Terreauflair est un endroit dédié aux quatres éléments : l'Eau, le Feu, la Terre et l'Air. Les arènes seront donc en rapport avec un ou plusieurs de ces éléments.Voilà les mots qu'on lui avait dit par rapport aux arènes en plus d'en exagérer la dangerosité. Mais elle ne savait pas du tout où elle allait se battre. Elle aurait beaucoup de mal à se déplacer correctement dans un monde d'Eau, et l'Air ne lui disait rien qui vaille. Il n'y a pas d'objets à lancer dans l'air... Grâce à ses vecteurs, elle pourrait certainement manipuler le Feu, mais elle aurait un problème pour respirer. La Terre était vraiment l'élément qui allait le mieux à la diclonius : profusion d'objets à lancer, pas de contraintes particulières grâce à ses capacités de mouvements extra-ordinaires... Par contre dans son terrain, il y aurait peut-être des séïsmes ou des éboulements. Si elle n'avait pas peur du second car elle pouvait sans trop de difficultés porter plusieurs quintaux avec ses vecteurs, les séïsmes risquaient de la déstabiliser pas mal. Elle n'y était pas encore habituée.
Elle avait participé à ce tournoi pour différentes raisons. La première était pour prouver que les diclonius ont encore leur place dans les deux mondes. La seconde, pour prouver ses capacités de combats à elle-même. La troisième, pour pouvoir se lâcher totalement en combat car les personnes mortes restaient en vie. La quatrième, pour la récompense. Oui, Lucy était intéressée pour être celle qui réunirait le monde, car elle pourrait ainsi mettre fin d'un seul coup aux tortures subies par les esclaves et autres "jouets" vivants. Un rêve qui pourrait devenir réalité. Mais elle ne se faisait pas d'illusion : si une créature puissante décidait d'y participer, comme un dieu ou un ange, elle devrait s'effacer en vitesse. Ou alors combattre pour tenter le tout pour le tout, même si l'issue du combat serait défavorable pour elle. Une sorte d'intuition...
Lorsqu'on lui avait parlé d'un handicap pour être au même niveau que son adversaire, elle avait souri. Seule la tactique était de mise désormais, et elle comptait bien tout mettre en oeuvre pour ne pas se faire avoir idiotement par quelque-chose qu'elle n'aurait pas prévu. Et il fallait qu'elle puisse tromper au moins son premier adversaire, utilisant une autre technique pour les suivants. Les combats contre des diclonius sont généralement expédiés par celles-ci et résulte par la coupe de son adversaire. Elle jugeait donc qu'elle n'aurait pas de seconde chance pour faire passer son adversaire de l'autre coté. Avoir une armure ou une arme était donc totalement inutile, et elle avait même refusé l'épée qu'on lui avait proposée avant d'entrer dans l'arène. Au niveau de ses vêtements, elle s'était habillée de sorte à défier ses anciens tortionnaires : elle avait le même haut que Lui, c'est-à-dire des bandelettes de gaze retenant sa poitrine. Elle portait aussi le bas d'un maillot de bain, au cas où elle se trouverait au beau milieu d'un monde aquatique. Et elle portait aussi son
casque, celui qu'elle portait quand elle n'était qu'un jouet entre les mains des scientifiques avec juste des trous ajoutés au niveau des yeux pour qu'elle puisse voir. Une réplique parfaite créée par Amélie, et celle-ci avait rajouté un petit système pour filtrer les particules, notamment si elle devait combattre dans un environnement en feu où si elle se retrouvait ensevelie. Même si cela ne lui empêcherait pas de brûler jusqu'à la mort où de mourir d'asphyxie, cela lui laisserait un peu plus de temps pour soumettre son adversaire. Enfin, elle avait des grosses sandales au niveau de ses pieds, qu'elle pourrait enlever facilement en cas d'arène d'Eau.
Elle se mit en face du mage qui devait la téléporter à l'endroit où elle allait combattre et hocha la tête : elle était prête. Aussitôt, une lueur bleutée l'enveloppa et l'environnement autour d'elle changea. Elle se trouvait désormais sur une terre aride. Certainement le Feu ou la Terre, plus ce dernier puisqu'elle ne sentait pas une chaleur indescriptible l'envelopper. Elle ne voyait pas son adversaire, il était certainement de l'autre coté de l'espèce de colline. Elle en profita pour sortir ses vecteurs et tâter la roche sur laquelle elle se trouvait. Enfin d'essayer. Elle n'arrivait pas à les sortir, comme si quelque-chose faisait barrage, ce qui était impossible puisqu'ils étaient supposés traverser ses vêtements. D'un coup, le blocage disparut dans un "crac" étrange et elle se sentit plus légère. Elle baissa les yeux et vit toutes les bandelettes de gaze qui recouvraient sa poitrine par terre et pouvait voir sa poitrine nue. Plus étonnée qu'autre chose, elle ammena un de ses vecteurs devant ses yeux et se rendit compte de plusieurs choses : déjà il était visible. Ensuite, quand elle le toucha, il s'avéra qu'elle pouvait sentir ce contact directement sur son vecteur en plus que sur sa main. C'était la première fois qu'elle sentait un tel contact et elle était vraiment surprise de sentir quatre nouveaux membres.
Elle rétracta bien vite ses vecteurs : il ne fallait surtout pas que son adversaire les apperçoive, même si c'était totalement raté pour les autres combats. Elle pensa donc à une nouvelle stratégie prenant en compte son handicap : elle ne pourrait pas se propulser comme elle avait l'habitude de le faire, et si la diclonius fonçait sur sa cible, celle-ci pourrait se doûter de quelque chose. Non, il fallait quelque chose de beaucoup plus subtil... Déjà, elle savait que dès que son ennemi sera à portée, elle pourrait mettre fin au combat en une fraction de seconde. Lucy se mit à chercher son opposant des yeux puis, ne le voyant pas, commença à avancer. A peine trois pas plus tard, elle vit par terre l'épée qu'elle avait auparavant refusée. Il s'agissait d'une arme totalement banale, commençant à s'émousser sérieusement, certainement bonne pour la ferraille, mais ça allait parfaitement pour un seul combat. Elle la prit et la tint de sa main droite, traînant la lame contre le sol en créant une longue ligne blanche dans un crissement. Elle marchait d'un pas lent pour duper son adversaire sur sa relative vitesse de réaction. Lucy n'était pas gênée du tout par sa semi-nudité, bien au contraire la température ambiante étant plus que confortable. Et ayant passé plus de dix années enchaînée et nue, toute trace de pudeur l'avait quittée. A vrai dire, elle ne voyait pas du tout ce qui clochait avec ce champ de bataille.