Une sorcière à retrouver au sein des terres sauvages. En temps normal, une telle personne bien qu’étant recherché par ceux arborant la magie comme l’Ordre Immaculé n’était pas aussi mise en avant que celle qui terrorisait les nombreux villages indépendants situés ici et là dans ces contrées désolées. Tout en marchant vers son point de rendez-vous, la Louve se remémorait ce qu’on lui avait raconté : Une sorcière, que l’on supposait d’origine Ashnardienne sévissait dans les Terres Sauvages, envoyant ses sbires crées par magie noire pour ravager des petits villages sans défense. De ces assauts se retrouvaient les plus forts de ses prisonniers à être transformés pour agrandir ses troupes et les plus faibles à les servir. Sans oublier également le nombre important de victimes. Des attaques de ce type, il y’en avait toujours eu, et il y’en aura encore bien pendant des années. Mais l’expansion du territoire de cette sorcière et son armée croissante sans cesse eut pour effet de sonner l’alerte au sein de l’armée de Nexus. Hors cette dernière étant déjà bien occupée à défendre sa patrie, ne pouvait décemment pas envoyer des hommes pour traquer cette mégère des jours durant. Et c’est là que la décision de faire appel à des mercenaires avait été prise. Etant justement de passage aux alentours de la capitale, la Louve avait eu vent de l’affaire et s’était présentée à l’officier le plus simplement du monde, faisant abstraction de sa condition sociale et des messes basses que l’on pourrait dire sur sa personne.
D’abord réticent à l’idée d’embaucher une terranide, clamant que la place de l’Okami serait plutôt dans la couche d’un quelconque maître, l’officier recruteur finit par abdiquer. En effet, lassée d’entendre de telles diffamations, la Louve avait su être très persuasive, n’hésitant pas à clamer qu’ils n’avaient rien à perdre à l’engager, et qu’il fallait mieux que ce soit elle qui passe de vie à trépas plutôt qu’un de ces hommes, bien plus important que sa propre personne. Oh, elle dû se contenir de ne pas l’insulter à moitié, et également se défendre contre les accusations qu’on lui portait, la traitant de voleuse au vue de la tenue qu’elle arborait et des nombreuses armes qu’elle possédait. Qu’à cela ne tienne ! La Lycane se défendit, prouvant qu’elle avait sût faire ces achats en toute honnêteté, mais que, ce n’était pas là le point le plus important dans sa venue en ces lieux. La discussion continua ainsi entre argumentations et quelques prises de têtes et ce ne fut que quand un jeune soldat vint chuchoter des paroles à l’oreille de son supérieur que ce dernier changea subitement d’avis. En premier lieu, la Louve fut quelque peu surprise d’un tel changement, mais ne chercha pas à s’en plaindre. Si cela pouvait l’aider à obtenir ce petit travail, elle n’allait pas chercher à savoir ce qui avait pu être dite. Signant par après le contrat de mercenariat, on lui avait donné comme dernière information qu’elle serait accompagné d’un homme tout de noir vêtu, aux cheveux noirs et aux ambrés. Plus de détails tu meurs.
Et voici qu’elle avançait en direction du point de rendez-vous qui lui avait été indiqué, rangeant dans l’une des poches le contrat et l’ordre de mission. Une belle somme et la reconnaissance de tout un peuple. L’argent à vrai dire, n’était plus réellement un problème pour elle. Shad pouvait, quand elle le souhaiter, accéder aux richesses du clan Magoa, mais cela ne l’empêchait pas d’essayer de gagner un peu par ses propres moyens. Quant à la reconnaissance du peuple…elle avait déjà eu des reconnaissances de personnalités plus ou moins importante alors un peu plus ou un peu moins. Non, ce qui la motivait c’était le goût de l’aventure, trouver une occupation, ne pas avoir à tourner en rond pendant des jours en cherchant que faire. Là, elle avait un objectif. Oh bien sûr, rien ne lui indiquer si cette mission serait réalisée rapidement ou si elle prendrait des mois, mais qu’à cela ne tienne ! L’Okami avait un objectif en soi et c’était déjà bien suffisant. De plus avec tout ce qu’elle avait déjà vécu, entendre parler d’une telle sorcière lui avait mis la puce à l’oreille et c’était surtout pour avoir plus d’informations qu’elle s’était présentée comme mercenaire. Distinguant au loin une silhouette adossée contre un arbre centenaire, tout de noir vêtu, la Terranide gagea qu’il devait s’agir de son partenaire, ce que ce dernier ne manqua pas de confirmer en l’appelant collègue et en se présentant. Retirant sa capuche en guise de respect et s’inclinant à son tour, elle fit de même :
« Enchantée Losgar. Vous pouvez m’appelez Shad. Et..Prête pour cette joyeuse mission dans les Terres Sauvages mais avant tout… »
Elle se retourna et siffla. Moins de cinq secondes plus tard, apparurent dans le champ de vision de son nouveau collègue deux destriers parfaitement préparés pour être montés. Sur leur flanc se trouvait également quelques besaces et quelques gourdes qui ne les dérangeraient nullement dans leur déplacement et dont le poids ne risquait de ralentir leur vitesse de course. Attrapant les rênes des deux étalons à la robe d’ébène, la Louve tendit l’une d’entre elle à Losgar :
« J’ai pris comme liberté de nous louer ces chevaux et de nous prendre quelques provisions. Les Terres Sauvages ne sont pas une contrée que l’on parcoure en quelques heures seulement et retrouver cette…sorcière peut nous prendre du temps. – elle désigna les besaces et les gourdes – il y’a de quoi tenir facilement une semaine. Après quoi, je pourrais m’occuper si besoin de la chasse. »
Manger et boire. Et dire que pendant un temps, elle n’était plus obligée de penser à cela. Montant sur la selle d’un des destriers, la Louve attendit patiemment que Losgar fasse de même, le regardant de pied en cape. Pas d’arme. Etait-ce donc un magicien ? Bha elle le découvrait bien assez tôt ! Tâtonnant le flanc de sa monture, elle la fit se mettre en marche, aux côtés de celle du Noxien.
« J’imagine que vous n’avez pas plus d’informations que moi…Que diriez-vous de nous rendre dans le dernier village attaqué ? Nous pourrions y trouver peut être quelques indices… »
Il fallait bien commencer par quelque chose ! Tapotant légèrement la croupe de son cheval de son appendice caudale, la Louve finit cependant par demander :
« Vous n’êtes pas humain…Je me trompe ? »
Des créatures de toute sorte, elle en avait rencontré des tas et quand la Lycane rencontrait un être à l’apparence humaine qui en était pas vraiment un, elle savait à force le reconnaître. Mais, il fallait aussi dire que le regard singulier de l’homme confirmait facilement ce point.