Il y a les jours ou je suis occupé à planifier la fin du monde mortel, ceux ou je dois me battre contre les anges, ou encore des démons rebelles puis il y a les jours comme ceux-ci, ou les dieux m’ont confiné à mes quartiers, assis sur mon trône, cherchant quelque chose à regarder en Enfer. Mon attention s’était portée depuis quelques temps sur un démon mineur, une petite femelle dont la seule chose qu’elle possédait encore moins que des pouvoirs était sa confiance. Avec des démons comme elle, si jamais une guerre éclatait entre les deux camps, l’Enfer ne tiendrait jamais une semaine.
Un jour, je me décidai. Une démone, l’une de mes disciples depuis des millénaires, s’extirpa d’une ombre devant le trône à l’instant même où je claquai des doigts, posant un genou et son regard au sol.
-Vous m’avez appelé, maître Ombre?
-Va me chercher cette démone, tant qu’à être emprisonné dans le palais, aussi bien me rendre un peu utile.
-Mais, maître, ce n’est qu’un démon de deuxième ordre, même de dernier ordre! Elle n’est pas digne de recevoir votre enseignement!
-Est-ce que tu contredis ton maître? Maintenant quitte le palais et va me la chercher!
La démone disparût comme elle était arrivée, usant des pouvoirs que je lui avais enseignés. Lorsque je fermais les yeux, je pouvais les voir se diriger vers le palais, la petite démone était effrayée, comme si on la conduisait à sa mort. Elle était désormais assise, attendant que quelque chose ou quelqu’un arrive.
Les ombres se mirent soudainement à bouger autour d’elle, l’une se matérialisa en une forme humanoïde noire pour ouvrir la porte tandis que l’ombre de la petite la força à se lever et la poussa dans la pièce, ou j’étais assis, mon talon droit posé sur le genou gauche, accueillant la jeune femme avec un petit sourire.
-Bienvenue, Androlphith. Tu dois savoir qui je suis. Je t’ai observé depuis quelques temps, et j’ai une question pour toi : Tu n’en as pas assez d’avoir toujours peur, de ne pas avoir confiance en toi? Si tu me jure fidélité et obéissance, je peux te faire grimper les marches du pouvoir de l’Enfer. Tout ce que tu as à faire, c’est t’approcher et me prêter serment
Une tentacule d’ombre vint me porter une coupe en forme de crâne humain, remplit de vin rouge, la posant dans ma main, puis je portai le verre à mes lèvres. Si elle refusait, mes démons s’en feraient une joie de la massacrer.
La faiblesse est mortelle, même pour les démons. Surtout pour les démons.