Notes de l'auteur :
Les passages de descriptions physique et de mentalité sont en italique vers la fin du texte.
L'entité n'a pas de nom de façon volontaire. Ce personnage pourra peut-être se révéler être le votre si le coeur vous en dit.
Merci d'avoir lu (en espérant que le texte ne sera pas rébarbatif).
Elle n'était qu'une paysanne. Une parmi tant d'autres. Sa vie était vouée à la simplicité. Un mari, une ferme et des marmots. Son nom est Griselda.
Seulement, la vie réserve parfois des surprises !
Elle est née au sein d'une famille de paysans. Des gens sans histoire travaillant avec ardeur afin de satisfaire les exigences de leur Seigneur. Pas grand-chose distinguait cette famille des autres. Un couple au teint abîmé par le soleil. Des enfants que l'on peut compter sur les deux mains. Et parmi ces enfants, une petite blonde. Un peu plus maigre que les autres enfants, on la pensait malade et destinée à mourir d'une maladie quelconque. Seulement, l'enfant avait un goût de vivre suffisant pour résister aux affections et grandi jusqu'à devenir une jolie jeune femme.
Très vite, elle attira les regards. Les hommes en âge de se marier pressaient tous leurs parents afin de convenir rapidement d'un mariage avec la belle. Ce choix inattendu par les parents de Griselda les enchanta. Ils allaient pouvoir convenir d'un bon mariage avec un fermier plus riche qu'eux et assurer à leur fille un avenir moins difficile. Ils portèrent leur dévolu sur un jeune homme du nom de Charles. Il était le fils d'un des plus riches fermiers et avait l'avantage de plaire à Griselda. Ce dernier lui avait fait la cour et lui avait fait découvrir les premiers émois d'un tout nouvel amour. Le mariage fut rapidement conclu entre les deux familles.
La cérémonie fut célébrée une semaine après l'accord. L'ensemble des villageois étaient présent. Ne furent servit que les plats les plus délicats et les vins les plus capiteux, l'on chantait et dansait jusqu’à fort tard dans la soirée, sur des orchestrations divines, riant et se découvrant émoustillés par l'alcool. L'insouciance régnait. C'est alors que le Seigneur du pays vint se montrer à la noce. Il annonça devant les convives et de façon à être entendu par tous que Charles était endetté. Le Seigneur réclamait son du, séance tenante. S'il ne remboursait pas, non seulement sa famille sera expropriée de ses terres, mais Charles se verrait pendu haut et court.
Charles proposa veaux, vaches et cochons afin de rembourser la dette familiale mais seul un rire gras lui répondit. Le Seigneur se fâcha arguant que l'on se moquait de lui. Griselda, prise au dépourvu, supplia le Seigneur d'être clément disant qu'elle était prête à faire n'importe quoi pour le faire changer d'avis. L'homme posa son regard sur la mariée et ne put qu'accorder cette faveur à Griselda. Oui, elle allait permettre à son époux de vivre un peu plus longtemps. Il perdrait sa demeure mais sa tête restera à son cou.
"Jusqu'au chant du coq, ta femme sera mienne !"
Un cri d'effroi parcourra l'assemblée. L'annonce tomba comme un couperet. Charles n'émit aucune protestation. Personne n'osa contredire la décision et tous regardèrent le Seigneur partir avec Griselda. Elle savait pertinemment ce qui l'attendait mais l'amour de Charles la rassurait. Elle faisait ça pour lui. Pour lui sauver la vie. Elle resta muette jusqu'à ce qu'ils se retrouve seuls dans la chambre du Seigneur. Elle ne remarqua pas l'ostentatoire décoration et pria pour que le coq chante au plus vite. Il la plaqua sur le lit la maintenant entre ses mains. Il la fit taire d'un baiser violent et intrusif qui donna des hauts le cœur à Griselda. Les vêtements volèrent en éclats.
La douleur fut fulgurante, si intense qu'elle eut l'impression qu'elle allait mourir, le corps transpercé. Elle se débattit dans la main impitoyable qui la muselait, se cambrant, ruant pour échapper à la dague brûlante qui perforait ses chairs mais rien n'y fit. De sa poigne puissante, le Seigneur maintenait le corps qui se rebellait, restant visser en elle, profitant de ses mouvements désordonnés pour pousser son invasion plus loin, pour faire sa place dans les chairs capricieuses. Elle tenta une ultime manœuvre, libérant ses mains de son intimité, les plaquant sur le lit, elle s'arque bouta pour essayer de repousser le corps qui pesait sur elle. Mais ce fut tout aussi inutile, il ne la lâchait plus. A bout de souffle, vaincue, elle se laissa retomber et finit par se laisser faire.
Après des heures sous le joug du Maître des lieux, elle crut son sacerdoce terminé. Le Seigneur ne l'entendit pas ainsi. S'il était repu de la belle, le pacte disait qu'il pouvait la posséder pour la nuit entière et que seul le chant du coq pourrait la délivrer. Jamais nuit n'aurait su être plus longue pour la jeune femme. Humiliée et blessée, elle fut envoyée chez les gardes. Les hommes, bien plus rustres que le Seigneur, firent défaillir la jeune femme. Elle se retrouva au petit matin, à la porte du château. Personne n'était là pour venir la chercher. Même son mari avait préféré fuir dans son champ. Elle rentra comme elle put. La fatigue et la douleur rendirent le chemin atrocement long. Elle eut tout loisir d'admirer les fenêtres des maisons de la ville où se cachaient les habitants médisant sur sa personne.
Rentrée chez elle, elle se lava. Plusieurs seaux furent nécessaires pour que sa peau lui semble moins sale. Ce ne fut pas suffisant pour que son esprit lui se sente sali. Elle tenta de se reprendre. Son époux ne devait pas voir son mal-être et si possible ne pas voir ses blessures. Elle alla s'endormir sur le lit marital. Elle ne se réveillera que le matin suivant. Charles l'ignorera comme si la regarder pouvait le tuer. Il ne la touchait pas ni ne lui parlait. Elle comprit qu'il faisait partie de ces gens qui parlait sur son dos comme si elle était fautive de quelque chose.
Les jours passèrent et tout alla de mal en pis. Charles semblait de plus en plus en colère contre elle. Il finit par parler mais uniquement pour l'insulter, la rabaisser. Il soutenait qu'elle avait appréciée de se faire prendre par le Seigneur. Elle n'était qu'une putain. Une salope. Griselda avait beau se défendre, rien ni fit. Ses mots n’engrangeaient que la haine. Le village tout entier s'était retourné contre elle. On la frappait à la volé. On lui crachait dessus. Elle était humiliée. Un jour fut pire que les autres. Charles, dont la colère dépassait l'entendement, frappa sa femme avec violence, la rendant véritablement craintive. A son tour, il la viola. Sans ménagement, il fit d'elle une simple poupée de chiffon prête à être déchirée. Quand la crise de Charles fut terminée, il la laissa pour morte dans la maison, s'en allant aux champs comme si de rien n'était.
Mais Griselda avait toujours eu une soif de vivre hors norme. Et qu'importe la douleur. Qu'importe qu'elle soit nue. Qu'importe qu'on ne lui vienne pas en aide. Elle réussit avec toutes les peines du monde à sortir de chez elle. Elle se traîna au sol laissant un filet de sang derrière elle. Elle rejoignit la forêt, dans laquelle elle s'enfonça. Aussi loin qu'elle put. Elle devait fuir ce village. Au bout d'un long trajet elle s'arrêta épuisée. Non, elle ne mourrait pas ici. Elle allait se soigner. Elle allait se rendre forte. Elle le jura. Elle pria pour qu'on l'exauce. Elle souhaitait devenir forte. Elle souhaitait la vengeance. Elle souhaitait leur torture. Elle souhaitait leur avilissement.
Une voix. Un murmure.
Quelqu'un avait répondu à son appel. Une simple présence. Griselda ne le voyait pas. Elle ne voyait qu'une brume épaisse et noire. La voix parla comme si elle était dans sa tête. Griselda n'en faut nullement effrayée. La voix demanda ce qu'elle serait prête à faire si on lui donnait la possibilité d'exaucer ses souhaits. Sans même réfléchir Griselda répondit qu'elle était prête à se damner. La voix lui expliqua qu'il pouvait lui donner ce qu'elle désirait et qu'en échange elle devait lui appartenir corps et âme. Afin de lui montrer une partie de ses pouvoir, il soigna les blessures de la jeune femme qui s'émerveilla de l'illusion. Ils discutèrent un petit moment et Griselda finit par accepter.
Afin de sceller le pacte la voix posa une marque sur le front. Elle senti une chaleur avant que la marque ne disparaisse. La voix rendit alors la brume tangible. Elle prenait forme. Une forme humaine mais cachant toujours ses traits. Nul visage. Nulle couleur de peau. Nul vêtement. Juste un ersatz. La forme humanoïde s'approcha de la jeune femme et vient la coucher lentement sur le dos. Griselda prit peur. Elle n'aimait pas l'acte sexuel. La forme la rassura et elle crut même percevoir un sourire apaisant. Elle ne comprenait plus trop bien ce qu'elle venait de faire tout comme elle ne comprenait plus ce qui allait se passer. Elle décida de se laisser aller, d'être passive. Moins elle résisterait et mieux elle vivrait la chose.
Ce fut effectivement ce qui se passa. C'était très différent. Elle sentait son corps se réchauffer. Devenir électrique. Sous les caresses expertes, elle se senti frémir. Son corps répondait à chaque sollicitations. Elle sentait le désir palpiter, l'envie de répondre caresse pour caresse, passion contre passion, chair dans chair. Elle était troublée. Elle aimait ce qu'elle vivait et en redemandait. Son corps monta rapidement au paroxysme. Elle cria. Son âme semblait quitter son corps. Elle venait de sceller son destin. Et sa voix.
"Ce n'était qu'un prélude"
Et tout s'arrêta. Le noir vint envahir son esprit. Elle s’endormit plus paisiblement qu'elle ne l'avait jamais fait.
Quand elle se réveilla, il n'était plus là. Elle s'interrogea. Toute cette histoire uniquement dans le but de lui faire l'amour ? C'était ridicule. Elle était plantée là, au milieu de la forêt. Elle ne reconnaissait plus les arbres, ils étaient plus grand et plus gros. L'atmosphère était plus pesante. Et ça lui plaisait bien. Toujours nue, elle n'avait pourtant pas froid. Elle marcha, cherchant son chemin. Devait elle rentrer chez elle ? Le retrouver ? Et cet accord était-il valide ? Pourtant elle ne sentait rien de différent. Et pourtant. Dans les tréfonds de la forêt, un sanglier énorme se posa devant elle. Il était prêt à charger le museau fumant. Griselda le regarda droit dans les yeux. L'animal se calma. Il s'avança avec calme vers elle. Arrivé à sa hauteur, il laissa la jeune femme poser sa main délicate sur sa tête.
L'animal ne bougeait plus, charmé par la jeune femme. Doucement, elle comprenait que cela faisait partie du cadeau de l'entité brumeuse. Comme si cela était inné pour elle, elle savait charmer les créatures du bois. Elle s'amusa alors un peu cherchant les bêtes les plus grosses, les plus terrifiantes. Tous devenaient de parfaits petits chatons. De petits chatons capable d'éventrer un humain en une petite seconde.
Elle erra plusieurs heures avant de tomber sur une rivière. Malgré la nuit, elle voyait presque comme en plein jour grâce à la faveur de la lune. Elle surprit un visage qu'elle ne connaissait pas. En bougeant un peu elle dut se rendre à l'évidence que c'était bien elle. Elle n'était ni plus jolie, ni plus moche qu'avant. Différente. En avançant dans la rivière elle put se voir presque entièrement.
De taille moyenne, Griselda à carrure plutôt fine. Son corps bien que légèrement musclé garde toutefois sa féminité. La jeune femme a le teint hâlé qui sied bien aux brunes. Son visage allongé garde les rougeurs des jours passés sous le soleil marqué sur le haut de ses pommettes. Il a les traits fins et est entouré d'une épaisse masse de cheveux ondulés, de couleur châtain aux notes rougeoyantes, dégradés, et une mèche retombant sur son visage. Ses yeux fins en amandes, reflètent la couleur de la lune, d'un gris éclatant. Juste en dessous de son nez ni gros, ni fin, se trouve des lèvres longues et charnues, d'une couleur neutre et naturelle en accord avec son grain de peau.
Son corps est tout en féminité. Des doigts fins qui donnent l'impression qu'ils peuvent vous emprisonner dans une toile. Les courbes de ses épaules qui amorcent une poitrine généreuse et ronde. Un ventre plat avec une taille marquée et des muscles que l'on peut à peine voir. Des hanches évasées et un fessier rebondi. Et pour finir des jambes galbées et longues. N'oublions pas ses pieds petits et mignons. Plus tard elle couvrira sa peau de tenues minimalistes. Faites de cuir et de métal.Elle sortira de la forêt, cherchant la civilisation. Elle se retrouvera aux portes des landes dévastées. Là serait pour elle l'occasion de tester plus amplement ses pouvoirs. Apprivoiser une bête c'est bien mais soumettre une créature fantastique...c'est bien mieux. Elle relâcha les animaux qui se ruèrent vers la forêt abandonnant rapidement Griselda. La jeune femme s'était enhardie.
Depuis sa tendre enfance, Griselda a toujours été quelqu'un de nature conciliante, douce et d'une force de caractère sans pareils. Elle savait canaliser ses émotions pour calmer les tensions autour d'elle. Dorénavant son regard est sûr et froid et transmet à ses interlocuteurs un indice évident sur état d'esprit. Elle n'hésitera pas à faire souffrir pour obtenir ce qu'elle désir. Elle n'aura plus de remords et ne se laissera plus jamais marcher sur les pieds. A dire vrai, elle veut voir les autres ramper aux siens. Elle recherchera constamment à aller au-delà de ses capacités. C'est aussi une femme qui sait garder son sang-froid dans n'importe quelle situation et qui n'hésitera pas à tuer lorsque quelqu'un veut l'empêcher d'atteindre ses objectifs. La pitié n'est plus une notion qu'elle entrevoit.
Il y a pourtant des choses qui peuvent faire flancher son cœur. Elle aime la vengeance et accordera ses faveurs à une personne qui souhaite châtier une autre.
La luxure fait aussi partie intégrante de son être. Pourtant nul encore n'a pu la toucher depuis sa rencontre nocturne. Elle recherche l'amant qui saura la faire de nouveau vibrer et surtout combler sa curiosité. Si elle parait froide et sans vergogne, lorsqu'elle viendra à assouvir sa libido, nul doute qu'elle sera véhémente. Mais avant cela, elle devait assouvir se vengeance personnelle. Les dons conférés par l'entité allaient grandement l'aider. Elle put réussir à prendre le contrôle sur plusieurs monstres de landes et retourna dans son village natal. Elle lèvera son armée qui détruira la plupart des bâtisses ne laissant que ruines et flammes sur son passage. Les habitants seront tous torturés et violés pendant plusieurs jours, avant de succomber à la folie, devenant de parfaits petits esclaves. Du moins ceux qui n'avaient pas succombés tout court. Elle garda Charles près d'elle et le transforma en un serpent noir.
Aujourd'hui elle règne sur la ville qui se nomme Alfenard. Ancien duché d'Ashnard, Griselda provoque sans cesse le courroux des Ashnardiens en fermant l'une des routes principales menant aux Landes. De multiples assauts visant à détrôner la jeune femme et lui faire payer son affront mais elle résiste sans vraiment de problèmes. Peut-être ne la prennent t'ils pas aux sérieux...
Pouvoirs et choses à savoir en résumés :- Hypnose ou Charme : Griselda peut prendre le contrôle d'un esprit. Le sort agit tant qu'elle ne le rompe pas ou que quelqu'un de plus puissant qu'elle ne le rompe.
- Capacité de ressentir la puissance d'une personne.
- Contrôle de la magie noire et du feu.
- Griselda n'a pas revu l'entité depuis qu'il l'a transformée, elle ne sait pas qui il est mais n'est soumise qu'à sa seule volonté.
- L'entité lui a donné la jeunesse éternelle ainsi qu'une vie sans fin.