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The Monarchy Of Roses [Valimuté(e)s]

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    Description
    Groupe de guerriers menés par Knaël, une Nephalem, dans le but de traquer et d'éliminer la Monarchie de la Rose, un groupuscule terroriste d'envergure mondiale.

The Monarchy Of Roses [Valimuté(e)s]

dimanche 01 juin 2014, 16:16:39

À PROPOS DE SANCTUARY ET DES NÉPHALEMS

Les Néphalems désignent une aberration de la nature, des métèques qui font souvent l’objet de mépris, et ont du mal à se sentir à leur place. Ils sont un croisement entre les anges et d’autres espèces, comme des humains... Ou, pour les pires d’entre eux, des démons. Ces monstres sont méprisés par leurs congénères démoniaques ou angéliques, et n’ont pas forcément une vie très longue, car les Princes infernaux et les puissants démons voient en eux une menace. Un individu réunissant à la fois les caractéristiques des anges et des démons constitue en en effet une menace sérieuse, car il a théoriquement un pouvoir nettement supérieur à ces derniers.

Sanctuary, elle, était un havre de paix, conçu pour rapprocher Anges et Démons. Une utopie, un rêve d’idéalistes, qui s’est brisé, et dont il ne reste plus que des souvenirs, des ruines... Et des mensonges. Des mensonges tournant notamment autour d’un puissant artefact ancestral, la Pierre-Monde.

Ces deux éléments étant au cœur de la fiche, il me semblait nécessaire d’en faire un bref résumé liminaire. Des informations plus complètes peuvent se retrouver dans ce complément de script. Pour les plus motivés d’entre vous, et pour une compréhension encore plus globale de la fiche, je vous invite aussi à consulter cet autre complément de script, la Guerre Civile et la fuite du Roi Cramoisi s’ancrant également dans la présente fiche.

Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture. Rassurez-vous, ça se lit vite.






« L’Empereur ? Sérieusement ? J’arrive pas à y croire ! » s’exclama-t-il.

Ce n’était pourtant pas si surprenant que ça... Mais je pouvais comprendre la surprendre qu’il y avait à savoir que j’allais rencontrer aujourd’hui même l’Empereur en personne.

« Précisément ! C’est pour ça que j’ai besoin de savoir si tu as enfin terminé de réparer mon armure !
 -  Ah, ça... Tu sais dans quel état elle était ? Vraiment, Knaël, c’est un petit bijou que je te donne, mais, quand je vois l’état dans lequel tu...
 -  Je sais parfaitement dans quel état elle était, j’étais dedans, figure-toi !
 -  Hun... C’est pas faux. Bon, je te l’ai réparé, j’en ai fait des nuits blanches, mais ça, tu t’en fiches, hein ? Les femmes sont si cruelles avec moi... »

Lui ? Lui, c’est Severin, un simple forgeron ashnardien qui avait quelques gènes démoniaques dans le corps. Des gènes plutôt faibles, en réalité. Il travaillait au sein de la capitale, et sa petite affaire marchait bien. Il réparait des armures auprès de personnes influentes, confectionnait des épées, et travaillait avec des enchanteurs et des collègues de confiance. Accessoirement, il était aussi un amant occasionnel, assurément bisexuel... Et, malgré ses plaintes incessantes, très doué.

Moi ? Mon nom est Knaël, mais on me connaît sous certains surnoms : « Le Centurion d’Argent » est le plus connu... Même si je pense que, maintenant, après mon exploit, on m’appellera aussi « La Tueuse de Titans ». Je m’appelle Knaël, je suis une Néphalem qui existe depuis plus de trois siècles, a couché avec des hommes et des femmes, et je m’apprête à rencontrer l’Empereur d’Ashnard dans quelques heures pour accomplir une quête que mes deux parents souhaitent me voir accomplir, et pour laquelle j’ai réuni une équipe très spéciale.

Mon nom est Knaël, et ceci est mon histoire.



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LA GESTE DE KNAËL
 – I –
Le véritable ennemi


« Il y a bien une chose de ta mère dont tu as hérité, Knaël... Le don de toujours me déranger en galante compagnie.
 -  En un sens, je suis heureuse de constater que tu n’as pas changé depuis des siècles.
 - Hey, tu sais, tant que mon service trois-pièces fonctionne, c’est tout ce que je demande ! »

Le Prince infernal Allocen s’avançait d’un pas ample, à travers les couloirs massifs du château infernal dans lequel il avait élu son siège, et ce depuis des millénaires. Sa puissance était réputée au sein de l’Enfer, et il était connu pour avoir toujours trois ou quatre succubes avec lui, et pour avoir transformé sa salle de trône en un lupanar dédié à la luxure. Quand sa fille bien-aimée Knaël était venue le voir, Allocen avait du s’arracher à leur charmante compagnie, en comprenant que Knaël ne souhaitait pas participer. Il était cruel qu’il n’ait jamais eu l’occasion de coucher avec sa propre fille, mais sa mère le lui avait interdit... Et elle n’était pas le genre de femme dont on pouvait aller contre son avis.

« Tu désirais me voir, Père. Pour quelle raison ? »

Il ne répondit pas immédiatement, continuant sa marche. Son palais était immense, comme on pouvait s’y attendre de la part d’un Prince infernal, et il grimpa des escaliers aux marches énormes. Parfois, il croisait quelques-uns de ses serviteurs, qui essayaient de s’écarter rapidement... Il repoussait de la main ceux qui étaient trop lents, leur ordonnant de décarrer fissa. Allocen marchait vite, avec ses hautes jambes, et Knaël s’y était habituée, le suivant rapidement. Ils arrivèrent ainsi à un énorme balcon, traversant sa chambre, où d’autres démones étaient allongées dans son lit, se prélassant mutuellement en l’attendant. Knaël regarda ces succubes en sentant le désir perler en elle... Juste un moment.

Ils arrivèrent ensuite sur la terrasse, contemplant devant eux une vallée grisâtre sinistre. L’Enfer n’avait jamais été particulièrement beau, et, ici, le rouge volcanique habituel des plaines infernales laissait place à un gris cendré. D’énormes montagnes semblables à des rochers immenses se dressaient devant le Palais, comme si on approchait d’un terrible désert rocailleux. Le ciel était recouvert en permanence d’une masse de nuages gris.

« Khyri, ta demi-sœur, lève une armée contre moi. »

Knaël n’était pas surprise. Khyri était plus vieille qu’elle, mais elle n’avait jamais accepté sa présence. La Bâtarde angélique faisait tâche au sein de la famille, et ce d’autant plus qu’Allocen avait préféré Knaël à Khyri. La mère de Khyri était une puissante Matriarche succube, qui rêvait de prendre la place d’Allocen. Elle lui était inférieure, et les succubes qui habitaient le palais d’Allocen avaient été formées par cette femme. Une raison supplémentaire de se méfier d’elles, mais Allocen avait toujours raisonner d’abord avec sa queue, et ensuite avec son cerveau. Khyri avait déjà essayé de le renverser à plusieurs reprises, et, à chaque fois, il lui pardonnait. Allocen était trop bon envers ses filles. La puissance d’Allocen reposait énormément sur les nécromanciens, les Draugr, et les morts-vivants. Khyri avait ses propres mages, et elle-même était une puissante nécromancienne.

« Ne me dis pas que tu m’as appelé pour cette histoire, Père...
 -  Un père doit-il forcément avoir une raison pour demander à voir ses enfants ? »

La Nephalem n’était pas dupe. Elle connaissait suffisamment son père comme ça.

« Dis-moi exactement ce qui te tracasse concernant Khyri. »

Allocen se pinça les lèvres.

« C’est... C’est difficile à expliquer, Knaël, mais je pense que Khyri s’est alliée avec plus fort qu’elle... Avec des individus particulièrement dangereux.
 -  Comment ça ? demanda Knaël, ignorant si son père était sérieux ou non.
 -  J’ai envoyé mes hommes attaquer l’un de ses sanctuaires, et ce qu’ils ont trouvé... »

Allocen se tut à nouveau. Une telle hésitation ne lui ressemblait vraiment pas, et la Nephalem fronça les sourcils. Il retourna alors dans sa chambre, et revint sur le balcon, portant entre ses mains énormes un coffret, qui avait l’air ridiculement petit. Il lui demanda de l’ouvrir. Knaël le regarda, hésitant un peu, et l’ouvrit.

À l’intérieur, il y avait une rose :



« C’est la Monarchie des Roses, Knaël. »



Severin avait du refaire une nouvelle armure. Je n’étais pas surprise. Il savait que j’avais toujours été une fonceuse, et, tandis qu’il savourait mon paiement en se reposant sur son lit, je m’observais, le corps nu, devant le miroir. Mon armure était à côté de moi, en pièces détachées. Physiquement, j’avais beaucoup hérité de la prestance de ma mère. J’avais cette mère lueur de détermination dans mes yeux bleus, ce même corps finement sculpté par la guerre et par un entraînement physique intensif. J’avais d’élégants cheveux bruns, des cheveux mi-longs, que j’entretenais pour qu’ils ne dépassent pas une certaine distance. Je n’étais pas coquette, c’était un fait, et je n’en avais pas besoin. Quand on descendait, comme moi, d’une Archange et d’un Prince infernal, on pouvait s’attendre à être relativement belle. Ce critère m’importait : je descendais partiellement des démons, ne l’oubliez pas.

Un trait caractéristique de ma personne était ces deux espèces de bandes noires verticales qui filaient à hauteur de mes yeux. Des peintures tribales, que je refaisais tout le temps, en souvenir de mon séjour chez les Amazones. Elles n’avaient aucun pouvoir magique particulier, mais c’était un cadeau des Amazones, et un cadeau comme ça ne se refusait pas. Peut-être vous raconterais-je aussi cette histoire, si j’en ai le temps.

Lentement, je remettais mon armure. Je n’avais jamais été du genre à être sentimentale envers les objets, mais il fallait bien admettre que cette armure m’allait bien. Les pièces de l’ancienne avaient été bien trop endommagées pour en faire quelque chose, et je les remettais donc lentement, commençant le haut. J’avais l’habitude, à force, et je la remettais presque de manière mécanique, tandis que Severin me dévisageait du regard, louchant sur mes fesses, ce sublime cul qui le faisait rêver, et qui était encore légèrement rougi suite à son passage... Je vous avais dit qu’il avait des gènes démoniaques, après tout. Je terminais par mes gants, et m’observais ensuite dans le miroir.

« Il ne te manque plus que ton épée, me dit-il.
 -  Exact », dis-je avec un léger sourire.

J’allais l’attraper. Elle aussi, il avait du la reconstituer intégralement, usant de tout sons avoir, ainsi que de celui des enchanteurs et des autres forgerons l’accompagnant. Je contemplais le tranchant de la lame, cet acier valyrien extrêmement rare. Je n’avais pas fait que payer physiquement cette commande, j’avais aussi avancé mon propre salaire. Le Centurion d’Argent avait un compte en banque bien garni. Il ne me restait plus que mon casque, que j’observais entre mes mains. Le protocole me revenait en tête. Il avait une forme légèrement arrondie à l’avant, ainsi que des plaques rétractiles, pouvant ainsi intégralement me protéger.

« On a encore du temps avant que ton carrosse arrive pour t’emmener au Palais... Il n’empêche... L’Empereur en personne. On dit que ce vieux saligaud a un harem rempli de princesses venant des quatre coins de l’Empire. Tu me diras ce qu’il en est ?
 -  Tu es jaloux ?
 -  Qui ça, moi ? Allons, allons... Curieux, plutôt. »

Je me retournais lentement vers lui. Severin s’était légèrement redressé, nu comme un ver, les draps de son lit recouvrant partiellement son corps.

« Allez, Knaël, dis-le moi... Tout ce que j’ai, ce sont des rumeurs, et, vu que j’ai passé les cinq dernières semaines à rafistoler intégralement ton équipement, je mérite bien de le savoir, non ? Comment tu l’as vaincu. Est-ce que tu te rends seulement compte du prodige que... ?! »

Il ne termina pas sa phrase, voyant dans mon regard, que, oui, évidemment, je m’en rendais compte. De toute manière, il ne sera, ni le premier, ni le dernier, à qui je raconterais cette histoire. Prenant mon souffle, je m’élançais donc à nouveau.



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LA GESTE DE SILKE
 – I –
Ruines et chaos


L’odeur de la mort et de la souffrance. Des villages en cendres. Le feu brûlant haut dans le firmament. L’Amazone pinça ses lèvres en comprenant qu’elle était arrivée trop tard.

« Par la Déesse... »

Silke s’avança le long du sentier, et vit les premières traces du massacre. Un chariot renversé sur la route, les cadavres de toute une famille gisant sur le sol... Ou presque. Silke continua à s’avancer, jusqu’à rejoindre la porte d’entrée du village. Il était protégé par un mur en bois, et la porte avait été défoncée. Un cadavre pendait en hauteur, un homme émasculé aux yeux crevés. Son cadavre pendait mollement, et l’intérieur du village était tout aussi sinistre. Silke s’avança un peu, et vit, dans la grand-place, les restes d’un sinistre bûcher où on avait crucifié des hommes. Le prêtre de l’église et ses clercs. On avait enfoncé des couteaux dans leur chair, formant une profonde croix, avant de les tuer. Toutes les maisons avaient été pillées, fracturées. Il y avait des corps partout, et un incendie avait ravagé une partie du village.

L’Amazone sentait que ce massacre était récent. Avec un peu de chance, il restait peut-être un survivant. Elle descendit de son cheval, et s’avança le long des chemins massacrés. Certains hommes avaient été empalés, des corps gisaient sur le sol. Elle se rapprocha de l’église du village, et vit qu’elle était en feu. Un feu terrible. On avait fermé les portes par l’extérieur, et Silke frémit, n’osant pas s’approcher. Elle imaginait les hurlements des malheureux piégés à l’intérieur de l’église, essayant vainement de se libérer. Silke ferma les yeux, détournant le visage, et se dirigea vers l’auberge. La milice du village s’y était réunie pour essayer vainement de se défendre. Leurs cadavres massacrés gisaient sur le sol, égorgés, mutilés. Des corps pendaient à l’entrée de l’auberge, et d’autres avaient été également empalés.

Elle pénétra à l’intérieur de l’auberge, et vit un ensemble de corps massacrés et mutilés. Il y avait des traînées de sang partout, des membres découpés, et cette affreuse odeur de chair en putréfaction. La belle rousse se pinça les lèvres, et entendit des gémissements. Elle se rapprocha d’une table renversée, et l’écarta. Une vieille femme gisait dans son sang, et leva la tête vers la femme.

« Que t’est-il arrivé, femme ? »

La femme éternua, crachant son sang, et porta son regard vers Silke. Il n’y avait plus rien à faire pour elle, elle avait perdu trop de sang.

« Elles... Elles ne nous ont laissé aucune chance... Les Amazones... Elles ont détruit ce village... Tué tous les hommes, les bébés, les vieillards... Les femmes... Kof ! Kof ! Elles ont eu... Le choix... Si on peut appeler ça... Les suivre, ou mourir. »

Silke hocha lentement la tête. Ce récit confirmait ce qu’elle avait entendu dans les autres villages.

« Elles... Elles sont parties...
 -  Depuis combien de temps ?
 -  Quelques heures... »

L’Amazone acquiesça à nouveau. Elle était proche. Elle tendit sa gourde vers la femme, mais la vieille la rejeta.

« Je t’en prie... J’ai si mal, accorde-moi le repos... »

Silke laissa planer quelques secondes, puis acquiesça à sa demande, et sortit son épée.

« Que la Déesse veille sur ton âme dans l’autre monde. »

La femme sortit ensuite de l’auberge, et retourna vers son cheval, puis l’enfourcha. Le temps pressait. Elle devait mettre fin à cette folie. Elle était en train de rattraper Raven, et elle ferait payer à cette traîtresse d’avoir défié les ordres de leur Reine. Tandis qu’elle traversait le village, elle ne fut pas insensible au sinistre tatouage géant qui ornait le mur du manoir du seigneur, qui avait été écartelé devant le manoir, en compagnie de toute sa famille. On avait fait une peinture avec du sang. La peinture dégoulinait, mais le motif pictural était aisément reconnaissable.

Une rose.



Je me sentais bien mieux maintenant. Mon corps avait pleinement cicatrisé, et je me tenais hors de la forge de Severin quand le chariot s’approcha. C’était un carrosse extrêmement élégant, beau et bien habillé, porté par quatre étalons impressionnants. Il était accompagné par des cavaliers de la Garde Impériale, brandissant fièrement leurs étendards, forçant les badauds à s’écarter. On leur avait dit qu’on me trouverait ici, dans l’un des faubourgs de la ville, le long d’une grande place avec une statue impériale au centre. Au-dessus des toits des masures, les tours arrogantes du Palais Impérial se dressaient, et je les avais observés tout en attendant le chariot arriver.

« Faites place ! » hurlèrent les gardes impériaux en écartant les badauds.

Certains m’avaient reconnu, et le murmuraient entre eux, tandis que la rumeur enflait. Le Centurion d’Argent à la lame valyrienne... Les humains avaient toujours eu besoin d’un héros, d’un symbole, de quelqu’un qui les motiverait à aller de l’avant. L’Empire ne manquait pas de symboles, de courageux guerriers dont le nom était d’ores et déjà inscrit dans le panthéon de la mémoire collective. Moi-même, j’avais loué et apprécié la puissance de Tadeus Severus Palathéus. Un héros de guerre, qui avait durablement marqué l’Empire. Je me disais que mon héritage serait un peu similaire au sien.

Le chariot s’arrêta devant moi, et la porte s’ouvrit. Je grimpais lentement, m’asseyant en face du seul homme qui se tenait à l’intérieur. Le conseiller impérial Emhyr Var Emreis se tenait face à moi. Il me sourit, et je le saluai, tandis que le chariot repartait.

« Vous l’avez donc fait... Ah, je ne saurais dire ce qui m’impressionne le plus chez vous : votre talent inestimable, ou votre folie.
 -  Vous savez ce qu’on dit : l’un ne va pas sans l’autre. »

Emhyr esquissa un léger sourire. Celui qu’on appelait « La Flamme Blanche » était avachi sur le dossier en cuir du chariot, et me regarda.

« Vous voulez connaître l’histoire, n’est-ce pas ? lui demandais-je, anticipant sa question.
 -  Il nous faut traverser toute la ville pour rejoindre le Palais, et je dois bien admettre que ce récit me fascine... Je n’ai pas encore eu votre version. »

J’hochais lentement la tête. Je regardais brièvement les devantures se succéder par la fenêtre du chariot, replongeant dans les souvenirs. Le sable, le vent m’arrachant la figure, mes muscles en train d’être broyés par une pression incommensurable... Je tournais ma tête vers lui, et, à nouveau, je racontais le récit.



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LA GESTE D’IRANAËL
 – I –
Aux confins de la Réalité


C’était une planète où il n’y avait pas de vie, pas d’atmosphère. Une planète dans les confins d’une galaxie qui se trouvait elle-même en bordure de l’univers. Un endroit qui n’avait même pas encore été souillé parles Formiens, un endroit qui n’avait jamais connu aucun vaisseau spatial galactique... Et qui était pourtant le seuil d’une guerre redoutable entre une solide section de la Milice angélique et d’indescriptibles monstres tentaculaires qui pullulaient le long de ce caillou vide... Ou presque vide. Ce système solaire disparaîtrait totalement dans quelques mois, car son étoile, très vieille, avait explosé. Le paysage était déchiré par une terrifiante supernovae qui, inexorablement, se rapprochait de cette planète. Il était prévisible que Yog-Sothoth profite de l’explosion de cette étoile pour revenir dans la Réalité, et, outre le spectacle féérique de la supernovae en train d’exploser, les yeux d’Iranaël se portaient aussi sur un énorme tentacule jaunâtre qui semblait découper l’espace, un tentacule transparent, mais qui annonçait la proximité du Grand Ancien, en train de fracturer les limites de la Réalité pour rejoindre cette dimension.

« Empêchez l’Invocation de se poursuivre ! hurla Iranaël. Il ne faut pas que ce monstre s’échappe !
 -  Ces saloperies sont nombreuses, Iranaël ! »

L’homme qui s’adressait à elle était un Ange de confiance, le redoutable et massif Narïm, dont le corps avait été englué parles tentacules d’un de ces monstres, avant que son aura lumineuse ne le fasse exploser. Pour avancer dans une région où il n’y avait pas d’atmosphère, les anges usaient de leur puissante magie, une aura dorée les recouvrant. C’était une bataille sans nom, une guerre qui faisait rage entre les Anges et des créatures plus effrayantes que les démons encore... Les résidus de la malveillance des Grands Anciens.

Quand une étoile entamait le processus naturel qui conduisait à son explosion, elle libérait dans l’espace ses propres composants chimiques et physiques, des éléments qui retournaient ensuite à la Vie, continuant à perpétuer ce grand cycle de Vie et de Mort qui, selon l’Ange du Jugement, avait toujours défini l’Univers. Malheureusement, ce système solaire se trouvait près de l’endroit où, il y a des centaines de millénaires, Yog-Sothoth avait été banni. Les éléments de cette étoile étaient imprégnés de l’influence du Grand Ancien, et avaient donné naissance à ces monstres tentacules aux visages multiples hérissés de rangées de dents triangulaires. Les résidus de Yog-Sothoth pratiquaient un culte païen, barbare, afin de réveiller ce monstre. Le Conseil des Archanges avait immédiatement envoyé la Milice agir, et Iranaël, l’Ange du Jugement, une Ange qui se battait à l’aide d’une épée magique, Justicia, faisait partie du corps expéditionnaire mené par l’Archange Michel.

Iranaël fondit vers d’énormes montagnes, d’où les créatures attaquaient. Elle envoya un rayon magique, une lumière lumineuse qui explosa contre la surface de la montagne, soufflant une dizaine de monstres, et continua à s’avancer, en formation serrée, accompagnée par plusieurs anges, afin de porter l’estocade vers un cône d’énergie magique malfaisante. Le cône filait dans l’espace, créant une brèche dimensionnelle, qui était responsable de l’apparition en filigrane de ce tentacule cosmique qui flottait dans l’espace. Narïm suivait Iranaël, et la voix était ouverte par le redoutable Ange de la Bravoure, Azriël, qui enchaînait les morts. Les monstres bondissaient sur lui, essayant, comme ils l’avaient fait avec Narïm, de l’envelopper sous leurs tentacules pour le broyer, mais sans aucun succès. Il n’avait qu’à se concentrer par les exploser. De son côté, Iranaël laissait à Justicia et à ses terrifiantes runes magiques le temps de se charger. Une fois Justicia chargée, l’attaque magique qui s’en dégagerait serait suffisante pour détruire ce sceau magique. Les monstres étaient innombrables. Ils s’étaient reproduits à une vitesse terrifiante, rappelant aux Anges à quel point les Grands Anciens pouvaient encore être dangereux, et venant dangereusement corroborer les thèses concernant un rapprochement entre ces anciens tyrans et les Formiens.

« Forcez le passage ! »

Des monstres supplémentaires fauchèrent alors Narïm, qui poussa un hurlement en tombant sur plusieurs centaines de mètres. Son corps heurta une paroi, glissant contre cette dernière, les tentacules et les bouches édentées égratignant son armure. Iranaël n’avait pas le temps de s’en occuper, et laissa le soin à Yzual de soutenir Narïm. L’Ange du Jugement fonçait tout droit vers le cercle, sentant Justicia rugir dans la paume de sa main.

« HAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA !! » hurla-t-elle rageusement.

Elle brandit son épée, et la balança alors, comme un javelot. Elle se mit à flamboyer, devenant alors aussi lumineuse qu’un rayon de soleil, transperçant les monstres, et s’écrasa au milieu du sceau magique, avant de provoquer une terrifiante et éblouissante explosion.

Une explosion qui fut entièrement suffisante pour repousser les prétentions du Grand Ancien.



La cité impériale bénéficiait d’une organisation urbaine qui était à la hauteur d’un Empire centralisateur et militaire. La ville était un immense cercle bâti dans un désert peuplé de monstres qui se réveillaient la nuit, formant un rempart naturel supplémentaire contre les éventuels envahisseurs. Je savais que la ville était centrée autour du Palais Impérial, et qu’il y avait en réalité deux villes : les faubourgs, et le Palais. Un énorme lac entourait le Palais Impérial, un lac qui, sous le règne de l’Empereur Fou, avait été gorgé de sang et de cadavres mutilés. Le Palais était au centre de la ville, relié à cette dernière par de longs ponts en bois faisant office de corps de gardes reliés entre eux. C’était une construction très impressionnante, et, quant à la ville en elle-même, chacun de ces ponts était desservi par un long boulevard reliant le Palais au mur extérieur.

Vue du ciel, la ville se présentait ainsi comme une sorte de cercle découpé par huit rayons qui filaient vers un second cercle. Le cœur économique de la ville s’organisait le long de ces boulevards, où on y trouvait le cœur d’Ashnard, à savoir le siège des grandes guildes, les centres commerciaux les plus prisés. Le prix du mètre carré y était le plus élevé. J’avais personnellement visité bien des fois ces boulevards, y faisant volontiers ma touriste. Les boulevards étaient plutôt grands, confortables, et, même si on y ressentait une force présence militaire, il était aussi agréable de voir que les boulevards étaient bien entretenus, et qu’il n’y avait aucune présence de graffitis ou de tags contre les murs. On voyait constamment des drapeaux ashnardiens flotter le long des miradors et des tours de guet internes. J’avais toujours reconnu à la discipline son importance dans une société en état de guerre. Paradoxalement, c’était ce qui manquait aux Nexusiens. La discipline était un excellent cache-misères social.

« C’est un récit... Impressionnant, m’avoua le Conseiller, m’arrachant à ma contemplation des rues pavées.
 -  J’ai fait ce que je devais faire, rétorquais-je, modeste. Mais ce fut effectivement le combat le plus difficile de toute ma vie.
 -  Un combat qui vous fera certainement entrer dans le panthéon, me confirma-t-il. Honnêtement, après avoir fait ça, rencontrer l’Empereur, ce devrait être une formalité, non ? »

Silencieusement, je l’observais, sans rien dire pendant quelques secondes, avant de sourire lentement.

« En toute honnêteté, je pense qu’affronter l’Empereur et le Palais Impérial est, à bien des égards, encore plus effrayant que de défier le légendaire Phalanx. »

Et je ne plaisantais qu’à moitié en le disant.



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LA GESTE DE KNAËL
 – II –
Rivalité entre sœurs


« Père ! J’ai pris note de ton invitation à la reddition ! Ton messager fut CLAIR sur ce point ! J’espère que ma réponse le sera tout autant ! »

On pouvait tout dire ce qu’on voulait sur Khyri, mais la sœur aînée de Knaël avait toujours eu un talent certain pour le mélodrame. Quand Knaël la vit, avec toute cette armée, un sourire amusé parcourut ses lèvres, le frisson de la guerre s’emparant de son corps, faisant trembler ses poings. Jamais les armées ashnardiennes ou nexusiennes ne pouvaient atteindre aussi rapidement un tel degré de sauvagerie chronique et barbare. On ne pouvait vivre ça qu’en Enfer, et c’était pour ça que Knaël aimait tant les guerres entre les Princes infernaux... Parce que ça avait de la gueule ! Khyri avait toujours eu un talent inné pour la mise en scène.

Elle était en train de le prouver. Dans sa main, elle tenait la tête décapitée de l’émissaire d’Allocen, et balança cette dernière sur le sol de la plaine cendrée, tandis que ses Dracoliches rugissaient dans le ciel orangé, les cadavres des Tours Aériennes d’Allocen flottant dans le vide. Elles avaient courageusement affaibli les légions de Khyri, mais sans parvenir à les repousser éternellement. Elle-même avait avancé ses propres Tours Aériennes, et Knaël devait bien admettre que son armée était impressionnante. Elle avait vu les choses en grand : outre ses légions de Draugr et ses Dracoliches, elle disposait aussi d’énormes trolls infernaux, et, surtout, de redoutables Nécromanciens, des mages sinistres qui la soutenaient, et qui constituaient le cœur de son ost.

Knaël ne pouvait qu’être impressionnée par les forces de sa sœur, par la motivation de cette dernière, et était en même temps agacée, car elle avait la sérieuse impression que tout ceci n’était qu’une machination d’Allocen, pour mettre à nouveau ses sœurs en rivalité, et ainsi les voir s’affronter ensemble, pour qu’elles continuent à progresser. Chez les démons, l’amour était rarement reconnu à sa juste valeur, les démons préférant s’affronter entre eux dans des combats meurtriers et sanglants. C’était leur meilleure manière de se montrer qu’ils s’aimaient, sans doute. La lame magique de Khyri vibrait entre ses mains, et ses hordes chargèrent les troupes d’Allocen, dans un combat terrifiant. Les Dracoliches s’affrontaient dans le ciel, et les Tours Aériennes d’Allocen venaient en renfort. Khyri n’avait aucune chance de gagner, mais, à chacun de ses assauts, elle continuait à se rapprocher inexorablement du Palais d’Allocen, tout en réunissant à chaque fois des troupes démoniaques supplémentaires, soit des alliés en plus.

Les combats pouvaient durer des jours et des jours tant il y avait de démons, et ce d’autant plus que les Nécromanciens des deux camps ressuscitaient à chaque fois ceux qui étaient tués. Le champ de bataille était une immense charcuterie, une mêlée générale, et les Tours Aériennes faisaient des ravages, balançant un déluge de feu depuis leurs multitudes de fenêtres. De véritables rivières d’un feu incandescent et mortel s’abattaient sur des centaines de mètres. C’était un spectacle aussi effrayant que saisissant, mais Knaël n’avait pas le temps de l’admirer. La Néphalem, traditionnellement, se battait avec deux lames recourbées, chacune des lames étant jumelle de l’autre, et pouvant se rejoindre pour former une longue arme complète, très difficile à manier, car elle était une arme à double tranchant... Au sens littéral du terme. Knaël disposait aussi d’autres armes, notamment d’un grappin, qu’elle utilisait pour rejoindre de grandes distances, ainsi que de dagues et d’armes et de jet dissimulées ici et là dans son armure. Elle fondait sur les Draugrs avec une efficacité terrifiante, sa cible étant un Nécromancien. Le mage noir essaya de se défendre, envoyant sur elle des sorts magiques, mais elle les esquivait habilement. La créature se protégeait ensuite en frappant le sol avec son bâton, invoquant des zombies et reconstituant d’autres Draugr, tout en continuant à frapper le sol, créant des zébrures verdâtres autour de lui, que Knaël esquivait. Rapide et mortelle, précise et vive, elle finit par sortir son grappin, et l’envoya. La croix angélique perça le bouclier magique protégeant le Nécromancien, atteignit son bâton, et elle tracta son grappin. Privé de son bâton, un mage n’était plus rien. Knaël s’élança alors, attrapa le bâton au vol, puis, en voyant que le mage commençait à vouloir le récupérer, le lui renvoya.

« Cadeau, crevure ! »

Le bâton fusa comme une lance, et se planta dans la poitrine du mage, le transperçant. Knaël bondit ensuite en hauteur, un saut prodigieux, rendu possible grâce à ses bottes magiques, et elle planta les lames dans le corps du monstre, le clouant sur le sol. Entendant alors du bruit dans son dos, Knaël se retourna, et redressa ses lames. Les deux lames se heurtèrent à l’énorme épée de Khyri.

« Tu es bien têtue, Knaël ! Toujours à lécher les bottes d’Allocen, Sang-Mêlé ?
 -  Et toi ? Toujours à te prostituer pour satisfaire ton complexe œdipien ?
 -  Va te faire foutre ! »

L’amour entre frangines. Tellement beau. Khyri tendit sa main, et envoya des éclairs magiques que Knaël para avec ses lames, les croisant devant elle. Elle courut ensuite vers sa cible, et les lames s’entrechoquèrent à nouveau. Knaël la frappa au ventre avec son pied, mais Khyri contre-attaqua en envoyant une onde de choc depuis sa main libre, qui atteignit Knaël à l’estomac. Cette dernière s’écrasa sur le sol, fit une roulade en arrière, et se remit ainsi sur pied, se heurtant à nouveau à la solide lame de Khyri. C’était une puissante épée.

Dans le ciel, plusieurs des Dracoliches de Khyri se mirent à s’effondrer. Depuis des montagnes adjacentes, des milliers d’archers et de balistes balançaient autant de flèches et de traits mortels, ciblant les énormes trolls et ces sinistres dragons. L’armée d’Allocen tenait bon.

« Ton armée est en déroute, Khyri ! »

La démone grogna.

« Avec qui t’es-tu alliée, Khyri ?
 -  Ah ! C’est pour ça que tu es venue ici... Tu es toujours aussi naïve, ma chère sœur.
 -  Demi-sœur, rectifia Knaël.
 -  Ta naïveté te vient de ta mère, chérie. Nous nous reverrons, Knaël, et, cette fois, je ne serais pas aussi gentille. »

Khyri disparut alors, laissant Knaël avec une myriade de questions sans réponse.



À chaque fois que votre caravane croisait des militaires, ces derniers s’arrêtaient, se mettant au garde-à-vous en effectuant le salut militaire. La discipline et le patriotisme... Des valeurs fermement ancrées dans cet Empire guerrier et militaire. Les patrouilles impériales marchaient ensuite le long des trottoirs, et je regardais le paysage défiler... Jusqu’à approcher du harem Warren. Un sourire évasif éclaira mon visage. Lors de mon rétablissement, j’avais passé plus de nuits que nécessaires là-dedans. Tout le monde me voulait. Le légendaire Centurion d’Argent, et bientôt Championne d’Ashnard... Mon nom était associé à plus de récompenses et de distinctions militaires que je ne pouvais le dire, mais c’était bien pour connaître la femme qui avait vaincu Phalanx le Colosse que la vampire Warren m’avait offert la grâce de sa chair.

Des rétablissements comme ça, si je le pouvais, j’en voudrais bien sans arrêt.



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LA GESTE DE KATARINA
 – I –
Une cargaison inattendue


Le port de Tekhos Metropolis avait sans aucun doute connu des jours meilleurs, plus profitables d’un point de vue économique. Quand la police traquait des trafiquants de drogues, il ne fallait pas non plus s’attendre à faire des affaires. La bataille faisait rage devant le Cruiset Ship, un énorme paquebot transportant officiellement des bananes, des citrons, et du soja venant des îles. Officiellement, en tout cas... Officieusement, il y avait de la drogue, des armes, et des produits de contrebande. La police menait une solide opération, mais les ennemis étaient nombreux, et tenaces. Ils mitraillaient les policières en tenue moulante et en armure cybernétique, et ces dernières répliquaient avec leurs armes. Les morts jonchaient les quais, et des tireurs d’élite postés depuis des grues métalliques avaient déjà abattu plusieurs policières. C’était une intense fusillade, à laquelle Katarina participait discrètement. Elle n’appartenait pas à la police, mais aux services secrets. Cependant, ce n’était pas pour autant qu’on ne pouvait pas se donner un coup de main entre collègues, surtout quand, comme Katarina, on avait déjà eu pas mal de policières dans son lit.

Elle avançait le long des entrepôts, où la bataille se prolongeait également. Le Cruiset appartenait à la ToxBranco Inc., une entreprise spécialisée dans l’import/export, qui détenait également plusieurs entrepôts à Tekhos Metropolis. Elle avait abattu les tireurs d’élite depuis une ruelle, en récupérant un fusil à lunettes très précis. La police avançait, et des renforts arrivaient, face à une défense qui était plus solide que prévue. Des chars urbains se rapprochaient, leurs tourelles lasers massacrant ceux qui étaient en face d’eux. Ils avaient été conçus pour pacifier les ghettos quand ces derniers s’enflammaient. Pour Katarina, outre les mercenaires soutenant le Cruiset, ToxBranco avait certainement fait appel à des gangs de rues, et des renforts arrivaient dans des voitures et des motos, étant accueillis parles chars urbains, offrant aux policières une couverture suffisante.

« Okay, Katarina, crépita une voix dans son oreillette, l’entrepôt est juste devant toi. La cargaison spéciale devrait y être. »

Elle s’avança, mais vit alors plusieurs tueurs sortir. Katarina s’abrita derrière un abri, et fit feu. Cinq minutes de fusillade plus tard, elle termina la partie en tirant sur une grenade qu’un adversaire venait de lancer. La grenade explosa en plein vol, et elle ne tint pas compte des hurlements de douleur de l’homme, qui venait de perdre un bras et deux jambes, et se répandait en sang sur le sol. L’agente en combinaison de cuir préféra s’avancer, et alla à l’intérieur de l’entrepôt. Il y avait deux camions vides, et plusieurs conteneurs. Deux hommes étaient à l’intérieur, mais levèrent les mains en la voyant. Ils déguerpirent rapidement, et elle se rapprocha des conteneurs présents dans l’entrepôt. Elle en remarqua alors un qui la surprit. Dehors, on pouvait toujours entendre les coups de feu. La bataille continuait à faire rage.

Il y avait un conteneur avec une sorte de peinture bizarre dessus. Une rose... Katarina se rapprocha, nerveuse, et tira sur le loquet de l’épais cadenas. Elle entendit des bruits sourds à l’intérieur, et, se mettant dans un coin, ouvrit rapidement cette dernière.

« Merde... » soupira-t-elle.

Il y avait des femmes à l’intérieur. Une trentaine. Avec des enfants et même des bébés qui pleuraient.

« Y a quoi là-dedans ?!
 -  Des femmes… »

Elles parlaient toutes, mais leur langue était incompréhensible. Katarina entendit alors du bruit dehors, et se dépêcha de sortir... Pour voir devant elle un singulier spectacle. Face aux truands ordinaires, des ninjas cybernétiques venaient de débarquer.

« Merde ! répéta Katarina.
 -  J’attends toujours votre rapport !
 -  Hem… Vous pouvez attendre cinq minutes ? Je crois que je risque d’être un peu occupée... »



J’ai été élevée par les anges, vous savez. Ma mère a quitté Allocen en étant enceinte de ce dernier, et, si je n’avais vraiment réussi à comprendre ce qu’il y avait entre eux, elle m’avait avec elle, et on m’a éduqué. Je suppose que j’aurais du être une jeune fille modèle et sage, une bonne petite angelotte qui sourirait poliment face aux compliments qu’on lui faisait, mais, quand on a les gènes d’un Prince démoniaque dans le sang, et qu’on a comme marraine Iranaël... Les Anges sont tellement innocents et purs (c’est ce qu’ils disent, mais je préfère me dire que ce sont juste des idiots) qu’ils ignorent à quel point ils sont beaux, et, pardonnez-moi de l’expression, bandants. Être avec eux, c’est éprouvant pour ça. Oh, je ne dirais pas que je n’ai rien hérité d’eux. La conscience du Bien et du Mal, le libre-arbitre, et toutes ces conneries, c’est ancré en moi. Je suis pas une mauvaise fille, je suis même une femme d’honneur, très valeureuse, et tout, et tout... Sans mes origines partiellement démoniaques, qui en ont toujours fait flipper plus d’un, j’aurais probablement rejoint la Milice, en compagnie de Yehaël, d’Azriël, et de tous ces types contre lesquels je m’étais entraînée pendant l’enfance. Cependant, les Nephalems ont mauvaise presse dans les Cieux, et, concrètement, je passais mon temps à voyager entre le Royaume des Anges et le reste de ce monde.

Pour quelqu’un comme moi, le Paradis devient vite bien chiant. J’aimais me battre, et j’ai toujours aimé ça. On peut dire que j’ai ça dans le sang. Le frisson de la bataille, l’excitation qu’il y a à trancher des carotides et à sentir le sang exploser sur soi. Ça, c’est mon héritage démoniaque. Je n’aime pas la mort, mais j’aime me battre... Et j’aime baiser. Vous voyez Allocen ? Il baise comme un ogre affamé la plupart de la journée, et on entend les hurlements de ses succubes. Il s’est tapé toutes ses filles, sauf moi, et je pense que c’est pour ça que ma mère n’a jamais pu vraiment l’aimer. Ma mère m’a encouragé à me battre, mais aussi à réfréner mes pulsions, car, plus je me bats, et plus j’ai tendance à devenir agressive. Elle a canalisé ma rage et ma soif de combat en m’enseignant la stratégie, les tactiques de combat, et en m’expliquant qu’un vrai guerrier était celui qui savait réfléchir, analyser rapidement le jeu de ses adversaires, trouver des failles et en profiter.

Je suis une synthèse entre les Anges et les Démons. Je suis une Néphalem. Et ce chariot me conduisait vers mon destin, se rapprochant du Lac, et du pont menant au Palais Impérial.



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LA GESTE DE SERBERIA
 – I –
Du mouvement dans les mines


« Ils sont juste derrière nous !
 -  Fuyez, fuyez !! »

Les mineurs étaient effrayés, ce qu’on pouvait comprendre. On entendait les monstres hurler, et les cadavres commençaient à décorer les mines sombres. Les mineurs fuyaient, traqués par de redoutables créatures souterraines qui filaient le long des murs et du plafond à l’aide de leurs énormes griffes. Des Licker remontaient de la mine, et les ouvriers, comprenant bien qu’il n’était pas dans leur intérêt de continuer à chercher du Solsticium, fuyaient rapidement. Ils rejoignaient les gardes vaporéens, qui avaient pris possession plus en hauteur, afin de pouvoir progressivement avancer... Mais Serberia, « La Vierge de Fer », ne l’entendait pas. Avec son visage angélique, Serberia était aisément reconnaissable. Elle se moquait bien des ordres. Des Ouvriers étaient attaqués, et elle ne comptait pas les laisser mourir en attendant des ordres qui, de toute manière, leur dirait d’avancer.

Elle entendit des hurlements, et un mineur apparut devant elle, un Licker derrière lui. Serberia réagit plutôt vite, et redressa son arme, pointant sa carabine vers le monstre, et tira. Ses munitions en Solsticium noire atteignirent la tête du monstre, qui poussa un couinement. Sa longue lange n’avait pas réussi à atteindre la jambe du mineur effrayé, mais ce dernier, surpris par le détonations, trébucha, et heurta les jambières de Serberia.

« Restez derrière moi ! » intima-t-elle.

Serberia fit feu à nouveau, atteignant un autre Licker. Il en venait toute une tripotée, et elle continua à tirer, les affaiblissant. Malheureusement, les monstres se rapprochaient, et le mineur, horrifié, se mit à ramper. Il s’était fait dessus, et avait probablement vu plusieurs de ses amis mourir. Serberia dégaina son épée en voyant une langue fondre sur elle, et sa lame trancha le bout de la langue du monstre, qui couina. Elle s’avança alors.

« PROTECTIO !! » hurla-t-elle.

Immédiatement, l’Aria déclencha autour d’elle un bouclier, qui lui fut utile, car les griffes d’un Licker l’atteignirent dans le dos, alors qu’elle avait démembré l’un d’entre eux. Serrant les dents, Serberia se retourna, et pointa sa carabine à bout portant, ouvrant le feu sur la boîte crânienne du monstre, l’explosant sauvagement. La Vaporéenne était terriblement efficace au combat, ce qui expliquait pourquoi elle gagnait autant de respect au sein des autres Marcheurs. Elle savait qu’il y avait quelque chose d’anormal dans cette attaque. En soi, il arrivait parfois que des monstres attaquent les mines. Pour déterrer le précieux Solsticium, les Vaporéens devaient creuser de profondes galeries, ce qui, naturellement, amenait parfois à rencontrer quelques autochtones peu coopératifs. Les Marcheurs servaient généralement à ça : pacifier le terrain. Quand on faisait sauter des murs pour dégager des accès, ça réveillait des monstres, mais, là, il n’y avait rien eu de tel. Les Lickers, des monstres que Serberia avait déjà eu l’occasion d’affronter, avaient débarqué de n’importe où à la fois, fondant sur les mineurs. Ils avaient eu le temps de sonner l’alarme. Serberia tentait de rejoindre le dortoir avancé, là où la première alarme avait sonné. La lame de Serberia se gorgeait de sang, et rien ne semblait pouvoir arrêter la jeune Vaporéenne.

Elle repoussa ainsi les Lickers, et se retourna vers le mineur. Une scène de cauchemar avait lieu sous ses yeux. Des langues pendaient ici et là. Il avait vu cette femme affronter des monstres plus épais qu’elle, les repoussant avec le pied, esquivant leurs griffes, alternant entre sa carabine et son épée. Son armure était couverte de sang, et il reconnut en elle « La Vierge de Fer ».

« Où est votre dortoir ? »

L’homme claqua des dents, essayant de retrouver son calme, et finit par remuer sa bouche, prononçant des sons, désignant une zone en contrebas. Serberia le remercia, et lui indiqua d’aller voir les autres. Les renforts ne devraient pas tarder à arriver, et Serberia était normalement censée les attendre... Mais la tentation était trop forte pour la soldate. Elle était impulsive, énergique, et se mit à descendre le chemin en pente. Son cœur remuait lentement dans sa poitrine. Serberia sentait que quelque chose de gros avait eu lieu, et, alors qu’elle approchait du dortoir, elle perçut l’odeur de la mort... L’odeur des corps en putréfaction. Elle approcha de la porte d’entrée du dortoir, et entendit également des murmures.

Il y avait une vingtaine de morts, baignant dans leur sang, certains étant en pièces détachées, leurs intestins pendouillant sur le sol. Plusieurs Lickers étaient en train de les manger, mais, outre ce spectacle qui aurait pu donner envie à la jeune Vaporéenne de vomir, il y avait aussi autre chose. Quelque chose d’impensable. Un homme était là... Un mineur, torse nu, portant un simple pantalon rapiécé en guise de vêtements. Il tournait le dos de la Vaporéenne, mais, quand Serberia se rapprocha, ses mains sur son fusil, les Lickers se redressèrent en grondant.

« Mon... Monsieur ? »

Il avait la tête en bas, et murmurait rapidement, ses épaules se soulevant et s’abaissant lentement. Qu’est-ce que tout cela voulait dire ? Pourquoi les Lickers ne l’attaquaient pas ? Ces monstres étaient incontrôlables ! Ils ne pouvaient pas obéir à de simples hommes ! Pourquoi ne l’attaquaient-ils pas ? Serberia remarqua alors des écoulements entre les jambes de l’homme, et vit, sur le sol, des traces de sang... Beaucoup de sang. L’homme jeta alors un rasoir sur le sol, puis se retourna. La Vaporéenne frissonna de dégoût. L’homme s’était ouvert le ventre, il s’était scarifié avec le rasoir, et, sur son torse, Serberia voyait une immense rose.

« Mais que... ?!
 -  Il vous aime » mumura l’homme avec un sourire épanoui.

Ses yeux s’illuminèrent alors, devenant d’un vert incandescent... Il explosa alors, et la déflagration souffla Serberia, qui heurta violemment le mur.



« J’ai toujours aimé cette vue, vous savez... Ce lac est magnifique. Vous connaissez la légende, je suppose ? On dit que ce lac était le seul oasis poussant dans ce désert sinistre, avant que nos ancêtres n’aient eu l’idée d’y fonder un château. »

Le chariot s’avançait le long d’un impressionnant pont en bois et en pierre au-dessus du lac. C’était une vue impressionnant, je devais bien le reconnaître. Mais le Palais l’était encore plus. Plus on se rapprochait, et plus j’étais saisie par la hauteur vertigineuse des tours du Palais. Une myriade de bâtiments et de tours, tournant autour du Donjon Impérial, une immense tour qui semblait vouloir dominer le ciel. On l’apercevait à une centaine de kilomètres à la ronde, depuis les montagnes et les rocs qui délimitaient le cœur de l’Empire, enserrant ce désert. Dans le ciel, je pouvais voir des démons en train de voler, patrouillant autour du palais. Parfois, on voyait les dragons impériaux, d’immenses créatures redoutables. Et, ensuite, je regardais à nouveau le Donjon Impérial. L’heure approchait. Ce moment où je serais face au Maître de l’Empire, où je traverserais la salle de réunion du Conseil pour m’enfoncer plus profondément encore, dans le saint des saints : les quartiers personnels de l’Empereur.

L’heure de la confrontation approchait. Même Emhyr, d’habitude si loquace, si prompt à raconter des anecdotes sur le Palais Impérial, était étonnamment silencieux. Tout au plus continuait-il à me complimenter sur ma victoire contre Phalanx, et j’aimais à me dire qu’il était sincère. Cependant... Et bien, vous savez ce que c’est. Commencez à faire confiance aux politiciens, et vous aviez toutes les chances de finir droit dans le mur. Surtout quand il s’appelait Emhyr, quand on connaissait son influence, et qu’il appartenait à l’une des plus vieilles familles d’Ashnard, une famille qui avait fait partie des familles pionnières, celles qui avaient conduit les colons et les pionniers pour fonder Ashnard. Il était un homme puissant, et que ce soit lui qui vienne me chercher était un signe très clair. Emhyr était un homme qu’il valait mieux avoir dans son camp.
« Modifié: lundi 30 mars 2015, 12:32:29 par La Quête »
DC d’Alice Korvander.

Consultez ce topic pour une présentation détaillée de mes personnages.

Pour une demande de RP, je vous encourage, soit à poster sur le topic susmentionné, soit à envoyer un MP sur mon compte principal.

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    Description
    Groupe de guerriers menés par Knaël, une Nephalem, dans le but de traquer et d'éliminer la Monarchie de la Rose, un groupuscule terroriste d'envergure mondiale.

Re : The Monarchy Of Roses

Réponse 1 dimanche 01 juin 2014, 16:17:03

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LA GESTE DE SILKE
 – II –
Raven l’Amazone


« Oui, je vous le dis, mes Sœurs, l’heure de la Révolte est venue ! Je vous le dis, la Déesse-mère attend que vous révéliez votre potentiel ! Ne sont-ce pas nous qui procréons ? C’est dans nos ventres que pousse la vie, c’est dans nos ventres que naissent ceux qui, par la suite, vous enchaînent ! Libérez-vous, mes Sœurs ! Portez les armes, et libérez les autres ! Nous n’avons plus besoin de ces macaques, de ces primates ! Entendez le cri de la Déesse ! Entendez-le !! »

Face au ton passionné de la femme à la longue cape, les autres femmes poussèrent des hurlements, brandissant leurs armes, tapant contre leurs boucliers. Même les jeunes filles étaient subjuguées par cette femme. Elle parlait juste, et elle connaissait son public. Il y avait des femmes violées par des hommes, des femmes battues par leurs maris. Cette région était une terre sinistrée, qui avait connu des guerres, guerres qui avaient entraîné leurs pogroms, leurs razzias, et leurs pillages. Elles avaient souffert des hommes, souffert des soldats, des bandits, des pillards... Mais Silke ne pouvait pas tolérer ça. L’Amazone avait fini par rattraper ses proies, et elle se rapprochait. Les sentinelles l’entendirent approcher de leur camp improvisé dans la forêt, et on la laissa venir. L’Amazone aux cheveux de feu se tenait sur son cheval, et voyait une milice très bien organisée, avec des archères dissimulées dans les arbres.

Elle finit par la voir. Raven, celle qui avait trahi la Reine en quittant la Horde pour fonder la sienne.

« Silke ! C’est donc toi qu’Andromaque a décidé d’envoyer ? »

Silke ne dit rien. Il y avait des prisonniers, des captifs mâles. Ils étaient presque nus, ne portant que des pagnes, avec des colliers autour du cou, et étaient en piètre état. Ils avaient été traînés par des chevaux, comme l’attestaient leurs cordes. L’Amazone observa Raven, fronçant lentement les sourcils, puis sauta au sol.

« Tu as trahi les tiennes, Raven. J’ai fait ce long voyage pour te ramener devant la Horde, où le Conseil des Amazones décidera de ton sort par le biais d’un...
 -  Le Conseil ?! Tu penses que j’accorde une quelconque importance à la Reine ?! C’est une lâche ! Partout, les filles de la Déesse souffrent et hurlent, tandis qu’elle envoie sa Horde dans le désert !
 -  Parce que tu prétends rendre justice ?! Tu prétends accomplir la volonté de la Déesse ? »

Raven regarda Silke, et un sourire perla sur ses lèvres. Les deux anciennes amies d’enfance, des camarades de guerre qui s’étaient battues ensemble contre des esclavagistes et contre bien des monstres se dévisageaient froidement, chacune des deux sentant que le moment du combat arrivait. La Horde de Raven l’entourait, et sa milice ne cessait de grandir, au fur et à mesure que les journées s’écoulaient.

« je me contente de faire ce que la Déesse-mère souhaite ! Nos ancêtres voyaient en la femme le sexe dominant, porteuse de vie, et l’Homme n’était rien de plus que le garde, celui qui, en se montrant digne au combat, pouvait avoir le droit immense de coucher avec celles qui donnaient la vie. C’étaient elles qui choisissaient. Aujourd’hui ? Aujourd’hui, nous sommes leurs putes ! »

Elle cracha sur le sol. Silke ne reconnaissait plus Raven. Cette haine en elle... L’avait-elle toujours eu ? Raven avait eu une enfance difficile. Elle était la seule survivante d’un village massacré par des guerriers. Ils avaient torturé et violé à plusieurs toute sa famille pendant des jours, avant que les Amazones n’arrivent, et ne viennent la sauver.

« Alors, tu comptes massacrer tous les hommes que tu rencontres, c’est ça ?
 -  Et toutes les femmes qui ont choisi de collaborer avec eux, oui. Ouvre les yeux, Silke. Ce ne sont que des violeurs, des menteurs, des assassins...
 -  Des gens comme toi, en somme. »

Raven la dévisagea silencieusement. La tension continuait à monter, et Silke intervint.

« Et les innocents ? Qu’en fais-tu, hein ? Ceux qui n’ont rien à se reprocher ? Les bons maris ? Tu les empales, eux aussi ?
 -  Je rends justice.
 -  je ne le répéterai pas à nouveau, Raven. La Reine Andromaque m’a envoyé te récupérer. Rends les armes, ou tu en affronteras les conséquences. »

Silke avait dégainé son épée, la tenant à deux mains. Les femmes de Raven s’étaient tendues, mais cette dernière esquissa un sourire.

« J’ai toujours été meilleure que toi à ce jeu-là, ma sœur.
 -  Dès le moment où tu as cessé de suivre notre Reine, tu as cessé d’être ma sœur.
 -  Ta Reine est une lâche qui ne suit plus les ordres de la Déesse. Je suis sincèrement navrée que tu t’entêtes, Silke... Mais je ne te laisserais pas m’arrêter. »

Raven brandit également son épée, et les deux femmes s’observèrent silencieusement. Les flammes continuaient à crépiter doucereusement, et Silke attaqua en hurlant. Les lames s’entrechoquèrent dans un éclat de rage et des lueurs meurtrières dans les yeux.



« Dites-moi, est-ce que vous savez pourquoi c’est notre Empire qui attaque, et pas eux ?
 -  Eux ?
 -  Oui… Les Nexusiens. Vous avez étudié l’Histoire comme moi, vous savez que leur flotte fait qu’ils ont une histoire stratégique qui est plutôt tournée vers l’attaque, vers le contrôle des mers. Leurs navires pourraient nous encercler, leur permettre de nous attaquer depuis les côtes. L’Empire est grand, Knaël, et cette grandeur est à la fois sa force et sa faiblesse.
 -  Épargnez-moi la leçon, Conseiller. Je sais où vous voulez en venir. »

Entre Nexus et Ashnard, il y avait des milliers de kilomètres de séparation. Lentement, les frontières de l’Empire se rapprochaient de Nexus, mais la grande zone qui séparait les deux était connue comme s’appelant les Contrées du Chaos. Il y avait une infinité de royaumes entre Nexus et Ashnard, et également beaucoup de terres sauvages et dépeuplées, hantées uniquement par les ruines d’anciennes puissances étatiques, ou par des cohortes de monstres. Je savais très bien pourquoi les Nexusiens n’attaquaient pas. La distance était trop grande, et il leur faudrait affronter les monstres qui peuplaient le continent. De plus, Nexus était une puissance aquatique. Elle n’était pas à l’aise sur le continent, et, même si sa cavalerie était connue pour être particulièrement redoutable, ils ne savaient pas comment faire un si long voyage. Ils étaient trop éloignés de Nexus, tout simplement.

Les Ashnardiens, en revanche, n’avaient pas ce problème avec les monstres, qui ne les attaquaient pas.

« Quand l’Empire a été fondé, les familles de réfugiés, mais aussi les démons, ont amené des artefacts magiques. De puissantes reliques que les mages ashnardiens ont amélioré, et qui permettaient de séduire les monstres et les créatures sauvages hantant Terra. Ils ne nous attaquaient pas, mais, d’un autre côté, on les contrôlait pas non plus...
 -  Où voulez-vous en venir ?!
 -  Quand l’Aballah a pris le contrôle de l’Empire, et qu’il a été chassé, il a dérobé la plupart de ces puissants artefacts. Oh, je comprends votre air surpris, ce n’est pas quelque chose qu’on crie sous les toits. Pendant son règne, l’Empereur Fou avait dilapidé les caisses impériales en menant de grandes excavations archéologiques dans les Contrées du Chaos. Des expéditions coûteuses, et très ruineuses, qui ne nous ont rien apporté, si ce n’est appauvrir un Empire qui n’a jamais vraiment roulé sur l’or. Nous ignorons ce que l’Empereur Fou recherchait. Des artefacts ? Peut-être. Mais le fait est que les Malterres de la Discorde sont un endroit particulièrement dangereux dans le monde. »

Le Roi Cramoisi... Pourquoi m’embêtait-il avec cette histoire ? On disait que l’Empereur fou était mort. Quand la Guerre Civile avait éclaté, et qu’il avait été chassé de son trône, il était retourné dans ses terres, mais, sans la bénédiction divine de l’Empire, les monstres qui entouraient son domaine l’avaient tué, en attaquant ce dernier. C’était la théorie officielle, et, dans la mesure où ces terres se situaient près de l’Olympe, elles abritaient aussi les plus dangereux monstres qui soient. Cherchait-il simplement à meubler ? Notre chariot continuait à remonter vers l’intérieur du Palais Impérial.

« Pourquoi croyez-vous que je vous ai envoyé tuer Phalanx ?
 -  Pour prouver ma vertu et mon courage ?
 -  Ne soyez pas si naïve, Centurion d’Argent. Phalanx n’est pas le seul Colosse qui hante Terra.
 -  Écoutez, Conseiller Var Emreis, je ne goûte pas à l’art de la po...
 -  Des temps sombres menacent, Knaël. Je ne parle pas de la guerre entre Nexus et Ashnard, ni même de cette révolte terranide mondiale dont on nous chante la prophétie depuis des années. »

Était-il sérieux ? Je savais qu’Emhyr n’était pas le genre d’hommes à plaisanter, mais... Où voulait-il en venir ? Que voulait-elle dire ? Pourquoi fallait-il donc qu’il fasse tous ces mystères ?

« Les Formiens, alors ? C’est la Reine des Lames qui vous inquiète ?
 -  Je sais pourquoi vous avez tué Phalanx... Je sais que votre père, Allocen, vous a demandé d’enquêter sur la Rose... Et, quand on discute de la Monarchie des Roses, tout nous ramène à Ashnard, n’est-ce pas ? »

Je me tus, en me penchant vers lui, lui posant alors une question, en détachant chaque syllabe :

« Que savez-vous sur la Monarchie des Roses ? »

Emhyr bascula sa tête en arrière, et une ombre de sourire vint perler sur ses lèvres.

« Qu’elle existe... Et que le Roi Cramoisi n’est pas mort. Et que ce ne sont pas les rebelles qui l’ont chassé du trône.
 -  Comment ça ?
 -  Nous sommes arrivés. C’est votre heure de gloire, Centurion d’Argent. »

Le chariot venait en effet de rejoindre la première cour du palais, une immense cour avec une multitude de drapeaux, où une fanfare nous attendait. J’aurais voulu retenir Emhyr, mais ce dernier me salua, et sortit, me laissant pantoise pendant quelques secondes. Qu’avait-il voulu dire par là ? Pourquoi avait-il parlé de Phalanx ? Je savais pourquoi je l’avais tué... C’était un Colosse, un héritier des Grands Anciens, un ancien cauchemar infernal qui était une menace perpétuelle pour la sécurité du monde. Alors, qu’est-ce qui avait bien pu se passer ?

Pourquoi l’avais-je tué ? Emhyr cherchait-il juste à jouer avec moi ? Les Var Emreis étaient tellement ancrés en Ashnard... Cet Emhyr était un animal politique, et certains de ses détracteurs disaient même qu’il allait jusqu’à avoir plus d’influence que l’Empereur en personne, comme une manière de dire qu’il fallait trouver un moyen de le museler. Sa gloire reposait essentiellement sur celle de son frère, Coehoorn, le militaire, un maréchal qui enchaînait les victoires, et qui, partant de là, était très apprécié du peuple, ainsi que de l’armée.

Pourquoi l’avais-je tué ?



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LA GESTE D’ULIA
Les Sept Lances de la Gloire


Un Colosse ! Un Colosse, foutue salope ! Ah, si elle survivait à ça, Knaël allait devenir imbuvable après ça. Ulia en était presque jalouse, si elle ne trouvait pas cette décision complètement suicidaire. Défier un Colosse... Sérieusement ?! Il fallait être Knaël pour oser faire ça. C’était complètement dingue, complètement dément, ouais ! Il n’y avait que Knaël pour le faire ! Ulia était impressionnée. L’Ashnardienne avait assuré le poste de Knaël pendant qu’elle était partie vers le Sanctuaire Interdit, afin de défier Phalanx-le-Géant-de-Sable. Les deux devaient défendre des gisements ashnardiens. Des mines d’ébonite. L’ébonite était un matériau noir et extrêmement rare, qui produisait des armures magiques d’excellente qualité. Malheureusement, ces mines étaient souvent convoitées, et, si le commandement avait décidé d’envoyer deux championnes de guerre, Knaël et Ulia, c’était pour chasser les camps d’Orcs sauvages qui s’étaient installés à proximité. Toute une Horde orc assiégeait une région d’Ashnard, et certains chefs orcs voulaient s’emparer des mines. Or, ces mines étaient bien trop précieuses pour l’Empire, mais ces Orcs étaient nombreux.

Le commandement avait surestimé la menace... Ou il avait sous-estimé Ulia et Knaël, deux guerrières de légende. Ulia pouvait s’en occuper sans l’aide de Knaël.

« Tenez bon, soldats ! »

Ulia se tenait sur un promontoire rocheux, surplombant la forêt d’où les Orcs jaillissaient en masse. Le vent glacial faisait virevolter ses cheveux. Son armure la recouvrait alors intégralement, mais elle retira les pans de l’armure, les rétractant, afin d’avoir une meilleure pénétration dans l’air. Les archers et les arbalétriers maintenaient un tir soutenu sur les Orcs, les fauchant à travers les bois, mais ils étaient nombreux. Les Peaux-Vertes restaient fidèles à elles-mêmes, mais il en fallait plus pour effrayer l’Ashnardienne. Patiemment, elle se concentrait, prête à donner son récital.

« Ils arrivent !
 -  Préparez-vous à charger ! »

Des flocons de neige tombaient lentement. La température était idéale. Ulia se recula un peu, afin de prendre de l’élan. Dans sa main, elle tenait Gloria, sa lance, qui n’attendait qu’à déployer ses sœurs. Les Orcs hurlaient, et Ulia se mit à courir, prenant son élan, puis s’envola dans l’air. C’était son attaque favorite, et, alors qu’elle se mettait à tourner, on put voir six lances apparaître autour d’elle, l’ensemble formant les Sept Lances de la Gloire. Sept lances magiques formées toute en même temps par mes mêmes artisans dans al même grande forge, par les ancêtres d’Ulia. Le jeu d’armes lui revenait de droit. Ulia lança sur eux La Lance Divine, une charge aérienne en prenant de l’élan. Elle voyait les Orcs fondre vers les Ashnardiens, et s’écrasa alors en plein milieu, chacune des sept lances transperçant les Orcs avant de se planter dans le sol, et de provoquer des explosions magiques qui soulevèrent la neige autour d’elle. Quand cette dernière se dissipa, Ulia était en position, armure déployée, les lances dansant sous elles.

« C’est parti pour le récital ! »

Ulia en appela à sa magie, et créa six clones d’elle-même, qui s’emparèrent chacun des lances, avant de se lancer au combat contre les orcs. Ulia, dans toute sa splendeur. Où que Knaël aille, Ulia la suivra. C’était aussi simple que ça.



La fanfare était très réussie, comme à chaque fois. Les musiques militaires impériales étaient grandiloquentes, et vous procuraient toujours ce petit frisson qui remontaient le long de votre échine. Cependant, je n’arrivais pas à m’ôter de la parole les paroles d’Emhyr. Que voulait-il donc dire ? Cherchait-il simplement à me perturber ? Ou est-ce que cet homme savait plus de choses que ce qu’il ne voulait dire ? Je savais bien que ce séjour au Palais ne serait pas indolore... Phalanx m’avait brisé mon corps, ravagé mon armure, et Emhyr me torturait l’esprit. Le Roi Cramoisi, la Monarchie des Roses... Emhyr avait vu juste, mais j’étais étonnée qu’il connaisse Allocen. Certes, il y avait des démons à Ashnard, mais ceux-ci s’étaient séparés de l’Enfer, et ne répondaient pas de l’autorité des Princes infernaux. Est-ce que je m’étais trompée là aussi ? Est-ce que l’Empire entretenait malgré tout des liens avec certains Princes ? Si les Anges savaient ça... Ah, je savais très bien que les Cieux n’aimaient pas des masses Ashnard. Bon, ils n’aimaient pas non plus beaucoup Tekhos ou Nexus, mais je sentais bien que cet Empire était particulier. Un Empire démoniaque, n’était-ce pas un peu une violation du traité ? De leur pacte ? Les Anges leur avaient rendu la pareille, avec Caelestis, mais les Celkhanes étaient bien loin de pouvoir égaler l’influence des Ashnardiens. C’était une souris aux crocs aiguisés face à un colosse.

J’avançais le long de la cour, m’arrêtant pour saluer les soldats. Je portais mon casque, cette fois, et une escorte me conduisait vers le Donjon Impérial. Je vous avais dit que le Palais était grand, non ? Il comprenait plusieurs cours, des jardins, et de nombreux bâtiments : armureries, casernes militaires, ailes diplomatiques, bâtiments administratifs... C’était le cœur de l’Empire, et il y avait de nombreuses cours internes qui découpaient cette ville dans la ville, formant comme autant de remparts de sécurité. Les gardes qui m’escortaient appartenaient à la Garde Impériale : les protecteurs personnels de l’Empereur. Ils étaient des bretteurs terrifiants, et même eux me respectaient. Ils me voyaient comme une des leurs, celle qui avait vaincu Phalanx. Je m’en sentais honorée. Ne vous trompez pas : mon cœur était gonflé de fierté. Ce n’est pas parce qu’on venait des Cieux qu’on ne pouvait pas être impressionnée, et, techniquement, je n’étais à ma place que sur Terra. L’Enfer et les Cieux me rejetaient mutuellement, et je n’avais que Terra pour m’accueillir. Si j’avais choisi Ashnard, ce n’était nullement parce que j’avais des velléités envers Nexus. Leur guerre politique ne m’intéressait pas.

Mes ambitions étaient différentes.



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LA GESTE DE ZACHIAM
– I –
Les Lamentations oubliées


Les esprits virevoltaient autour du Nexusien. Yeux clos, Zachiam était plongé dans les échos des temps passés. Une tornade noirâtre l’enveloppait, et ses hommes savaient que, dans ce genre de situations, il était dangereux d’aller dangereux le Nécromancien. Non seulement parce qu’il n’aimait pas qu’on lui casse les burnes quand il était en « transe », comme il le disait lui-même, mais aussi parce qu’il était dangereux de s’approcher des morts. Zachiam avait trouvé un ancien lieu de carnage, et était en train de méditer avec eux depuis des heures. Une tornade noire l’enveloppait, faites de brumes, et les soldats ne voyaient pas ce qu’il y avait à l’intérieur... Et c’était tant mieux, car ils y auraient perdu la raison.

Zachiam côtoyait suffisamment les morts pour savoir que, quand ces derniers parlaient, il fallait les écouter. Il entendait leur souffrance, leur cri, les appels anciens, les lamentations de ceux dont la vie avait été brisée. Des Anges et des Démons... Ce n’était pas surprenant. Ils étaient morts il y a des centaines de milliers d’années, mais l’écho de cette bataille se faisait encore entendre... Cette bataille. C’est, tout du moins, ce qu’il avait initialement pensé, mais, plus il était là, plus il les écoutait, et plus il voyait que ça n’avait pas été une bataille. Non. Les morts étaient clairs là-dessus. Un carnage, voilà ce qui avait eu lieu. Un massacre particulièrement sinistre où des milliers d’âmes avaient été tués. Il n’y avait pas que des anges et des démons, mais les autres échos étaient plus lointains. Des esclaves, des fanatiques qui s’étaient sacrifiés pour leurs maîtres.

« Quand en aura-t-il fini ? murmurait un Nexusien. Nous sommes si loin de chez nous, cet endroit n’est pas sûr !
 -  Raison de plus pour faire preuve de vigilance. »

Terreaufair n’avait jamais été un endroit très accueillant, et les nexusiens n’y envoyaient que très rarement des patrouilles. C’était une autre planète, et une planète dangereuse, hantée par des créatures cauchemardesques, un endroit où la magie était bouillonnante, si forte que, parfois, Terreaufair était traversée par de violents cyclones magiques, des tempêtes élémentaires qui se déchaînaient sur des kilomètres. L’expédition était conduite par Zachiam, et financée par le Conseil royal lui-même. Officiellement, elle avait pour but de découvrir pourquoi les Ashnardiens avaient envoyé des patrouilles et des colonies sur Terreaufair. Le Conseil avait en effet eu vent, grâce à ses espions, d’expériences ashnardiennes menées dans certains forts pour rejoindre Terreaufair, afin d’y envoyer des soldats. C’était l’argument officiel, celui donné aux soldats. En réalité, le Conseil savait ce que les Ashnardiens cherchaient.

Zachiam finit par sortir de sa concentration, et se retourna vers ses hommes. Ils avaient un petit campement sur une colline, et il se rapprocha d’eux.

« Alors, qu’avez-vous vu ? s’enquit un lieutenant.
 -  J’ai vu la réponse des morts, répliqua Zachiam. Ils ont été massacrés ici par un démon... Une créature infernale. Le Destructeur. »

Le Nexusien glapit en entendant ce surnom. Il ne pouvait faire référence qu’à Abaddon, l’Ange de l’Abîme, le Destructeur des Mondes. Il était venu sur Terreaufair il y a des millénaires, et y avait cherché ce que les Ashnardiens étaient actuellement en train de chercher... Et ce que, désormais, les Nexusiens cherchaient aussi. Abaddon avait traqué les traîtres infernaux menés par Lilith et d’autres, comme Allocen. Il avait cherché l’Hérésie, il avait cherché Sanctuary, le siège des Nephalems, et, pour le trouver, il suffisait de remonter les cadavres, d’entendre les échos des mourants et des suppliciés. Au bout, il y aurait Sanctuary...

Et une piste vers la Pierre-Monde.

Zachiam et les Nexusiens reprirent rapidement la marche, s’enfonçant dans les profondeurs d’une jungle, avec, au-dessus de leurs têtes, les îles flottantes du Zéphyr. C’était un spectacle magique, féérique... Mais la beauté de Terreaufair cachait le poison vicieux et corrosif qui perlait le long des feuilles.



J’avançais le long des jardins impériaux, voyant une multitude de gardes le long des remparts, de drapeaux, de stèles, de statues, de fontaines, et de nobles. La Cour impériale était bien garnie, entre les prostituées impériales, les flagorneurs, les nobles envoyés par les bannerets pour voir si tout se passait bien. J’observais les robes moulantes des putes, en sachant qu’elles-mêmes ne se considéraient pas comme telles. Si j’étais encore sceptique, mon séjour de repos chez Warren m’avait montré toute la différence qu’il y avait entre la pute classique et celles qui se prétendaient « dames de charme ». Elles me jetaient des regards mielleux, formant comme autant d’invitations à la débauche. Je résistais assez aisément à cet appel, et mon escorte n’y était pas pour rien. On ne faisait pas attendre l’Empereur.

Mes compagnons étaient aussi muets que des tombes. Ils devaient sortir ce numéro-là à chaque fois qu’on les déployait. Le genre froids, sinistres, sérieux, et tout ce qui s’ensuit... Ils entrèrent dans le Donjon Impérial, me faisant entrer dans le Saint des Saints. Toujours plus proche de l’Empereur.



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LA GESTE DE KATARINA
 – II –
Tueurs cybernétiques


La prise du Cruiset et les combats le long des entrepôts de la ToxBranco avaient fait le tour des États tekhans. La police avait annoncé des prises incroyables, des tonnes et des tonnes de sachets de drogues, des armes à feu illégales... Et même des clandestins que les criminels comptaient vendre illégalement. Cette prise avait relancé les discussions autour de l’esclavage et de son bien-fondé, donnant lieu à des débats animés. Personne n’avait mentionné les tueurs-ninjas disposant d’armures high-tech que Katarina avait du affronter, et avait péniblement réussi à supprimer. Ils auraient tué n’importe quel individu normal, mais Katarina était tout, sauf une femme normale. Elle était actuellement de le prouver en train d’infiltrer les étages supérieurs de l’Excelsior Tower, une immense tour qui s’enfonçait dans le ciel. Les gratte-ciel nouvelle génération, faisant passer les gratte-ciel pour de vulgaires maisons. L’Excelsior était un hôtel particulier, mais était aussi le siège social d’un certain nombre d’entreprises, comme la ToxBranco. On trouvait des sociétés de courtage, des compagnies d’assurance, et même des cabinets d’avocat, tout cet ensemble appartenant à une entreprise-mère qui détenait la plupart des parts sociales de chacune de ces entreprises, une holding répondant au nom de la WebMark Company. La WebMark était une société influente, l’une de ces mégacorporations qui avaient fleuri depuis quelques années en profitant de la privatisation croissante des activités régaliennes de l’État, un nécessaire pour que Tekhos puisse continuer à repousser les Formiens. La WebMark était surtout connue pour une entreprise regroupant des spécialistes en informatique, généralement d’anciens pirates informatiques qui, après avoir purgé leurs peines, avaient été recrutées par les entrepreneurs privés. Cependant, la WebMark avait aussi une SMP, qui était en concurrence directe avec d’autres SMP, comme BlackWater Security, et qui, comme ces autres firmes, employaient des méthodes peu légales.

Infiltrer les locaux de la WebMark était donc difficile, mais c’était vital. Le QG avait inspecté les armures et l’équipement des gugus qui avaient attaqué Katarina au port. Les individus sous les armures n’étaient que de vulgaires débris de la société, recrutés, comme tant d’autres hommes, par des sociétés pour participer à des expériences génétiques, ou pour avoir des tâches ingrates. Cependant, le QG avait le sentiment qu’il y avait ici autre chose que de voir simplement des SMP recruter des tueurs à gages et des psychopathes pour en faire des soldats. En analysant les armures, ils avaient découvert qu’elle utilisait un dispositif de nanomachines qui était similaire aux Gen de Novac. Or, Novac n’avait rien à voir avec la WebMark, ni avec les SMP tekhanes. Novac avait sa propre armée, et refusait que des SMP s’installent sur leur territoire. Dans ce maillage financier complexe, l’équipe de Katarina avait pu voir que certains composants des armures étaient similaires aux armes et armures fabriquées par les usines d’armement de la WebMark. Katarina avait été envoyée pour obtenir des informations sur leur culpabilité, et découvrir ce qu’ils voulaient faire de ces femmes qu’elle avait libéré, d’où elles venaient, et où elles devaient être envoyées.

L’infiltration était l’une des spécialités de Katarina, et elle avançait à travers des locaux particulièrement fastes. Il y avait d’immenses piscines intégrés, des putes siliconées et améliorées avec la technologie tekhane. Le PDG de la WebMark était une femme autoritaire, Nicole Dorrisson, et elle était visiblement en bonne compagnie dans sa chambre. Parallèlement, il y avait aussi cette peinture de rose qui tracassait Katarina. Elle se dirigeait vers son bureau, avançant discrètement, évitant les détecteurs de mouvement, les gardes, les caméras de sécurité, les drones de surveillance.

Son chemin la conduisit dans le bureau personnel de la femme. La porte étant fermée, elle trouva un moyen de contourner cet obstacle en passant par l’extérieur. Elle sortit par une petite fenêtre dans un local technique, et s’avança le long des vitres, parvenant ainsi à pénétrer dans le bureau. Il était surveillé par un drone de surveillance tapi dans un coin, et elle le désactiva à l’aide d’une de ses armes, balançant une cartouche électrique qui grilla ses circuits. Elle rejoignit ensuite l’ordinateur, et sortit de ses affaires un petit boîtier cubique, et le posa sur la tour de l’ordinateur, avant d’ouvrir la tour de l’ordinateur. Elle avait quelques connaissances en informatique, et tira un fil qui était fixé au boîtier métallique, pour le rapprocher du disque dur de la machine. Elle alluma ensuite l’ordinateur, et laissa le soin au boîtier de prendre toutes les données dont elle avait besoin.

« Okay, les données se chargent... On est en train de les décortiquer. Vous avez un moyen de vous exfiltrer ?
 -  Je suis près d’une fenêtre, Contrôle.
 -  Je suppose que ça répond à la question. »

Katarina regardait nerveusement autour d’elle. Un pourcentage sur l’écran du boîtier indiquait la progression du transfert de données. Sur l’écran de l’ordinateur, on demandait un mot de passe. Bien sûr, Katarina aurait pu trouver un moyen de cracker cette sécurité, mais il n’y avait que dans les films qu’on trouvait, comme par miracle, sur le fichier informatique qu’on recherchait. Mieux valait transférer toutes les données de l’ordinateur sur un boîtier, et ensuite foutre le camp discrètement... Du moins, c’est ce qu’elle aurait voulu.

Dans les faits, partir discrètement s’avéra un peu plus compliqué quand on l’attaqua. Alors que le transfert était en train de se terminer, Katarina entendit du bruit. Avait-elle foiré quelque part ? Les bruits se rapprochaient d’elle, et elle sortit ses armes.

« Contrôle ?
 -  On a vu ça. Il faut attendre que le transfert se termine, c’est impératif !
 -  Vous avez qu’à leur demander de patienter gentiment. Comment ils m’ont repéré ?!
 -  Il y a peut-être d’autres dispositifs de sécurité, je ne sais pas… Une différence de température qui vient du fait que vous êtes entrée en ouvrant la fenêtre, par exemple, et qui a alerté la sécurité... Ça, ou le fait que vous avez grillé l’un de leurs drones. »

Katarina pesta Elle entendit un déclic, et eut à peine le temps de brandir ses armes que la porte s’ouvrit sur deux molosses. Ils tirèrent, Katarina répliqua. Deux balles la touchèrent à l’épaule et à l’estomac, et la femme poussa un hurlement de douleur, mais réussit à les abattre. Elle se releva rapidement, et fila dans le couloir, continuant à faire feu. Une autre balle l’atteignit à la cheville, mais elle réussit à abattre un troisième larron d’une balle en pleine tête. Elle les forçait à se couvrir en ouvrant le feu, et se retourna, regardant le bureau... Pour voir une silhouette à l’intérieur. Une étrange femme avec un sabre vibrant d’énergie et une armure métallique se tenait face à elle. Katarina ouvrit le feu sur elle, mais l’épée virevolta, coupant les balles sur son chemin... Exactement comme ces types au porc.

« ’Fais chier...
 -  Plus que quelques secondes à tenir…
 -  Merde ! » pesta-t-elle.

Elle s’avança vers la femme en tirant, vidant ses chargeurs, puis la ninja abattit sa lame sur elle. Katarina l’évita en bondissant sur le côté, et vit la jambe de la femme partir en arrière, atteignant Katarina au niveau des seins. Cette dernière heurta une bibliothèque remplie de livres. La ninja tenta de l’attaquer avec son épée, la harcelant, mais Katarina bondit sur le côté, et vit la lame découper la bibliothèque en deux. La ninja continua à essayer de la découper avec sa lame, visant sa jambe, mais Katarina écarta ces dernières, et releva son pied, la frappant à la tête, faisant reculer son adversaire. Katarina roula en arrière, arrivant près de l’ordinateur, et attrapa le boîtier, le rangeant promptement dans sa combinaison. D’autres agents de sécurité venaient de débarquer, et l’un d’eux lui tira dessus avec un fusil à pompe balançant des chevrotines phosphorescentes.

Katarina se retourna, et bondit par la fenêtre, filant dans le vide, sous les tirs des adversaires. En plein vol, elle releva ses bras, et sa combinaison se modifia un peu, se transformant en wingsuit. Katarina réussit tant bien que mal à se redresser, et s’envola au-dessus d’un pont autoroutier, jusqu’à terminer sa course en se fracassant dans le grand bassin d’eau à l’entrée d’un immeuble. L’eau était peu profonde, et elle heurta le bassin dans une grosse explosion d’eau, ainsi que le carrelage, se luxant le bras, faisant une série de roulades dans l’eau, jusqu’à ce que cette dernière parvienne à ralentir sa vitesse pour lui permettre de sortir de cette dernière.

« Aïe... »

Elle avait mal partout, avec plusieurs côtes cassées, des os brisés, et tomba sur le sol.

« Laissez le temps aux Gen-7 d’agir, Katarina, puis revenez pour un débriefing...
 -  O... Okay, Contrôle… »

Dans l’absolu, quitter Tekhos ne la dérangeait pas. Comme ça, elle allait pouvoir rentrer chez elle, à Novac. Autant dire qu’elle était impatiente. Mais, pour ça, il fallait d’abord que les Gen-7 agissent.



Des marches, tant de marches... C’est à croire qu’on voulait me tuer ! Au moins, la vue était magnifique quand j’avais l’occasion de me détendre sur les multiples balcons et terrasses ornant cette tour immense. Les gardes impériaux m’avaient abandonné au rez-de-chaussée, en me disant, très simplement, que tout ce que j’avais à faire était de monter. Ma foi, j’étais plutôt contente d’être débarrassée de ces armoires à glaces, et j’en profitais pour avancer un peu, pour me détendre. Certes, certes, c’était l’Empereur, mais ce n’était pas non plus une raison pour que je me ruine la santé en y allant ! J’avais tué Phalanx, et il fallait croire que c’était une succession d’escaliers à vous en donner le tournis qui allaient venir à bout de toute ma force.

Je voyais de grandes salles, des couloirs multiples, des gardes, des pages, qui murmuraient derrière mon passage. Le fruit du succès, je crois bien. Peu me chaut, je continuais de grimper. Cette tour devait bien avoir une fin, après tout, non ?



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LA GESTE DE KNAËL
 – III –
Les explications d’Allocen


« Khyri reviendra, elle est aussi têtue que sa mère. Mais je te félicite, Knaël, on m’a dit que tu t’étais battue avec une fougue incroyable. »

Knaël haussa lentement les épaules, semblant visiblement assez blasée, là où son père était fier d’elle. Khyri avait perdu, et était encore en fuite. Allocen avait envoyé ses hommes la poursuivre, mais il ne se faisait aucun espoir la concernant. Ses hommes mouraient, mais ce n’était pas bien grave... Ou alors, ils le trahiraient en rejoignant sa fille. La vie n’avait pas une très grande valeur en Enfer, de toute manière.

« Les assauts de Khyri sont de plus en plus puissants, observa Knaël. Avec qui s’est-elle acoquinée, cette fois ? »

Les deux se tenaient à nouveau sur l’une des terrasses du palais d’Allocen.

« Et bien... Il y a sa mère, déjà. Une foutue salope, celle-là, clairement... Mais bon, il faut croire que ma destinée est d’engrosser des femmes qui me détestent et rêvent de me tuer dès qu’elles en ont l’occasion.
 -  Comme ma mère ? »

Allocen marqua un temps d’arrêt, avant de répondre.

« Comme ta mère, oui. Mais elle, la vie ne l’a pas raté... Nous nous sommes rencontrés à Sanctuary, tu sais. J’en avais assez de cette guerre entre les anges et les démons. J’ai toujours trouvé ça grotesque et lassant. Devoir se battre, sans arrêt, comme ça... Tu sais que c’est à cause de cette guerre que j’ai ça, là ? »

De la main, il désigna l’espèce de cœur artificiel orangé qui était à sa droite. C’était un cristal magique qui avait pour but de remplacer son deuxième cœur. Allocen, en effet, disposait de deux cœurs, lui garantissant une efficacité redoutable au combat... Et dans le lit. Knaël connaissait cette histoire-là, tout elle connaissait l’histoire des retrouvailles entre Allocen et sa mère. C’était une belle histoire d’amour, avec tout ce qu’il y avait dedans. Tragique et tout ce qui s’ensuit.

« Le passé est en train de refaire surface, Knaël... Je te le dis, les augures sont néfastes, et Sanctuary revient sur le devant de la scène. Ta sœur aînée... Elle s’est alliée avec des habitants des Plans Intermédiaires. Une faction obscure. La Rose est leur emblème. On les appelle la Monarchie des Roses. Ne me demande pas pourquoi, j’en sais foutre rien.
 -  La Monarchie des Roses... Et qu’est-ce qu’ils veulent ?
 -  Ce que tout le monde veut. Je suis vieux, Knaël, j’ai assisté au Grand Conflit, j’ya i participé, et j’y ai laissé bien plus de cicatrices que je ne l’aurais jamais voulu. Cette guerre futile m’a convaincu d’une chose : que la guerre est futile. Et, plus le temps passe, et plus je réfléchis. »

On oubliait souvent qu’Allocen était un vrai philosophe... Du moins, c’est ce qu’il aimait se dire, mais Knaël n’était pas aussi naïve. Elle admettait que son père pouvait parfois faire preuve d’une certaine forme d’intelligence lucide au sujet du monde, mais, la plupart du temps, il baignait dans le sexe. La guerre avait beau le lasser, ce n’était pas pour autant qu’il offrait son trône à Khyri, ou qu’il perdait face à elle. Il devait sans aucun doute craindre que, une fois à sa place, Khyri ne cherche à le supprimer... Ce en quoi il n’aurait pas totalement tort, connaissant cette garce.

Allocen se mit à s’avancer, lentement, et Knaël le suivit. La différence de taille entre les deux était impressionnante, mais elle avait eu le temps de s’y faire.

« Où veux-tu en venir ?
 -  Sanctuary a été bâtie sur Terreaufair… Au début. C’était un idéal, un refuge pour ceux qui étaient lassés de la guerre, et qui pensaient que l’amour entre les peuples, la solidarité, la tolérance, et toutes ces conneries, pouvaient fonctionner. Ça, c’est vrai, mais dis-toi bien que celui qui se contente de ce récit n’est qu’un abruti doublé de quelqu’un qui n’y connaît rien. Inarius et Lilith étaient tous les deux des vétérans du conflit, et ils savaient que notre petit fort ne tiendrait pas, que les Anges et les Démons voudraient le raser dès qu’ils en entendraient parler.
 -  Alors quoi ?
 -  Ce n’est pas un hasard si Sanctuary a été principalement construite sur Terreaufair. Inarius et Lilith cherchaient à reconstituer le vieil artefact... La Pierre-Monde. »

Knaël avait entendu parler de cet artefact légendaire, aux propriétés magiques vertigineuses. Elles variaient selon les versions, mais toutes s’accordaient pour considérer que le pouvoir qu’offrait la Pierre-Monde était incroyable.

« C’est ça que la Rose recherche ? Retrouver la Pierre-Monde ?
 -  Non... Non, pas exactement. La Pierre-Monde a été détruite, disloquée en plusieurs morceaux. La Rose veut la reconstituer, oui, et j’ai mené mes recherches. Suis-moi. »

Allocen s’avança lentement, retournant dans son palais, jusqu’à une énorme pièce qui, chez lui, faisait office de bureau. Knaël était surprise : elle ne vit aucune succube. Le Prince infernal déroula devant elle une immense carte, qui représentait Terra, et désigna un point.

« Les morceaux de la Pierre-Monde ont eu le temps de grandir depuis le début, et se sont transformés. Ils ont pris vie, se sont animés, et sommeillent dans les profondeurs de Terra, sous la forme d’immenses colosses magiques.  La Rose les cherche. Ils disposent de puissants magiciens, des individus connaissant des rituels dangereux, des sorts redoutables, des sorts qui pourraient leur permettre de les contrôler, puis de réunir tous ces Colosses, et ainsi reconstituer la Pierre-Monde.
 -  Ce serait fâcheux.
 -  Pour les en empêcher, il faut leur damer le pion, en supprimant ces vieilles menaces. La Pierre-Monde, Knaël... Elle représente un danger terrifiant. Elle a été conçue par les Grands Anciens, au moins. Si elle est reconstituée... Je ne sais pas ce qui se passera, mais je n’ai pas spécialement envie de le savoir. Est-ce qu’elle ouvrira un portail qui permettra de ramener ces vieux tyrans ? Ou d’en créer d’autres ? On ne peut pas prendre ce risque. »

Knaël regarda la position indiquée par le doigt d’Allocen.

« C’est au cœur de l’Empire d’Ashnard.
 -  J’ai de bonnes raisons de penser que l’influence de la Rose s’étend surtout au sein de l’Empire d’Ashnard. Il est infiltré, corrompu. Depuis leur révolte contre cet ancien Empereur fou, les Ashnardiens sont plus divisés qu’ils ne le laissent paraître. Je sais que tu n’as pas envie de te mêler à ces intrigues politiques. C’est ton choix, et je le respecte... Et je le comprends tout à fait, pour être honnête. Mais l’Empire ne laissera pas entrer une étrangère ici. C’est une terre interdite, un genre de rituel pour eux. Ils savent comment invoquer le Colosse, et certains ont déjà essayé de le tuer... Sans succès.
 -  Et tu crois que j’ai mes chances ?
 -  Bien sûr ! Tu es ma fille ! Et tu as la combativité de ta mère. Ah, crois-moi, je me gaussais de tous ceux qui disaient que les anges n’en assuraient pas une au plumard, après avoir goûté aux charmes de ta mère !
 -  Sois gentil, et épargne-moi les détails. Bon... Alors, je dois détruire un monstre colossal qui est le fruit de la magie infernale des Grands Anciens ? Ouais, la routine, quoi...
 -  Il s’appelle Phalanx. »

Knaël hocha lentement la tête. Pour rejoindre Phalanx, elle dut prouver sa valeur auprès des Ashnardiens, et se fit ainsi connaître, auprès de ces derniers, comme le Centurion d’Argent...

Jusqu’au jour où sa route devait l’amener à croiser Phalanx.



Le Palais Impérial était un lieu gorgé d’Histoire et de géographie. Plus je grimpais, et plus j’en voyais les contours. L’architecture évoluait, les murs étaient décorés de tableaux et de gravures impériales retraçant les multiples conquêtes menées par l’Empire, des témoins silencieux et contrôlés de la puissance de l’Empire. L’art au service de la propagande. Il n’y avait pas d’autres moyens de percer à Ashnard qu’en se mettant au service de l’Empire. Toute critique non-constructive était interdite, qu’elle soit artistique, philosophique, ou politique, et je savais que les censeurs avaient une appréciation très large de l’inconstructivité d’une critique, pour reprendre le terme officiel. Je continuais à grimper, le long de beaux couloirs.

Mes pas m’amenèrent devant la salle de réunion du Conseil. Cette dernière était vide, et j’y entrais, m’attardant sur le grand balcon. Une vue impériale s’offrait à moi, me permettant de voir l’intégralité de la ville d’un battement de cils. Depuis une telle position, comment ne pas ressentir une bouffée d’arrogance ? Comment ne pas se dire qu’on dominait le monde ? Je levais la tête. Le sommet du Donjon était visible. Entre le Conseil et le ciel, il n’y avait plus qu’une seule partie : l’Empereur. Il était impressionnant de constater comment, en une seule scène, en un seul élément du décor, les Ashnardiens avaient réussi à résumer et à illustrer toute leur vanité. Je m’y étais attendue. Je savais ce que l’Empereur m’offrirait, et j’attendais de recevoir son cadeau.

Un présent nécessaire pour accomplir ma quête.



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LA GESTE DE CHRYSALIS
L’Interrogatoire


Quand le Roi Cramoisi avait été vaincu, ses terres avaient été séparées de l’Empire d’Ashnard. Son domaine se situait à l’extrême Est de l’Empire, au nord de l’Olympe. Séparé de l’Empire et de sa protection, ces terres étaient tombées sous le joug des terribles monstres qui hantaient la région encerclant l’Olympe. Il était alors aisé et facile de se dire que cet être infernal avait été tué, qu’il s’était enfermé dans son fort pour y mourir. Les habitants de Fedic n’y croyaient pas. Ces terres maudites étaient désormais connues comme s’appelant les Malterres de la Discorde, en référence au redoutable château Discordia, un immense fort qui se dressait au milieu des Malterres, et qui, pendant des siècles et des siècles, avait été le siège de l’Aballah, qu’on appelait maintenant Roi Cramoisi, ou Empereur Fou. Fedic était la dernière ville ashnardienne avant les Malterres, une petite ville fortifiée et triste, qui vivait dans la hantise du Roi Cramoisi. Pour un mort, il était encore bien vivant. Le gouverneur de Fedic tentait tant bien que mal d’administrer sa région, mais se heurtait aux fanatiques du Roi Cramoisi, à l’influente Secte de l’Araignée.

L’homme était torturé depuis des heures, maintenant, mais refusait obstinément de parler. Ses hurlements avaient bercé le travail infatigable des bourreaux, sous les yeux extatiques et silencieux de l’enquêteur impérial. Il était tombé dans les pommes après un ultime écorchage. S’il avait un jour été beau, cette beauté s’était maintenant envolée. Son corps était ravagé, meurtri par les coups de fouet qui avaient lacéré son dos, ouvrant son corps, faisant couler son sang. Il avait été marqué au fur rouge, on lui avait crevé l’un de ses yeux, brisé ses doigts de pied en clouant ses pieds avec de gros clous. Inlassablement, d’une voix forte, en le frappant et en le plantant, les bourreaux répétaient la même question. Pourquoi ?! Et, silencieux, l’homme refusait de parler, si ce n’est pour répéter sempiternellement la même chose.

« Il vous aime, il vous aime !! Il vous aime !! »

Ses propos étaient incohérents, et l’enquêteur impérial s’impatientait. Le gouverneur voulait des réponses, mais cet individu avait perdu la raison depuis longtemps. Il était pourtant bien le coupable. Cet individu avait autrefois été un alchimiste, et il avait aidé les membres de la Secte à organiser des sacrifices dans la région, en faisant exploser des adeptes, des fanatiques ou des esclaves qui s’étaient sacrifiés en emportant des personnes avec elles. Leur dernier exploit avait été de faire sauter une caserne impériale, tuant une vingtaine de soldats dans une terrifiante explosion magique. Ces Boomers, ainsi qu’on les appelait, inquiétait le gouverneur de Fedic, ainsi que le Conseil Impérial. L’Empire n’était jamais sourd à ce qui se passait du côté de Fedic, et aux signes de la résurgence de l’Empereur Fou. Bien des Ashnardiens, même jusque dans les plus hautes sphères, regrettaient ce dernier, et déploraient l’actuel Empereur, trop faible pour parvenir à défaire Nexus. Avec le Seigneur des Araignées, avec l’Aballah, les choses auraient été différentes. L’enquête des agents de Fedic les avait amenés sur la piste de cet alchimiste, et on avait trouvé, dans son laboratoire, des traces du breuvage infernal utilisé pour transformer les gens en Boomers. On avait aussi trouvé des livres de compte, qui semblait mentionner un vaste trafic d’esclavage, impliquant une firme tekhane (la ToxBranco), et des troupes barbares dans les Contrées du Chaos. Le gouverneur n’y comprenait pas grand-chose, mais, si tout cela était vrai, ce trafic dépassait de loin les limites de l’Empire. Cet alchimiste était leur seul piste, mais il refusait de parler.

Plusieurs de ses dents lui avaient été arrachés avec des tenailles, mais, parmi les borborygmes et les hurlements de souffrance qu’il avait poussé, les enquêteurs n’avaient rien pu percevoir. En désespoir de cause, on avait fait appel à un télépathe, mais ce dernier n’avait pas pu lire les pensées de cet homme malade.

« Un puissant sortilège le protège... Sa folie, avait-il dit. Ses pensées sont incohérentes, je ne peux rien en tirer. »

Il était maintenu par les chaînes, le corps malingre, ne portant plus qu’un pagne, une longue barbe s’échappant de son menton. Il était ici depuis plusieurs jours, battu sans relâche, nourri avec la plus infâme des portions, et avait perdu bien des kilos. Ce n’était plus qu’un vulgaire échalas.

« Réveillez-le ! »

Les gardes balancèrent un seau d’eau glacée sur le visage de l’alchimiste, qui secoua la tête en émergeant. Sa respiration était lourde, caverneuse. Le dernier interrogatoire s’était interrompu quand il avait eu une hémorragie interne à force d’être battu. On voyait encore les marques des gantelets s’abattant sur son corps, broyant ses os. Ses cordes vocales étaient affaiblies à force d’hurler, et l’enquêteur impérial s’avança, glissant ses mains dans son dos, sous sa longue cape.

« Ta résistance est admirable, cancrelat. Je te félicite chaudement. Toutes nos méthodes de persuasion se sont révélées totalement inefficaces contre toi, contre ton arrogance, et contre ce silence buté que tu nous opposes. Je pourrais encore continuer à te torturer pendant des jours et des jours, à te faire revenir de justesse la mort, comme nous l’avons fait hier, mais tu continuerais encore à nous sortir la même litanie... Aussi ai-je pris sur moi de faire appel aux services d’une femme disposant de méthodes révolutionnaires. »

Il haussa alors la voix, et l’appela. L’alchimiste borgne leva la tête, son unique œil valide clignant des yeux en voyant une silhouette féminine rentrer. En d’autres circonstances, il aurait volontiers bandé en voyant cette femme, mais, vu qu’on lui avait arraché son sexe... Il était difficile de se sentir excité. Chrysalis entra en scène, d’une démarche élégante et raffinée. Ses yeux semblaient être dissimulés derrière de la chitine. Elle s’approcha lentement de l’homme, et caressa l’une de ses joues avec ses doigts griffus, puis posa ses lèvres sur les siennes. D’aucuns auraient pu croire à un baiser, mais, tandis qu’elle faisait ça, des insectes jaillirent en profusion des profondeurs de son corps. L’unique œil de l’alchimiste s’écarquilla quand il sentit les créatures rentrer en lui. Il tenta de se débattre, mais sans aucune chance réelle d’échapper à ce sort.

Chrysalis était une démone qui, pour son malheur, avait été un jour capturée par les Formiens. Elle avait affronté les Tekhanes, et avait été battue. Les Novaquiennes avaient utilisé leurs machines pour la guérir, et, si Chrysalis était revenue, elle avait aussi hérité de certaines capacités spéciales. Elle avait repris son service au sein d’Ashnard, mais avait quitté le service actif, n’ayant plus vraiment envie de devenir à nouveau la prostituée personnelle des Formiens.

« Les insectes feront leur effet d’ici quelques heures. »

L’homme se tordait sur place, alors qu’on pouvait voir, le long de sa peau, les insectes remuer, rentrant en lui, filant vers sa cervelle. Il éternua plusieurs fois, en essayant de se débattre, et réussit même à vomir à plusieurs reprises, ce qui était normal. Les insectes de Chrysalis arriveraient dans son cerveau, et le rendraient bien plus communicatifs. La contrepartie de sa thérapie était qu’il deviendrait très probablement un légume décérébré... Mais ça, ce n’était pas grave. Et, comme Chrysalis l’avait prédit, au bout de quelques heures, l’alchimiste finit par parler, d’une voix atone. Il donna un nom, et Chrysalis se chargea de l’enquête. Ce nom, l’homme le répéta inlassablement, jusqu’à ce que son cerveau finisse par lâcher.

« Phalanx, disait-il. Phalanx, Phalanx, Phalanx… »



Quand on quittait la sale du Conseil, on avait, pour ainsi dire, tout vu, et il ne restait plus que les combles. C’était une manière assez offensante de parler de l’Empereur, mais elle recelait une certaine part de vérité. Il fallait être lucide : l’Empire d’Ashnard était immense. Il s’étalait sur des milliers de kilomètres, et abritait autant de centaines de millions d’âmes. C’était une superpuissance, au même titre que Tekhos ou Nexus. Aucun homme ou femme ne pouvait prétendre gouverner seul un aussi grand territoire. Le Conseil Impérial représentait la volonté de l’Empereur, la personnifiait, et était l’illustration des luttes de pouvoirs et des rivalités claniques et familiales qui agitaient Ashnard. On y trouvait essentiellement les représentants des Vieilles Familles, ainsi qu’on appelait les premières familles ayant ondé Ashnard, et qui avaient réussi à survivre à l’écoulement du temps. Cependant, le Conseil comprenait aussi quelques dignitaires religieux, représentant le culte ashnardien, un ensemble de religions variées, les représentants des clans, et d’autres personnalités. Qui dominait vraiment qui ? Je ne voulais pas de ces luttes politiciennes stériles.

J’avais fait mes premiers pas dans l’Empire en protégeant un village ashnardien d’une invasion de monstres. La milice urbaine état désemparée, le village était reculé, et ils avaient besoin d’aide. J’étais intervenue, et j’avais taillé ma route. De cette invasion, j’avais ensuite été décimer le nid, le seigneur local m’avait félicité, puis j’étais remontée à son suzerain. Ce n’était pas plus compliqué que ça. Le suzerain m’avait demandé mon aide, puis son suzerain avait entendu parler de moi. C’était l’échelle sociale, la progression à travers les différentes strates de la société, en me rapprochant toujours plus près du pouvoir... Jusqu’à ce moment, ce moment où j’étais en train de grimper les ultimes marches menant aux quartiers de l’Empereur.

Une belle progression.
« Modifié: dimanche 09 novembre 2014, 14:20:50 par La Quête »
DC d’Alice Korvander.

Consultez ce topic pour une présentation détaillée de mes personnages.

Pour une demande de RP, je vous encourage, soit à poster sur le topic susmentionné, soit à envoyer un MP sur mon compte principal.

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    Description
    Groupe de guerriers menés par Knaël, une Nephalem, dans le but de traquer et d'éliminer la Monarchie de la Rose, un groupuscule terroriste d'envergure mondiale.

Re : The Monarchy Of Roses

Réponse 2 dimanche 01 juin 2014, 16:17:29

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LA GESTE DE SILKE
 – III –
Ne jamais courber l’échine


« Vous avez refusé de vous plier aux exigences de votre Maître, esclave, et...
 -  Le seul Maître que je sers est la Déesse-mère, mâle !
 -  ...Et en conséquence, reprit l’huissier de justice, imperturbable, Sa Majesté, en voyant cette rage et cette combativité, a décidé de vous amener à l’exprimer autrement que sur un lien. Pour avoir tenté de corrompre les femmes de Notre Seigneur, pour avoir incité à la rébellion, vous êtes condamnée à la mort. »

Silke émit un grognement désapprobateur. Dans sa loge, en hauteur, la grosse flasque était en train de s’amuser, un sourire épais se volatilisant sous son triple menton. Silke le fusilla du regard, en serrant le poing. Elle avait perdu contre Raven. Une fois sur deux, Raven l’emportait. Cette fois-ci, Silke n’avait pas eu de chance. Quelle ne fut pas sa surprise, quand elle s’était réveillée, de voir qu’elle était dans une caravane remplie d’esclaves ! Il y avait pas mal d’hommes, quelques femmes âgées, et Silke avait compris, en parlant avec eux, qu’ils étaient des prisonniers de Raven. À quel jeu est-ce que sa sœur était en train de se livrer ? La Horde était fermement opposée à l’esclavage. Chacune des femmes que les Amazones obtenaient des villages n’étaient pas des prisonnières, pour elles, mais des femmes libres, libérées du joug de sociétés sédentarisées qui n’hésitaient pas à sacrifier la masse pour les intérêts personnels et privés d’une petite caste dirigeante qui s’était arrogée le pouvoir, et le défendait fermement... Comme ce gros seigneur. Silke avait compris qu’elle se tenait à Ashnard. On l’avait vendu à un seigneur local, qui, en la voyant, avait pensé en faire sa prostituée.

Elle avait essayé de l’étrangler avec ses propres chaînes, et avait été battue par ses gardes. Fouettée au sang, avant d’être traînée devant les filles du harem personnel de l’homme. Elle avait vu, avec effroi, ses jeunes femmes refuser de se battre. Elles ne voulaient pas être esclaves, mais avaient expliqué à Silke que, si elles se comportaient bien, leur bon seigneur les prendrait comme épousés, et, alors, elles pourraient vivre dans les étages supérieurs de ce palais. Silke avait ri devant ces bécasses, et leur avait dit qu’il fallait se battre pour sa liberté, qu’une femme ne se résumait pas qu’à un trou pour la semence de ces gros porcs. Malheureusement, elles ne savaient pas se battre, et, surtout, étaient espiègles. L’une des esclaves l’avait entendu, et avait tout rapporté à son seigneur, dans l’espoir de devenir son épouse. Ce dernier avait à nouveau essayé de violer Silke, et, comme tout porc qui se respecte, avait tenté d’enfourner sa queue dans sa bouche. Silke avait mordu fort, et, si elle n’avait pas réussi à couper ce bout en trop, elle avait fait mal à l’homme. Il avait du se faire opérer, et, tandis qu’il beuglait comme un proc en tenant sa queue rabougrie, ses homme savaient battu l’Amazone. Elle avait enduré chacun de leurs coups de bâtons, de leurs fouets aiguisés. Une Amazone ne pliait jamais l’échine, et cet homme avait été humilié devant les siens. Il ne pourrait pas se contenter simplement d’égorger Silke. Il avait été jusqu’à organiser des jeux, et elle se trouvait maintenant dans son arène, sous les yeux de la foule, qui hurlaient de joie devant le massacre à venir.

Silke n’avait pas peur. On lui avait donné une épée, afin que le public en ait pour son argent. Le seigneur local était entouré de ses putes, ses femmes, qui le caressaient, ou étaient en train de le branler. Elle, elle observait le terrain, repérant les failles. Des piliers porteurs. Il y avait des archers et pas mal de gardes, mais les barrières de sécurité n’étaient pas assez hautes. Ces gens avaient l’habitude de voir des gladiateurs effrayés, pas des guerrières amazones.

Les barreaux entourant l’arène s’ouvrirent, et, sous le hurlement joyeux de la foule, Silke vit d’immondes bêtes arriver. Des Warg. Ils ne l’effrayaient pas. Ces bêtes étaient de terribles prédateurs, c’est un fait, mais ils étaient affamés. Ils fondirent rapidement vers Silke, qui bondit sur le côté, évitant l’un d’entre eux, et abattit son épée, l’enfonçant profondément dans son flanc. La bête poussa un hurlement de douleur, et une autre attaqua Silke dans son dos. Cette dernière l’évita à nouveau, mais ne put éviter le coup de griffes qui émana d’un autre Warg, et l’atteignit dans le dos. Nouveaux vivats de la foule, alors que le sang de l’Amazone tombait sur le sol.

*Bats-toi, Silke, ne renonce pas !*

Le renoncement ne faisait pas partie de ce qu’elle envisageait. Elle avait plié le genou, et bondit sur le côté, esquivant à nouveau, puis frappa le Warg avec la lame, le touchant à hauteur du museau, la lame filant entre ses deux yeux. Les autres Warg l’attaquèrent encore, mais l’Amazone était rapide, réactive. Une délicieuse panthère, qui offrait une danse sensuelle, frappant avec l’épée, blessant les Wargs. En voyant qu’elle était en train de survivre, le seigneur riait moins, et se mit à aboyer. Il refusait qu’une femelle puisse le tourner en ridicule, et demanda à ce qu’on fasse venir un autre monstre. Ainsi, tandis que Silke se battait, elle entendit des grondements caverneux, et un barreau s’ouvrit à nouveau.

*Par la Déesse !*

Deux esclaves poussaient par le devant un monstre massif et verdâtre, qui était également poussé par l’arrière par d’autres soldats. La bête était furieuse, tirant sur ses chaînes, éprouvant la résistance des esclaves, et, quand ils arrivèrent à faire entrer le monstre, les soldats derrière fermèrent les barreaux, laissant les deux esclaves de devant à la fureur d’un terrible troll. Le troll arracha ses chaînes, et attrapa la tête d’un esclave, la réduisant en bouillie. Paniqué, l’autre brandit sa dague en gémissant, pleurant à moitié. Le troll hurla et l’attrapa, puis arracha l’une de ses jambes, et balança le cadavre gémissant sur le sol, du sang fusant à profusion de sa jambe.

La foule hurla de joie, et le troll fondit vers Silke. L’Amazone voyait là un ticket de sortie, et elle fila entre les jambes du troll, à l’aide d’une roulade savamment calculée, puis le frappa à la jambe avec son épée. Sa lame  n’était pas terrible, et peina à enfoncer les écailles naturelles du troll, mais elle le fit hurler. Il balança sa main en arrière, repoussant Silke qui tomba sur le sol. Le troll se retourna ensuite et essaya de la frapper avec son poing, mais l’Amazone esquiva en faisant une roulade. La blessure dans son dos lui faisait mal, et le troll la chargea, faisant trembler le sol. Silke bondit sur le côté, évitant sa charge, puis le frappa à nouveau à la jambe, faisant chavirer le troll, qui mit un genou à terre. Voyant cette opportunité s’offrir à elle, l’Amazone en profita pour prendre son élan, puis bondit en hauteur. Elle prit appui sur la colonne vertébrale du troll, et sauta à pieds joints sur sa tête, faisant chuter le troll qui s’écroula sur le sol. Silke roula ensuite par terre. Le seigneur était ivre de rage, et balança son verre de vin sur le sol, giflant la fille qui se trouvait à côté de lui, hurlant qu’on la tue.

Silke nota alors que, parmi tous les archers se trouvant sur le toit, certains n’étaient plus là. La foule continuait à hurler, et le troll se releva lentement, furieux d’être ainsi humilié. C’était une bête massive, mais elle était terriblement lente, ce qui permettait à Silke de pouvoir l’esquiver. Le troll était cependant résistant, et attaqua à nouveau, de plus en plus déchaîné. Silke l’évita à nouveau, manquant de justesse sa charge, et le troll heurta le mur, le frappant rageusement du poids, provoquant une belle lézarde. Il arracha alors un morceau du mur, et porta une lourde pierre. Silke se prépare, et le troll la lança à toute allure. La pierre fusa, et Silke parvint à l’esquiver à nouveau... Presque. Le bout de la pierre l’atteignit à l’épaule et à la joue, ouvrant sa peau à ces endroits, et le troll attaqua à nouveau.

Cette fois-ci, son poing frappa le mur qui soutenait la loge du seigneur, et Silke se permit de lui sourire, alors que le seigneur local, devenu blême, comprit où elle voulait en venir.

« Le troll ! Abattez-le, vite !! »

Devenu enragé, le troll donna un nouveau coup de poing dans le mur, provoquant des lézardes qui firent chavirer la loge du seigneur. Des archers et des arbalétriers firent feu, envoyant des carreaux qui atteignirent le dos du monstre. Silke, elle, resta à l’écart, reprenant son souffle, et put voir, sur le toit, des silhouettes s’avançant derrière les archers, afin de les égorger. Attaqué de partout, le troll regardait autour de lui, et son regard se porta dur la seule proie visible et à portée de main : Silke. Dans les gradins, d’autres assassin s‘avançaient pour occire les gardes.

*Merde, enculé de troll !*

Le monstre la chargea à nouveau, mais il devenait de plus en plus sauvage, guide par sa rage. Silke l’évita à nouveau en bondissant entre ses jambes, et, bêtement, le troll tendit sa main entre ses jambes, pour essayer de l’attraper. Ce faisant, il perdit son équilibre, et s’affala sur le sol, roulant dans le sable. Silke se retourna vers la loge, et vit alors que trois archers la pointaient. La loge tremblait sur elle-même, mais tenait encore debout.

« J’en ai assez de ce jeu ! Tuez-là ! Tuez cette salope ! »

Silke observa les archers, en se pinçant les lèvres, essayant de trouver une solution de secours. Même sa vitesse n’allait pas plus vite que des flèches, et, au moment où ces derniers allaient tirer, Silke vit des lances s’envoler du ciel pour s’abattre sur le mur fragilisé par le troll, ainsi qu’une silhouette noirâtre au milieu de ses lances. Il y eut une violente explosion, et la loge s’effondra dans un amoncellement de poussière. Silke se protégea les yeux de la poussière, et, quand elle put y voir à nouveau, elle vit que le seigneur local était mort, enseveli sous un tas de décombres. La foule fuyait en hurlant, et des soldats se tenaient maintenant tout autour de l’arène.

« Voici le sort réservé aux traîtres... » lança la femme.

Elle était entourée de sept lances interminables, mais six d’entre elles se volatilisèrent. Elle se retourna alors vers Silke, et s’avança vers elle.

« Amazone Silke, je m’appelle Ulia.
 -  Je reconnais l’uniforme de ces homes, rétorqua Silke. M’avez-vous sauvé pour m’enchaîner à nouveau ? »

La femme Ulia secoua lentement la tête, un sourire sur le visage.

« Pas le moins du monde, nous ne voudrions pas nous froisser avec un peuple aussi âgé et vénérable que la Horde des Amazones, n’est-ce pas ? Ce gros tas qui vous a capturé soutenait financièrement et militairement une femme que, je crois, vous avez rencontré... Raven.
 -  C’est elle qui m’a vendu ici ! Raven a trahi les siennes, et j’ai eu pour mission de la ramener auprès de notre Reine pour qu’elle y soit jugée.
 -  La Horde de Raven a envahi l’Empire, maintenant. Nous aurions besoin de votre aide pour la neutraliser. »

Silke cligna silencieusement des yeux... Puis un sourire vint se tracer sur ses lèvres. Une offre comme celle-là, honnêtement, ça ne se refusait pas.



Mon père et ma mère s’étaient rencontrés à Sanctuary, chacun des deux étant lassés de la guerre. Ma mère avait été torturée par les démons, et, de ce que j’avais cru comprendre, elle avait été sauvée par un autre démon. Atypique, non ? Elle avait fait partie des anges ayant cherché à stopper les assauts d’Abaddon, le Destructeur. On disait alors qu’Abaddon était en voie pour devenir le nouveau Maître des Enfers, l’Empereur des Légions, et qu’il était en conflit direct avec Satan. Il massacrait n’importe qui, détruisant tous les espoirs de Satan de s’installer dans les Plans Intermédiaires, horrifiant les Anges. Ma mère l’avait traqué, avec d’autres anges, mais Abaddon n’avait rien à voir avec les autres démons. Sa puissance était cauchemardesque. Elle avait été capturée par lui et ses séides, et je n’ose imaginer ce qu’ils lui ont fait subir. Cet immonde salopard avait traîné ma mère chez lui, dans sa principauté, et y avait été assiégé par Allocen, ainsi que par une coalition d’autres Princes. Le combat avait fait rage, et c’était Allocen qui avait sauvé ma mère. Il ne l’avait pas présenté aux autres, avait dissimulé son butin, et l’avait soigné.

J’ignore si cette version est vraie ou pas, j’ignore quels sont les éléments qu’Allocen a rajouté ou occulté. Ma mère et Iranaël ont confirmé cette version, ce qui aurait tendance à dire qu’elle soit vraie... Mais je connaissais suffisamment les démons pour savoir qu’ils arrangeaient les choses à leur sauce. Allocen avait sauvé ma mère, il l’avait soigné, nourri, choyé. Elle avait mis des années à se remettre, et, ensuite, il l’avait remis aux Anges. Ils s’étaient ensuite revus à Sanctuary, où ils avaient aidé à fonder ce havre de paix. Je pense que c’est là qu’ils avaient du commencer à s’aimer... Et à se haïr aussi. Je ne suis pas née à Sanctuary, évidemment, et, après sa destruction, Allocen a continué à revoir ma mère. Je ne sais pas comment il a fait pour conserver sa place tout en ayant participé à cette hérésie... Je suppose qu’il a du faire ce qu’il savait toujours faire : mentir, et jouer le vicelard de service... Mais n’oubliez pas ce que je sais : mon père n’a pas qu’une queue entre les jambes, mais aussi un cerveau, et il sait comment s’en servir pour parvenir à toujours tirer la bonne carte du jeu. Il avait joué un jeu extrêmement risqué à Sanctuary, et ce qu’il m’avait dit autour de la Pierre-Monde trottait dans ma tête.

Pour les anges, c’était une légende. Iranaël elle-même m’avait dit que la Pierre-Monde n’existait pas, qu’elle n’était qu’un élément folklorique, rajouté par certains commentateurs pour essayer de donner un peu d’importance à ce qui avait eu lieu à Sanctuary. Impossible d’en savoir plus auprès des intéressés : parler de Sanctuary était toujours mal vu. La dernière fois que j’en avais parlé à Allocen, il m’avait à nouveau soutenu que Sanctuary avait été rasée, non seulement par les démons, mais aussi par les anges. Une version qu’Iranaël avait toujours contesté. Allocen m’avait aussi soutenu que quelqu’un avait trahi Sanctuary, que quelqu’un avait trouvé un moyen d’affaiblir les défenses du fort, afin de permettre aux hordes démoniaques de déferler. Les anges, eux, avaient aidé de manière indirecte, en refusant de soutenir les leurs. Si ma mère n’avait pas été aussi blessée à la guerre, son sort n’aurait pas été différent de ceux qui avaient choisi de se détourner des Cieux. Elle aurait fait pénitence, et, à défaut, on lui aurait coupé les ailes. Ma mère était une dure à cuire. Elle avait réussi à se racheter, mais, pendant très longtemps, elle avait continué à revoir Allocen... Jusqu’à être enceinte de moi. Iranaël l’avait soutenu contre le Conseil, et c’était certainement grâce à elle, ainsi qu’à l’aide d’autres anges comme Yehaël, que je devais de ne pas avoir été séparée des Cieux, et éduquée dans un orphelinat religieux. Les Archanges ne m’aimaient pas, mais je ne pouvais pas leur en vouloir. Ils n’aimaient pas les démons, et moi, je n’étais dans aucune catégorie. Mon côté démoniaque m’avait amené à faire bien des bêtises quand j’étais jeune, et à dévergonder bien des Chérubins. Je n’avais jamais été une gentille fille, sage et polie... Je vous l’ai dit, j’ai des ascendances démoniaques. J’essayais de forniquer avec les anges, et c’est en partie pour ça qu’on m’a finalement autorisé à aller sur Terra, à continuer ma formation dans les Plans Intermédiaires.

J’ai une longévité exceptionnelle. Je vis depuis plusieurs siècles, je parcours Terra depuis autant, mais, pour autant, je n’ai jamais eu la chance de voir l’Empereur d’Ashnard en personne. J’ai vu plusieurs Rois nexusiens, même des Sénatrices tekhanes (j’ai même fini dans le lit d’une d’entre elle), mais l’Empereur... Je suppose qu’il ne me restait ensuite plus qu’à voir le Grand Confesseur de l’Ordre Immaculé, et j’aurais fait le tour de la boutique.

Une vie bien remplie.



Citer
LA GESTE D’AMPHITRITE
La Fille de la Mer


« Tu ne pourras pas l’empêcher de rêver, tu sais... »

Soupirant aux propos de sa neuvième épouse aquatique, la Reine Moïra, souveraine du Royaume aquatique d’Arcnos, tourna la tête vers cette dernière. Myrisa était une belle sirène, qui savait très bien quelles idées sombres tracassaient Moïra. Devant elle, il y avait l’océan, et, au-dessus, la surface de la mer, où Amphitrite était encore en train de soupirer sur son île, essayant de capter à elle des marins pour s’épandre d’eux, et en apprendre plus sur ce monde de la surface qui se refusait à elle.

« Je sais, je sais, c’est juste que... Je ne peux pas me résoudre, même si je sais que c’est ce qu’il y a à faire...
 -  Je partage et je comprends tes méfiances sur le monde de la surface, mais les Mélisains nous ont prouvé à plusieurs reprises qu’ils n’étaient pas tous aussi dangereux... Cette Néphalem est digne de confiance, Ma Reine. »

Arcnos était un royaume océanique, qui, géographiquement, se situait proche des Îles Mélisi, avec lesquelles les sirènes d’Arcnos étaient en paix. L’une des ancêtres de Moïra avait instauré cette paix suite à l’aide que les Mélisains avaient apporté pour mettre fin à une résurgence du culte de Dagon, un Grand Ancien, en attaquant des grottes partiellement aquatiques où les cultistes avaient élu ravage, ainsi que des villages côtiers. Durant la Guerre contre les Grands Anciens, les sirènes avaient été très actives. Elles qui régnaient autrefois sur le monde, en harmonie avec les elfes, avaient été durablement affaiblies par ce conflit. Arcnos, à cette époque, était un vaste empire océanique s’étendant sur des dizaines de milliers de kilomètres. Les sirènes avaient défié Dagon, un Grand Ancien qui prétendait régner sur les maîtres, et avaient affronté ses monstres, comme les Sahuagin. Depuis lors, elles continuaient à veiller sur les fidèles de Dagon, sur les créatures venues des profondeurs des océans. L’alliance avec Mélisi était née de cette lutte, et elle avait prouvé son efficacité à plusieurs reprises. Les sirènes aidaient parfois des marins naufragés, leur offrant assistance, et aidant les sauveteurs à venir les retrouver. De leur côté, les humains luttaient contre le braconnage des sirènes, et les Mélisains avaient déjà abordé plusieurs navires pirates cherchant à faire fi de la loi mélisaine, et à capturer des sirènes. Pour autant, les sirènes restaient assez méfiantes à l’égard du monde extérieur, mais les temps changeaient.

Le royaume était en train de mourir. Arcnos avait encore essuyé des attaques de monstres marins, et plusieurs sirènes avaient été tuées. C’était une véritable tragédie, d’autant plus terrible qu’elle impliquait la propre sœur aînée de la Reine, Zora. La redoutable femme avait passé alliance avec les esclavagistes de Terra, ainsi qu’avec d’autres menaces aquatiques, afin de se venger de l’affront que sa mère avait fait en confiant à Moïra les rênes d’Arcnos. Zora était terrible, têtue, cruelle, et avait visiblement choisi de s’allier avec des forces maléfiques, des êtres qui lui avaient permis de s’allier avec des monstres des mers. Outre les Sahuagins et les pirates, les sirènes devaient ainsi affronter de terribles monstres issus des profondeurs, et qui étaient particulièrement difficiles à tuer. Arcnos tremblait sur ses fondations, et Moïra avait besoin d’aide. Nexus aurait pu les aider, mais la cité-État était en guerre contre Ashnard, et Moïra n’avait pas envie de se mêler aux conflits des individus de la surface, n’ayant pas envie d’envoyer ses sirènes affronter les navires de guerre ashnardiens, ou soutenir la marine nexusienne. Les enquêtées menées par ses épouses lui avaient permis d’apprendre que les individus ayant aidé Zora se faisaient connaître à la surface comme appartenant à un ordre ayant comme symbole une rose, et prétendaient appartenir à la Monarchie des Roses. Ce nom ne disait absolument rien à Moïra, et elle était en train de se résoudre à devoir envoyer Amphitrite.

Amphitrite était une très jeune sirène, qui avait à peine vingt ans, et qui, jadis, avait été une humaine. Sa mère et son père étaient morts durant un évènement tragique contre lequel les sirènes avaient été impuissantes : le cyclone qui avait coulé par le fond le yacht royal, provoquant la mort de Liam Ivory et de Nöly Ivory. Rares avaient été les survivants de ce massacre, mais, quand les sirènes étaient arrivées, elles avaient trouvé, sur un rocher, une petite fille, évanouie. La petite fille avait le front ouvert, et, en menant leurs enquêtes, elles avaient appris qu’elle était la fille de deux serviteurs, des pages qui avaient eu l’autorisation, par l’ancienne Reine elle-même, d’accepter leur fille à bord. Les deux étaient morts, et Moïra avait pris sur elle de la former, transformant son corps à l’aide de sortilèges magiques secrets et d’algues spéciales pour en faire une sirène. Elle lui avait donné le nom d’une ancienne héroïne antique, Amphitrite, la femme de Poséidon. Amphitrite n’avait jamais oublié ses racines humaines, et, depuis des années, chaque soir, elle allait chanter à la surface, parvenant parfois à happer, par son chant ensorceleur, quelques marines, afin d’obtenir des nouvelles du monde. C’était une puissante magicienne, et, même si elle n’était pas de son sang, Moïra la considérait effectivement comme sa fille. Or, toute mère était naturellement nerveuse à l’idée d’envoyer sa fille sur le front.

« Elle le mérite... Elle veut voir Terra, et tu ne peux pas l’y en empêcher. »

Myrisa l’embrassa à nouveau, et, dans un soupir, Moïra répondit à son baiser et à ses caresses.

« Je le sais parfaitement, mais c’est juste que... Le monde extérieur est si effrayant.
 -  On ne pourra pas vaincre Zora sans aide... Elle, et ses alliés. »

Tout ça, Moïra le savait, bien sûr. Elle se délaissa de la délicieuse étreinte de Myrisa, et s’appuya sur la rambarde. Myrisa avait raison, bien entendu. Évidemment ! De plus, cette Knaël, de ce que Moïra en savait, était une femme de confiance, honnête et efficace. Néanmoins, Moïra comptait encore attendre.

« Si elle arrive à vaincre Phalanx, alors j’accorderais à Amphitrite ma bénédiction.
 -  Alors, elle compte vraiment défier le Colosse ?
 -  Selon toute vraisemblance », acquiesça Moïra.

Cette révélation fit planer entre les deux femmes un léger moment de silence.

« C’est une erreur de défier Phalanx, et tu le sais.
 -  Bien sûr... Mais les dés sont déjà jetés, et nous ne pouvons rien faire pour inverser le déroulement des évènements. »

Tout ce qu’elles pouvaient faire, c’était observer... Observer, et prier.



J’ai rencontré Ulia lors d’une campagne ashnardienne menée dans l’Outremonde, cette région souterraine peuplée par les Drow, et par quelques royaumes nains. Les nains avaient demandé de l’aide pour protéger leurs mines et leurs cités souterraines d’invasions gobelines. Un grand classique dans l’Outremonde. Cette partie souterraine de Terra abritait des grottes géantes, si vastes que certaines espèces avaient pu y construire des villes, se nourrissant essentiellement grâce à l’élevage de cochons et à l’importation d’aliments qu’ils obtenaient grâce aux généreux montants d’or obtenus pour la vente de leurs gisements. Je faisais partie d’une caravane, et, quand nous avons approché de la cité naine, c’était pour la voir assiéger par les gobelins. Ces rats étaient nombreux, et nous avons plongé dans la mêlée, là où j’avais aimé être.

C’est comme ça que j’ai rencontré Ulia. Je l’ai charmé, elle m’a charmé. On a baisé le soir ensemble, et, dès le lendemain matin, on savait toutes les deux qu’il y avait anguille sous roche dans cette histoire. Depuis quand de simples bandes de gobelins attaquaient-elles des villes ? On a mené nos enquêtes, et on a découvert que la cité naine était déchirée par des rivalités entre vieilles familles, et que l’une d’entre elles voulait renverser la famille actuellement au pouvoir, et avait aidé les gobelins à entrer, en s’alliant avec un Roi gobelin. On avait traversé les galeries de l’Outremonde avec des soldats pour rejoindre le royaume gobelin, et confondre le nain rebelle.

On s’était bien marrées, et on avait plutôt formé une bonne équipe. Ulia était la descendante d’une puissante famille, et elle me disait que ses sept lances avaient été forgées pour sept fils. Elle était maintenant l’unique héritière de sa famille, un clan de guerriers qui veillait sur Ashnard depuis des siècles et des siècles, et elle entendait bien poursuivre la tradition. Je respectais son choix, son patriotisme, son attachement. Elle était ma plus fidèle alliée, mais je n’avais pas encore eu l’occasion de la voir depuis l’épisode de Phalanx.

La connaissant, je suis sûre qu’elle serait jalouse.



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LA GESTE D’ELENWË
Le bien le plus précieux


« Je leur offre ce que vous avez toujours refusé de leur offrir, braves gens... Non pas l’or, mais un prix infiniment plus précieux : la liberté !
 -  Vous êtes une criminelle ! Cette attaque ne sera pas impunie !
 -  Vraiment ? s’étonna la femme. S’il est criminel de s’insurger contre des lois injustes, alors j’en suis une ! Mais j’en doute, très sincèrement !
 -  Vous attaquez vos propres concitoyens ! La Princesse Kaguya sera très offensée quand je...
 -  Si la Princesse Kaguya savait ce que vous trafiqueriez ici, elle serait tout autant indignée que moi ! »

Ayant partiellement des racines elfiques, Elenwë était, par nature, ouverte à la discussion et à la tolérance, mais il fallait bien avouer, parfois, que certains humains étaient têtus. Elle ne haïssait ni les hommes ou les femmes, et c’était bien pour ça qu’elle offrait à chacun d’entre eux, indépendamment de leur sexe, un sauf-conduit vers la destination de leur choix : Caelestis, ou d’autres terres plus hospitalières. Des terres où ces pauvres malheureux ne risquaient plus d’être asservis par des seigneurs cruels et arrogants comme cet individu. Elenwë savait que ce qu’elle faisait ne la rendrait pas populaire au sein d’Edoras, son pays natal, car le royaume qu’elle attaquait était un royaume allié d’Edoras.  Néanmoins, elle avait entendu vent de sinistres trocs menés dans ce château par cet homme cupide. Elenwë était connue pour être « La Libératrice », une femme qui luttait contre les chaînes de l’esclavage, si bien qu’on la disait affiliée à Caelestis. En réalité, Elenwë se sentait proche des Celkhanes sur certains points, et distincte sur d’autres. Elle n’appréciait pas leur sexisme, mais elle louait leur volonté de briser l’esclavage, de mettre fin à ce trafic odieux, un trafic contre lequel tout elfe digne de ce nom devrait s’insurger. La mère d’Elenwë était une Haute-Elfe qui avait effectué un pèlerinage qui l’avait amené dans les États tekhans, et elle avait choisi de s’installer à Edoras, où Elenwë avait grandi. Horrifiée, elle avait vu la tentative de révolte menée par le frère aîné de l’actuelle Princesse, et les fâcheuses conséquences que ce putsch avorté avait eu sur l’image des hommes à Edoras.

Elenwë avait grandi. C’était une idéaliste, une femme qui ne supportait pas l’esclavage, et qui avait pleuré lors de la mort de Liam Ivory. Elle avait eu espoir en cet homme, en ce que le Lion de Nexus parvienne enfin à abolir l’esclavage, à mettre fin au temps de la servitude, et à ce que la liberté, ce bien précieux, triomphe enfin. Sa mort avait été terrible pour Terra, et Elenwë avait compris que le système tiendrait. Le système, en effet, était ancré depuis des millénaires, et on ne l’effacerait pas d’un coup de baguette magique, car il savait ruser, il savait s’adapter, faire preuve de souplesse. Pour survivre, il évoluerait, il se transformerait, il sacrifierait quelques pions. Il fallait agir sur le terrain, et c’était ce qu’Elenwë faisait. Elle avait réuni des sympathisants auprès des Scoia’tael. La Scoia’tael était une organisation hybride et tentaculaire regroupant essentiellement des elfes, des nains, et des Terranides. Ils luttaient pour leur liberté à Nexus, à Ashnard, et dans les Contrées du Chaos, dans tous les royaumes racistes où les non-humains étaient méprisés, ou avaient été dépossédés de leurs terres. Elenwë utilisait ses talents de combattante et d’archère pour les convaincre de se rallier à elle. Ils se méfiaient évidemment d’elle, car, si sa mère avait été une elfe, son père, lui, fut un humain... Un humain proche de la nature, un Indigène, mais un humain quand même. Elenwë convainquait les membres de la Scoia’tael, qu’on surnommait « Les Écureuils », qu’il ne fallait pas répondre à la haine par la haine, et, quand elle échouait, elle les abandonnait là. Parfois, certains esclaves la rejoignaient, ainsi que des volontaires. Les autorités légales la traquaient, mais rares étaient ceux qui cherchaient à la dénoncer. Elenwë refusait les pogroms, la vengeance, ou les massacres. Elle prenait aux esclavagistes leur or, mais ne les tuait pas, et ne tuait que par légitime défense, leur offrant toujours la chance de se rendre. Elle n’hésitait pas à donner la mort, mais pleurait chaque vie ôtée, car la vie ne devait ôter la vie que pour se préserver, par survie, et non pour des motifs politiques.

La Libératrice venait d’assiéger un solide fort, en parvenant à s’infiltrer pendant la nuit en escaladant les remparts. Avec ses hommes, elle avait neutralisé la garde de nuit, puis condamné l’accès à l’armurerie, avant de libérer les nobles, les extirpant de leurs chambres douillettes ou de leurs harems. Les esclaves avaient aussi le choix, soit entre la libération, ou entre conserver leurs chaînes. Rares étaient ceux qui voulaient rester asservis, et, comme rétribution, Elenwë prenait souvent les armes, les distribuant ensuite à ses hommes. Son organisation commençait en effet à prendre doucement de l’ampleur, regroupant plusieurs campements disséminés dans la forêt.

Elenwë descendit de son promontoire. Les esclaves étaient salis, le regard bas, certains ayant le dos en piètre état. Elle lisait la rage dans les yeux de certains, l’abattement dans d’autres iris, et un profond respect dans la plupart d’entre eux. Elenwë s’avança vers l’un de ses seconds, Thorak, un rude elfe.

« Nous avons trouvé des documents... La plupart de ces esclaves devaient être vendus. Il y a d’autres documents, qui mentionnent des ventes similaires.
 -  Auprès de qui ?
 -  C’est là que c’est étrange... Toujours auprès du même client. Une société tekhane... La ToxBranco. »

Elenwë se retourna vers l’homme, et s’avança vers lui.

« Pourquoi les vendiez-vous ?
 -  Allez vous faire enculer par un nain ! »

Les humains ne savaient qu’insulter. Thorak se sentit outré, serrant le poing, mais Elenwë secoua lentement la tête en tendant sa main vers lui. Parfois, elle fonctionnait comme une bonne sœur. La violence engendrait la violence, et elle œuvrait pour la paix entre les hommes, les peuples, et les races.

« Emporte les documents, Thorak.
 -  Ce dh’oine sait peut-être des choses !
 -  Je t’ai déjà dit que je ne voulais pas entendre ce mot, il est insultant.
 -  Il se passe des choses louches !
 -  Tu devrais apprendre à me faire confiance, Thorak. T’ai-je donné des raisons de douter de ma bonne foi ou de mes jugements ?
 -  Non, bien sûr, mais c’est que votre générosité est parfois...
 -  En ce bas-monde, il faut bien qu’il y ait des personnes généreuses. »

Elenwë avait surtout d’autres plans pour en savoir plus sur la ToxBranco et sur ce sinistre trafic. Et elle connaissait d’autres personnes  à contacter, par le biais de sa mère.



C’était un massif perron intégré au sein d’un immense hall, avec de vastes colonnes en marbre et d’impressionnantes statues. Plusieurs gardes impériaux étaient devant moi, gardant le perron menant à la lourde porte. Le Sanctuaire était derrière. Ce n’était pas un nom officiel, juste la manière dont je désignais les quartiers de l’Empereur. Grâce à ma mère, je connaissais l’Histoire de bien des mondes et des peuples. Elle avait tenu à me cultiver, et tout ce cérémonial me rappelait le lointain Japon, où l’Empereur était considéré comme un monarque de droit divin, et, en conséquence, ne pouvait pas être appelé à côtoyer la piétaille, et sortait rarement, laissant le Conseil gouverner à sa place. Mordret venait très rarement diriger, et on ne le voyait que peu. Ce n’était pas moi qui allait lui demander de sortir sa retraite, mais j’avais d’autres projets avec lui.

Je grimpais les marches, et, lentement, les portes s’ouvrirent sur un rai de lumière éblouissant.



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LA GESTE DE ZACHIAM
– II –
Traces funestes


« Nous n’en sortirons point vivants, je savais que je n’aurais jamais du accepter cette mission ! »

Zachiam ne répondit pas à la peur des soldats qui l’accompagnaient. Ce voyage sur Terreaufair s’éternisait, et la piste d’Abaddon était de plus en plus difficile à suivre. Les morts se multipliaient et s’enchaînaient, entraînant des pistes diverses, et, pour ne rien arranger, une tempête magique venait d’éclater dans le ciel. Des orages élémentaux dévastaient le ciel, provoquant de terrifiantes tornades et des vents terribles. Le camp nexusien qui avait été dressé dans la jungle avait été totalement rasé, et le groupe s’était réfugié dans un vaste réseau de grottes. Zachiam avait l’intime conviction que, si Sanctuary existait, elle avait été conçue le long de l’Archipel du Zephyr, peut-être même sur l’une de ces îles flottantes. La tempête les avait empêché d’explorer cette piste, et le groupe, qui avait tout de même diminué depuis les premiers jours de cette expédition, s’avançait lentement à travers les cavernes souterraines.

Quand des monstres les attaquaient, Zachiam faisait parler sa magie, invoquant spectres et fantômes pour le protéger. Il ne pouvait pas empêcher les hommes l’accompagnant d’être nerveux. C’était un territoire inconnu, plus sauvage et plus dangereux qu’il en avait l’air, et, quand on avait comme guide un nécromancien, soit un homme qui faisait commerce avec la Mort, on était légitimement en droit d’être nerveux. Zachiam ne pouvait décemment pas le leur reprocher, et il poursuivait sa route. Ses pas l’amenaient à filer le long de grandes galeries souterraines qui semblaient avoir été creusées par des monstres. Ils avaient déjà croisé leur lot d’araignées géantes dans la jungle, et cet endroit aurait tout à fait pu être leur repaire. Ils regardaient autour d’eux, effrayés par le noir, se raccrochant désespérément à leurs torches, et suivant un individu qui s’était illustré par son mutisme et par ses mystères. Quels autres cauchemars supplémentaires les attendaient encore sur cette maudite planète ? Ils n’avaient pas vu l’ombre d’un Ashnardien, et n’avaient même pas vu la moindre ruine ! Terreaufair était une planète assez grande, mais Zachiam pensait toujours qu’ils approchaient du but... Même si sa conviction avait légèrement décru.

S’il avait choisi de s’enfoncer dans ces grottes, ce n’était que pour se protéger du cyclone magique, mais aussi parce qu’il sentait que des troupes d’Abaddon étaient passées par là. Ce long réseau de grottes serpentait le long d’un massif montagneux, et il était peut-être possible, à partir de certains monts très élevés, de rejoindre les îles aériennes. Il soupçonnait les démons d’avoir affronté des ennemis dans ces grottes, probablement pour essayer de prendre à revers les Nephalems. Sa théorie ne demandait qu’à se confirmer, mais les pistes manquaient.

« J’aurais du choisir de rester à Altenberg, maugréa un Nexusien. J’ai jamais aimé ces saloperies de grottes, ça éveille ma claustrophobie.
 -  Moi, c‘est ces cyclones que j’aime pas... Vous avez vu la couleur de ces nuages ? Il y en avait à foison, comme si une espèce d’arc-en-ciel les avait enfantés ! Des tornades électriques, la vache ! »

Ils longèrent une rivière souterraine, grimpant un chemin qui les mena jusqu’à une caverne... Où Zachiam s’arrêta.

« C’est ici... Je le sens.
 -  Moi, je sens que cet endroit n’est pas fiable. Il y a des saloperies partout.
 -  Retournez à hauteur de la rivière, et repoussez-les. Je pense que nous aurons des réponses ici, et que nous pourrons ensuite retourner à Nexus. »

Cette nouvelle réconforta les soldats, et ils laissèrent Zachiam se concentrer. La brume noire recouvrit cette caverne, et il vit des gravures et des peintures se former le long des murs. Les morts communiquaient à leur manière. Il s’agissait parfois de souvenirs, de réminiscences, mais, parfois, ils s’exprimaient aussi en entrant dans votre esprit, ce qui était très désagréable, ou en mettant des messages. Le long casque cornu que Zachiam portait lui était nécessaire dans sa profession, car il permettait d’amplifier ses barrières mentales. Quand on communiquait trop longtemps avec les morts, on pouvait en avoir des séquelles psychologiques importantes.

Les images se formèrent, et Zachiam essaya de comprendre leur message. Dans la caverne, les Nexusiens défiaient les monstres qui les attaquaient, venant depuis la rivière, grimpant aux parois. Toute une putain de fourmilière était en train de leur tomber dessus, et ils espéraient que cette, fois Zachiam ne passerait pas des heures à méditer. Ce dernier voyait des images de créatures colossales en train de se former, s’articulant autour d’un énorme cercle ressemblant à un soleil.

*La Pierre-Monde ! Existe-t-elle vraiment, finalement ?*

Il vit le cercle central se disloquer, puis comprit que ces créatures immenses devaient probablement être liés à cette dernière. Il essaya d’en savoir plus, mais les morts ne communiquaient pas facilement, et il tentait de déchiffrer des messages vieux de nombreux millénaires. La chose était difficile, mais il vit que l’une de ces images semblait plus importante que les autres.

*Des colosses endormis et morts... Mais l’un d’eux va bientôt se réveiller...*

Est-ce que les Ashnardiens étaient venus ici pour trouver ces colosses ? Sanctuary ne serait donc pas le but de leur expédition, en fin de compte ? Les questions se bousculaient dans sa tête, et, hors de cette petite pièce, les soldats nexusiens commençaient à se sentir dépassés. Malgré leurs plaintes récurrentes, ils savaient se battre, les archers et les arbalétriers affaiblissant les monstres, qui étaient ensuite accueillis par des hallebardiers et par des spadassins.

*Phalanx... Phalanx, voilà son nom...*

Phalanx allait bientôt se réveiller, et ce combat engendrerait bien des conséquences. Les chuchotements des morts n’en diraient pas plus, et, le temps de revenir à Terra, Zachiam savait qu’il ne pourrait pas empêcher ce combat. Phalanx serait réveillé, mais il avait un cap. Maintenant, il savait où aller.

Il était temps de partir, de rentrer à la maison.



C’était comme un palais derrière le palais. Les portes se refermèrent derrière moi, et je pus voir que les quartiers de l’Empereur comprenaient plusieurs jardins, encerclés par d’épais murs, et autant de pièces, avec, au fond une ultime tour. Peu de gens avaient du un jour avoir l’occasion de pénétrer ici, et, plus je regardais cet endroit, plus que je me disais qu’il tenait vraiment du sanctuaire. On y entendait pas les bruits de la ville, ni même le froissement des démons. C’était à croire qu’il n’y avait personne ici, et je m’avançais le long du chemin, filant sous une espèce de couloir voûté au milieu d’un grand jardin en forme circulaire, avec un petit ruisseau, des fontaines... Et des femmes. Princesses venues de contrées reculées, filles de ducs et de seigneurs claniques ashnardiens, elles étaient les femmes personnelles de l’Empereur, son harem. Elles seraient mes guides.

Mes dernières guides.



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LA GESTE DE SERBERIA
 – II –
La fin d’une convalescence


« Comment ça, la discussion est close ? Serberia, tu as failli mourir dans cette mine infâme !
 -  Et c’est bien pour ça que je n’ai nullement envie de me planquer, Père !
 -  Parce que la Platinum Guard est un regroupement de planqués, peut-être ?!
 -  Ce sont des guerriers d’élite qui protègent les quartiers de l’Empereur. Excuse-moi, mais je ne crois pas que les quartiers de notre Empereur soient l’endroit le plus dangereux de notre Empire ! »

Abajai, le Négociant, haussa les sourcils, levant les yeux au ciel. Sa fille était aussi têtue que sa maudite mère, ou que lui quand il négociait avec des Nexusiens. Le duo se tenait sur l’un des balcons du Mecanicae Imperium, observant, en contrebas, les nuages. Même les grandes montagnes vaporéennes ne ressemblaient à rien de plus que des pouces timidement brandies vers le ciel vues d’ici. Dans le ciel, des Voltigeurs tournoyaient, patrouillant autour du Mecanicae. Abajai était un Négociant influent, quelqu’un qui avait réussi à obtenir l’exploitation de carrières et de mines dans des royaumes côtiers abritant du Solsticium. Sa petite affaire lui avait rapporté pas mal d’argent, ainsi que des entrées au sein des hautes sphères de la Forge Stellaire. Quand il avait appris que les Marcheurs avaient retrouvé sa fille unique sous les décombres d’un éboulement dans la mine, Abajai avait paniqué, et avait fait valoir les états de service et la réputation de la « Vierge de Fer » pour qu’elle rejoigne la prestigieuse Platinum Guard. Elle n’aurait ainsi pas à retourner dans les profondeurs de ces mines sinistres, mais, malheureusement, Serberia était aussi têtue et idéaliste que sa mère, morte il y a des années à cause d’une maladie. Sa mère avait fait partie des Artisans de Vapeur, et ils s’étaient rencontrés en s’insultant et en se traitant copieusement d’escrocs l’un et l’autre. Abajai était tombé amoureux, et une fille était née de leur union. Sa défunte femme avait toujours rêvé que Vapeur s’ouvre davantage au reste du monde, et offre des conditions de vie meilleurs à ses Ouvriers. Elle voulait voir les Vaporéens soutenir les Tekhanes contre les Formiens, elle voulait voir les Vaporéens intervenir dans le conflit entre Nexus et Ashnard en tant qu’intermédiaire, qu’arbitre pour la paix. Elle avait profité de l’influence croissante d’Abajai pour qu’il en parle à ceux qui dirigeaient. Vapeur devait sortir de son isolationnisme, et vraiment songer à améliorer les choses. Abajai avait toujours partagé en partie ses idées, mais n’envisageait l’ouverture au monde que dans un sens économique. Terra offrait du Solsticium, et c’était tout ce qu’Abajai voulait. L’Empire était puissant, mais Abajai était un homme réaliste et pragmatique. S’ils se mêlaient à la guerre entre Ashnard et Nexus, ils n’auraient que peu de chances d’en sortir indemne. Leur technologie magique leur permettrait de tenir bon, mais, pour l’heure, leurs heurts contre Ashnard s’étaient résumés à quelques escarmouches isolées. Abajai avait déjà vu, de ses yeux, les Légions ashnardiennes. Il se tenait dans un superfort, Altenberg, quand les Ashnardiens avaient attaqué. Il n’oublierait jamais ces dizaines et ces dizaines de milliers de troupes convergeant vers le fort, volant, creusant, marchant, attaquant Altenberg sous toutes les formes inimaginables et possibles.

Malheureusement, Serberia était aussi idéaliste que sa mère. Elle était offusquée de l’indifférence générale que la bourgeoisie vaporéenne éprouvait à l’encontre des Mineurs, elle voulait lutter contre la criminalité galopante et le paupérisme ambiant, elle voulait éviter qu’une révolte n’éclate, que le scénario nexusien ne se répète ici. Serberia ne cessait de répéter que, le jour où les Ouvriers et les Mineurs comprendront enfin leur importance fondamentale au sein de la société, les choses se compliqueraient pour la Bourgeoisie. Abajai l’avait déjà mis en garde contre de tels propos.

« Ce qu’il s’est passé dans les mines n’était pas un incident anodin ! Je n’ai pas rêvé, Père, même si tu sembles penser le contraire !
 -  Allons, Serberia, te rends-tu seulement compte de ce que tu dis ? Un Mineur... Un Mineur qui contrôlait des Lickers ? Et qui aurait explosé ?! C’est grotesque !
 -  M’accuses-tu de mentir, Père ? rétorqua Serberia en le fusillant du regard.
 -  J’accuse la roche d’avoir provoqué des lésions cérébrales, oui ! Tu deviens paranoïaque, comme ta mère ! La Platinum Guard n’est pas un camp de vacances, Serberia ! L’Empereur...
 -  Une cage peut être dorée, les barreaux peuvent être en diamant, mais une cage reste une cage ! »

Abajai manqua s’étrangler. Comparer la Platinum Guard à une prison !

« Tu vois bien que tu délires ! Serberia, voyons... »

Serberia avait fait de nombreux cauchemars pendant sa convalescence, où elle revoyait ce Mineur aux yeux étincelants, et cette rose qu’il s’était gravé sur son corps. Non, elle ne l’avait pas imaginé ! Et elle sentait que quelque chose de grave se tramait. Quand elle avait fait part de ses doutes à son père, ce dernier s’était catastrophé. Abajai descendait de la noblesse, mais pas de la haute noblesse. Sa famille était une petite famille, ce qui faisait qu’il avait grandi entre leurs appartements privés dans la cité impériale, et dans les mines et les rues de l’Usine. Abajai avait ses propres esclaves, mais les traitaient plutôt bien. C’était un homme bon, mais qui manquait d’ambition. Il était doué en affaires, patriote, mais, comme bien des marchands, son imagination s’écroulait et s’effondrait dès qu’on abandonnait les bilans comptables et les statistiques.

« Et où iras-tu, hein ? Tu as remarqué qu’il y a un désert qui entoure Vapeur, dis ?!
 -  Je n’aurais qu’à rejoindre une caravane marchande... »

L’enquête menée par les services vaporéens sur l’incident dans les mines avait classé l’affaire, en estimant qu’une poutre avait du lâcher, provoquant un éboulement qui avait libéré les Lickers. Le Mineur que Serberia avait sauvé avait mystérieusement disparu, et elle était officiellement la seule survivante. Pour elle, c’était louche. L’enquête avait été bâclée, soit parce qu’il ne s’agissait que de Mineurs... Soit parce que certaines personnes ne voulaient pas qu’on sache ce qui avait vraiment eu lieu. Serberia n’était pas totalement dupe non plus.

Le duo se tenait le long des balcons, continuant à discuter, lorsqu’une voix de femme se fit entendre.

« Je pense pouvoir vous aider. »

Serberia et Abajai se tournèrent vers la mystérieuse apparition, qui avait les mains jointes dans le dos.

« Je m’appelle Ulia, et j’ai été envoyée par l’Empire d’Ashnard pour vous demander de l’aide. Nos espions nous ont dit que vous auriez vu un Mineur s’étant mutilé pour dessiner une rose sur son corps... Et j’aimerais connaître votre version des faits là-dessus. »



« En un sens, c’est dommage. Vous avez loupé la nourriture des dragons impériaux. »

Les dragons impériaux d’Ashnard... Une escadrille de puissants dragons, dont la puissance égalait celle des dragons dorés de Sylvandell. Ils répondaient de l’Empereur, et on disait que l’un des rares plaisirs que ce dernier s’attribuait périodiquement, mis à part le sexe, était de les nourrir. La femme qui s’adressait à moi semblait me le confirmer. Les quartiers de l’Empereur s’arquaient de manière concentrique, autour d’un confortable jardin. Je voyais des arcades voûtées, qui conduisaient probablement dans les chambres de ces femmes. Celle qui se présenta à moi s’appelait Thalla, et se présenta comme l’une des filles d’un puissant baron ashnardien, qui dirigeait de nombreuses troupes, et qui avait envoyé l’une de ses nombreuses filles auprès de l’Empereur.

« Tant que je ne loupe pas l’Empereur, lui répliquai-je, mon bonheur sera comblé.
 -  Sur ce point, il n’y a pas à s’en faire. Sa Majesté Impériale vous attend.
 -  Je suppose qu’Elle a très envie que je lui parle de Phalanx.
 -  Comme tout un chacun, acquiesça Thalla, avec un léger sourire sur les lèvres. C’est un exploit exceptionnel que vous avez accompli. »

Je hochai lentement la tête.

Ça, j’en avais conscience.



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LA GESTE DE KATARINA
 – III –
Une cargaison inattendue


La bataille faisait rage entre les militaires et la milice rebelle dans les rues abandonnées et sinistres de Raklion. Une ville abandonnée à cause des Formiens, à cause de sa proximité avec la Fourmilière. Une ville qui n’était toutefois pas aussi abandonnée que ça, et qui abritait une puissante milice rebelles, les SoM, Sons of Men. Cette milice comprenait essentiellement des hommes, des mâles qui entendaient se révolter contre le diktat tekhan, et œuvraient pour que les hommes soient enfin reconnus comme un sexe à part entière, et pour que le Sénat abandonne sa politique dévastatrice d’unicité des sexes. Les SoM étaient bien armés, et bien formés. L’armée les affrontait dans cette ville, où ils avaient établi l’une de leurs principales bases, et Katarina s’y trouvait aussi. La Novaquienne continuait à enquêter sur la WebMark, et les fichiers volés dans leurs bases de données avaient permis d’établir que la SMP de la WebMark soutenait et entretenait les SoM. Des preuves irrecevables devant un tribunal, mais ce n’était pas ce que Novac cherchait. Il était clair que la WebMark ne faisait pas ce trafic pour l’argent, et Katarina avait été envoyée à Raklion pour obtenir des informations, se dissimulant parmi les troupes militaires tekhanes qui cherchaient à reprendre la ville, afin de la repeupler, affrontant, outre les miliciens et les bandits, des cellules formiennes disséminées dans le coin.

Katarina se dirigeait vers le QG des rebelles, installé dans un ancien stade. Elle progressait le long des ruelles, filant parfois le long des toits, sentant la bataille faire rage dans la rue. Les SoM disposaient de lourdes armures méchas dont les puissantes balles ébranlaient les Tekhanes. Leurs missiles attaquaient aussi les chars d’assaut de l’armée, provoquant de violentes explosions. Cependant, l’armée tekhane progressait. Katarina était juste plus rapide qu’eux, et, en chemin, elle aperçut, le long du centre commercial, les mêmes ninjas que ceux qu’elle avait aperçu au port.

« J’approche du but, Contrôle.
 -  Continuez comme ça, et évitez de vous faire repérer. »

Le stade était visible au loin, et un vaste parking l’entourait, avec une ancienne station de tramway aérien. Katarina se laissa lentement descendre. Il y avait des camions de matériel, d’autres armures de combat, des drones, et même quelques hélicoptères qui s’envolèrent pour venir soutenir les SoM, sans parler des avions de chasse qui s’affrontaient furieusement dans le ciel. Cette milice ressemblait plutôt à une véritable armée, et, en s’avançant, Katarina voyait des bataillons entiers. Prudente, elle s’infiltra le long du parking, s’abritant derrière des carcasses de voitures, jusqu’à réussir à entrer.

C’est en s’avançant à travers les couloirs du stade qu’elle vit, près d’un vestiaire, des cadavres. Elle se rapprocha rapidement, et vit que les mercenaires avaient été tués par ce qui s’apparentait à des fusils, ou à des lames. Ils avaient été mutilés, décapités, et leur sang jonchait le sol, éclairait le mur, formant un sinistre spectacle, qui laissa Katarina silencieuse pendant quelques secondes.

« Je crois que ces ninjas ne sont pas venus en amis.
 -  Continuez votre route, et restez prudente. »

Les Tekhanes rejoindraient rapidement le stade, et leurs mortiers commençaient déjà à atteindre le parking. Les avions de chasse continuaient à se battre, évitant ainsi que cette structure ne soit détruite. Katarina évitait de croiser le fer. Elle aurait cru ces ninjas alliés avec ces mercenaires. Que se passait-il ici ? Elle continuait à suivre les cadavres, et remarqua, au détour d’un couloir, une escarmouche entre plusieurs miliciens et les ninjas, dans une boutique. Le plus troublant était que les ninjas étaient dotés de camouflages optiques, permettant à ces derniers de rapidement se déplacer, leurs lames énergétiques faisant des ravages. Elle entendit les miliciens hurler de douleur en se faisant trancher et lacérer. Les ninjas rejoignirent ensuite un petit restaurant qui surplombait les gradins, et s’avancèrent le long des gradins, attaquant les miliciens. Katarina s’élança à leur poursuite, et aperçut, en contrebas, au milieu de la pelouse, une cible familière.

Rego. Cet homme avait été capturé il y a des années par la police tekhane pour avoir commis un attentat terroriste. Il aurait du être envoyé à Eternum, mais, durant le trajet l’ayant mené à l’aéroport de Tekhos Metropolis, ses alliés avaient organisé un puissant raid, et il avait réussi à en réchapper. Rego appartenait à une part contestée de l’histoire de l’armée de Tekhos, à une époque où l’armée engageait des mâles comme terroristes et comme mercenaires dans des États ennemis de Tekhos. Avec son visage scarifié et partiellement brûlé, Rego était aisément reconnaissable. C’était un meurtrier, un boucher, et un violeur, qui adorait baiser des femmes avant de les tuer en plantant ses lames dans leurs seins, et en jouissant contre elles. Un foutu psychopathe. Les services novaquiens ne pensaient pas qu’il était le dirigeant des Sons of Men, mais il était certain qu’il faisait partie des chefs.

Visiblement, Rego cherchait à foutre le camp, et un hélicoptère l’attendait.

« Empêchez-le de fuir, Katarina. Il faut le capturer ! »

Les ninjas devaient aussi chercher à le supprimer, mais les miliciens disposaient, ici, de capteurs efficaces, et les mercenaires firent feu sur les ninjas, parvenant à en abattre deux, contraignant les autres à devoir avancer plus prudemment. Katarina choisit de courir le long d’un escalier filant vers le bas. Elle avait également noté la présence de tireurs d’élite dans les miradors et sur certains gradins, mais ils étaient concentrés contre les ninjas. Katarina bondit sur le parapet, et s’élança dans les airs. Elle fit avec ses armes en la descente, ses Gen-7 amplifiant très efficacement ses sens et sa concentration. Une balle atteignit un autre au cerveau, et elle atterrit ensuite sur le sol, continuant à faire feu.

« C’est qui, cette salope ?!
 -  Repoussez-là !! »

Katarina roula sur le sol. Une balle l’atteignit à la jambe, une autre à la poitrine, et elle fonça derrière une caisse, en répliquant. Un milicien tenta de la contourner ne l’attaquant sur le côté, et se reçut une balle dans les joyeuses, et une autre qui lui explosa une partie de la tête. Katarina ne plaisantait pas. Elle bondit ensuite sur le côté, continuant à tirer. Rego y voyait probablement là l’occasion de filer. Il ne pouvait plus se permettre d’attendre de se faire trucider. Ses hommes étaient débordés, d’autant plus que les Tekhanes se rapprochaient. Katarina continuait à faire ses mouvements de danse, faisant preuve d’une précision mortelle au tir. Ses Gen-7 amélioraient son corps, luttant contre la sensation de douleur que les balles provoquaient en elle. L’agente novaquienne continuait ainsi à se rapprocher de Rego, mais une unité lourde sortit alors de l’hélicoptère, faisant feu sur Katarina avec une puissante mitrailleuse lourde.

*Merde !*

Ne pouvant pas rivaliser avec cette puissance de feu, Katarina alla s’abriter derrière une caisse, les balles pleuvent autour d’elle dans un bruit assourdissant. Elle réussit à répliquer en profitant de la surchauffe de l’arme, ses balles précises parvenant à perforer le casque de son adversaire, mais ce contretemps laissa à Rego le temps de s’enfuir. Sous son nez impuissant, Katarina vit l’hélicoptère décoller, emportant avec elle ses réponses. Les mystérieux ninjas avaient également disparu.

« Négatif, Contrôle, la cible s’est enfuie... »

Ses supérieures dirigèrent l’information, tandis que Katarina, blessée, entreprenait de se soigner, à l’aide de petites pilules spéciales, des antalgiques.

« On passe au plan B, alors... J’espère que vous n’avez pas encore envie de vous reposer, votre prochaine destination est assez loin d’ici.
 -  Vous pouvez m’en dire plus, Contrôle ?
 -  Vous allez vous rendre à Ashnard, afin de voir un ancien colosse qui était mentionné dans les fichiers que vous avez récupéré. Il y est mentionné comme un gardien, et semble visiblement intéresser beaucoup la WebMark... Phalanx. »

La messe était dite.
« Modifié: dimanche 09 novembre 2014, 14:19:51 par La Quête »
DC d’Alice Korvander.

Consultez ce topic pour une présentation détaillée de mes personnages.

Pour une demande de RP, je vous encourage, soit à poster sur le topic susmentionné, soit à envoyer un MP sur mon compte principal.

La Quête

Légion

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    Description
    Groupe de guerriers menés par Knaël, une Nephalem, dans le but de traquer et d'éliminer la Monarchie de la Rose, un groupuscule terroriste d'envergure mondiale.

Re : The Monarchy Of Roses

Réponse 3 dimanche 01 juin 2014, 16:17:44

Thalla n’était pas une poupée, et je compris assez rapidement que les femmes de l’Empereur constituaient aussi son ultime ligne de défense en cas d’invasion. Elle manipulait la magie à un degré assez impressionnant, et je voyais dans son corps celui d’une guerrière. Elle était belle, oui, mais ce corps avait été sculpté pour la guerre.

« L’Empereur aime les guerrières, m’expliqua-t-elle.
 -  C’est un homme qui a du goût, alors.
 -  On peut dire ça comme ça, oui... »

Nous continuâmes à avancer, traversant le long couloir central. Elle s’arrêta alors aux pieds de la tour, face à une porte.

« Je ne peux pas y aller. Il ne souhaite voir que vous.
 -  L’Empereur a visiblement confiance en moi.
 -  Aurait-il des raisons de douter de vous ? »

Je la regardais lentement, avant de hausser les épaules.

« Pas que je sache, non... »

J’avais vaincu Phalanx, après tout. Je cessais de regarder Thalla. Depuis combien de temps est-ce que j’étais dans ce maudit Palais ? Impossible de m’en rappeler. C’était une ascension sans fin, et je pensais en terminer le bout. Je remis mon casque sur la tête, et j’ouvris la porte.



Citer
LA GESTE D’IRANAËL
 – II –
Le combat des générations


« Tu reviens pile à temps, Iranaël. »

Revenir avait pris plusieurs mois, et Iranaël venait de rejoindre la cité angélique où elle avait l’habitude de résider. Yehaël venait de la saluer, et Iranaël tourna sa tête vers elle, surprise par cette accroche.

« Que se passe-t-il, Yehaël ?
 -  Ta petite protégée est sur le point de faire des siennes. Regarde par toi-même. »

Sa petite protégée ne pouvait être que cette peste de Knaël. Diable, qu’avait-elle encore fait ? Iranaël était sûre qu’elle avait profité de son absence pour retourner voir ce pervers d’Allocen ! Et, le connaissant, il avait du inciter sa fille à partir à ses querelles incestueuses avec Khyri. Iranaël n’aimait pas les démons, car, pour eux, la vie se résumait à deux choses : tuer, et baiser. L’Ange du Jugement avait un avis assez critique envers les démons, et elle s’approcha d’un trou dans la plate-forme. Un Observatoire donnant sur les Plans Intermédiaires, par le truchement d’artefacts et de lunettes magiques extrêmement puissantes. Yehaël, l’Ange de la Pureté, n’avait jamais apprécié Knaël, jugée impure à ses yeux. Elle avait été sa principale préceptrice au combat, et avait été intransigeante, très dure. Knaël avait su endurer, et la puissance qu’elle déployait maintenant était en partie due à l’entraînement de Yehaël. C’était difficile à croire, mais Yehaël était encore plus stricte qu’elle.

Iranaël regarda par l’Observatoire, et vit un désert... Le Sanctuaire Interdit des Ashnardiens.

« Non ! Elle ne va quand même pas...
 -  C’est inéluctable. »

Iranaël, surprise, étonnée, se retourna, pour voir, devant elle, en train de descendre d’un balcon, la redoutable mère de Knaël : Vehuiah. Elle avait probablement été l’une des anges qui avait le plus souffert du Grand Conflit. Ses ailes angéliques avaient brûlé, et une partie de son visage avait été grièvement massacrée. Pourtant, elle irradiait d’une puissance surnaturelle. Vehuiah avait des ailes métalliques, un alliage qui avait été nécessaire pour permettre de les maintenir.

« Que veux-tu dire, Vehuiah ? Phalanx... Il ne peut pas mourir !
 -  Il est trop tard pour faire machine arrière.
 -  En supposant que Knaël arrive à le tuer... Nous parlons de Phalanx, Mesdames.
 -  Ma fille en est tout à fait capable, l’assura Vehuiah.
 -  Tu es bien confiante en elle.
 -  Ceux qui ont tenté de réveiller Yog-Sothoth sont liés au Roi Cramoisi, liés aux Quatre, liés à Sanctuary, et liés à la Pierre-Monde.
 -  Quoi ?! Mais... La Pierre-Monde a été détruite ! s’offusqua Iranaël.
 -  Ce qui est détruit peut se reconstruire.
 -  C’est pour ça qu’il faut empêcher la mort de Phalanx ! »

Les deux Anges se turent, et Iranaël soupira.

« Le Conseil en a décidé autrement, rétorqua Yehaël.
 -  La mort de Phalanx nous permettra de mettre la main sur ces gens... La Monarchie des Roses avancera, et nous pourrons la traquer... Nous avons été aveugles pendant trop longtemps, Iranaël, et notre ennemi en a profité. Nous avons regardé du côté des Enfers, nous avons veillé sur Belzébuth, sans voir que son frère était en train de s’armer. Tout prend un sens avec Phalanx... Le Grand Conflit, la révolte des Grands Anciens, Sanctuary elle-même. Tout commence et tout termine là, Iranaël. Deux générations de gardiens vont se défier ensemble au lieu de collaborer, car c’est le prix payé pour espérer triompher de l’Ennemi. »

Iranaël secoua la tête. Elle n’avait jamais apprécié les énigmes de Vehuiah. La mère de Knaël en savait beaucoup sur Sanctuary, car elle y avait participé, mais elle n’en avait parlé qu’au Conseil. Même Iranaël, qui l’avait pourtant soutenu, jusqu’au point d’élever son enfant, et de couvrir les réunions multiples entre Vehuiah et Allocen, ne savait pas vraiment ce qui s’était passé là-bas. Ce qu’elle savait, c’est que la mort de Phalanx serait une tragédie.

Or, le combat allait bientôt commencer. En contrebas, Iranaël voyait Knaël s’approcher de la stèle, et y prononcer les paroles sacrées.

« Elle aura besoin de ton aide.
 -  Je sais. »

Les vibrations et les tremblements commencèrent.



La porte s’ouvrit, et j’y étais. J’avais atteint le sommet d’Ashnard, le point culminant de cet Empire arrogant et prétentieux. Dans mon dos, les portes se refermèrent. Lentement, je m’avançais, retenant mon souffle. Le Centurion d’Argent face à l’Empereur d’Ashnard. Je tenais ce que je cherchais, du bout des doigts. Je pliais lentement le genou, retirant mon casque, les pensées fusant dans mon esprit. Allocen, les combats contre Khyri, Ulia et nos affrontements, mes exercices avec Yehaël, mes entraînements spirituels avec Iranaël... J’en avais encore mal, rien qu’à repenser à mes combats contre la Pureté... Cette garce ne m’avait pas loupé. En toute honnêteté, je crois qu’elle n’avait jamais réussi à se faire à l’idée que je descende partiellement d’un démon.

J’y étais, et je savais que j’allais devoir à nouveau conter l’histoire. L’histoire de mon combat contre Phalanx.

Allocen m’avait dit que je devais en venir à bout, car il était un Colosse, un héritage des Grands Anciens, une menace. Les Ashnardiens, eux, m’avaient dit comment le faire. J’étais alors en faction avec Ulia, afin de défendre des mines d’ébonite contre des invasions d’Orcs. Phalanx reposait dans un désert, le Sanctuaire Interdit, et on m’avait donné le moyen de le libérer.

C’est ainsi que le combat avait commencé.



Citer
LA GESTE DE KNAËL
 – IV –
Phalanx


Le Sanctuaire Interdit était un désert accessible depuis un immense pont suspendu menant à un fort central. Knaël y était venue avec un puissant destrier, un cheval de guerre, et avait été au milieu de ce désert. Le vent soufflait contre des parois sinistres, et tout était mort ici. Elle ne voyait même pas d’oiseau, l’air était sec, la température ni chaude, ni froide. Elle avait chevauché à travers les plaines, jusqu’à rejoindre un grand mausolée en pierre au centre du désert. La Nephalem avait sauté de son cheval, et s’était approchée du mausolée, grimpant les quelques marches. Il y avait des gravures sur le sol, des inscriptions runiques dans une ancienne langue. Ce sanctuaire était antérieur aux Ashnardiens. Ils disaient qu’il était d’origine elfique, mais Knaël savait que même les elfes n’avaient pas fait ce sanctuaire. Seul un être puissant avait pu forger ces runes, et, alors qu’elle les inspectait, elle ne vit qu’un seul nom possible. Maerlyn, le légendaire mage. Ou l’un de ses quelques disciples. Néanmoins, quelqu’un de puissant. Knaël avait contemplé la stèle, avant de regarder le Ciel.

*M’observes-tu, Père ? Et toi, Mère ? C’est à croire que le monde entier sait ce que je vais faire... Je mentirais en disant que je ne ressens pas une quelconque appréhension, mais on ne peut pas se mentir à soi-même, n’est-ce pas ?*

Elle observa encore le décor, et sortit le petit cristal magique. Il comprenait de la mana pure, une mana spéciale, qui venait directement du Palais Impérial, de la collection personnelle de l’Empereur. Elle serra le cristal dans son poing, et se rapprocha de la stèle, puis délicatement, posa le cristal dans son creux. Elle se redressa alors, reprit son souffle. Le cristal se mit à s’illuminer, de même que les runes autour. Ce n’était pas encore assez, mais c’était un bon début. Knaël allait franchir le point de non-retour, mais elle se devait de le faire. Elle avait trop longtemps attendu pour ce moment. La Nephalem soupira à nouveau, expirant de l’air, puis posa un genou à terre, se positionnant devant la stèle, et prononça les paroles sacrées :

« Oblivion sempiternum daemonis... Oblivion sempiternum daemonis... Oblivion sempiternum daemonis... »

Impossible de dire combien de fois elle répéta cette litanie. Yeux clos, elle continuait à le dire, et à le répéter... Jusqu’à ce que le vent s’accélère. Knaël se releva alors, et sentit des vibrations. Elles émanaient des profondeurs, faisant trembler le sol, et ne tardèrent pas à s’accentuer. Pour le meilleur ou pour le pire, ça avait marché ! Le cristal brillait d’une lueur terrifiante, alors qu’un séisme était en train de faire trembler tout le désert. Plusieurs falaises tombèrent, s’affaissant sur elles-mêmes, des rochers dégringolant le long de leurs surfaces. Knaël se recula prudemment. Le cristal brillait d’une telle lueur qu’il en devenait aveuglant... Et, quand il explosa, le sol explosa également. Le souffle repoussa la Nephalem, qui dévala la dune, alors qu’une silhouette massive, colossale, jaillissait du sol, dans un long hurlement. Le cheval de Knaël se cambra en hennissant, mais ne s’enfuit pas, étant, en ce sens, fidèle à sa réputation. Knaël se releva lentement, incrédule, en voyant une immense créature jaillir du sable, avant de s’envoler dans le ciel, formant comme un gigantesque serpent aérien avec des ailerons. Quatre longs ailerons, ainsi que du sable ruisselant de tout son corps, dégringolant vers le sol.

« Ainsi donc, te voilà, Phalanx... Enchantée »

Le monstre était encore plus impressionnant que tout ce qu’on avait bien pu lui dire.



Phalanx se déployait lentement, le sable continuant à descendre en cascade de ses ailerons, masquant partiellement la vue du soleil. Un sourire amusé traversa les lèvres de Knaël. Au sentiment de peur vint se mêler le frisson de l’excitation. Ce monstre était terrifiant, tout simplement. Il dépassait l’entendement. S’il descendait bien des Grands Anciens, il en avait la carrure. Il flottait lentement dans le ciel, et Knaël remarqua alors ses poches, sous son ventre, qui semblaient lui permettre de respirer. Elle se demandait comment venir à bout de ce monstre, en n’ayant simplement qu’une épée, un arc, et un cheval... Et son grappin. Elle n’était qu’une poussière face à lui, qui dominait le ciel, dix fois plus grand que le plus massif des dragons qu’elle n’ait jamais rencontré.

Knaël retourna rapidement vers son cheval, l’enfourcha, et l’éperonna. Le cheval hennit à nouveau, et s’élança à la suite de Phalanx. Ne pouvant pas l’atteindre avec son épée, la Nephalem s’empara de son arc. Phalanx était rapide, mais, parfois, elle nota qu’il devait s’abaisser, abaissant par ce biais ses ailerons, venant les glisser dans le sable, déchirant ce dernier en deux, envoyant voler des pelletées de sable dans tous les sens. C’était son occasion. Knaël éperonna encore son cheval, afin de rattraper Phalanx. Il était plus rapide, mais aussi plus corpulent, et il était aisé d’anticiper son trajectoire. Elle le vit faire le tour d’un gros rocher, et contourna ce dernier. Phalanx réapparut à nouveau, immense et terrifiant, et Knaël parvint à se rapprocher. Il redressa alors ses ailerons, mais elle savait maintenant comment les abaisser, comment trouver un efaille. Attrapant son arc, elle relâcha les rênes du cheval. Elle était sous Phalanx, le sable tombait continuellement, heurtant son casque, et elle brandit son arme, avant de décocher une flèche. Cette dernière loupa sa cible, heurtant la carapace de Phalanx, où elle se brisa.

*Merde !*

Ne perdant pas courage envers elle-même, Knaël récupéra une autre flèche. Son cheval commençait à fatiguer, et elle tira à nouveau. La flèche atteignit la poche de sable, et Phalanx poussa un gémissement tandis que la poche s’ouvrait, déversant un impressionnant contenu de sable. Knaël se cramponna à son cheval en le déplaçant sur la gauche, évitant ainsi la plupart du jet de sable, et vit Phalanx tourner sur sa droite. Elle le suivit, forçant sur sa monture, et brandit à nouveau sur son arc, visant la seconde poche de sable. Ses trois premiers tirs se perdirent dans la nature, mais le quatrième réussit à faire mouche. Phalanx hurla à nouveau, et Knaël le vit alors piquer en avant. Pour éviter d’être écrasée sous lui, elle tira sur les rênes de son cheval. Il se redressa par l’avant en hennissant une énième fois, arrêtant sa course, tandis que Phalanx disparaissait dans le sable, provoquant comme une tempête en s’enfonçant dans le sol. Il en ressortit assez rapidement, volant désormais à basse altitude, frottant ses ailerons contre le sable, remplissant à nouveau ses poches.

*Knaël, c‘est ta chance !*

Éperonnant à nouveau son cheval, Knaël fonça vers Phalanx, vers l’avant du Colosse, là où se trouvaient ses quatre ailerons. Tout en se rapprochant, elle entreprit de se dresser sur son cheval. Ses pieds quittèrent les étriers, se posant sur l’arrière de la bête. Sa position devenait bien plus instable, mais le cheval n’avait plus qu’à aller tout droit pour rejoindre Phalanx. Knaël agissait dans le feu de l’instinct, sans vraiment se poser de questions sur le bien-fondé de son action. Phalanx était un monstre aérien, et c’était donc dans les airs qu’elle allait le défier. Elle se redressa lentement, un pied en appui sur la selle, l’autre sur le tapis de cette dernière. Elle tendit les mains à droite et à gauche, comme pour préserver un certain équilibre, se rapprochant des ailerons de Phalanx. Ses gants pouvaient faire apparaître de petites griffes métalliques pointues, et c’est précisément ce qu’elle fit. Ils facilitaient l’escalade.

Le cheval se rapprochait des ailes de Phalanx, mais il était certain qu’il n’irait pas se fracasser contre elles. Knaël retint son souffle, le sable heurta à nouveau son corps, et elle bondit en avant, les mains tendues vers les ailerons... Et parvint à planter une main dans la chair du monstre. Son dos heurta l’aileron, le cheval se cambra devant les ailerons, mais Knaël tint bon. Les griffes étaient enfoncées dans sa chair, lui meurtrissant le corps. Elle utilisa son autre main pour se retourner, se mettant ainsi en position. Le corps de Phalanx était monstrueux, la plaquant contre lui, et elle entreprit de grimper, avançant son autre main, pour la planter en lui, et ainsi, lentement, réussir à grimper. Elle ne gravit que quelques mètres avant de sentir les ailerons se redresser. Phalanx s’était rechargé, et le Colosse s’envolait lentement. Son appui se redressait, devenant vertical, rendant le fait de s’y accrocher inutile. Knaël saisit sa chance, et se mit à courir le long de l’aileron.

Phalanx vira alors sur la gauche, et Knaël glissa. La gravité s’empara d’elle, et, en pestant, la femme se mit à tomber. Elle remarqua que le dos de Phalanx était hérissé de pics filant au milieu de son corps, et parvint à les éviter. Le reste de son dos comprenait d’énormes poils, une fourrure impressionnante, et sa main griffue tenta d’y trouver une prise. Elle glissa le long de son corps, arrachant quelques poils, mais réussit à s’y enfoncer, ses pieds filant dans le vide. Son bras était en compote, ses muscles hurlaient à la mort, et, plus que jamais, elle avait l’impression d’être une petite souris cherchant à défier une montagne. Phalanx savait qu’elle était là, et se mit à nouveau à remuer, avant de faire une vrille, se retournant sur lui-même. Les griffes de Knaël tinrent le coup, mais son corps fut ballotté dans tous les sens. Plusieurs morceaux de l’armure sautèrent, disparaissant dans le ciel, et Knaël commença à sentir le sang s’échapper de sa bouche.

On lui avait dit que le point faible du Colosse était sa tête. Pour le sceller, ceux qui l’avaient enfermé ici avaient créé une rune magique qui se trouvait sur sa tête. Si elle arrivait à frapper suffisamment fort la rune, et à la briser, Phalanx mourrait. Dit comme ça, ça avait l’air simple, mais, une fois qu’on était sur place, atteindre sa tête semblait relever du plus improbable des miracles. Phalanx ne se laissait pas faire, et le Colosse volait haut dans le ciel, maintenant. Si Knaël lâchait prise, elle serait réduite en bouillie, et, pour l’heure, sa survie ne tenait qu’à cinq doigts enfoncés dans une partie solide de la peau de Phalanx.

Ce fut finalement sa petite taille qui lui sauva la vie, car Phalanx, pensant probablement s’être débarrassée d’elle, se remit en position. Elle devait être si insignifiante qu’il n’avait pas du sentir sa présence. Elle se retourna lentement, et se releva. Sa position restait toujours précaire, mais elle était près du cou de Phalanx, près de sa cible. Il suffisait juste d’enjamber la cavité rocheuse qui cerclait son cou pour rejoindre l’arrière de son crâne, et, de là, lui grimper dessus. Knaël avançait le dos courbé, le long de la peau du monstre. Elle sentait son souffle terrifiant. C’était une bête magistrale, terrible et immense... Et qui réservait encore ses surprises. Quand le monstre pivotait légèrement, Knaël retournait s’agripper à sa peau. Elle rejoignit ainsi, au bout de quelques minutes, les rochers entourant son cou, constituant probablement une formation osseuse. Elle sentait le vent siffler contre ses oreilles, et se félicitait d’avoir son heaume, qui, au moins, parvenait partiellement à la protéger. Knaël réussit à les enjamber, et se retrouva ainsi contre ces rochers triangulaires. La tête de Phalanx se dressait face à elle, et, alors qu’elle comptait s’y rendre, Phalanx  pivota alors sur la droite. Knaël fut déstabilisée, glissa, son dos heurta les os du monstre, et elle tomba dans le vide. Sa main parvint in extremis à se raccrocher à un poil, mais le poil fut arraché.

Même elle ne survivrait pas à une telle chute. Knaël réagit très vite, et saisit son grappin, fixé à sa ceinture, puis le déploya. Le bout du grappin fila, et se planta dans l’aileron de Phalanx. Ce dernier se redressa, et Knaël le suivit, se cramponnant à cet objet. Ils étaient au-dessus de la cime des montagnes, flirtant avec les nuages. Le Colosse hurla, et les éclairs lui répondirent. La pluie se mit à tomber, Phalanx s’enfonçant dans les nuages, comme s’il cherchait à atteindre l’Olympe. Le colossal monstre remuait à gauche et à droite, afin de retirer son grappin, et Knaël, lentement, tentait de revenir vers le monstre en rétractant son grappin. Elle n’était désormais rien de plus qu’une poussière, une arrogante petite poussière insignifiante qui essayait de défier un Géant massif et immortel. Phalanx s’envola à nouveau, décrivant un tour sur lui-même, abaissant et relevant son aileron.

*Je peux le faire, je peux le faire !*

Elle laissa son corps filer vers l’avant, et appuya sur un bouton de son grappin, qui relâcha ce dernier, le rétractant rapidement. Elle avait profité des mouvements de Phalanx dans tous les sens pour attendre le bon moment, celui où elle prendrait suffisamment d’élan pour filer vers l’arrière du monstre. Sa queue était interminable, et elle allait utiliser la taille colossale du monstre pour elle-même. Knaël déploya à nouveau son grappin, et le planta désormais dans le bout de la queue du monstre. Phalanx lui passa sous les yeux, et elle se raccrocha au wagon arrière, le filant dans son dos. Les éclairs déchiraient le ciel, la pluie ruisselait sur son armure, transformant le sable en une espèce de boue informe. L’armure tremblait douloureusement, car Phalanx accélérait, fonçant au milieu des nuages. Un éclair le frappa sans que cela ne semble nullement l’affecter. Il était le Maître de les éléments, et Knaël la pauvre folle qui cherchait à le défier. Son arrogance la condamnerait, mais il était trop tard pour faire marche arrière. Quelques plaques se retirèrent à nouveau de l’ensemble de son armure. Ses muscles lui faisaient un mal de chien, comme s’ils étaient sur le point de déchirer. Le vent lui fouettait les yeux, l’empêchant de relever la tête, mais, même en l’abaissant, elle ne voyait rien de plus que les nuages.

Phalanx se retourna à nouveau, sa tête se redressant en arrière. Lui aussi se savait grande, et savait qu’une humaine orgueilleuse continuait à se cramponner à lui. Sa tête ondula pour filer à hauteur de sa queue, et il la releva vers son grappin.

*Non !*

Son unique filet de sécurité se brisa sous les dents infernales du monstre, qui broya son grappin. Knaël se mit à nouveau à tomber, fonçant droit vers l’aileron du monstre, qu’elle heurta sur le dos. Elle partit sur la gauche, et son corps heurta la moelle épinière de Phalanx, faisant voltiger la moitié de son armure. Le hurlement de douleur de Knaël mourut dans le sifflement du vent, et elle roula le long du corps du monstre. Ses jambières disparurent, complètement pulvérisées, et elle réussit, avec ses mains, à s’accrocher à l’une des épines dorsales de la colossale créature. Encore une fois, elle se mit à atteindre que Phalanx pense qu’elle soit partie. La tempête continuait à s’abattre, et, durant sa chute, Knaël avait également perdu son heaume. Son front était ouvert, du sang s’en échappant, et tout son corps lui semblait alors n’être rien de plus qu’un intense atome de douleur et de souffrance. Plus de grappin, une armure en morceaux, elle n’avait plus que son épée, et seulement une main griffue. Pour l’autre, son gant avait sauté.

Phalanx se remit en position, et Knaël se redressa, s’avançant lentement le long du corps du monstre. Elle ne courait plus, cette fois, elle ne faisait plus la fière, mais titubait, hagarde, boitant lamentablement le long de l’épine de la créature céleste. Sa nature de Néphalem lui offrait une résistance plus forte que celle d’êtres humains normaux, ce qui expliquait sans aucun doute pourquoi elle n’était pas encore morte... Mais, à ce train-là, ça n’allait pas tarder. Du sang filait de son épaule gauche, et elle s’avançait lentement, utilisant sa dernière griffe pour s’accrocher à la carcasse de Phalanx quand le Colosse décrivait un mouvement vers la droite ou vers la gauche. Elle continuait ensuite à s’avancer. Inutile d’aller vite : elle ne voulait pas attirer l’attention de Phalanx, il n’aimait pas les passagers clandestins. Knaël remontait lentement, ce qui lui prit de longues minutes, son sang venant orner le corps du monstre. Knaël finit ainsi par rejoindre à nouveau la tête du monstre, revenant au point de départ... À cette différence près que Phalanx ne semblait pas avoir remarqué sa présence, cette fois.

Soupirant, la Néphalem enjamba à nouveau cette formation osseuse, mais ce fut bien plus difficile cette fois. Involontairement, ce fut Phalanx qui l’aida en abaissant sa tête. Knaël partit à la renverse, passant par-delà les os, et s’étala contre la nuque du monstre. Elle reprit son souffle. La tête lui tournait, le vent la fouettait à chaque fois. Sa main libre alla se saisir de son épée.

*Abaisse-toi encore, fils de pute, abaisse-toi !!*

Elle ne pourrait pas grimper le long de cette tête, la pente était trop raide. Il fallait que sa tête se baisse à nouveau, ce que Phalanx finit par faire. Knaël prit son élan, et bondit devant elle, prenant son épée à deux mains. La rune apparut, un cercle magique vissé sur le crâne du Colosse... Et elle planta son épée.

Du sang noir se mit à jaillir, comme du pus, venant heurter le corps de Knaël. Phalanx hurla, et se débattit alors furieusement, secouant sa tête dans tous les sens. Knaël se cramponna désormais à son épée avec la force du désespoir. Le coup n’était pas assez fort, il n’avait pas suffi à briser la rune ! Phalanx hurla, et la main griffue de Knaël lâcha prise sur l’épée. Phalanx continuait à remuer, et l’épée tremblait sur elle-même... Avant de s’envoler dans les airs, disparaissant au loin. Knaël ne pensa même pas à jurer, et planta sa main griffue sur le front de Phalanx, ses pieds filant entre ses yeux, ses jambes s’écrasant sur son nez. Sans épée, comment le percer ? Knaël n’avait plus son carquois de flèches, seulement ses griffes et ses poings Phalanx redressa à nouveau la tête, et Knaël partit en arrière Elle lâcha prise, et s’agrippa à son crâne Couchée sur le corps du monstre, elle était proche de la rune, qui pulsait à côté d’elle, émettant des vibrations magiques. Du sang s’échappait de la bouche de la Nephalem, qui cligna des yeux à plusieurs reprises. Faute de pouvoir planter ses griffes, elle utilisa son poing, et tapa. Elle tapa, encore et encore, encore, frappant la rune, s’ouvrant les doigts, faisant couler son propre sang, mais crachant, à chaque fois, du pus.

*Crève, crève, crève, crève !*

Elle tapait de plus en plus fort... Jusqu’à ce que Phalanx ne pousse un long hurlement lugubre. Tout son corps sembla alors se roidir, et du pus jaillit en grande quantité, formant comme des lignes noirâtres qui se mirent à danser dans le ciel. Elle entendit alors le monstre pousser ce qui s’apparentait à un râle de douleur, un hurlement d’agonie. Phalanx mourut dans une tempête noire, les rayons magiques filant tout le long de son corps. Les éclairs rugirent à nouveau, le vent sembla se renforcer, des tornades se mirent à danser dans le ciel. Les éléments se déchaînèrent, et Terra connut sa première tempête magique depuis longtemps.

Toute la tempête recouvrit le Sanctuaire Interdit, des tornades ravageant les montagnes, des éclairs fluorescents descendant vers le sol. Parmi la masse de nuages, les Ashnardiens postés à l’extérieur du Sanctuaire virent la masse gigantesque de Phalanx percer les nuages, filant droit vers le sol, en chute libre. Ils se regardèrent entre eux, puis éperonnèrent leurs montures, et traversèrent le pont menant au Sanctuaire.

Phalanx tomba droit vers le sol, et Knaël lâcha prise à une dizaine de mètres du sable. Elle heurta violemment le sable, rebondit à plusieurs reprises, et termina sa course contre dans le sable, au milieu de pièces d’armures disloquées, elle-même brisée, dans le coma. Elle ne vit pas son cheval se rapprocher d’elle, ni les Ashnardiens la rejoindre, médusés devant la taille du Colosse vaincu. Phalanx commençait à se fossiliser, mais, alors qu’on la traînait, qu’on la soulevait, que sa tête dodelinait vers le bas, son cerveau endommagé put voir des individus en robe rouge se presser près de la stèle qui avait permis d’invoquer Phalanx. Ensuite, elle sombra totalement.



Quand les portes se refermèrent à nouveau derrière moi, je ne fus pas surprise de le voir. Dans ma main, je tenais un papier, un acte officiel, signé par la main même de l’Empereur, et, devant moi, se tenait Emhyr. Il était dans le jardin de l’Empereur, m’attendant, un sourire sur les lèvres.

« Vous l’avez, alors ? » dit-il, en désignant ma main, celle qui tenait le papier.

Je regardais lentement le papier, puis j’hochais la tête.

« J’ai sa bénédiction, oui. »

Faire tout ce chemin pour un simple formulaire... Il fallait être fou de le faire ! Qu’avais-je donc la main ? Un décret impérial, un décret qui m’autorisait à me rendre dans toutes les terres impériales pour enquêter sur la Monarchie des Roses, pour démasquer les traîtres. Ce décret me faisait Commandeur Impérial, Championne d’Ashnard. N’importe quel soldat et citoyen ashnardien auraient l’obligation légale de m’aider dans ma tâche. Une juste récompense pour tout ce que j’avais eu à endurer, je suppose, et pour m’être farcie toutes ces marches. Je suivais lentement Emhyr, remontant le long de l’allée, à travers le jardin.

« J’ai moi aussi un présent pour vous. Vous vous souvenez d’Ataxa, je suppose ? »

Difficile de l’oublier. La Cardinale Ataxa avait été le lien entre moi et les Cieux. Elle logeait à Nexus, où elle m’avait donné des indications sur Terra. Je l’appréciais sans réel plus. Comme n’importe quel membre s’estimant digne de l’Ordre Immaculé, elle ne voyait pas l’intérêt du sexe, ce qui était d’autant plus regrettable qu’elle était plutôt bien fichue. Parfois, la Nature était injuste.

« Je m’en souviens, oui, concédais-je.
 -  Vous êtes restée en convalescence pendant des mois, et j’ai interféré auprès de sa personne. Elle m’a chargé de vous remettre ceci. »

C’était une lettre, encore cachetée, marquée du sceau de l’Ordre Immaculé de Tekhos. L’Ordre Immaculé avait son siège principal dans cet État neutre, et je décachetais l’enveloppe, la lisant silencieusement. C’était une bulle, signée par le Grand Confesseur lui-même, et qui reconnaissait que j’étais une Chevalière de Dieu, et m’accordait les pleins pouvoirs religieux sur n’importe quelle terre sainte pour mener à bien ma quête. Vu le regard d’Emhyr, je me doutais que ce dernier savait de quoi il s’agissait. Personnellement, je ne pensais pas que ma victoire contre Phalanx aurait tant marqué les esprits.

« L’Ordre se méfie de la Rose ?
 -  L’Ordre Immaculé se méfie de toute résurgence des Grands Anciens, et de toute menace d’envergure. La Monarchie des Roses a fait parler d’elle dans le monde entier.
 -  Je vous avouerais que je ne vois toujours pas le rapport avec Phalanx. Que vouliez-vous dire, tout à l’heure ? »

Emhyr ne dit rien pendant quelques secondes. Nous sortîmes du jardin, descendant les marches du perron intérieur. Les lourdes portes des appartements impériaux se refermèrent derrière nous, et nous rejoignîmes des escaliers, continuant notre route. Emhyr ne tarda pas à me répondre.

« Lors du Grand Conflit, et même avant, Terra était comme Terreaufair... Un monde ravagé par la magie, un monde où la magie était si puissante qu’elle engendrait des cyclones surnaturels, déchaînant les éléments. Un héritage des Grands Anciens et de leurs actions sur notre monde. Un mage et ses disciples ont réussi à concentrer la magie en un seul point.
 -  Maerlyn..., complétai-je.
 -  Précisément. Maerlyn réussit à concentrer, dans sa tour, toute la magie de Terra, et à la diluer ensuite, la répartissant le long de six lignes magiques centrales qui parcourent Terra, et qui se rejoignent toutes à la Tour Sombre : les Rayons. À sa mort, Maerlyn scella la Tour, et, pour l’ouvrir, il est nécessaire de reconstituer la clef magique qu’il utilisa, et que ses disciples détruisirent en treize orbes magiques, les dispersant dans le monde. »

Où voulait-il en venir ? Emhyr avait toujours ce talent inné, politicien, de répondre à des questions précises par de longs discours-fleuves. C’était un homme qui aimait s’écouter parler, et, du moment qu’il était loquace, ma foi, je ne voyais aucune raison de l’amener à se taire.

« Le Roi Cramoisi est toujours en vie, Knaël. Il n’a même jamais été aussi puissant. Son plus sincère désir est d’entrer dans la Tour, et c’est pour ça qu’il a établi son repaire à côté de la Tour. Il est devenu Empereur d’Ashnard afin de trouver les Treize Sphères, et il en a trouvé plusieurs. Quand il a compris qu’il n’avait plus aucun intérêt à gouverner l’Empire, il est parti. Ne croyez pas que ce sont les rebelles qui aient réussi à le chasser. Il est parti de lui-même, et il en a profité pour subtiliser plusieurs de nos artefacts, des artefacts qu’il a utilisé et amélioré pour contrôler les monstres qui hantent les Malterres de la Discorde. Chaque jour qui passe voit son influence grandir. La Monarchie des Roses a déjà son monarque : lui.
 -  Vous avez l’air d’en savoir beaucoup sur cette histoire, remarquai-je, sur un ton soupçonneux.
 -  Je me renseigne, rien de plus, m’assura-t-il. C’est mon rôle, dans le fond.
 -  Alors, continuez à m’instruire...
 -  Le Roi Cramoisi ne cherche pas qu’à reconstituer les Treize Sphères. Ses ambitions sont plus grandes encore. Son objectif est de recréer cet artefact pour lequel vos parents se sont entredéchirés, et pour lequel mes ancêtres ont décidé de se rapprocher des démons, et de fonder un Empire impérialiste : la Pierre-Monde. »

Ce nom revenait encore et toujours à mes oreilles.

« Que savez-vous sur cet artefact ? »

Un léger sourire en coin illumina le visage du conseiller, lorsqu’il sembla réaliser toute mon ignorance sur le sujet.

« Serait-ce possible que la fille d’Allocen et Vehuiah, formée par Iranaël elle-même, ignore ainsi autant sur la Pierre-Monde ? »

Je ne trouvais rien à répondre à cela. Que pouvais-je lui dire, après tout ? Il tapait là où ça faisait mal, et il en avait conscience. Foutu enfoiré. Ne disant rien à sa bravade, il poursuivit :

« La Pierre-Monde a surgi de manière claire lors du Grand Conflit, mais on disait que les Grands Anciens la recherchaient eux-mêmes... Ou bien que ce sont eux qui l’aient conçu. C’est un artefact d’une puissance légendaire, qui permet à celui qui le possède de bénéficier du pouvoir suprême et absolu. Rien que ça, glissa-t-il avec une pointe d’amusement. Anges et Démons voulaient l’acquérir pour triompher de leurs adversaires respectifs, mais certains voulaient détruire la Pierre-Monde, ou, à défaut, la conserver à l’écart. C’est dans cet objectif qu’une démone très influente, Lilith, s’est rapproché d’un Archange tout aussi influent, Inarius. Ensemble, ils ont fondé un sanctuaire de paix, Sanctuary. Abaddon a traqué cet endroit, et les Nephalems de Sanctuary ont été trahis par l’un des leurs. Qui, je l’ignore, mais Sanctuary a été détruite. Il y avait des tensions internes entre les anges et les démons de Sanctuary, surtout entre Inarius et Lilith. Honnêtement, je crois que leur idylle n’a pas tenu très longtemps. Sanctuary avait la Pierre-Monde, mais l’artefact a été détruit, et, comme pour les Treize Sphères de Maerlyn, il s’est disloqué.
 -  Quel est le lien entre les deux ?
 -  Le lien est simple : c’est Maerlyn. Le vieux mage a retrouvé les morceaux de la Pierre-Monde, et il a reconstitué cette dernière. Vous voyez le lien ? La Pierre-Monde se trouve dans la Tour Sombre... Ou, plutôt... Elle est la Tour Sombre. Au cœur de tous les possibles, au centre du temps et de l’espace. Elle a canalisé toute la magie de Terra, avant de la répandre. Le Roi Cramoisi veut s’en emparer, ou la détruire. Vous avez été manipulée, Knaël. Phalanx n’était pas une menace, mais l’un des Gardiens de la Tour. Des créatures magiques conçues par Maerlyn et les siens. »

J’encaissais l’information sans rien dire.

« Pourquoi ne m’avoir rien dit, alors ? Pourquoi Allocen m’aurait menti ?
 -  Phalanx devait mourir. Les Gardiens sont restés endormis trop longtemps, et ils ne sont plus fiables. De plus, ce que Phalanx protégeait nécessitait de le vaincre.
 -  Et que protégeait-il donc ? »

Emhyr me regarda, en souriant légèrement.

« Une solution pour notre délivrance. Une Sphère. Je pense que vous ne comprenez pas l’urgence de la situation, Knaël. Le Roi Cramoisi dispose de la moitié des Sphères, et a déjà tué bien des Gardiens. Surtout, il dispose de la plus puissante des Sphères, la Treizième Noire. Chaque Sphère a une couleur différente, et la Treizième Noire est la plus puissante de toutes. Le temps joue contre vous, contre nous tous, car ses plans sont bien avancés.
 -  Comment ça ? »

Emhyr laissa à nouveau ménager quelques secondes de silence.

« Avez-vous entendu parler de l’abattoir Mandus ?
 -  Ce nom ne me dit rien.
 -  C’est un abattoir nexusien, qui a été ouvert par un marchand, Oswald Mandus. L’abattoir abrite, dans ses profondeurs, une improbable machine, une création infernale et grotesque dont l’objectif est d’affaiblir les barrières entre les dimensions, et de permettre aux Grands Anciens de revenir.
 -  Et vous n’avez pas encore fait fermer cet abattoir ? le raillai-je. Je croyais que Terra toute entière, vous appartenait, Conseiller Emhyr.
 -  Manquerais-je donc à ce point de modestie ? s’amusa-t-il. J’ai des oreilles partout, mais mon influence s’arrête là. Ce que je sais, c’est que, depuis des années, à travers tout Terra, il y a de nombreux enlèvements. Les Contrées du Chaos sont un terrain foisonnant pour ces rapts, mais on a également pu en observer dans les bas-fonds de Nexus. Mes investigations m’ont permis de réaliser que ces enlèvements étaient organisés par une puissante firme tekhane. Je pense que la Machine de Nexus n’est qu’un prototype, un simple ébauche, et qu’une autre Machine, beaucoup plus grande, est en train d’être construite, dans un endroit où personne ne peut y mettre les pieds. »

Je savais de quel endroit il parlait, et je n’avais même pas besoin qu’il me le dise pour le savoir. Les Malterres de la Discorde. Je ne pensais pas qu’il mentait. Il ne devait sûrement pas tout me dire, car j’étais étonnée de voir tout ce qu’il savait. Nous avions dévalé le Palais Impérial, revenant vers les cours à l’entrée.

« Pour toutes ces raisons, vous comprenez pourquoi j’ai intercédé auprès de l’Ordre Immaculé. Votre quête ne peut pas se limiter à l’Empire. Aussi grand soit-il, il ne regroupe pas tout Terra. Nexus et Ashnard sont ne guerre, Tekhos est en guerre contre la Fourmilière, mais j’ai l’intime conviction que la véritable menace se terre près de nous, qu’elle nous nargue. Elle a réussi à nous monter les uns contre les autres, et s’apprête à récolter ses gains. Son plus grand succès est de nous avoir fait croire qu’elle n’existait pas. La Rose, la Secte du Premier Cercle... Autant d’éléments qui gravitent autour du même être. Vous aurez besoin de l’aide de Nexus, et vous aurez besoin de toutes les aides disponibles. C’est pour ça que j’ai pris la liberté de vous réunir une petite équipe. Votre amie Ulia a été très efficace. »

Qu’avait-il encore derrière la tête ? Nous nous avançâmes vers une double porte close qu’il poussa, m’amenant sur une terrasse. Tout un groupe se tenait derrière cette porte, et je reconnus Ulia et Iranaël. Ils étaient tous là, et Emhyr me les présenta sommairement : Silke l’Amazone, Serberia la Vaporéenne, Chrysalis la démone formienne, Katarina la Novaquienne, Elenwë l’Edorrassienne, Amphitrite la sirène, Iranaël l’Ange, Ulia l’Ashnardienne... Et Zachiam le Nexusien nécromancien. Les minorités étaient respectées : il y avait au moins un homme. Je reconnaissais en chacun d’eux des êtres puissants, et même Silke ne m’était pas inconnue. J’avais déjà croisé la route de la Horde des Amazones, souvenez-vous.

« Voici votre têt, Knaël. Votre à tous est la Rose. Vous êtes championne d’Ashnard. C’est bien, mais c’est insuffisant. Ensemble, votre force est considérable, mais elle n’est rien face au Roi Cramoisi. Commettez l’erreur de le sous-estimer, et il vous détruira. Vous aurez besoin d’alliés dans votre quête. »

Et j’étais entièrement d’accord avec lui.

La Quête était formée.
« Modifié: dimanche 09 novembre 2014, 14:19:56 par La Quête »
DC d’Alice Korvander.

Consultez ce topic pour une présentation détaillée de mes personnages.

Pour une demande de RP, je vous encourage, soit à poster sur le topic susmentionné, soit à envoyer un MP sur mon compte principal.

La Quête

Légion

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    Description
    Groupe de guerriers menés par Knaël, une Nephalem, dans le but de traquer et d'éliminer la Monarchie de la Rose, un groupuscule terroriste d'envergure mondiale.

Re : The Monarchy Of Roses

Réponse 4 dimanche 01 juin 2014, 16:18:09

LA QUÊTE

Remarques :

  • Certains des personnages présentés dans cette liste ne figurent pas dans la présente fiche, mais auront probablement un rôle à jouer ultérieurement, d’où leur mention ;
  • Mis à part certains PNJ très spécifiques, tous les autres peuvent éventuellement être joués, si vous êtes intéressés.



Membres

Knaël. Guerrière émérite, Knaël est une Nephalem. Son père est le Prince infernal Allocen, et sa mère est l’Ange Vehuiah. Knaël a passé ses heures de gloire en affrontant les Légions Infernales sous les ordres d’Allocen, notamment en se battant contre sa sœur aînée, Khyri, une femme qui cherche à renverser Allocen. Knaël a suivi les ordres de son Père, inquiet sur le sort de Terra, et craignant que de vieilles menaces n’en fassent irruption. Elle dirige la Quête de la Rose après avoir vaincu le Colosse Phalanx, ce qui lui a valu le respect de la plupart des Ashnardiens. Knaël se bat généralement avec deux épées qu’elle peut assembler en une seule, dispose d’un arc et de flèches, et aussi d’un grappin.

Iranaël. L’Ange du Jugement veille depuis des millénaires contre les ennemis des Cieux et des Anges. Armée d’une épée magique, Justicia, Iranaël est une redoutable guerrière, qui a été la marraine de Knaël. Elle est l’amie de Vehuiah, la mère de cette dernière, et veille sur Knaël. Voyageant d’un bout à l’autre de l’Univers pour repousser les Grands Anciens, les incursions démoniaques, et d’autres menaces ancestrales, elle est respectée au sein des Cieux, et a choisi de suivre Knaël dans cette quête. Justicia est une épée magique qui a la capacité de se charger pour délivrer une puissante onde magique.

Ulia. Ulia est une Ashnardienne, qui est la dernière héritière d’une importante famille de guerriers. Elle a, en réussissant ses classes, hérité de l’arme traditionnelle de sa famille, un ensemble de sept lances magiques et jumelles, les Sept Lances de la Gloire. Ces sept lances constituent l’arme suprême d’Ulia, qui peut utiliser sa magie pour les invoquer, et s’en servir comme projectiles, notamment en lançant son attaque spéciale, qui consiste pour elle à frapper le sol à toute allure, ses sept lances créant alors une violente onde de choc qui disperse ses adversaires au loin. Elle est une grande amie de Knaël, qu’elle connaît depuis que cette dernière a rejoint l’Empire.

Silke. Silke est une Amazone. Elle a été envoyée dans les Contrées du Chaos par la Reine Andromaque pour traquer une traîtresse, Raven, qui a choisi de trahir la Horde, en fondant la sienne. Silke a poursuivi cette dernière, et a fini par la défier, mais a perdu ce combat. Elle a ensuite été vendue à un seigneur ashnardien corrompu, et, dans son combat pour se libérer de ce dernier, a croisé la route d’Ulia, qui l’a convaincu de les rejoindre. Silke est une Amazone convaincue, qui rêve de capturer Raven, et de supprimer ceux qui ont réussi à convaincre sa sœur de trahir les siennes. Ses capacités au combat sont dignes de n’importe quelle Amazone, ce qui la rend relativement redoutable.

Serberia. Serberia est une Vaporéenne surnommée « La Vierge de Fer » par les siennes. C’est une jeune femme idéaliste qui provoque fréquemment la colère de son père, un Négociant de l’Empire. L’un des passe-temps de Serberia est en effet d’explorer les mines, y traquant les monstres, protégeant les Mineurs et les démunis, et qui craint que la condition sociale vaporéenne ne finisse par conduire à une révolte, comme elle a eu lieu à Nexus. Elle se heurte fréquemment à son père sur ce point, et, quand l’occasion lui est venue d’enquêter sur un incident dans la mine qui, pour elle, n’avait rien de normal, elle l’a saisi. Serberia se bat avec un fusil et une lame, et manipule aussi la magie.

Katarina. Katarina est une agente spéciale de Novac. Née à Novac, elle a accompli bon nombre de missions pour le compte de l’État novaquien, consistant généralement à traquer des terroristes et des gens ayant volé les précieuses technologies novaquiennes. Elle dispose dans son corps de Gen-7 amplifiés et améliorés, qui constituent un facteur autogérissant très pratique. De plus, les nanomachines permettant également de bloquer la douleur quand elle se bat, et amplifient ses performances. Son enquête contre la ToxBranco, une société d’import-export, l’a amené à découvrir un vaste trafic d’êtres humains impliquant la WebMark, et des hordes sauvages sévissant dans les Contrées du Chaos. Avec l’autorisation de ses supérieures, elle a ainsi rejoint la Quête de la Rose.

Zachiam. Zachiam est un puissant nécromancien originaire de Nexus. Proche des morts, il parle peu, mais ne refuse jamais les bonnes femmes. Il a été envoyé sur Terreaufair par le Conseil royal de Nexus afin de découvrir l’emplacement de Terreaufair. Son expédition a lourdement souffert de cette longue exploration, et il est revenu partiellement bredouille. Il a trouvé des informations qui l’ont amené à penser que ce qui s’est passé à Sanctuary est lié à des évènements récents, et c’est en ce sens qu’il a rejoint la Quête. Il est convaincu qu’Abaddon le Destructeur est lié au Roi Cramoisi.

Chrysalis. Chrysalis est une démone ashnardienne qui a un jour été capturée par des Formiens. Son métabolisme en a été modifié, mais elle a été sauvée par les Tekhanes, et soignée dans les laboratoires novaquiens. Chrysalis ne se souvient pas énormément de ce qui lui est arrivé dans la Fourmilière, mais elle en a développé des capacités insectoïdes assez particulières. Son corps peut en effet générer des insectes qu’elle utilise pour se battre, en complément de ses pouvoirs magiques. C’est une femme qui est relativement cruelle, et qui était en poste à Fedic, dernière ville ashnardienne avant les Malterres de la Discorde. Les interrogatoires qu’elle a mené sur un traître ashnardien lié à la Secte de l’Araignée, un mouvement rebelle venant au soutien du Roi Cramoisi, l’ont conduite à rejoindre la Quête de la Rose. Secrètement, Chrysalis pense en effet que sa capture par les Formiens est liée aux activités ayant lieu aux Malterres de la Discorde, et elle espère pouvoir ainsi résoudre le problème de son amnésie.

Amphitrite. Amphitrite est la fille adoptive de la Reine Moïra. Elle était en effet la fille de serviteurs qui étaient sur le yacht royal de Nexus pour célébrer la naissance de la fille de Liam et de Nöly, Elena Ivory. Amphitrite a été sauvée par les sirènes quand ces dernières sont intervenues, et Moïra l’a baptisé ainsi. Amphitrite rêve cependant de la surface des hommes, et, très souvent, elle quitte Arcnos, le royaume aquatique, pour aller à la surface des eaux, et chanter. Son chant attire parfois quelques marins qui lui parlent alors du monde, ensemençant ses rêves. Amphitrite est une magicienne ayant comme élément magique central l’Eau, et elle entretient aussi des liens avec la Nature, notamment les animaux aquatiques. Arcnos étant menacé par la sœur aînée de Moïra, Zora, la Reine a accepté que sa fille aille à Ashnard, afin de rejoindre la Quête de la Rose, car elle a le sentiment que Zora s’est associée avec le Roi Cramoisi et ses séides.

Elenwë. Elenwë est une Edorrassienne ayant pour mère une Haute-Elfe. Dans la même veine que Serberia, Elenwë est une idéaliste et une pacifiste qui abhorre la violence et la servitude. Elle rêve d’un monde où chaque individu serait libre de ses choix, y compris si ce choix implique de servir et de courber l’échine. Elle se bat contre l’esclavage à sa manière, en recrutant des troupes auprès d’anciens esclaves, de volontaires, ou de membres de la Scoia’tael, une organisation terroriste non-humaine. Sa réputation grandit autour d’Edoras, et elle a décidé de rejoindre la Quête de la Rose après avoir eu vent d’un vaste trafic d’esclavage impliquant Tekhos, Ashnard, et différentes parties des Contrées du Chaos.

Alliés

Ataxa. Originaire de Nexus, Ataxa est une Cardinale. Elle a grandi dans les bas-fonds de Nexus, mais, grâce à sa pitié, sa foi, et son abnégation, elle a su gravir les rangs de l’Ordre Immaculé. Elle commença son office dans une église de quartier, y soignant les malades et les blessés, et, progressivement, a fini par devenir Cardinale. Proche des Anges, notamment d’Iranaël, qu’elle a souvent loué, Ataxa a été chargée de guider Knaël quand cette dernière est arrivée sur Terra. Elle voit avec préoccupation la dégradation sociale qui ravage Nexus, ainsi que l’accélération de la guerre dans Terra, et la hausse de l’esclavage. C’est une amie fiable de Knaël, qui rêve d’un monde en paix.

Moïra. Reine d’Arcnos, un royaume océanique peuplé de sirènes, Moïra dispose de nombreuses femmes, et règne sur Arcnos avec sagesse et une certaine forme d’autorité. Alliée aux Îles Mélisi, Moïra entend protéger les mers de la résurgence de Dagon, un Grand Ancien, notamment en combattant les Sahuagins. Malheureusement, la trahison de sa sœur, Zora, complique la défense d’Arcnos. Zora bénéficie en effet de puissants alliés qui lui permirent de contrôler de massifs monstres marins, des créatures contre lesquelles les sirènes sont bien impuissantes. Moïra, en désespoir de cause, sachant qu’elle ne peut repousser seule cette force, a laissé sa fille adoptive, Amphitrite, réunir des alliés à la surface.

Allocen. Père de Knaël, Allocen est un Prince infernal. Ce faisant, il contrôle énormément de Légions, mais semble assez détaché de son armée. Passant l’essentiel de son temps à copuler avec des succubes, il laisse ainsi à sa plus grande fille, Khyri, le soin de réunir des troupes pour l’affronter. Allocen a envoyé Knaël à Ashnard, car il se méfie du Roi Cramoisi, et pense que c’est ce dernier qui a donné à Khyri des forces supplémentaires. Allocen contrôle essentiellement des légions de morts-vivants, incluant des Dracoliches, et dispose surtout de Tours Aériennes de combat qui sont particulièrement efficaces au combat, en noyant l’ennemi sous un déluge de flammes mortelles. Il dispose de deux cœurs, mais l’un de ses cœurs a été détruit durant le Grand Conflit. En conséquence, c’est un cœur artificiel, magique, qui bat à sa place. On dit d’Allocen qu’il est aussi grand que puissant, mais que ce cœur artificiel constitue son talon d’Achille. Il est cependant bien plus intelligent qu’il en a l’air, et semble lui-même se donner l’apparence d’un être idiot uniquement attiré par les succubes afin de piéger ses ennemis... Comme sa fille. C’est lui qui a mis en rivalité Knaël et Khyri, pour des raisons encore obscures.

Vehuiah. Vehuiah est la mère de Knaël. Cette puissante ange a été grièvement mutilée durant le Grand Conflit, et n’a du sa survie qu’à Allocen, qui a entrepris de la soigner. Qu’un démon soigne une ange peut surprendre, et Allocen s’en est toujours justifié en disant qu’il n’aimait pas cette guerre, et la trouvait aussi inutile que douloureuse. Vehuiah et lui se sont rencontrés à Sanctuary, et ont continué à se voir par la suite. De la semence des deux est née Knaël. Néanmoins, Vehuiah ne semble plus apprécier énormément Allocen. Il s’est passé quelque chose entre eux, mais Vehuiah en parle très peu, préférant généralement passer leur histoire sous silence. Malgré sa puissance terrifiante, elle reste généralement dans les Cieux, et ne s’est pas battue depuis des millénaires.

Emhyr Var Emreis. Emhyr Var Emreis est un Conseiller impérial influent. Il descend de la famille impériale Var Emreis, qui est l’une des premières familles à avoir fondé Ashnard. Depuis des millénaires, les Var Emreis veillent sur l’Empire, et plusieurs des leurs ont parfois été Empereurs. L’influence des Emreis s’est lourdement atténuée durant la Guerre Civile, où ils ont choisi de soutenir le Roi Cramoisi. Après l’exil de l’Empereur déchu, les Emreis ont été désavoués, mais ont progressivement réussi à récupérer leur influence perdue. Emhyr se repose en partie sur les succès militaires de son frère, le Maréchal Coehoorn, des victoires qui ont permis à Emhyr d’augmenter son influence. Il sait bien des choses sur le Roi Cramoisi, sur la Monarchie des Roses, mais tous ceux qui connaissent bien Emhyr savent qu’il ne faut jamais se fier éternellement à lui. C’est lui qui a usé de son influence et de ses appuis dans Terra pour réunir la Quête de la Rose, et qui, à sa manière, contribue à soutenir la Quête.

Severin. Bisexuel, Severin a du sang de démon dans les veines. Pour autant, ce n’est pas un combattant. Severin est un forgeron ashnardien. Plutôt talentueux, il travaille en compagnie d’autres forgerons et artisans, et s’occupe fréquemment d’entretenir l’équipement de Knaël, ainsi que, dorénavant, des membres de la Quête. Il est aussi un amant occasionnel de Knaël, et cette dernière l’apprécie pour ses talents, ainsi que pour sa discrétion.

Ennemis

Le Roi Cramoisi. Maître des Malterres de la Discorde, ancien Empereur d’Ashnard, Monarque de la Rose, Seigneur des Araignées, le Roi Écarlate ne manque pas de surnoms. Pour la plupart des gens, et dans l’inconscient collectif des Ashnardiens, le Roi Cramoisi est un Empereur mort, connu pour avoir créé un règne de terreur et de démence dans l’Empire quand il prit le pouvoir. Il dépensa d’énormes parties du budget impérial dans des expéditions archéologiques sans intérêt, et son règne barbare et cruel horrifia la plupart de ses bannerets. Loin d’être mort, le Roi dirige les Malterres depuis son château étriqué, le Casse-Roi russe, et ses séides répandent son autorité, à travers différentes organisations criminelles qui, de près ou de loin, sont rattachées à son autorité : la Monarchie des Roses, la Secte de l’Araignée, la Secte du Premier Cercle, la WebMark... Ses pouvoirs magiques défient l’entendement, et son objectif est de s’accaparer les Treize Sphères de l’Arc-En-Ciel pour ouvrir la Tour Sombre. Le Roi dispose déjà de plusieurs Sphères, dont la redoutable Sphère Noire, la Treizième Noire, chaque Sphère augmentant d’autant plus sa puissance. Figure moderne du Diable, il propose à ceux qui le souhaitent un pouvoir incommensurable, mais le prix à payer est particulièrement lourd pour ce don empoisonné. Son sang est reconnu pour être une base alchimique parfaite et de qualité unique au monde pour réussir des empoisonnements et des poisons de grande qualité. La forme traditionnelle du Roi est celle d’un vieillard enfoncé dans une longue cape rouge, mais ce n’est pas sa véritable apparence.

Abaddon. Le Destructeur est un terrifiant démon, connu pour avoir, durant le Grand Conflit, ravagé des civilisations entières. Il était l’un des ennemis les plus dangereux des Anges, il était une menace terrifiante, un être surpuissant et entièrement habité par le chaos et la destruction. Ce faisant, Abaddon rendait impossible les plans des Princes Infernaux de prendre possession des Plans Intermédiaires, car Abaddon annihilait tout. Partiellement responsable de la destruction de Sanctuary, Abaddon a fini par être vaincu, et a été scellé dans une prison dimensionnelle, pour ne plus jamais en ressortir... En théorie, du moins. Le Roi Cramoisi est secrètement allié avec Abaddon, qui, s’il est physiquement piégé ailleurs, continue à avoir un œil sur Terra, et à rêver de destruction.

Khyri. Khyri est la sœur aînée de Knaël, et l’une des filles d’Allocen. C’est une démone puissante qui a comme mère une succube, et qui rêve de renverser Allocen. Se dissimulant dans les Enfers, hors de la juridiction d’Allocen, elle s’allie avec d’autres puissances infernales depuis des millénaires pour espérer renverser son père. Ses différentes tentatives ont toutes échoué, mais, plus le temps passe, et plus le pouvoir de Khyri grandit. Elle s’est associée avec la Monarchie des Roses pour venir à bout de son père, et déteste cordialement Knaël, qu’elle considère comme une bâtarde. Les deux sœurs ont tendance à se détester, et Knaël intervint souvent pour protéger Allocen de la rage de Khyri.

Zora. Zora est la sœur aînée de Moïra, et ambitionne de gouverner, non pas le pâle Arcnos, mais de restaurer l’ancien Empire océanique des sirènes, qui s’étalait sur tout Terra. Elle est très ambitieuse, et a une puissance magique à la hauteur de ses ambitions. Sensuelle et cruelle, elle s’est associée à de vieux ennemis du royaume, comme les Sahuagins, ainsi qu’avec des esclavagistes de la surface, et a scellé un pacte avec le Roi Cramoisi. Ce pacte lui a permis de contrôler les terribles monstres aquatiques qui hantent les profondeurs des mers, et, ce faisant, elle espère bien enfin réussir à se venger de sa sœur, à prendre Arcnos, et à arrêter cette politique actuelle, qui consiste à courber l’échine devant les habitants de la surface, que Zora méprise cordialement. Elle n’apprécie que peu les Sahuagins et la résurgence de Dagon, et son alliance avec ces engeances n’est pour elle qu’un moyen de parvenir à prendre le pouvoir, et, ensuite, de pouvoir mieux protéger les océans des Grands Anciens.

Tiberia. Surnommée « La Reine des Glaces », Tiberia est une ancienne elfe qui régnait jadis sur un royaume elfique s’étalant dans les montagnes. Ce royaume s’est forgé sous l’aide des Anges, afin de lutter contre les démons, puis s’est heurté aux nains, mais il a progressivement perdu de son influence. Tiberia refuse l’aide des humains, et voit en eux une aberration. Cette elfe fut la dernière reine de Tiberia, une puissante magicienne qui, pour tenter de redonner de l’influence à son royaume, a rejoint les forces du Roi. Cette puissante femme contrôle la Glace, et son royaume revit, peuplé maintenant par des créatures abominables, près de ce qu’on appelle maintenant le Royaume terranide.

Nicole Dorrisson. La PDG de WebMark est une sensuelle Tekhane qui, grâce aux nanomachines et à la chirurgie esthétique, ne fait pas son âge... Ainsi que grâce à la magie. La vanité et la luxure ont toujours caractérisé Nicole Dorrisson, une arriviste qui aime l’argent et le pouvoir. Le premier, elle l’a déjà, et le second, elle l’a obtenu en rejoignant le Roi Cramoisi. Dorrisson et la WebMark sont au cœur du trafic d’esclavage international mené par le Roi Cramoisi. Les esclaves capturés dans les Contrées du Chaos et à Nexus arrivent à Tekhos, et Dorrisson se charge ensuite de les envoyer, par le biais de sa compagnie. Elle est aussi puissante que vicieuse et cruelle, et dispose d’une véritable armée de mercenaires surarmés et suréquipés à son service. Elle est l’une des femmes les plus riches de Tekhos.

Rego. Rego est un mercenaire tekhan. Né dans les ghettos, il a réussi à s’extraire de sa condition de délinquant notoire en rejoignant les programmes menés par l’armée. Sous l’armée, il est devenu un criminel et un terroriste, faisant sauter des installations ennemies dans différents endroits du monde. Il a finalement été trahi par l’armée, quand cette dernière a voulu se débarrasser de ses mercenaires. Cette part obscure de l’armée tekhane a marqué Rego, qui a utilisé son expérience et ses amis mercenaires pour fonder une milice tekhane voulant instaurer un putsch militaire, les Sons Of Mens. Les SoM ont bénéficié pendant un temps du soutien de la WebMark, et ont aidé à convoyer les esclaves, mais Rego est désormais en guerre contre la WebMark, Dorrisson entendant se débarrasser d’un poids mort. Malheureusement pour elle, Rego est un homme qui sait survivre, et qui connaît bien des secrets sur Dorrisson et sur son petit manège.

Raven. Raven est une puissante Amazone. Traumatisée par la guerre et par les violences menées par les soldats contre sa famille durant son enfance, Raven n’a jamais pu oublier la cruauté des mâles, et a fini par se convaincre que la Reine des Amazones, Andromaque, n’était pas à même de défendre au mieux les femmes, et de répandre les valeurs de la Déesse-mère. Raven a trouvé des alliées auprès de la nation tekhane, qu’elle considère comme un exemple à suivre. Elle s’est alliée avec la WebMark, qui lui a fourni de l’or, ainsi qu’avec des forces encore plus obscures, et sévit dans les Contrées du Chaos, ravageant les villes et les villages, massacrant les hommes, et en capturant beaucoup, afin de les envoyer à la WebMark. Raven est une puissante Amazone, qui considère que celles qui ne sont pas avec elle ne peuvent être que contre elles. Elle n’hésite donc pas à tuer ses anciennes sœurs si ces dernières cherchent à l’empêcher d’accomplir son objectif et de poursuivre ses buts.

Rayla. Rayla est une comtesse ashnardienne disposant de puissants pouvoirs magiques, et qui a passé alliance avec des démons, et avec le Roi Cramoisi, afin de bénéficier de la jeunesse éternelle. Sa beauté lui est très précieuse, et cette sorcière n’hésite d’ailleurs pas à tuer ou à vendre aux plus offrants les femmes qui, sous son royaume, paraissent aussi belles qu’elle. Perverse, elle a elle-même introduit plusieurs droits seigneuriaux sous son comté, l’un étant le droit de la première nuit, qui lui permet de s’assurer que chaque habitant de son royaume perdra sa virginité avec elle. Rayla reste une femme cruelle et égocentrique, particulièrement dangereuse, qui rêve d’être Impératrice.

Baram. Baram est un redoutable Barbare. Mesurant plus de deux mètres de haut, et pesant bien 200 kilos, il est un rude demi-géant qui dirige une horde de sauvages guerriers. Ayant déjà sévi dans les montagnes sylvandines, le clan de Baram traîne entre les frontières de l’Empire d’Ashnard, les Contrées du Chaos, et les frontières de Nexus. Baram est un homme sauvage, cruel, violent, et sa tribu est connue pour abriter des violeurs en puissance, des cannibales et des meurtriers assoiffés de sang, qui ravalent les villages, asservissent les femmes, et les dévorent quand elles deviennent inutiles. Baram travaille secrètement pour Rayla, qui a réussi à le séduire en utilisant ses philtres et ses pouvoirs. Il tue, dévore, et massacre pour elle, accomplissant ainsi la volonté du Roi Cramoisi et de la Rose.

RPs

1°) Assaut océanique [Ruby Alenka] [EN COURS]
2°) La bataille de Thanos [Commando Sheeva] [EN COURS]
3°) Le véritable ennemi [Raegan] [EN COURS]
4°) La rançon du pouvoir [Pride] [EN COURS]
5°) Sans glaçon je vous prie ! [Maréchal GardRok Orion] [ABANDONNÉ]
6°) La Traque [Vaelh] [EN COURS]
7°) Fury & Rage [Charis Trident] [EN COURS]
8°) The Art Of War [Yumi Naritaki] [EN COURS]
9°) La Conspiration [Sue L. Stuart] [EN COURS]
10°) Les Ruines de Gilead [Lie Matoï] [EN COURS]
11°) La mort ne l'emportera pas [Arthas Moebius] [EN COURS]
« Modifié: mardi 25 octobre 2016, 21:48:34 par La Quête »
DC d’Alice Korvander.

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Marie Raven

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Re : The Monarchy Of Roses

Réponse 5 dimanche 01 juin 2014, 16:23:46

Hello Darling !

Je me charge de ta fiche ! Juste le temps...de la lire. Comme d'habitude quoi !

Welcome anymore !




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La Quête

Légion

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    Groupe de guerriers menés par Knaël, une Nephalem, dans le but de traquer et d'éliminer la Monarchie de la Rose, un groupuscule terroriste d'envergure mondiale.

Re : The Monarchy Of Roses

Réponse 6 dimanche 01 juin 2014, 16:25:11

Merci :)

Prends ton temps pour la lire, rien ne presse :P
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Sonia Nille

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    Une personne réelle aspirée par le forum, cherchant à retourner dans le vrai monde.
    Peut alterner entre son apparence actuelle et l'ancienne.
    Possède des pouvoirs complètement cheatés.
    Ne les utilisera pas souvent.
    C'est promis.
    ^^

Re : The Monarchy Of Roses

Réponse 7 dimanche 01 juin 2014, 16:26:32

Bienvenue-de-la-mort à cette fiche-de-la-mort et à tous les personnages qui sont dedans !
*lecture en diagonale, c'est cool*

Et bon courage à Marie !

Oui, je suis omnisciente. En même temps, dans ma condition c'est un peu forcé... Mais rassurez-vous, je n'en abuserai pas, ce n'est pas mon genre.

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Re : The Monarchy Of Roses

Réponse 8 dimanche 01 juin 2014, 16:34:33

Merci à toi ^^
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Kaals Shriek

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Re : The Monarchy Of Roses

Réponse 9 dimanche 01 juin 2014, 17:29:25

Bienvenue  ;D


Alice.Liddell

Humain(e)

Re : The Monarchy Of Roses

Réponse 10 dimanche 01 juin 2014, 18:17:32

Rerererererererererererrerererere bienvenue x')

ça fait beaucoup de monde tous ça  :o...


Kiriko Hattori

Humain(e)

Re : The Monarchy Of Roses

Réponse 11 dimanche 01 juin 2014, 18:31:21

Reeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeebienvenue ^^

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Re : The Monarchy Of Roses

Réponse 12 dimanche 01 juin 2014, 19:26:52

Merci à vous trois :)

Et oui, Liddell, ça fait pas mal de monde qui va venir te botter le cul ;D
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Marie Raven

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Re : The Monarchy Of Roses

Réponse 13 dimanche 01 juin 2014, 20:56:42

Bien je te valide !

T'as quelques balises qui sautent mais c'est pas grave ^^




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Re : The Monarchy Of Roses [Valimuté(e)s]

Réponse 14 dimanche 01 juin 2014, 21:28:25

Je te remercie, Marie ^_^

N'hésite pas à me signaler les fautes que tu vois, j'ai écrit un gros tiers de la fiche aujourd'hui, alors je n'ai pas pu me relire correctement, malheureusement >_<
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