Des kitsunes et un couple royal [PV Shunya Kaguya]

Shunya pénétrait donc sa femme, s’enfonçant en elle, Miyubi devant supporter le poids de leurs corps en mouvement. La belle kitsune agissait comme une sorte de délicieux coussin, laissant ainsi l’occasion aux deux femmes de pouvoir faire l’amour avec envie et avec énergie. Le corps d’Hinata était, comme toujours, très agréable. Shunya lui faisait l’amour avec envie, sans relâche, et elle aurait bien aimé que cette séance dure éternellement, mais... Son corps commençait à atteindre ses limites, sa résistance devenait de plus en plus faible.  Elle n’arrivait plus à se retenir, et embrassa encore sa femme, crispant son corps au sien. Sa queue devenait de plus en plus douloureuse, de plus en plus lourde, de plus en plus impatiente, et... En couinant, Shunya se pinça les lèvres, et se relâcha dans le corps de la femme, dans un profond frisson.

« Haaaaaaaaaa... !! »

Elle cessa même de gémir, tant le plaisir sembla ensuite la traverser, et ferma les yeux. Le sperme jaillit de son corps, venant se perdre dans le corps d’Hinata, avec la promesse de réussir à féconder ses ovaires, une armée de spermatozoïdes partant vaillamment à l’assaut. Réussiraient-ils leur mission ? Impossible à dire, et Shunya s’affaissa mollement contre le corps de la femme. Elle était en sueur, et se lova contre le corps chaud et doux de la femme. Miyubi s’écarta alors, au bout de quelques instants, et, par ses gestes, leur fit comprendre qu’elles devaient se reposer. Les deux femmes étaient encore enlacées l’une contre l’autre, et, si Shunya aurait pu protester, le fait est qu’elle, sentait clairement le contrecoup de toute cette séance de débauche : son corps rassasié se frottait contre le corps d’Hinata, infiniment doux et tendre. Dans ces conditions, il était difficile, pour Shunya, de rester encore éveillée.

La femme hocha donc doucement la tête, et répondit à Miyubi avant son départ, en lançant la seule chose qu’elle pouvait intelligemment réussir à sortir, compte tenu du contexte et de tout ce que Miyubi avait réussi à faire pour elles :

« Me... Merci, Miyubi. »

Shunya se lova ensuite contre le corps d’Hinata, et caressa le ventre de sa femme, souriant à cette dernière.

« Je ne sais pas, mais, si ça n’a pas marché, ce n’est pas grave... Je te referais l’amour jusqu’à ce que ça marche, c’est une bonne excuse... »

Ceci dit, Shunya avait aussi envie qu’Hinata tombe enceinte. Il n’y avait néanmoins aucun obstacle biologique, car les examens gynécologiques qu’Hinata avait passé à Tekhos indiquaient tous qu’elle était féconde, et qu’elle pouvait enfanter. Il ne fallait donc que de l’effort, car les femmes hermaphrodites ne mettaient pas aussi facilement enceinte leurs partenaires féminins que les hommes. Shunya embrassa donc tendrement Hinata.

« Je ne sais pas si je te l’ai dit suffisamment de fois aujourd’hui, Hinata, mais je t’aime toujours autant... Et Miyubi est vraiment une hôte fascinante. Si elle s’y met aussi, tu ne pourras que porter notre bébé ! »

De ça, Shunya n’avait tout simplement aucun doute. Aucun !

Après une telle séance de sexe, le couple avait encore de l'énergie à revendre, mais si Miyubi voulait qu'elles se reposent, elles doivent obéir. C'est elle qui gérait ce temple et faisait ce que les Kami voulaient alors, qu'il en soit ainsi. D'autant plus qu'Hinata était une femme très superstitieuse et dans le respect des traditions de son pays alors pas question de froisser une divinité. Auprès de sa femme dans le futon, elle restait souriante, à la voire heureuse. Shunya était déjà enceinte, l'avenir d'Edoras grandissait dans son ventre, c'était déjà ça, mais si elle aussi pouvait savoir ce qu'il en était de tomber enceinte, elle voudrait porter le bébé de sa femme. 

« Oui, nous continuerons encore à faire l'amour, en faisant ce qu'elle nous a dit de faire. »

Si sa façon fonctionne, Miyubi pourrait demander ce qu'elle voudrait à Hinata, elle l'aura. Déjà qu'elle adorait les kitsunes alors si en plus, grâce à l'une d'elles, elle tombe enceinte, sa joie sera au rendez-vous ! Hinata venait donc à chercher le sommeil avec sa femme, une petite sieste ne pourrait pas faire de mal. Entre les après-midi à travailler – et même si Shunya venait l'aider de bien des façon – et en compagnie de sa femme, un peu de repos ne pouvait pas faire de mal ? Nora continuait de veiller devant la porte, rien de grave ne pouvait arriver, mais elle devait tout de même veiller sur elles. Que faire de plus ? Mais plus tard, la petite bouille de Kozué arriva devant elle, silencieuse en la fixant. Nora voulait savoir ce qu'elle voudrait, mais sa grande sœur arriva la question de l'ange.

« Elle veut lécupéler sa peluche. C'est l'heule de sa sieste. »
« Oh... Va la prendre si tu veux... »

Nora lui souriait et vu le silence de la chambre, les femmes dormaient. Elle espérait juste que les couvertures couvraient leur nudité ? Faisant glisser la porte, la petite kistune s'y glissait pendant que Kanna retournait aider sa mère. Au bout de quelques minutes, Nora jetait un œil, car la plus jeune des habitantes du temple n'était pas sortie. Pour cause, elle dormait avec les filles. Sa peluche avec elle, elle avait pris place sur Hinata, dormant comme un ange sur sa poitrine. Moins rebondie que celle de sa mère, mais elle s'y était allongée dessus. La retirer serait presque un crime. Qu'est-ce un bébé renard pouvait faire de mal ? Surtout à Hinata qui idolâtrait ces terranides ? Ce ne fut que quelques heures encore après qu'Hinata se réveillait, non pas avec le poids de sa femme sur son corps, mais quelques choses de plus léger, mais tout aussi adorable. Elle passait sa main dans ses longs cheveux d'or, caressant doucement la petite kitsune qui dormait à poings fermé. Qu'elle était adorable. Elle avait un peu honte d'être nue mais elle dormait sur la couverture et non-dedans donc au moins elle en était caché.

Quand sa femme ouvrit les yeux, elle lui indiquait le silence en montrant Kozué sur elle. La petite renarde était elle aussi le pelage à l'air, mais c'était leur façon de dormir ici apparemment. Cherchant à faire le moins de bruit possible, elle bavardait avec Shunya, espérant ne pas troubler le sommeil de ce petit ange velue.

« Elle est tellement adorable... J'espère que nos enfants seront aussi beaux... »

Hinata faisait des efforts, elle ne qualifiait pas obligatoirement ses enfants de princesses. Et voir Kozué dormir ainsi sur elle lui donnait envie d'avoir sa propre kitsune mais bon, concevoir un vrai bébé à elles, kitsunes, ça n'existe que dans les rêves pour le moment. Mais tant pis, leurs enfants seront beaux aussi.

« Elle me fait penser à Chika-chan... Avec sa petite peluche, son visage d'ange... »

Même si elles étaient mariées que depuis peu, ça n'avait pas empêcher le couple d'avoir la visite dans leur lit conjugale de Chikaku, sa nouvelle petite sœur qu'Hinata faisait une joie de gâté et de câliner. Évidemment, quand c'était le cas, le sexe était plus rare ou dans des pièces bien fermées pendant qu'elle dormait. Mais ça leur donnait un avant-guoût du futur en partageant leur lit avec une petite demoiselle. La porte glissa doucement et laissait entrer à nouveau Miyubi qui leur souriait, venant recuperer sa fille qui jappait doucement en étant tirer de son sommeil. Gardant sa fille contre elle, Miyubi montra leurs vêtements sur le sol en indiquant la sortie de la chambre. En temps normal, elles auraient pu rester, mais en se réveillant contre sa mère, Kozué cherchait déjà à combler sa faim. Autant laissant un peu d'intimité à la petite famille. Puis elle ne les virait pas de chez elle, juste de la chambre. Hinata et Shunya pourront bavarder avec Nora et les autres filles de la famille. 

Shunya et Hinata passèrent une sieste heureuse et reposante. Est-ce qu’Hinata était ensemencée ? Est-ce que son ventre portait les graines de Shunya ? L’idée ne manquait pas d’émoustiller l’intéressée. La jeune guérisseuse s'endormit ainsi, et elle rêva de sa femme, d’une belle vie ensemble. Elle se vit à Edoras, des années après, entourée par sa famille, par ses enfants, aussi bien des garçons que des filles. Shunya était une grande idéaliste, une femme qui rêvait d’égalité, et qui rêvait de modifier la Constitution pour permettre aux hommes de pouvoir gouverner Edoras. Dans ses rêves, elle aboutissait à cet idéal, et Edoras devenait alors un État moderne, avec un rayonnement culturel comparable à celui de Nexus. La nation tolérait alors les Terranides, et avait voté des lois abolitionnistes et égalitaristes, luttant contre toute forme de discrimination étatique. De doux rêves, heureux, témoignant de l’immense bonté d’âme de la jeune femme.

Elle se réveilla ensuite, et sourit en sentant qu’une passagère clandestine les avait rejoint. Il était fréquent que Chikaku vienne dormir avec Shunya, alors elle n’était pas particulièrement surprise. Shunya n’avait jamais vraiment compris pourquoi Chikaku aimait ça. Quand elle le lui demandait, Chikaku lui expliquait que c’était l’aura de Shunya qui l’attirait. De manière plus étrange, elle disait que les rêves de Shunya chassaient ses cauchemars, l’emmenant sur un étrange sentier fait de gloussements, de chansons, de rires enfantins, sur la carapace d’une tortue. Les rêves n’étaient pas forcément logiques, et Shunya s’était toujours dit que c’est parce qu’elle était sa grande sœur. Quand Hinata avait proposé que la famille de Shunya vienne loger au Temple de la Lune, Shunya avait prévenu sa femme que Chikaku viendrait la nuit, mais ça n’avait jamais dérangé Hinata, bien au contraire. Quand les deux femmes se réveillaient au matin en sentant le petit corps de Chikaku entre elles, Hinata était toujours heureuse.

Mais là, Kozué était quand même plus petite que Chikaku. Elle s’était logée entre elles, et Shunya sourit doucement, avant de voir Hinata la prendre dans ses bras.

« Évidemment que nos enfants seront magnifiques, Hinata... Ce seront les nôtres ! »

À quoi d’autre pouvait-on s’attendre ? Hinata était en train de revivre avec la perspective d’avoir une multitude d’enfants. Toutefois, Miyubi ne tarda pas à arriver, afin de récupérer sa fille. Bien évidemment, les deux femmes la laissèrent faire, et en profitèrent pour s’éclipser doucement. C’était l’aube à Edoras, et Shunya enfila  un yukata. Le temple de Miyubi comprenait en effet un onsen, et, comme Shunya n’avait pas spécialement faim, elle proposa à Hinata de s’y rendre, afin de profiter du coucher de soleil depuis cette position.

Le duo, en compagnie de Nora, rejoignit donc l’onsen, et Shunya se retourna vers Nora.

« Tu peux venir avec nous, Nora, tu sais... »

Le choix lui appartenait. Quoi qu’il en soit, Shunya se déshabilla dans les vestiaires, puis rejoignit la source chaude. Il n’y avait personne ici, et elle s’allongea rapidement dans l’eau, frissonnant au contact de l’eau chaude sur son corps. Fermant les yeux, Shunya inspira l’air frais ambiant.

« Je n’avais jamais passé autant de temps dans ce temple, Hinata... Mais j’adore vraiment y être. C’est... C’est particulièrement reposant. Et très agréable aussi. »

Autant dire que Shunya appréciait beaucoup le temps qu’elle passait ici.

Après une sieste bien agréable et une invitée surprise venue les rejoindre sur le futon – et heureusement non-dedans, car elles étaient encore nues – Miyubi ne tardait pas à venir récupérer sa fille en invitant le couple à s'habiller et à quitter la chambre pour qu'elle puisse un peu nourrir sa fille. Kozué était assez grande pour ne plus avoir le sein, mais pour les terranides, c'était peut-être différent ? Hinata ne critiquait en rien la façon d'élever les enfants de la kitsune, ça ne la regardait pas. Mais Kanna, l'ainée des filles venait à leur proposer de se détendre dans l'Onsen. Il n'était pas directement dans le temple, mais plus derrière. Le trio – car Nora devait veiller sur elles même si elles ne risquaient rien théoriquement ici – y allait donc en se retrouvant vite nue. Même Nora, mais cela ne la gênait pas, elle avait vue Hinata nue bien des fois, et même Shunya. Que ce soit au réveil ou quand elle participait parfois avec elles.

La guérisseuse fut la première à l'eau, suivit d'Hinata qui venait mettre d'abord les pieds dedans en prenant place sur le rebord.

« C'est sûr. Si j'avais su qu'une famille de kitsune était ici, cela ferait longtemps que je viendrais ici ! »
« C'est aussi pour ça que je te l'ai caché, il fallait bien que tu travailles avant de t'amuser. »
« Mais je travaille. »
« Oui mais te connaissant, tu n'aurais pas arrêté de rêvasser sans avancer sur ton travail. »

Nora la taquinait, il fallait bien qu'elle s'amuse elle aussi. L'ange rejoignait l'eau chaude en soupirant de plaisir. D'ordinaire au palais, elle avait toujours un plateau avec une coupe de saké, mais pas ici, elle s'en passait. Nora aurait bien pu user de sa magie pour voir si leur séance avait porté ses fruits mais elle ne voulait pas s'immiscer dans leur vie privée et risquer de les décevoir. Elle a su par hasard pour la grossesse de Shunya comme elle se sentait pas bien peu après leur mariage, mais elle n'avait rien dit à Hinata qui a eut la surprise lors de son voyage à Novac. La jeune reine rejoignait l'eau doucement venant faire face à sa femme en baisant délicatement ses lèvres. Comme toujours, elle était aussi amoureuse d'elle qu'au premier jour.

« Si jamais les techniques de Miyubi réussissent, elle aura gagné sa place dans notre harem. »

Cette trouvaille qu'avait été le harem de Raku fut une agréable surprise où il était si simple de laisser parler leur envie dans un tel endroit ou la puissante magie concentré permettait presque de penser à un désir pour le voir naître sous ses yeux. Cet endroit à longtemps été leur nid privé mais après Novac, les filles ont songé à faire de cet endroit ce qu'il devait être à la base, une belle façon de rendre hommage à Raku. Alors sans précipiter les choses, le couple cherchait des femmes qui pourraient en faire partie. Personne ne savait ce projet, mis à part Nora qui avait déjà sa place. Mais pour cela, la règle était simple, pas d'enfant, évidemment, et il faut que les trois personnes soient d'accord, Hinata, Shunya, et la potentielle candidate. Il y avait beaucoup à organiser, quand cela aura lieu, comment les faire venir, ect... Mais une chose à la fois...

« Ce soir, avant de s'endormir, je n'oublierais pas de baiser ton ventre pour que notre bébé sache combien ses mamans sont heureuses et attendent sa venue avec impatience... Mais il ne faudra pas oublier d'en faire de même pour moi. Je te laisserais me faire l'amour autant de fois que le cœur t'en diras, que je sois enceinte ou non. »

Une fois de plus, un lent et long baiser se déroula entre elles, partagé dans la douceur et la beauté de cet endroit au ciel orangé. Mais une invité arriva, pas nue, juste délivré un message.

« Maman demande si vous mangez avec nous ? »
« Ma foi... Je ne voudrais pas qu'on dérange ? »
« En vlai, elle a déjà plépalé vos places. »
« Ce serait impolie alors de refuser. »
« Plenez votle temps, elle vient tout juste de plépalé le lepas. »

Quittant doucement l'onsen, elle retourna vers le temple en les laissant seule.

« Je suis curieuse de goûter à une cuisine de kitsune ! »

Hélas, pas de plat typique, mais plutôt classique d'Edoras sauf qu'en effet, ce sera préparé par une kitsune. Cela sera encore un agréable moment.

« Cela sera sûrement notre quotidien dans quelques années... Devoir cuisiné pour des petites bouches affamées. »

Hinata avait ses propres servantes en cuisine qui préparait les repas, mais d'ici là, l'une des deux pourra sûrement les libérer un peu pour jouer la vraie maman en faisant les repas ? Qui sait.

Shunya et Hinata, après leur folle journée, allèrent se reposer à l’onsen du temple. C’était l’une des spécialités d’Edoras. Le pays étant étalé sur un mélange de montagnes et de plaines, il y avait beaucoup de sources d’eau chaude qui avaient été arrangés pour permettre de les utiliser. Shunya aimait toujours s’y rendre. C’était apaisant, et un léger vent de frais venait généralement la rafraîchir pendant que l’eau la maintenait au chaud, très précisément comme en ce moment. Elle observait le ciel se recouvrir de teintes orangées. Elles avaient passé la journée ici, et, le plus impressionnant, c’est que Shunya ne se sentait même pas coupable d’avoir partagé sa couche avec des kitsunes, d’avoir couché avec sa femme devant ses femmes. Au contraire, elle s’en sentait soulagée. À la voir ainsi, on ne pouvait que constater combien Shunya s’était épanouie. Elle, si timide et si nerveuse il y a encore quelques mois, était un délicat bourgeon qui prenait son envol en compagnie de sa femme. Hinata avait su révéler le meilleur en elle, et Shunya ne pourrait jamais suffisamment la remercier ou l’aimer pour ça.

Elles s’embrassèrent encore, et la guérisseuse sourit doucement devant son amante. Là encore, de tels propos auraient fait rougir de honte Shunya il y a quelques mois, qui aurait été incapable d’aligner deux mots. Mais là, elle se contenta de sourire, et, juste avant d’embrasser à nouveau sa femme, lui répondit rapidement :

« C’est un très beau programme, ça... Je ne peux que le valider ! »

Shunya l’embrassa à nouveau, et elles s’embrassèrent même assez longuement. De fait, Shunya comptait bien aussi faire participer Nora. Avec le temps, elle s’était plutôt bien rapprochée de l’Ange. Nora était une Ange talentueuse, qui en profitait pour aider Shunya à contrôler davantage ses pouvoirs, essayant aussi de comprendre à quoi servait le tatouage magique que Shunya avait dans son dos, ce papillon violet qui suscitait bien des interrogations.

La guérisseuse en était presque à vouloir faire l’amour avec Hinata dans l’onsen lorsqu’une kitsune vint les interrompre, leur expliquant qu’elles étaient conviées au repas de ce soir. Pour le coup, la rougeur de Shunya revient à l’idée d’avoir été surprise, et elle se glissa dans le dos de sa femme, mains timidement posées sur ses épaules, jetant des œillades vers la kitsune. Celle-ci leur confirma donc qu’elles étaient attendues, et que les repas étaient prêts.

« Oh... » commenta Shunya.

Elle cligna des yeux à plusieurs reprises, avant de rajouter, en complément de ce que sa femme venait de dire :

« Remercie Miyubi, c’est... C’est très gentil à elle ! »

Les deux femmes restèrent ensuite seules avec Nora, et Shunya sourit doucement à sa femme, déposant un baiser dans le creux de son cou.

« Tu sais, ma chérie, on ne pourra pas rester dans ce sanctuaire éternellement... J’espère presque ne pas être tombée enceinte hier, car ça nous permettrait de passer une autre soirée ici. »

Et, après tout, quand il y avait de si charmantes kitsunes, il était tentant de rester sur place, non ? Shunya embrassa en tout cas encore sa femme, très heureuse d’être ici, en sa compagnie. Elle était son amour, son horizon, la femme de sa vie...

Enceinte ou non, rien les empêchaient de revenir ici. Hinata était la reine de ce pays après tout. Puis elles ne pouvaient pas spécialement sentir si une femme était enceinte quand même ? Bien que Shunya ait dit ça juste pour mieux profiter de cet endroit, Hinata espérait enfin porter le bébé de Shunya en elle, mais ça, elles ne le sauront que plus tard.

« Oh, mais je compte bien y revenir, tu sais. Enceinte ou non. »

Un endroit où vivait une adorable famille de kitsune, comme si Hinata allait laisser cet endroit tranquille sans sa présence. Elle était sûre d'y passer au moins une fois par semaine, si ce n'est pas plus. Mais comme elles étaient donc attendus, Hinata venait à sortir de l'eau, aidant sa femme à en faire autant, s'aidant mutuellement à se sécher comme elles pouvaient. Sans aller trop loin au risque d'être tenté par de nouvelles caresses. Propre dans leurs tenues, le couple arriva, suivi de l'ange. Miyubi était en train de finir les préparations, là où Kanna, Nozomi et Kozué étaient déjà autour de la table à attendre que le repas soit servi. Prenant place en seiza, la jeune reine restait souriantes près de la plus jeune de la famille et de sa femme. Miyubi venait à servir le diner par la suite, rien de bien pharamineux mais qui promettait d'être tout de même très bon. Il y avait du riz ainsi qu'un plat de tranche de viande cuite et encore chaude à côté. Pour la venue de la reine, Miyubi avait sûrement mis les petits plats dans les grands.

La mère kitsune invita tout le monde à se servir pendant qu'elle se chargeait de servir sa plus jeune. Hinata remercia silencieusement la mère de famille en se servant, prenant en compte de ne pas prendre beaucoup de viande, c'était surtout pour elles. Vivaient-elles dans le luxe ou pas, elle ne savait pas, mais elle ne préférait pas leur ôter le pain de la bouche par leur simple présence. Cela dit, il serait impoli de refuser maintenant que cela était cuit. Hinata profita du repas pour jeter un œil à la famille, L'ainée semblait plutôt se débrouiller avec les baguettes, sa cadette était parfaite, rien à redire dessus. La plus jeune cherchait plutôt à piquer la viande avec ses baguettes pour la déguster rapidement avant de plonger son nez dans le bol pour en dévorer le riz. Quant à Miyubi, elle tentait de manger avec les baguettes, mais elle semblait avoir un peu de mal, mais semblait vouloir faire bonne impression devant le couple royal. Devant ce drôle de tableau, Hinata souriait. Dans quelques années, aussi, il y aura du monde à sa table...

« Acole ! »

Demanda Kozué en tendant son bol à moitié vide, voulant sûrement plus de viande que son riz, sinon elle aurait fini ce qui restait. Agitaant ses mains pour fiare comprendre à sa plus jeune qu'elle devait attendre avant de demander une autre portion mais la petite semblait presque agiter face à la viande restant dans le plat.

« Ne vous gêner pas pour moi, laissez là manger ce qu'elle souhaite, je me contenterais de ce que j'ai déjà pris. »

Malgré ce qu'avait dit Hinata, Miyubi semblait hésiter à céder à cette demande. Kozué n'avait pas de problème de santé si jamais elle mangeait plus de viande qu'elle a reçu, mais il semblerait que cela soit surtout un problème moral pour Miyubi. Hinata était comme la cheffe de cette énorme meute qu'était Edoras alors si jamais elle avait encore faim, elle devait la resservir et pas uniquement avec du riz. Mais face à ce dilemme pour la mère, Hinata venait prendre une petite tranche de viande avant de la tendre vers Kozué.

« Kozué-chan, tiens, je n'arriverais pas à tout finir. »

Tournée vers elle, elle l'observa elle, mais surtout la viande qu'elle venait croquer à pleines dents. Hinata en profita pour prendre une serviette et nettoyer sa bouille pleine de riz.

« Je te garde quelques petits morceaux de viande, mais tu fini d'abord ton riz, tu veux bien, Kozué-chan ? »

Cela restait compliqué pour elle de manger ce qui restait dans son bol, mais elle se débrouillait comme elle pouvait, faisant glousser Hinata.

« Vous avez vraiment de la chance, Miyubi-san, vous avez une famille vraiment adorable. »

Reprenant sourire, elle s'inclina vers elle en signe de remerciement avant qu'elle ne tente à nouveau de dire quelque chose avec ses mains, Kanna venant traduire ce qu'elle tentait de dire.

« Ma mèle vous lemelcie et vous êtes toujouls la bienvenue ici. »
« Ne vous en faites pas pour ça, je repasserais très souvent vous voir ! Enfin, nous repasserons souvent. »
« Vous pouvez toujouls, on poulla voil si le bébé est là. »
« Ta bébé ? » Dit-elle en regardant Hinata, plutôt son ventre que la jeune femme caressait de sa main.
« Je l'espère, petit trésor... »
« Tiens ! Faut manger poul bébé ! »
« Kozué, ne te débalasse pas de ton liz, fini ce que mama t'a donné. »
« Mais veux viande ! »
« Si je te fais finir ton bol, tu auras le reste de ma viande, ça te va ? »

Un peu hésitante, elle accepta en tendant son bol. Hinata venait à rassembler le riz en petite partie pour le lui donner petit à petit, en échange de sa viande, mais ce n'était pas un souci. On pardonnait la gourmandise d'une pareille peluche si adorable.

L’eau chaude de l’onsen leur fit du bien, et, ensuite, elles sortirent. Shunya et Hinata se nettoyèrent ensemble, évitant toutefois de trop se frotter. Il suffisait d’un rien pour que les deux femmes couchent ensemble, et, avec leurs corps trempés et nus, l’incitation était déjà forte. La guérisseuse enfila ensuite un élégant yukata, Nora venant les aider. L’Ange était l’une des rares personnes autorisées à partager leur intimité. Shunya lui faisait une confiance aveugle, et Nora les aida donc à se coiffer, avant de leur dire qu’un repas familial allait avoir lieu avec les prêtresses. Main dans la main, Shunya et Hinata se rendirent donc dans un agréable salon, avec une table basse, où des bols de riz et de viande avait été posés, avec des hashi, des baguettes qu’on utilisait pour manger. Shunya se mit en position, et sourit en voyant la famille. Évidemment, Hinata pensait surtout à la plus jeune, Kozué, et ne tarda pas à se lancer avec elle dans une tractation de nourriture, lui donnant un peu de son bol.

Shunya, quant à elle, se demandait si elle était maintenant enceinte ou pas. Il était effectivement bien trop tôt pour le dire, mais elle avait la conviction que cette fois-ci avait été la bonne.

*Enfin, je le saurais bientôt...*

Shunya comptait bien utiliser un test de grossesse pour s’en assurer. D’une manière ou d’une autre, elle comptait tomber enceinte le plus rapidement possible.

« En tout cas, je vous remercie beaucoup pour votre hospitalité, Mesdames... Je pense que je peux parler en notre nom à nous deux, fit-elle en regardant Hinata pendant quelques secondes, mais j’ai vraiment adoré ce séjour, et je serais ravie, à l’avenir, si je pouvais y revenir... En compagnie de ma femme, bien entendu. »

Il lui semblait plutôt nécessaire d’obtenir l’aval des prêtresses. Un temple n’était pas une auberge qu’on pouvait se permettre de venir voir tout le temps, même de la part de la Reine d’Edoras et de sa femme ! La prudence s’imposait donc, et, à défaut, au moins le respect.

Elles étaient tout de même dans un temple !

Hinata était ravie de pouvoir s'occuper d'une si adorable petite kitsune. Cela ressemblait plus à une forme de chantage avec sa grande sœur pour qu'elle finisse son bol sans trop se goinfrer que de viande, mais Hinata lui donnerait toute sa part pour un seul de ses petits rires innocents. Hinata était plus qu'heureuse de tout cela et franchement elle espérait bien revenir ici bien souvent. Shunya venant dire plus ou moins la même chose en venant quand même demander l'autorisation à la famille habitant ici. Les Kamis seraient sûrement d'accord, après tout, Hinata restait fidèle aux traditions d'Edoras et ici, les kamis aident autant les familles que les femmes enceintes et pour le moment, Shunya était enceinte, donc elle y avait sa place, faisant ainsi d'elles une future famille, ce qui coïncidait avec l'endroit !

« Vous êtes les cheffes ici alols vous pouvez venil quand vous voulez. »

Miyubi avait le cœur sur la main pour ça, à moins de les voir ici du matin au soir tous les jours, elle n'aurait rien contre leur visite. Et puis elle était curieuse aussi. Elle se demandait si elle avait enfin un bébé dans le ventre ? Si c'était le cas, elle en serait honorée. Non seulement, elle avait réussi, mais ce n'était pas n'importe qui qui était enceinte, c'était celle censé être chef de cette immense meute, c'était un honneur donc ! Bien des fois Miyubi s'étaient demandé si ses Kamis étaient réelles, si elle allait les voir un jour, mais jamais elle n'a vue personne ici, ni même sentit. Elle a déjà eut la sensation d'être observé dans certaines pièces du temple, mais elle n'avait vue personne... Ce qui était assez étrange quand même. Ni le voir, ni sentir son odeur, ça la travaillait.

« Nous viendront vous voir souvent. Mais pas trop non plus. J'aimerais tant rester ici à vous aider, mais... hélas, mon rôle m'oblige aussi à diriger le pays, à assurer mon rôle et puis... je dois prendre soin aussi de ma famille. »

Quand elle disait cela, elle pensait à sa nouvelle famille, son beau-père, sa belle-mère et ses nouvelles sœurs, petite et grandes. Mais nul doute qu'un jour elle fera en sorte que Chikaku et Kozué se rencontre, elles seront sûrement de grandes amies et Hinata avait envie de voir comme elles s'entendraient. Puis de jouer avec elles aussi, cela va de soi.

« Cela dit, vous pouvez en faire autant, le palais vous accueilleras avec grand plaisir ! Je serais heureuse de pouvoir vous rendre votre accueil, comme ça, vous n'aurez qu'à venir et vous détendre, on vous servira de quoi manger. »

Hélas, Hinata n'était pas encore du genre à faire la cuisine, elle a bien tenté quelques fois, mais elle était loin d'être doué pour le moment. Mais elle avait des domestiques pour cela après tout.

« C'est beaucoup gland ton toi ? »
« Oui, très très grand. Un grand jardin, une grande maison, tu verras. »
« Humph... Vu comme ça, vous tenter d'agiter sous notle nez votle glaaaande maison et tout le leste. À quoi ça vous selt ? »
« Nozomi ! »
« C'est vlai. Ma mèle décide de qui elle fait entler ici, mais ce sela sans moi... »
« Tu es pourtant la bienvenue aussi, Nozomi-chan. »

La kitsune ne répondit pas, plissant un peu plus son regard avant de quitter le salon. Elle semblait être la plus forte tête du groupe et en voyant cela Miyubi se levait pour tenter de parler ou réclamer des excuses de sa part.

« Désolé... Nozomi n'aime pas beaucoup les humains... Pas spécialement vous, mais en dehols des tellanides, elle se montle hum... Agglessive avec les autles. Notle captule et le fait d'avoil glandis comme ça n'aide pas vlaiment à donner une bonne image des humains... »
« Je comprends, ne t'en fait pas... Je ne suis pas blessé ou autres, elle peut nous donner son avis sans crainte. Mais justement, je veux lui montrer qu'humain ou terranide, tout le monde à sa place au palais. »

Certaines capitaines étaient justement des terranides après tout. Hinata posa son regard sur sa femme en lui souriant. Ça restait un peu gênant mine de rien ce genre d’événement...

Le repas se poursuivait paisiblement, les kitsunes leur assurant qu’elles pourraient revenir, et Hinata, en toute innocence, leur proposa de venir au Temple de la Lune. Shunya était alors heureuse de voir que tout se passait bien. Le Temple de la Lune intriguait Kozué, qui demanda à Hinata s’il était grand, ce qui fit doucement sourire la guérisseuse.

*Tu n’as pas idée, ma pauvre...*

Le Temple de la Lune était si grand que Shunya continuait encore régulièrement à s’y perdre, demandant fréquemment son chemin aux serviteurs du palais. Alors qu’elle y songeait rêveusement,  Nozomi s’énerva soudain, et Shunya cligna des yeux, surprise. Elle n’eut même pas le temps de lui répondre que la kitsune fila. Les autres s’excusèrent en leur expliquant que Nozomi était une forte tête, une femme qui avait vu des choses assez insoutenables, et en avait été marquée. Shunya hocha doucement la tête, croisant brièvement le regard d’Hinata, et renchérit dans le sens de sa femme :

« Il n’y a aucun problème, je... Je la comprends. »

Tout un chacun savait que les Terranides avaient une vie assez difficile sur Terra. Ils étaient vus comme des êtres inférieurs, réduits en esclavage, asservis, et souffraient régulièrement. Shunya connaissait les abus dont ils étaient victimes, et elle ne pouvait donc en vouloir à Nozomi.

« Laissons-là pour le moment, Hinata, mais... J’aimerais vraiment pouvoir m’entretenir avec Nozomi, si vous le permettez, Miyubi. »

Hinata devait savoir, maintenant, que Shunya avait le cœur sur la main. Et, si elle pouvait aider Nozomi à surmonter sa peur des hommes, c’était bien le moins qu’elle pouvait faire pour remercier Miyubi et sa délicieuse famille.

La soirée se passait plutôt bien, tout comme la journée après tout, l'ambiance était agréable et chaleureuse. Mais toute lumière à sa part d'ombre et dans ce chaleureux foyer, c'était Nozomi, celle entre deux âges. L'âge rebelle qui parlait peut-être ou alors simplement son caractère habituel, mais elle quitta la maison, laissant sa famille en plan pendant que la mère quitta elle aussi la maison pour tenter de faire revenir sa fille. Mais elle revint bien vite bredouille, sans pouvoir porter la voix, elle ne pouvait que lui courir après, mais elle connaissait assez sa fille pour savoir que faire les gros yeux ne suffira pas à faire revenir ici. En revenant, Shunya venait à demander si elle pouvait parler avec elle pour tenter de dénouer le problème. Elle n'avait rien contre, elle savait que malgré ses propos, elle ne s'en prendra pas à elle, mais elle posa le regard sur son ainée afin de lui faire dire des choses à sa place.

« Vous pouvez, mais Nozomi est du genle, euh... têtue ? C'est ça ? Vous lisquez de paler dans le vide, sul ça, elle en a toujouls fait qu'à sa tête... »

Hinata la laissait donc aller tenter de régler le souci si elle le désirait, elle pourrait la suivre si jamais elle avait besoin d'aide, mais en attendant, elle la laissait faire. Nozomi n'était pas loin, elle était sur le toit de la maison du temple, contemplant le ciel étoilé en se fichant bien de qui viendrait ici pour la faire revenir. Nozomi avait une dent contre les humains. Ils voyaient en eux que des peluches, des esclaves qu'ils peuvent traiter comme de vulgaires objets, qu'importent s'ils souffrent ou bien s'ils sont cassés, ils leur suffiront d'en racheter un autre et de les arracher aux autres membres de sa famille. Sur ça, ils ont eux de la chance de pouvoir rester grouper, mais elle a grandit dans une petite pièce avec son père, sa mère et ses sœurs à voir sans cesse son père partir et revenir avec de nouvelles blessures et chaque refus était une nouvelle menace sur elles, parfois même quand il écoutait, juste pour qu'il n'oublie pas à qui il appartenait. Et la seule fois où il a fait preuve de bonté en épargnant son adversaire, sa mère a eut les cordes vocales arrachés, d'où son mutisme...

Bien évidemment, tous n'étaient pas comme ça chez les humains, elle le voyait bien, mais ils étaient tous comme ça pour elle, la grande majorité. S'ils se seraient dépêché, leur père serait encore là, mais non, il a été tué par l'un d'eux, avant qu'une de ses femmes soldates ne viennent les tirer de là. Tss, tout ce qu'il y avait de mal chez elle, c'était la faute des humains de toute façon.

La situation venait de se tendre après la crise de Nozomi. Shunya, toutefois, ne lui en voulait pas spécialement. Elle savait la condition de vie des Terranides sur Terra, et, même si Edoras se voulait plus progressiste là-dessus, beaucoup de Terranides souffraient encore de discrimination et de racisme. Il n’y avait pas de situation parfaite, et Shunya voulait évidemment améliorer les choses. La jeune guérisseuse avait la chance unique d’être la femme de la Reine d’Edoras, et donc d’avoir son mot à dire, même si, officiellement, elle n’avait aucun pouvoir. Elle voulait lutter contre le sexisme, contre le racisme, contre toutes ces choses qui, à petit feu, tuaient la société.

Kanna lui expliqua que Nozomi pouvait être du genre têtue quand elle le voulait, et qu’elle risquait donc surtout de parler à un mur. Shunya sourit doucement en retour, et hocha la tête :

« J’ai vu ça... Mais je m’en voudrais de partir en sachant que j’ai pu lui faire de la peine. »

Avant de filer à sa recherche, Shunya embrassa Hinata, qui lui indiqua qu’elle préférait rester ici. Shunya salua ensuite Kanna, puis sortit. Miyubi cherchait aussi Nozoé, mais sans l’avoir trouvé. Vu son tempérament fougueux, Shunya se dit rapidement que la jeune femme devait avoir filé du sanctuaire, et se rendit à l’arrière. Elle passa à côté de l’onsen, pour voir une petite forêt. Il commençait à faire nuit, et elle se rapprocha de la cime des arbres, frissonnant en sentant des courants d’air. Ses bras se resserrèrent autour de son yukata, et elle attrapa une petite lanterne avec une lampe à huile pour avancer dans la forêt, puis aperçut ensuite un petit sentier qui serpentait à travers la forêt, et qu’elle se mit à emprunter.

« Nozomi ! Nozomi !! Je sais que tu es par là ! »

Elle n’en savait rien, mais elle ne voyait aucun autre endroit où Nozomi aurait pu se rendre.  Elle l’appela donc encore, tout en continuant sa marche, jusqu’à rejoindre une série de marches, qui menaient à un autel. Des bougies étaient allumées là, et elle se tut en s’en approchant. Il y avait un petit torii à l’entrée, signe que l’endroit était important. Shunya traversa la porte pour rejoindre le sanctuaire, et regarda autour d’elle, avant d’observer l’autel.

*Qu’est-ce qu’il peut bien représenter ?*

Le vent fit encore voler ses cheveux, et elle frissonna encore... Sans toujours avoir une seule trace de Nozomi.

Shunya était ainsi prête à rentrer voir sa femme, sauf à ce que Nozomi décide finalement de se manifester...

Il y avait toujours une forte tête dans toutes les familles, dans celle des kistunes, c'était Nozomi qui n'était pas du genre à accepter les choses facilement. Elle avait vu une grande partie de son enfance garder dans une grande cage avec sa famille, ayant de vagues souvenirs de leur liberté au sein de leur tribut ou clan, elle ne savait pas trop. Une vie heureuse jusqu'à l'arrivée de ses humains qui les avaient chasser, sa famille et tout les autres. Et même quand bien des années après, d'autres humains étaient venue les « libérer », elles étaient à nouveau enfermé dans un endroit plus grand en disant qu'elles étaient libres. Personne ne tentait de les tuer ou les punir ici, mais elle regrettait cette vie de liberté dont elle se souvenait vaguement. Elle n'était pas idiote, elle avait bien conscience que vivre loin de ce genre de ville, sans équipement technologique pouvait faire de nouveau arriver des gens venue pour les capturer, mais quoi qu'elle fasse, elle ne pourra pas retrouver tout cela. Son père était mort, sa mère était muette par la faute des humains et plus rien ne sera comme avant, plus de tribut, rien. Et venir auprès d'une nouvelle tribut n'était pas une chose facile sinon ça ferait longtemps qu'elle l'aurait fait.

Assise sur les branches d'un arbre aux épaisses branches, elle entait son « nom » - là encore, c'était une idée de ses humains pour les différencier. Dans leur langue, elle n'avait pas vraiment de nom, plutôt un ton qui faisait qu'elle savait quand on parlait d'elle, de même pour ses sœurs et sa mère. Le nom était une chose que les humains faisaient, dans la vie sauvage, c'était bien plus simple que tout cela. Enfin, ce n'était qu'un détail, ce n'est pas ça qui rendait sa vie si compliquée. Observant cette humaine venue chez elle, elle ne fit aucun bruit sans la lâcher du regard. Elle savait qu'elle, et même l'autre humaine n'était pas du genre à leur vouloir du mal, mais elle avait bien vue sa femme les traiter comme des peluches, rien que pour Kozué, à leurs yeux, ce n'était qu'une peluche. Elle ne comptait pas apparaître à ses yeux, mais elle se rapprochait un peu trop de cet endroit alors qu'elle ne devait pas...

« Leste où tu es ! »

Le ton n'était pas menaçant mais autoritaire. Descendant de son arbre à travers les buissons et autres zones d'ombre, elle apparaissait de nouveau sous la lumière des quelques rayons lunaires qui éclairait cet endroit.

« Vu ton état, tu ne devlait pas venil ici. Sultout sans offlande. »

Si le temple avait bonne figure en honorant des kamis qui promettait de bonnes choses sur la famille, les enfants, et même les filles travaillant dans la luxure, cet endroit avait une autre signification. Elle ne savait pas vraiment qui était ce kami éloigné du temple, mais il y avait certaines légendes locales sur cet endroit, des choses qu'elle avait entendues quand sa famille avait accepté d'habiter et d'entretenir le temple.

« Le kami qui se tlouve dans cet autel n'est pas du genle à ploteger. Les légendes lacontent que les femmes ayant peldue leul bébé venaient appolté ici une chose ayant appaltenue au bébé poul que le kami veille sur lui et qu'il ne soit pas malheuleux. Mais si le kami n'aimait pas l'offlande, il plenait la vie de la femme... »

Une légende sombre qui cassait avec l'image dans laquelle elles étaient venues prier avec Hinata. Mais ce n'est pas pour rien que l'endroit était plus sombre et éloigné du temple. C'est pour ça que Nozomi venait ici, le silence, la tranquillité. Une main sur la hanche, elle observait Shunya en fronçant les sourcils, de la famille, c'était vraiment elle la petite rebelle. Habillé de longues chaussettes montant à mi-cuisses, d'un mini-short et d'un marcel, on restait loin des tenues habituelles d'Edoras.

« Poulquoi tu me chelche ? Je suis pas une gamine, je sais me défendle. »

Que Shunya ne le prenne pas pour elle, tout les humains, hommes, femmes, enfant ou vieux, ils avaient le même traitement de sa part, elle ne supportait que les terranides, surtout les furrys comme elle et sa famille.

À force de chercher, Shunya finit par trouver celle qu’elle cherchait... Et Nozomi se montra relativement bienveillante. Bienveillante, dans le sens où elle ne lui sauta pas immédiatement dessus en la menaçant, mais au contraire en lui disant de ne pas trop s’approcher de la statue du kami, lui rappelant au passage que la générosité d’un kami pouvait être proportionnelle à sa cruauté. Shunya sursauta brièvement, et observa la statue en se recroquevillant doucement sur place.

« Oh... J’ignorai cela... »

Et c’était vrai. Elle s’en pinça doucement les lèvres, puis Nozomi se rapprocha encore, se postant près d’elle. La Terranide était une rebelle, une femme fière. Shunya pouvait le voir. Elle avait un véritable côté garçon manqué, et la guérisseuse, qui avait pourtant eu plein d’idées à lui dire il y a encore quelques minutes, sentit toute son inspiration s’envoler. Que lui dire qu’elle accepterait d’entendre ? La jeune femme lui indiqua qu’elle savait se défendre, et Shunya en sourit alors, rebondissant là-dessus :

« Ça, je l’avais remarqué, je te rassure ! »

Shunya se pinça ensuite les lèvres. Elle avait appris les grandes lignes du passé de la famille de Miyubi par le biais de sa femme. Les kitsunes avaient été à la base des esclaves, qui avaient été sauvées par les Celkhanes, et envoyées ici, à Edoras, un État beaucoup plus tolérant à l’égard des Terranides, pratiquant une politique proche de l’abolitionnisme. Shunya pouvait choisir de pratiquer la langue de bois, de raconter à Nozomi des discours tout faits, mais elle savait que celle-ci ne la croirait pas. Et elle tenait à laisser une bonne impression à cette jeune Terranide, cette rebelle.

C’est pourquoi, après quelques secondes supplémentaires d’hésitation, Shunya se lança :

« Quelque chose me dit que tu n’es pas faite pour vivre dans un temple. Tu es... Un peu trop énergique pour ça. Et... Je suppose que le kami ne le répétera à personne, mais... Je sais qu’Edoras entretient des liens avec Caelestis. Nous ne faisons pas que recevoir des esclaves en fuite pour leur offrir un toit et de la nourriture, tu sais. Nous soutenons les efforts celkhans, mais... On ne peut pas le faire de manière officielle sans risquer des incidents diplomatiques. Malheureusement, l’esclavage représente un intérêt financier trop important pour bien des États, ce que je regrette autant que toi... »

Shunya avait toujours été une jeune femme humaniste. Ses parents l’avaient éduqué ainsi, afin qu’elle n’ait pas de préjugés sur les autres, que ce soit en raison de leur race, leur couleur de peau, ou encore leur sexe. Edoras n’était pas un élève totalement parfait là-dessus, mais, tout comme elle, Hinata partageait ce goût de l’égalité et de la dignité.

« Bref, tu dois savoir que mon intention n’a jamais été de te blesser en venant ici, Nozomi. Nous sommes venues chercher la bénédiction de ta famille, et nous l’avons obtenu... Alors, je ne sais pas... Je te dis juste que, si tu veux faire autre chose que garder ce temple, il y a toujours des possibilités. »

Peut-être bien que c’était ça que Nozomi ressentait... De la frustration à l’idée de ne pouvoir rien faire de vraiment utile, selon elle. Shunya lui proposait donc une alternative, et elle attendait maintenant de voir comment la jeune femme allait y réagir.

Nozomi n'était pas méchante, peut-être intimidante aux premiers abords, mais ce n'était pas une terranide sauve qui attaquait les gens. Du moins, tant qu'on ne fait pas de mal à sa famille. Dans ce cas, aucun risque avec le couple royal, techniquement, on ne lui a dit que du bien de ces deux femmes donc, peu de chance que ce soit faux. Mais bien ou non, elle avait toujours cette méfiance vis-à-vis des humains. Des gens qui vivent ici, normalement dans leur élément, mais elle aussi avant était dans son élément, avant d'y être arraché de force avec sa famille et bien d'autres kitsunes. Elle était jeune à ce moment de la vie, mais elle s'en souvenait parfaitement. Mais habitant Edoras avec un toit au-dessus de la tête et un certain respect pour sa famille, elle n'allait pas causer de tort à Hinata ou Shunya, c'était les chefs de cette grande meute donc, elle montrait son désaccord, mais elle n'allait pas non plus cracher dans la soupe.

Shunya ne se montrait pas hostile, elle lui parlait du fait qu'elle semblait ne pas se plaire dans cette vie au temple et qu'elle pourrait lui trouver un moyen de se défouler autrement pour « améliorer » sa vie si elle le désirait ?

« Des possibilités ? Comme quoi ? Faile paltie de votle almée ? Non melci, je ne me bats que poul plotéger ma famille. »

Les combats, elle avait plus ou moins vue ce que cela donnait. Son père avait la même façon de penser qu'elle. Jeune, il chassait pour ramener de la viande évidemment, mais il ne se battait pas outre mesure que défendre les siens. Enfermée, elle l'avait vue combattre presque tous les jours, forcés de tuer d'autres terranides dans la même situation et cela l'avait changé. Elle avait beau se montrer sauvage, ce n'est pas elle qui irait sauter à la gorge d'un autre comme ça.

« Ce que je veux, pelsonne ne peux me le donner... »

Faire un retour en arrière, retourner à ce jour et fuir, aussi loin que possible avec sa famille et les autres personnes de sa meute, vivre loin de tout cela, en paix, sa mère pourrait toujours parler, son père serait encore là, elle avait beau ne pas bien connaître le monde civilisé, elle savait que ce genre de souhait était une chose impossible à réalisé, cela serait trop beau. Plutôt que rester dans cette ambiance assez triste, surtout près de cet endroit, Nozomi n'allait pas tarder à rentrer. Elle n'aimait pas inquiéter sa mère après tout, mais elle préféra dévier de sujet, ça permettrait de lui donner une image moins froide quand même.

« Mais au fait, poulquoi tu sentais la kitsune ? En allivant, Kozué à senti cette odeul sul toi. »

Maintenant, trop tard vu qu'elle et sa femme ont été un peu trop proche de sa mère – et sûrement de sa grande sœur aussi – mais il est vrai qu'en arrivant, en se rapprochant bien, elle aussi aurait pu sentir cela. Une odeur qui datait de sa lune de miel. Fortiche la petite pour détecter cette odeur après tant de jours ! À moins qu'elle avait recommencer à se transformer en renard entre temps ? Trop, c'est déconseillé surtout en étant enceinte, mais de temps à autre, ça ne devait pas être un réel problème ? Enfin, après, Nozomi ignore ce genre de chose, que ce soit via les potions ou la magie, ce n'était pas encore assez simple à comprendre...

Cette Nozomi n’était pas comme les autres membres de cette délicieuse famille. Shunya essayait de comprendre ce qui la traversait, ce qui l’agitait, ce qui expliquait sa manière d’agir. Mais, pour l’heure, elle avait un peu du mal à comprendre, si ce n’est en se disant que la jeune femme avait vécu quelque chose de particulièrement traumatisant envers les humains. Somme toute, Shunya ne savait pas grand-chose du passé de cette famille. Mais il ne fallait pas être une génie pour savoir que les Terranides ne menaient pas une existence idyllique sur Terra. Shunya essayait donc de savoir comment sauver cette conversation mal engagée quand Nozomi l’interrogea sur son odeur.

La guérisseuse sourit alors, et haussa les épaules :

« Hinata adore beaucoup les Terranides et les félins. »

Ce qui n’avait rien de surprenant à Edoras, où les chats étaient réputés pour porter chance. Après tout, la figure du maneki-neko, celle du chat levant la patte pour souhaiter la bienvenue, était très populaire à Edoras. Il fallait sans doute y voir là l’explication pour le profond respect que les Edorassiens avaient pour les Terranides. Bien que l’esclavage soit autorisé à Edoras, il était fermement encadré, précisément pour éviter les abus, et c’était une pratique que Shunya entendait encore accroître.

« Alors, il y en a beaucoup au Temple de la Lune... Je dors toujours avec un chat sur mon ventre, Hinata dit que ça protège le bébé contre les yōkai, et c’est aussi ce que ma mère dit. »

De vieilles superstitions disaient que les jeunes bébés, et donc a fortiori ceux encore dans le ventre de leur mère, étaient fortement sensibles, et pouvaient donc se faire attaquer par les mauvais esprits. Shunya sortit ensuite de ses pensées en reportant son attention sur la femme face à elle :

« Bref... Il faut aussi que je te dise, Nozomi, que... Je viens d’une famille qui a souffert de discriminations. Tu comprends, mon père est un fermier, et... Après la trahison de Shin, il a beaucoup souffert du durcissement des lois à l’égard des hommes. Alors, je comprends un peu ce que tu ressens. J’ai eu la chance immense de devenir la guérisseuse de la Rein, et qu’elle tombe amoureuse de moi... »

Shunya sourit brièvement, pensant à tout ça avec un brin de nostalgie.

« Je ne souhaite qu’à améliorer la condition des gens, Nozomi. Je te demande de bien vouloir accepter mes excuses si, d’une manière ou d’une autre, j’ai pu t’offenser par mon comportement. Toi et ta famille, vous avez été merveilleuses avec nous, et vous gérez ce temple avec une efficacité remarquable. Mon unique souhait en venant ici était d’obtenir la bénédiction du kami pour mon enfant à venir. Je ne désirai nullement te vexer, et, si c’est ce que j’ai pu faire par ma maladresse, je te réitère encore mes plus sincères excuses. »

Il serait difficile de changer Shunya ! Même si elle avait pris en assurance, Shunya restait toujours Shunya, une jeune femme profondément humble et bienveillante.