Il y a des souvenirs dans la vie que l'on garde précieusement dans un coin de sa mémoire : sa remise de diplôme, son premier baiser, le jour de son mariage, la naissance de son enfant... Pour Mira, seuls trois souvenirs valaient vraiment le coup d'être gardées avec beaucoup de précaution : la première fois qu'elle a vu sa sœur, la seule famille biologique qu'elle avait, son affrontement avec Inferno, la source de sa quête folle sur Terre, et le jour où elle avait perdu sa virginité dans les bras d'Eris Langnar. Le jour en question, Mira ignorait quasiment tout d'Eris. Tout ce qu'elle savait, c'était que cette femme venait du Sultanat des Sables Blancs, un royaume désertique sur Terra, qu'elle dormait dans une chambre deux fois plus grande que celle que la jeune fille occupait chez sa sœur, et que c'était une amante tout bonnement incroyable. En plus de son pouvoir de se faire pousser une bite, tout son corps dégageait un charme et une attirance magnétique, qui avait happé la petite fille et en avait fait une femme au terme d'un délicieux rapport qui avait emmené Mira plusieurs fois à l'extase. Après ça, elle s'était jurée de revenir un jour dans la chambre de la vipère des sables et de partager à nouveau un moment intime avec elle.
Depuis, Mira avait fait de nombreuses recherches sur Eris, et ce qu'elle avait trouvé la troublait beaucoup. La famille Langnar était une famille noble du sultanat, avec une richesse et une renommée qui s'étendait au-delà des frontières du désert. Autant dire que cette femme était une femme d'un haut rang social, qui pouvait sûrement amener dans son lit n'importe quelle homme ou femme avec bien plus de talent sexuel que la mercenaire. Et pourtant, elle l'avait choisie pour être son amante d'une nuit. Quand elle réalisa ça, la jeune fille décida qu'il était plus que temps de retourner à la demeure des Langnar et de revoir celle qu'elle idolâtrait presque. Mais aucune de ses tentatives pour entrer en contact avec elle ne fonctionna. Au début, elle pensait que c'était parce que la vipère ne voulait pas la revoir, mais elle chassa vite cette possibilité car elle refusait de l'envisager. Elle aimait trop Eris pour ça. Du coup, elle décida de prendre le taureau par les cornes et de se rendre au sultanat par ses propres moyens.
La traversée du désert était un voyage pénible et éprouvant, mais Mira avait la meilleure des motivations. Chevauchant
une moto qu'elle avait spécialement fabriquée pour traverser ce genre de milieu, elle avançait à un rythme très encourageant et pensait arriver dans la ville de Ghibli sous peu. Le plus dur de ce parcours était la chaleur, une chaleur insupportable qui desséchait la peau de la jeune fille. Pourquoi s'infliger ça ? Parce qu'elle ne pouvait pas se téléporter dans la chambre d'Eris sans prévenir, c'était l'arrestation à coup sûr.
Finalement, la mercenaire réussit à atteindre l'entrée de la ville. A partir de là, trouver la demeure des Langnar fut difficile à cause la tempête de sable qui frappait, mais elle y arriva quand même. Mira laissa sa moto à l'extérieur, protégée par un antivol à reconnaissance digitale et vocale qui enverrait un bon coup de jus à celui qui y toucherait sans son accord, et frappa à la porte. Deux gardes en armure dorée avec un scorpion dessiné lui ouvrirent.
« Bonjour, je m'appelle Mira Crone. J'ai traversé le désert pour rencontrer dame Eris Langnar. Je souhaiterais avoir une audience. »Étant donné le caractère très classieux de l'endroit, il fallait bien faire preuve d'un peu de tenue.
La mercenaire réussit à entrer dans la demeure. Les gardes lui prirent ses vêtements de protection contre le sable et son anneau dimensionnel, qui était considéré comme une arme. Règles de sécurité obligent.
« Prenez en soin s'il vous plaît. Cet anneau est très important pour moi. »Les deux ''scorpions'' amenèrent la jeune fille jusque devant une grande porte et lui demandèrent d'attendre ici avant de filer par un couloir. Elle s'appuya dos contre la porte et attendit. Pour passer le temps, elle fredonnait des airs de chansons populaires sur Terre ou se repassait dans sa tête des scènes de son premier coït avec Eris. Soudain, la porte commença à s'ouvrir. Mira se redressa rapidement et fixa droit devant elle, espérant voir sa chère et tendre.
La porte dévoila une pièce immense et splendide, avec des murs en marbre blanc couverts de motifs serpentins, des décorations en or, des tableaux et des tapisseries. Des autels étaient dressés le long des murs, avec des trophées reposant dessus. Le plus intimidant était sûrement la rangée de gardes en armure dorée se tenant en rang le long du chemin menant au trône, ainsi que la vingtaine d'hommes veillant près de ce même trône. Et au bout de la pièce, Mira aperçut enfin Eris, assise sur son trône d'or en forme de gueule de dragon, toujours aussi belle qu'elle l'était lors de leur dernière rencontre. Et la vipère des sables reconnut aussi son invitée. O joie, elle ne l'avait pas oubliée. Rien que ça, c'était une satisfaction pour la jeune fille.
Mira marcha droit devant elle pour rejoindre Eris, qui marchait d'un pas bien plus grâcieux et qui ondulait des hanches de telle façon que ça en faisait presque mouiller la mercenaire. Et quand elle put prendre la femme dans ses bras et mettre dans sa tête entre ses seins, ce fut comme si une partie d'elle venait de renaître.
« Eris. Enfin je te retrouve. »La vipère enleva les grains de sable qui traînaient encore dans les cheveux de son invitée, puis la questionna sur la raison de sa présence.
« Lors de notre dernière rencontre, je t'avais dit que je reviendrais te voir. J'ai essayé d'entrer en contact avec toi, mais rien n'a marché. Alors je suis venu directement ici. J'espère que je ne dérange pas ? »Eris lui répondit que non, que l'avoir était ici était une joie et elle lui proposa d'aller dans une autre pièce pour discuter.
« C'est gentil mais je préfère aller droit au but : Eris, je suis venue ici pour voir ton harem, comme tu me l'avais proposée lors de notre dernière rencontre. Et j'aimerais aussi pouvoir profiter du talent de ceux et celles qui s'y trouvent. Enfin, je profite de l'occasion pour te dire que tu es ravissante, comme toujours. »Intérieurement, la jeune fille priait pour que la vipère l'embrasse maintenant. Ses lèvres lui avaient tellement manqué.