Faris Faris était une belle cité médiévale plantée au milieu d’une vaste forêt. Une ville avec tout ce qu’il y avait de plus classique : dans le cœur de la ville, au sein du mur intérieur, les riches propriétaires terriens vivaient dans de luxueux manoirs, et, dans le reste de la ville, on trouvait de tout... Des boulangers, des meuniers, des forgerons, des artisans, des ciriers... Hors des murs de Faris, il y avait, dans la forêt, plusieurs scieries abritant des exploitations forestières, des hameaux agricoles, et, un peu plus loin, à hauteur de la montagne, de multiples carrières, où les ouvriers avaient extrait la pierre qui avait permis de bâtir les solides murs de Faris. C’était une grande ville régionale, le chef-lieu de multiples bourgs et autres petites bourgades dans le comté de Faris. C’était une ville où il faisait bon vivre, et où on pouvait se promener dehors, afin de voir les canyons de la région, les marais, ou encore le grand lac de Faris. Bref, c’était une grande ville... Et, comme toute grande ville, elle attirait des convoitises.
La ville avait été agressée par des hordes barbares venues des montagnes, il y a plusieurs semaines. Si les envahisseurs avaient été repoussés, ils avaient durablement endeuillé la ville. Ils ne l’avaient pas attaqué, car ils avaient été stoppés dans les collines, mais Faris, pour se défendre, avait sonné le ban, et convoqué un ost, composé des villageois de Faris. Beaucoup avaient été tués, et de nombreuses femmes étaient parties. Face à l’imminence des assauts, et au risque qu’ils se réitèrent, elle savaient été envoyées dans un puissant château-fort à quelques lieues, afin d’éviter qu’elles ne soient violées et enlevées par les barbares. La gent féminine se faisait donc rare à Faris, et, avec les semaines qui passaient, le froid qui paralysait les routes et les ponts, les habitants de Faris se tournaient vers les prostituées. Une misère sexuelle était en train de naître, et Alastar l’avait bien senti. Et, face à la frustration sexuelle, un homme avait tendance à oublier ses barrières morales, et à laisser s’exprimer tous ses penchants les plus osés.
C’est dans ces conditions que l’Ordre Immaculé avait envoyé un secours humanitaire. Des caravanes étaient venues, apportant de la nourriture, des médicaments, ainsi que des nonnes, des religieuses, dont le but était d’utiliser leur savoir médicinal dans l’église locale, afin de soigner les malades. Avec le froid qui s’installait, la grippe faisait des ravages, et la menace croissante des Barbares amenait les Fariens à devenir plus nerveux, plus instables, et plus enclins à la violence. Les sœurs s’appliquaient avec talent à soigner tous les gens, de manière désintéressée, avec une dévotion sincère et honnête, manifestant leur âme charitable et dévouée. Ce spectacle, Alastar l’avait vu, alors que, déguisé sous les traits d’un noble, il avait salué en personne les nobles. Il se faisait appeler Lord Alastar, et usait de ses sortilèges pour s’assurer que personne ne démasque sa véritable identité.
Et, peu à peu, il avait mis sur lace une stratégie, un plan pervers et subtil à l’égard d’une nonne... Sœur Kara. Une magnifique jeune femme, vierge, et totalement
pure, en ce sens qu’elle était chaste jusqu’au bout des ongles. La rumeur avait enflé dans les auberges sur ces femmes. On disait que, pour se protéger des violeurs, les religieuses portaient des ceintures de chasteté. Que ce soit vrai ou non, ce genre de conversations illustraient très bien l’état de pensée des Fariens.
*
Avec le froid, leurs plantations sont inaccessibles, et les femmes sont parties pour la plupart avec leurs gosses... Ils n’ont rien à faire d’autre le soir que de triturer leur queue...*
Un sort terrible, vraiment... Heureusement, Alastar était là pour les aider.
Chaque soir, Sœur Kara fermait le dispensaire de l’église pour se rendre à l’auberge des religieuses. Elle remontait le long d’un petit jardin entourant l’église, avec un potager servant à nourrir les blessés. Le chemin serpentait ensuite à travers des rues silencieuses, pavées, et vides, en passant par des ruelles. C’est dans l’une de ces ruelles qu’ils attendaient la femme. Ils étaient sur la droit,e dans un coin d’ombre, à côté d’escaliers menant aux égouts de Faris.
Cinq hommes. Trois bûcherons et deux fermiers.
«
Elle arrive... -
J’ai encore bandé en pensant à elle hier soir... -
T’es pas censé être marié ? -
Ça m’empêche d’être amoureux de cette pute... »
Un trait commun et physique unissait ces cinq hommes.
Ils bandaient comme des taureaux en rut.