Tandis que la sorcière prépare son rituel en traçant des pictogrammes ésotériques dont j’ignore la signification, j’en profite pour me changer en retirant mon mini-short en jean moulant et mon T-shirt noir pour me revêtir de la tunique rougeâtre avant de me regarder dans le miroir de la commode. C’est fou comme ça me va comme un gant ! Et pourtant je ne suis pas une grande connaisseuse en matière de mode. La couleur contraste parfaitement avec ma peau basané et offre une harmonie de couleur des plus séduisantes. Elle n’est ni trop moulante pour faire dans le vulgaire, ni trop ample pour donner l’impression que je nage dedans. Le juste milieu parfait ! Faudrait que je pense à acheter des robes plus souvent.
J’ajuste la petite ceinture en cuir avec un crochet en acier permettant d’accrocher la petite bourse de pièce d’or que j’installe, puis je plie mes affaires que je laisse sur le lit en pouffe, jusqu’à ce que je passe les prendre avant de rentrer au bercail. Discrétion on avait dit.
Les préparatifs fait, je lève ma tête vers la magicienne pour constater derrière elle le portail mystique ovale de la dernière fois qu’elle vient tout juste d’invoquer. Elle souhaite que j’aille la joindre dans une auberge nommé La Licorne Rose. Puis sans ajouté d’autres précisions elle s’engouffre dans le portail, me laissant de nouveau seule dans mon doute quant à la fiabilité du portail. C’est vrai quoi ! C’est bien elle qui a dit « en cas où » nous nous serions séparées…. donc qu’il n’est peut-être pas forcément précis à 100% et qu’il peut y avoir une marge d’erreur lors du transfert….. rhoo et puis zut alors !!!
Je franchis le portail pour qu’en un battement de cils je me retrouve au fin fond d’une ruelle sombre et sombre. Aux airs de ruelles moyenâgeuses avec ces murs en pierres recouvert de torchis décrépit. Ah…. et c’est sans oublier l’odeur de moisie qu’on retrouve dans les caves, mêlée à celle du poisson pas frais qui imprègne l’air de cette zone. Beark ! Pour la peine je vide l’air de mes poumons (qui, au passage, n’est pas vital pour mon cas) et j’ai plus qu’à rejoindre la sortie de cette ruelle. Sauf que voilà….. je suis accueillie dans ce monde par deux coupe-gorge. L’un est petit et trapue et son pote et plus maigre mais surtout plus grand. Déjà présent dans les lieux, ils ont remarqué mon apparition subite sur leurs territoires de chasse. D’abord surpris, leurs tronche se fait plus vicieuse pour aussitôt me barrer la route. Et c’est en faisant des moulinets avec son poignard que la grande perche prends la parole.
- Et bien et bien…. regard’moi c’qu’on à là ! J’t’avais bien dit que mon porte-bonheur nous porterais chance !
- J’avous qu’t’avais pas tord…… et puisque t’es la mignonne, tu vas gentiment nous s…….
Ouais bah ils sont bien mignons mais j’ai autre chose à faire que de perdre mon temps avec deux pecquenots dans votre genre. Une bonne pichnette à chacun d’eux qui les assomme brutalement, se cognant violement l’arrière du crâne contre les murs et les voilà endormies pour un trèèèès long moment. Au moins pendant deux jours consécutive, rien qu’avec la force que j’y ai mie. Et non, ils ne sont pas morts….. mais ce fut difficile de maitriser ma force pour éviter de former un trou sur leurs front. Je n’veux pas que mon arrivée sur Nexus commence avec des morts derrière moi !
Une fois sortit, je peux mieux contempler l’extérieur en balayant la place où je me trouve. Whouauu….. et très sincèrement ça en jette les yeux. Déjà, la ville est vachement belle avec son architecture qui est un mixte entre le moyen-âge et la renaissance italienne, avec une touche de fantaisie visible par certaines tenues porter par les passants. Pas seulement ça, mais certains passant eux même !! En marchant au milieu de la foule, j’aperçois des hommes et femmes aux oreilles pointues comme les…. elfes. Oui oui… c’est ça !! A l’instant même, je me fais rouspéter par un nain pour l’avoir bousculer sans l’avoir remarquer. Attention, pas le nain humain ! Je parle bien du nain décrit dans les histoires fantastiques ! Et je n’vais pas commenter non plus les créatures humanoïdes exotiques les unes que les autres, parce là….. j’ai du mal à assimilé la surprise monumentale qui m’assaille et que je peine à digérer, tant je peine à croire que tout ceci soit réelle. Je fais presque plus attention devant moi à force de balader mon regards un peu partout, notamment les boutiques d’ingrédients magiques, d’alchimies, de fournitures scolaire pour apprentie magicien qui défilent devant moi. J’arrive quand même à garder une main sur ma bourse pour éviter qu’un voleur me la saisisse en catiminie. Si le l’argent métal à une valeur plus sûr et stable que l’argent papier, c’est en revanche très chiant quand il faut en transporter beaucoup sur soi. Ce n’est pas pratique à transporter et ça fait pas un bruit discret quand on marche. A l’ancienne quoi !
Bon….. faut que je trouve l’auberge où s’est rendue Lastrim…. et déjà c’est pas gagné. Je passe devant trois auberges sur la route principale, mais aucune ne porte le nom recherché. Je prends la prochaine route à ma gauche puis je choisie un passant au hasard pour le questionner. Un magicien avec un petit air de Gandalf, mais en plus ronchon et vêtu d’une robe marron.
- Excusez-moi monsieur.
- Quoi donc, jeune femme !? Et faites vite, je suis en retard pour mon cour de magie appliqué ! Sacrebleu !
- Et bien…. savez-vous où se trouve l’auberge de la Licorne Rose ?
- Est-ce que j’ai l’air d’avoir une tête à aller boire comme un poireau !? NOON !! Demandez ça à ce genre de dépravé…… et corbebois, j’ai déjà quinze minutes de retards à cause de vous ! Uugghh !!
Tain… nan mais quelle vieux putois celui-là ! Visiblement j’ai interrogé la mauvaise personne…. et pas qu’un peu. Je grommelle à voix basse avant de d’interpeller quelque d’autre…… tiens, peut-être cette elfe ? Et merde…. il me parle dans une langue exotique dont je ne pige pas un mot. En tout cas ce n’est pas la langue elfique de tolkienne. Bon ben, va falloir que je me décrotte toute seule. Sans l’aide de personne……
Déambulant dans une rue accueillant de nombreux stand marchant, je remarque une foule réunie en arc de cercle devant une caravane où se tient une vente aux enchères. Les produits…. comme je m’en doutais…. sont des esclaves. Et pas n’importe laquelle : trois jeunes filles avec des oreilles et des queues animales, vêtu de haillon et portant un collier métallique relié à une chaine. Ils doivent avoir à peine atteint le stade de la puberté. Ce doit être les Térranides dont avait parlé Lastrim. En tout cas ça me brise le cœur de voir un tel spectacle aussi abjecte et ma conscience me crie de les venir en aide…. hélas, rien qu’en entendant la modique somme de trois mille pièces d’or m’informe que ce n’est pas quelques pièces d’or qui pourront suffire. Chaque spectateur annonce un prix qui ne cesse de grossir à la fin de chaque tour des acheteurs. Les libérer par la force ? Je le pourrais… mais je n’veux pas prendre de risques inutiles. Je suis en territoire inconnue…….
Je cesse de contempler en me détournant de ce spectacle inhumain au moment où l’une des Térranides se faisant conduire par son nouveau propriétaire. Un horrible gros plein d’soupe qui doit venir de la haute société pour porter une robe aussi luxueuse. Ce monde est plus cruel que je ne l’aurais crue.
Par chance, je tombe enfin sur un établissement portant le nom dont je cherche. Et bah putain il été temps. Ça doit faire plus d’une heure que je me balade en ville.
Je pousse la porte de saloon pour me retrouver à l’intérieur d’une salle pas plus grande que mon propre restaurant. Je ne mets pas longtemps pour localiser la magicienne assis à l’angle de la pièce, au fond à droite. Je pars la rejoindre, prenant l’une des chaises libre avant de soupirer.
- Vous auriez pu au moins me donner des indices pour me repérer en ville, avant que vous partiez en première…..