C’était un spectacle aussi glauque qu’effrayant... Mais, alors que Daisy sentait la peur le traverser, d’autres émotions l’enveloppaient également. La Comtesse avait dû ramener tous les vampires du royaume ! Il n’y avait quasiment que des femmes vampires et des esclaves masculins, et toutes étaient, sans exception, de terrifiantes beautés. Il sentit alors Minnie l’embrasser sur la joue, promettant qu’ils resteraient ensemble... Et cette pensée réconforta Daisy, qui se dit alors que, sur une échelle de la virilité allant de 1 à 10, il devait avoisiner du zéro absolu... Mais, face à la Comtesse, face à sa
Maîtresse, il était en réalité assez difficile de réussir à s’imposer. Ils s’avancèrent donc, leurs chaînes cliquetant sur leur passage, les empêchant de s’écarter, et Daisy rougit en voyant des regards se porter vers eux. Il y avait de solides hommes musclés et bien bâtis, au torse luisant, des guerriers et des mercenaires arborant fièrement des cicatrices de guerre, de simples courtisanes qui souriaient en voyant leurs érections proéminentes... Car, si Minnie bandait dure, c’était aussi le cas pour Daisy, les multiples attouchements de la Comtesse n’ayant eu que pour véritable conséquence de l’exciter comme jamais. Sa queue lui semblait être sur le point de craquer, et, à chaque fois qu’il marchait, il pouvait sentir son sperme, formant des tâches gluantes contre son torse. Ecœurant... Et pourtant tellement délicieux.
*
Je suis devenu une vraie salope... J’ai encore du mal à me considérer comme un garçon...*
Fréquemment, il pensait à lui en disant «
elle »... Si ce n’est son sexe et son absence de seins, tout, en lui, était féminin, jusqu’au timbre de sa voix, ou à la pigmentation de sa peau, le fruit des cruelles et sadiques expériences de la Comtesse. Son identité propre lui avait été volée, arrachée, afin de faire de lui une Princesse salope de conte de fées, le tout dans l’optique de plaire à sa redoutable Maîtresse. Il n’était plus un homme, ni même une Princesse en réalité... Mais une
poupée. Il soupira, et s’avança donc un peu, en observant le spectacle singulier.
L’un des guerriers qu’il avait vu était en train de prendre contre le mur une vampire qui répondait au doux nom de
Grace, et qui, avec les quelques tatouages ornant son dos, était une guerrière, une chef de clan, une chef de mercenaires qui s’amusait à massacrer les Ottomans le long de la rivière. Elle soupirait, enfonçant ses griffes dans le dos de l’homme, quelqu’un qui avait été condamné à mort par les Ottomans après avoir massacré des civils turcs. Son sang coulait le long de son dos, et Daisy, en déglutissant, regarda autre chose.
Miranda n’était pas, à proprement parler, une vampire, mais une sorcière... L’une des élèves de la Comtesse, une femme que Daisy avait déjà vue en compagnie de sa Maîtresse, dans les laboratoires alchimiques de la Comtesse, où elle venait inspecter les sujets d’expérience, se livrant à des expériences alchimiques sur eux. Daisy avait été le témoin d’une de ces expériences, et avait vu toute la cruauté de cette femme, qui avait fait sortir du corps d’un homme son sang en ouvrant des plaies sur son corps. Il avait pleuré en entendant les hurlements d’agonie de l’homme, puis, comme pour le soulager, Miranda lui avait fait une fellation... Ensuite, elle l’avait laissé là, et, toute la nuit, il avait entendu l’homme gémir, avant de mourir progressivement. En ce moment, Miranda était allongée sur des coussins très confortables, mangeant des fruits et des baies, et Daisy déglutit, ne pouvant s’empêcher d’avoir une érection en la regardant, et préféra regarder une autre personne.
Un spectacle des plus pervers, profondément antichrétien, se déroulait dans un coin, autour d’
Esperanza. Cette belle Espagnole avait été accusée par l’Église catholique d’être une sorcière, un prétexte fallacieux intenté par son mari, afin de pouvoir récupérer son héritage, à l’aide d’un marché sordide avec le prêtre local. Elle avait été sauvée par un vampire, et transformée en vampire. Esperanza avait échappé à la mort, et avait tué son mari, le prêtre, et brûlé tout le village le Dimanche, lors de la messe. Elle avait bloqué l’église, et incendié cette dernière, tuant tous les gens dedans. C’était une femme cruelle et perverse, et, en ce moment, trois hommes étaient agglutinés autour d’elle. Un se trouvait sous son corps, et elle dansait dessus, de haut en bas, tandis que, à gauche et à droite, deux verges brandies s’enfonçaient régulièrement dans sa bouche. L’Espagnole les tenait dans le creux de chacune de ses mains, et gémissait de plaisir en les suçant, pompant énergiquement sur eux. La Beauté du Diable. Pour Daisy, qui avait été éduquée dans une religion catholique, un tel spectacle était horrible.
Son regard, finalement, se porta vers l’une des femmes les plus importantes de cette orgie de débauche : une Habsbourg,
Lady Katherine Habsbourg, une femme qui, disait-on, côtoyait et couchait avec l’Empereur Radolphe II, Empereur du Saint-Empire Romain germanique, l’un des hommes les plus influents de la planète, presque autant que le Pape. Lady Katherine était en train de mordre au sang un jeune éphèbe.
Daisy déglutit lentement, et sa main se crispa sur celle de Minnie.
«
Je... Je ne sais pas quoi faire, Minnie... »
Au même moment, Miranda, elle, les regardait avec une lueur espiègle, et leur fit signe du doigt d’approcher...