La Gorgone d'Antaropolos [PV]

Daphnée et Hagran continuèrent à s’unir. Daphnée était enceinte, et Hagran le serait, maintenant... Sous peu. Ceci ne faisait plus aucun doute à ses yeux. Daphnée la pénétrait avec force, comme une Amazone se devait de le faire. Ses coups de trique étaient lourds et puissants, son corps se plaquant contre le sien, s’unissant à elle avec sensualité et fermeté. La main d’Hagran se crispait sur les fesses de Daphnée, et son amante, inlassablement, continuait à s’enfoncer en elle, la faisant couiner et gémir. Le corps de la jeune femme se tortillait dans tous les sens, remuant sous les rythmes nerveux et endiablés de la femme.

« Haaaa... Hmmmm... »

Sous l’effet du plaisir, qui était en train d’éclater en elle, Hagran alla jusqu’à gifler ce beau petit cul, accompagnant les mouvements de la femme par ses soupirs, par ce plaisir qui était en train de déborder dans tous les sens. Ha, que c’était bon ! Sentir Daphnée sur elle, et en elle, voilà qui avait de quoi faire fantasmer n’importe qui. La femme se laissait aller, filant dans son corps, remuant dans les profondeurs de ses entrailles, n’épargnant rien à la jeune femme. L’Amazone était très largement comblée, et l’ultime orgasme de Daphnée sonna comme une délicieuse fin de partie. Elle se vida joyeusement en elle, balançant son foutre dans son corps, engrossant Hagran, qui soupira longuement.

Elle s’affala ensuite au milieu du lit dévasté, après de multiples craquements, le souffle précipité, la respiration haletante.

« Oui... Oui, je suis enceinte... »

Hagran lui répondait d’une voix affaiblie, épuisée par le plaisir, et se permit néanmoins de lui sourire, heureuse, épanouie.

« C’est merveilleux, Daphnée... »

Sa main caressait rêveusement son propre ventre. Certes, être enceinte était une gêne pour une Amazone guerrière, mais, au-delà de ça, c’était quand même très épanouissant. En ce moment, Hagran ne regrettait clairement pas sa décision, et elle le prouva en allant embrasser passionnément Daphnée, serrant son corps contre le sien. Elle ne voulait pas reprendre leurs ébats, juste lui montrer sa profonde affection.

Amoureuse, voilà ce qu’elle était.

Qu’avait-il de plus merveilleux que de faire l’amour à un être cher ? Très cher ? Comme ce qu’était Hagran à l’égard de Daphnée. Sa sœur Amazone, sa vaillante et belle camarade en qui elle portait une affection immense. Et à présent, elle était celle qui partageait son cœur, plus que toutes ses autres sœurs Amazone. Hagran était une sœur, mais était aussi une amante désormais. Après un tel effort, Daphnée se laissa retomber sur le côté de l’Amazone, reprenant ainsi son souffle. Les deux femmes se reposèrent et se contemplèrent ainsi mutuellement yeux dans les yeux, essoufflées.

Hagran était à présent enceinte à son tour, ce qui signifiait que cette mission était la dernière avant de nombreux mois. Neuf mois, précisément. Pendant neuf mois les deux femmes allaient devoir rester auprès de la Horde, pour voir naitre le fruit de cette torride nuit d’amour. Si donner naissance à des Amazones était une chose normale et courante au sein de la Horde, force était de constater que … Ce coup-ci, il y avait tout de même une petite dimension affective supplémentaire. Il suffisait de regarder la façon dont les deux femmes se regardaient et se contemplaient, alors que Hagran caressait doucement son propre ventre, qui serait bientôt tout rond.

Hagran finit par venir se blottir contre Daphnée, son corps se serrant tendrement contre le siens. Les deux amantes s’embrassèrent tendrement, chaudement, les langues s’acoquinant toujours plus sensuellement entre elle. Une simple preuve d’affection, qui fit alors comprendre à Daphnée combien Hagran l’aimait en retour. C’était le signe dont elle avait besoin pour être rassurée. Sur la nature des sentiments de cette femme … Toutes les deux étaient effectivement amoureuses. « C’est toi qui est merveilleuse … » Lui répondit alors Daphnée face à sa dernière réplique, avant de lui offrir un énième baiser, doux et chaud. Elle la regarda doucement, puis prit un peu plus d’aise, enfouissant sa tête dans son cou. Il fallait à présent qu’elles reprennent des forces, car le lendemain serait une longue journée. Il n’était pas dans les intentions de Daphnée de faire encore l’amour à Hagran ce soir-là, mais une fois que la mission serait terminée … Elle comptait bien fêter cela avec elle, dans la règle de l’art !

« Il faut qu’on se reposer à présent. On a … Des monstres à tuer demain. Mais je te promets que je m’occuperai de toi comme il se doit après tout ça. » Dit-elle, en lui faisait un petit clin d’œil. Un dernier petit baiser, puis Daphnée reposa sa tête contre elle et soupira d’aise, le corps en sueur, prête à se laisser dorloter par les bras de son amoureuse, mais aussi par les bras de Morphée …

« Voilà l’entrée. »

En ce début de matinée, Adamantia, la Prêtresse d’Artémis à Antaropolos, était venue à l’auberge où Daphnée et Hagran s’étaient reposées pour les emmener dans les profondeurs du quartier nain. La belle Adamantia portait sa tenue blanche et dorée, et était comme une flamme de blancheur et d epureté dans ce quartier sombre et sinueux. Le trio était descendu dans les tréfonds du quartier, jusqu’à voir les maisons s’arrêter devant une grande grotte avec, devant, un solide portail fermé, et un poteau contenant une notice explicative. Dessus, on pouvait y lire une copie de l’arrêté municipal ordonnant la fermeture des mines « pour causes d’intempéries », les intempéries en question étant « une attaque de monstres présentant un risque certain pour la sécurité des employés ».

Hagran hocha lentement la tête. Elle reconnaissait très bien cette grotte. Petite, avec un groupe d’amis, ils adoraient se faufiler dans la mine, se prenant pour des braves, allumant des feux à l’intérieur pour se raconter des histoires d’horreur toute la nuit, et ils tremblaient à chaque fois qu’on entendait des grognements et des hurlements. La jeune Hagran avait beau avoir fait du chemin depuis, en un sens, elle restait toujours cette jeune femme aventureuse et insouciante. Et, maintenant qu’elle était de retour à Antaropolos, on pouvait dire que la boucle était enfin bouclée.

Adamantia se tenait devant elles, et déverrouilla la porte.

« Je suppose que les nains doivent vraiment insister pour que les mines rouvrent…
 -  Tout le monde, en réalité. Les nains sont par nature un peuple de rudes travailleurs. Le travail est profondément marqué dans leur culture, et l’oisiveté est très nocive pour eux. Ils errent dans les rues, boivent, se battent, et, depuis quelques semaines, nos prisons sont saturées par les nains ivres qui sont envoyés en cellule de dégrisement, ou condamnés pour ivresse sur la voie publique, ou trouble à l’ordre public. »

La jeune Amazone ne put s’empêcher de légèrement sourire. La légende des nains et de leur appétit pour l’alcool était loin d’être exagérée. Tout le monde était pressé de les voir reprendre le boulot. Adamantia, en tout cas, venait d’ouvrir, et leva sa main, créant une boule blanche. Une sphère lumineuse se dressa au-dessus d’elle, servant de torche pour leur progression.

« En temps normal, la municipalité emploie régulièrement une malice dont la tâche est, chaque soir, de partir nettoyer les mines des monstres. Comme la mine est fermée depuis plusieurs semaines…
 -  Nous n’allons pas chômer, compléta Hagran.
 -  Exactement. »

Le trio arriva dans l’entrée de la mine, une grande caverne avec plusieurs cabanons abritant l’équipement nécessaire au travail minier: des pioches, des lampes frontales, des gants, des casques… Plusieurs chariots étaient là, vides, et, devant elles, il y avait quatre galeries qui partaient. Adamantia, fort heureusement, avait emporté avec elle un plan des mines. Antaropolos disposait d’un gisement minier qui, sans être immense, restait tout de même assez conséquent.

Sur la carte, Adamantia avait mis une croix rouge à un endroit, au fond de la mine. D’après les témoignages des mineurs, c’était ici que le sol s’était affaissé, et qu’on pouvait rejoindre le temple.

« Alors, allons-y. »

Avoir un enfant en elle ne rendrait pas Hagran moins combative. Elle était Amazone avant d’être toute autre chose, mais, avant de partir, elle posa sa main sur l’une des hanches de Daphnée, et l’embrassa tendrement. Un geste pour s’encourager mutuellement, qui n’échappa guère à Adamantia. Un léger sourire vint ainsi se dessiner sur ses lèvres.

Ensuite, elles purent démarrer, et s’enfoncèrent dans les mines…