Yocchi allait la briser. De fait, il était déjà en train de la briser, mais pas dans l’objectif de la tuer. En réalité, Yocchi la voyait comme un Phénix, ou, plutôt, comme une chrysalide. Oui, c’était ça. Sora était une petite chenille, discrète et silencieuse, qui, après son passage dans la chrysalide, se transformerait en un magnifique papillon aux ailes roses. En soi, il n’avait même pas une once de culpabilité, car, fondamentalement, il estimait lui faire du bien. Cette jeune fille était très distante, n’ayant aucun véritable ami. Il avait pu l’enlever sans que personne ne le remarque, et, le temps que des gens s’informent, Yocchi aurait tout à fait l’occasion de former Sora, pour la ramener dans le monde normal, en s’assurant qu’elle ne le trahisse pas. Il allait faire ce que personne n’avait encore fait avec elle, la rendre heureuse… La rendre véritablement heureuse en lui faisant réaliser que, au fin fond d’elle-même, Sora n’était rien de plus qu’une chienne aimant le sexe sauvage et débridé. Un point de vue très sexiste au demeurant, mais Yocchi n’avait jamais prétendu être un enfant de chœur.
Il y pensait donc en se rendant à l’épicerie du coin. En sueur, l’homme avait toujours une épaisse érection, car il imaginait Sora se tortiller sur le fauteuil, ce qui ne manquait pas de l’exciter.
*Rien à faire, j’arrive pas à débander ! Putain, cette salope me rend dingue !*
Yocchi sentait qu’il était en train de perdre le contrôle. Il avait toujours conçu son appartement comme une forteresse inattaquable, un endroit où il contrôlait absolument tout… Mais il avait fait entrer le loup dans la bergerie, une jeune femme qui était en train de l’amener à envisager des choses impensables Fugacement, une voix, dans sa tête, essayait de lui faire comprendre les risques qu’il prenait.
*Tu ne peux pas lui faire confiance, Yocchi. Elle nous trahira. Ce que tu as fait est illégal, tu as enfreint je ne sais combien de lois… Tu crois pouvoir t’en sortir ? Okay, elle n’a pas d’amies, mais elle a des parents ! Que crois-tu qu’il se passera quand l’administration leur dira que leur fille ne vient plus ? Il y aura une enquête !
Ils n’ont aucun moyen de remonter jusqu’à moi…
Tu le crois vraiment ?! Alors, tu comptes la séquestrer chez toi à long terme ? Car, dès qu’elle sortira, elle nous balancera, et les flics débouleront chez nous, tu finiras en prison !
Ta gueule ! Je gère !*
L’homme récupérait rapidement de la nourriture, sans noter que plusieurs clients fronçaient les sourcils en se retournant contre lui. L’hygiène n’avait jamais été un souci de Yocchi, et, après toute une journée à baiser avec Sora, il suait abondamment, ce qui s’était impacté sur ses vêtements. De plus, son érection était assez visible, amenant de multiples personnes à se retourner sur son passage. Yocchi, surtout, puait beaucoup. Il récupéra donc divers trucs, puis se dépêcha de rentrer chez lui, se montrant relativement pressé. De fait, son organisation sociale était déjà perturbée, car, quand Yocchi faisait ses courses, il utilisait toujours le système de drive, commandant d’abord sur Internet, ce qui lui évitait, ensuite, de côtoyer les péons de l’épicerie. Mais là, Yocchi flottait sur un tel petit nuage que son agoraphobie ne l’avait même pas dérangé.
Il roula rapidement pour retourner chez lui, tout en sentant encore les doutes l’assaillir.
*Tu es complètement fou de l’avoir laissé seule ! Elle est partie, Yocchi, PARTIE, comme tous les autres ! Personne ne peut aimer un type comme toi, gras, gros, égoïste, moche, et perfide…
La ferme ! Je l’ai attaché, elle est immobilisée !
Il existe mille façons de se défaire de tes liens ! Qu’est-ce que tu cherches à prouver au juste ? Personne ne t’aimera jamais, Yocchi ! Les flics sont là, Yocchi, fous le camp, merde !*
En arrivant devant son immeuble, il ne vit aucune voiture de police, et emprunta l’ascenseur. Aucun policier, rien d’autre que le silence habituel. Il arriva à son étage, et ouvrit la porte… Et sentit une onde de soulagement en voyant que Sora était là, gémissant et soupirant, affalée contre le fauteuil. Yocchi sourit, et referma la porte, puis, rapidement, avant même de mettre les affaires, se déshabilla. Il finit tout nu, avec sa verge bien dressée, et s’approcha ensuite de la jeune femme.
Il se plaça devant elle. Sora était si belle. Son corps était rougi de partout, et ses jambes dégoulinaient de mouille. Ses longs cheveux glissaient à gauche et à droite de son corps, tandis qu’elle continuait à gémir et à couiner, tirant sur ses liens, remuant d’avant en arrière, secouée frénétiquement.
« Tu es si bonne, Sora… »
Sa queue se redressa devant ce spectacle, dans lequel il s’absorba pendant plusieurs minutes. Yocchi était alors comme incapable se détacher du corps de Sora, et se rapprochait lentement. Son ventre appuya contre elle, et son phallus vint caresser la culotte noire en latex que la femme portait, heurtant les filets de mouille qui s’en échappaient. Elle ne pouvait pas l’entendre, mais elle pouvait sentir sa présence, et, tout en la laissant se faire torturer, Yocchi approcha sa bouche de son cou, et mordilla sa peau, s’imprégnant de sa beauté, de son odeur, léchant ensuite sa peau, pour embrasser ensuite l’un de ses seins, mordillant le téton.
Yocchi se redressa ensuite, et l’embrassa sur les lèvres… Pour ainsi dire. Il déposa ses lèvres sur l’espèce de ceinture-gode recouvrant la bouche de la femme, puis lui ôta finalement son casque de réalité virtuelle, ainsi que les écouteurs, son regard croisant le sien. Il lui sourit alors, et l’embrassa sur la tête, puis retira finalement ses godes, et ses sangles. Il hésita un peu, hésitant à dire quelque chose de gentil, puis le naturel revint rapidement :
« Je t’ai acheté ta bouffe, le frigo est là. Va les mettre. »
Lui alla s’asseoir sur son fauteuil. Il n’avait aucune table à manger, preuve de l’otaku qu’il était, et regarda la femme, avec son sexe toujours dressé, et une lueur de perversion dans les yeux.
« Et toujours à quatre pattes… Tu es ma chienne, ne l’oublie pas ! »
Et, de toute façon, ce serait mieux pour elle, car, vu comment son cul avait été pris, il serait plus simple de se déplacer à quatre pattes. Yocchi lui offrait un court moment de répit… Mais il n’avait toujours qu’une seule envie : la baiser.
À tel point qu’il ne regardait même pas les commentaires qu’on avait fait sur elle, ne pensant, pour l’heure, qu’à Sora… Exclusivement Sora.