Après le délicieux crumble, la déception de le savoir parti, la note rédigée avec attention et une nuit pénible, Akina se décide à lui rendre visite le lendemain. Elle frappera à la porte sans réponse, appellera au téléphone sans davantage de succès. Alors qu'elle commence à penser qu'il s'était foutu de sa gueule, dépitée, elle reçoit un SMS.
Siegfried "Oui, Scarlett ?"
Ses mains tremblent. Akina fixe son téléphone plusieurs secondes comme si elle ne savait pas s'en servir. Tout à coup, elle fait demi-tour et dévale les escaliers du bâtiment en pianotant frénétiquement sur le clavier tactile de son iPhone
[21:05]Akina "Je suis devant votre porte. On peut parler?"
[21:06 ]Siegfried : "Pas ce soir. C'est urgent ?"
Arrivée dans la rue, l'air frais lui fait un bien fou. Elle s'adosse à sa voiture et rédige un nouveau SMS, la moue déçue.
[21:12]Akina : "Ca l'était. Quand?
[21:13] Siegfried: "Quand je te le dirais.
Si c'est vraiment urgent, je peux me libérer."
Elle pousse un soupir. Décidément, c'est un homme compliqué à comprendre. D'un clic sur ses clés, elle déverrouille son véhicule et grimpe dedans. Par réflexe, elle consulte sa figure dans le miroir de courtoisie. Progressivement, les marques des coups s'estompent. Un frisson la parcourt en pensant qu'avec Siegfried dans sa vie, elle n'aurait plus jamais de traces. Du moins, dont la paternité ne serait pas attribuée à Jack Walker. Elle reprend son téléphone.
[21:16] Akina: "Non. Ca ira, je crois que je n'ai plus trop envie de parler.
En fait, c'est Siegfried comment?"
[21:17] Siegfried " "Mein Herr".
N'appelle pas. Préfère les SMS. Compris ?"
Quoi ? Elle relit plusieurs fois le SMS. Si le « Mein herr » la fait sourire bêtement, la consigne suivante lui arrache un froncement de sourcils. Pourquoi ?
[21:18] Akina Et pourquoi donc ?
C'est compris.
Où êtes-vous?"
Puis, elle se hâte d'écrire un autre message dans la foulée, totalement paniquée.
[21:18] Akina "Mein Herr"
[21:19]Siegfried: "Mieux.
Pour les deux questions : Je te raconterais. Pas possible par message.
As-tu vu la vidéo ?"
Non. Toutefois elle a conservé l'application sur son iPhone. Sa conscience lui a hurlé toute la nuit précédente de supprimer cette horreur. Qu'elle n'allait pas passer de « pute » à « actrice de porno amateur ». la réflexion lui tire une vilaine grimace de dégoût. Ses doigts filent sur l'écran et elle appuie lourdement sur la touche envoyer.
[21:21] Akina: "Je n'ai pas voulu la regarder.
C'était...dégradant."
[21:22] Siegfried: "Explique-moi pourquoi."
Ah bon ? Il lui faut peut-être un dessin ? Elle pousse un rire nerveux dans sa Honda et s'accoude à la fenêtre pour prendre son visage au creux de sa main, mal à l'aise. Comment pourrait-elle expliquer ce qu'elle n'a jamais connu avant ? Il n'y a pas assez de mots, ou bien elle ne les connaît pas. Tu n'es même pas certaine de vouloir recommencer, l'avertit cette foutue conscience.
[21:24] Akina: "Vous m'avez...soumise."
Le terme « chienne », sa « chienne » lui revient brutalement. Il agresse son esprit. Elle secoue la tête. Elle avait dit oui. Faiblement, mais elle l'avait dit.
[21:24] Akina : « Comme une "chienne »
Ca vous excite?"
[21:26] Siegfried: "Ce genre de question nécessite une marque de respect, Scarlett.
Si je l'ai fait, ça m'excite. Si tu as fait quelque chose, c'est que ça t'excite. Tu commences à être libre. Tes limites morales sont encore installées.
Réfléchis à ça. Et regarde cette vidéo. Tu es magnifique dessus."
De quoi parle-t-il ? L'étudiante est complètement perdue. Elle qui, justement, a l'impression de commencer à être esclave plutôt que libre. Esclave de son propre corps, esclave de ses sentiments et les deux se ramènent à l'allemand. Finalement, esclave de lui. Merde. Elle n'arrive pas à envisager cette possibilité, mais au fond d'elle le statut ne lui déplairait pas. Quant à la vidéo, c'est toujours un non catégorique.
[21:27] Akina: "Je vous ai satisfait, Mein Herr?
J'ai mon oeil au beurre noir dessus, et ma lèvre tuméfiée".
[21:28] Siegfried: "Plus que satisfait.
T'ai-je satisfait ? Ne répond pas. Pose-toi juste cette question. Ta réponse te fera regarder la vidéo, ou non.
Ce n'est pas pour ça que tu n'étais pas magnifique. Vois au-delà."
Elle n'a toujours pas bougé de l'emplacement de parking, les yeux rivés sur son téléphone ; la figure faiblement éclairée par le rétroéclairage de l'écran. On devine la stupeur sur son minois exotique. Oui, vous m'avez satisfait, veut-elle écrire mais ses doigts tremblent. Il lui a demandé de ne pas répondre. Elle se mordille la lèvre inférieure avec acharnement. Son bas-ventre brûle d'excitation. Elle ferme les yeux et c'est pire. Elle les revoit tous les deux dans la cuisine. Pas besoin de la vidéo pour cela. Puis, la belle se ressaisit et rédige une réponse à la vite, le souffle retenu au creux de ses petits poumons.
[21:30] Akina: "Vous ne faîtes jamais l'amour normalement?
Quant à la question, si j'y réfléchis, je risque de me masturber."
[21:31] Siegfried: "Qu'est ce que la normalité ? Je sais, cette question est idiote, mais elle fonctionne.
Préférerais-tu que nous fassions l'amour "dans la normalité" ?
Ca t'est interdit. Mais voir ce film t'es vivement recommandé."
Bon sang. La normalité serait de faire l'amour sur un lit, ou sous la douche. D'offrir un baiser à son amant, une fois l'acte achevé, de s'endormir dans les bras l'un de l'autre. Pas de finir à genou devant la porte de sa maison. Elle relit le SMS et se remémore effectivement qu'il lui a prohibé les plaisirs solitaires. Pourquoi?. Même par SMS, il paraît si autoritaire, si directif. Cela convient d'ailleurs parfaitement à son port martial.
[21:32] Akina: "J'aimerais essayer. Avec vous. Oui.
Je pensais que vous étiez un professeur intègre.
Vos beaux discours se sont envolés?
[21:33] Siegfried: "Il ne sert à rien de tenter un retour en arrière une fois un cap franchi. Tu m'as vu sous un certain jour. Tu ne me verras plus jamais d'une autre façon."
Soudainement, elle a peur. Très peur. Ses doigts tremblent en écrivant le message suivant.
[21:33] Akina: "Je ne peux plus revenir en arrière moi non plus?"
[21:33] Siegfried: "Tu t'es vue sous un certain jour. Tu ne te verras plus jamais... etc."
[21:34] Akina: "Mais je suis libre de vous, n'est-ce pas?"
Elle attend désespérément la réponse. Une, deux, trois minutes. Toujours rien. Elle serre les dents, pousse un juron innocent et balance l'iPhone dans son sac, aux pieds du siège passager. Le moteur rugit dès qu'elle tourne la clé et son pied enfonce la pédale d'accélérateur sans plus tarder. Elle a besoin de repos. La route lui paraît courte, malgré l'heure et demi qui séparent sa maison de l'appartement du professeur. En rentrant, elle s'arrange pour ne pas réveiller son père, affalé sur le divan. Ses jambes grimpent lourdement les escaliers et arrivée à l'étage, elle s'effondre sur son lit sans prendre la peine de retirer ses chaussures. Sa main fouille paresseusement dans son sac et elle agrippe le téléphone portable, toute fébrile.
[21:40] Siegfried:
"Pose-toi cette question à toi.
Je dois te laisser."
Elle ne veut pas disserter sur sa probable liberté. Au 21ème siècle, en plein Japon moderne, toute femme est libre. Son pouce frôle l'application vidéo. Elle coupe sa respiration quelques secondes et enclenche la vidéo. Durant les premières secondes, elle est prise de stupeur et d'une forte envie de vomir, mais les images défilent et elle se mord l'intérieur de la joue pour ne pas gémir tant le spectacle l'enflamme. Elle n'a pas le courage de finir le film. Déjà haletante, elle met fin au visionnage et lance un SMS, embuée par le souvenir du bel allemand.
[23 :29] Akina :"Vous étiez beau, aussi.
J'ai un examen demain, souhaitez-moi bonne chance.
Bonne nuit."
[23:30] Siegfried: « Bon courage. Tu es douée quand tu le veux vraiment. Tu vas réussir.
Passe une bonne nuit."
Cette nuit-là, elle fera d'étranges songes, peuplés de douleur et de plaisir. Au réveil, elle ne gardera qu'un vague souvenir, mais croirait sentir l'odeur délicieuse du SS. Décidément, elle l'avait dans la peau. C'en est à la fois excitant et effarant. Après le petit-déjeuner, qu'elle sert consciencieusement à son père. Elle file à l'université où le professeur Reuters l'attend pour passer son dernier oral. Comme à son habitude, il est galant, voire charmant. Il lui propose du café et l'interroge. Akina est l'une de ses élèves les plus brillantes. Il n'a aucun scrupule à la félicité en fin d'examen, lui rappelant qu'en cas de master, il serait disposé à la prendre comme mémorante. Puis la journée sera bien remplie, exceptée une pause à midi qu'elle passera au téléphone avec Marisol. De temps à autre, elle vérifie ne pas avoir de messages, se trouve idiote d'en espérer. Le rédacteur-chef ne la laissera dépointer que vers 22:00, heure à laquelle, elle s'empresse de regagner son domicile. Scarlett se réfugie dans son lit et consulte sa messagerie.
[23:34] Siegfried "J'espère que tu as réussi.
Passe une bonne nuit."
[23:35] Akina: "Je crois que ça s'est bien passé. Le professeur Reuters a été charmant et clément avec moi. Comme toujours. Vous dormez seul?"
Elle aurait souhaité qu'il soit présent ce soir, à ses côtés, dans son lit.
[23:36] Siegfried: "Toujours."
[23:36] Akina: "Pourquoi?"
Elle a envie d'en savoir plus sur le mystérieux Siegfried, de le connaître également en profondeur, à sa façon. Tout chez lui l'intrigue et la pousse dans des transports irraisonnés. Elle, la future grande scientifique, la journaliste conscience, complètement déréglée par la présence – non, la simple pensée de Monsieur « Mein Herr ». Un genre de maniaque de l'autorité.
[21:38] Siegfried: "Ne pas être tué dans mon sommeil."
Akina démarre au quart de tour en lisant la réponse sidérée. Hein ? Quoi ? Quoi ? Ses pensées ne sont qu'une suite pitoyable de Quoi ? Ses doigts frappent l'écran en tremblant.
[23:38] Akina: "Qui voudrait vous tuer? Et pourquoi?"
[23:39] Siegfried: "Je plaisantais. À moitié.
Bonne nuit."
Et bien la plaisanterie restera en travers de sa gorge. Elle ne le suit plus du tout. Si sérieux et « plaisantin » la seconde d'après ? Elle se cale contre l'oreiller et pousse un long soupir.
[23:40] Akina: "Sens de l'humour allemand.
A vous aussi.
Mein Herr."
Et elle s'endort, l'iPhone encore sur l'oreiller, épuisée par sa journée. Fatiguée de penser, de trop réfléchir à propos de Siegfried. Walker père la réveillera aux environs de neuf heures pour lui hurler qu'il a faim, qu'il veut son putain de bacon. Toutefois, il se contentera d'une engueulade et ne lèvera aucunement la main sur elle. L'étudiante commence à apprécier l'amélioration de vie. Ne plus regarder son paternel avec l'angoisse au ventre, passer près de lui sans craindre une gifle. En revanche, il boit toujours comme un trou. Kenneth a essayé de la joindre à plusieurs reprises. Elle n'ose pas répondre. Elle a conscience que Siegfried lui a expressément demandé de régler ce cas. Mais le germanique n'est pas là, par conséquent il ne peut pas savoir qu'elle désobéit. Et quand bien même il le saurait. Elle est hors de portée. Tard le soir, après une brève douche, elle revient dans sa chambre tout en se séchant les cheveux. Ses yeux tombent sur une notification apparaissant au centre de l'écran de son iPhone. Elle laisse tomber sa serviette et se dépêche de lire, agenouillée près de son chevet.
[23:37] Siegfried: "Passe une bonne nuit, Scarlett."
Un sourire éclaire sa figure délicate. Elle n'arrive pas à y croire. Ce n'est pas grand chose mais, cette habitude qu'il prend de lui écrire chaque nuit, la pousse un peu plus au bord du gouffre. Et elle se rappelle de son avertissement, de la falaise. Des derniers retranchements. Ses doigts habiles s'agitent sur le clavier.
[23:38] Akina: "Vous m'écrivez Toujours à la même heure
.Pas loin de celle du crime.
Ca colle à votre genre"
Elle n'aurait pas de réponse cette nuit-là, ce qui la frustre. Elle essaiera de s'endormir sans succès. Ira faire des recherches sur son ordinateur portable. L'étudiante se rend sur le site web de son université, département droit. Elle consulte la longue, très longue liste des professeurs. Au fur et à mesure que la liste s'amenuise, elle se pince les lèvres, nerveuse. Est-elle vraiment sûre de vouloir faire ça?. Elle ne trouve pas de Siegfried. Il y a bien un ou deux noms allemands mais les filières et les photo ne correspondent pas au professeur. Alors elle écume les pages web de la faculté de droit à la recherche du moindre indice. Ah ! Droit de la bioéthique. Conférence. Voilà qui date de cinq ans. Il y a un compte-rendu du colloque, Monsieur Takagi y a participé également. Elle télécharge le PDF. Et prend bien une demi-heure à le parcourir. 1100 pages quand même. Avant de trouver un article rédigé par Siegfried Von Kö....König quoi ? Décidément, l'allemand et elle, ça fait deux. Elle abandonne et fait un copier-coller dans la barre de recherche Google. Von Konigsberg. Elle clique sur Rechercher. Waouh., c'est une vieille famille. Elle boit littéralement le peu de documentation : c'est à dire deux ou trois lignes sur Wikipedia. Quelques mots sur divers sites historiques spécialisés. Elle n'en apprendra pas plus. D'ailleurs, elle est rapidement fauchée par le sommeil.
Le lendemain, retour au Daily Seikusu. On boucle deux articles, entreprend les préparatifs d'un reportage, sert le café, passe deux heures à la photocopieuse. Les joies d'être pigiste. Au soir, elle décide d'accepter l'invitation de Sô pour boire un verre dans un bar branché de la ville. Elle rentrera tard.
[23h28] Siegfried. "J'ai mes habitudes.
Bonne nuit, Scarlett."
De quoi il parle ? Elle doit relire l'historique afin de replacer et fronce les sourcils. Elle meurt d'envie de le faire réagir. Il a l'air si froid, si distant. Elle écrit sans réfléchir aux conséquences, un sourire provocateur aux lèvres.
[23:48] Akina:
"Je me suis masturbée.
Il y a exactement 20min.
Bonne nuit, Siegfried".
[23:48] Siegfried: "Jusqu'à l'orgasme ?"
[23:49] Akina: "Ca ne vous regarde pas."
Il doit être énervé. Du moins, c'est ainsi qu'elle l'imagine. Elle regrette aussitôt sa provocation. La peur revient et s'il surgissait chez elle, en plein nuit pour lui faire ravaler sa désobéissance ?
[23:51] Siegfried: "Intéressant."
[23:52] Akina: "J'aurais préféré...vous.
Mais puisque vous êtes...loin."
Loin. Elle l'espère.
[23:54] Siegfried: "Tu as transgressé la seule règle que je t'avais imposé."
[23:55] Akina: "En êtes-vous sûr?"
[23:56] Siegfried: "Je t'ai demandé bien des choses, mais n'ait imposé que cette règle-là."
[23:56] Akina: "Je l'ai suivi. C'était plutôt facile.
Je ne pratique pas la masturbation.
C'est facile de vous fâcher."
C'est vrai. En tant que fille bien sage, elle n'a jamais eu recours à la masturbation. Elle se gargarise alors de son petit numéro. Elle peut avoir du pouvoir sur lui. Infime peut-être et elle n'en a pas très bien conscience.
[23:58] Siegfried: "Tu ne t'es donc pas touché. Et cherche simplement à m'énerver.
Pourquoi ?"
Ca y est. La peur revient. Elle s'abat sur son esprit comme une chape de plomb. Instinctivement, Akina accourt à la fenêtre pour vérifier l'allée frontale et va verrouiller la porte de sa chambre. Elle répond fébrilement.
[00:02] Akina: "C'était une plaisanterie.
Humour américain.
Vous appréciez?"
[00:04] Siegfried: "Je vais faire l'effort pour cette fois.
Bonne nuit, ma Scarlett."
Ma...pardon? Et elle s'endort des questions plein la tête, hébétée . A-t-il vraiment user d'un possessif ? Le soir suivant, elle mange sans appétit. Pâle et un peu souffrante. Un mauvais rhume, pense-t-elle, refusant de placer Siegfried comme responsable de son état.
[23:00] Akina: ""Ma"? Scarlett"
Aucune réponse. Elle aura beau veillé la moitié de la nuit, son téléphone restera désespérément calme. Les deux soirs suivant seront marqués du même silence radio et son appétit chute, comme sa volonté. Elle se présente en retard au journal, sous le regard noir de son rédacteur. Elle se sera déplacée à la Bibliothèque afin d’entreprendre d'autres recherches sur les Von Konigsberg, sans résultat. Scarlett se souvient alors que Marisol avait eu un petit ami allemand. Rien de bien sérieux. Elle l'appellera en catastrophe à une heure impossible au Texas afin de lui demander cette faveur. Contacter son ex-germanique, savoir s'il ne pouvait pas accomplir les recherches depuis l'Allemagne. « Tu es complètement folle, Akina. Il est 2:00 du matin ici. Et je n'ai plus de contact avec Franz. Mais que se passe-t-il ? Depuis quelques temps tu es bizarre. » Elle aura gagné le droit de perdre cinq bonnes minutes à rassurer son amie avant de raccrocher, déçue. Agacée, elle se jette sur le téléphone comme un enfant africain affamé se précipiterait sur un bol de riz. Elle pianote furieusement, une boule au ventre.
[23:50] Akina : "Pourquoi "Ma", j'ai besoin de savoir.
S'il vous plaît."
[00:15] Akina : "Mein Herr"
[01:23] Siegfried: "Mieux.
Dis-moi ce que tu en penses.
Je serais libre à partir de demain, à l'heure dite ou après. Si tu le souhaites, viens un autre jour."
Dès le lendemain matin, Akina n'y tient plus et balance un SMS matinal, franchement déroutée. Elle a une réunion au Daily Seikusu à 19:30. Gare à elle, si elle arrive en retard une fois de plus. Elle a réfléchi à la question, la retourner dans de nombreux sens et constate :
[06:30] Akina :
"Je suis à vous?
Impossible ce soir. Je vois déjà quelqu'un d'autre.
Demain soir, je viendrai. Si vous n'êtes pas là laissez moi la clef quelque part, que je ne reste pas
sur le paillasson"
Oups. Elle a envoyé le SMS, elle n'aurait pas dû annoncer qu'elle voyait quelqu'un d'autre. Pas de cette manière du moins. Elle imagine déjà la colère relative de son....quoi ? Amant ? Petit-Ami ? Plan-Cul ? « Maître », crache sa conscience, pleine de mépris.
[07:00] Siegfried: "As-tu réfléchis à cette question, justement ?
Inutile de préciser que si cette personne te touche charnellement, ce ne sera pas la peine de venir."
[07:01] Akina: "J'y réfléchis. Et ça me rend folle.
Aucun risque, c'est mon patron.
Et pourquoi ne pourrais-je pas venir si j'étais touchée?"
[07:35] Siegfried: "Tant que tu n'auras pas de réponse à la première question, la seconde n'en aura pas non plus.
À bientôt, ma Scarlett.
"[07:50] Akina: "Demain soir.
Vous me manquez."
[08:01] Siegfried: "J'en suis flatté."
Un jour plus tard, elle est là. Sur le perron de son appartement, radieuse. Elle n'a qu'un trench sur elle, qui descend jusqu'aux genoux. Ses cheveux sont attachés en une couette haute, avec quelques mèches éparses sur sa figure métissée. Elle s'est parfumée avec innocence.