Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Black Widow

Humain(e)


INTRODUCTION LIMINAIRE

Le personnage est une interprétation libre de Black Widow. La philosophie du personnage est globalement respectée dans ses grandes lignes, mais son histoire est différente, et s’inspire en grande partie d’une bande dessinée, « La Machination Voronov », qui est un album de la série « Blake Et Mortimer ».

PRÉLUDE

26/03/2014
TRISKELION


[Remarque : Triskelion est la base suprême du SHIELD. C’est une base qui recouvre intégralement une île proche de New York.]

« Mais éteignez-moi cette putain d’alarme !
 -  On la tient ?
 -  L’incendie est éteint.
 -  Mais est-ce qu’on la tient, merde ?!
 -  Vous allez m’éteindre cette saloperie d’alarme un jour, bordel ?! »

Le son strident finit enfin par se taire. L’homme se releva lentement, s’extirpant de son fauteuil en cuir noir, pour se rapprocher de ses hommes, devant les pupitres et les écrans. Des points rouges sur la carte holographique de Triskelion montraient les endroits où la bombe avait explosé. Le général Peters n’en revenait pas. Qu’une seule femme ait pu faire ça... Non, c’était impossible. Il ne pouvait pas y croire, et pourtant... Il se rapprocha du pupitre des communications, et appuya sur un bouton.

« Avez-vous appréhendé l’intruse ? Terminé. »

Il s’écoula quelques secondes avant qu’une voix ne réponde :

« Ici Agent Barton. L’intruse est appréhendée, oui. »

Peters hocha lentement la tête. Au moins, ils avaient réussi à la capturer. Il s’écarta un peu, puis croisa ses mains dans son dos, écartant les jambes, dans une attitude typiquement militaire, habituelle pour cet homme. Il observa à nouveau la représentation holographique de Triskelion. La base suprême du SHIELD... Comment une simple femme avait-elle pu s’infiltrer dans l'une des places fortes les plus sécurisées de l’OTAN ? Peters allait devoir ordonner une enquête.

Et également réfléchir au futur de cette femme.





PARTIE 1
IMPACT

27/12/2012
BAÏKONOUR


[Remarque : Baïkonour est une ville du Kazakhstan construite autour du célèbre cosmodrome de Baïkonour, une base spatiale créée par l’URSS dans les années 1950’s. Le cosmodrome est notamment connu pour avoir été la base de lancement de la fusée ayant envoyé Yuri Gagarine dans l’espace. Bien que Baïkonour ne soit plus sur le sol russe depuis l’éclatement de l’URSS, la base continue à appartenir à la Russie, moyennant une somme assez coquette que les Russes versent à ce pays.]


04h32

« Et je vous répète qu’il faut différer le lancement ! Les risques sont trop grands ! »

Le général Ouffa poussa un long soupir bourru. Il respectait le professeur Iliouchine pour ses expertises scientifiques et sa grande connaissance en astrophysique, mais il fallait bien admettre que le manque d’ambition de ce petit professeur à la barbichette blanche était des plus consternants. Ouffa, qui était le genre d’hommes qu’on voyait plutôt bien, tourna sa tête vers lui, en grommelant.

« Et moi, je vous répète que le Kremlin n’a que faire de vos doutes, Professeur ! La Place Rouge tient à ce que cde nouveau satellite soit lancé avant le Nouvel An ! Vous êtes peut-être le responsable scientifique de cette équipe, Professeur Iliouchine, mais je vous rappelle que JE suis le responsable militaire de toute cette opération ! Ce projet a déjà pris assez de retard comme ça. »

Ouffa s’impatienta, et la mine du docteur s’assombrit. Silencieusement, il acquiesça. Le décollage de la fusée allait pouvoir commencer, et, dans la base, des alarmes se mirent à sonner, avertissant les employés de ne pas s’approcher du site de lancement. Ouffa sentit un regain de fierté le traverser. Ce satellite militaire était un important projet pour la Russie, car il allait leur permettre d’améliorer sensiblement le renseignement militaire, et leur rapidité à obtenir des informations. De quoi damner le pion à ces maudits Occidentaux. Le projet, évidemment, était relativement secret, rappelant à Ouffa l’époque de la guerre froide. Il était temps que la Russie retrouve la place qui était la sienne dans le monde, et il entendait bien, à sa manière, y contribuer.

Dans le haut-parleur, on procéda au compte à rebours, avant le lancement fatidique. Sur l’aire de lancement, la fusée se mit à réagir, ses réacteurs crachant des volutes de fumée, qui recouvrirent toute l’aire de lancement, avant que, dans un grondement terrifiant et assourdissant, la fusée ne s’envole. Depuis l’observatoire, on suivait son envol, ainsi que depuis les ordinateurs et les pupitres de la salle de lancement. Ouffa était tout excité. C’était un grand patriotique, et, comme tant d’autres militaires, l’effondrement de l’URSS l’avait profondément miné.

« Voyez donc ! s’exclama-t-il. Tout se passera pour le mieux, professeur !
 -  Je l’espère bien... maugréa ce dernier.
 -  Ce scepticisme est-il donc propre aux scientifiques ? le railla le général. Et on ose dire les militaires pessimistes. Toutes les simulations ont parfaitement démontré que le décollage se passerait bien, et il se passera bien ! Comme d’habitude, en somme.
 -  C’est là ce qui nous différencie, général, nuança Iliouchine. Je me méfie des habitudes. »

Les observatoires et les satellites avaient annoncé le risque qu’une pluie d’astéroïdes traverse le ciel ce soir. C’était la raison pour laquelle Iliouchine avait voulu décaler le lancement, mais Ouffa avait refusé. Néanmoins, en bon militaire, soucieux du règlement, il avait transmis les inquiétudes du professeur à la Place Rouge. L’état-major avait été formel : le Kremlin voulait que ce satellite soit dans le ciel. Le président Poutine y tenait beaucoup. Le général avait donc décidé de presser la main d’Iliouchine, mais ce dernier continuait à émettre des réserves à n’en plus finir.

Sur l’écran radar, la fusée s’envolait dans l’atmosphère, bientôt prête à abandonner ses réacteurs, avant de placer le satellite.

« Ici Télescope numéro 2, crachota une voix dans le haut-parleur. Tout se passe bien, la fusée suit la trajectoire calculée par les ordinateurs.
 -  Contrôle, ici Télescope numéro 1. La fusée va passer devant des nuages, et nous la perdrons de vue pendant plusieurs secondes. »

Iliouchine avait conscience de l’importance de ce satellite. Il était toutefois triste de voir qu’il travaillait encore pour les militaires. Il avait voulu se lancer dans la recherche spatiale pour permettre à l’Homme de s’élever de sa condition, pour que ce dernier puisse voir à quel point il était nécessaire d’oublier les vaines querelles, devant la taille insignifiante de leur monde natal. Malheureusement, les militaires ne l’entendaient pas ainsi. Les quatre propulseurs de la fusée se séparèrent tous, et la fusée se rapprocha des nuages. Satisfait, Ouffa était en train de proposer au rapport magnifique qu’il allait envoyer à ses supérieurs, lorsqu’un nouveau message jaillit d’un autre observatoire :

« Attention ! Je détecte des astéroïdes qui s’approchent rapidement ! Il y en a toute une dizaine, ils se rendent droit au-dessus du nuage ! »

Ouffa sentit son cœur bondir dans sa poitrine. Sur un radar, on pouvait voir une dizaine de points brillants fonçant à toute allure, droit vers la fusée. Les superordinateurs de la base étaient déjà en train de tenir compte de cette trajectoire, et établirent un risque sérieux d’impact. Malheureusement, il était impossible de rappeler la fusée, ou de dévier sa trajectoire. Elle traversa le nuage, et fut rejointe par une pluie d’astéroïdes.

« Je ne peux pas dire ce qui va se passer... Il y a une chance pour qu’elle l’évite, et... Oh ! Non, plusieurs l’ont atteinte... IMPACT ! Je répète : IMPACT sur la fusée ! Sa trajectoire est déviée, je vois des flammes qui s’en échappent, elle est en train de... »

KREEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEE !!

Des interférences radio mirent momentanément fin aux transmissions, mais il n’était plus nécessaire de commenter pour voir ce qui venait de se passer. Les astéroïdes avaient décapité la fusée, et la tête de cette dernière, le flamboyant satellite, était en train de tomber comme une pierre, formant une ligne de feu dans le ciel. Il déploya des parachutes de secours, mais ces derniers étaient crevés, et ne tardèrent pas, de toute manière, à s’enflammer également. Iliouchine aurait pu adresser un regard de reproche à Ouffa, mais il était surtout préoccupé par savoir où le satellite allait atterrir. Ouffa, quant à lui, avait subitement très chaud.

« Repérez l’impact de la fusée ! Contrôle radar, ne perdez pas de vue le satellite ! Nous devons précisément savoir où il va atterrir ! s’exclamait Iliouchine par radio. Général Ouffa ! Ordonnez à vos hommes de se tenir prêts ! »

Guère habitué à se faire commander, Ouffa obtempéra, et appela ses équipes, afin d’aller chercher le satellite. Ce dernier s’écrasa sur une montagne enneigée, et roula longuement, envoyant voler de la neige, terminant, fort heureusement, dans sa course, à seulement quelques kilomètres de la base. Ouffa ordonna à un subalterne, le Lieutenant Yuri Imanov, d’envoyer une équipe en récupération, afin de ramener le satellite au plus vite. Il fallait impérativement voir l’étendue des dégâts, et savoir s’il était possible de le réparer. Certes, le Kremlin avait donné l’ordre à Ouffa de ne pas différer le lancement, mais, si la presse avait vent de cette affaire, le général savait que l’état-major se ferait un plaisir de mettre sa tête sur un plateau. C’était les règles du jeu.

L’épave du satellite apparaissait sur un écran radar par un point clignotant, mais il était difficile de s’approcher. Il y avait beaucoup d‘interférences, et, en raison de la menace des astéroïdes, on avait éloigné les satellites. Il faudrait néanmoins moine d’une demi-heure à l’équipe pour retrouver le satellite, et moins de deux heures pour revenir.

Ouffa avait le sentiment que ces deux heures seraient les plus longues de sa vie.

*
*  *

08h32

« Mais enfin, Général, c’est un comble ! Vos troupes devraient être revenues depuis des heures ! »

Le soleil était lentement en train de se lever sur la région de Baïkonour, dardant le ciel de lueurs orangées, mais l’équipe de récupération n’était toujours pas là. Le temps que les satellites se repositionnent, il était impossible d’obtenir des informations. Ouffa avait encore essayé de contacter le Lieutenant Imanov, mais c’était en vain. Ce dernier n’avait pas répondu Ouffa avait pris un verre de vodka pour se détendre, assis sur un siège, tandis qu’Iliouchine tambourinait devant lui, remuant de droite à gauche. Alors que le général ne savait plus quoi dire, son transmetteur radio se mit à grésiller. Rapidement, il l’attrapa en se levant, et l’enclencha.

« Lieutenant Imanov ?
 -  Gé… Général… *KOF !! KOF !!* Nous… *KOF !!*… Récupéré le satellite, comme prévu, mais… *KOF ! FOK !* ... Multiples impacts à sa surface. On l’a remorqué, attaché au half-track, mais... *KOF !! KOF !!* Alors qu’on la remorquait, tous les hommes se sont mis à éternuer, et à transpirer beaucoup, avant de... *KOF !! KOF !!* Haaa... Le... Le chauffeur a fait une embardée à un virage, et le camion s’est logé dans le décor... *KOF !! KOF !!* Tous...Tous morts, Général... Les... Les hommes...Ils... Ils saignaient du nez... La bouche pleine de sang... *KOF !! KOF !! KOF !!* Général, je... *KOF !! KOF !! KOF !!!* Je... Je... Jeeeeeeeeeeeee... Aaaaaaaaaaaaaah !!!
 -  Lieutenant Imanov ? Lieutenant Imanov !! Lieutenant Imanov, répondez !! »

Pour toute réponse, des grésillements. La main tremblante, Ouffa se tourna vers Iliouchine.

« Mais... Mais qu’est-ce que ça veut dire ? »

La mine grave, Iliouchine réfléchit rapidement.

« Ce que ça veut dire, Général, c’est que le satellite n’est pas retombé seul. Vous allez envoyer une autre équipe, mais en la munissant de combinaisons antiradiations. De mon côté, je vais appeler le docteur Voronov pour qu’il mette en place son laboratoire afin d’analyser le satellite et les morceaux de météorites qui ont été retrouvés dessus. »

Ouffa hocha lentement la tête, et s’exécuta. Faire appel au docteur Voronov n’était pas ce qu’Iliouchine préférait. Il était très compétent, mais il était aussi un fervent nostalgique de l’URSS. Le professeur l’appela néanmoins, afin de lui demander de se préparer, et de mettre son équipe au point. En attendant, la nouvelle équipe retrouve le half-track endommagé, avec le satellite, et chargea tous les cadavres. Il n’y avait pas un seul survivant.



30/12/2012
BAÏKONOUR


« Docteur Voronov, l’invita le général Ouffa, vous avez la parole. »

Trois jours s’étaient écoulés après ce désastre. Le Kremlin avait ordonné un rapport en toute urgence, avant le Nouvel An, et l’équipe du docteur Voronov avait du y travailler d’arrache-pied. Ouffa était sur tension, ayant très peu dormi ces derniers temps. Voronov dirigeait tout un laboratoire de recherches dans la base, et présenta oralement le contenu de son rapport :

« Je vous remercie, Général, répondit Voronov, en compilant devant lui un dossier. Avec le peu de temps imparti, moi et mes scientifiques avons fait au mieux. Je peux vous assurer, sans doute possible, que la première équipe de récupération, dirigée par le Lieutenant Imanov, a été tué à cause d’une bactérie inconnue sur Terre, aux propriétés chimiques fascinantes. Ils ont contracté cette bactérie au simple contact de la carcasse du satellite, qui en était infectée. »

Voronov s’éclaircit lentement la gorge, avant de poursuivre :

« Apparemment, la simple inhalation de cette bactérie provoque instantanément chez l’homme adulte une fièvre hémorragique qui détruit les tissus du corps, en commençant par s’attaquer aux poumons. Ceci explique les toussotements de la victime, et sa mort, irrémédiable. »

Ouffa fronça lentement les sourcils.

« Êtes-vous en train de me dire qu’une bactérie a pu survivre dans l’espace, et a contaminé notre satellite ?
 -  Une telle chose n’a rien d’extraordinaire. Une bactérie peut générer des spores pour se protéger, et ces spores permettent à l’organisme d’une bactérie de survivre pendant des milliers d’années. Quand les astéroïdes ont heurté notre satellite, la bactérie s’est retrouvée incrustée dans ce dernier. Notre équipe recommande la destruction du satellite, mais nous avons pu prélever des souches. Je recommande d’examiner attentivement ces souches, et de les utiliser, leur potentiel militaire me semblant...
 -  Non, non, il ne sera pas dit que nous jouerons aux apprentis sorciers dans ma base ! le coupa Ouffa. Je vais ordonner qu’on brûle les corps, et qu’on purge le satellite. Si cette purge n’est pas possible, alors il sera détruit. Quant à vous, docteur Voronov, vous allez détruire toutes les souches que vous avez faites de cette maudite bactérie ! Est-ce bien clair ?! »

L’homme hocha la tête.

« C’est très clair, mon général. »

Satisfait, Ouffa hocha la tête, et se releva.

« Sur ce, je vais envoyer mon rapport au Kremlin. Nous allons relancer un nouveau satellite dans l’espace, et le plus tôt sera le mieux. »

Voronov se releva lentement, attrapant son rapport, et se rendit dans son bureau. Il le ferma à double tour, et, s’assurant d’être seul, attrapa son téléphone, et appela quelqu’un.

« Général Orloff ? Oui, c’est moi... Oui, c’était justement à ce sujet que je vous appelais... Évidemment, le général Ouffa ne veut pas que ça s’ébruite... Oui... Oui, tout à fait. J’entrevois un bel avenir pour notre rêve commun, Général Orloff... Oui... Oui, je le pense aussi. Les Occidentaux le sauront, tôt ou tard, et nous aurons besoin d’un bon élément pour... Oui, c’est à elle que je pensais... Pensez-vous pouvoir m’assurer sa coopération ?... Parfait. De mon côté, je vais mettre en œuvre les recherches, et les poursuivre. Je n’ai cette bactérie en main que depuis trois jours, mais je dois vous avouer que ses promesses sont fascinantes... Oui, tout à fait. »

Voronov raccrocha, puis ouvrit son tiroir, et en sortit un autre dossier, et l’ouvrit. Sur la première page de ce dernier, il y avait une femme, qui fixait silencieusement l’objectif. Son nom apparaissait en gros à côté de l’image : « NATALIA ROMANOV ».





PARTIE 2
UNE VIE D’ESPIONNE

PROJET « вдова »

Le 25 Décembre 1979, l’URSS envoya des troupes en Afghanistan. Le jour même de l’invasion, le Général Orloff s'était rendu Place Loubianka pour discuter avec certains officiels du KGB ce qu’il pensait de cette guerre. Tous furent d’accord pour considérer que cette guerre aurait pu être évitée. Les agents du KGB avaient contribué au coup d’État de 1978, qui avait mis à la tête du pays le PDPA, un parti marxiste. Ils s’accordèrent pour considérer que, si les agents russes avaient réussi à protéger Taraki, le Président afghan, très favorable à Moscou, et à tuer les islamistes radicaux comme Amin, l’Armée rouge n’aurait jamais eu à se déplacer en Afghanistan pour soutenir le régime issu de 1978, et protéger l’Afghanistan des influences islamistes, notamment iraniennes ou pakistanaises.

La conversation dura plusieurs heures, et entérina un projet auquel ces hommes tenaient : développer de meilleurs espions, qui seraient des individus exceptionnellement doués, et qui, à leur manière, permettraient d’influer sur le déroulement de l’Histoire. Orloff, comme ses amis du KGB, ainsi que d’autres généraux influents, étaient des individus nostalgiques, regrettant l’époque de Staline. Un homme rude, mais qui avait su protéger le pays du nazisme, du capitalisme, et étendre l’influence de la mère-patrie. Orloff estimait qu’une seule personne pouvait changer le cours de l’Histoire. C’est ainsi que le Projet « Veuve » fut adopté, ayant pour objectif de former, dès le plus jeune âge, dans des camps spéciaux, des enfants, afin d’avoir des espions exceptionnels. Orloff et ses collègues sentaient que la fin de l’URSS approchait, et l’enlisement de l’Armée rouge en Afghanistan confirma ce sentiment.

Le projet « Veuve » se mit en place en secret. Orloff et ses alliés n’avaient en effet pas confiance en Gorbatchev, ainsi qu’avec les autres dirigeants du Parti communiste, les trouvant trop proches des Occidentaux, et trop éloignés de Staline. Ils s’associèrent avec plusieurs scientifiques eugéniques, notamment le Docteur Voronov, qui administrait alors, à cette époque, la clinique de Perm-35, un goulag situé dans l’Oural. Sous la direction de Voronov, des enfants déportés travaillent dans une partie très isolée de Perm-35, séparés des autres détenus, où ils subissent des entraînements draconiens, ainsi que des injections destinées à améliorer leurs capacités cognitives. Plusieurs de ces enfants moururent, tandis que d’autres réussirent à s’adapter. Très vite, une femme réussit à se détacher du lot, ce qu’Orloff interpréta comme un signe. Elle était en effet la descendante de l’ancienne famille impériale russe, les Romanov, dont le dernier Empereur, Nicolas II, fut assassiné en 1918. Natalia Romanov émergea ainsi du projet, étant clairement en tête par rapport aux autres élèves. Elle était si talentueuse qu’Orloff choisit de la retirer de Perm-35, afin de la former de son côté.

Orloff espérait pouvoir se servir de Romanov lors du putsch de 1991, pendant lequel lui et d’autres conservateurs russes tentèrent de renverser Gorbatchev, afin d’essayer de sauver l’URSS. Natalia était malheureusement trop jeune pour les soutenir, mais Orloff réussit à ne pas être inquiété par le putsch. Entre-temps, l’URSS s’effondrait, et Orloff choisit, prudemment, d’abandonner le projet « Veuve », et affecta Voronov à la clinique de Baïkonour, afin que ce dernier se fasse oublier des dirigeants en place. Dans la débandade qui suivit l’écroulement du bloc rouge, le projet « Veuve » et ses conséquences disparurent. Il ne subsista plus que quelques rares agents russes, dont Natalia, qui fut alors désignée comme « Black Widow ».


MISSION #001 – LE COMMERCE DE GUERRE

1993.

La première mission de Black Widow eut lieu dans les années 1990’s, peu avant la guerre de Bosnie-Herzégovine. Conformément aux souhaits d’Orloff, Black Widow avait passé une année entière en Occident, afin qu’elle puisse corroborer ce qu’on lui avait appris pendant son enfance avec la pratique occidentale. Elle y vit ainsi l’hypocrisie de tout un peuple, des gens qui n’avaient pas hésité à soutenir des fondamentalistes et des fanatiques en Afghanistan, à encourager des dictateurs, et dont leur conception de la démocratie n’était rien de plus qu’une oligarchie faussement dissimulée. On lui apprit à voir l’hypocrisie de ces organes internationaux comme l’ONU, prétendant agir au nom de la « communauté internationale », alors qu’il s’agissait juste d’un organe pro-occidental.

Widow fut envoyée pour mettre fin à un marché aux armes qui s’opérait dans les montagnes du Caucase entre d’anciens généraux russes, des mafieux, et des mercenaires. Orloff ne voulait pas que les armes de l’armée soient entre les mains de mercenaires indépendants qui enflammeraient une région dont ils avaient besoin, le Kazakhstan et ces autres pays étant, pour Orloff, des prolongements naturels de la Russie, au même titre que l’Alsace-Lorraine des Français. Le baptême du feu de Widow fut un succès. Elle s’infiltra dans le petit village de montagne où la population était enfermée par les mercenaires, et apprit que les traîtres voulaient vendre aux mercenaires des explosifs.

Black Widow piégea les bombes, et laissa la transaction se faire. Elle n’eut ensuite plus qu’à faire détoner les bombes, carbonisant plusieurs dizaines de terroristes, tandis que les survivants accusèrent les mafieux russes et les traîtres de les avoir doublés. Ils s’entretuèrent, et Widow acheva les survivants depuis le clocher d’une église, à l’aide d’un fusil à lunettes. Personne ne la vit, et elle avait tissé sa toile, piégeant les insectes à l’intérieur.

Pour Orloff, c’était le signe qu’elle était prête.

MISSION #023 – LA PLUS GRANDE DES FAILLES

1998.

Boris Eltsine fut le premier Président de la Fédération de Russie, qui succéda à l’URSS. Et Orloff ne l’aimait pas. Eltsine était pour lui un Occidental, un bourgeois, quelqu’un qui voulait privatiser la Russie, qui voulait la vendre aux capitaux américains. Il crachait sur les banques, et refusait cette situation. Il était rejoint en ce sens par d’autres hommes du FSB, ceux qui avaient également participé au putsch de 1991. Orloff n’aimait pas non plus les oligarques. C’était un nostalgique de Staline, quelqu’un qui voyait la démocratie occidentale comme le nouvel opium du peuple. En soi, Orloff n’était pas du tout un démocrate, mais il n’aimait pas l’hypocrisie, et rêvait de mettre à la tête de la Russie une autre personne qu’un gros lard qui s’empiffrait sur le dos d’une Russie moribonde. C’est ainsi qu’Orloff et ses amis manigancèrent les scandales financiers et politiques qui ébranlèrent le second mandat d’Eltsine. Orloff, discrètement, aidera un magistrat russe, Iouri Skouratov, à révéler l’existence de scandales financiers impliquant Eltsine et les oligarques russes, consistant en un détournement des fonds fournis par le FMI à la Russie. Le simple souhait d’Orloff était tout simplement d’éclabousser Eltsine, mais il s’avéra que Skouratov fut plus doué que ce que lui et ses alliés du FSB avaient estimé. Il rejoignit le parquet suisse, et révéla ainsi une multitude de scandales financiers et de pots-de-vin impliquant, non seulement Eltsine, mais aussi plusieurs oligarques, comme Boris Berezovsky, un milliardaire qui fut proche des mafieux et du pouvoir. Orloff et les autres généraux craignaient que l’enquête de Skouratov ne finisse par tomber sur eux, et, quand le Kremlin demanda au FSB de se débarrasser de ce Procureur, Orloff fut ravi d’envoyer Black Widow sur cette affaire.

La jeune femme était toujours aussi talentueuse, et l’avait prouvé en accomplissant avec brio de nombreuses missions au cours du conflit en Bosnie, dans lequel la Russie avait sagement évité de s’enliser, Orloff ayant toutefois décidé de soutenir discrètement Milosevic et Karadžić en envoyant Black Widow pour accomplir différentes missions. Elle fut donc envoyée pour supprimer Skouratov, mais il était hors-de-question de le tuer. C’était un magistrat, mais, surtout, une personnalité publique. Il fallait donc broyer sa réputation. Widow s’enfonça dans les profondeurs de Moscou, et récupéra, auprès de mafieux russes, une vidéo dans laquelle on pouvait voir Skouratov, ou quelqu’un lui ressemblant étrangement, en train de besogner avec deux prostituées. Ce fut une mission facile, mais elle soulagea beaucoup Orloff. Le FSB l’envoya au Kremlin, et le Kremlin l’envoya à tous les quotidiens nationaux.

C’en fut ainsi fini d’un jeune chien fou, et Orloff pouvait se reposer sur ses deux oreilles.




Citer
RAPPORT POST-OPÉRATOIRE

  • Date du rapport : 17/01/2014



X... a totalement récupéré. Son corps ne porte plus aucune trace des séquelles qu’elle a subies, et il ne subsiste plus que quelques cicatrices sur sa tête, qui seront toutefois dissimulées quand ses cheveux repousseront. Même rasée, elle reste d’une redoutable beauté. Elle a de superbes yeux, et des formes qui auraient pu faire d’elle un mannequin. J’irais jusqu’à dire qu’il y a quelque chose d’angélique se dégageant de son visage, et j’ai du mal à voir en elle la redoutable espionne tant décriée. Pourtant, les rapports ne mentent pas. Elle a une peau blanche, et une longue chevelure rousse. Nous avons d’ailleurs pu l’identifier grâce aux cheveux qu’elle avait encore. Elle est vraiment belle, au risque de me répéter.

Bien que je sorte un peu des objectifs fixés par le présent rapport, le Docteur Chivax lui a présenté une nouvelle combinaison, similaire à celle qu’elle portait auparavant. C’est une longue combinaison noire spécialement adaptée pour sa taille, et qui comprend une ceinture abritant des emplacements pour différents accessoires, ainsi que des bracelets autour des poignets. Le docteur espérait déclencher un quelconque déclic, mais il n’y a rien eu. La combinaison porte aussi un masque qui recouvre intégralement le visage.

Dans l’ensemble, X... s’est donc remise de ses séquelles, à un rythme impressionnant. Elle a repris des forces, et j’ai bon espoir que ses cheveux repousseront également. Honnêtement, chauve, ça ne lui va pas.



MISSION #047 – DÉCHÉANCE URBAINE

2003.

Yuri Gargarov avait été un proche ami d’Orloff. Un oligarque russe qui avait soutenu le coup d’État des militaires pour essayer de sauver la patrie d’Eltsine et des autres corrompus vendus au pygargue. Malheureusement, Gargarov ne partageait pas les mêmes idéaux qu’Orloff et ses associés, et, après la crise Skatarov, et l’arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine, Gargarov entreprit de se racheter une conscience, en menaçant de révéler au Kremlin les projets d’Orloff et de ses associés. Le général ne pouvait pas tolérer ça, mais Gargarov était prudent. Il savait l’influence qu’Orloff avait en Russie, et choisit de se réfugier au Brésil. Il ne fallait surtout pas croire que Gargarov était un patriote : ce n’était qu’un opportuniste, un escroc. Il voulait de l’argent, et il avait compris qu’il aurait plus d’argent à obtenir en sacrifiant Orloff, plutôt qu’en continuant à le suivre dans ses projets dangereux. Gargarov et sa famille avaient longtemps soutenu les plans d’Orloff par l’argent qu’ils obtenaient, et l’instauration du capitalisme en Russie, avec tous ses bienfaits reconnus (les placements boursiers, la privatisation des banques avec l’extension des pouvoirs mafieux et des trafics criminels internationaux), avait encore mieux permis à Yuri de s’enrichir. Son argent, il l’obtenait grâce à ses gisements pétroliers, mais aussi grâce à ses liens avec la Mafia. Il le dépendait essentiellement en putes de luxe et en vacances de sport bien méritées dans les chalets ultraluxueux des stations de ski des Alpes, comme Courchevel. Pour Orloff, il était temps de se débarrasser de Gargarov. Soit ce dernier les trahirait, soit il refuserait de les soutenir... Ce qui reviendrait au même. Il s’était réfugié au Brésil, à Rio de Janeiro, dans le manoir de luxe d’un politicien brésilien corrompu, un politicien qui soutenait les narcotrafiquants, et avait gagné son siège grâce à eux.

Rio de Janeiro était une ville où le tiers de la population s’entassait dans les bidonvilles brésiliens, les favelas, de véritables zones de non-droit gouvernés par les narcotrafiquants et par la corruption. On ne voyait aucun espoir durable pour ces populations, qui vivaient dans des zones insalubres, sous le joug de seigneurs de guerre se comportant comme les pires des tyrans médiévaux. Les élections politiques étaient corrompues, frauduleuses, les députés ayant obtenu leur siège grâce à l’argent sale de la drogue, et de la menace de représailles sur les habitants qui ne voteraient pas favorablement pour eux. Ce n’était pas avec des Glock ou de simples pistolets que les narcotrafiquants faisaient régner leur loi au Brésil, mais avec des armes de guerre, des fusils à pompe automatiques, des fusils d’assauts. Ils formaient une véritable armée parallèle, et, s’ils avaient eu la jugeote de s’allier, ils auraient réellement pu constituer une force dangereuse pour le Brésil, et créer une insurrection. Fort heureusement, en un sens, les gangs des favelas passaient leur temps à se massacrer entre eux, et on dénombrait annuellement plus d’un millier de morts sous l’effet des guerres de gangs. C’est dans ce contexte que Black Widow atterrit dans les hauteurs luxueuses de Rio de Janeiro, s’infiltrant dans une villa richissime, mais pour découvrir que Gargarov était parti voir Nacimiento, le maître d’une des favelas, un narcotrafiquant vivant dans sa forteresse. Black Widow ne pouvait pas se permettre d’échouer. Elle devait tuer Gargarov, et supprimer les preuves que ce dernier possédait en mettant la main sur son ordinateur portable, qu’il avait toujours avec lui. Black Widow choisit donc de se rendre dans la favela.

C’était un hasard malencontreux du calendrier, car elle y entra le jour où le BOPE enclencha des représailles contre Nacimiento. Il y a quelques jours, ses hommes avaient abattu l’un des crânes noirs. L’homme s’était rendu dans la favela pour y retrouver sa copine, et avait été abattu d’une balle dans le crâne. On ne tuait pas une tête du BOPE sans s’exposer à de sévères représailles, et, quand le BOPE se fâchait, il fallait serrer les dents. Relevant de la police militaire de Rio de Janeiro, le BOPE était un corps d’élite, ses agents subissant une formation militaire extrêmement lourde... Et, quand un corps de police avait comme emblème des têtes de mort, on pouvait s’attendre à ce que leurs interventions ne fassent pas vraiment plaisir aux ONG internationales... Ceci étant dit, le BOPE considérait volontiers toute cette bande d’écolos et de drogués comme des laxistes ne comprenant rien à la réalité de la situation. Autrement dit, quand le BOPE descendait dans une favela, ce n’était pas pour incarcérer, ni pour interpeller, mais pour tuer. Ceux qui survivaient et finissaient en prison étaient juste ceux qui avaient réussi à payer les bonnes personnes pour finir en prison.

Black Widow arriva le jour où le BOPE mena une attaque dans la favela en visant la forteresse de Nacimiento. Ce fut clairement l’une de ses missions les plus difficiles. Elle esquiva les redoutables caveirões et les escouades de militaires en noir tirant sur tout ce qui bouge. Quand le BOPE était là, les civils ne sortaient pas. Ceux qui sortaient n’étaient que des cibles sur place. Remonter discrètement toute la favela, au milieu d’une guerre urbaine, ne fut pas aisée. Mais elle y arriva. Elle parvint à s’infiltrer dans le fort de Nacimiento, alors que ce dernier se battait avec acharnement contre les policiers, et elle réussit à abattre Gargarov, alors que ce dernier avait prévu de s’échapper en se faisant passer pour un otage. Elle l’abattit donc, et laissa ensuite le Brésil maquiller la vérité pour que l’opinion publique n’apprenne pas qu’un oligarque russe avait été tué lors d’une fusillade dans une favela, le Brésil ne voulant pas que son image internationale en pâtisse. Aux yeux du monde entier, Gargarov fut donc porté disparu en mer, lui et ses mannequins blondes, et Widow retourna en Russie, épuisée, mais avec l’ordinateur compromettant.


MISSION #051 – LES PARAPLUIES DE CHERBOURG

2006.

C’est dans l’Arsenal militaire de Cherbourg que la France sortit, en 1967, son premier sous-marin de classe nucléaire, Le Redoutable, à la tête d’une série de sous-marins similaires à ce dernier. À cette époque, le Kremlin commençait officieusement à se poser des questions sur le rattachement de l’Ossétie du Sud, comprenant de grandes populations russophones. Pour Poutine, ainsi que pour d’autres généraux, incluant Orloff, il était temps que la Russie sorte définitivement de l’héritage Eltsine, et réclame son titre de puissance mondiale de premier plan. C’est dans ce contexte qu’Orloff envisagea d’envoyer l’agent Widow à Cherbourg, afin de s’infiltrer dans l’Arsenal, et de voler les plans d’une nouvelle arme de combat mise en place par l’OTAN. L’Arsenal devait en effet recevoir une délégation de l’OTAN, accompagnée de quelques agents issus du SHIELD, afin de discuter de l’amélioration des sous-marins de combat occidentaux, probablement en réponse à la montée en puissance de la Russie, et à l’organisation croissante du BRIC, que l’OTAN percevait comme les prémices d’une organisation internationale concurrente à cette dernière... De quoi mener l’impérialisme du pygargue à tête blanche.

Widow se rendit donc à Cherbourg, sous un nom d’emprunt, et réussit à infiltrer l’Arsenal de Cherbourg. Ce fut la première fois qu’elle aperçut Nick Fury, peu de temps avant que ce dernier ne soit limogé du SHIELD. Elle apprit que les Occidentaux soupçonnaient la Russie de soutenir la Latvérie, en essayant de remettre Fatalis au pouvoir. Widow savait que la Latvérie avait vu son dirigeant actuel, Victor von Fatalis, être renversé par les Occidentaux, au profit d’une démocratie qui, pour certains, était dénoncée comme une démocratie-fantoche, faite uniquement pour permettre aux Occidentaux de voler les technologies de la Latvérie, et y installer leurs usines. L’agent Widow se concentra sur sa mission, consistant à accéder à l’ordinateur portable de Fury, et à détruire le disque dur, qui abritait les données techniques.

La mission fut un succès presque parfait. Presque, en effet, car une caméra de sécurité réussit à filmer pendant une seconde la silhouette de Widow, de dos. On vit ainsi une femme avec une combinaison noirâtre, et un effet de flou. Quand Fury vit cet image, il eut la conviction que, d’une manière ou d’une autre, il fallait la retrouver.

Après tout, ce n’était pas tout le monde qui pouvait accéder à son ordinateur portable.




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INTERROGATOIRE #003

  • Date de l’interrogatoire : 01/01/2014



AGENT SMITH. – Romanov... Qu’est-ce que ce nom évoque pour vous ?
X... – La famille impériale russe. Les derniers au pouvoir avant que la Révolution russe ne chasse l’actuel Empereur, Nicolas II, en 1917. Il mourra en Juillet 1918 avec ses enfants.
AGENT SMITH. – Comment s’appelle l’actuel Président des Etats-Unis ?
X... – Barack Obama.
AGENT SMITH. – Quel était le 21ème Président des Etats-Unis ?
X... – Arthur Chester.
AGENT SMITH. – Qu’a-t-il fait de notable ?
X... – Le Pendleton Civil Service Act...
AGENT SMITH. – Qui a dirigé la Russie à la fin du 14ème siècle ?
X... – Vassili Ier.
AGENT SMITH. – Quel a été l’objectif de son règne ?
X... – Continuer à accroître l’unification de la Russie en annexant des principautés.
AGENT SMITH. – Quel est le plus petit État du monde ? Quelle est sa superficie ?
X... – Le Vatican... 0.44km².
AGENT SMITH. – Comment vous appelez-vous ?
X... – Je... Euh...
AGENT SMITH. – Où êtes-vous née ?
X... – Je...
AGENT SMITH – Quand êtes-vous née ? Quel âge avez-vous ?!
X... – Mais...
AGENT SMITH – Quel est le dernier film que vous ayez vu au cinéma ? Quelle est votre glace préférée ?
X... – Je ne sais pas...
AGENT SMITH – Le dernier livre que vous ayez lu ? la dernière chose dont vous vous rappeliez avant d’avoir fini ici ?
X... – Mais je n’en sais RIEN ! Je n’en ai absolument aucune idée ! Je ne sais pas, voilà !



MISSION #054 – LE DROIT DES PEUPLES

2008.

Les Occidentaux croyaient-ils donc vraiment que la Russie serait dupe ? Croyaient-ils vraiment pouvoir acheter les Russes avec leurs dollars, leurs euros, et leurs infâmes cheeseburgers ? Elle est le plus grand État du monde. Comment diable peuvent-ils croire que leur démocratie bourgeoise a la moindre chance d’aboutir ici ? Comment peuvent-ils croire que nous serons dupes au point de voir que leurs militaires et leurs politiciens poursuivent assidument la politique de containment ? L’élargissement progressif de l’Union Européenne n’a fait qu’isoler davantage la Russie. Une alliance économique, elle ? Quel avantage économique les Occidentaux pourraient tirer à s’allier avec les pays d’Europe de l’Est ? Plus le mensonge est gros, plus il passe. Militairement, l’OTAN s’étend également, en piétinant l’ancien Pacte de Varsovie. Économiquement et militairement, ils nous encerclent, et s’infiltrent en nous, nous pénètrent par leur malbouffe, par leur film dégradant, par leur idéologie de l’absurde et du ridicule.

Prenez Mikheil Saakachvili, par exemple. Président de la Géorgie... Rien d’autre qu’un pantin vendu à l’Occident, qui n’a en tête qu’un objectif : rejoindre l’Union Européenne, rejoindre l’OTAN, vendre son peuple à leurs banquiers, à leurs usines. Plus le mensonge est gros, et plus il passe. Nous ne pouvons pas laisser l’Occident continuer à nous isoler ainsi, et à nous diviser. Nous avons encore des bases militaires dans la plupart de nos anciens territoires, sans parler de nos minorités russes. Et nous avons appris qu’une tension avait éclaté en Géorgie entre le pouvoir en place, et deux régions dissidents : l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud. Ce sont les nôtres qui sont là-bas, sous le diktat de corrompus vendus au culte du dollar. La démocratie n’est qu’un mensonge, une incitation à avoir des dirigeants faibles et soumis, des populistes qui seraient uniquement tentés par le souci de conserver le pouvoir, de gagner les élections, et qui n’auraient pas cette vision d’ensemble. La démocratie bourgeoise, celle des Lumières, celle de la Révolution Française, n’était rien de plus qu’un moyen de transférer le pouvoir de la noblesse à la bourgeoisie. La Russie avait raison de s’en méfier, et la Russie choisit donc d’intervenir, une nouvelle fois, en Abkhazie et en Ossétie du Sud.


La deuxième guerre d’Ossétie du Sud éclata en Août 2008, opposant la Géorgie à une province séparatiste, l’Ossétie du Sud. Black Widow fut envoyée pour soutenir les séparatistes. Ces derniers étaient formés et entraînés parles Russes, et Widow s’appropria le terrain, lorsque la guerre éclata, dans la nuit du 7 au 8 Août. L’actuel Président de la Russie, Medvedev, choisit de protéger ses minorités russophones, et envoya des troupes pour protéger les séparatistes de l’agression géorgienne. Widow participa discrètement à ce conflit, attaquant des militaires géorgiens. L’Occident choisit naturellement de soutenir le pouvoir en place, mais les Russes n’étaient pas inquiétés. Les Occidentaux, ce n’était que de l’esbroufe. Ils n’attaquaient que les plus faibles, et n’avaient pas le courage d’attaquer les États véritablement puissants. Rien de bien surprenant, la culture de la démocratie leur avait été enseignée, avec cette première leçon, induite par le concept démocratique : le Président en place était un faible. Un faible, car il devait toujours obtenir l’aval de son Parlement, une bande de notables corrompus. Les Occidentaux avaient beau tirer à boulets rouges sur les oligarques russes, ils n’avaient aucune leçon à donner. La Russie savait que cette deuxième guerre aboutirait à la sécession de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud. Quand l’actuel Président de la France, Sarkozy, choisit d’agir comme médiateur entre l’Union Européenne et la Russie, afin d’aboutir à un plan de paix, Orloff et ses amis éclatèrent de rire. L’Union Européenne ne les inquiétait pas du tout. Tout ça n’était rien de plus qu’un marché de dupes : les Américains cherchaient à conserver leurs bases avancées en Europe de l’Est, afin de continuer à encercler la Russie et à l’isoler, politiquement parlant, tandis que les Russes cherchaient tout simplement à rappeler aux Américains que leur impérialisme ne saurait s’imposer à tous.

La mission de Widow fut un succès, la paix fut signée, et tout le monde se désintéressa bien vite de la Géorgie... Sauf les Russes, qui continuaient à avoir des troupes dans les régions séparatistes... Mais, après tout, ils avaient déjà des bases militaires en Géorgie, alors ce n’était pas très surprenant.

MISSION #056 – ROBOT ROCK

2009.

La Latvérie avait le soutien de l’URSS depuis la Seconde Guerre Mondiale. Les Soviétiques avaient soutenu la monarchie en place pour repousser l’envahisseur nazi. Ce petit pays planté dans les Balkans sombra ensuite, après la guerre, dans une tyrannie sévère. Sous l’autorité du Roi Vladimir Fortunov, la Latvérie opprima lourdement les communautés tziganes du pays. La vengeance des Tziganes s’élabora avec Victor von Fatalis, qui réussit à prendre le pouvoir. Les Soviétiques avaient choisi de l’aider, car ils estimaient que Fatalis était plus ouvert au communisme que son prédécesseur. Cette alliance ancestrale continuait à se perdurer, jusqu’à ce que le dirigeant de la Latvérie soit chassé du pouvoir, et que les Etats-Unis mettent en place une démocratie. Une autre manière de répandre l’impérialisme américain dans des pays où ils n’avaient rien à faire. Profitant de la déconfiture du pays, et de l’instauration d’une démocratie censée leur lécher les pieds, les Américains avaient envoyé des espions pour essayer de récupérer les technologies robotiques de la Latvérie. En matière de robotique, ce petit pays avait toujours été très en avance, et ses technologies étaient très convoitées. La Russie envoya donc Black Widow, avec pour mission, d’une part, d’empêcher le SHIELD de récupérer les plans de conceptions de robots très perfectionnés, et, d’autre part, de s’approprier lesdits plans. La générosité était l’apanage des imbéciles, pas des États.

Ce fut la deuxième fois que Widow se confronta aux agents du SHIELD, que la Maison Blanche préféra envoyer, plutôt que la CIA, à Doomstadt. L’échange devait avoir lieu à l’Académie Werner, les Américains venant depuis l’aéroport de Doomsport. Black Widow fut là pour les accueillir, les filant discrètement, à travers les rues de la capitale. Les grandes statues à l’hommage de Fatalis avaient été abattues pour le gouvernement, afin de faciliter la transition démocratique, et les murs des écoles étaient décorés d’affiches pour les élections. Widow ne s’y intéressa que fort peu, préférant pister les agents du SHIELD, jusqu’à atteindre la glorieuse académie de la Latvérie, essentiellement spécialisée dans la robotique.

Widow continua à suivre les agents, jusqu’à voir le traître latvérien : un scientifique qui rêvait de voyager à l’Ouest, et qui pensait avoir gagné son billet de sortie. Widow avait profité de son séjour en Latvérie pour tout organiser, et, alors qu’elle surveillait l’entretien, des mercenaires qu’elle avait embauchés attaquèrent les agents du SHIELD, donnant lieu à une fusillade nourrie dans l’amphithéâtre où l’échange avait lieu. Le traître latvérien choisit de s’enfuir, paniqué, et Widow se contenta de l’abattre, à l’aide des flèches fixées le long de sa combinaison. Elle s’empara ensuite des données tactiques, mais fut ensuite poursuivie par les agents du SHIELD, ainsi que par la police locale. Elle parvint malgré tout à rejoindre l’aéroport, et s’enfuit dans un avion, au nez et à la barbe des Occidentaux.

Orloff fut content.




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RAPPORT #004 (extraits)

  • Date de remise du rapport : 06/04/2014



(p.3)

Un vieux proverbe relate que la mémoire est la sentinelle de l’esprit. Quand j’officiais au CNRS, j’ai travaillé sur la mémoire, sur son fonctionnement, sur la mémoire dont elle marche. La mémoire est quelque chose de fascinant, et qui amène bon nombre d’interrogations. Qu’est-ce qui fait, par exemple, qu’un sujet est capable d’oublier ce qu’il a fait le matin, et de se rappeler, par la suite, avec une précision extrême, de ce qu’il a pu faire il y a cinq ans, si l’évènement qu’il a vécu est traumatisant ? Il existe bon nombre d’études et d’essais sur la mémoire, bon nombre de théories et d’interprétations. L’objet de ce présent rapport n’était pas d’en faire une synthèse, ni d’en faire un rappel exhaustif, mais d’essayer de trouver une explication scientifique à la situation actuelle de l’Agent X...

Pour entamer ce rapport, il me semblait nécessaire de rappeler que la « mémoire », au sens strict, ne veut rien dire, scientifiquement parlant. C’est un terme qui est à la fois suffisamment précis pour évoquer quelque chose, mais trop imprécis pour signifier concrètement quelque chose. Il est de coutume de dissocier la mémoire en deux éléments :


  • La mémoire à court terme, qui permet de retenir les informations instantanées, pendant une courte période de temps. Faites-en l’exemple : prenez le premier numéro que vous voyez dans votre environnement, lisez-le simplement, et essayez de vous rappeler de ce dernier. Après quinze secondes, vous vous en souviendrez. Au bout de cinq minutes, vous l’aurez totalement oublié ;
  • La mémoire à long terme, elle, permet de retenir à vie des informations qu’on apprend progressivement, ou chargées d’émotions. Vos périodes de moments intenses, comme votre première fois. La mémoire à long terme a plusieurs couches. Ainsi, l’apprentissage forcé d’enseignements peut subsister pendant quelques jours, avant de progressivement décroître. Et, de même, il existe certains enseignements que vous retiendrez à vie : manger en manipulant couteaux et fourchettes, par exemple, ou utiliser un vélo...



Ce que les différentes études menées, aussi bien par des recherches civiles que militaires, ont révélé, c’est qu’il n’existe pas, dans le cerveau, une zone spécifique pour la mémoire. J’aurais plutôt tendance à dire qu’il y en a une multitude. Les théories actuelles, réalisées à l’aide d’amnésiques, et confirmées suite à mes scanners réalisés sur l’Agent X..., estiment que la mémoire à long terme est répartie dans trois différentes zones du cerveau : le cerveau postérieur, le cervelet, et la moelle épinière.

Il apparaît que les blessures cérébrales reçues par l’Agent X... ont endommagé certaines de ses zones, et pas les autres. C’est assez difficile à expliquer en l’état, et je reviendrais là-dessus plus longuement dans la suite du rapport, mais je pense que les capacités cognitives et strictement cérébrales de l’Agent X... n’ont pas été altérées. Par ses capacités strictement cérébrales, j’entends tout ce qui, en quelque sorte, relèverait de la mémoire collective. L’Agent X... est ainsi capable de se rappeler précisément du contenu d’une encyclopédie, mais tous les traits de sa mémoire liés à ses goûts, ses envies, ses désirs, ont été effacées. Au vu de mes analyses, il est encore trop tôt pour me prononcer, mais je pense que l’Agent X... n’a jamais du avoir une véritable vie. Ce n’est qu’une arme de combat. La manière dont elle s’est comportée durant les entretiens, et sur les enregistrements, le confirme.

Par ailleurs, sa mémoire à court terme est extrêmement efficace. Je pense que ceux qui l’ont formé ont du réaliser des opérations chirurgicales pour améliorer son hippocampe. Il faudrait des scanners plus poussés pour le réaliser. L’hippocampe est un élément du cerveau qui sert de relais entre les différents types de mémoires du cerveau, et j’ai pu constater que l’Agent X... était pleinement capable de mémoriser rapidement de grandes informations. Ses séances d’entraînement en arts martiaux révèlent en elle une véritable tueuse, qui ne gaspille jamais ses ressources. C’est proprement fascinant.

(Coupe du cerveau)


(p. 43)

Au travers de mes entrevues, j’ai pu établir un profil psychologique de l’Agent X..., ce qui rentrait dans mes attributions.

Cette femme est extrêmement curieuse à l’égard du monde, ce qui est d’autant plus troublant que ses connaissances historiques et politiques sont sûrement meilleures que les miennes. Il est assez difficile de le comprendre, mais, si l’Agent X... est capable de résumer en détail les apports du chief justice John Marshall, et d’analyser la portée de l’arrêt Marbury vs Madison, elle est en revanche incapable de prendre un choix. J’ai pu le constater lors d’une discussion rapportée en annexe, sur le choix du régime idéal, entre la démocratie ou la dictature. L’Agent X... est capable de mobiliser ses connaissances, mais a bien du mal à prendre des décisions. De même, elle peine à comprendre l’art. Je lui ai présenté différents types de peintures, répondant à différents genres artistiques, et elle a été incapable de me dire ce qu’elle en pensait. J’ai obtenu de meilleurs résultats en lui faisant écouter de la musique, là encore, à travers différents genres, mais ça relevait plus de la curiosité et du divertissement que du véritable art. Tout ceci ne fait que confirmer ce que je pensais : cette femme a été éduquée pour être une arme, et pour éprouver le moins de pensées possibles. Je ne pense pas que ses dommages cérébraux aient altéré le fonctionnement de son esprit, mais plutôt qu’ils ont contribué à briser son conditionnement.

Sa curiosité se couple avec une certaine forme de sympathie. Elle n’est pas agressive, mais essaie surtout d’en savoir plus sur son passé. Elle est ainsi très volontariste, mais j’ai pu noter qu’elle avait une forte tendance à la soumission... Au sens militaire du terme. Donnez-lui un ordre, et elle aura tendance à obéir instinctivement, ce qui, je le pense, est une autre conséquence de son conditionnement. Elle est instinctivement persuadée que le donneur d’ordres a forcément raison, et que les États sont là pour défendre l’ordre et l’intérêt général. Un point de vue simpliste, j’en conviens, mais ce n’est qu’une opinion personnelle.

Paradoxalement, j’ai aussi noté une certaine forme d’infantilisation... Ce qui, en y réfléchissant bien, n’est en réalité que la conséquence logique de tout ce qui a été vu lors de mes observations. Je pense que, face à un choix particulièrement émotif, comme choisir entre ses ordres ou un homme qui a toute sa confiance, l’Agent X... hésitera.
« Modifié: mardi 22 mai 2018, 22:39:07 par Black Widow »

I will dive into the fire
Spilling the blood of my desire
The very last time
My name scorched into the sky



DC d’Alice Korvander.

Consultez ce topic pour une présentation détaillée de mes personnages.

Pour une demande de RP, je vous encourage, soit à poster sur le topic susmentionné, soit à envoyer un MP sur mon compte principal.

Black Widow

Humain(e)

Re : When Heavens Divide

Réponse 1 mercredi 30 avril 2014, 21:33:32

PARTIE 3
GUERRE SECRÈTE

MISSION #072 – BONS BAISERS DE RUSSIE

2014.

Avec l’arrivée de la Bactérie-Z, Orloff eut le vent en poupe. Voronov aussi. Pour le docteur, c’était l’occasion d’accomplir son vieux rêve, sa vieille utopie. Poutine n’était pas le seul à voir en la chute de l’URSS la plus grande catastrophe du 20ème siècle. Voronov le rejoignait totalement, et allait encore plus loin : pour lui, l’URSS avait perdu la Guerre froide le jour où Staline était mort. Tous ceux qui avaient suivi, par la suite, s’étaient révélés être des minables, des faibles, comme Brejnev, ou encore Gorbatchev. Quand l’Armée rouge avait décidé d’envahir l’Afghanistan, au lieu de consolider ses positions en Europe de l’Est, et d’empêcher le bloc de l’Est de se fracturer, Voronov avait avalé sa chemise. Pour lui, l’Armée rouge aurait du aller en Pologne, consolider ses positions, éradiquer les velléités indépendantistes, comme ce stupide mouvement polonais, Solidarność. Voronov était partisan d’une Russie forte, et rejetait en bloc le concept de démocratie bourgeoise à l’occidentale. Il avait de grands projets, non seulement pour la Russie, mais aussi pour le monde entier, et la Bactérie-Z allait l’y aider.

Malheureusement, il y a toujours un ver dans le fruit. Orloff apprit, de la part de Voronov, que l’une de ses assistantes, à Baïkonour, travaillait secrètement comme agente secrète pour le compte des Américains, et avait réussi à subtiliser un échantillon de la Bactérie-Z. La CIA savait que Voronov préparait quelque chose, et on ne pouvait pas laisser les Occidentaux mettre la main sur les échantillons. L’échange devait avoir lieu à Sotchi. Des agents infiltrés tenteraient de remettre aux Américains un échantillon de la Bactérie-Z. La CIA profitait de l’organisation des Jeux Olympiques pour envoyer ses propres agents, mais le FSB avait toujours son réseau, qu’Orloff utilisa, pour envoyer ses propres agents... Et, parmi ceux-là, il y eut naturellement Black Widow.

Widow se rendit donc à Sotchi, afin de retrouver l’échantillon de la Bactérie-Z. En aucun cas, les Occidentaux ne devaient être mis au courant de l’existence de la Bactérie-Z, car le Plan était déjà lancé. La jeune femme réussit à infiltrer le complexe sportif, grâce à l’aide des documents fournis par Orloff, qui faisait d’elle une sportive, et réussit à empêcher l’échange. Il se déroula pendant la nuit, le long d’une piste de ski, dans un terrain dégagé. Elle aurait pu utiliser un fusil à lunettes, mais les ordres étaient de récupérer l’échantillon en personne, et de ne surtout pas le briser. Elle préféra donc s’y rendre en personne. L’opération était plus risquée, mais Widow avait appris à obéir. Elle devait aussi éviter, à tout prix, un scandale médiatique. Les caméras du monde entier étaient braqués sur Sotchi, et, à choisir entre la perte de l’échantillon de la bactérie, ou à ce que les médias apprennent qu’un remake douteux de la Guerre Froide se déroulait sous leurs nez, Orloff ne savait pas quoi choisir. L’opération fut un succès partiel. L’échange fut annulée, les traîtres russes furent abattus, mais les Américains réussirent à s’échapper. Malheureusement, l’échantillon de la Bactérie-Z n’était pas là.


MISSION #073 – LA GRANDE ÉVASION

2014.

Que Voronov ait choisi d’accepter Natalya Vardinska dans son équipe, voilà qui sidéra Orloff quand il apprit le profil de cette jeune femme. Une brillante scientifique, qui avait suivi ses études à Oxford, mais qui était originaire de Grozny. Autant dire qu’elle n’avait guère coûté les manœuvres russes menées contre la Tchétchénie au début du nouveau millénaire, et qui avaient durablement meurtri cette région. Pour Orloff, il était évident que c’était à Oxford que Natalya avait choisi de trahir la Russie en rejoignant les Occidentaux. Une jeune femme belle, idéaliste... Le pire profil pour une Russe. L’idéalisme, voilà bien une flagornerie occidentale. Les Russes avaient toujours été réalistes et pragmatiques, et c’était comme ça qu’ils avaient vaincu le diable nazi. Orloff obtint de Voronov que Vardinska soit transférée à la place Loubianka, dans les locaux du FSB, où elle fut enregistrée comme une terroriste tchétchène. L’objectif d’Orloff était surtout de la torturer pour qu’elle dise où elle avait envoyé l’échantillon de la Bactérie-Z. Orloff, cependant, savait que Vardinska ne parlerait jamais, et avait donc pris ses dispositions. La CIA tenterait assurément de la secourir, et il opéra un transfert de Vardinska dans une prison... Ne manquant pas d’humour, il choisit justement celle où avaient été envoyées les salopes chanteuses lesbiennes, les Pussy Riot. Là encore, que Poutine ait choisi de la libérer avait fait fulminer Orloff. Si ça n’avait tenu qu’à lui, elles auraient fini dans les profondeurs de la Sibérie, à se congeler le cul.

Widow fut chargée de suivre le convoi, et de ne surtout pas intervenir. Le convoi devait aller à une prison située en-dehors de Moscou, afin d’éviter que les médias ne s’en mêlent, et que personne ne cherche à ébruiter cette histoire. Comme Orloff s’y attendait, les Américains menèrent un assaut dans une route de campagne, et Black Widow se chargea de les suivre.

C’est ainsi qu’elle apprit que les agents que les Américains avaient rencontré à Sotchi étaient, eux aussi, des résistants venus de Tchétchénie, et qu’ils avaient dissimulé l’échantillon de la Bactérie-Z à Detsky Mir.


MISSION #074 – LE MONDE DE L’ENFANCE

2014.

Detsky Mir... Probablement le plus célèbre magasin de jouets de Moscou. On l’appelait « Le Monde des Enfants », et c’était d’ailleurs là la traduction de « Detsky Mir ».



Retrouver l’échantillon de la Bactérie-Z dans tout ce cloaque ne serait pas facile. Mais c’était impératif. Voronov ne pensait pas que les Occidentaux puissent trouver un moyen d’empêcher son plan, mais ce n’était pas une raison pour sous-estimer son ennemi. Detsky Mir subissait une période d’affluence, en raison des JO de Sotchi. Il y avait énormément de touristes, désireux d’obtenir les célèbres poupées russes, les matriochka. L’échantillon du virus se trouvait justement dans l’une de ces matriochkas. Pour l’envoyer en passant la douane, Vardinska avait scellé la dernière poupée russe d’un ensemble, abritant ainsi le terrible produit. S’il se libérait par inadvertance dans Detsky Mir, les conséquences en seraient terribles, et c’était une autre chose à laquelle Widow devait veiller : éviter un affrontement. Elle avançait dans le magasin, similaire aux Américains.

Malheureusement, ces derniers furent plus rapides. Ils furent en effet aidés par une caissière, qui était l’amante d’un des espions tués à Sotchi. Cette dernière leur remit la bonne poupée russe, et ils purent s’enfuir avec. Ce fut le premier véritable échec de Black Widow. Elle tenta de rattraper les agents américains, mais ils réussirent à rejoindre un jet privé à Vnoukovo, et à s’envoler sous ses yeux.

Quand Orloff fit à Voronov le compte-rendu de la mission, ce dernier éprouva une certaine colère, et décida de précipiter le Plan. Les Occidentaux avaient besoin d’une bonne leçon, et il savait comment faire.




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Parc Léopold, Bruxelles
Mars 2014



Cette vue le détendait. Toujours. Quoi de plus agréable, en même temps, que la vue de ce bel étang ? Bruxelles était, pour ça, une superbe ville. Une ville verte. Dwayne Ethenson s’accordait toujours une demi-heure en début de semaine pour se promener dans les allées du parc Léopold, avant de rejoindre ses bureaux, Rue de la Loi. Depuis le parc Léopold, on était très proche du siège de la Commission Européenne, et il avait pris cette habitude, en prenant ses fonctions, de se détendre un peu, avant d’aller s’occuper de cette monstrueuse machine qu’était l’Union Européenne. Force était d’admettre qu’il avait effectivement besoin de se détendre : la crise en Ukraine n’en désemplissait pas, et tout le monde s’accordait à dire que le soutien de la France allait s’effondrer dans quelques jours. Les élections municipales se rapprochaient, et, au vu des différents sondages, il y avait fort à parier que le parti majoritaire allait s’en prendre plein la figure. En soi, de simples élections locales n’influaient pas vraiment sur le déroulement des affaires au sein de l’UE, mais, quand il s’agissait d’un pays comme la France, l’un des six États-fondateurs... Ethenson ne se faisait pas d’illusions : l’UE ne valait rien sans l’influence diplomatique de l’Allemagne et de la France, surtout contre un mastodonte comme la Russie.

Ethenson était proche du commissaire anglais, et était favorable à une ligne durcie à l’encontre de la Russie. Il voyait d’un mauvais œil les atteintes agressives à la souveraineté, et pouvait volontiers se définir comme un eurosceptique. Il n’aimait pas non plus les atteintes souverainistes de l’Union Européenne : l’effondrement des frontières, l’instauration d’une monnaie unique, avec tous les problèmes que l’euro avait engendré, et, dans un registre plus anglais, la pression européenne pour que ces derniers acceptent de faire voter des prisonniers politiques... Certes, ce n’était pas Bruxelles qui était derrière ça, mais Strasbourg, mais, pour Ethenson, c’était un peu du pareil au même. Le Conseil de l’Europe et l’Union Européenne étaient aussi proches que deux frères vivant dans la même maison, et se rencontrant le soir en privé pour discuter de leurs journées. En fier élève de Churchill, Ethenson, qui avait d’ailleurs consacré sa thèse à l’héritage churchillien dans l’Angleterre, ne pouvait accepter de voir les velléités russes restées impunies.

Il se détendait donc le long du parc Léopold, et reprit sa route le long de ce dernier. Il quitta le parc, et s’engagea sur Belliard straat, afin de rejoindre Froissart straat, remonter la rue, et être ainsi devant les locaux. En chemin le long de la rue, Ethenson choisit néanmoins de s’arrêter à une boulangerie PAUL, afin d’y commander une viennoiserie, comme un délicieux pain aux raisins. Il ne comptait pas affronter l’Europe l’estomac vide. Il en profita pour observer l’avancement des travaux de façade le long de la rue, et entra à l’intérieur de la boulangerie, saluant le boulanger, Martin.

« Un pain au chocolat, Monsieur le commissaire ? demanda le boulanger avec un sourire.
 -  Ah, j’ai bien peur que ce titre soit encore un peu trop présomptueux, mon ami... Non, non, servez-moi plutôt l’un de vos délicieux pains aux raisins.
 -  Tout de suite, Monsieur. »

Le caissier se dirigea vers le produit demandé, tandis que le regard d’Ethenson s’attarda sur une jeune fille qui le regardait silencieusement, nerveusement.

« C’est votre fille ?
-  Hum ? Oui, Monsieur. Elle n’avait pas école aujourd’hui : une professeur malade, je crois… »

Dwayne hocha lentement la tête, et paya le caissier, puis commença à croquer dans le pain aux raisins, tout en discutant un peu avec la fille de Martin. Cette dernière était timide, mais elle lui dit que, selon son papa, Dwayne était un « monsieur important », et qu’il travaillait « avec plein de gens importants ».

« Ah, elle est trop mignonne, cette petite ! Vous féliciterez votre épouse, Martin !
 -  Je n’y manquerais pas, Monsieur. »

Dwayne laissa la jeune fille lui faire un bécot, puis quitta la boulangerie, et, sur une démarche guillerette, s’en alla vers les bureaux de la Commission Européenne. En chemin, il se surprit à avoir envie de siffloter, tel Gene Kelly. C’était curieux à dire, mais il préférait largement ce genre d’entretiens, avec les gens du commun, plutôt que de s’enfermer des heures dans les locaux élégants de la Commission.

En rejoignant le rond-point Robert Schuman, face au massif bâtiment de la Commission, Dwayne éternua.




MISSION #075 – UN SÉJOUR À PARIS

2014.

Récupérer l’échantillon de la Bactérie-Z était nécessaire. Voronov ne voulait pas que les Occidentaux puissent réfléchir sur la bactérie, et trouver un moyen de contrer son virus. Le docteur avait une solide influence, de même qu’Orloff, et il apprit ainsi que l’échantillon avait été envoyé dans les locaux du CNRS, afin d’être étudié par les scientifiques. Orloff choisit d’envoyer Widow pour récupérer l’échantillon, tout en se débrouillant pour que les Occidentaux pensent que le FSB était derrière ce forfait.

Le siège du CNRS était à Paris, rue Michel-Ange, à la sortie de la station de métro Michel-Ange – Auteuil, à l’entrée de la ville. Le CNRS était accessible depuis la rue Boileau, où se trouvait la clinique médicale et pédagogique Édouard Rist. Widow emménagea à Paris. Elle savait que le temps était compté, car l’échantillon serait très certainement rapidement déplacé. Après un repérage des lieux, elle attaqua pendant la nuit, en pensant par la clinique, moins surveillée que les locaux du CNRS. S’infiltrer fut extrêmement facile, car il s’agissait d’un établissement civil.

Elle atteignit les toits du lycée Jean-Baptiste Say, et, de là, réussit à atteindre la clinique, en tendant un câble. Sur le toit de la clinique, elle rejoignit celui du CNRS, et s’infiltra dans les locaux. Grâce à des agents travaillant pour Voronov, Widow savait précisément où se rendre, et évita de se faire repérer. Elle ignorait comment accuser le FSB à sa place, mais en trouva l’occasion lors d’une altercation avec un agent du SHIELD, qui avait été placé là pour protéger l’échantillon de la bactérie. Widow et lui combattirent, et leur lutte déclencha un incendie. Black Widow neutralisa l’adversaire, récupéra l’échantillon, et laissa sur place un bout de tissu, afin d’accuser le FSB.

Satisfaite, elle quitta ensuite Paris, sans même avoir eu le temps de grimper sur la Tour Eiffel.



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RAPPORT #006 (extraits)

  • Date de remise du rapport : 08/04/2014
  • Identité de l’auteur : Clint Barton



L’Agent X... est étonnant. Tout simplement. Je ne ferais pas la même analyse, très scientifique, qui a été faite par le docteur Trevor, car ce n’est pas ce qu’on m’a demandé. Je me suis rapproché de X..., et nous avons pu discuter de choses et d’autres. Elle passe l’essentiel de son temps à lire, et à se renseigner sur notre société. Elle a une capacité de lecture qui est tout simplement phénoménale, sans parler, évidemment, de sa capacité à réfléchir, à interpréter, et à analyser notre décor. Et elle a un de ces culs ! On a beau la surveiller, je pense que, si elle voulait vraiment s’évader du complexe, elle le ferait sans aucune difficulté. Elle est avec nous parce qu’elle se sent perdue, tout simplement, et qu’elle n’a plus ses repères. Elle ignore qui elle est, et je suis bien en peine de lui donner une réponse. Néanmoins, j’aime bien son contact, et ce même si elle m’a pété le bras. Je la traîne parfois hors de la bibliothèque pour l’emmener en salle d’entraînement. Elle se débrouille très bien, même si elle ignore comment elle réalise certains mouvements. Je pense qu’elle a effectivement été conditionnée pour être une tueuse d’élite, et, si son cerveau a perdu la mémoire, son corps, elle, continue à réagir. Elle est bien moins dangereuse que ce qu’elle était en venant ici, mais je pense qu’il ne lui faudra pas trop de temps pour redevenir cette femme qui a su mettre à genoux tout notre système de sécurité.

Elle et moi avons surtout parlé de la Russie et des Etats-Unis. Elle a été conditionnée pour voir en l’Occident le « Grand Satan » du monde, et m’a parlé de la guerre en Irak, des interventions de notre pays auprès des dictatures sud-américaines, de notre participation active au trafic d’armes, de la pollution atmosphérique, de nos entreprises irrespectueuses des valeurs humaines, de la marche forcée du monde... Elle m’a cité des auteurs occidentaux pour remettre en cause notre vision de la démocratie libérale comme un paradigme sociétal, Lampedusa en tête, ou encore les regrets de Tocqueville suite au suffrage universel en 1848 en France. Honnêtement, je crois qu’elle a plus de culture que moi là-dessus. Son cerveau est une ruche en ébullition, mais elle n’est pas obtuse.

J’ai essayé de lui montrer que les choses n’étaient pas aussi simples que ça, et je l’ai fait en contre-attaquant sur des sujets que je connais bien, puisque j’ai été un agent actif dans ces pays-là. Je lui ai notamment parlé de la Tchétchénie, et des offensives menées par les Russes. Je lui ai parlé de ces « détails » qu’elle ignorait, comme les filtratsionye lageri, ces fameux camps de filtration où les Russes ont entassé ceux accusés d’être des résistants, des boeivik.

Ce qui a achevé de la convaincre, ça a été cette image prise en 1996, par ce Français, Éric Bouvet. X... a admis que les choses n’étaient peut-être pas aussi simples que ce qu’on avait bien voulu lui faire croire. Je pense qu’elle est perdue, qu’elle n’a plus de points de repères, pour me répéter. C’est assez paradoxal, mais j’ai l’intime conviction que, malgré tout son potentiel, si on la libérait dans la Nature, elle ne saurait pas quoi faire. Elle a été formatée pour devenir une soldate, et je ne pense pas que c’est notre armée qui fera évoluer les choses, et dans son genre, elle est terriblement douée.



MISSION #076 – ÉCHEC AU ROI

2014.

La situation échappait au contrôle d’Orloff. Les Américains en savaient trop, et avaient eu le temps de se renseigner sur le contenu de la Bactérie-Z. Le général était déjà en train de songer à un moyen d’éviter pour lui que tout ce merdier ne lui pète à la gueule. Il venait en effet enfin de comprendre qu’il était la cinquième roue du carrosse, et qu’il ne servait que de parachute à Voronov, et aux alliés de cet homme. Tout ça dépassait de loin un simple putsch contre le pouvoir en place. Orloff avait aidé Voronov du mieux qu’il l’avait pu, sans comprendre que le docteur s’était joué de lui. C’était Orloff qui avait fourni à Voronov des prisonniers tchétchènes durant la guerre. Ils étaient des milliers à s’entasser dans les camps de filtration, et il n’avait pas été trop difficile d’en faire disparaître un ou deux, généralement des mineurs, conformément aux prédictions de Voronov. Ce que le docteur avait fait avec les enfants, Orloff ne voulait pas le savoir. Le général avait réussi à tout bien maquiller : il avait étouffé la forêt avec un arbre. Les rumeurs sortant des camps de filtration faisaient état de sodomies forcées réalisées sur les prisonniers, une pratique héritée des goulags, l’opouskanie. Il valait mieux que les défenseurs des droits de l’homme, et tous ces connards de bobos socialos pensent que les soldats enculaient les prisonniers, plutôt que de s’intéresser sur les mystérieux camions de ravitaillement qui partaient pour les profondeurs de la Sibérie.

Orloff avait couvert Voronov pendant des années. Il l’avait couvert en se chargeant d’opprimer les autochtones d’Ouzbékistan quand ces derniers recevaient des prisonniers ayant fui le laboratoire de Voronov à Baïkonour. C’était lui qui avait envoyé des hommes pour récupérer les prisonniers, et pour faire comprendre aux locaux qu’il était dans leur intérêt de se taire, lui encore qui avait également aidé Voronov à capturer les enfants desdits locaux quand Voronov n’avait pas assez de main-d’œuvre. Orloff avait agi sans état d’âme, sans mauvaise conscience, persuadé que le sacrifice des miséreux était un mal nécessaire pour que la Russie aille mieux. C’était encore lui qui avait traqué et éliminé l’un de leurs anciens associés, Gargarov, l’oligarque russe. Orloff avait cru que Gargarov s’était réfugié au Brésil pour fuir à ses anciens coéquipiers... Mais maintenant, Orloff avait une vision d’ensemble.

Voronov avait des alliés puissants, et Baïkonour n’était pas son seul lieu d’opération. Le Brésil abritait un autre complexe, un autre laboratoire, dans les profondeurs des favelas, et les gens comme Nacimiento assuraient aux scientifiques de ne jamais manquer de fraîcheur. Quand Orloff avait envoyé Widow pour supprimer Gargarov, c’était en fait parce que la branche brésilienne de l’organisation à laquelle Voronov était alliée fonctionnait mal, et parce que Gargarov leur était plus utile mort, que vivant. D’autres bases existaient encore, comme en Syrie, et certainement aussi dans d’autres lieux. Orloff savait que l’incendie du CNRS à Paris était, pour lui, la fin de tout. Les Occidentaux avaient accusé Poutine et le FSB, et le FSB avait répliqué en menant une enquête. Orloff allait sauter, et il savait que Voronov l’avait anticipé. Orloff ne serait toutefois pas le seul à sauter.  Le projet « вдова » était désormais entre les mains de Voronov, ce qu’Orloff réalisa en tentant d’envoyeur Widow neutraliser le docteur. Widow était déjà ailleurs.

Widow, en réalité, effectuait l’ultime mission. Voronov avait appris, grâce à son influence, que ces maudits Américains avaient encore une cellule-souche de la Bactérie-Z, un ultime échantillon, et qu’ils l’avaient rapatrié dans la base la plus sûre du monde : Triskelion, le QG du SHIELD. Voronov ne pouvait laisser le SHIELD explorer cette bactérie, et risquer d’y découvrir un vaccin. Il choisit d’envoyer Widow à Triskelion, avec pour mission de détruire l’échantillon de la bactérie. Les évènements se précipitaient, mais Voronov conservait la tête froide. Ce n’était qu’une vague, et, de toute manière, il avait déjà pris ses précautions. Tout comme il s’était débarrassé de Gargarov jadis, il allait maintenant se débarrasser d’Orloff.

Ensuite, plus rien ne s’opposerait au Plan.

Widow rejoignit donc New York, avec pour mission d’infiltrer Triskelion. La base était une île fortifiée en forme de boomerang, avec un immense bâtiment central, au large de l’État de New York. Voronov et ses alliés avaient réussi à obtenir des agents dormants à l’intérieur du SHIELD, depuis la brève période où le SHIELD avait été entre les mains de Norman Osborn. C’est l’un de ces agents qui permit à Widow d’infiltrer la base, en passant par les voies de canalisation. La bactérie-Z se trouvait dans les étages de haute sécurité, et, pour l’atteindre, Widow dut traverser toute la base, de ses profondeurs jusqu’à son sommet, tout en évitant les gardes, les drones, les robots, les détecteurs de mouvement, les caméras de sécurité... Elle dut attendre pendant des heures, dans des conduits exiguës, le bon moment, celui où, pour des raisons de maintenance, tel ou tel laser de sécurité serait momentanément désactivé, lui permettant ainsi de passer. Elle en profita pour couvrir sa fuite, car Widow savait qu’elle se ferait détecter en volant l’échantillon. Grâce aux plans du complexe, fournis par les agents de Voronov, elle plaça des bombes dans des endroits stratégiques.

Des profondeurs de Triskelion, elle atteignit les hangars, les parkings, et les réservoirs d’essence et de propane, y installant une bombe, avant de rejoindre la Tour centrale, pour commencer la lente ascension. Elle passa sous des ascenseurs, grimpa le long des conduits, fila dans des couloirs de maintenance en évitant des jets de vapeur mortels, jusqu’à atteindre la chambre forte. Elle se dirigea vers le coffre abritant l’échantillon... Et, quand elle l’ouvrit, ce fut pour voir qu’il était vide.

« Nous savions que vous alliez venir... La partie est terminée. »

La voix résonna dans son dos, et, quand elle se retourna, Widow vit plusieurs agents de sécurité, ainsi qu’un homme, tenant un arc avec une flèche. L’agent Clint Barton, alias « Œil-de-Faucon ».

C’est à cet instant précis que Black Widow, espionne légendaire, passa du statut de légende à celui de mythe. Pendant les jours qui suivraient, pendant que Widow serait sur la table d’opération, les séquences vidéos de son parcours furent passées et repassèrent en boucle pendant des heures, devant les yeux instruits d’une centaine d’experts, afin de répondre à cette simple question : comment une telle femme avait bien pu, en étant seule, parvenir à aller si loin dans Triskelion, et à manquer détruire ce dernier ? Quelles avaient été les failles de sécurité ? Cette question obtint finalement une réponse : aucune faille de sécurité n’avait été exploitée par Widow. Elle avait tout simplement été plus forte qu’eux.






« Nous savions que vous alliez venir... La partie est terminée. »

Elle avait identifié cette voix, et leva les mains, réagissant rapidement. Il lui fallait moins de cinq secondes pour analyser ses ennemis, leurs postures, les armes qu’ils portaient, savoir, en fonction de la position des jambes et des mains, lesquels seraient les plus réactifs. Il lui fallut moins de cinq secondes pour s’adapter totalement à la nouvelle situation, pour envisager un plan de fuite. Elle n’avait pas besoin de montre pour savoir que sa première bombe allait exploser dans moins d’une minute. Tout était dans sa tête.

*45 secondes...*

Barton s’avançait lentement vers elle, sa flèche pointée vers le bas.

« C’était vous à Cherbourg, n’est-ce pas ? Ainsi qu’à Sotchi ? Vous m’avez fait passer pour un vrai bleu là-bas. Mais c’est fini.  Il était évident que Voronov allait essayer de récupérer l’échantillon à tout prix. »

Il était relâché, manquant d’attention. Il était dans son fort, il se pensait invincible. Tout ce dont Widow avait besoin, c’était de temps. Elle portait une cagoule recouvrant son visage, et ne disait rien. Elle n’avait rien à dire, de toute manière.

*17 secondes...*

Barton lui ordonna de se mettre à genoux, et elle obtempéra. Un agent s’avança alors prudemment, pointant son pistolet de service sur elle, attrapant une paire de menottes. Elle ne bougeait pas... Et, quand le décompte arriva à zéro, la première bombe explosa. Une secousse parcourut Triskelion, surprenant les agents. Ce fut tout ce dont Widow avait besoin. Le temps que la secousse se termine, elle était déjà sur pieds, et son pied vint se loger dans la figure de l’agent de sécurité ayant tenté de la menotter. Un autre la visa, mais Widow balança devant elle l’agent de sécurité, avant de foncer vers le carré qu’elle avait découpé au laser pour rentrer. Elle sentit les balles la poursuivre, et bondit à l’étage en-dessous, avant de se mettre à courir à toute allure.

*278 secondes...*

Œil-de-Faucon s’élança à sa poursuite en sautant dans le trou, se réceptionnant sur le sol à l’aide d’une roulade. Il vit la femme foncer sur la gauche.

« Alerte maximale, alerte maximale ! hurla-t-il dans son communicateur. Elle se fait la malle ! »

L’alarme se mit à résonner dans les couloirs, mais ce n’était pas tant à cause de l’avertissement de Barton que de l’explosion qui avait ravagé les réservoirs de propane, déclenchant un bel incendie. Widow s’élançait dans les couloirs, et vit un agent de sécurité devant elle. Elle fit un prodigieux bond, jambes pointées en avant, et atteignit l’homme au torse, le renversant. Elle glissa brièvement sur son corps, avant de faire une élégante roulade sur la droite, évitant les coups de feu lâchés depuis un autre agent, puis courut dans un couloir. Elle poussa un scientifique qui sortait, hagard, de son bureau, et vit devant elle un autre agent de sécurité débarquer. Il fit feu sur elle, mais était trop lent. Elle bondit en l’air, s’appuyant contre le mur, et envoya son pied se loger dans son crâne, envoyant ce dernier heurter lourdement le mur. L’agent s’affala lourdement sur le sol, et Widow continua à courir.



« Tous les agents, remuez-vous, bordel ! Arrêtez l’espionne !
 -  Elle est dans le couloir-12D. Merde, c’est une vraie panthère.
 -  Fermez les herses de sécurité ! »



*203 secondes...*

Elle connaissait les lieux par cœur, probablement encore plus que les employés qui y travaillaient. Elle avait obtenu les plans de l’architecte, et, durant son voyage entre Moscou et New York, avait largement pris le temps de les mémoriser. Elle n’avait pas besoin d’un gadget pour se repérer, sa tête était amplement suffisante. Elle venait d’atteindre un embranchement, en faisant preuve de cette force et de cette rapidité terrifiante, et vit que l’un des ascenseurs approchait, abritant probablement une ribambelle de commandos de sécurité. Elle sortit de sa ceinture une petite grande ronde, et la balança vers les battants de la porte, encore fermées. Elle savait exactement combien de temps, au millième de seconde près, les battants des portes mettaient à s’ouvrir, pour l’avoir vu alors qu’elle était dans un conduit. Dès que les battants s’entrouvrirent, la petite boule fila à l’intérieur, et créa une explosion anesthésiante. Widow n’était déjà plus là pour voir son résultat, filant vers un autre couloir. Une herse était en train de s’abaisser, et elle glissa sur le sol. Sa tenue avait des propriétés adhésives qui facilitaient les glissements, et elle passa sous la herse, atterrissant devant trois gardes armés de matraques électriques. Ses pieds dansèrent en faisant chavirer un, et un autre tenta de la frapper avec son arme.

Elle bloqua son poignet avec ses deux mains, et envoya son genou se loger dans son ventre, puis le repoussa sur le sol. Le troisième essaya de l’attaquer dans le dos, et la poussa contre le mur. Widow se servit de cette brusque accélération pour poser ses jambes contre le mur, et grimpa le long de ce dernier, arrivant ainsi derrière l’homme, qu’elle neutralisa ensuite rapidement en le renversant sur le sol, en profitant pour lui tordre le poignet. Elle reprit alors sa course, et fila par un couloir à droite, qui la conduisit près d’une cage d’escaliers. Des agents venaient d’en bas, mais elle s’en moquait.

Sa cible était le toit.

*147 secondes*



« On a une dizaine d’agents bons pour l’infirmerie !
 -  On n’arrive pas à la stopper, Monsieur !
 -  Putain, mais vous branlez quoi, bordel ? hurla l’officier dans l’intercom. Vous êtes mieux armés qu’elle, vous avez des pouvoirs surhumains. Vous êtes au moins à cent contre une ! Faites votre boulot ! STOPPEZ-LÀ ! »



Impossible d’atteindre le toit par cette cage. Widow ouvrit la porte d’un coup de pied, et courut dans le couloir. Le verrouillage de sécurité n’avait pas été encore enclenché dans cet étage, afin de ne pas retarder les secours. Plusieurs gens hurlèrent en la voyant, craignant qu’elle ne cherche à les tuer. Elle les évita royalement, et arriva au centre de cet étage, une agréable salle avec le logo du SHIELD sur le sol, des plantes vertes... Et quatre agents du SHIELD qui l’attendaient. L’un d’eux avait des arcs électriques dansant au bout de ses doigts, un autre laissait expirer de la glace en respirant. Un troisième larron pouvait se déplacer à toute allure, et le quatrième, enfin, pouvait transformer son corps en morceaux de pierre.

« Rends-toi bien gentiment, on ne te fera pas de mal, poupée. »

Elle réfléchit un peu, comme si elle faisait mine de réfléchir à cette proposition, alors que, en réalité, elle réfléchissait juste à une stratégie. Elle était légèrement penchée sur la gauche, et répondit alors en tendant sa main, envoyant une fléchette droit vers « Speedy ». L’agent rapide l’esquiva sans problème, et, comme elle s’y attendait, il contre-attaqua en fonçant droit sur elle. Elle fut plus rapide, car elle avait anticipé cette action, et, le temps qu’il se déplace, Widow avait tendu sa main. Tout avait été savamment calculé. L’agent allait chercher à l’attaquer sur son flanc découvert, et se reçut donc la main tendue de la femme. Son visage heurta sa paume ouverte vers l’extérieur, et elle entendit son nez se craqueler.

Immédiatement, les autres réagirent. Les arcs électriques furent lâchés sur elle, mais elle se protégea avec « Speedy », puis se plaqua contre lui. Elle le balança sur le sol, et se servit de son torse pour y placer ses jambes, bondissant en hauteur.  « Iceberg » envoya un jet de glace pour l’arrêter en plein vol, mais Widow balança sur le jet de glace une fléchette explosive, qui perturba le jet de glace, envoyant des cônes de glace dans tous les sens. Elle atterrit sur le sol, et vit « Onyx » fondre sur elle. Il tenta de la frapper de haut en bas, et elle bondit en arrière, évitant la charge, qui défonça le sol, faisant un trou.

« Attends, salope ! » rugit ce dernier.

Il fondit sur elle, et elle l’esquiva en roulant entre ses jambes, en profitant pour lui planter une fléchette dans le dos. « Onyx » tituba comme une pierre, le poison faisant rapidement effet. Il eut beau durcir son dos pour ôter la fléchette (ainsi que son costume), il était déjà trop tard. « Electro » la visa à nouveau, et Widow n’eut alors pas d’autres solutions que de sortir ses deux pistolets, figurant dans son dos. Elle fit feu, et atteignit « Electro » à l’épaule, et « Iceberg » au flanc. En entendant du bruit sur sa droite, elle se retourna, et canarda d’autres agents de sécurité. Elle atteignit le premier d’entre eux à la jambe, l’envoyant se renverser dans son élan. Les autres tirèrent sur la femme, mais elle avait déjà choisi de s’échapper, courant rapidement, filant dans un nouveau couloir.

*92 secondes*

Elle approchait d’une section comprenant bon nombre de bureaux, quand une machine apparut devant elle, une machine de sécurité synonyme d’ennuis : un robot antiémeute disposant d’une énorme gatling greffée au bras droit.


La gatling se mit à tourner, et Widow fila par une porte à droite, évitant de justesse une pluie de balles, et s’abrita le long du sol. Les balles défoncèrent le mur comme du beurre, traversant la pièce, répandant un bruit assourdissant. Elle se mit à courir rapidement, filant le long des bureaux, tandis que le robot la pistait à l’aide de capteurs thermiques lui permettant de voir à travers les murs. Il tirait sans relâche, mais la cible était rapide. Widow finit par foncer vers une porte face au monstre, et, alors qu’il se mettait à tirer, fragilisant la porte, elle bondit sur le sol, glissant dessus, et défonça le reste de la porte. Elle atterrit ainsi à côté du monstre, couchée sur le sol, et tira rageusement en visant sa tête, transformant ce qui lui faisait office de cervelle électronique en un amas de fils et de circuits imprimés.

*71 secondes*

Elle n’avait plus le temps de jouer, et se releva rapidement, avant de courir, laissant la carcasse du robot s’écrouler sur le sol dans des grésillements électroniques. La femme était insaisissable, véritable panthère noire, et heurta à nouveau quelques membres de sécurité. Ses coups étaient précis, rapides, et puissants. Elle ne paniquait nullement, et parvenait même à contrôler son excitation, restant d’un calme olympien, se reposant sur une froide analyse de la situation, afin de trouver un moyen de sortir de là. Elle grimpa à nouveau des marches, poursuivie par une armée entière.



« C’est bon, on va l’avoir ! On a une équipe qui vient de débarquer depuis l’ascenseur, et les autres montent depuis l’escalier !
 -  Quel bordel... Comment une seule femme peut avoir foutu autant de désordre dans la base ?
 -  Peu importe, ce qui compte, c’est de l’appréhender. »



Widow longeait des bureaux, tandis que des herses métalliques s’abattaient sur plusieurs sorties possibles. Elle les voyait tomber rapidement, et n’avait pas le temps de les atteindre. De grandes baies vitrées, sur sa gauche, derrière les bureaux, permettaient de voir la mer, s’étalant à perte de vue, et la côte, dans un angle. Elle entendit alors des bruits de pas, et vit, devant elle, plusieurs commandos débarquer. Ils portaient des armures de protection, et des armes de pointe. D’autres venaient également dans son dos. Enthousiasmé, l’un des sergents dirigeant les escouades appela le Central, leur affirmant qu’ils la tenaient.

« Elle ne peut pas s’échapper ! »

Black Widow s’empressa de le contredire. Elle balança sur le sol, sous ses pieds, une grenade fumigène, et profita de la fumée s’échappant de la petite boule pour filer droit vers les baies vitrées. Elle tira sur ces dernières, les explosant, tandis que les balles filaient autour d’elle.



« Mais qu’est-ce qu’elle fait ?! Ne me dites pas que... »



Widow glissa sous un bureau, évitant ainsi une rafale de balles qui auraient pu l’arrêter sur place, et sauta par la fenêtre. Le soleil l’éblouit brièvement, avant que ses mains n’arrivent à s’agripper aux pattes d’un drone aérien qui tournait autour de Triskelion, afin de surveiller le périmètre. Un petit robot aérien avec des pattes, qui se mit à descendre inexorablement, le poids de Widow étant trop lourd. Elle l’avait vu tourner lentement autour du building alors qu’elle était en train de fuir, faisant des rondes autour de la structure centrale. Elle s’écarta ainsi du bâtiment central, tandis que, depuis les bureaux, les commandos, médusés, voyaient l’élégante silhouette s’éloigner.

*11 secondes*

Widow regarda autour d’elle, et ne tarda pas à voir un moyen de s’échapper. Le drone continuait à descendre, et elle commença à se balancer d’avant en arrière, comme pour prendre de l’élan. Des signaux d’alarme émanaient du drone, qui commençait dangereusement à se rapprocher des structures, notamment de l’entrée principale de Triskelion, un élégant hall d’accueil avec une verrière. Widow continua à s’élancer, puis passa alors au-dessus du drone, et posa ses pieds sur sa carcasse, le faisant descendre droit vers la verrière. Elle tira alors sur cette dernière, explosant les vitres, et plaqua sur la carlingue du drone une mine adhésive, avant de bondir dans les airs.

La seconde bombe explosa alors, et, la tête retournée pendant son saut, Widow put voir toute une partie du bâtiment central de Triskelion trembler sur ses basses. Des champignons de feu jaillirent de plusieurs grilles de ventilation. Elle avait placé une autre bombe dans le système de ventilation central du complexe, près d’un mur porteur, et tout Triskelion trembla sur ses bases.

Le drone, de son côté passa à travers la verrière, et Widow lui tira dessus, visant la mine. Quand une balle l’atteignit, la machine explosa en plein vol, et elle se mit à tomber comme une pierre. Widow atterrit le long d’un mur penché, glissant le long de ce dernier, puis, en arrivant vers le bas de la pente, elle s’appuya sur ses jambes pour se catapulter en avant, et atterrit sur une mezzanine. La sortie de Triskelion était droit devant elle, et l’alarme sonnait furieusement. Des diodes rouges dansaient le long des couloirs. Widow se releva lentement, entendant des bruits de pas précipités se rapprocher. Elle enjamba la mezzanine, atterrissant sur le sol.

Dans son dos, une vingtaine d’hommes armés arrivèrent alors, d’autres arrivant également sur les côtés, fonçant à toute allure. Devant elle, les couloirs menant au port se fermaient également, des herses blindées tombant. Elle n’aurait jamais le temps de les rejoindre. Sur une terrasse en hauteur, l’un des agents du SHIELD, Clint Barton, pointait son arc vers elle. Il savait que cette femme allait réussir jusqu’à atteindre ce point, il l’avait senti dans la manière dont elle se déplaçait. Elle se retourna lentement. Sa flèche était une flèche tranquillisante, et il attendit quelques secondes, avant de la décocher. Œil-de-Faucon ne ratait jamais ses cibles, mais tout principe était assorti d’exceptions. Il avait, comme Widow, une excellente analyse de la situation, et avait vu, à la manière dont la femme se tenait, qu’elle essaierait d’esquiver sa flèche. En analysant la posture de son corps, il en avait intuitivement déduit qu’elle se déporterait à gauche. Quand il décocha son tir, Widow se déporta effectivement à gauche. La Russe avait cependant également pris le temps d’analyser l’homme, et savait qu’il décocherait un tir visant à l’affaiblir, et non à la tuer. Il viserait donc une zone non létale. Elle savait où il allait frapper, et n’eut qu’à se déplacer en conséquence. Loin de se déporter, elle se contenta tout simplement de pivoter, et la flèche frôla sa combinaison, pour se nicher dans le sol.

C’est après cet interlude que les agents supplémentaires se ruèrent sur elle.



Depuis leurs écrans de sécurité, les opérateurs virent la femme se démener comme une véritable diablesse, tapant, donnant, esquivant, frappant sans arrêt. Quand elle se faisait toucher, elle contre-attaquait immédiatement, comme si rien ne semblait pouvoir l’arrêter. Triskelion allait en avoir pour des mois de réparation, mais même ces exploits semblaient alors insuffisants pour cette femme.

« Elle est en train de foutre la misère à nos meilleurs éléments... Je n’ai jamais vu ça auparavant. »

Les autres ne pouvaient qu’acquiescer en silence.



Son pied heurta la tempe d’un homme, elle s’abaissa, et logea son coude dans le ventre de celui qui se tenait dans son dos. Infatigable, Widow était comme une tigresse refusant de se rendre devant la mêlée qui cherchait à la neutraliser. Un autre agent tenta de la ceinturer, mais elle envoya son crâne lui fracasser le nez, se retourna, l’attrapa au bras, et le poussa sur un autre agent de sécurité. Son cerveau tournoyait à vive allure, numérotant toutes les informations qu’elle recevait. C’est ainsi qu’elle vit l’homme qui la poursuivait, avec son arc, se ruer vers elle. Elle para son coup de poing, et envoya son genou se loger dans son ventre, le repoussant. Un autre homme en profita pour la frapper dans le dos avec la matraque électrique, et la douleur irradia dans son corps. Plutôt que de se retourner, et d’essayer de combattre l’électricité, elle partit en avant, et bondit en l’air, envoyant ses jambes s’enrouler autour de la nuque d’un autre adversaire, et s’en servit comme soutien pour renverser l’homme. Elle tomba avec lui, mais se servit immédiatement de son dos pour rebondir, partant en arrière, pointant ses jambes en l’air. Ses deux pieds atteignirent ainsi l’homme à la matraque électrique, et Widow se remit sur pieds.

L’homme à l’arc se rua à nouveau sur elle, et tenta de lui décocher un uppercut. Widow esquiva de justesse, et attrapa le bras de l’homme, et le brisa. L’individu poussa un hurlement, et Widow lui faucha ensuite les jambes, et envoya un coup de pied retourné sur un autre agent. Un coup de pied l’atteignit dans le bas du dos, la faisant à nouveau trébucher. Ne pouvant se redresser, elle choisit de se laisser tomber, et posa ses mains sur le sol, faisant une élégante roulade.

Elle se mit alors à courir. Impossible de sortir par l’entrée principale, maintenant qu’elle était verrouillée, mais elle préféra s’élancer sur la gauche, par un couloir de maintenance. À droite, d’autres agents de sécurité arrivaient, et firent feu sur elle. Widow savait que les couloirs de maintenance pouvaient conduire au système d’évacuation des eaux. Son objectif était de s’échapper par les grottes et les cavernes naturelles sous Triskelion, afin de rejoindre l’eau

« Non, ne tirez pas, bordel !! » hurla l’un des agents, celui avec le bras en écharpe.

Widow fila dans un couloir abritant des conduites de gaz. Les balles la léchèrent. Aussi rapide fut-elle, elle ne put aller plus vite que les balles. Une balle l’atteignit à la cuisse, mais la main de Barton dévia le canon de l’arme, évitant ainsi un autre tir mortel. Une balle heurta plutôt une conduite de gaz, à quelques mètres de Widow.

*BOOOOOOOOOOOOOOOOOMMMM !!!*

L’explosion souffla une partie du couloir, laissant un corps inanimé qui gisait sur le sol, sa combinaison protectrice déchirée un peu partout.
« Modifié: lundi 11 avril 2016, 07:22:35 par Black Widow »

I will dive into the fire
Spilling the blood of my desire
The very last time
My name scorched into the sky



DC d’Alice Korvander.

Consultez ce topic pour une présentation détaillée de mes personnages.

Pour une demande de RP, je vous encourage, soit à poster sur le topic susmentionné, soit à envoyer un MP sur mon compte principal.

Black Widow

Humain(e)

Re : When Heavens Divide

Réponse 2 mercredi 30 avril 2014, 21:33:51

PARTIE 4
CONSÉQUENCES

29/04/2014
MAISON BLANCHE


« Monsieur le sous-secrétaire d’État...
 -  J’espère que vous avez des nouvelles réconfortantes à nous amener, depuis l’attaque de Mother Base... » le coupa le sous-secrétaire d’État, trahissant toute son impatience.

Mother Base était le nom de code utilisé pour désigner le complexe Triskelion. Dans le Bureau Ovale, personne n’était assis à la place du Président, qui était actuellement en visite diplomatique officielle aux Philippines. Même le sous-secrétaire d’État avait pris un fauteuil, tout comme les deux hommes en face de lui. L’un, « John », représentait la CIA, et l’autre, « Jack », représentait le SHIELD. Deux organismes de l’ombre, chacun des deux revendiquant le même agent, à charge pour le sous-secrétaire d’État de trancher cette épineuse question... Qu’allaient-ils bien pouvoir faire de Romanov, alias Agent X... ?

« Le complexe est en reconstruction, assura Jack. Par ailleurs, vous serez soulagé d’apprendre que l’agent Romanov se porte bien, et que...
 -  Navré de vous interrompre, mais je suis, à vrai dire, pressé par le temps. Les choses n’ont pas vraiment tendance à s’améliorer en Ukraine, et il faut trancher la question de l’Agent X... dans les plus brefs délais.
 -  J’irais donc droit au but, Monsieur le sous-secrétaire d’État, en vous certifiant qu’elle a perdu la mémoire, mais qu’elle a conservé toutes ses capacités martiales... Bien sûr, il faudra encore l’entraîner un peu, mais le fait est qu’elle est prête pour le service actif. Toute la question reste de savoir à quel service vous comptez l’affecter.
 -  C’est un agent secret, la question ne se pose pas. Elle connaît la Russie, elle y est née, nous avons besoin d’agents comme elle là-bas, intervint John. La situation en Ukraine est explosive, et Poutine ne s’arrêtera pas là ! On ne peut pas se permettre de gâcher un tel talent en des périodes aussi troubles !
 -  Je vous en prie, intervint le sous-secrétaire en soupirant, cessons-là ces querelles de clochers. Vous m’avez tous les deux envoyé vos recommandations, et je puis vous assurer que je suis aussi bien au courant des problèmes qui ont actuellement lieu en Europe de l’Est, que de ceux qui surviennent en Asie du Sud-Est. Néanmoins, je dois vous admettre que j’ai été assez pris par le temps, et que je n’ai pas suivi en détail toute cette affaire... »

Les deux délégués entreprirent de lui faire un résumé.

« On peut faire remonter ça à la Seconde Guerre Mondiale, et aux tentatives des scientifiques nazis, dans les camps de concentration, de recréer le sérum que nous avions utilisé dans le cadre du programme Renaissance...
 -  Celui-là même qui avait été inoculé au soldat Rogers, c’est bien ça ?
 -  Tout à fait, Monsieur le sous-secrétaire d’État. Après la chute du Reich, les travaux menés par les nazis ont vivement intéressé Staline, qui envisageait de créer des supers-soldats, probablement dans une philosophie propagandiste proche du stakhanovisme. Avec sa mort, ce projet a été poursuivi sous Khrouchtchev, mais a été progressivement enterré sous Brejnev... Avant qu’il ne soit repris par quelques généraux vers la fin de l’URSS, des individus qui étaient déçus de Gorbatchev...
 -  Le général Orloff ?
 -  Entre autres, Monsieur le sous-secrétaire d’État. Orloff rêvait de créer des sortes de supers-espions, des agents qui auraient pu permettre à l’Armée Rouge de raffermir son emprise sur la sphère d’influences soviétique. Il était aidé par des médecins travaillant dans les goulags, comme le docteur Voronov, qui fournissait des enfants à Orloff. Ces derniers étaient regroupés dans des camps militaires isolés en Russie, où ils subissaient les expériences génétiques de ces docteurs, ainsi que les entraînements rudes d’Orloff. Nous avons toutes les raisons de penser que l’Agent X... faisait partie de ces enfants.
 -  À ce propos, d’ailleurs... Est-il clairement établi que l’Agent X... est une descente directe des Romanov ? »

Il y eut un léger silence. Ce fut finalement John le délégué de la CIA, qui répondit à cette question :

« En 1917, le tsar Nicolas II de Russie a été confinée à domicile avec sa famille, comprenant son épouse, Alexandra, mais aussi leurs cinq enfants, Olga, Tatiana, Maria, Alexis... Et Anastasia. Les bolchéviques les ont abattu en 1918, mais, comme vous le savez, des rumeurs ont circulé sur l’hypothétique survie d’Anastasia. »

Ces rumeurs avaient été si fortes que, dans les années 1920’s, une femme s’était faite passer pour elle. Anna Anderson avait fait le tour du monde, mais il avait été prouvé, par la suite, qu’elle était une mythomane notoire, et qu’elle s’appelait en réalité Franziska Schanzkowska, une simple ouvrière polonaise, ce que, des années plus tard, des tests ADN confirmèrent, lors de sa mort, en Virginie, en 1984. La rumeur avait alors affirmé que des fidèles du tsar avaient réussi à permettre à Anastasia Romanov, la plus fougueuse de toutes les filles du tsar, de s’échapper, avant que les bolchéviques ne les abattent.

« Les tests sanguins que nous avons réalisé sur Anastasia ont été mis en parallèle avec les cadavres de la famille tsariste, qui ont été retrouvés en 1991 par les autorités russes. Nous les avons refaits à plusieurs reprises, pour être sûrs, et la correspondance entre les deux patrimoines génétiques est de 99.999%. Natalia est donc la descendante certaine des Romanov... Avec une marge d’erreur de 00.001%. »

Le sous-secrétaire d’État, qui tenait un dossier ouvert sur ses genoux, put ainsi voir une photographie d’époque, montrant Anastasia :


Anastasia Romanov

Il ne tarda néanmoins pas à commenter cette nouvelle :

« Une minute, une minute... Les Russes n’ont-ils pas confirmé la présence d’Anastasia parmi les cadavres qui ont été exhumés ?
 -  Après les premières fouilles de 1991, il manquait deux corps. En 2007, d’autres fouilles ont permis de trouver deux autres corps : un garçon, et une fille. Ils correspondaient à Alexis et Maria. Nous avons cependant mené nos recherches, et nous avons découvert que, parmi tous les ossements, l’un d’entre eux avait été falsifié par les soins d’Orloff. Anastasia n’était pas parmi les cadavres. Comment elle a réussi à échapper aux Soviétiques, et par quel détour sa descendance a fini par se retrouver dans les goulags communistes, ça, je ne peux pas le dire...
 -  Soit... Continuez, je vous prie.
 -  Merci. Orloff  a développé le projet « Widow », et, de ce projet, nous savons que l’Agent X... fut l’élève le plus prometteur. Elle devint Black Widow, la femme à tout faire d’Orloff, se chargeant de couvrir ce dernier, que ce soit à la suite de la tentative de putsch contre Eltsine, ou même après. Orloff était un trafiquant d’armes, lié à la mafia russe et aux oligarques, et Widow l’a couvert en supprimant ses différents partenaires. On a retrouvé des traces d’elle à Cherbourg, notamment, ainsi que dans d’autres régions du globe. Des rapports de police en ont fait état à Rio de Janeiro lors d’opérations musclées menées par le BOPE, et elle est certainement responsable de la mort de Yuri Gargarov, un oligarque proche d’Orloff.
 -  Et quid du docteur Voronov ?
 -  Avec la fermeture progressive des goulags, Voronov a réussi à trouver un poste à la clinique de Baïkonour, une base spatiale russe située au Kazakhstan. Je suppose qu’il a du continuer à travailler sur le projet « Widow », et j’ignore ce qu’il est advenu de ce projet après la chute de l’URSS. Les camps militaires ont été fermés, mais je soupçonne Voronov d’en avoir ouvert d’autres... En réalité, je soupçonne Voronov d’être tout, sauf un simple docteur, ce qui explique sans doute pourquoi le Kremlin n’a pas réussi à lui mettre la main dessus.
 -  Et pendant ce temps, le général Ouffa était le responsable du cosmodrome...
 -  Nous soupçonnions Ouffa de collaborer avec Voronov et Orloff, mais tout doute est maintenant levé. Nos services nous ont appris qu’il est mort, indiqua John. Et ce n’était pas très beau à voir. »



27/04/2014
BAÏKONOUR


« Je... Oui, Monsieur, mais je croyais que... Non... Oui, Monsieur cela va... Monsieur... Monsieur... Oui, tout de suite, Monsieur. »

Blême, le général Ouffa raccrocha le combiné, et s’accorda quelques secondes de réflexion, afin de conserver son calme.

« Ah, ce misérable Voronov », grogna-t-il ensuite.

Valery Gerasimov n’appelait pas Ouffa pour le féliciter. Le chef d’état-major des armées russes lui avait fait comprendre qu’il était temps que le docteur Voronov arrête ses expériences sur la Bactérie-Z. Ouffa avait ainsi appris que, contrairement à ce qu’il avait ordonné, Voronov n’avait pas détruit tous les échantillons de cette substance mortelle qui venait tout droit de l’espace. Il avait donc toutes les raisons du monde d’être furieux. Gerasimov lui avait ordonné d’appréhender Voronov immédiatement, et de le mettre en détention, le temps que des agents du FSB viennent le capturer en personne. Gerasimov lui avait dit d’agir vite, car Voronov faisait partie d’un groupe de membres hauts-placés au sein du gouvernement et de l’armée, qui cherchaient visiblement à renverser le pouvoir en place. Ouffa était accusé de haute trahison, et sa stupéfaction se mêlait à sa colère. Sous son nez ! Voronov s’était moqué de lui sous son nez ! Gerasimov lui avait expliqué que, si le Président Poutine n’était pas actuellement occupé avec l’Ukraine, le FSB serait déjà à Baïkonour pour les arrêter, tous les deux.

Ouffa n’était pas un traître, et il ne pouvait accepter cette humiliation. Il sortit précipitamment de son bureau, et ordonna à une équipe de l’accompagner vers la clinique de Voronov. C’est ainsi que le général entra, accompagné de cinq personnes armées, débarquant devant la standardiste à l’entrée de la clinique.

« Je viens voir le docteur Voronov.
 -  Je suis navrée, Général, mais le docteur Voronov a expressément ordonné que...
 -  Les ordres du docteur Voronov ne s’appliquent pas à moi ! »

Ouffa avait haussé le ton, furieux que cette misérable secrétaire en jupe trop courte conteste son autorité. Qui était le chef ici ? Lui, ou Voronov ? La secrétaire hocha lentement la tête, et appela le docteur.

« Le Général Ouffa désire vous voir...
 -  Ouffa ? Très bien... Je suis au laboratoire A. Dites-lui de me rejoindre, je vous prie. Veuillez simplement à faire entrer le Général par la porte arrière du troisième sas... Et fermez la porte derrière vous. »

La secrétaire hocha lentement la tête, et s’avança à travers les couloirs de la clinique, suivie par Ouffa et par les agents de sécurité. Ils portaient leurs armes, les exhibant fièrement, afin de montrer qu’ils n’étaient pas là pour plaisanter. Ouffa était furieux. Sa carrière, son honneur, sa réputation... Il n’allait pas perdre tout ça à cause de Voronov et de ses petits plans ! Pourquoi est-ce que ce misérable n’avait pas suivi les ordres ?! Ouffa avait expressément ordonné que tous les échantillons de la bactérie Z soient détruits ! Ah, il regrettait la vieille époque, celle où on pouvait envoyer directement les gens comme Voronov, cette racaille insolente, directement au goulag. Maintenant, on laissait des agitateurs politiques comme ce Snowden discuter avec le Président Poutine à la télévision. Où était donc le respect dû à ses supérieurs, aux institutions, à l’État ? Ouffa avait du mal à rester calme.

Le groupe descendit un escalier, descendant dans des parties de la clinique assez anciennes, qui n’avaient pas encore été totalement rénovées, et qui donnaient l’impression d’entrer dans un ancien bunker militaire, avec de lourdes portes closes. Les agents de sécurité accompagnant Ouffa étaient nerveux, car ils avaient entendu parler de curieuses rumeurs ayant lieu ici, impliquant notamment les populations autochtones à proximité, quand des vauriens venaient fureter près de Baïkonour.

« C’est ici. »

Ouffa ne la remercia pas. La secrétaire ouvrit la porte, et le groupe pénétra dans une grande pièce avec du carrelage vert. Ouffa était en tête, et fronça les sourcils. Il était comme un taureau chargé de testostérone, prêt à bondir sur Voronov, et à réduire en bouillie l’infâme traître. La porte se ferma alors derrière eux dans un claquement, mais Ouffa n’y fit pas attention.

« Voronov ! VORONOV ! Où êtes-vous ?! Vous êtes… »

Ouffa entendit alors un tremblement au-dessus de la tête, et, surpris, la leva... Deux énormes bras articulés descendirent, et l’attrapèrent par les épaules, avant de le soulever, sous le regard médusé des agents de sécurité.

« Bienvenue dans mon antre, général Ouffa ! Je me demandais bien si vous finiriez un jour par voir ce qui se passe dans votre cosmodrome ! »

Les énormes pinces mécaniques étaient solides, et Ouffa vit alors, devant lui, en hauteur, un petit bureau avec un verre teinté. C’était probablement la pièce d’où on contrôlait ces pinces.

« Voronov ! Voronov, par l’Enfer, que faites-vous ?! Lâchez-moi ! Lâchez-moi IMMÉDIATEMENT ! Le Kremlin vous soupçonne de trahison, et je vous suggère de ne pas aggraver davantage votre cas. Libérez-moi immédiatement, c’est un ordre ! »

À ces mots, Voronov sembla voir rouge, et les pinces se resserrèrent sur les épaules d’Ouffa, le faisant hurler de douleur, alors que chacune de ses épaules était tirée dans un sens différent.

« UN ORDRE ?! Vous OSEZ me donner UN ORDRE, À MOI ?! Vous êtes dans MON laboratoire, Général Ouffa ! À supposer qu’Il existe, Dieu lui-même devrait me demander l’autorisation d’y entrer !
 -  Voronov !!
 -  Je devrais vous écarteler immédiatement, misérable et insignifiant cloporte.
 -  HAAAAAAAAAA !! »

Les agents de sécurité, paniqués, regardaient autour d’eux, et s’élancèrent vers le bureau. Un gaz se répandit alors depuis des systèmes d’évacuation, un gaz jaunâtre, qui leur agressa les narines. Ils se mirent alors à tomber à terre, pris d’une quinte de toux irrépressible. Ils éternuaient de plus en plus fort, crachant peu à peu du sang, alors que le gaz flottait sous les pieds d’un général horrifié, qui reconnaissait là les terribles effets de la non moins terrible Bactérie-Z !

« Arrêtez cela, Voronov, c’en est assez ! »

Le docteur se contenta de rire, et Ouffa entendit alors un bruit sinistre. En tournant la tête, il vit alors une espèce de seringue se rapprocher de lui, en tournoyant sur elle-même, visant sa tête.

*BZZZZEEEEEE-BZZZZZZZZZEEEEEEE*

« Que faites-vous, Voronov ?! Par l’Enfer, arrêtez cela !
 -  Général Ouffa, je suis au regret de vous informer que votre stupidité ne nous est plus utile. Un monde nouveau est en place, camarade, un monde dans lequel la décadence des générations actuelles, et la stupidité des générations anciennes, chacun concourant ensemble pour conduire le monde à sa perte, n’ont plus leur place. »

*BZZZZZZZEEEEEEEEEEEEEE-BZZEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEE*

« Vo… Voro… HAAAAAAAAAAAAAAAA !
 -  La Vraie Révolution est en marche, et la Nouvelle Ère n’a pas de place pour les incroyants.»

*BZZEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEPPPPPPPPPPPPPPPPPP !!!*




29/04/2014
MAISON BLANCHE


« Orloff a également été retrouvé mort, chez lui... Une balle en pleine tête. Tous ses documents ont été brûlés, et son ordinateur volé. Il est probablement dans un broyeur, maintenant. Aucune piste quelconque.
 -  Voronov a fait le ménage derrière lui, avant de quitter Baïkonour. Le Kremlin a mis sa tête à prix, mais l’homme a sûrement encore des contacts, des alliés puissants, et dispose de tout un réseau d’agents dormants à travers le monde. De même, toutes les données d’Orloff concernant le Projet « Widow » ont disparu... Volées par Voronov, je suppose, ou détruites. »

Un léger silence s’instaura dans le Bureau Ovale. Avec le scandale de l’Ukraine, la mort du Général Ouffa, un fossile de la guerre froide, était passée à la trappe, et avait été attribuée à un simple accident dans l’usine.

« Voronov était donc impliqué dans ce projet... Mais il y a aussi cette histoire de bactérie...
 -  La Bactérie-Z est un virus spatial, Monsieur le sous-secrétaire d’État. Je ne vois pas comment l’appeler autrement. Plus précisément, c’est une bactérie qui se trouvait à partir d’éclats d’astéroïdes qui ont heurté un prototype de fusée spatiale lancée depuis le cosmodrome de Baïkonour. Au contact de l’atmosphère, la bactérie a visiblement muté pour devenir un virus d’une efficacité terrifiante. C’est une variante de la super-grippe, que Voronov a commencé à utiliser pour assassiner différentes personnalités importantes de l’Occident...
 -  Comme le regretté Dwayne Ethenson, le sous-commissaire à la Commission Européenne...
 -  Nous ignorons par quel biais ce virus est inoculé, et, malgré les tentatives de Voronov d’utiliser Black Widow pour récupérer un échantillon que nous avons, à grand-peine, réussi à voler, nous n’avons pas encore réussi à mettre un vaccin. J’espère que la chute de Voronov mettra fin à ses projets, mais on ne peut pas se permettre un tel optimisme.
 -  Notre situation ne nous permet pas d’agir de manière angélique, acquiesça le sous-secrétaire d’État. Qu’est-ce que vos services ont appris là-dessus ? demanda le sous-secrétaire d’État à John.
 -  La clinique de Baïkonour a servi à Voronov pour réaliser ses expériences sur des cobayes humains. Ces cobayes étaient issus de la région locale, et des tribus potentiellement sauvages qui vivent le long du cosmodrome. Parfois, certains adolescents cherchent à s’infiltrer dans Baïkonour pour assister au lancement des fusées, ou pour récupérer du matériel. Cependant, la plupart des cobayes venaient de la Tchétchénie et des camps de filtration qui ont été bâtis lors de la guerre.
 -  C’est tout ? »

John s’humecta les lèvres.

« J’ai bien peur que non, Monsieur le sous-secrétaire d’État... Je pense que Voronov et ses alliés cherchent depuis longtemps à développer des armes chimiques d’une grande efficacité. Mes agents en Syrie m’ont indiqué qu’on pouvait établir des liens entre Voronov et l’arsenal d’armes chimiques dont dispose Al-Assad. Par ailleurs, je pense que la visite de Gargarov à Rio de Janeiro n’était pas totalement anodine... Un autre laboratoire se trouve très certainement dans les favelas de la ville, et Nacimiento se chargeait probablement de fournir des cobayes à Gargarov et aux alliés de Voronov.
 -  Nacimiento... Le narcotrafiquant ?
 -  Il était le seigneur d’une favela avant que le BOPE ne le déloge de là... Mais le laboratoire est toujours là.
   Donc, résumons-nous... Nous avons une bactérie spatiale qui tue n’importe qui, et dont le mode de transmission nous échappe encore, une super-agente développée par des généraux rêvant de revenir à l’époque stalinienne, et des laboratoires dispersés dans le monde cherchant à développer une arme chimique... Pensez-vous que l’HYDRA soit impliqué ?
 -  C’est une possibilité à ne pas exclure, répliqua Jack, mais l’HYDRA n’est plus que l’ombre d’elle-même... Nous parlons ici d’une organisation implantée depuis des années dans différents endroits du globe, d’individus riches, puissants, entretenant des liens avec les cartels sud-américains de la drogue, les dictateurs du Moyen-Orient, et les oligarques russes. Entre tous ces éléments, il y a deux dénominateurs communs : Voronov...
 -  ...Et Widow, acheva le sous-secrétaire d’État.
 -  Précisément, Monsieur.
 -  ...Qui a perdu la mémoire... »

Un léger silence s’instaura suite à cette réflexion.

« Et il y a encore un autre volet que vous ne devez pas oublier, Monsieur le sous-secrétaire d’État...
 -  Hum ?
 -  Le Japon… poursuivit Jack.
 -  Oh, pitié ! s’exclama John. Vous n’allez pas encore recommencer avec votre carnaval de monstres et de phénomènes de foires !
 -  Je vous en prie, Messieurs... Que voulez-vous dire par là ? »

Jack réfléchit un peu, conscient qu’il s’aventurait sur un terrain glissant.

« Je pense qu’il y a une autre personne impliquée dans cette conspiration, Monsieur le sous-secrétaire d’État... La Latvérie. Orloff est impliqué dans les évènements qui ont lieu en Latvérie, et nos agents avaient aperçu Widow... Or, la Latvérie est aussi impliquée dans un trafic d’armes concernant le Japon...
 -  Vous n’avez aucune preuve de ce que vous avancez ! Ce n’est là que le fruit de quelques nostalgiques ! Bardas est...
 -  Nous avons des soupçons. Lucia von Bardas a peut-être été démocratiquement élue par les Latvériens, mais les Bardas ont toujours été proches de Fatalis, et nous la soupçonnons d’être mêlée à un trafic d’armes important qui commence au Japon. Et, contrairement à ce que vous avancez, nous avons des preuves. Phineas Mason a été aperçu à plusieurs reprises à l’aéroport de Doomsport, et il est prouvé que le Bricoleur répare les armures et les équipements de certains supers-criminels qui officient actuellement sur le territoire nippon.
 -  Oui, j’ai eu vent de ces rapports, mais... Quel est le rapport entre ce supposé trafic, et Voronov ?
 -  Nous pensons qu’ils sont liés, Monsieur le sous-secrétaire d’État. Nos services soupçonnent Voronov d’être actuellement en Latvérie, et nos services pensent que, quoi que Voronov trame, c’est lié à ce qui a eu lieu au Japon. Voilà pourquoi nous voulons envoyer Widow dans notre base, là-bas.
 -  Non mais vous délirez ! Un agent de cet acabit, Monsieur le sous-secrétaire d’État... !
 -  Et nous pensons que le fait qu’elle soit une Romanov n’est pas une simple coïncidence... D’une manière ou d’une autre, Voronov cherchera à la récupérer, nous en sommes convaincus.
 -  Vous voulez donc l’utiliser comme appât ? »

John semblait s’étrangler sur place. Le sous-secrétaire tendit donc sa main vers lui, lui intimant ainsi de se calmer, de tempérer ses nerfs, et réfléchit. Il savait qu’il était à un point crucial. La CIA avait besoin d’agents de ce niveau en Syrie ou au Brésil, mais, d’un autre côté, le sous-secrétaire d’État n’ignorait pas que les évènements qui avaient lieu à Seikusu étaient de plus en plus préoccupants, pour ne pas dire alarmants. Et le Président faisait confiance au SHIELD.

« Très bien. Widow sera affecté à Seikusu Base Camp, mais je tiens à ce qu’il y ait des résultats. Autrement, nous la confierons à vos services, fit le sous-secrétaire d’État en désignant John.
 -  Je vous remercie, Monsieur le sous-secrétaire d’État.
 -  Vous pouvez disposer, Messieurs. »





ÉPILOGUE
LE FLÉAU

« La ville est bien plus belle, maintenant... Surtout depuis qu’ils ont reconstruit l’église... Ça doit bien faire dix ans maintenant, non ? Quand on voit ces paysages de désolation, ou même ces impressionnants champignons atomiques qui crèvent le ciel en deux, on ne peut s’empêcher de se dire que la guerre est le plus terrible de tous les fléaux... Mais je suis un scientifique dans l’âme, moi... Je mesure la dangerosité d’une chose à son effectivité concrète. Qu’est-ce que la guerre, si ce n’est le paroxysme institutionnalisé même de la violence ? La guerre n’est rien de plus que l’élément naturel permettant de faire évoluer le monde, l’expression fondamentale de la loi du plus fort sur le plus faible. La guerre n’est que de la poussière, que de l’esbroufe. Elle impressionne mon frère, mais pas moi. Il a toujours été très emporté, après tout. »

L’homme parlait devant une grande baie vitrée, observant, devant lui, les impressionnants gratte-ciel de cette cité qui, il y a seulement quelques années, n’était qu’un tas de ruines fumantes traversées par des chars d’assaut et des militaires en uniformes.

« La maladie, voilà l’ultime moteur du monde... Ce n’est pas la Guerre de Cent Ans qui a ravagé l’Europe, c’est la Peste Noire. La Grande peste, qui a été jusqu’à transformer des villes aussi célèbres que Florence ou Turin en sinistres villes-fantômes hantés par des cohortes et des cohortes de cadavres. Deux civilisations mises à genoux en seulement quelques années par une simple petite bactérie... N’est-ce pas là le comble de l’ironie ? Que sont donc nos forts, nos cathédrales, nos gratte-ciel... Quand une simple créature microscopique, à peine plus épaisse qu’un ongle, parvient à tuer des millions de gens ? Et on ne manque pas d’exemples pour ça, voyez-vous... Rappelez-vous donc les conquistadores ayant envahi le Nouveau Monde... Ce ne sont pas les déportations ou les quelques massacres qui ont ravagé les civilisations d’Amérique Centrale, mais bien la maladie apportée par les Européens, en même temps que la Bible et les armes à feu. »

Devant lui, il avait vu une vue sur les superbes tours en pointe de l’église, ainsi que sur les dômes. Il portait un élégant costume taillé sur mesure, en trois pièces, et avait toujours le dos tourné à son duplex, tout en parlant.

« Vous êtes les artisans d’un monde nouveau. Vous avez été formés ainsi. Vous avez dompté vos peurs, maîtrisé ces dernières, et vous êtes des guerriers impassibles. La nouvelle génération de guerriers, les pionniers de la future Armée qui libérera le monde des temps anciens, qui libéreront l’Humanité de l’oppression et du joug de la civilisation. L’une d’entre vous s’est égarée. Il vous appartient de la retrouver, et de la ramener, car elle nous est nécessaire au parachèvement de mon œuvre... Un plan que j’ai longuement élaboré, avec l’aide de mes frères, et d’autres. J’en suis l’élément principal... »

Et, en disant cela, il se retourna alors, et, à travers les rayons du soleil éclairant la ville de Grozny, on pouvait voir ses pupilles luire d’une étrange couleur verdâtre :

« ...Car après tout, ne suis-je pas la peste ? »





APPENDICE

CAPACITÉS

  • Black Widow est une agente qui maîtrise à la perfection les arts martiaux, le parkour, et qui, de manière générale, est une combattante hors pair. Elle a également une maîtrise exceptionnelle des armes blanches ou des armes à feu, et est considérée comme l’une des meilleures tireuses du SHIELD ;
  • Black Widow dispose d’une combinaison unique au monde, un prototype développé par le SHIELD à partir des restes de la combinaison qu’elle combattait alors qu’elle était sous les ordres du Général Orloff. Cette combinaison, faite à partir de cuir, s’adapte parfaitement à son corps, et lui permet de se coller à n’importe quelle substance, tout en pouvant s’adapter à l’environnement dans lequel elle se trouve. Ainsi, si elle se retrouve dans un environnement neigeux, comme les neiges éternelles du Mont Zao, sa combinaison noire deviendra blanche. Elle peut également devenir furtive, mais ce mode ne dure pas très longtemps. Il consiste à réfléchir la lumière, mais, si Widow se déplace trop, ce mode furtif disparaît ;
  • Black Widow dispose de capacités intellectuelles extrêmement développées, qui s’expriment surtout par une analyse tactique du combat qui est presque unique au sein du SHIELD. Elle peut rapidement lire les mouvements des ennemis et être capable de détecter n’importe quelle faiblesse. Par extension, elle peut s’adapter à n’importe quelle situation inattendue, et dispose donc d’un excellent sens de l’improvisation.



SOURCES D’INSPIRATIONS

Cette présente fiche a été inspirée de différents éléments. Ma plus importante source fut la réalité, au sens simple du terme : que ce soit Anastasia Romanov et les rumeurs sur sa réapparition après le massacre de la famille tsariste en 1918, les guerres de Tchétchénie et les camps de filtration, les interventions musclées de la BOPE dans les favelas brésiliennes, les mésaventures du Procureur Skouratov contre le régime corrompu de Boris Eltsine, tout est vrai... Néanmoins, il existe également des sources d’inspiration différentes, que je présente ici, de manière non exhaustive :

  • La source principale est, comme je l’ai indiqué en-haut de la fiche, un album de la série « Blake et Mortimer », « La Machination Voronov ». Mon histoire reprend, dans les grandes lignes, celle de l’album, que ce soit pour la bactérie issue de l’espace, ou certains personnages, comme Ouffa, Voronov, Iliouchine, ou Orloff. Néanmoins, bon nombre d’éléments dans cette fiche ne viennent pas de la BD, et je n’ai pas non plus tout repris de la BD ;

  • Une autre source d’inspiration fut évidemment le personnage de Black Widow. De la conception de base du personnage, j’ai repris le fait qu’elle était la descendante des Romanov, et qu’elle était initialement un agent secret ayant été travaillé pour le compte de la Russie... Dans les comics, Widow travaillait initialement pour l’URSS, mais, vu son âge, je ne pouvais pas reprendre cet élément, sans que cela n’entraîne une incohérence. De Marvel, j’ai évidemment repris le SHIELD, la Latvérie, et Triskelion. Concernant la présence du SHIELD à Seikusu, je vous invite à reporter à la fiche d’Iron Girl, qui en dit un peu plus sur la présence du SHIELD sur le sol japonais ;

  • Une autre source d'inspiration, pour le Brésil, fut le film « Troupe d'élite », un film brésilien campant le commandant du BOPE, une troupe d'élite du Brésil engagée dans la lutte contre les narcotrafiquants. Après avoir vu ce film (et sa suite, très bonne aussi), j'ai eu envie d'y faire une petite référence ;

  • Une énième source d’inspiration fut le film « Baïkonur », sorti en 2013, avec Marie de Villepin... Le film était nul, et, mis à part le fait que ce soit un film avec Marie de Villepin, il m’a surtout permis de savoir qu’il existait des peuplades autochtones autour de Baïkonour ;

  • De manière moins artistique, j’ai également reçu de l’aide de la part d’un hors-série de « National Geographic » sur les mystères actuels du monde, ainsi que d’une compilation des articles du « Monde », de 1944 à 2012. Cet épais volume comportait plusieurs articles sur la Tchétchénie, qui m’ont été d’un précieux secours.



RPs

1°) Une recrue qui vient de loin... De très loin... [Yumi Akali Organa] [EN COURS]
2°) Une organisation sur Terre aussi ? [Lucy] [TERMINÉ]
3°) Expérimentations à haute altitude [Kaals Shriek] [TERMINÉ]
4°) Plus la lumière est forte et plus grande est l'ombre... [Blacksmith] [EN COURS]
5°) Intrigantes révélations [Cassandre Trésor] [EN COURS]
6°) Piratage transdimensionnel [Uqora] [EN COURS]
7°) Siège [Lucy] [ABANDONNÉ]
8°) The Peak Is Down ! [L'Agence] [EN COURS]
9°) Gods Among Us [Thor Odinson] [EN COURS]
10°) Congregation Of Spiders [Amélie Lacroix] [EN COURS]
11°) L'Œil De La Gorgone [Elektra Natchios] [EN COURS]
12°) Targetting The Widow [Katerina Kayser] [EN COURS]
« Modifié: mardi 22 mai 2018, 22:40:47 par Black Widow »

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Araknid

Invité

  • Messages:

Re : When Heavens Divide

Réponse 3 mercredi 30 avril 2014, 21:39:16

Les prochains jours pourraient être intéressants... Bienvenue ! :)

Aoki Kou

Humain(e)

Re : When Heavens Divide

Réponse 4 mercredi 30 avril 2014, 21:49:11

Fini? Rebienvenue alors ^^
Une fiche à lire... si j'en ai le courage XD

Black Widow

Humain(e)

Re : When Heavens Divide

Réponse 5 mercredi 30 avril 2014, 22:03:30

Merci à vous deux ^^

Oui, Aoki, elle est finie, là xD

Et... Je le pense aussi, Araknid ;D

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Lucy

Créature

Re : When Heavens Divide

Réponse 6 mercredi 30 avril 2014, 22:13:21

Je me disais aussi... "Je finis une fiche", il y a 3 semaines...
Pavééé !! ^^

Allez, je m'y met... Demain ! :P

Rebienv'nue dans tous les cas !

Pour m'envoyer un message, merci de cliquer sur le bouton ci-dessous :

Sonia Nille

E.S.P.er

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  • Messages: 304


  • FicheChalant

    Description
    Une personne réelle aspirée par le forum, cherchant à retourner dans le vrai monde.
    Peut alterner entre son apparence actuelle et l'ancienne.
    Possède des pouvoirs complètement cheatés.
    Ne les utilisera pas souvent.
    C'est promis.
    ^^

Re : When Heavens Divide

Réponse 7 mercredi 30 avril 2014, 23:19:30

Bienvenue ! :o

Nan, j'lirai pas ! Je suis pas assez courageuse pour ça.

Oui, je suis omnisciente. En même temps, dans ma condition c'est un peu forcé... Mais rassurez-vous, je n'en abuserai pas, ce n'est pas mon genre.

Cassidy Green

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Re : When Heavens Divide

Réponse 8 jeudi 01 mai 2014, 00:41:49

Bienvenue ;D
Voici mon topic pour découvrir mes autres comptes. Veuillez aussi me contacter sous ce compte pour mes autres personnages, vu que je suis plus souvent connecter avec Cassidy Green qu'avec les autre ;D

Black Widow

Humain(e)

Re : When Heavens Divide

Réponse 9 jeudi 01 mai 2014, 09:19:09

Merci à vous trois :)

Lucy, tu comprends maintenant pourquoi elle m'a pris un peu de temps ^^

Sonia, tu ne sais pas ce que tu rates ;D

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Sonia Nille

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    Description
    Une personne réelle aspirée par le forum, cherchant à retourner dans le vrai monde.
    Peut alterner entre son apparence actuelle et l'ancienne.
    Possède des pouvoirs complètement cheatés.
    Ne les utilisera pas souvent.
    C'est promis.
    ^^

Re : When Heavens Divide

Réponse 10 jeudi 01 mai 2014, 09:47:09

Oh que si, je sais ce que je rate : des heures de migraine !
Mais c'est pas grave, je t'applaudis bien fort pour ce monstre qui mérite le Panthéon des fiches.

Oui, je suis omnisciente. En même temps, dans ma condition c'est un peu forcé... Mais rassurez-vous, je n'en abuserai pas, ce n'est pas mon genre.

Kaals Shriek

Humain(e)

Re : When Heavens Divide

Réponse 11 jeudi 01 mai 2014, 10:07:51

Quadrilogie de 5000 pages bonjour ^^

Rebienvenue ^^

(je sais pas si j'la lirais en entier ...)

Black Widow

Humain(e)

Re : When Heavens Divide

Réponse 12 jeudi 01 mai 2014, 10:29:31

Le but de la démarche m'échappera toujours, Sonia ^^

Merci, Kaals :) Et ça se lit facilement ;D Il n'y a qu'une trentaine de pages, après tout.

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Voodoo

E.S.P.er

Re : When Heavens Divide

Réponse 13 jeudi 01 mai 2014, 10:37:53

Eh ben, c'est pas de la petite fiche tout ça ^^

Bienvenue sinon  :D
(cliquez sur ma userbar pour voir ma fiche)



Mes paroles (Turquoise)
Mes pensées (Indigo)

Yumi Akali Organa

Humain(e)

Re : When Heavens Divide

Réponse 14 jeudi 01 mai 2014, 11:02:23

Re (+30x) Bienvenue ^^

Nan, ça va, elle est pas si longue cette fiche. Pour preuve, elle n'a pas eu droit à son PDF à télécharger :P


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