchais mon ennemi du regard. C'est alors que des brigands de campagne me virent. Ils s'étaient rué sur moi. Avant qu'ils ne m'atteignent, j'avais déjà dégainée mon arme. Ca ne prit pas une minute avant de tuer les assaillants... mais je n'ai pas prévu d'être poignardé par une dague de lumière. Comme vous le savez probablement, je suis constitué d'ombres à l'intérieur. La lumière est très toxique pour moi si elle est intégrée à l'intérieur de mon corps. Je sens un terrible tonnerre gronder en moi, sentant mes forces vitales être anéantie. Retirant la dague de mon corps, je vis cet artéfact dédié à Hélios. Ces salopards sont allé piqué des trucs à ce temple. Je sentis mon enveloppe charnel tomber dans le néant. Je comprenais que je venais d'être si mortellement blessé que j'étais forcé d'aller recouvrer mon énergie dans l'endroit le plus sombre de l'univers: Les enfers.

J'ai atterri brutalement sur le sol noir des Enfers. Il s'en suivit d'un charmant juron du à la douleur du choc. Mon corps était parcourut de millions d'éclairs alors que les ténèbres de ce lieu me régénérait. Doucement, je me relevai, époussetant mes vêtements. Heureusement que j'étais physiquement ici, sinon, ce serait bien trop confortable. Je vis alors Charon qui me regardait avant de foutre le camp en criant "AH NON! PAS TOI!". En clair, ça voulait dire que je devais attendre que quelqu'un vienne me chercher. Mais... hé! Maintenant que je suis dans les Enfers, ça veut dire que je pourrai tuer Hadès! Mais c'est vrai, ça! Je trépignais déjà d'impatience à l'idée de ramener ce trône à Luhimi... d'ailleurs, faudrait que je la retrouves, celle-là... Je commençai donc une marche en suivant le Styx, avant de voir une silhouette vêtue de blanc s'approcher de moi. Un étrange sentiment naquit en moi, un sentiment qui ne m'avait touché qu'une seule fois dans toute mon existence lorsque j'ai rencontré cette fille dans les douches qui répondait au nom d'Hana...

« Ouais j’y vais à ta porte ! »

Hana, remontée comme une vieille horloge, sort de l’antre d’Hades et fonce vers la porte des Enfers, en ruminant, exprimant son mécontentement, aucune envie d’aller ouvrir, elle se demandait pourquoi il n’y allait pas, il l’envoyait toujours à elle, « va ouvrir Hana s’il te plait » et nianiania tape toi le sale boulot, accueille les assassins avec le sourire, en leur souhaitant la bienvenue. Même si Hana aimait passionnément Hades, des fois, elle avait envie de se rebeller, mais étant officiellement son élève, elle devait la boucler et obéir. La blonde avait acquis quelques pouvoirs, et elle claqua donc des doigts, faisant appels à son amant par la pensée. Elle était en guêpière, tenue trop légère pour ouvrir la porte. Elle se retrouva vêtue de blanc, une longue robe d’un blanc éclatant, contrastant avec le décor de sa nouvelle maison. Toujours en train de ruminer, Hana avançait la tête haute, l’air énervé, et regardant du coin de l’œil les habitants des lieux, comprenant ce qu’elle faisait, à vrai dire, ils avaient l’habitude, depuis qu’Hana était arrivé, Hades ne sortait presque plus. Arrivée à une centaine de mètres des grilles, toujours longeant le Styx, elle les vit ouvertes. Elle hurla un « Putain de bordel de merde, où est passé ce con ?! ». Puis son corps chauffa brusquement, les larmes lui montèrent aux yeux, l’idée que celui qui lui provoquait cette sensation soit mort la rendit bouleversée. Son pas ralentit, et ses yeux se mirent à scruter l’obscurité, elle ne tarda pas à le repérer, il était mal en point, elle marcha doucement vers lui, essayant de retrouver son sourire. Arrivée devant lui, sa pensée fut confirmée, Kamui Meïsa de visite aux Enfers.

« Bonjour et bienvenue aux Enfers, royaume d’Hades. » dit-elle d’un ton formel.

Je regardai la jeune femme. Mais qu'est-ce qu'elle faisait ici par tous les dieux déchus et les bouquins de ce monde? Qui aurait pu bien la tuer alors que Kevin la surveillait dans ses moindres déplacements? Lorsque je fus suffisamment près d'elle, un sourire illumina mon visage, un sourire que je n'ai pas vraiment voulu faire mais qui naquit tout de même. Je la serrai alors dans mes bras, très heureux de la revoir. Sur le moment, j'étais content d'être à nouveau dans sa compagnie puis je reculai et la regardai dans les yeux.

-Mais que fais-tu ici, Hana? Rassure-moi et ne me dis pas que tu es décédée...

Je la regardai dans les yeux puis je la serrai une nouvelle fois. Je me jurai alors de faire payer Kevin pour avoir laissé mourir cette fille. Je ne le payais pas pour rien, je voulais garder toutes les personnes chères à mon cœur vivantes. Je la calinai ainsi un moment puis je la libérai.

-J'ai pourtant pris des précautions à ton égard... rassure-moi et dis-moi que tu n'es pas morte par ma faute...

Voir Kamui était un vrai plaisir, il était toujours pareil, mais à ce moment précis, était drôlement amoché ! Le pauvre, Hana avait une larme aux yeux, il la prit dans ses bras, ce qui sécha sa larme. Et la question tomba, elle avait déjà du expliquer ça à son père et sa grand-mère. Mais là c'était différent, elle se doutait que l'alchimiste n'était pas venu enfiler des perles, et lorsqu'elle pensa à son amant, son cœur se pinça.

"Hades..." murmura-t-elle.

Son regard se perdit dans le vide, elle laissa une autre larme couler. Si il s'était suicidé pour venir ici, il était bien bête. Elle lui sourit, essayant de retrouver un peu d'allure. Puis, le voyant culpabiliser, comprit qu'elle devait répondre et arrêter de pleurnicher comme une gamine, ne pensant qu'à son homme. Elle ouvrit donc la bouche, mais rien n'en sortit, comment lui expliquer .. Il n'était pas humain, il comprendrait, enfin un son réussit à sortir :

"Merde."

Sa main vint se plaquer sur sa bouche, et un regard désolé la prit. Elle ne savait même pas pourquoi elle avait prononcé cette élocution. Il fallait qu'elle le lui dise, mais ici, aux portes des Enfers, c'était impossible. Elle devrait peut-être le lui illustrer, le ramener au palais, et lui offrir un thé à la grenade, ou alors supplier Hades de le renvoyer sur Terre. Elle proposa, d'une voix douce :

"Viens donc boire un thé au palais, je te raconterai là-bas, ici les murs ont des oreilles."

C'était donc ce salopard d'Hadès qui l'avait emmenée ici? Eh bien parfait, je vais vraiment lui faire la peau et lui apprendre à emmener une de mes amies dans un tel endroit. Un frisson de colère me parcourut un moment alors que je regardai vers le palais d'Hadès. Lorsqu'elle me proposa de boire un thé, je reculai immédiatement, mon regard colérique se posa sur elle.

-Tu n'es pourtant pas sans savoir que boire ou manger quoi que ce soit qui est ici, fusse de la terre, me condamne à vivre éternellement ici. Je suis désolé, mais il y a quelqu'un qui m'attend à la maison et je ne peux rester ici.

Je me demandai pourquoi elle me proposait une telle chose. Je me penchais sur son oreille et lui murmurai "si tu veux discuter, je veux bien, mais je ne mangerai ni ne boirai quoi que ce soit qui est ici". Je laissai donc comprendre que je n'étais pas mort et que je ne resterai pas ici très longtemps, que j'allais foutre le camp. Je la pris gentiment pas la main et l'incitai à marcher vers le palais, les yeux surveillant les ombres marchant autour de nous.

-...

Quelle idiote, lui proposer de boire un thé, et le condamner. Quand le prénom de son amant lui avait échappé, de la rage s'était dégagé des yeux de l'héritier de Lucifer. Hana sursauta, la peur qu'il s'attaque à Hades était si douloureuse qu'elle attrapa la main que Kamui lui tendait pour éviter de tomber. Une main sur la poitrine, elle respirait fortement, prouvant d'une certaine façon qu'elle était bien vivante. Elle engagea la pas vers le palais, tremblante, et lorsqu'ils traversèrent la grand rue peuplée de morts, Hana lâcha brusquement la main du Meïsa, lui disant dans un murmure :

"Si les habitants voient un vivant me tenir la main, Hades le saura."

Puis elle sourit, posant sa main sur son ventre, et commençant à monter les marches du palais divin, son nouveau domicile. Elle entra, les gardes lui faisant un sourire, sans frapper, elle marcha vers le grand salon et se laissa tomber dans le canapé, invitant Kamui à faire de même, lui montrant un fauteuil de la main. Puis elle appela une servante du dieu, pour qu'elle lui donne un thé à la grenade. Puis, sentant l'impatience de Kamui de savoir la vérité, Hana prit la parole :

"Et bien, comme ça tu me surveillais ? Ton espion a du avoir une faille, il a du me regarder me mouiller sous la pluie, puis faire entrer Hades chez moi. La suite appartient seule à ma mémoire, et à celle d'Hades. Je suis à présent son élève, sa future prêtresse. Et puisque Perséphone a déserté les enfers pour rejoindre ton cher ancêtre, la future femme du Dieu des enfers, pour le moment au stade d'amante. Alors je suis vivante mais éperdument amoureuse du gardien des âmes défuntes."

Lorsqu'elle me dit que Perséphone avait été tuée, je devais dire que j'étais déjà au courant, mais lorsqu'Hana m'avoua être l'amante du dieu, j'agrippai la tasse qui m'a été offerte et je l'ai envoyé plus loin et l'objet se brisa en rentrent en contact avec le sol. Je regardai la demoiselle. Pourquoi il fallait toujours que je me trouves dans une situation compliquée, moi? Je soupirai. Je voulais me débarrasser de ce dieu, mais là, elle avait le béguin pour lui. Une vraie farce, cela... Je me levai et, alors que je fis ce geste, trente gardes m'entourèrent. L'un d'eux tenta d'éloigner Hana, mais il fut immédiatement fauché par mon sabre qui, dégainé comme une flèche, le décapita.

-Je n'ai pas fini de lui parler, ducon, alors, vous vous mêlez de ce qui vous regarde.

Et il en fut de même pour tous les gardes. Mon sabre volait, tranchait, fendait, feintait, se servant de tous les stratagèmes pour se débarasser de mes assaillants qui auraient mieux fait de rester en dehors de cela. À la fin de ce combat, mon corps était couvert de sang.

-J'ai un compte à régler, ici...

Hana s'était enfui dans un coin du grand salon, elle s'était assise dans un coin de la pièce, et ses yeux étaient fermés. Le massacre était trop douloureux à voir, il venait de tuer une trentaine de gardes au sabres. Elle pensa fort à son amant, et commença à se demander où il était, si ce vacarme n'allait pas le sortir de la suite divine. La scène lui avait à moitié échappé, elle avait ouvert les yeux et ne voyait même pas le sang partout, ni les cadavres, elle fixait la statue d'Hades, disposée dans un angle de la pièce. Puis, toujours les yeux fixés sur la statue, elle dit :

"Ah."

Elle était sous le choc, même le Dieu des Enfers était moins violent, Kamui avait bien changé, et l'envie de s'approcher de lui l'avait à présent quitté. Elle avait peur, vraiment, peur. Ecoeurée par l'odeur du sang, Hana tapa dans ses mains, une brigade de servante apparaissant, puis elle dit, d'un ton des plus formels :

"Nettoyez moi ce bazard, et dorénavant, les gardes n'interviennent que si je l'ordonne !
- Mais le maître a dit que .. dit une servante
- Silence !"

Puis elle tourna les yeux vers Kamui, encore apeurée, attendant une justification.

Alors que j'allais faire un pas, je sentis mon envie de partir se dissiper et mon énergie était si faible que je tombai au sol, complètement épuisé. Deux ailes noirs diaphanes se matérialisèrent dans mon dos, démontrant mon ascendance. Vraisemblablement, je n'avais aucun plaisir à arracher la vie après la vie. Je n'aurais jamais la force de tuer un dieu avec ça. Je regarderai la demoiselle et mes ailes disparurent. J'avais le coeur très serré en voyant son regard terrifié sur moi. Malgré moi, des larmes coulèrent et, trop faible pour parler vraiment, je murmurai des mots.

-Je m'excuses... Je suis désolé, Hana-chan...

Puis je perdis connaissance.

Toujours immobile, Hana regarda les ailes dans le dos de Kamui, et sans comprendre ce qu'il murmurait, le vit s'évanouir. Une larme coulait sur sa joue, comme elle l'avait fait sur le visage du Meïsa. Hana se leva, tremblante, et vint s'agenouiller près du jeune homme.

"Kamui, Kamui, réveille toi."

Puis elle partit s'asseoir sur le fauteuil pour boire son thé, espérant qu'il se réveille, et espérant qu'Hades n'arrive pas, car elle redoutait qu'il veuille s'en prendre à lui, à son bonheur. Son thé achevé, elle appela sa courtisane et lui dit de faire en sorte que Hades ne vienne pas dans le grand salon. Une grande conversation allait animer le salon pendant un bon moment.

"Kamui, lève toi maintenant."

Je grommelle, énervé. Comme si j'avais voulu être aussi faible à un moment pareil. Alors que je manquai de perdre une seconde fois mes esprits, de petits démons à fourches, fait exclusivement de ténèbres, se jetèrent sur moi et, par le biais d'une plaie ouverte, s'infiltrèrent en moi. C'est alors que je me relevai, les muscles encore endoloris. Je sentais encore les monstres entrer en moi avant de se dissoudre sous ma chair. Je m'étirai et j'assouplissai mes muscles avec des mouvements d'échauffement. Une fois bien préparé, je souris à Hana.

-C'est fou d'être incapable de crever, parfois. Un vrai monstre qu'on cherche à tuer sans être capable de s'en débarrasser.

Je reprends mon sabre, essuyant le sang de mon sabre sur ma manche. D'un mouvement du doigt, avec le sang de mes adversaires, je dessines un cercle de transmutation et les cadavres se font aspirer par la terre. Je regardai alors la demeure d'Hadès puis j'essuyai ma bouche sur ma manche.

-La pire erreur qu'on peut faire, c'est de se trouver une autre copine quelques temps après la disparition de la première...

De ça, j'en étais sur... pour l'avoir expérimenté.

Hana regardait Kamui et ne comprenait absolument rien à ce qu'il disait, elle soupira puis dit :

"Assied toi dans le canapé et dis moi ce que tu fais ici."

La blonde entortillait une mèche de ses cheveux blonds autour de son index, elle fixait les yeux de l'alchimiste, assez fière du ménage qu'il avait fait, Hades serait peut-être moins fâché. Mais décidément elle ne comprenait rien à son discours, et ni à la raison de sa visite, il ne savait pas qu'elle était ici, alors, était-il mort ?

Je n'avais vraiment, mais vraiment pas envie de m'asseoir maintenant que j'étais en pleine forme, mais cette chaleur que faisait naître cette femme en moi m'y forcai, alors, je m'approchai d'elle et je m'assied sur ce canapé. Je la regardai un moment avant de lui répondre, avec ce calme serein qui était le mien.

- Je suis ici parce qu'on m'a arraché trop de la sombre énergie qui me maintient en vie. Peu importe mes capacités de régénération, je ne peux pas résister longtemps à une injection de lumière. Et maintenant que je suis ici, je veux me débarrasser de la divinité des enfers... et peut-être éviter de la tuer, si nécessaire.

Je ne suis pas un assassin... mais je n'ai pas envie de laisser les rênes à des dieux qui ont faillit à leur tâche une première fois, ensuite, je tuerai Dieu, Lucifer et tous les êtres qui cherchent à dominer les autres.

Hana écoutait son discours, les larmes aux yeux, surtout à cause de la fin. Kamui voulait tuer Hades, Hana avait beaucoup d'affection pour le Meïsa et aussi de la reconnaissance, pour lui avoir enlevé ses peurs et ses blessures, dues à Don. Mais savoir qu'il voulait supprimer son amant la mit dans une peur impensable, elle se mit à trembler et une larme coula le long de sa joue, de son cou, et disparut dans le décolleté de sa robe. Elle ouvrit la bouche, à la recherche d'une réponse, et après quelques minutes de silence profond, elle dit :

"Kamui, tu .. tu veux tuer mon seul amour ?"

Elle ne comprenait pas ce qu'il voulait à Hades, Hades ne se battait jamais avec ses frères en ce moment, il se contentait de son royaume et ne faisait pas de vagues, se contentant aussi de l'amour qu'Hana lui portait. Le dieu savait qu'il avait assuré son avenir avec elle, ayant scellé leur union par le sang. Hana reposa sa main sur son ventre et une autre larme coula, elle regardait les yeux de Kamui, à la recherche d'une lueur d'espoir pour qu'il ne détruise pas son couple.

Je lui caressai alors la joue et lui embrassai doucement le front. Seul un être aussi insensible que mon ancêtre aurait pu supporter ce regard aussi suppliant qu'est celui d'Hana. Je hochai malheureusement la tête et regardai la demeure de mon adversaire.

-J'ai dit que je le détrônerai. S'il abdique son trône et qu'il accepte de vivre en simple humain, que je puisses rétablir, avec certaines de mes connaissances, un équilibre réellement stable, sans dieux ou maîtres démoniaques. Je n'ai nul envie de briser ton bonheur, Hana, mais c'est le but que je me suis fixé depuis que ces mêmes dieux m'ont arraché des choses auxquelles je tenais plus que tout. Je n'ai rien contre Hadès, mais je ne laisserai plus ces divinités m'enlever ceux que j'aime et protège.