Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Black Widow

Humain(e)

Siège [Lucy]

jeudi 20 novembre 2014, 03:16:47




« Arame Arakawa… On y est.
-   Je te laisse taper à la porte, tu fais ça très bien. »

L’agent spécial Lloyd Dawkins tourna la tête vers Natalia, laissant planer quelques secondes d’hésitation, avant de froncer les sourcils, et de se retourner vers elle. Il la dépassait d’une bonne tête, et était plus musclé qu’elle, ce qui donnait au duo une drôle de forme.

« Qu’est-ce que c’est censé vouloir vous dire ? Miss-Iceberg ferait de l’humour, maintenant ?
 -  Je n’attends pas d’un Américain qu’il saisisse l’humour russe.
 -  Ah… Ouais, tu m’en diras tant. Pourquoi tu t’inscris pas à un concours de blagues avec Hawkes, hein ? On se fendrait la poire… »

Natalia Romanov croisa les bras contre sa poitrine en secouant la tête, faisant virevolter ses cheveux roux. Elle portait des vêtements civils, masquant sa combinaison : un jean, et une veste en cuir. Lloyd, lui, portait une chemise noire, un pantalon, et une veste bleue marine… Ainsi que son éternelle barbe mal rasée. Il approcha sa main de la porte, et tapa à cette dernière.

« De toute façon, les Allemands restent les plus nuls à l’humour.
 -  Hein ? »

Il se retourna vers elle, et, voyant qu’elle n’avait pas saisi la référence, finit par soupirer.

« Demain, je file voir l’agent qui se charge de ton programme culturel, et j’y ajouterais quelques modifications substantielles. Si tu veux vraiment connaître la culture américaine dans toute sa profondeur, Natalia… Il faut regarder ‘‘South Park’’.
 -  Oh… Je pensais que tu t’étais arrêtée aux vignettes de ‘‘Snoopy’’ dans le journal. »

Lloyd esquissa un léger sourire, tout en attendant que la femme se trouvant dans l’appartement, Arame, ouvre la porte. Pendant ce temps, Natalia se rappela tous les évènements qui avaient amené le duo devant cette porte, dans un quartier quelconque de Seikusu.

Tout avait commencé il y a quelques semaines, quand une enquête classique du SHIELD avait mené le duo sur la poursuite d’une mutante, Lucy, qui avait apparemment des pouvoirs qui la classaient dans la catégorie officieuse des « emmerdes-sur-pattes », pour reprendre l’expression polie de Lloyd. Il s’était avéré que l’expression était totalement fondée. Lucy était en réalité une diclonius, un terme désignant des individus ayant des capacités paranormales leur permettant de générer autour d’eux des vecteurs, des espèces de bras artificiels qui pouvaient être meurtriers. Lucy s’était échappée d’un centre de recherches qui se trouvait sur une petite île se trouvant au large de Kamakura, dans la préfecture de Kanagawa, se trouvant à environ 450 kilomètres de Kyoto. Un centre de recherches souterrain se trouvait sur cette île, se découpant en deux parties :

  • La partie à la surface du centre, la partie visible de l’iceberg. Elle se trouvait au milieu d’une île escarpée et dangereuse, faite de falaises inhospitalières, ce qui décourageait les touristes ;
  • La partie sous terre, le cœur de l’iceberg. Le SHIELD manquait encore d’informations sur cette partie, mais soupçonnait qu’il existait entre les deux parties un ascenseur permettant de les relier.



L’enquête du SHIELD avait permis, par ailleurs, d’établir plusieurs points. Les diclonius étaient des tueurs nés entraînés par les responsables du laboratoire pour être des soldats surpuissants. Le gouvernement japonais était très probablement derrière toute cette histoire, et les agents du SHIELD n’avaient aucune difficulté à deviner les objectifs à long terme du progrès. Les tensions entre le Japon et la Chine s’accentuaient, et tout le monde savait que, si une guerre devait éclater, le Japon n’était pas déclaré favori. Les diclonius pouvaient constituer leur arme défensive face aux troupes du Parti communiste chinois. Pour Lloyd, il était certain que ce programme était financé par l’armée japonaise, et que les véritables responsables de ce programme avaient dû faire tout ce qui était en leur pouvoir pour éviter qu’on ne remonte jusqu’à eux.

Lucy avait réussi à s’échapper du centre il y a longtemps, et une autre diclonius avait été libérée, Nana, une diclonius particulièrement gentille, si gentille que Lloyd pouvait la qualifier de « demeurée ». Grâce à elles, l’organisation avait commencé à enquêter activement sur le centre de recherches, en utilisant tous les moyens technologiques mis à leur disposition. Concrètement, ils avaient utilisé un satellite-espion afin de surveiller le centre, et d’obtenir des informations sur leur personnel. Leur objectif était de préparer une attaque du complexe, afin de libérer les diclonius, et de les soigner. Un projet que le gouvernement américain désapprouverait très certainement, mais le responsable du SHIELD au Japon était prêt à prendre le risque. Trop de choses étaient en jeu, et, surtout, le SHIELD sentait que le programme était en train de foutre complètement le camp.

Infiltrer le centre était difficile, et, pour l’heure, l’agence en était encore à étudier les différents plans possibles : envoyer une équipe par l’eau pour entrer dans le complexe, ou passer par les hauteurs ? Pendant ce temps, l’équipe qui continuait à enquêter avait commencé à obtenir des noms, et celui du docteur Arakama avait fini par jaillir sur le tapis.

Une chercheuse japonaise plutôt douée. Ils avaient accédé à son CV, empiétant volontiers sur les frontières de la vie privée, comme le SHIELD aimait le faire. Ils avaient ainsi accédé au compte en banques d’Arakama, et avait appris que cette dernière avait payé une pharmacie à plusieurs reprises. À partir de là, les spécialistes en informatique avaient réussi à avoir accès aux registres numériques de la pharmacie, et avaient ainsi appris que le sympathique docteur prenait régulièrement des antidépresseurs. Leur théorie était que le docteur se sentait mal en point à cause de ce qui se passait dans son boulot, et qu’elle pouvait peut-être leur cheval de Troie. C’était risqué, mais l’organisation manquait d’informations pour se mêler à une attaque sur le centre.

La porte finit par s’ouvrir, et Lloyd brandit sa carte, mettant fin aux souvenirs de Natalia :

« Arakama-san ? Agent Lloyd Dawkins… Voici l’agent Romanov. SHIELD. Nous aimerions nous entretenir avec vous, si ça ne vous dérange pas. »

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Lucy

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Re : Siège [Lucy]

Réponse 1 jeudi 20 novembre 2014, 12:50:42

Plus le temps passait, et plus le docteur Arakawa se transformait en automate. Depuis combien de temps cela durait ? Un an ? Certainement plus... La jeune femme avait perdu la notion du temps depuis qu'elle travaillait dans ce centre. Et bien qu'elle ait le titre de directrice, elle n'en était pas moins une véritable esclave de son travail. Tout ce qu'on lui demandait de faire, dans un temps tellement limité... Ce n'était pas humain. La pauvre n'avait plus un seul instant à elle, plus aucune vie sociale en dehors de son travail, utilisant énormément de médicaments tels que des anti-dépresseurs, des somnifères, des tonus pour tenir debout la journée... Non, elle ne pouvait plus être considérée comme une humaine normale. Elle avait presque coupé les ponts avec sa propre famille qu'elle adorait pourtant, par manque de temps. Il n'y avait que ses parents qu'elle appelait une fois tous les deux mois, et encore la discussion était très souvent écourtée par elle.

Arame, une fois rentrée chez elle, mangea un plat rapide ainsi qu'une bonne dose de somnifères et fila immédiatement sous la couette une demie-heure à peine après être rentrée du travail. Après tout, il était déjà neuf heures du soir, et elle allait devoir se lever moins de sept heures plus tard. Heureusement, les médicaments qu'elle avait pris n'étaient pas très puissants, et la sonnerie de la porte d'entrée la réveilla. Elle mit un petit moment à comprendre ce qui lui arrivait, n'ayant pas eu de visites depuis fort longtemps, avant de se traîner lamentablement vers la porte d'entrée, en nuisette légère. D'énormes cernes entouraient ses yeux, et elle semblait clairement au bout du rouleau, comme si on voulait la tuer à petit feu à force de la faire bosser.

La jeune doctoresse ouvrit la porte et vit deux personnes, un homme et une femme, qui se présentèrent comme étant des agents du SHIELD. SHIELD... Ce nom essayait de stimuler sa mémoire, mais elle était tellement en sommeil qu'elle ne trouva pas l'endroit où elle l'avait entendu. Tout ce qu'elle retenait, c'est que ces deux-là l'empêchait de dormir correctement. Ne pouvant réprimer un bâillement en plein milieu de sa phrase, elle leur fit d'une voix fatiguée :

Bonjour... J'espère que c'est... Aaaahh... Désolée, j'espère que c'est important. Entrez.

Elle s'écarta pour leur laisser de la place pour s'engouffrer dans son appartement. La première chose qui les frappera sera certainement l'odeur de l'appartement ainsi que de la jeune femme, comme si aucun des deux n'avait eu de rafraichissement depuis plusieurs mois et plusieurs jours respectivement. La seconde pourra peut-être être le désordre apparent à l'intérieur. Elle ferma la porte et les guida vers la cuisine, où ils purent admirer la décoration épurée et la collection de plats à préparation rapide de la jeune femme.

Je vais vous faire de la place, asseyez-vous.

Elle débarrassa le désordre sur deux chaises afin qu'ils puissent s'installer tous trois autour de la table, et qu'elle puisse en finir au plus vite avec ces deux-là.

Alors, que voulez-vous ?
« Modifié: mardi 02 décembre 2014, 12:14:29 par Lucy »

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Humain(e)

Re : Siège [Lucy]

Réponse 2 vendredi 21 novembre 2014, 01:43:25

Workaholism. Ce néologisme barbare désignait, au Japon, l’obsession au travail. Dans sa forme extrême, on parlait de karōshi, afin de désigner une personne qui s’était suicidée à cause du travail. D’un point de vue juridique, le karōshi était reconnu comme une maladie professionnelle. Ce faisant, quand une personne se suicidait à cause de son travail, ses proches pouvaient poursuivre l’employeur en justice, afin d’obtenir des dommages-intérêts. Et, d’un point de vue plus proche, le Docteur Arakawa semblait être victime de workaholism. Elle accueillit les deux agents avec une mine de déterrés, en nuisette, complètement morte, alors qu’il n’était que neuf heures du soir, et l’intérieur de son appartement avait tout de la femme négligée, de la femme qui se consacrait exclusivement à son travail, et était peu à peu en train de décrocher. Lloyd ne lui voyait pas un très long plan de carrière : encore quelques moi sous ce rythme, et elle finirait par faire une dépression, par faire une connerie au boulot qui amènerait son cerveau à partir en miettes et à exploser sur place. Tout ça rappelait à Lloyd une musique de rock récente pour ados, Apply Some Pressure. Cette femme était exactement comme ça : une cocotte-minute sous pression, qui, soit allait exploser, soit imploser et se ratatiner sur place.

Suivant la femme, le duo se retrouva dans sa cuisine, où ils purent voir un empilement de plats rapides à cuisiner, ces trucs qu’il suffisait de faire chauffer deux minutes dans le micro-ondes. Il n’y avait aucun rangement, tout était dans le désordre… Ce qui n’était pas très japonais. De ce que Lloyd savait, les Japonais étaient très soucieux de la propreté et du rangement, ce qui s’expliquait par le fait qu’ils vivaient nombreux, et sur un tout petit espace. La densité de Japonais au mètre carré était très forte, nécessitant donc des conditions hygiéniques énormes. En ajoutant ça au fait que la femme n’avait pas demandé aux deux agents de retirer leurs chaussures, tous les indices allaient dans le même sens : ne pas la brusquer. Elle était au bout du rouleau, et Lloyd, comme Natalia, avaient chacun une petite idée.

« Je vais vous faire de la place, asseyez-vous.
 -  Je vous remercie, Madame. C’est très généreux de nous accorder un peu de votre temps.
 -  Merci, Docteur. »

Ne jamais oublier le sens des convenances. Les politesses étaient sacrées au Japon, et les deux agents s’assirent donc.

« Alors, que voulez-vous ? » demanda-t-elle.

Lloyd hésita quelques secondes, puis se lança :

« Vous ne savez pas vraiment ce qu’est le SHIELD, n’est-ce pas, Arakawa-san ? Je vais vous le résumer brièvement… Le SHIELD est un organisme de défense paragouvernemental qui a pour tâche de traiter de tous les problèmes paranormaux que nous rencontrons au cours de nos enquêtes. Familièrement, on peut nous décrire comme des flics du paranormal… »

Il laissa sa phrase en suspens. Quelques secondes passèrent, et il reprit :

« Nous sommes au courant pour les diclonius, Arakawa-san. Nous sommes au courant pour tout ce qui se passe sur votre lieu de travail, et nous avons besoin de votre aide pour fermer cet endroit. »

La bombe était lâchée.

Restait à voir comment la cible réagirait.

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Lucy

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Re : Siège [Lucy]

Réponse 3 vendredi 21 novembre 2014, 16:12:11

Entre sa prise de somnifères et sa fatigue chronique à cause de sa dépression et des pressions quotidiennes qu'elle subissait, la pauvre doctoresse ne pouvait pas réagir correctement. De ce fait, elle laissa couler la première réplique de la jeune femme, saisissant tout de même ce qu'elle voulait dire. Elle se concentra un peu plus sur le physique des deux énergumènes se prétendant du SHIELD. L'homme était assez baraqué et ne lui inspirait pas forcément confiance, à l'instar de la plupart des militaires du centre. Quant à la femme, elle était inquiétante. C'est le seul mot qui lui venait à l'esprit. Elle semblait posée et prête à frapper, un peu comme les diclonius qui ont l'air si faible et pourtant qui sont si puissantes et si violentes.

Nous sommes au courant pour les diclonius, Arakawa-san. Nous sommes au courant pour tout ce qui se passe sur votre lieu de travail, et nous avons besoin de votre aide pour fermer cet endroit.

De surprise, Arame ouvrit la bouche, puis bégaya au bout de quelques secondes, pointant l'homme du doigt :

P-p-p-pour les d-d-diclonius ?

Elle resta encore quelques secondes ainsi, ne sachant comment réagir, avant de laisser tomber sa main, de baisser les yeux et de soupirer de dépit. Elle se leva alors, se désintéressant totalement de ses invités, et ouvrit un des placards sous l'évier. Au lieu de produits d'entretien se trouvait sa réserve de médicaments, plus d'une dizaine de boites. Elle en pris une, regarda brièvement les écritures, dévissa le bouchon et vida intégralement son contenu dans le siphon. En réalité, elle était persuadée qu'elle était en train de perdre la tête et d'halluciner, ces deux personnes ne pouvant pas exister. Sur la boite était inscrit, parmi les effets indésirables, "Hallucinations", et puisqu'elle le prenait que depuis quelques jours, sentait que cela venait de celui-ci. Ceci fait, elle s'assit à nouveau devant les deux agents du SHIELD, fixa un point vide entre eux deux pendant un court laps de temps avant de lâcher pour elle-même :

Si seulement c'était vrai...

Elle enfouit sa tête contre son bras, lui-même posé contre la table, et se mit à pleurer. Elle commençait à perdre la raison.
« Modifié: mardi 02 décembre 2014, 12:14:23 par Lucy »

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Humain(e)

Re : Siège [Lucy]

Réponse 4 samedi 22 novembre 2014, 02:25:51

Les deux agents, un peu circonspects, regardèrent Arakawa-san se relever, et enfiler ses médicaments. Lloyd hésita à intervenir, mais choisit de rester silencieux. Cette femme avait besoin de plus que de simples médicaments. Aurait-il été un brin plus macho’ qu’il lui aurait conseillé de se faire sauter un bon coup. Il pensait qu’elle avait besoin d’une bonne thérapie, et probablement d’être interné dans une maison de repos, le temps de se reconnecter avec la réalité. C’était comme si ses yeux étaient éteints, comme si elle planait totalement... Oui, c’était ça. Elle était en train de craquer, de nager à la dérive comme un bateau n’ayant plus de cap, ni de cartes de navigation. Lloyd allait se lever en la voyant ouvrir une boîte remplie de médicaments... Mais elle choisit de les vider dans le levier, puis retourna s’asseoir devant eux.

Un silence assez gêné s’installa entre le trio. Natalia ne savait pas trop comment réagir, car elle était plutôt du genre à rentrer dans le tas, et Lloyd, de son côté, était un blagueur qui ne voyait pas trop comment son humour pourrait l’aider à se détendre.

« Si seulement c'était vrai... » finit-elle par dire, avant de se mettre à pleurer.

Là encore, de longues secondes passèrent. Lloyd finit par se pencher vers elle, et posa brièvement une main sur son épaule.

« Nous ne mentons pas, Arakawa-san... »

Elle n’y croyait pas. Dieu seul sait quelles horreurs elle avait vu à l’intérieur de ce complexe de recherches. C’est ce qui amena Natalia à opter pour suivre le manuel de psychologie du SHIELD face à la présence de civils : les convaincre que ce qu’ils vivaient était vrai. Pour cela, il fallait leur parler de la procédure, de choses simples et compréhensibles, d’éléments techniques et sans grand intérêt, mais qui permettaient à l’esprit de se rattacher, de revenir à la réalité. Natalia se mit donc à parler, sur un ton calme et posé :

« Le SHIELD s’occupe de tous les phénomènes paranormaux que nous pouvons trouver. Que ces phénomènes soient dangereux ou non, notre objectif est à chaque fois d’enquêter, pour contenir ces informations, et pour s’assurer que lesdits phénomènes ne représentent pas un danger pour la population. C’est un traitement qui a pour l’heure globalement réussi à se montrer efficace.
 -  Nous avons entendu parler des diclonius en rencontrant une femme qui a réussi à s’échapper de ce centre... Une certaine Lucy. Est-ce que ce nom vous dit quelque chose ? »

Les deux agents y allaient prudemment, marchant à tâtons. Ils avaient déjà prouvé leur inefficacité à gérer des personnes ayant des problèmes psychologiques, comme Lucy. L’avantage, ici, c’était que la doctoresse ne risquait pas de s’enfuir en se téléportant, ou de les attaquer sans crier gare... Normalement.

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Lucy

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Re : Siège [Lucy]

Réponse 5 samedi 22 novembre 2014, 20:34:12

Elle sentit quelque chose sur son épaule. Une main. Elle l'ignora. Chercha à l'ignorer, avant qu'un de ses rares cours de médecine sur les hallucinations ne lui reviennent en mémoire. Et qu'elle se rende compte de ce que cette main signifiait. Et elle en restait sans voix, pendant que la femme lui parlait.
   Ils existent.
Ces deux personnes existent réellement, et ne sont pas une illusion de son esprit délirant. Elle posa sa propre main sur celle de l'homme afin de la toucher, de la palper, et de se rassurer. Elle n'osait pas les regarder, ni même les écouter, focalisant tout son être et toute son âme sur ce contact.
   Elle espère.
Elle veut qu'ils la sortent de cet enfer quotidien dans lequel elle est plongée, duquel elle ne peut pas sortir. Personne ne comprend son acharnement, que ça soit parmi sa famille ou ses propres collègues. Personne ne peut comprendre, car elle ne peut pas en parler, de peur de sacrifier leurs vies.
   Elle se redresse.
Son visage larmoyant désormais visible par ses interlocuteurs bien qu'elle ait arrêté de pleurer, elle écouta distraitement l'homme tout en gardant sa main entre les siennes, preuve selon elle de sa santé mentale. Elle sait qu'elle n'est pas encore tirée d'affaire, mais on a enfin écouté ses plaintes.
   Elle est entendue.
Le docteur Arame Arakawa a été entendue, et ses yeux brillent. Elle écoute distraitement la réplique de l'homme, buvant ses paroles sans vraiment les assimiler. Elle se rend compte que sa vie peut changer. Enfin changer. Et que le monde peut être sauvé grâce à eux.
   Elle revit.
Ses yeux semblent s'allumer pour la première fois depuis de trop nombreux mois devant ce fol espoir, devant cette opportunité qu'ils peuvent lui offrir. Ils sont au courant. Ils savent pour les diclonius. Et ils veulent fermer ce centre de terreur et d'expériences contre nature.

Ses mains emprisonnant celle de... Comment s'appelle-t-il déjà ? Bah, c'est sans importance. Elles emprisonnent celle de l'homme tel un Chrétien ayant trouvé le Saint Graal, ne voulant pas la lâcher de peur qu'elle s'échappe et, avec elle, toutes ses certitudes.

Vous... Vous...

Sous le coup de l'émotion, elle n'arrivait pas vraiment à parler, encore sous l'effet des médicaments ingurgités plus tôt qui l'assommaient un peu. La femme était en train d'essayer d'imaginer sa vie une fois ce centre fermé. Elle en profiterait pour se reposer, peut-être une semaine, avant de continuer ses recherches sur le vaccin contre ce fléau. Il était acquis que les diclonius déjà formés ne peuvent être guéris, mais leur méthode de reproduction par infection peut être enrayé. Avant que son collègue, professeur à l'université locale, ne décède, elle sentait qu'elle avait trouvé quelque chose lui permettant de ralentir cette infection. Malheureusement, avec sa "mutation" forcée au centre de recherches et de détention des diclonius, elle n'eut jamais le temps de continuer son véritable travail, contrainte à mener d'autres travaux autres.

Avec beaucoup de retard, les paroles de la femme rousse percuta à l'esprit de la docteur. Elle avait parlé de Lucy. Arame la regarda attentivement et, pendant une fraction de secondes, crut voir les cornes de diclonius sur sa tête, ce qui la fit sursauter de terreur. Mais elle se reprit. ÇA, c'est une hallucination. Tenant toujours la main de Lloyd - elle se rappelait désormais son nom - entre les siennes, elle posa son front contre elle.

Merci. Merci.

Elle répéta ce mot une dizaine de fois, fondant en pleurs, avant que tout s'arrête. La pression sur la main de Lloyd, ses gémissements... Sa tête roula sur le coté, arrêtant d'écraser la main de l'agent du SHIELD. Elle venait de s'endormir, vaincue par la fatigue et les somnifères.
« Modifié: mardi 02 décembre 2014, 12:14:15 par Lucy »

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Humain(e)

Re : Siège [Lucy]

Réponse 6 dimanche 23 novembre 2014, 02:12:53

Oui... Clairement, cette femme était à l’ouest. La venue des deux agents semblait être un peu comme le détonateur final, celui qui permettait à la femme de réaliser dans quelle merde insondable elle se trouvait. Pour autant, Lloyd ne la pensait pas coupable. Elle était aussi coupable que tous ces Allemands qui, pendant la Seconde Guerre Mondiale, avaient collaboré avec le régime nazi, en prétendant après avoir agi sous l’effet de la peur. Lloyd, lui, pensait que c’était quelque chose d’infiniment plus simple et moins impressionnant que la peur : la routine. Avoir son boulot, son petit train-train quotidien, l’assurance de payer les factures, et l’incapacité chronique de changer de vie, devant la peur que le changement en lui-même impliquait. Il était fondamentalement convaincu qu’il existait, chez la plupart des gens, une espèce de couche lisse qui leur permettait de continuer à faire leur boulot, et ce même s’ils travaillaient pour de véritables ordures. Ce sentiment était accru par une sorte de défection générale et globale à l’égard des politiques et des États, par la perte de convictions et de grands idéaux. Les gens étaient comme des éponges. Peu importait les idéaux politiques ; tant qu’ils avaient de quoi remplir leurs écuelles, ils ne se posaient pas de questions. Lentement, la routine s’insinuait en eux, comme un rempart rassurant face à l’incertitude et au risque. La théorie de Lloyd était qu’Arakawa avait progressivement commencé à péter les plombs, mais n’avait jamais trouvé en elle le courage nécessaire d’agir. Ses seules actions avaient dû se résumer à la pensée, au simple fait d’avoir pitié des rats de laboratoires, en espérant qu’un Ange viendrait un jour rétablir la situation, et instaurer un pu de justice. Un Ange... Le SHIELD n’avait rien d’une organisation sainte.

Arakawa revenait peu à peu à la réalité, et, quand elle comprit que les deux agents n’étaient pas un fruit de son imagination, le choc fut trop fort. Elle répéta « Merci » à plusieurs reprises, avant de pleurer à nouveau... Puis son cerveau lâcha, et, sous les yeux assez surpris des deux agents, le docteur s’écroula sur la table.

« Docteur Arakawa ? Docteur Arakawa ?! »

Natalia s’était redressée, et se pencha vers la femme, tâtant son pouls. Il était régulier.

« Est-ce qu’elle... ?
 -  Oui... Elle dort.
 -  Super. »

Lloyd soupira, et finit par se relever. Au bout de quelques minutes, ils acquirent la conviction que ce n’est pas une petite sieste. Pour le coup, le docteur s’était complètement écroulé, et Natalia en profita pour observer ses médicaments. S’il n’y avait pas eu ces diclonius, Natalia aurait dit que la femme devait être hypocondriaque, vu le tas de boîtes et de comprimés se trouvant dans son armoire.

« Elle a pris des somnifères...
 -  Au moins, ça confirme qu’elle a le sommeil agité. »

Les deux agents pouvaient repartir, mais ils ignoraient quand la femme se réveillerait, et ils avaient besoin d’elle. De plus, ils ne se trouvaient pas à Seikusu.

« On devrait la mettre dans son lit, ce sera plus agréable.
 -  Ouais... Je sens qu’on va passer une nuit d’anthologie. »

Les deux agents soulevèrent précautionneusement la femme, puis allèrent la poser dans son lit. C’était un petit appartement, et un capharnaüm incroyable y régnait. Lloyd contacta la base, puis, au bout de quelques instants, ils choisirent de faire ce qu’il convenait de faire : fouiller les lieux, et faire un peu de ménage. Le docteur était parti pour un long cycle de sommeil, et ils en profitèrent pour aérer un peu, ouvrant une ou deux fenêtres, sentant l’air frais affluer. C’était agréable.

Par la suite, ils inspectèrent les documents de la femme... Du moins, surtout Natalia. Lloyd, lui, choisit tranquillement de se vautrer dans un canapé, et alluma la télévision au bout d’un moment. Malheureusement, il ne tomba sur rien d’autre que des jeux télévisés bizarroïdes et de la J-Pop, ce qui finit par l’endormir. Natalia, elle, se renseignait. Elle consultait les données, ayant l’impression de lire un miroir difforme de sa propre existence. Les diclonius avaient été analysés comme des outils d’expérience, et Arame Arakawa s’était intéressée aux diclonius comme des malades, victimes d’une espèce de virus qui, tout en leur donnant des vecteurs, augmentait aussi leur agressivité. Ses recherches étaient précises, mais aussi très complexes. Ce n’était pas un manuel de vulgarisation scientifique, et Natalia, malgré toute son intelligence, n’était pas capable de tout comprendre... Simplement de saisir le schéma d’ensemble. Arakawa avait étudié plusieurs pistes pour savoir comment ce virus se transmettait, et selon quels critères. L’hérédité était un critère qui avait visiblement longuement retenu son attention.

*Sans doute a-t-elle rejoint ce programme en pensant naïvement que l’objectif du centre était simplement de soigner les diclonius, de les traiter comme des patients.*

C’est peut-être de cette manière qu’on lui avait vendu le pot-aux-roses. D’autres documents étaient de multiples prélèvements sanguins, avec des analyses, des chiffres et des termes techniques incompréhensibles pour le commun des mortels. La nuit s’avançait, et elle continuait à lire...

...Quand le réveil se mit à sonner furieusement à côté du lit.

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Lucy

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Re : Siège [Lucy]

Réponse 7 lundi 24 novembre 2014, 10:52:25

03:00

Une sonnerie grosse et forte, assez pour la réveiller du lourd sommeil médicamenteux qu'elle avait chaque nuit. Car avec ce qu'elle a vu et ce qu'elle voit quotidiennement, elle en a perdu le sommeil du juste. Machinalement, Arame se leva, encore fatiguée, et marcha doucement vers la porte de sa chambre. Sitôt qu'elle l'eut ouvert, elle vit de la lumière et entendit la télévision, outil qu'elle n'utilisait plus depuis bien longtemps. C'est alors que son rêve étrange lui vint en mémoire, et ces évènements semblaient indiquer que ce n'était pas un rêve. Ces personnes sont vraiment ici pour fermer ce centre et mettre fin aux machinations du directeur général une bonne fois pour toutes. Et il était temps, car elle n'aurait pas réussi à tenir quelques mois de plus à lui cacher la vérité. Elle travaillait à lui fournir le virus pour une raison inconnue, peut-être pour menacer la population. Il avait parlé d'un plan, mais cela était flou dans l'esprit du docteur, et elle préférait ne pas savoir de quoi il en retournait. La seule chose qu'elle avait conclu est qu'il valait mieux qu'il ne mette jamais la main sur ce virus. Il a déjà réussi à devenir un d'entre eux...

Elle avança, se tenant la tête avec une main, et vit les deux agents. Alors que Lloyd dormait, avachi sur le canapé, Rom... ma... truc... était en train de lire ses comptes-rendus et ses observations sur les diclonius. Réfléchissant difficilement, elle en arriva à deux constats distincts :

  • Il fallait qu'elle leur parle. Absolument.
  • Elle était trop fatiguée pour avoir une conversation intègre avec eux.

Elle fit signe à la rousse de venir dans la cuisine afin de pouvoir parler sans déranger l'endormi. Elle s'assit, invitant l'agente du SHIELD à en faire de même, avant d'entamer la discussion, réprimant un bâillement :

Désolée pour hier soir, les médicaments m'ont achevée. C... C'est la première fois que quelqu'un me dit qu'il veut fermer le centre. J'aimerais vous aider le plus possible, mais je suis encore trop fatiguée. Je... J'aimerais dormir encore quelques heures. Mais je vais vous demander quelque chose : ne sortez pas de la maison. C'est trop dangereux pour moi.

Une fois cela dit, elle la remercia pour sa compréhension avant de retourner se coucher, manquant de tomber une fois en trébuchant sur la chaise.

14:49

Lorsque la docteur se réveilla et qu'elle vit l'heure, sa première réaction fut

Eh bien ! J'ai dormi si longtemps ?

Un sourire inexplicable prit place sur son visage. Pour la première fois depuis bien longtemps, elle était heureuse. C'était la troisième fois qu'elle ratait une journée de travail, mais la première qu'elle le faisait pour une autre raison qu'une panne de réveil. Elle s'étira longuement avant d'ouvrir les volets afin d'admirer la lumière du jour qu'elle voyait de plus en plus rarement. Quelques minutes plus tard, elle s'habilla simplement en T-shirt et pantalon avant de rejoindre les deux agents.

Bonjour ! Merci beaucoup de m'avoir laissée dormir, j'en avais besoin.

Elle semblait parfaitement réveillée, et la lueur dans son regard avait repris vie. Une véritable renaissance pour la docteur.
« Modifié: mardi 02 décembre 2014, 12:14:05 par Lucy »

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Humain(e)

Re : Siège [Lucy]

Réponse 8 mardi 25 novembre 2014, 02:54:51

Même le réveil ne suffit pas à réveiller Lloyd, sûrement parce que Natalia l’éteignit rapidement. L’agent spécial était avachi dans le fauteuil, somnolant à moitié. Black Widow, elle, savait résister au sommeil. Elle n’était pas une super-espionne pour rien. Le conditionnement dont elle avait fait l’objet pendant ses années de formation était en train de prouver ici son efficacité. Le docteur Arakawa se leva rapidement, et, comme une espèce d’automate, fit signe à Natalia de la rejoindre dans la cuisine. Les deux femmes se retrouvèrent ainsi assises au milieu des papiers et des notes de la doctoresse, le tout dans une ambiance irréelle, surréaliste. Elles étaient en train de parler en plein milieu de la nuit, le docteur avait les yeux explosés, d’énormes cernes. Elle ne semblait avoir qu’une envie : retourner dans son lit. Pour autant, avant d’y aller, elle crut bon de lui faire quelques ultimes précisions :

« Désolée pour hier soir, les médicaments m'ont achevée. C... C'est la première fois que quelqu'un me dit qu'il veut fermer le centre. J'aimerais vous aider le plus possible, mais je suis encore trop fatiguée. Je... J'aimerais dormir encore quelques heures. Mais je vais vous demander quelque chose : ne sortez pas de la maison. C'est trop dangereux pour moi.
 -  Euh… O… Okay… ? »

Elle vit la femme retourner ensuite vers son lit, et s’y coucher… Natalia se demanda même si ce qu’elle avait vu n’était pas une forme de crise de somnambulisme très particulière. Il ne fallut à Arame que quelques secondes pour se rendormir paisiblement, et, médusée, Natalia continua ses recherches. Elle utilisait un gadget situé dans son bracelet pour scanner chacune des pages. C’était une sorte d’instrument digne d’un film de James Bond. L’appareil ressemblait à une sorte de stylo, et abritait en réalité une carte-mémoire cryptée, ainsi qu’un dispositif optique permettant de faire office de scanner. Elle le passa sur toutes les pages des dossiers, toutes les notes de recherche, toutes les équations, toutes les analyses, ce qui lui prit bien plusieurs heures.

Quand elle avait terminé, Natalia commençait à sentir la fatigue pointer sur son corps, et étouffa un bâillement. Le soleil était en train de paresseusement se lever, éclairant la cuisine, et elle regarda par cette dernière. Le soleil éclairait paresseusement l’appartement, et Natalia se releva, s’étirant, réprimant un bâillement.

« Je crois que je vais faire la ronde, Natalia, si tu le permets… »

Un sourire léger traversa les lèvres de Natalia.

« Tu ne dormais pas ?
 -  Son réveil aurait réveillé un mammouth… j’étais flic, avant, Natalia… Faire des planques toute la nuit dans des voitures miteuses à écouter des musiques insipides à la radio, ça me connaît. Crois-moi, quand t’as fait une planque devant un squat’ de toxicos, tu peux tout endurer. »

Natalia n’allait pas remettre en cause ce jugement, et acquiesça. Lloyd n’avait certainement pas voulues les déranger, et avait fait semblant de dormir. Widow le remplaça donc sur le lit, tandis que Lloyd fouillait les placards, à la recherche d’un truc à manger. Malheureusement, cette femme n’avait quasiment rien d’exploitable pour un petit-déjeuner. Il maugréa donc dans son coin, puis se pencha sur les notes de Natalia, et soupira à nouveau. Finalement, Lloyd sortit sa tablette numérique, et en profita pour lire quelques ebooks, et pour communiquer avec le bureau.

La matinée s’écoula longuement. Lloyd s’ennuyait comme un rat mort, tandis que le docteur ronflait à poings fermés. Il sortit un peu pour s’aérer, malgré la demande contraire d’Arame dans le sens contraire, et déambula dans la ville, se renseignant, furetant, essayant d’en savoir plus sur le centre de recherches. Il se rendit dans les bars, mais son statut de gaijin n’incitait pas trop les gens à discuter, et écouter aux portes ne s’avéra pas très utile. Les gens étaient méfiants, les locaux se taisaient quand il approchait. Lloyd alla aux archives municipales. L’ancienne équipe du SHIELD qui avait déjà enquêté à Kamakura n’avait rien trouvé de bien utile. La ville était relativement grande.

Lloyd termina sa marche en allant à Yuigahama, la fameuse plage sur laquelle Lucy avait débarqué, jadis. Des gens se baignaient, des enfants rigolaient et jouaient ensemble. L’île apparaissait, au loin, entourée de falaises épaisses, de récifs tranchants et acérés, formant comme une barrière naturelle protégeant cet endroit infernal. Lloyd finit par trouver son bonheur auprès d’une boulangerie français,e et retourna tranquillement à l’appartement, se faisant passer pour le parfait touriste venu ici pour observer le Mont Fuji. Dès qu’il annonçait être un touriste américain, les autochtones souriaient, et c’est cet angle d’approche qu’il utilisa. Il expliqua vouloir photographier le Mont Fuji pour sa femme, inventant une petite histoire à l’eau-de-rose : un couple en instance de divorce, lui cherchant à lui montrer qu’il était sensible aux charmes japonais.

« Ma femme est Japonaise, vous comprenez… »

Il voulait prendre des clichés, et avait loué une barque pour photographier le magistral Mont Fuji depuis la mer. Il posa alors, en toute innocence, des questions sur les îles alentour.

« J’en ai vu une depuis Yuigahama… Une île avec des falaises. Le panorama a l’air sympathique depuis là… »

Les visages des commerçants se fermaient alors. Certains lui disaient de ne pas y aller, que l’endroit était dangereux, qu’il y avait des rochers escarpés, d’autres se révélaient beaucoup moins loquaces. Certains, au contraire, ne savaient rien de cette île, et lui disaient juste de penser à acheter du matériel d’escalade. Peu à peu, Lloyd arrêta de fureter, dans le risque que quelqu’un ne se mette à l’espionner, et retourna voir Arame, utilisant à profit les techniques du SHIELD pour s’assurer que personne ne le suivait : grimper dans une station de bus, arriver à une gare routière, multiplier les correspondances, les itinéraires, les prises tardives d’un bus, etc… Il lui fallut ainsi plus d’une heure pour retourner chez Arame Arakawa.

La jeune femme ne tarda plus à se réveiller, et semblait totalement épanouie. Lloyd en avait profité pour expliquer à Natalia que les autochtones savaient quelque chose, mais refusaient de parler.

« Ça n’a rien de surprenant. »

La femme se réveilla ensuite, avec un grand sourire sur les lèvres… Et un air épanoui sur le visage, bien différent de celui qu’elle avait affiché hier.

« Bonjour ! Merci beaucoup de m'avoir laissée dormir, j'en avais besoin. »

Lloyd hocha la tête, et tendit un sachet vers elle, comprenant des viennoiseries :

« Vous voulez un croissant avant de vous mettre à table ? »

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Re : Siège [Lucy]

Réponse 9 mardi 25 novembre 2014, 17:06:53

Les deux agents du SHIELD étaient encore là, pour son plus grand bonheur. Enfin elle allait pouvoir être libérée de cette institution et pouvoir commencer à travailler à plein temps sur son vaccin. Elle était persuadée qu'elle pouvait enrayer la progression du virus. Concernant le soin des diclonius, là par contre elle était très sceptique, et avait peur qu'un tel traitement soit mal perçu par le corps des diclonius et les tuent. Et surtout, le "plan" du directeur Kakuzawa sera stoppé. Quoi qu'il veuille faire avec ce virus, cela devait s'arrêter au plus tôt, jusqu'à au moins qu'elle ait pu terminer son vaccin.

Un capharnaüm monstrueux régnait dans la pièce principale, entre la négligence du docteur et les fouilles des agents, elle allait en avoir pour des heures à tout ranger et à tout nettoyer. Mais cela n'entama en rien sa bonne humeur, car elle allait enfin pouvoir être libre. Et elle allait pouvoir prendre un bain. Enfin. Elle n'a pas pu se prélasser tranquillement dans l'eau depuis de nombreux mois maintenant, se lavant uniquement lorsqu'il le fallait et très rapidement.

Lorsqu'elle vit les croissants qu'avaient apportés Lloyd, son ventre lui fit comprendre qu'elle devait impérativement accepter cette offre. Elle s'assit donc en face de lui, le remerciant chaleureusement et se servant dans le sachet. N'ayant pas mangé depuis longtemps, elle finit assez rapidement sa viennoiserie sans même s'en rendre compte.

Merci beaucoup. Vous pouvez pas savoir à quel point j'ai espéré pouvoir avoir de l'aide de quelqu'un. Surtout que vous êtes au courant pour les diclonius. Si vous vous occupez des trucs surnaturels comme vous l'avez dit hier... Enfin, je crois me souvenir... Je - Ma mémoire est assez floue pour ce qu'il s'est passé hier. Enfin bref, si vous avez des cas comme ça, j'imagine que vous pouvez combattre les diclonius. Surtout si vous avez vaincu Lucy. D'ailleurs, je croyais qu'elle était morte dans l'explosion y'a un peu moins de deux ans. En tout cas, c'est ce qu'on nous a dit. Mais si Lucy est bel et bien vivante... Il va falloir que je me dépêche à créer le vaccin.

Heureuse de pouvoir parler du sujet de ses recherches, le docteur Arakawa était en train de donner tous les éléments importants de ses recherches avec entrain.

Pendant longtemps on a cherché l'origine du virus créant les diclonius, et leur moyen de répandre ce virus. Il devait absolument y avoir un patient zéro. On a mit longtemps à trouver Lucy, et pendant ce temps, elle a réussi à infecter une petite partie de la population de Kamakura, et les naissances de diclonius se sont multipliées. Jusqu'à ce qu'elle commence à tuer des gens en fait. Concernant le moyen pour répandre le virus... Attendez...

Elle fouilla dans ses papiers jusqu'à sortir une espèce d'échographie du corps entier de Lucy, réduite pour tenir sur un format A4. En plus du corps humain normal, on pouvait constater deux petites excroissances au niveau de la tête, les cornes de la diclonius, et quatre bras supplémentaires semblant sortir du dos. On aurait pu dire qu'il n'y avait que de la peau sur les vecteurs, mais la réalité semblait tout autre.

Voilà. C'est grâce à leurs bras invisibles, qu'on a appelé Vecteurs, que les diclonius transmettent leur virus. D'après le docteur Kurama, que Dieu ait son âme le pauvre, si la diclonius touche le cerveau d'un humain avec un vecteur, il sera un porteur du virus, et toute sa descendance sera de la race des diclonius. C'est vraiment horrible, surtout quand on sait que la première victime des diclonius sont leurs propres parents la plupart du temps. Brrr ! ça fait froid dans le dos ! Vous voulez un café ?

Sans même attendre leur réponse, elle se leva et mis de l'eau dans sa cafetière avant de la mettre à chauffer. Mais cela ne l'empêcha pas de continuer :

Si Lucy est vivante et qu'elle a continué à répandre le virus, je vais devoir aller de plus en plus vite sur mon vaccin. D'ailleurs, elle est encore vivante ou vous avez dû la tuer ? Et est-ce qu'elle a un enfant ?
« Modifié: mardi 02 décembre 2014, 12:13:58 par Lucy »

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Humain(e)

Re : Siège [Lucy]

Réponse 10 jeudi 27 novembre 2014, 01:18:49

La femme était parfaitement réveillée, mais, diable, ce qu’elle pouvait puer ! Lloyd restait face à elle, et avait l’impression, en la reniflant, de se retrouver à la bonne vieille époque des planques dans les squats, comme il en avait parlé tantôt à Natalia. Il arrêtait parfois de vrais paumés, des marginaux qui s’étaient complètement coupés du monde, vivant dans leur bulle, à fumant de la weed ou déprimant en silence. En tant qu’agent du SWAT, il avait notamment participé aux expulsions judiciaires pour loyers impayés. L’huissier de justice envoyé pour expulser les gens, s’il rencontrait une résistance, ou un refus, manifeste ou tacite, faisait appel au concours de la force publique pour libérer les lieux. Sous ce jargon juridique, on désignait tout simplement les gros bras. Lloyd avait déjà vu des appartements infernaux, avec des montagnes de détritus, et une odeur si pestilentielle qu’ils avaient dû porter des masques à gaz. Il n’oublierait jamais cet appartement où les voisins avaient réussi à obtenir l’expulsion du locataire, car l’appartement puait tellement qu’on le sentait dans le couloir. Une odeur de crasse effrayante qui remontait jusque dans vos entrailles, et qui avait provoqué plusieurs maladies, en attirant des rongeurs, et même des cafards*. Les policier savaient accompagné l’huissier, plusieurs docteurs, avec de lourdes bottes et des masques à gaz. Ce qu’ils avaient vu à l’intérieur était un spectacle horrible. Entre les montagnes de cadavres de pizzas, les cadavres de rats, ils avaient expulsé un couple complètement apathique, et trouvé un cadavre d’enfant dans l’appartement. L’enquête avait permis d’établir que la femme avait accouché à domicile il y a des mois, mais que son bébé était mort. Ils avaient alors commencé à sombrer dans une profonde dépression, et s’étaient progressivement laissés mourir.

Il y avait dans Arame quelque chose de similaire à ce couple, un abattement profond, lent et quotidien, qui avait menacé de l’emporter. La venue de Natalia et de Lloyd semblait avoir provoqué comme un heureux déclic. Sans doute n’était-il donc pas trop tard pour la femme. Elle semblait avoir retrouvé une sorte de vigueur, de vitalité, de joie de vivre endormie par les expériences scientifiques qu’elle faisait. Lloyd voyait en elle une jeune adolescente insouciante, bénévole, qui n’avait toujours voulu qu’aider son prochain, et qui avait rejoint le centre de recherches avec les meilleures intentions du monde.

Elle voyait les diclonius comme un virus. Un point de vue discutable, mais Natalia avait pu le voir dans ses notes. Un virus d’agressivité, quelque chose qui corrompait certaines ondes cérébrales afin de doper l’agressivité des sujets. Son objectif était de créer un vaccin, et, assez rapidement, les agents comprirent qu’elle avait des informations qu’ils n’avaient pas… Et inversement.

« Si Lucy est vivante et qu'elle a continué à répandre le virus, je vais devoir aller de plus en plus vite sur mon vaccin. D'ailleurs, elle est encore vivante ou vous avez dû la tuer ? Et est-ce qu'elle a un enfant ? »

Ce qu’elle disait concernant l’hypothèse d’une épidémie était préoccupant, car Natalia doutait que les diclonius soient au courant. Ni Lucy, ni Nana, ne leur en avaient parlé.

« Hum…
 -  Lucy est encore en vie… Mais elle ne nous fait pas confiance. Elle est accompagnée par une femme qui l’a aidé à s’échapper, et nous ignorons actuellement où elle se trouve. Elle est donc en bonne santé. Quant à un enfant… Et bien, on ne lui a pas fait passé de test de grossesse, mais elle n’avait pas l’air de porter un bébé. »

Visiblement, la femme semblait penser que Lucy semblait être le « patient zéro », la porteuse originelle du virus des diclonius.

« Nous avons aussi trouvé une autre diclonius, Nana… Elle accompagne Lucy, et est plus ou moins le seul moyen que nous ayons de contacter Lucy. Si ce que vous dites sur ce virus est vrai, il nous faudra les en informer…
 -  Et éviter une contamination à grande échelle. Je ne pense pas qu’elles soient au courant. »

De ce qu’ils avaient compris, il suffisait qu’un vecteur touche une tête pour transformer quelqu’un en diclonius… Est-ce que les responsables de ce centre avaient cherché à maîtriser le virus ? Natalia ne pensait pas qu’ils avaient cherché à l’éradiquer, mais plutôt à le contrôler, afin de le vendre à l’armée, ou aux plus offrants. Des soldats capables de générer des Vecteurs représenteraient une menace considérable sur le champ de bataille. Au 20ème siècle, les États se battaient pour avoir l’arme nucléaire. Au 21ème siècle, ils recherchaient des armes encore plus sophistiquées, moins impressionnantes, mais tout autant dangereuses.

« J’ai consulté un peu vos notes, mais je n’y ai pas tout compris… Vous pensez que Lucy est à l’origine de… De ce virus ? Comment comptez-vous l’endiguer ? Comment est-ce que votre vaccin est censé fonctionner ? »

Il valait mieux ne pas lui dire que, mis à part quelques super-agents, la plupart des agents du SHIELD n’étaient pas vraiment en mesure de combattre les diclonius. Autant ne pas briser trop rêve la flamme de l’espoir qui venait à nouveau de s’allumer dans le cœur de cette femme.



* : Authentique !

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Lucy

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Re : Siège [Lucy]

Réponse 11 jeudi 27 novembre 2014, 20:08:09

Lucy était encore en vie... Et une femme l'a aidée à s'échapper ? Les yeux du docteur Arakawa ressemblèrent à deux grosses billes sous l'étonnement. Ils parlaient bien de la même Lucy qu'elle, celle qui a tué une cinquantaine d'hommes armés pour s'échapper, celle qui avait déjà une centaine de meurtres violents, brutaux et sans aucune distinction alors qu'elle avait à peine six ans ? Stupéfaite, elle ne put même pas réagir, jusqu'à ce qu'on lui annonce que Nana était aussi en vie et certainement en bonne santé. Là par contre, elle ne put s'empêcher de sourire. Arame avait brièvement entendu parler de Nana, que le docteur Kurama considérait comme sa fille et qui avait essayé de l'élever en tant que tel. La seule diclonius qui ne portait aucune rancœur envers la race humaine.

Nana aussi est vivante ? Oh si le docteur Kurama pouvait vous entendre... Il en bondirait de joie ! Même si elle était une diclonius, il la considérait comme sa fille. D'ailleurs, est-ce que vous savez que la vraie fille du docteur Kurama était une diclonius elle aussi ? C'est pour ça qu'il savait comment se transmettait le virus, parce qu'il l'a vécu le pauvre. Elle s'appelait Mariko, une des silpelit les plus puissantes. Je ne l'ai pas vu déployer son pouvoir, mais ceux qui l'ont vue à l’œuvre ne sont plus de ce monde pour la plupart. Elle est morte dans la même explosion que son père et Lucy. Enfin, je croyais que Lucy était morte aussi dans cette explosion. En tout cas, c'est ce qu'on nous a dit.

Elle parlait, heureuse de pouvoir raconter pour la première fois ce dont elle avait toujours dû cacher l'existence à tous ceux qu'elle côtoyait pour leur propre sécurité ainsi que la sienne. Si bien qu'elle en oubliait presque l'essentiel. Heureusement que les agents du SHIELD gardaient les pieds sur Terre :

J’ai consulté un peu vos notes, mais je n’y ai pas tout compris… Vous pensez que Lucy est à l’origine de… De ce virus ? Comment comptez-vous l’endiguer ? Comment est-ce que votre vaccin est censé fonctionner ?
Eh bien, je pense pas que ça soit Lucy, plutôt un de ses parents. La génétique est une chose très compliquée, et nous ne savons toujours pas comment fonctionne certains de nos organes comme le cerveau. Ma théorie est qu'un des parents de Lucy a muté de manière à créer naturellement ce virus à l'intérieur de son corps. Ils ont ensuite donné naissance à Lucy, qu'ils ont abandonné certainement à cause de ses cornes. Ou alors ils sont morts. En tout cas, elle a été placée à l'orphelinat très jeune. Et je pense qu'inconsciemment, elle a infecté une partie des habitants de Kamakura, ville où elle est restée toute sa vie, avant même de prendre conscience de ses vecteurs. Parce que bien qu'elle ait fait son premier meurtre à quatre ans, nous avons des diclonius qui ont à peine un an de moins qu'elle. Par exemple, Nana avait trois ou quatre ans de moins ce qui, en comptant la période de gestation qui est la même que pour les humains, est impossible. Et Lucy transmet ce virus par contact avec ses vecteurs. Enfin, Lucy comme n'importe quelle autre silpelit. Ah, mais vous devez pas connaître la différence entre les deux.

La cafetière siffla, signe que la boisson était prête. Elle sortit trois tasses propres du placard, s'installa à nouveau sur la table et se servit en même temps que les deux agents. Elle en but une gorgée du sien, un peu amer, et continua sur sa lancée :

Elle est assez minime, mais nous la faisons quand même. Une diclonius dite pure est l'enfant d'une autre diclonius. Et les silpelits sont les enfants des personnes infectées par les diclonius ou les silpelits. Mais généralement, on dit diclonius pour tout le monde puisque Lucy est la seule diclonius pure que nous connaissons. Et la principale différence entre les deux est que les silpelits sont toutes stériles. Certainement parce que le virus ne supporte pas leur corps, et puisque Lucy est plus mutante que les silpelits, ça pourrait expliquer pourquoi cette stérilité ne l'atteint pas. Mais nous travaillons avec peu de données, et c'est tout au stade de théories encore. Quant à mon vaccin, il devrait éliminer le virus transmit par les diclonius, ce qui évitera aux humains normaux de donner naissance à des silpelits.

Elle reprit une gorgée de son café. Pourquoi prenait-elle cette marque déjà ?...
« Modifié: mardi 02 décembre 2014, 12:13:41 par Lucy »

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Humain(e)

Re : Siège [Lucy]

Réponse 12 vendredi 28 novembre 2014, 01:56:33

Les explications arrivaient. Lloyd et Natalia étaient tombés sur une véritable mine d’or. Arame était un moulin à paroles qui les assommait sous les explications et les termes techniques. Elle leur parla d’une violente explosion ayant provoqué la mort de Mariko, du docteur Kurama, et officiellement de Lucy. L’enquête du SHIELD leur avait permis de savoir que ce pont était le pont menant à l’île d’Enoshima, mais, encore une fois, la vérité avait été dissimulée. L’explication officielle pour l’explosion du pont était une fuite de gaz. Les corps n’avaient jamais été retrouvés. Ceux qui étaient derrière ce centre de recherches avaient dû faire le ménage, et avaient encore continué à se couvrir, en sentant que le scandale était sur le point de naître. Tant de tueries, tant de disparitions, tant de kidnappings… Un scandale incroyable pouvait naître, et pourrait facilement achever définitivement Shinzō Abe et son gouvernement. Les diclonius étaient capturés quand ils étaient enfants, sur l’intégralité du Japon. Pour Natalia, il était évident que le gouvernement était derrière tout ce trafic. Il fallait une puissante main derrière pour masquer tout ça, pour éviter que tout ça ne s’ébruite. Le gouvernement, les Yakuzas, les hommes d’affaires, les militaires conservateurs voulant redorer la puissance du Japon… Elle voyait déjà dans sa tête les schémas s’élaborer, dignes d’un roman d’espionnage écrit par un auteur paranoïaque.

La doctoresse leur expliqua la différence technique entre « diclonius » et « silpelit ». De ce que Natalia comprit, un silpelit était un diclonius infecté, là où un diclonius était juste le descendant d’un diclonius. Autrement dit, un agent infecté, et un agent contaminant. Cette histoire de virus était profondément inquiétante. Le plan du docteur était d’empêcher les silpelits de naître, de manière à isoler les diclonius déjà présents… Un vaccin qui se limitait en fait juste à limiter la diffusion du virus. Ils prenaient du café,e t le docteur semblait être comme une cocottes-minute sur le point d’exploser.

« Okay, okay… Faisons le point, voulez-vous ? »

Lloyd laissa passer quelques secondes, et reprit :

« L’un des parents de Lucy… Qu’on va appeler le Sujet-Zéro, est infecté par une espèce de virus qui lui permet de générer des Vecteurs. Comment ce virus s’est développé chez le Sujet-Zéro, nous l’ignorons… Ce qu’on sait, c’est que le virus s’est retransmis chez sa fille, Lucy. Lucy se retrouve dans un orphelinat, avec des pouvoirs qu’elle ne maîtrise pas, et commence à infecter ses camarades dans l’orphelinat. »

Natalia hocha lentement la tête.

« Par la suite, et je me permets de compléter les blancs, le gouvernement apprend son existence. Je suppose que toutes ces cornes et ces Vecteurs finissent par attirer l’attention, et qu’il est décidé de créer un centre de recherches pour limiter l’infection, regrouper tous les agents contaminés, et endiguer l’infestation. Vous y participez, afin de confectionner votre vaccin, mais les choses ne se déroulent pas comme prévu. Les expériences ne visent pas à soigner les diclonius, mais à maîtriser ce virus, dans le but de pouvoir l’utiliser, probablement à des fins militaires…
 -  Lucy a réussi à s’évader, et a trouvé de l’aide dans la ville… Par la suite, Nana a également réussi à s’enfuir, grâce à l’aide du Docteur Kurama, qui la considérait comme sa fille adoptive. Les deux diclonius sont en fuite, et ignorent qu’elles peuvent transmettre un virus… Et, pour ne rien arranger, il y a eu beaucoup de morts. »

Natalia s’humecta les lèvres, réfléchissant un peu, et enchaîna :

« J’aimerais revenir sur la différence entre les diclonius et les… Hum… Silpelit. Vous nous avez dit qu’un diclonius est quelqu’un né ainsi, alors qu’un silpelit est une personne qui devient un diclonius. C’est ça ? Alors… Si Lucy est à l’origine de ce virus, tous les autres sujets sont des silpelit, non ? Autrement dit… Y avait-il d’autres Lucy ? D’autres patients zéro ? Quelle est l’origine exacte de ce virus, Docteur Arakawa ? Qu’est-ce qui a fait que l’un des parents de Lucy se soit doté de tels pouvoirs ? Quelle est votre théorie là-dessus ? »

Autant essayer de creuser un peu la question.
« Modifié: samedi 29 novembre 2014, 17:43:09 par Black Widow »

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Re : Siège [Lucy]

Réponse 13 dimanche 30 novembre 2014, 02:59:39

Okay, okay… Faisons le point, voulez-vous ?

Cette phrase voulait dire ce qu'elle voulait dire. Arama savait qu'elle avait beaucoup parlé et qu'ils n'avaient certainement pas tout compris. Mais cela lui faisait tellement de bien, après des années à avoir gardé ces lourds et horribles secrets. Elle vidait son sac, littéralement, disait tout ce qui lui était possible de dire, et il semblait que cela ne facilitait pas vraiment la tâche des deux agents du SHIELD, qui voulurent faire un résumé de ce qu'ils avaient compris.

Oui bien sûr !
L’un des parents de Lucy… Qu’on va appeler le Sujet-Zéro, est infecté par une espèce de virus qui lui permet de générer des Vecteurs. Comment ce virus s’est développé chez le Sujet-Zéro, nous l’ignorons… Ce qu’on sait, c’est que le virus s’est retransmis chez sa fille, Lucy. Lucy se retrouve dans un orphelinat, avec des pouvoirs qu’elle ne maîtrise pas, et commence à infecter ses camarades dans l’orphelinat.

Le docteur Karakuwa fit la grimace en secouant légèrement la tête.

C'est pas vraiment ça, mais continuez.

Les deux agents continuèrent à résumer ce qu'ils avaient compris de l'histoire. Ils semblaient avoir plus d'informations qu'elle à propos du plan du directeur du centre, mais cela ne l'intéressait pas vraiment. Tout ce qu'elle voulait, c'était faire arrêter ses expériences abominables, ressemblant presque à des séances de tortures pour les pauvres diclonius. Il les évaluent, quotidiennement, testant leurs vecteurs jusqu'à ce qu'elles ne puissent plus tenir et se fassent tirer dessus. Certes avec des billes, mais chaque jour chaque diclonius gagnait un hématome supplémentaire, et bien qu'ils disparaissent en peu de temps cela devait être horrible à supporter. Plus toutes les piqûres régulières, tous les essais, le fait qu'elles soient enchaînées dans une même pièce à chaque heure de la journée et de la nuit, certaines ne sachant ni manger correctement, si même marcher.

Ils continuèrent par ce qu'ils savaient de la différence entre diclonius et silpelits, et l'agente... Ro-truc, dit une énormité. Elle la laissa terminer, même si l'envie de la couper ne lui manquait pas, puis lui fit :

Non, non. Vous faites mal la différence entre diclonius et silpelits. Bon, prenons un exemple. Lucy, vu que c'est la seule que je connaisse. C'est la fille de celui ou celle que vous appelez le Sujet Zéro. C'est une diclonius. Les enfants de Lucy seront des diclonius. Leurs enfants seront aussi des diclonius. Les personnes qui sont infectées par les diclonius, ou les silpelits ça fait aucune différence, resteront humaines mais seront des porteuses passives du virus. Leurs enfants seront des silpelits et donc seront stériles. Cela vient du fait que le poison des diclonius ne coulent pas dans les veines des diclonius en elles-mêmes, mais est propagé par les vecteurs d'une manière totalement inconnue à ce jour, alors que le poison coule dans le sang des porteurs passifs, et donc leurs enfants sont affectés par ce virus lors de la gestation, ce qui les rend stériles à vie. Ce café ne dois plus être bon. Désolé, je n'en bois plus beaucoup quand je suis chez moi...

Elle prit les trois verres, qu'ils soient pleins ou vides, et les posa dans l'évier avant de s'attabler de nouveau :

Bon, revenons-en à ce fameux Sujet Zéro. Je ne pense pas qu'il ait été vraiment différents de nous, car la mutation a atteint ses gonades, et il y a de fortes chances que le phénomène des diclonius n'ait été constaté que sur sa fille. Ensuite, il n'était pas atteint par le virus, sinon Lucy serait une silpelit. Vous confondez virus et mutation génétique. Ce qui créé le phénomène des diclonius est une mutation génétique du Sujet Zéro, et non un quelconque virus. Le virus est créé par les diclonius et les silpelits pour infecter les humains. Et c'est ce virus que je cherche à éradiquer, pour empêcher la prolifération des silpelits. Il est impossible de "guérir" Lucy et les autres car ce sont des mutantes. Ce serait aussi idiot que d'essayer de guérir un enfant atteint de trisomie. C'est du même niveau que d'essayer de guérir un garçon parce que c'est un garçon.

Elle soupira, espérant que ses interlocuteurs aient compris correctement cette fois-ci, car elle ne se sentait pas de tout réexpliquer maintenant. De plus, elle aussi avait des questions, qu'elle leur posa :

Et pendant que j'y pense... Qu'est-ce que vous voulez faire exactement ? Faire fermer le centre de recherches ? Mettre quelqu'un d'autre en tant que directeur ? Le détruire peut-être ?

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Humain(e)

Re : Siège [Lucy]

Réponse 14 lundi 01 décembre 2014, 01:44:16

Le docteur Arakawa revint sur la distinction à opérer entre les diclonius et les silpelits, en essayant de mieux leur expliquer la différence. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle ne sautait pas aux yeux ! Elle leur expliqua que les silpelits étaient les enfants de personnes infectées par les diclonius, ce qui amena Natalia à se dire que les diclonius étaient des mutants, et que l’un des pouvoirs de cette mutation consistait à se transmettrez chez les autres, par le biais des Vecteurs. Cependant, le mutagène, qui devenait alors un virus, au lieu de se développer chez la personne infectée, le devenait chez sa descendance, car le mutagène se trouvait sur un allèle récessif. Les miracles de la procréation faisaient que, chez l’enfant à naître, l’allèle récessif du génome devenait dominant. Inversement, les diclonius étaient juste des mutants « purs », descendant d’autres diclonius. Tout cela rappelait à Natalia la distinction que les vampires faisaient entre les « Sangs-Purs » et les « Transmués ». Le Sang-Pur était un vampire qui naissait ainsi, parce que ses parents étaient eux aussi des vampires, et le Transmué était un être humain transformé en vampire… La différence, ici, venait du fait que le silpelit était l’enfant de la personne contaminée.

Soit… Cette précision était utile, mais elle ne répondait pas à la question centrale : comment les diclonius avaient émergé. Le docteur ne répondit malheureusement pas vraiment à cette question, ce qui amena Natalia à se dire qu’elle n’en avait pas la moindre idée. Elle avait visiblement concentré plutôt ses recherches sur la transmission du mutagène entre un diclonius et un futur silpelit, plutôt que sur l’origine elle-même des diclonius. La question méritait d’être posée, car les mutants que le SHIELD connaissait, comme ceux de l’Institut Xavier, n’étaient pas capables de transmettre leurs gènes. Natalia ne pensait pas vraiment à un phénomène naturel. Autrement, il y aurait bien longtemps que le nombre de silpelits aurait augmenté, de manière disproportionnée. L’épidémie aurait éclaté depuis maintenant des siècles, et elle soupçonnait plutôt, à l’origine, des recherches et des expérimentations militaires, probablement sur de vrais mutants.

« D’accord… C’est noté. »

Il allait falloir continuer à faire des recherches pour en savoir plus sur l’origine exacte des diclonius. Le docteur leur demanda alors ce que le SHIELD comptait faire au sujet de ce centre de recherches :

« Et pendant que j'y pense... Qu'est-ce que vous voulez faire exactement ? Faire fermer le centre de recherches ? Mettre quelqu'un d'autre en tant que directeur ? Le détruire peut-être ? »

Les deux agents se turent pendant quelques secondes. Divulguer ce genre d’informations pouvait être risqué. Ils avaient confiance dans le docteur (encore que…), mais il était toujours possible que cette dernière se fasse capturer, et n’avoue tout. On ne pouvait donc pas trop lui en dire sur le plan, mais il fallait tout de même en confier suffisamment pour qu’elle accepte de les aider.

« Nous comptons fermer le centre, Madame… Le fermer, et nous charger nous-mêmes de l’éducation des diclonius. Lucy et Nana nous ont toutes deux vivement déconseillé de les libérer, et nous suggéraient presque de tous les euthanasier… Mais le SHIELD ne procède plus comme ça depuis longtemps.
 -  Nous sommes au courant de la forte agressivité des diclonius, mais nous ne croyons pas à ces théories sur le gène de la violence. Nous pensons que la violence des diclonius s’explique surtout par le fait qu’ils ont toujours été traités comme des cobayes et comme des animaux. »

Les deux agents se donnaient la réplique tout en parlant.

« Nous avons besoin de votre aide pour infiltrer le centre, et pouvoir anesthésier tous les diclonius, afin de pouvoir, par la suite, être mieux en mesure de les sauver. Nous les conduirons dans des installations plus appropriées, et comptons sur l’aide de spécialistes comme vous pour pouvoir maîtriser leur rage.
 -  En dernier recours, le SHIELD dispose de sérums et de vaccins qui ont pour fonction d’annihiler les gènes mutagènes dans le corps d’un individu. C’est un traitement que nous réservons aux personnes incapables de comprendre leur don, ou qui se révèlent être un danger pour la communauté ou pour eux-mêmes. Cependant, nous ignorons si ce vaccin fonctionnerait sur eux, mais il permettrait peut-être aussi de vous aider dans vos recherches visant à endiguer le virus. »

Plusieurs secondes planèrent, et Lloyd rajouta ensuite, en se rapprochant vers la femme, prenant un air de conspirateur :

« Ce que vous devez bien comprendre, c’est que cette opération est potentiellement illégale. Ces installations de recherches disposent forcément d’appuis très haut placés, de gens suffisamment influents pour dissimuler ce trafic d’enfants. Le SHIELD n’est pas une agence japonaise, et notre simple présence ici fait grincer bien des dents. Je veux bien que vous compreniez dans quoi vous vous engagez, Docteur Arakawa. Nous ignorons jusqu’où cette histoire remonte, mais, connaissant l’histoire du Japon, je pense ne pas me tromper en pensant que ceux qui ont dissimulé tout ça aux yeux du public seront prêts à tout pour éviter que ces histoires ne soient connues du grand jour. Voilà pourquoi nous assurerons à distance votre protection. »

Autrement dit, les agents du SHIELD jouaient un jeu risqué. S’ils se foiraient, ils risquaient de sentir l’addition passer.

I will dive into the fire
Spilling the blood of my desire
The very last time
My name scorched into the sky



DC d’Alice Korvander.

Consultez ce topic pour une présentation détaillée de mes personnages.

Pour une demande de RP, je vous encourage, soit à poster sur le topic susmentionné, soit à envoyer un MP sur mon compte principal.


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