Elle s'approchait, ses doigts glissant le long de son torse, laissant de petits picotements agréables à son passage. Que faire ? S'éloigner maintenant, la laisser partir, elle et ses secrets, lui et le siens, pour retourner à la misère de son appartement ? Était-ce à cela que le grand Pégase, la mythique créature jadis indispensable aux cieux de l'Olympe, était destinée ? Et en quoi flirter avec cette femme pouvait bien changer quelque chose à ce fait ?
Après tout, peut-être se ressemblaient-ils, tous les deux. A la différence que MJ, elle, semblait s'être relevée, et avoir prospéré.
Il soupira doucement, profondément, presque roque. Peu importait. Maintenant, il ne pouvait le nier, il avait envie d'elle, d'elle et de sa magnifique chevelure rousse, d'elle et de ses yeux et son air joueur et mystérieux. C'était réciproque, il le voyait ; le sentait bien... Non, ce n'était pas une histoire de cœur qui venait rouler au creux de sa main ; elle ne tombait pas amoureuse de lui, pas de cette manière. Peut-être que, tout comme lui, elle avait besoin de se sentir en sécurité. De se sentir protégée, d'oublier un passé étrange et sombre, ne serait-ce que quelques heures.
Elle se blottit un peu plus contre lui, et il ne put s'empêcher de passer chastement ses bras puissants autours de ses douce épaules, la serrant avec douceur contre lui, dans un étreinte protectrice. Si c'est de cela qu'elle voulait, elle pouvait l'avoir de lui. C'était cela qu'il lui adressait, ce message sous-entendu. Son épaule et son torse puissant semblaient comme un grand coussin dans lequel on pouvait s'enfouir pour pleurer et hurler.
Il était plus grand qu'elle – d'une bonne demi-tête – et il ne put qu'admirer son corps sous ses simples vêtements. Il se retira légèrement d'elle, la regardant dans les yeux. Une lueur joueuse dansa dans ses yeux un instant, preuve qu'il oubliait peu à peu ses propres questionnements. A cet instant, il se fichait de savoir qui de Pégase ou de l'Humain en lui avait raison. Il était simplement là, admirant une magnifique femme qui semblait presque aussi étrange que lui. Presque.
Ne pouvant concrètement plus se retenir, il se pencha sur elle, leurs souffles se mélangeant, et posa avec une grande douceur ses lèvres charnues sur les siennes. Il goûta, ne se demandant pas même si elle allait s'écarter et le gifler, se mettre à sangloter de regret, ou lui rendre son baiser.
Alors il s'écarta de nouveau, un sourire ronronnant se glissant sur ses lèvres. Son regard la cherchait, presque sombre, comme pour contraster avec le sourire qu'il portait. Un regard chaud et où dansait l'éternité, son éternité à lui.
-Si tu veux te confier, me raconter n'importe quoi, te plaindre de la vie et te défouler, c'est le moment. Jvois pas à qui j'irai raconter quoi que ce soit. Alors si je peux faire ça... Si t'as besoin d'une oreille ouverte et qui parle pas des masses, dis-le moi.
Il avait dit ça de sa voix chaude, de plus en plus basse, mais sincère. Il passa une main dans son dos, puis lentement sur sa taille, présente sans se vouloir insistante. Comme si elle attendait.
Ce n'était pas une quelconque envie de connaître tous ses secrets, ni même de la curiosité. Simplement lui exprimer qu'il pouvait jouer son rôle, à la perfection. Celui d'écouter ses douleurs, le temps d'un moment partagé, d'une soirée. Si elle refusait, ou si elle en faisait simplement abstraction, il ne s'en offusquerait pas. Mais peut-être avait-il secrètement besoin d'entendre sa vie, pour oublier la sienne.