La base militaire comprenait une grande cour principale autour de laquelle on trouvait divers entrepôts, et tout ce qui était nécessaire au fonctionnement d’une base scientifique : le laboratoire, l’atelier mécanique, l’administration, les casernes, les salles d’entraînement... Les missions scientifiques étaient une spécialité des Cohortes de Sandion, et Hawk dut rapidement comprendre que les soldats ne rigolaient pas. Sandion formait des militaires efficaces. On n’y trouvait pas la même dévotion militaire que dans l’Empire de Gordan, mais l’armée avait quand même un rôle important, surtout au niveau des Cohortes. Il s’agissait souvent de militaires chevronnés, fiers de représenter Sandion à l’extérieur. De plus, les missions scientifiques étaient rarement de tout repos. Le cosmos était un endroit particulièrement dangereux, en grande partie à cause des Formiens, mais aussi à cause de tous les problèmes locaux, comme ces vers de sable géants.
L’expédition militaire n’était pas la première à venir ici, et ce n’était qu’après l’échec d’une précédente mission scientifique que la Base Spatiale avait décidé de financer une véritable expédition militaire à des fins scientifiques. Ainsi, et contrairement à la précédente mission, l’opération n’était pas chaperonnée par un savant, mais par un général. Les vers de sable n’étaient hélas pas la seule menace qui, visiblement, régnait sur Hellion. Tout ça, bien sûr, Hawk ne le savait pas encore, et, s’il en avait eu conscience, peut-être aurait-il compris pourquoi l’accusation d’espionnage n’était pas tant à prendre à la légère que ça.
On escorta donc Hawk vers l’Administration, un grand bâtiment. Le design de ces bases était assez sobre : gris, noir, des couloirs métalliques, installés rapidement grâce à des unités de construction mobile, des
VCS, qu’on put apercevoir dans la cour principale, soudant et renforçant la solidité des murs.
Hawk se retrouva ensuite assis sur un siège, dans un bureau, face au sergent Orthéga, un homme assez costaud, au crâne rasé. Sur son bureau, il y avait une carte militaire de la région, avec plusieurs cercles rouges tracés autour de structures pyramidales, ressemblant à ce temple qu’Hawk avait brièvement aperçu.
«
Alors, c’est vous qui avez réveillé les vers de sable ? Vous avez fait fort, mon vieux, vous vous êtes posés en plein milieu de leur territoire. »
Orthéga, assis sur un fauteuil, se releva alors.
«
Ces saloperies sont de vraies chiures à buter. Pour les empêcher d’attaquer notre base, nous avons dû placer toute une série de bombes dans les sous-sols. »
Le sergent laissa planer quelques secondes, avant de reprendre :
«
Malheureusement, vous allez devoir rester avec nous. Non seulement je ne sais rien sur vous, mais je ne vais pas mettre en danger la vie de mes gars pour faire sortir un gus avec une chemise hawaïenne d’une zone mortelle. Comme vous l’avez remarqué, les vrombissements des moteurs ont tendance à provoquer des vibrations qui attirent à nous les vers de sable. »
Et, compte tenu de la classification d’Hellion, aucune navette ne venait. Le ravitaillement était assuré par l’envoi de sondes et de colis depuis des bases de ravitaillement proches, qui ciblaient la planète à l’aide de caractéristiques précises. Les soldats se chargeaient ensuite de récupérer les ressources, mais il n’y avait personne dans ces navettes, juste... Du matériel.
«
Alors, vous êtes qui ? Outre être un touriste visiblement suffisamment malin pour se poser sur la première planète qui lui tombe sous le nez, j’entends... »