cc lé jan.
Euh, j'inaugure, aujourd'hui. C'est l'arrivée d'un nouvel OC dans la petite bande que je constitue à moi tout seul.
Son nom est Echo.
Image 1 : Concept art de la tête seulement. Au moment où j'ai dessiné ça, j'avais pas d'idées de vêtements pour lui. Ni de nom. Juste une idée assez précise de à quoi il ressemble.
Image 2 : Alors en fait, j'me suis plaint sur facebook de pas avoir de vêtements pour lui quand j'ai posté ce dessin sur mon fb. Sur quatre réponses, j'en ai eu trois "LAISSE LE A POIL !" ou "FAIS LUI PORTER UNE CENSURE SUR LE ZGEG ET C'EST TOUUUUUT."
J'me suis opposé à l'idée de manière assez véhémente. Mais l'envie de le dessiner une fois comme ça, c'est une envie normale. Je pense.
Image 3 enfin, le concept art terminé. Echo, dans toute sa splendeur.
J'aimerais faire un point "rapide" sur ce qu'on pourrait appeler un "lore" pour mes OC. Sous spoiler parce que c'est suuuuper long.
Et que ça pourrait vous miner un peu le moral.
Au départ, on part du tout premier. Cheveux bleus et noirs, Cardia. Le Tyran. Ma toute première persona, idéal, réalité. De Cardia découle Oreza, une version de Cardia qui s'est imposée au fur et à mesure. Un nouvel idéal, une nouvelle réalité, qui se sont forgées au fil du temps. Petit à petit. Jusqu'ici, tout va bien, on suit ?
Pourquoi Oreza ? Parce qu'au fond, Oreza est le retour à un idéal que j'avais il y a bien longtemps. Un type sympa, un peu innocent, joyeux mais pas trop trop con non plus. Même s'il fait semblant. Ce que je n'ai jamais eu le temps d'être, en fait : un enfant. J'en parlais la dernière fois sur la cb, je suis devenu mature très jeune. La conséquence de cette maturité précoce, c'est qu'il existe deux personnes contradictoires en moi. Un enfant rêveur, même un peu naïf et idéaliste, qui n'a jamais changé, et un adulte cynique qui s'est imposé au fil du temps.
Oreza, c'est cet enfant rêveur que je n'ai jamais laissé exister réellement. Cardia lui, c'était l'inverse. C'était l'adulte cynique. Plus jeune, je voulais me débarrasser de l'enfant, porteur de trop de souvenirs douloureux. Maintenant, je veux qu'il revienne. Oreza, c'est l'anagramme de "Zero" auquel j'ai rajouté un A pour que ce soit pas trop moche. Mais c'est pas tout. C'est mon tout premier pseudo que j'ai conservé sur internet. Mon premier compte sur LGJ est d'ailleurs, lui aussi, un Oreza. Retour aux sources, on remet les compteurs à zéro... On reprend ce "zéro", depuis le début.
Voilà pour Oreza, en gros. Je passe des détails plus personnels, comme par exemple son oeil vert et ses mèches de cheveux sur le haut du crâne, qui ne sont pas dans l'idéal. Ils constituent un memento mori que je m'adresse. Un memento mori devant lequel je peux sourire, et pas angoisser.
Alors on passe au premier OC de "support". Lynne. J'ai pas énormément de choses à dire sur Lynne, vraiment. Elle a été là pour remplacer un ancien OC, paired avec Cardia. Elle représente elle l'idéal de l'autre. Vous l'aurez remarqué, je ne supporte pas qu'on me témoigne de l'affection. Alors ce dont j'ai besoin, c'est de gens qui ne me montrent pas ça directement. Tout sous forme de piques, une fausse agressivité. Voilà dans quel milieu je me sens à l'aise. Je ne vous ai jamais dit que je suis amoureux de l'artificiel ? C'est proprement corporel, ancré au plus profond de moi-même, vraiment. J'aime l'odeur de l'essence et de la cigarette quand tous les autres détestent ça, j'aime le paysage d'une ville et le trouve plus agréable que celui d'une vallée quand le monde entier trouve qu'on a défiguré notre planète. J'aime l'artificiel. Sous toutes ses formes. L'art, par exemple, est un superbe exemple d'artificiel. Il n'y a rien de naturel dans une oeuvre d'art : tout a été fait de la main d'un humain, pour la vision d'un humain, l'imaginaire d'un humain. Et je ne suis pas exception.
Alors oui, je me sens mieux dans un environnement de sentiments artificiels, une grande mascarade où on joue à prétendre. J'apprécie porter un masque. Plusieurs, même ! J'aime être artificiel. Parce que mon naturel m'insupporte. Je joue aux forts pour cacher ma faiblesse. Je joue à m'aimer, pour cacher que je me hais plus fort que quiconque d'autre. Ainsi, je peux me supporter.
Aparté finie. Lynne, c'est toute cette artificialité. C'est chiant à expliquer, vraiment. Sa façon de se comporter est artificielle. Elle fait semblant de haïr Oreza, par projection moi... pour aucune autre raison que c'est ce dont il a -- j'ai -- besoin.
Etrangement, je ne supporte pas les tsundere dans la fiction. Mais je pense que je me sentirais vraiment bien avec une tsundere, IRL. Dans mon élément.
Bon, deux des quatre de ma petite bande, c'est fait. On va passer à Nie. Je l'ai pas trop représentée ces temps-ci, parce que son besoin est moins marqué.
Oreza et Nie, comme leurs noms l'indiquent, sont deux faces d'une même pièce. Zero et Un, les deux seuls éléments du binaire. Nie est née d'un appel à l'aide au plus profond de moi-même. J'ai senti que Cardia, dans toute sa réalité, sans son idéal, revenait en moi. "Un régent vaniteux, mêlé à la dépression". Je redevenais ce que j'étais il y a quelques années. Ce que j'ai banni de toutes mes forces dans un cri de désespoir et de rage. "Je ne suis pas un tyran", j'avais clamé haut et fort, il y a trois ans. Alors soit. J'ai appelé à l'aide. Et j'ai réalisé que tant que mon passé continuerait à me hanter, alors lui aussi, le tyran, me hantera. Alors soit. Je l'ai accepté, et je l'ai remodelé. Cardia est une seule pièce : ses deux faces, Oreza et Nie. Si j'avais besoin d'exprimer le tyran, la réalité de Cardia, il me fallait utiliser Nie. Si je voulais utiliser l'idéal, Oreza s'exprimait.
J'ai eu la chance que ce retour fantôme ne soit qu'une passe. Ou bien, la présence de Nie me permet d'accepter ce retour en sachant que j'aurai toujours un médium pour vomir cette vanité, cette dépression, cette bestialité, tout ce qui faisait le tyran. De même, comme on ne peut pas voir les deux côtés d'une pièce à la fois, je me suis dit qu'il était nécessaire de ne jamais montrer Oreza et Nie à la fois. J'ai fait une exception pour mon wallpaper, mais ça compte pas vraiment.
Tous les espoirs qu'Oreza nourrira, Nie sera là pour les poignarder s'ils deviennent encombrants.
Je préfère me dire que c'est elle, plutôt que lui.
........
Bref. On en arrive enfin à Echo. Je vous ai parlé de mon amour pour l'artificiel un peu plus haut ? Echo, c'est euh... lié. C'est aussi chelou à expliquer. Pour faire court, une persona est idéal et réalité à la fois. Une persona comporte une part d'artificiel. Idéal physique, idéal mental, tout en gardant une balance de réalité dans le mélange. On retire tout ça pour Echo.
Echo, c'est la réalité pure et dure de ma psyché. Pas d'artificiel. Du moins, telle que je la vois. Je vais pas m'étaler sur le sujet. La mèche sur l'oeil droit, la coupe de cheveux irrégulière à donf, c'est mon côté double face. L'enfant et l'adulte, le rêve et le cynisme, la mascarade et mon honnêteté, le fait que si l'un s'exprime, l'autre ne s'exprimera pas. La boucle d'oreille, la croix inversée, c'est un symbole auquel je suis très attaché. Pas parce que je suis un goth ou quoi que ce soit. Non, le symbole de la croix inversée pour moi est le suivant : j'ai ma croix à porter. Une croix discrète, mais très lourde. Cependant, je ne me sens qu'indigne de porter la même croix que le Christ. Au contraire, je dois porter l'inverse de sa croix. Il a pris sur soi pour nos pêchés : j'ai lavé les miens et je les ai poussés sur le reste du monde en prenant la mienne. Ma démarche est toute l'inverse. Ma croix est celle du regret. Pas celle de l'espoir. Je porte d'ailleurs toujours une croix inversée autour du cou. Ce n'est pas qu'un accessoire pour un OC.
Les vêtements, eux, c'est facile à comprendre. Je pense. Le haut déchiré, recousu à l'arrache, c'est ce que je suis. J'ai été déchiré, et je n'ai jamais vraiment cicatrisé. Si j'avais cicatrisé, je ne porterais pas cette croix autour du cou. Je suis un type à la psyché informe, déformée par le doute, la haine de soi-même, le désir de reconnaissance et la peur de l'affection. J'aurais pu être jeté plusieurs fois. J'ai failli être jeté. Et je suis encore là. Pourquoi ? Je sais pas. J'aurai sans doute jamais de réponse. Ou si j'en ai une, elle me décevra. Je ne muris plus : je vieillis. Déjà. Je me lasse, je me fais vieux con au début de l'âge adulte. Bref. Le pantalon, lui, c'est un écho à Nie. Le tyran me hante toujours un peu, au fond. D'où le motif bleu et noir sur la jambe.
Pourquoi "Echo" donc ? Parce que si Oreza fait écho à mon idéal, Echo fait écho à tout mon univers. Oreza dans sa réalité, Lynne dans son artificialité, Nie dans sa tyrannie, moi dans tout mon esprit.
Echo, c'est une mise en abyme.
Voilà voilà.