La rouquine s'était, allongée sur le dos, fidèle à son habitude de s'endormir en position sarcophage. a côté d'elle, Lucas semblait tâter le terrain. Elle ne l'interrompit pas, autant par flemme que par amusement. Il était assez drôle de le voir tester l’élasticité du matelas, comme s'il n'avait pas l'habitude de dormir dans un lit (ce qui était sûrement le cas). Puis il plaça sous les couvertures, à l'autre extrémité du lit, comme s'il craignait de rentrer en contact accidentel avec sa maitresse. Il avança vers elle puis battit en retraite, hésitant. Elle lui sourit pour le rassurer, et lui fit signe de venir, de la tête.
Il finit par céder à son impulsion, et elle l'accueillit contre elle de bon cœur. Si elle n'avait aucune envie de posséder un esclave, une peluche n'était certainement pas de refus. Et puis, elle n'était pas assez dure pour lui refuser ça. Le contact était troublant, tout de même. Le garçon était nu, et si elle même était habillée, sa nuisette avait le désavantage de la couvrir assez peu. Ainsi, leur cuisses se frôlaient sans intermédiaire, et elle ressentait clairement la nudité de son voisin de lit contre son bras et son épaule nu.
"Bonne nuit à toi aussi, mon petit Lucas..."Elle déposa un baiser sur son front et sombra dans le sommeil, songeant à l'étrangeté de ce qui lui arrivait. Si elle avait su, une heure plus tôt...
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"Ça fera trois, mademoiselle !"
Tenez, merci bien !Anastasia prend son panier et rentra chez elle. Elle franchit la porte, dépose son parapluie dans la salle de bain...
attendez, il s'agit de la salle de bain de grand mère.
Mais grand mère est morte ? Ça fait longtemps."Elle a été dévorée par un vampire"Un vampire, maman ?"Oui."Les vampire ça dévore les gens ?Un petit garçon filiforme s'approche d'elle. Il a un beau visage et de longues dents acérées. Il va la manger. Elle recule dans la salle de bain, le garçon s'approche, il est de plus en plus grand. Il l'attrape par les aisselles et la colle contre le mur.
Tu vas me manger le cou ? Je préfère les seins et le ventre. Il lui mange le cou, oui, c'est doux. Elle veut les seins et le ventre. C'est doux quand même, et c'est très bien si ça continue, même si il est en train de la tuer avec ses crocs, c'est comme un baiser, en plus mouillé, en plus chaud. Il descend sur la clavicule.
Oui, plus bas, les seins je veux les seins !"Non non, c'est fini."* * * * * * * *
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La rouquine se réveilla comme elle s'était endormie : contre Lucas. Celui ci dormait la bouche entre-ouverte, le visage enfoui dans le cou de sa mère de substitution, et un filet de bave s’échappait d'entre ses lèvre.
"Uh."La lumière du jour passait entre les volets, et le jeune homme lui écrasait sa main, à elle. Elle était toute engourdie. Elle le bouscula un peu pour se dégager, puis elle s'étira sans conviction, l'esprit encore dans le vague. Du revers du doigt, elle caressa le visage du garçon qui venait d'ouvrir les yeux, avant se pivoter et de lui tourner le dos, pour mettre ses idées en place. Elle n'avait aucune envie de parler, comme tous les matins. sa mauvaise humeur du matin étant légendaire, hors du commun, catastrophique. Elle esperait qu'il ne dirait rien pendant les premières minutes.
En silence, elle se diriga vers son armoire et choisit des vêtements. Puis, ouvrant en grand une des portes de la commode pour s'en servir de paravent, elle se change, sans se presser. un fois habillée, elle reparait devant Lucas et s'adressa à lui sur un ton neutre et morne.
"Je vais chercher à manger."Puis elle disparut, fermant la porte à clé derrière elle. Quinze minutes passèrent sans qu'elle donne signe de vie, avant qu'elle reparaisse, avec une grosse miche de pain et une carafe de lait. Piètre imitation d'un petit déjeuné terrien. Elle posa ses denrées sur la table et se frotta les mains pour débarrasser ses doigts des résidus de farine.
"Tu as faim ?"