Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Inoxydables [Iron Girl] [Terminé !]

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Iron Girl

Humain(e)

Re : Inoxydables [Iron Girl]

Réponse 45 dimanche 21 septembre 2014, 02:15:22

« Mon père louait souvent un chalet les premières semaines d’été. On allait dans les White Mountains du Maine, un endroit magnifique... Et un véritable décor de carte postal, avec un chalet près d’un grand lac. On y pêchait le saumon. Mon père adorait ça. Moi, j’étais juste contente d’être avec lui. Je ne sais pas pourquoi ce chalet me rappelle ça... »

Natalia ne répondit rien. Elle était près d’un ordinateur-portable, et un écran plat se trouvait dans le coin du living room. C’était un pur chalet en bois, à l’américaine, avec une terrasse à l’entrée, une grande pièce centrale, comprenant un living room, une table à manger, la cuisine dans un coin, et un escalier interne menant à des chambres à l’étage. Il y avait une salle médicale au fond du chalet, un garage qui jouxtait la maison, et une cave. Natalia lui avait expliqué que ce chalet avait été utilisé comme base de la Résistance locale durant la Seconde Guerre Mondiale. Le Special Air Service britannique avait mené une mission en Latvérie, afin de soutenir les Latvériens contre l’envahisseur nazi. Ils s’étaient retrouvés dans ce chalet, plus précisément dans la cave, et elle abritait encore une vieille cache d’armes. Le SHIELD l’avait discrètement amélioré au fil du temps, en la dotant d’une unité médicale, et d’un dispositif de brouillage permettant de discuter de manière cryptée avec une base du SHIELD, ce que Natalia était précisément en train de faire.

Elle s’était mis un bandage aux hanches, et pianotait sur le clavier de l’ordinateur-portable, tandis que Rachel, assise sur le canapé, avait allumé la télé, écoutant les informations pour se détendre. Assez rapidement, elle avait constaté que leur petite escapade nocturne n’était pas passée inaperçue, et qu’elle risquait d’avoir de fâcheuses conséquences :

« ...Les autorités latvériennes affirment que l’attaque terroriste survenue pendant la nui tétait l’œuvre d’agents travaillant pour le compte des Etats-Unis...
 -  ...Les enregistrements d’une caméra de surveillance montrent clairement un robot aérien en train de détruire un péage, où les autorités locales cherchaient visiblement à appréhender ce qui s’arrête à des espions. Le Ministre de l’Intérieur de Latvérie a indiqué que ce n’était pas la première fois que l’armée américaine cherchait à s’emparer des tech...
 -  ...Un communiqué de presse du SHIELD rendu tôt dans la matinée certifie qu’aucune opération n’est en cours depuis le renversement du Docteur Fatalis...
 -  ...Le secrétaire d’État du département d’État des Etats-Unis a fait une brève déclaration dans laquelle il affirme que le gouvernement américain n’a commis aucun acte répréhensible. Un tweet du Président, rendu peu de temps après, a déclaré que le gouvernement apportait tout son soutien aux familles des victimes tuées, et apporterait tout son concours à l’arrestation des personnes responsables de ce drame...
 -  ...Les autorités ont affirmé que cet incident ne saurait mettre fin à la compétition sportive en cours dans les Carpates, et qui, rappelons-le, a commencé hier... »

En soupirant, Rachel éteignit la télé, et se massa le front. C’était à croire que les médias n’avaient que ça en tête. Rachel reporta son attention sur Natalia. Elle avait eu du mal à dormir, agitée qu’elle était. Drake était toujours dans le coma, Natalia était blessée, l’opération foutait le camp, et elle avait fini par trouver le sommeil. Elle s’était réveillée assez tôt, pour constater que Natalia et Geert étaient déjà debout. Geert s’était habillé le premier, et avait dit qu’il allait faire des courses dans un petit village local à proximité. Reprendre le van noir était trop dangereux, et il avait pris la voiture se trouvant dans le chalet, après avoir dissimulé le van dans le garage.

« Tu as réussi à contacter la base ?
 -  Pas encore... Mais j’en sais un peu plus sur ce Jetstream. Et... »

Elle allait en dire plus, lorsque la porte entre la salle médicale et le salon s’ouvrit. Rachel, qui s’était relevée, et qui rejoignait Natalia, tourna sa tête vers lui. Drake était dans un fauteuil roulant, et, tout de go, attaqua sur place. Rachel cligna lentement des yeux, surprise, et Natalia fit pivoter son fauteuil.

« Et on oserait ensuite me reprocher d’être impolie... » nota Rachel, sarcastique.

C’était là le signe que rien n’allait plus : Rachel faisait de l’humour. Prenant conscience qu’il avait sans doute été un peu direct, Drake rétropédala en arrière, en expliquant un peu plus ce qui lui arrivait, et en leur disant, en gros, qu’il était temps de faire le grand déballage... Puis demanda du café.

« Je vais aller le chercher, soupira Rachel. On en a fait il y a quelques minutes. »

Natalia, de son côté, observait Drake, pensive.

« J’en déduis que tu vas bien, après ton coma d’hier... Geert n’est pas là, il est parti se renseigner en ville. »

Rachel revint avec la cafetière, et la versa dans une tasse, puis la tendit à Drake.

« Tu vas bien, c’est sûr? Tu m’as fait une de ces frayeurs hier... »

Natalia soupira lentement. Ses côtes lui faisaient encore un peu mal, mais, dans l’ensemble, elle s’en sortait plutôt bien. D’ici quelques heures, elle pourrait retirer les bandages. Son corps avait été entraîné depuis l’enfance à recevoir des coups, et ses facultés de guérison, partant de là, étaient très impressionnantes.

« Il va falloir t’habituer à ça, Drake... Chaque enquête est comme un puzzle, et nous n’avons pas toutes les réponses. Il faut trouver chaque pièce du puzzle, trouver un moyen de les assembler, pour avoir le tableau. C’est comme un polar, en gros... Si ce n’est qu’on y ajoute ici des robots tueurs futuristes, des morts qui reviennent à la fin, et une crise internationale en supplément bonus. »

Rachel hocha la tête, puis alla s’asseoir sur une chaise en bois.

« Nous sommes dans un refuge, un chalet dans la forêt... Un endroit sûr, pour l’heure. Les autorités latvériennes nous traquent. Désolée pour ta compétition sportive... »

Avec tous ces évènements, on aurait presque pu l’oublier !

« Quant à ‘‘La-li-lu-le-lo’’, je n’en avais jamais entendu parler avant... Que vous m’en parliez. Grâce à cet ordinateur, j’ai accès aux bases de données du SHIELD, et je mène mon enquête là-dessus... Mais il n’y a rien. Je pense que ‘‘La-li-lu-le-lo’’ ne signifie rien, que c’est un terme crypté faisant référence à un autre programme.
 -  Un programme que le SHIELD ignorerait ?
 -  Le SHIELD sait beaucoup de choses, mais en ignore tout autant. Les services secrets américains sont une véritable nébuleuse de projets avortés, fantasmés, et réels. Il est probable que j’obtiendrais plus de résultats en connaissant le nom véritable du programme. »

Rachel hocha lentement la tête, acquiesçant en silence.

« Ce qui ne change rien au problème initial... Le SHIELD n’enverra pas de renforts. La Latvérie a transformé notre fuite d’hier en véritable drame national, avec tous les titres ronflants qui s’accompagnent... Crise internationale, atteinte à la souveraineté du territoire... Je suis sûre que les tweets anti-SHIELD ont explosé sur le Net.
 -  La procédure standard implique notre extraction. C’est une mission d’espionnage, nous avons été découverts, il faut s’exfiltrer avant que l’ennemi ne nous récupère. »

Rachel ne dit rien, croisant les bras. Cette option, si elle était la plus censée, lui semblait aussi être la plus ingrate.

« Mais nous n’apprendrons rien de plus à Seikusu. Nous n’avons toujours aucune preuve que la Latvérie soutient le terrorisme criminel, et nous savons que nos cibles sont ici... Le Bricoleur, ou encore le Docteur Jirô. Et, parallèlement à ça, il y a le piratage de votre armure, Drake, ainsi que votre coma subit, qui restent encore inexplicables... Tout comme l’embellie de nos appareils électroniques lors de notre fuite. C’est comme si une bombe EMP miniature avait explosé dans le van... Et vous en étiez l’épicentre, Drake. »

Il y eut un léger moment de silence. Natalia n’était pas idiote, et elle savait que Drake avait des choses à dire.

« Ce n’est pas lié qu’à votre armure, n’est-ce pas ? anticipa-t-elle. C’est en vous... Dans votre crâne. »

Rachel, qui avait initialement pensé être le pilier de cette opération, prenait peu à peu conscience qu’elle était totalement larguée. Le ton de Widow laissait entendre qu’elle soupçonnait des choses, et qu’elle attendait la confirmation de Drake.
DC d’Alice Korvander.

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Drake Noventa

Humain(e)

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    Paraplégique et coincé dans son fauteuil roulant, Drake était auparavant une star des sports extrêmes et fils d'entrepreneur en cybernétique. Aujourd'hui agent de terrain du SHIELD, il possède une armure similaire (mais inférieure) à celle d'Iron Man. Publiquement, le jeune homme oeuvre au développement et à la promotion d'exosquelettes d'aide aux handicapés destinés à l'usage du plus grand nombre, les MetalBones.

Re : Inoxydables [Iron Girl]

Réponse 46 dimanche 21 septembre 2014, 11:55:54

Mon entrée en scène ne me ressemblait pas trop et même Rachel le fit savoir à sa façon. Bon, on avait bien le droit d'avoir un petit moment sans, non ? J'hochais la tête à l'attention de Natalia et regardais ma coéquipière se lever du canapé pour se diriger vers la kitchenette, la couvant du regard plus que je ne la matais vraiment. Pour ce café, je lui aurai fais une déclaration d'amour. Si je ne l'avais pas déjà faite le soir d'avant, bien sûr. Une demande en mariage, peut être ?
Quand Rachel revint me donner la tasse de café, je lui adressais un sourire doux et retins sa main le temps d'y déposer un petit baiser.


- Ça va aller, ne t'en fais pas. Je soufflais sur le café noir et me tournais vers Natalia qui résumait une mission livrée pour le SHIELD. C'est le synopsis le plus compréhensible qu'on m'aie servi depuis mes entraînements. Je prends.

Hawkes me fit un petit point sur la situation actuelle, glissant une petite allusion à la compétition. Attention appréciable si il en était.

- J'ai battu Vargas, explosé tous les scores de la compétition européenne la plus hard du classement... Ça va, pas besoin de finir. Ils se souviendront longtemps du Phénix.

J'étais tout à fait dans le vrai, puisque le M_o_P m'avait rapidement ouvert une fenêtre internet qui s'était matérialisée dans un coin de ma vision. En temps réel et sans que cela ne paraisse aux yeux de Natalia et Rachel, je consultais divers sites de sports et le mot-clé "Phénix" étalait au monde mes performances. Ouais, j'avais marqué la discipline. Mon égo de jumper étant à présent tout à fait lustré et la boucle bouclée (j'avais accompli un exploit plus grand que celui qui m'avait coûté mes deux jambes, après tout), je pouvais passer à autre chose. J'étais bien plus serein aujourd'hui qu'hier. J'en aurai sûrement besoin.
Natalia parla de son PC, connecté aux bases de données du SHIELD. En me concentrant dessus, je pus m'y connecter et m'y plonger, épluchant plus vite qu'elle n'aurait put le faire les dits dossiers. Certains présentaient un cryptage sur lequel je butais encore, mais je ne doutais pas que ma toute nouvelle maîtrise du Master_of_puppets était encore trop mauvaise pour passer de tels pare-feu. Ça viendrait. Pas aujourd'hui ceci dit, pas le temps de me plonger dans l'étude de ce cas. Et puis à fixer le PC comme ça, elles allaient me prendre pour un taré.


- Que les choses soient claires entre nous : vous pouvez vous exfiltrer autant que vous voulez, je reste ici. Jirô est ici et il est à moi. Comme l'incident diplomatique est déjà amorcé, ça ne pourra pas être pire. D'autant que, comme Natalia l'a signalé dans la limousine, je ne suis pas officiellement un agent du SHIELD. En ce sens, mes actions ne sont imputables qu'à moi.

Natalia n'était pas bête. Elle avait assisté aux événements d'hier et en avait tiré ses propres déductions, peut-être parce qu'elle nous cachait des choses en plus. Mes yeux se plongèrent dans les siens, tandis que nous semblions nous affronter au jeu de "le premier qui flanche a perdu". Lui en dire plus, à elle ? Je ne considérais pas que ce soit une bonne idée. Qui sait ce qu'elle ferait d'un pouvoir comme celui du M_o_P ? C'était une espionne. Moi, j'ignorais ce que j'étais.
Je fronçais les sourcils en détournant le regard pour désigner Rachel d'un mouvement de menton.


- Je ne vous fais pas confiance, Natalia. Je lui fais confiance à elle, mais c'est un gentil petit soldat qui aura des rapports à faire. A vous peut-être, pour ce que j'en sais. Alors considérez que c'est à elle que je raconte, et pas à vous. Ça reviendra au même, de toute façon.

Dans un soupir, je cherchais par où commencer. Ce qu'il fallait dire et qu'il fallait taire. Je voulais être explicite sans en dévoiler trop, ne serait-ce parce que j'ignorais moi-même les limites et la totalité des applications du Master_of_Puppets. Je pouvais clairement les imaginer, comme si le programme me les soufflait, mais je n'avais aucune idée quant à leur mise en pratique réelle. En étais-je capable, de tout ça ? Bon.

- Mon armure n'a pas été piratée. Pas par quelqu'un de l'extérieur du moins mais par moi et moi seul. Bien entendu, ce n'était pas voulu. Je suis incapable de tout vous expliquer, parce que je ne sais pas tout et je pense que c'est lié à cette histoire de La-li-lu-le-lo d'une façon ou d'une autre. Je passais ma langue sur mes lèvres, trouvant ma bouche foutrement sèche. Ce qui s'est passé sur l'autoroute et le résultat de l'activation d'un programme inséré je ne sais comment dans mon cerveau. Pour vous schématiser grossièrement la chose, j'ai à présent un accès mental à tout ce qui est informatisé.

Même moi, je n'y croyais pas en le disant. C'était tellement improbable, sans explication concrète ! C'était pour cela qu'il me fallait des réponses, que je ne savais pas où chercher. Ce qu'était le M_o_P, pourquoi il était là dans ma tête, par exemple.

- Natalia, votre PC contient actuellement 37 dossiers et 324 pages enregistrées, qu'elles soient manuscrites ou copiées d'une clé ou d'ailleurs. On y trouve 59 images diverses d'opérations menées par le SHIELD, entre autres choses. Il est protégé par 12 protocoles de sécurité, dont un seul uniquement est issu du SHIELD. Vous y comptabilisez 203 chansons. J'aime beaucoup celle-là, perso.

Avant qu'elle ne puisse faire quelque chose, le son de son ordinateur monta pour que tous le monde puisse entendre Titanium qui se mit à jouer. Je baissais le son comme je l'avais monté (c'est à dire simplement en le commandant à une ligne de code, l'enfance de l'art ou presque) et continuais.

- Ce n'est là que le moins que je puisse faire. Je peux avoir accès à vos téléphones comme aux machines médicales de la chambre, au GPS du van et j'en passe. Vous avez sûrement saisi l'idée. Je pense que les possibilités vont au-delà, mais je n'ai pas encore tout exploré. Et j'ignore d'où viennent ces capacités mais une chose est sûre : je ne partirais pas de Latvérie sans Jirô Tanaka. Cependant, je pourrais vous en faire partir. Il me suffirait de bidouiller les bases de données de la police locale pour changer leurs directives. Je pourrais brouiller les caméras de sécurité, aussi. A fortiori, piloter votre avion. Je souriais. Enfin, non. Je crois que ces capacités ont un rayon d'action limité à quelques kilomètres, pour le moment.

Téléphones, PC, bases de données, caméras, voitures... Tout ça, c'était à ma portée. Peut-être de façon limitée le temps que je m'entraîne, mais le fait était là. Comprendraient-elle que ces pouvoirs incluaient Iron Girl et les MetalBones ? Sûrement. Autant dire que ni Rachel ni Natalia ne pouvaient plus m'empêcher de rester en Europe. Je préférais toutefois qu'elles tirent leurs conclusions seules et guettais plutôt leurs réactions. En quelques mots et une chanson de Guetta, allais-je devenir un monstre à leur yeux ?
« Modifié: dimanche 21 septembre 2014, 16:39:07 par Sentinel Prime »

Iron Girl

Humain(e)

Re : Inoxydables [Iron Girl]

Réponse 47 mardi 23 septembre 2014, 01:22:14

C’était l’heure des explications, et, contrairement à ce qu’on pourrait passer, les explications n’amenèrent pas des réponses, mais simplement d’autres interrogations. C’était ce que Natalia avait dit : un puzzle... Mais pas le puzzle pour enfants de 30 pièces, plutôt celui avec 1 000 pièces qu’on mettait des mois à résoudre, avec un lent travail de fourmi, en trouvant chaque petite pièce afin de les associer avec d’autres, et pouvoir ainsi, progressivement, obtenir le schéma d’ensemble. Drake commença par dire à Natalia qu’il ne lui faisait pas confiance, ce qui n’amena aucune réaction physique visuelle chez elle. Elle se contenta de rester les bras croisés, et, ensuite, Drake leur expliqua que c’était lui qui avait piraté sa propre armure, et que, pour une raison ou pour une autre, il était maintenant capable d’interagir avec tout ce qui était électronique, démonstration à l’appui en enclenchant le lecteur Windows Media de l’ordinateur-portable de Natalia, déclenchant une musique de David Guetta.

Rachel, pour le coup, dut effectivement bien admettre que c’était très difficile à croire... Si elle ne pilotait pas une armure cybernétique futuriste, si elle n’avait pas affronté des robots géants et vu des mutants à Seikusu, si elle ne savait pas qu’il existait dans l’espace une station spatiale militaire, le Peak, ayant pour but de protéger la Terre contre de nouvelles invasions extraterrestres, elle aurait cru à une blague... Drake ignorait totalement comment tout ça lui était arrivé, mais c’était là.

« Putain... »

Ce simple mot faisait office de bonne conclusion. Était-ce ça, La-li-lu-le-lo ? Un programme de recherche expérimentale visant à créer des cyborgs capables d’interagir avec l’électronique ? Créer des ordinateurs vivants ? Une reprise moderne et techno’ du mythe de la Tour de Babel, des hommes cherchant à se prendre pour Dieu. Drake ne mentait pas, et Rachel avait les joues pâles, l’incompréhension se lisant dans ses yeux. Natalia, elle, conservait un calme imperturbable, olympien. Elle mit Titanium sur pause. Rachel ne savait pas quoi dire. C’était... Et bien, c’était flippant, oui. Drake avait le pouvoir d’une espèce de Dieu virtuel, dans un scénario digne de tous ces nanars des années 90’s aux effets spéciaux affreux pixellisant de jeunes adolescents mal dans leur peau qui se retrouvaient alors avec le pouvoir de se balayer dans les flux électroniques du monde entier... Le Cobaye, de mémoire.

« Quand nous avons inspecté Noventa Corp., nous n’avons rien trouvé d’anormal... Si ce n’est tout ce qui concernait le département scientifique de Jirô, et les mouvements de fonds venant de Latvérie. »

Elle se tut légèrement, pensive. Natalia savait effectivement des choses, et il était temps pour elle de les dire, maintenant qu’ils n’avaient plus aucun risque de se faire attaquer par des robots tueurs surpuissants.

« Ce qui nous a intéressé, Drake, c’est ton accident, et ton hospitalisation... C’est là que nous avons observé des incohérences... À commencer par ton accident en lui-même. Tu es un sportif talentueux, Drake, et cet accident n’aurait jamais du arriver.
 -  Il me semble que c’était un défaut de voilage de sa wingsuit, non ?
 -  Oui, un accident fâcheux... Ou un acte de sabotage. Cette wingsuit n’a jamais pu être retrouvée, et je pense que ce n’est pas anodin... Et il n’y a pas que ça. Nous n’avons pas pu mettre la main sur l’ensemble de ton dossier médical. »

Où est-ce qu’elle voulait en venir ? Rachel commençait à avoir mal au crâne, et était encore restait bloquée sur el coup de David Guetta se lançant tout seul, comme si un Poltergeist venait de s’insinuer dans l’ordinateur-portable de Natalia. Widow restait calme, et continua ses explications :

« Tu as été soigné dans une clinique privée, sur des médecins spécialement choisis par ta mère, et dont les noms n’existent pas.
 -  Hein ?
 -  Je m’explique : les noms des médecins figurant dans le dossier médical sont de fausses identités. De même, le bilan médical relatant les interventions chirurgicales sont fausses. Il y a beaucoup d’incohérences dans les papiers officiels, et la clinique dans laquelle tu as été soigné est une clinique extrêmement privée, le genre d’établissement très confidentiel où les milliardaires envoient leurs fils en cure de désintoxication... Nous avons mené nos recherches, et nous avons découvert que, parmi les actionnaires de cet hôpital, il y avait Lucia Von Bardas. »

Des connexions étaient en train de s’établir, mais deviner le tableau global relevait encore de la gymnastique intellectuelle.

« Donc, tu es en train de dire que... Euh... Drake a subi des expériences dans cette clinique ?
 -  C’est ce qui me paraît le plus probable, vu ce qu’il vient de dire... Mais ne te méprends pas, Rachel, l’enquête sur Noventa Corp. est encore en cours. Mes supérieurs... Tes supérieurs ont estimé qu’il était inutile de vous en parler, tant que nous n’avions rien d’autre que des soupçons et des coïncidences. Ce n’est pas la première fois que le SHIELD s’attaque à Von Bardas, et, après notre premier passage, elle était grièvement blessée. Elle s’est fait soigner dans cette clinique, et nous n’avions absolument aucune raison de soupçonner que Drake ait pu servir de cobaye. Nous sommes dans le même camp, on ne vous cache rien.
 -  Et quelles autres intuitions est-ce que tu as encore en stock ? »

Natalia haussa les épaules.

« Des théories, rien de plus... Tu as raison, Drake, il faut capturer Jirô... Mais est-ce que tu as seulement un plan pour le retrouver ? Et est-ce que ce n’est pas exactement ce qu’il veut ? Est-ce que toute cette mission en Latvérie n’est pas un moyen pour eux de vérifier si leur petite expérience a marché, hum ? Plus j’y pense, plus je me dis que venir en Latvérie était exactement ce que Jirô et ceux travaillant avec lui voulaient, qu’ils ont balisé un petit chemin avec des petits cailloux difficiles à tracer pour qu’on ait l’impression de les suivre, alors que nous nous contentions de suivre leur piste.
 -  Si c’est le cas... Alors, je pense que notre petite cache ne le restera pas très longtemps.
 -  Il faut te faire subir un examen médical approfondi, Drake... Il faut découvrir ce que tu as dans le corps, et comment le contrôler. »

S’humectant les lèvres, Rachel émit alors une proposition :

« Si Lucia Von Bardas est impliquée, alors il me semble simple de savoir où il faut se rendre... Si Jirô est quelque part en Latvérie, ce ne peut être que dans le Château Latvérie. »

Le Château Latvérie, anciennement appelé Château Fatalis, était le siège du pouvoir de Latvérie, un immense fort se trouvant au cœur de Doomstadt, et qui abritait le siège du gouvernement... Et probablement autre chose. C’était l’endroit le plus protégé de toute la Latvérie. Tenter de l’attaquer serait complètement suicidaire... Mais, au point où ils en étaient, Rachel n’était plus à ça près.
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Re : Inoxydables [Iron Girl]

Réponse 48 mardi 23 septembre 2014, 11:10:08

Comme on pouvait s'y attendre -et parce que Natalia était une espèce de roc imperturbable, à première vue- Rachel fut la seule à réagir à mes révélations. Comme pour la rassurer, je fis avancer mon fauteuil à son niveau et vint me mettre à côté d'elle pour la prendre par la taille et déposer un léger baiser sur sa hanche. Je ne pensais pas qu'elle avait besoin d'une pareille démonstration d'affection, mais pourquoi ne pas lui rappeler que j'étais toujours le Drake qu'elle connaissait ? Dans ma tête, rien n'avait changé. Enfin, façon de parler. Mon bras glissa un poil, de ses hanches à sous ses fesses. Plus simple pour la maintenir contre moi à mon niveau, moins fatiguant pour mon épaule. J'aurai pu tenter une énième approche du corps céleste répertorié sous le nom de code R.Hawkes, si Natalia ne s'était pas décidée à passer elle aussi aux révélations. Tout le monde ici avait des choses à se raconter et bientôt, même passer discrètement une main aux fesses de Rachel me sembla tout à fait accessoire.
Tout commença avec l'accident, que Natalia évoqua. Je tentais d'apporter ma pierre à l'édifice, appréciant sans le dire le compliment quant à mes talents sportif. Pour une fois que quelqu'un du SHIELD acceptait de les reconnaître, j'en aurai ronronné de satisfaction.


- C'était effectivement un accident de voilage, Rachel. Mais ce n'était pas normal pour autant. Tu le sais et tu l'as constaté, je pratiquais ces sports à haut niveau et tu penses bien que je vérifiais moi-même et avec beaucoup de soin mon équipement. J'étais une tête brûlée quand je sautais, mais j'étais particulièrement soigneux. A vrai dire, ce qui s'est passé est... curieux. Le défaut s'est manifesté pendant le saut et je ne l'avais pas repéré avant. Pourtant, j'ai l'oeil exercé.

Travailler pour le SHIELD m'avait apprit plein de choses et à force de les ressasser pour mes entraînements, je les avais naturellement appliquées à ma vie quotidienne. Et à celle passée. L'accident, plus j'y pensais, n'avait rien d'anodin. Contrairement à Widow, je n'avais jamais pensé à chercher la Wingsuit de ce fameux jour. Ce qu'elle sous-entendait faisait écho à mes propres déductions. Je n'y avais jamais donné trop d'importance parce que je n'avais certainement pas l'esprit logique d'un Colombo, mais Widow savait en revanche de quoi elle parlait. Que nous en arrivions à la même conclusion ne présageait rien de bon. Et, si j'aurai préféré la mettre en défaut, je finissais par être persuadé qu'elle avait tout à fait raison.
Ce que révéla Natalia à propos de la clinique, par contre, me laissa un goût franchement amer dans la bouche. Je ne comprenais pas encore tout, mais ce que toute cette merde sous-entendait était vertigineux. Enfin... C'était comme être en haut d'une falaise et en être poussé, le vide étant remplacé par une énorme bassine de merde.


- J'ai rencontré Tanaka environ deux ans avant mon accident. Il ne s'est rien passé de particulier à cette période, à part une chose : c'est lui qui a dessiné et mis au point la wingsuit que je portais lors de ce fameux saut qui m'a envoyé à la clinique que mon père s'est empressé de choisir pour mon hospitalisation. Là-bas, j'ai été très longtemps sous anesthésie. Enfin, disons que j'ai été sonné des jours durant. Je ne me souviens que des deux-trois jours qui ont précédé ma sortie et de la visite de ma meuf, qui me disait grosso-modo que sortir avec un handicapé n'était pas assez mainstream pour une fille comme elle. Je soupirais, fronçant les sourcils. Je ne me souviens de rien de ce qui s'est passé durant la majeure partie de mon hospitalisation. Ce que j'en sais, on me l'a seulement dit. Et comme je n'ai jamais eu besoin jusque là de me dire que ça avait de l'importance, je n'ai jamais cherché à en savoir plus.

Je refusais de l'énoncer à voix haute, mais tout ça prenait des allures de complot tiré par les cheveux. Mon père, ma mère et Jirô volontairement impliqués dans mon accident ? Mieux, un accident qu'ils auraient déclenchés pour m'envoyer l'air de rien dans une clinique pour me faire lobotomiser, ou un truc du genre ? Mon Dieu. L'idée était proprement à vomi. Sans que je ne m'en rende seulement compte, mon poing frappa durement l'accoudoir du fauteuil roulant et le PC de Natalia se mit à déconner sévèrement le temps que je ne restaure un peu de mon calme. N'empêche que j'avais toujours envie de vomir. Et de pleurer. Et de casser la gueule à... oh, au monde entier, à peu de chose près.

- T'as jamais vu Frankenstein, Natalia ? Le monstre qui se retourne contre son créateur ? Ils m'ont collé dans une chaise roulante et ont transformé mon cerveau en super-calculateur. Je vais me retourner contre eux. Ils veulent juger de mes nouvelles capacités, grand bien leur en fasse. Tout est informatisé en Latvérie, autant dire qu'ils m'ont ouvert un terrain de jeu immense. Et bien que je ne connaisse absolument pas tout de ces capacités, j'apprends vite. Ça a toujours été le cas. Je vais maîtriser tout ça dare-dare et aller leur botter le cul à domicile.

Ne pas pleurer. Ne passer laisser l'amertume me gagner. J'étais un agent du SHIELD à présent, tout monstrueux que je sois devenu. Je me mordis l'intérieur de la joue avant de continuer.

- On a un super-agent secret avec nous. Je regardais Natalia. Ton boulot c'est de prendre les gens à revers, pas vrai ? Alors Rachel et moi allons te ménager une porte d'entrée dans ce château à la con. Ou alors, je vous ménage à toutes les deux une diversion, mais je garderais l'armure d'Iron Girl avec moi.

Je levais la main vers la poitrine de Rachel, caressant involontairement ses seins tout en venant lui prendre son disque pectoral que je me penchais ensuite pour poser à terre. Enervé comme je l'étais, il ne me fallut pas énormément de temps pour le déployer via une maîtrise des codes qui le composaient et en quelques secondes, une Iron Girl vide mais parfaitement activée et opérationnelle se dressait dans le salon, croisant les bras dans une position somme toute assez féminine.

- Je devrais pouvoir activer de cette façon mon armure en même temps. Et les utiliser simultanément, bien que je ne puisse pas encore activer tous les protocoles d'armes d'Iron Girl. Ils sont foutrement bien codés, mais ça viendra. Je peux déjà lui faire croire que Rachel est à l'intérieur. Quant à mon MetalBones, je connais toutes les options et les sécurités, autant dire que ça ne sera pas un souci. Je pourrais provoquer les forces du château pendant que vous les contournez. Rachel, je sais bien que tu n'es pas une agent secret... Mais tu sais te battre. J'imagine que tu ne seras pas inutile à Widow, loin de là. D'autant que pour l'infiltration, il reste à l'hôtel mon ancienne armure. Elle est désarmée mais reste imbattable en matière de furtivité, je pourrais la paramétrer pour toi afin que tu puisse l'utiliser le temps de vous glisser dans le château. Quant à ton chauffeur, Natalia, je le garderai avec moi. Me plonger dans l'univers codé si profondément m'empêchera d'utiliser mon corps et il faudra quelqu'un pour me protéger le temps que durera le coma artificiel.

Les coudes sur les genoux et le bas du visage contre mes poings, je serrai les dents. Je bouillais de rage et tout autant de tristesse, mais je ne désirais plus que passer à l'action. Alors que mes yeux s'embrumaient de larmes, je passais une main lasse sur mon visage. Pour les cacher, principalement.

- Je ne suis pas un stratège de guerre, je ne suis même pas encore un véritable agent du SHIELD. Je n'ai pas votre expérience, ni même les moyens de me tenir sur mes deux jambes sans qu'on m'aide. Mais je refuse de rester à rien faire, même si mon plan revient à me jeter dans la gueule du loup. Si ils me veulent, croyez bien qu'ils vont m'avoir. C'est une compétition à celui qui sera meilleur que l'autre, pas vrai ? A ce petit jeu là, personne n'est meilleur que moi. Je relevais la tête vers les filles pour les regarder à tour de rôle. Seulement cette fois, j'ai besoin d'une équipe.

Une main se posa sur mon épaule et je fus presque surpris de voir qu'il s'agissait de celle, mécanisée, d'Iron Girl. Un peu comme si ce pantin répondait à mes pensées inconsciente. L'armure se tenait près de moi avec une gestuelle presque maternelle, chose un peu dérangeante à sa façon. Je regardais l'armure, un peu interdit, avant de chasser une larme qui m'avait échappé.

- C'est tout à fait personnel, maintenant. Je veux Jirô parce qu'il a sûrement des réponses. Je ne suis pas en droit de vous demander de m'accompagner. Je me fous du SHIELD et de la Latvérie, je pars régler des comptes.

Derrière moi, l'armure bleue s'était redressée pour adopter une position guerrière, assurée et comme prête à en découdre. Tout à fait mon état d'esprit. Je ne laisserai rien s'opposer à ma quête de réponse, quand bien même il m'aurait fallut le faire comprendre plus explicitement à Natalia.
Et même à Rachel, le cas échéant.

Iron Girl

Humain(e)

Re : Inoxydables [Iron Girl]

Réponse 49 mercredi 24 septembre 2014, 01:24:23

Première claque : apprendre que Drake avait eu une copine qui l’avait largué en apprenant qu’il était handicapé. Bon, pour le coup, ça faisait affreusement cliché : le gosse de riche insouciant qui sortait avec des nanas sans rien ressentir pour elles, et vice-versa. Drake donnait exactement l’impression du playboy-type à la Oliver Queen, soucieux de se racheter une conduite après avoir frôlé la mort, et après avoir pris conscience qu’on ne pouvait pas passer une vie d’oisiveté, et que, tôt ou tard, il fallait apprendre à grandir.

Seconde claque : le voir enclencher son armure, en contournant en quelques secondes des protocoles de sécurité extrêmement sophistiqués. L’armure se mit en place, comme si elle était animée toute seule, et Rachel, ébahie, les yeux écarquillés, devait ressembler à la bonne vieille du type surpris dans les mangas, avec les yeux écarquillés, et une mine incrédule sur le regard. Elle était circonspecte, avec la troublante impression d’être pleinement plongée dans un film des Wachowski. Matrix s’incarnait sous ses yeux, et elle avait devant elle une réplique étrange de Néo, capable d’interagir avec les systèmes électroniques.

Drake n’en démordait pas, et voulait contre-attaquer. Un plan s’échafaudait dans sa tête, consistant à utiliser ses capacités cybernétiques pour pirater les protocoles de sécurité du Château Latvérie, et ainsi ouvrir la voie à un commando composé de Natalia et de Rachel. Il partait pour cela sur le principe que la Latvérie était un système entièrement informatisé, ce qui la rendait donc plus vulnérable à un individu capable de pirater des protocoles informatiques complexes et de haute sécurité, comme son armure. C’était un plan farfelu, digne des plans de comptoir de bar après avoir descendu dix bouteilles et se mettre à philosopher sur ce qu’on ferait en étant dans le Bureau Ovale... Mais Rachel, malgré toute sa rigueur militaire, devait bien admettre que partir la queue entre les jambes de la Latvérie ne lui plaisait pas trop. Néanmoins, ce n’était pas elle qu’il fallait convaincre, mais Natalia, qui affichait toujours un visage de cire, seuls ses yeux oscillant parfois, que ce soit pour voir Drake, ou l’armure se mettre à prendre la pose, prête à se battre.

Rachel savait effectivement se battre sans son armure. Pas au même niveau que Natalia, loin de là, mais suffisamment pour la soutenir. Attaquer à deux une place forte relevait, pour elle, du délire, mais Widow avait bien réussi à défier la logique en parvenant à infiltrer Triskelion, et à faire détoner plusieurs bombes qui avaient nécessité des mois de réparation, et quelques millions de dollars.

« Si j’ai bien compris, Drake, tu veux que nous allions à trois attaquer l’une des places les plus sécurisées du monde, à l’aide de pouvoirs dont tu ignores l’étendue et les probables effets secondaires, face à une armada de tueurs surentraînés, le tout en fonçant probablement dans un piège ? »

Quelques secondes de réflexion, avant que Widow n’enchaîne :

« Ça se laisse tenter. »

Elle se retourna alors, et pianota sur son ordinateur. Rachel vit un logo du SHIELD clignoter en-haut de l’écran, puis contempla à nouveau son armure, toujours aussi surprise.

« Je comprends pourquoi je te fais craquer dedans...
 -  L’Helicarrier le plus proche se trouve en Espagne, à la base navale de Rota. Le temps qu’il se déploie et atteigne la Latvérie, nous avons environ quarante-huit heures...
 -  Donc, on a deux jours pour infiltrer le château, trouver Jirô, et rejoindre l’Helicarrier pour se barrer ?
 -  C’est ça... S’il a vraiment balisé la voie pour qu’on le retrouve, alors je crois que le temps est venu de lui montrer ce que vaut vraiment le SHIELD. »

Rachel aimait mieux ça. C’était une séquence digne d’un blockbuster des années 90 : se battre, ne jamais abandonner, contre-attaquer dès qu’on recevait un coup... Et, comme dans tout film américain, il était probable que ça se termine par une grosse explosion. Les clichés avaient la peau dure.

« Le Château Latvérie ne dispose pas que de protocoles informatiques, il y a aussi des gardes tout à fait humains.
 -  Je te rappelle que tu as infiltré Triskelion toute seule...
 -  Non... C’est l’ancienne Widow qui l’a fait. Je suis moins forte que ce que j’étais auparavant, et on ne peut pas se permettre de sous-estimer les Latvériens... Pas après notre escapade d’hier. »

Pas après son combat contre Jetstream Sam.

« Lucia Von Bardas n’est pas une idiote. Elle se doute bien que Drake dispose de pouvoirs capables de réduire à néant la majeure partie de sa puissance militaire... Aussi, je serais étonnée si elle n’avait pas prévu des moyens de contrer tes pouvoirs, Drake. T’impliquer est risqué, et c’est pour ça qu’on ne peut pas compter exclusivement que sur tes facultés. Autrement dit, nous ne sommes pas assez nombreux pour cette opération.
 -  Et donc ? »

Natlia s’humecta les lèvres, et reprit :

« Geert – mon chauffeur, est en Latvérie depuis des années, et, avant de rejoindre le SHIELD, il avait travaillé pour l’armée, et pour la CIA. Il a des contacts au sein de la population et de la résistance locale.
 -  La résistance ? Elle n’a pas disparu quand Fatalis a été déchu du pouvoir ?
 -  Pour beaucoup de Latvériens, l’arrivée de Bardas au pouvoir n’a rien changé. La résistance latvérienne était financée par l’ancienne famille royale de Latvérie, celle qui avait été déchue du pouvoir. Ce ne sont pas spécialement des démocrates, mais ils éprouvent envers Von Bardas la même rancœur qu’envers Fatalis, si ce n’est plus... De plus, la résistance compte ainsi des groupes conservateurs qui voient d’un mauvais œil l’ouverture de la Latvérie.
 -  Donc, nous passons du statut d’espions à celui de résistants ? »

Pour toute réponse, Black Widow haussa les épaules.

« C’est une alternative qui me paraît crédible, compte tenu des circonstances. »

Rachel hocha lentement la tête. Elle entendit alors, dehors, le bruit d’une vieille voiture qui s’approchait, ou, plutôt, d’un gros camion pétaradant avec des cages à poules derrière. Geert se tenait au volant, et arrêta le véhicule sur la cour, puis en sortit. Il portait une veste en tweed, un pantalon, et entra rapidement, tenant dans les mains un sac de courses.

« Vous ne me croirez jamais, mais il y a une boulangerie là-bas... Et son pain n’a pas l’air trop dégueu ! »

Il regarda autour de lui, et comprit rapidement qu’il s’était passé quelque chose, quelque chose qui n’avait rien à voir avec son pain.

« J’ai loupé un épisode, non ? »
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Drake Noventa

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    Paraplégique et coincé dans son fauteuil roulant, Drake était auparavant une star des sports extrêmes et fils d'entrepreneur en cybernétique. Aujourd'hui agent de terrain du SHIELD, il possède une armure similaire (mais inférieure) à celle d'Iron Man. Publiquement, le jeune homme oeuvre au développement et à la promotion d'exosquelettes d'aide aux handicapés destinés à l'usage du plus grand nombre, les MetalBones.

Re : Inoxydables [Iron Girl]

Réponse 50 mercredi 24 septembre 2014, 20:26:42

Je n'aurais pas attendu l'aval de Widow pour tenter une attaque sur le château qu'occupait Von Bardas. Cependant, avoir l'avis et le soutien d'une espionne autrement plus habituée que moi à jouer le one-man army me semblait des plus judicieux et je fus soulagé quand elle accepta et qu'elle se mit à tapoter sur son clavier. J'en étais à pousser un petit soupir de soulagement -un sacré poids en moins que de ne pas avoir à fausser compagnie à une Rachel et une Natalia qui auraient été contre mon avis et qui auraient tenté de me dissuader- quand Hawkes fit un petit commentaire sur son armure. Cette dernière, d'ailleurs, abandonnait la position de combat. D'un ordre mental je la rétractais, récupérant le disque avant qu'il ne retombe au sol. D'une main tendue, je rendais l'artefact à sa propriétaire tout en lui souriant.

- Ce n'est pas en armure que tu me fais craquer, patate. C'est tout le temps.

Natalia coupa court. Deux jours avant de pouvoir s'exfiltrer. Ça laissait peu de temps pour établir un plan valable. Moi qui pensais m'entraîner, j'allais devoir improviser une fois que je serais dans ce que j'aimais à appeler la "Version Virtuelle". Le monde informatique qui faisait tourner le monde physique. Activer deux armures en même temps, les faire sûrement se battre en équipe et en plus affronter des lignes de codes qui protégeraient les installations... A ma portée, oui. Peut-être pas si rapidement, alors que je venais à peine d'acquérir mes nouveaux pouvoirs. C'était des plus risqués et je savais qu'il y aurait de gros risques et de sacrés effets secondaires : si je merdais, mes neurones viendraient à cramer purement et simplement. Jirô m'attendait sûrement; dès lors, pouvais-je risquer l'échec ? Bien sûr que non. Je me contentais de me taire et d'écouter. Même pas envie de fanfaronner quand Widow parla de ne pas sous-estimer l'équipe d'en face.

- Théoriquement, Natalia, c'est moi qui vous implique. Mais oui, je comprends ce que tu veux dire.

Rendre mes nouveaux pouvoirs inopérants, c'était possible ? Si c'était le cas, ça voulait dire que ceux qui étaient impliqués dans tout ça savaient dès le début quelles limites et quelles applications auraient le M_o_P. De là, avions nous l'ombre d'une chance ? Tout était-il déjà plannifié de longue date, de notre refuge à la contre-attaque que Widow préparait ? Nan... Ca n'avait aucun sens ! Qui aurait pu calculer des mois à l'avance un délire pareil ?
Je n'écoutais qu'à moitié les filles parler de la résistance. Des soldats qui luttaient contre le pouvoir en place, c'était bien beau.


- Si... si tout ça est déjà prévu de longue date, on ne risque pas de se faire avoir même en rentrant en contact avec la résistance ? Si Von Bardas est au courant pour ce qui se passe dans mon crâne, ce serait la moindre des choses qu'elle ait put anticiper qu'on utilise ses adversaires contre elle puisqu'on va aller la tâcler à domicile. Je ne doute pas de la confiance de ton chauffeur dans cette résistance, hein. Je me pose la question, c'est tout.

Geert arriva sur ces entrefaits, démontrant malgré lui un sens certain de l'à-propos. Je ne pus m'empêcher de sourire très largement, pour une fois que ce n'était pas moi qui débarquais après la bataille... Je n'allais pas bouder mon plaisir ! Pour le soutenir dans ce moment de solitude, je roulais jusqu'à lui et attrapais une baguette pour en prendre un bout. Délicieux. Merde, en fait je crevais la dalle ! Je lui tapotais le bras.

- On part en guerre, en fait. Natalia va tout t'expliquer, je pense. Mon fauteuil se tourna un peu et je regardais Rachel. Tu peux venir, s'il te plait ? Je ne vais pas rester en boxer tout la journée et... enfin, tu sais.

"Viens m'aider à enfiler mon froc", grosso-modo. J'aurai pu demander à Greet de le faire, mais Rachel et moi avions une technique à présent rôdée. Et quitte à me faire habiller par une tierce personne, valait quand même mieux une des deux femmes de la maisonnée que l'autre mec. J'abandonnais le salon pour rouler vers la chambre que j'avais quitté un peu plutôt, sachant que Rachel me suivrait rapidement si elle ne me talonnait pas déjà. Une fois la porte fermée, je me grattais la tête.

- Pardonne moi. Je passe mon temps à me plaindre de ton côté militaire mais maintenant que j'en ai besoin, c'est là-dessus que je compte pour que tu m'aides. C'est pas très fair-play.

Les manoeuvres pour m'habiller commencèrent doucement, et je continuais à parler. J'en avais besoin. Parce que j'avais un poids sur la conscience de l'entraîner dans cette revanche personnelle. Pour l'aider, comme d'habitude, un de me bras se glissa autour de son cou.

- Je ne me le pardonnerai pas si il t'arrivait quelque chose pendant ce que nous allons faire, Rachel. Par contre toi, j'espère que tu me pardonneras pour ça.

Profitant d'une seconde où elle avait les mains trop occupées pour me repousser ou seulement s'écarter poliment, je lui fis tourner légèrement la tête vers la mienne et l'embrassais. Longuement, à vrai dire. Notre premier baiser avait été une dose de courage qu'elle m'offrait. Ce second, qu'était-il ? Une énième excuse ? L'abus d'une seconde d'inattention de ma "victime" ? Une simple poussée hormonale du moment ?
Non.
Je me rendais compte que ce moment où mes lèvres se posaient sur les siennes n'avait rien de sexuel, absolument rien. Sensuel ? Oui, bien sûr que oui. Je voulais lui offrir un baiser qu'elle n'aurait pas à regretter, pour commencer. Mais à bien considérer la situation, cette caresse de l'ourlet de nos bouches était simplement une déclaration. Forte (pour moi, du moins) et timide. Claire et nette. Les excuses pour cette audace se lisaient dans mes yeux, quand je me séparais d'elle, plus gêné qu'autre chose.


- Jamais de vrai baiser. Toujours en prenant l'autre de court. Mais ce n'est pas mal pour se motiver avant un grand saut... Non ?

Plus que de vouloir casser la glace en fanfaronnant, c'était une façon de désamorcer la situation, que je craignais d'avoir tendu en m'enflammant.

Iron Girl

Humain(e)

Re : Inoxydables [Iron Girl]

Réponse 51 vendredi 26 septembre 2014, 01:36:17

L’arrivée de Geert mit un terme à cette phase explicative. Rachel récupéra son disque octogonal, qui retourna se plaquer sur son ventre. Elle se sentait mieux en l’ayant près d’elle, même si le petit tour de Drake l’avait bluffé... Cunningham allait en faire des cheveux blancs quand on lui dirait que Drake avait pu pirater le dispositif. Rachel n’y connaissait pas grand-chose à l’informatique, pour être honnête, mais, du haut de son statut de néophyte, elle en savait assez pour se dire que les performances spéciales de Drake pouvaient tout à fait lui valoir un séjour dans une cellule capitonnée, sous haute surveillance. En tant que tel, il représentait une menace, et pas que pour la sécurité du territoire américain, mais pour l’intégralité du monde. Rachel se sentait un peu kitsch de penser ça, mais c’était pourtant vrai : un pouvoir capable d’influer sur l’informatique était trop dangereux, trop puissant, pour qu’on le laisse vivre en liberté. Rachel s’attendait déjà aux interminables heures d’interrogatoire et d’entretiens qu’elle allait passer après avoir quitté ce maudit pays.

Natalia les laissa s’éclipser, afin de faire un compte-rendu à Geert, et probablement en profiter aussi pour contacter la résistance locale. Rachel salua l’homme brièvement. Elle ne savait pas grand-chose de Geert... Voire même quasiment rien. Elle pensait sincèrement qu’il était un simple chauffeur avant qu’il ne se réveille travailler pour le SHIELD, et avoir été un ancien chauffeur militaire pendant une guerre. Tout ça commençait à faire beaucoup pour elle, et elle n’aurait pas contre été l’idée de prendre un cachet d’aspirine pour organiser ses pensées. Elles étaient confuses, et son esprit était embrouillé, perturbé. C’est dans cet état d’esprit qu’elle poursuivit Drake, afin de l’aider à se changer.

Sa première tirade lui arracha un sourire légèrement ironique.

« Alors, mon côté ‘‘iceberg’’ te manque ? »

C’était une pure question rhétorique, une simple répartie après sa remarque. Elle savait que changer Drake, avec ses jambes mortes, était assez laborieux, même à deux. Elle avait une bonne technique, et, tandis qu’elle le changeait, assez machinalement, son esprit toujours un peu sonné par les révélations qui lui étaient tombées dessus, et par les scénarios conspirationnistes qui commençaient à jaillir dans l’imagination fertile des uns et des autres, Drake en profita, appliquant la bonne vieille technique de la « faille » : se ruer dans la moindre ouverture. Ses lèvres, comme aimantées par les siennes, allèrent se plaquer sur sa bouche, et, surprise, Rachel écarquilla les yeux, avant de lentement les froncer. Elle aurait pu le repousser, et l’idée de le gifler lui caressa même l’esprit, mais elle n’en fit rien. Dans sa tête, elle continuait à se dire que Drake était juste un bon garçon en manque de reconnaissance... L’éternel scénario classique, à croire que, si Dieu existait, Il aimait bien les histoires qui se répètent.

Il rompit le baiser, et sa répartie la fit sourire... Soit elle se trompait, soit il lui faisait doucement référence au baiser qu’elle lui avait fait avant le saut avec Vargas... Un saut qui avait fini par les emmener ici, dans un chalet de montagne, à planifier un siège révolutionnaire... Comment se dire que tout ça n’était pas une blague ? Il y avait une sorte de sentiment irréel dans cette histoire, une impression surréaliste, comme si quelque chose sonnait faux, comme si elle se trouvait dans une série, où le scénariste venait tout d’un coup de réaliser, devant la mollesse de son épisode, qu’il fallait le booster un brin.

« Ouais... »

Elle secoua lentement la tête en se massant le front, un peu ailleurs, et tint à s’en justifier :

« Excuse-moi, Drake, c’est juste que... Ça m’en fait beaucoup à avaler d’un coup. Je suis un peu paumée... »

Tout était confus et embrouillé dans sa tête, et leur conversation n’avait rien arrangé, continuant à embrouiller les cartes. Elle s’assit lentement en soupirant, fermant les yeux, essayant de faire le vide dans sa tête. Rachel réalisa cependant rapidement qu’elle n’était pas une grande maîtresse zen, et le regarda à nouveau.

« C’est dingue, tout ça... Tu es sûr que ça va bien, dans ton crâne ? Pas de maux de têtes, de migraines ? »

Elle se doutait un peu de la réponse, mais... En fait, Rachel était un peu dans cette situation où elle avait tant de choses à dire que rien ne lui venait à l’esprit.

« Parce que moi, en fait, je crois que je ne serais pas contre un bon tube d’aspirine... »
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Drake Noventa

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Re : Inoxydables [Iron Girl]

Réponse 52 vendredi 26 septembre 2014, 08:58:52

Définitivement, nous n'aurions jamais le droit à un véritable baiser. Ou plutôt, je n'y aurais jamais droit ? Ces moments volés n'étaient pas sans posséder leur charme, sans que cela ne vaille pour autant un échange véritable. Les deux baisers -avant le saut et à l'instant- manquaient de la saveur du partage. Pour le coup, Rachel avait une bonne excuse : je l'avais forcée et prise au dépourvu. Bah... Au moins m'avait-elle enfilé le pantalon, ce qui évitait qu'elle me laisse comme un con si elle décidait de se venger en m'abandonnant à mon sort. Ce fut Rachel qui s' excusa, pourtant. Voilà qui était assez inattendu.

- C'est moi qui m'excuse, je n'aurai pas dû t'embrasser comme ça. C'est le signe que je suis aussi perdu que toi, j'imagine... Parce que d'habitude quand j'embrasse, la fille me tombe direct dans les bras.

Nouvelle touche d'humour. La situation avait prit un tournant dingue depuis que nous avions quitté l'hôtel hier soir. L'attaque dont nous avions été victimes sur l'autoroute n'avait en soi rien de particulier, mais la suite... Folie. Ce pouvoir, la révolution que nous envisagions de lancer, comment en était on arrivés là ? Ça déconnait. Ma vie d'avant, plus ennuyeuse et prévisible, me manquait.
Je bouclais en silence la ceinture de mon pantalon.


- Je vais bien. Je ne pense pas que ce soit une bonne nouvelle pour autant. Le SHIELD a décortiqué ma vie après les événements de l'Armurerie, simplement parce que je possédais une armure. Maintenant que j'ai "ça" dans la tête, il va m'arriver quoi ? On va me foutre en cage en me disant que c'est pour mon bien ? Je vais être réduit à vivre cloîtré dans une base isolée pour qu'on puisse m'étudier sous toutes les coutures, qu'on puisse me prendre ce pouvoir ?

Je me basais sur ce que je pouvais imaginer après avoir regardé des tonnes de films de SF, rien de plus. Seulement, je n'avais aucun mal à imaginer que ces scénarios là trouveraient un écho dans le monde réel. Que ce serait peut-être pire.

- Je ne veux pas de ce truc, Rachel. J'arrivais enfin à m'accepter avec mon fauteuil et voilà que cette merde me tombe dessus ? Je vais te dire : si le SHIELD peut m'en débarrasser, je lui donne tout ce que j'ai dans le crâne di-rect. Je vais l'utiliser pour avoir Jirô et mes réponses et puis basta. Tant que je ne me crâme pas les neurones, je m'estimerai satisfait.

J'avais peur. Merde, je crevais de trouille ! Si je me plantais dans les 48h à venir, je ferai de ma cervelle une bouillie sans conscience. Si je survivais intact à l'attaque du château, et bien... Qui pouvait dire comment je finirais ? Quel sort me réserverait le SHIELD ? Ma vie ne m'appartiendrait plus.
En relevant les yeux vers Rachel, je me rendis compte que je tremblais.


-T'es une militaire, et tu es du SHIELD depuis un moment. Tu dois bien avoir une idée de ce qui m'attends une fois revenu à Seikusu ? Sois franche, Rachel. Dis moi ce que je vais devenir.

Sois mon oiseau de mauvais augure. Bon Dieu, comment en était-on arrivés là en moins de 15 heures ? J'aurai tout donné pour revenir en arrière, pour rejouer la scène de l'hôtel. A ce moment là, ma vie m'appartenait encore.

Iron Girl

Humain(e)

Re : Inoxydables [Iron Girl]

Réponse 53 vendredi 26 septembre 2014, 11:30:30

L’humour de Drake ne fit pas mouche, et lui-même comprit assez rapidement pourquoi Rachel était si distancée. Outre le fait de devoir se dire que cet homme (son petit ami ? La question venait subitement de lui traverser l’esprit) disposait maintenant de pouvoirs surnaturels et futuristes, il y avait les conséquences que ce pouvoir engendrerait dans sa vie. Il imaginait dans sa tête des scénarios cauchemardesques orwelliens où l’organisation tentaculaire du SHIELD le balancerait dans les profondeurs d’une base secrète dans un recoin perdu du monde en étant régulièrement étudié par une branche de scientifiques afin de comprendre ce qui lui arrivait, et comment y résoudre. Il voulait être fixé sur son sort, savoir ce qui l’attendait... Rachel n’avait malheureusement aucune réponse à lui donner. Il y a vingt ans, quand le monde était encore simple, quand l’ennemi était clairement identifié, elle aurait pu lui donner une réponse précise sur ce que le SHIELD voudrait, sur ce que l’État ferait... Mais maintenant ? Drake était un problème pour la sécurité nationale, mais aussi une solution efficace, peut-être même définitive, de mettre fin au terrorisme, d’annihiler tous les ennemis de l’Amérique. Rachel conservait ça en tête. Elle savait que les réseaux terroristes mondiaux bénéficiaient beaucoup d’Internet pour communiquer entre eux. Si on pouvait y avoir accès, on pourrait remonter la filière, et démanteler ces grands groupes criminels qui avaient été alpagués par le gouvernement américain comme la plus grande menace qui soit depuis l’époque des Rouges... L’époque où tout était facile, l’époque où tout était permis dès lors que ça portait atteinte aux Soviétiques. Une époque où le monde ne s’était pas développé au point que, pour gagner une campagne présidentielle, il faille s’inscrire sur Facebook.

*Ne sois pas si défaitiste, il reste quand même des choses de cette époque... Sacrifier ses agents, par exemple, ou leur mentir sur le but de leurs missions.*

Rachel s’était assise, son menton enfoncé dans ses mains, jambes bien écartées.

« Je ne sais pas ce qui va se passer... Du moins, je ne sais pas dans quelles proportions. Il est sûr que tu seras étudié, Drake, que tu auras des électrodes branchés sur ton cerveau. Rien de bien exceptionnel, ton pouvoir est trop grand pour qu’une organisation aussi fan du contrôle que le SHIELD te laisse te promener avec. Ils vont essayer de te la retirer, oui... Mais j’ai peur qu’ils ne cherchent pas à faire que ça... »

C’était l’heure de philosopher, de repenser à la Tour de Babel. Rachel se pinça les lèvres, l’esprit un peu paumé.

« C’est dans la nature du SHIELD, et même dans celle de l’homme, de jouer avec des forces qui nous dépassent. Mais ton pouvoir est tout simplement trop dangereux, non seulement pour les autres, mais aussi pour toi, pour qu’on te le laisse, ou pour qu’on laisse quelqu’un d’autre l’utiliser. »

Celui qui lui avait fait ça avait joué à se prendre pour Dieu. Est-ce que c’était Jirô ? Très probable... Mais elle le voyait mal avoir fait ça tout seul. Au point où elle en était, l’esprit de Rachel se mettait à imaginer les hypothèses les plus farfelues et les plus tordues possibles. Natalia était une menteuse née, l’agente la plus douée du SHIELD. La légende disait que le SHIELD avait amélioré ses détecteurs de vérité en utilisant Natalia comme cobaye, afin d’essayer de trouver un détecteur suffisamment performant pour la coincer. Qu’est-ce qu’elle pouvait encore bien leur cacher d’autre ? Dommage que Rachel ne soit pas une télépathe, pour le coup... Mais, pour l’heure, rien de tout ça n’avait d’importance. En réalité, la chose qu’il fallait faire, actuellement, la chose la plus efficace à faire, ce n’était pas de tirer sur l’avenir en essayant d’anticiper les actions d’une organisation qui, par définition-même, ne répondait à aucun archétype connu.

Rachel se releva donc, et se rapprocha de Drake, et attrapa sa main dans la sienne.

« Quoi que ces types aient pu faire, ça ne change rien... Absolument rien. Je ne suis peut-être qu’une femme dans une armure bleue métallique, mais je te promets que je les empêcherais de faire de toi un cobaye de laboratoire pour leurs petites expériences scientifiques. »

Elle la serra, un sourire sur le coin des lèvres.

« Nous sommes des partenaires, toi et moi... Au moins ça. Maintenant... Il y a encore une question en suspens... »

Elle se releva alors, libérant ses doigts, et lui tourna brièvement le dos, bras croisés. Sa phrase était sujette à interprétation, tout comme l’était le fil de ses pensées. Elle réfléchissait, puis retourna sa tête vers lui, restant, plus ou moins, dans la même veine que précédemment :

« Cette conne qui t’a largué après ton accident, c’était qui ?! »
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    Paraplégique et coincé dans son fauteuil roulant, Drake était auparavant une star des sports extrêmes et fils d'entrepreneur en cybernétique. Aujourd'hui agent de terrain du SHIELD, il possède une armure similaire (mais inférieure) à celle d'Iron Man. Publiquement, le jeune homme oeuvre au développement et à la promotion d'exosquelettes d'aide aux handicapés destinés à l'usage du plus grand nombre, les MetalBones.

Re : Inoxydables [Iron Girl]

Réponse 54 vendredi 26 septembre 2014, 13:10:27

Rachel était quand même nulle pour rassurer les gens. J'aurai donné cher pour la voir avec un môme dans les pattes, à essayer de le calmer alors qu'il était persuadé que le Slender Man se trouvait dans son placard... Ceci étant, je lui avais demandé la vérité. Dire qu'elle n'en savait rien était une réponse acceptable, d'autant qu'elle n'avait pas tenté d'enjoliver le tableau. Comme je le pensais, j'allais passer entre les mains de tarés à la Cunningham, mais drôlement moins marrants que lui. Des électrodes ? Ce serait un moindre mal. J'avais un peur de finir comme Kaine dans Robocop 2, soit juste une cervelle avec des yeux, le tout dans un grand bocal de formol avant d'être implanté dans un corps de cyborg. On avait le droit de disséquer un brave gars comme moi au nom de la sécurité internationale ?
Mouais. Mieux valait que je n'apprenne pas la réponse à cette question. Quand je voyais que le SHIELD était capable de risquer un incident diplomatique pour envoyer deux agents en mission, je ne doutais pas que je subirais un sort funeste si on décidait que j'étais plus ou moins l'arme absolue. Qui voudrait presser la gâchette, et comment ?

Ma partenaire me saisit la main pour la presser contre la sienne, ce qui me tira un sourire rassuré. Comme son petit discours qui me rassura un peu. Rachel Hawkes avait ses défauts, mais n'avait qu'une parole. Elle resterait mon alliée et ferait tout pour m'éviter la lobotomie. J'embrassais sa main.


- Tu n'es donc pas un robot frigide assemblé par l'armée des Etats-Unis, puisque tu as un minimum de sentiments. C'est rassurant. Ce que les rumeurs peuvent être menteuses, quand même !

- Il y a encore une question en suspens...

- Ah bon ?


Quoi encore ? Je n'en avais pas assez raconté jusque là ? Instinctivement méfiant (allez savoir pourquoi, surement la perspective qu'on allait vite s'intéresser beaucoup à mon cerveau), je me raidis. Avant que la question ne fuse et ne me laisse avec les yeux ronds. C'était bien Rachel qui posait une question comme ça ? Je ne pus m'empêcher de rire à gorge déployée et il me fallut une bonne dizaine de secondes pour me calmer. Avant de répondre, j'attirais Hawkes vers moi et la fit s'asseoir sur mes genoux. Comme pour lui éviter de glisser, une de mes mains passa autour de sa taille mais resta tout à fait sage.

- Pourquoi ? Tu vas aller l'abattre en punition, partenaire ? Je déposais mon menton sur son épaule. Avant mon accident, j'étais au top. Il me restait deux compétitions à gagner, dont celle de Latvérie, pour accomplir le premier grand chelem de l'histoire du wingjump. J'avais des fans à ne plus savoir qu'en faire, et il y en avait une qui me suivait à toutes les représentations. Une apprentie mannequin, qui s'appelait Tiffany Warnock. Gentille, blonde, élégamment siliconnée. Le cliché parfait pour le gosse de riche sportif à belle gueule, tu en conviendras. Elle prétendait m'aimer et à vrai dire, je pensais l'aimer aussi. Bref. Du jour où je me suis planté, elle s'est montrée distante. Et quand les médecins ont certifié que je n'avais plus aucune chance d'aller danser le tango, elle a disparu du jour au lendemain parce que "tu comprends, c'est dur pour moi de voir mon amoureux dans cet état là". Une semaine plus tard, la presse spécialisée la montrait en photo dans les bras de Vargas. J'étais dévasté, mais surtout parce qu'elle avait été avec ce con.

Tout en parlant, ma main libre avait dessiné des ronds sur la cuisse de Rachel. Tiffany, je l'avais vite oubliée. Je n'étais amoureux que de sa plastique et de toute façon, voir mon père presque indifférent à mon malheur et plus inquiet pour la baisse des actions de Noventa Corp avait été plus douloureux. Et la rééducation avait été assez prenante pour que je fasse une croix sur mon prétendu amour.

- De ce que j'en fais, elle s'est plantée professionnellement et fait des photos érotiques qui tournent sur les sites internet. A vrai dire, elle ne m'a jamais trop manqué. Mais jusqu'à ce que tu n'arrives, je n'étais jamais réellement tombé amoureux non plus. Sans compter que dans la foulée de son départ, Jirô me présentait les MetalBones.

J'avais beau haïr Tanaka depuis l'Armurerie, il n'en restait pas moins l'homme qui m'avait sorti la tête de l'eau alors que j'entamais une dépression sévère. Que ce fut par intérêt pour lui ou pas, je devais reconnaître que cette période de ma vie n'avait pas été la pire non plus. Se bercer d'illusions n'était pas trop mal, quand ça aidait à se lever le matin.

- Et toi ? Ne me dis pas que tu n'as jamais connu personne. On raconte que tu couches avec Carol Danvers, à défaut de sortir avec. La perspective semblait plaire aux soldats qui m'ont raconté ça, à la base. Moi, je pense surtout que vous vous appréciez beaucoup. Vu comment elle parle de toi... Je réfléchissais une seconde. Et la perspective de t'imaginer coucher avec ne me déplaît pas non plus, remarque. Maintenant, je me dis qu'il y a bien eu quelqu'un dans ta vie à un moment donné. Un truc un peu sérieux, quoi. Carol ou n'importe qui d'autre.

Qu'elle ait enchaîné les amants, c'était une chose. Je l'avais fais de mon côté avant de perdre mes jambes et je n'allais pas reprocher à Rachel de se faire plaisir. Si je pouvais encore, moi, franchement... Seulement, j'évoquais quelque chose de plus concret. Un couple, ou ce qui s'en rapprochait le plus pour le cyborg Rachel-Prime. Une militaire de carrière comme elle avait-elle jamais eu le temps de se préoccuper de se construire une vie ? Le savoir ne changerait pas ma vie, c'était certain. Toutefois, cela m'aiderait peut-être à mieux la cerner. Enfin, j'espérais.

Iron Girl

Humain(e)

Re : Inoxydables [Iron Girl]

Réponse 55 samedi 27 septembre 2014, 00:57:07

Rachel avait toujours eu un côté fleur bleue, ce qui, fondamentalement, n’était pas vraiment contradictoire avec son côté coincé et patriotique. Être patriote, pour elle, en devait pas simplement se résoudre à vénérer des drapeaux et des institutions, mais avant tout à adhérer aux idées qu’on défendait. Et, parmi elles, il y avait un certain romantisme, qui faisait terriblement cliché et old school, mais on pouvait en dire autant des sentiments patriotiques. Drake lui expliqua, après une crise de rire probablement due à la surprise de la question, et après avoir à nouveau collé Rachel contre elle sans lui donner son accord (une fâcheuse manie), que son ancienne petite amie était une mannequin plus intéressée par l’idée de sortir avec des sportifs extrêmes qu’avec les personnes à l’intérieur. Difficile d’en dresser un portrait à partir des brèves et courtes informations savamment distillées par Drake, mais Rachel comprit que cette femme, cette Tiffany, avait visiblement retenu avant tout de Drake qu’il était un sportif, sans vraiment s’intéresser à la personne. Une nana que Drake avait aimé simplement parce qu’elle était bien roulée, et qui était en train de vendre son corps pour espérer boucler son loyer ou acheter ses produits de beauté... Comme si, quelque part, il existait une force de curieuse et cruelle justice élémentaire, une justice qui avait été très sévère envers Drake, punissant chèrement son oisiveté... Surtout le moment où elle était sortie avec Vargas. Ça, c’était dur.

Il continua ensuite en lui rendant la politesse, en évoquant sa relation avec Carol... Le pire, c’est que Rachel avait essayé d’être discrète, mais, au sein du SHIELD, si certains secrets étaient bien conservés, d’autres, en revanche, étaient facilement débusqués. Les collègues de Rachel n’avaient pas mis longtemps avant de réaliser que Carol et Rachel avaient été à la même base, et qu’il n’était pas aussi étonnant que ça que ce soit Rachel qui ait été voir Carol, et l’ait recruté. Se décollant de Drake, Rachel réfléchit à ce qu’il convenait de dire... Car, avec Carol, les choses étaient compliquées. Elle mentirait en disant qu’elle ne ressentirait rien pour elle, qu’elle était juste une simple amie, mais elle mentirait tout autant en embellissant le tableau, et en disant qu’elle était la femme de sa vie. Ce qu’elle ressentait était compliqué, comme dans toutes ces histoires de filles larmoyantes avec plusieurs mecs se battant en duel pour le cœur d’une même nana.

« Carol... Est un cas particulier. J’ai couché avec elle, oui, mais ça ne veut pas dire pour autant que je l’aime... Enfin, pas comme j’aimerais un petit ami. Elle... Hum... C’est un peu l’équivalent de ma meilleure amie. Elle ‘ma sauvé la vie à bien des reprises en Afghanistan, et on s’est toujours bien comprises, elle et moi. »

Pour des raisons évidentes : deux bombes sexuelles au sein de l’armée. Deux femmes constamment rabaissées par leurs corps, deux femmes continuellement accusées de pratiquer la promotion-canapé, deux femmes qui avaient fréquemment affaire aux plaisanteries sexistes et machistes de leurs collègues. C’était un peu moins vrai pour Carol, car l’.U.S. Air Force abritait moins de cassos que l’U.S. Army, mais les deux femmes s’étaient avant tout rejointes ainsi, en rigolant ensemble autour d’un verre en parlant de la stupidité de leurs homologues masculins. C’était aussi simple que ça, comme deux âmes sœurs, l’une appartenant à l’infanterie, l’autre étant son ange gardienne.

« Outre ça, j’ai eu quelques amants... Rien de bien sérieux. À la fac’, mes manières de garçon manqué ne plaisaient pas trop aux séducteurs du dimanche ne voyant en moi qu’une bimbo aux gros lolos. Et, à West Point, on préférait voir Hawkes avant de parler à Rachel... Mais ça, je crois que je te l’ai déjà dit à l’hôtel. »

Leur conversation au Latveria’s Grand Palace... Ça remontait presque à une autre vie pour elle, après tout ce qu’ils avaient vécu. Rachel alla s’appuyer contre le mur, croisant les bras sous ses seins. Sentimentalement parlant, elle n’avait jamais vraiment eu de chance, en fait. Est-ce que tout était susceptible de s’améliorer avec Drake ? Vu sa situation, rien ne semblait moins sûr, mais ça ne l’empêchait pas de pouvoir y croire.

« L’Iceberg a déjà fondu, oui, mais ça n’avait rien donné... Soit parce que je n’étais pas prête, soit parce que j’étais tombée sur des cons. »

Elle haussa les épaules, comme si elle ne voulait plus en parler. Le passé était le passé... Il fallait en tirer les leçons qui s’imposent, mais jamais s’appesantir dessus. Cependant, sans pouvoir se l’expliquer, elle ressentait le besoin de se justifier par rapport à sa situation, par rapport à cette femme froide et insensible qu’elle était, car cette image était éloignée de la réalité, mais était la seule qu’on avait tendance à retenir d’elle, à tel point qu’on la décrivait comme une gouine qui ne mouillait sa culotte que devant d’autres nanas.

« Ce n’est pas parce que je masque mes émotions que je suis incapable d’en ressentir, Drake. Ce que cette Jennifer t’a fait était moche... Dégueulasse, même. Crois-moi, j’ai de l’empathie pour ça, car je sais ce que ça fait... Voir qu’une personne n’est pas attirée par vous, mais par l’image qu’elle se fait de vous-même... Et ce n’est pas de la pitié, juste... Que je sais ce que ça fait, et qu’on apprend de ses erreurs. On s’endurcit, pour ne plus avoir à les subir encore. »

Du moins, c’est ce que ça faisait pour elle.
DC d’Alice Korvander.

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Re : Inoxydables [Iron Girl]

Réponse 56 samedi 27 septembre 2014, 18:33:13

- Je couche pas avec mon meilleur ami, moi.

En même temps, celui qui avait ce statut était Cunningham. Et Cunningham, aussi talentueux fut-il une fois qu'il était question de programmes informatiques et de circuits imprimés, avait la tare d'être un homme. Si j'avais souligné ce seul petit fait dans la phrase de Rachel, c'était parce que je le trouvais amusant. Pour autant, je comprenais ce qu'elle essayait de me dire. Maintenant que j'avais eu mon baptême du feu en matière d'affrontement guerrier, la camaraderie des tranchées m'apparaissait comme davantage qu'un bon élément scénaristique dans des films comme Il faut sauver le soldat Ryan. C'était une chose autrement plus profonde, qu'on ne pouvait espérer saisir qu'en la vivant. Avec notre conversation du restaurant, la veille, j'avais également compris pourquoi deux femmes entourées de soldats mecs pouvaient solidement se lier. Une façon de trouver le réconfort entre les montées d'hormones... Les rêveurs quant à la situation réelle de Carol et Rachel devaient être légion, sur la base. Curieusement, je n'en faisais pas partie. Pas plus que je n'étais jaloux. La chose me paraissait naturelle, en fait. Pas spécialement choquante ou excitante, mais l'amour sapphique ne m'avait jamais attiré outre mesure.

- West Point par ici, l'Afghanistan par là... Je sais que c'est culturel dans ta famille de servir sous les drapeaux, mais est-ce ça à vraiment été ton choix ? Je veux dire, ça t'a plu de te retrouver un M16 à la main ? Ou c'était parce que tu portais le nom de Hawkes et que, utérus ou pas utérus, c'était presque obligatoire d'être un soldat un point c'est tout ?

Elle s'était écartée entre-temps. Trop de proximité, surtout imposée, elle n'aimait pas. Je ne m'en formalisais pas davantage et préférait enfiler mon t-shirt tout en l'écoutant parler. Côté coeur, le petit soldat avec perdu l'ensemble de ses batailles, visiblement. Elle avait vu le front, rencontré l'ennemi et s'y était cassé les dents.
Puisqu'elle semblait ne pas avoir envie de s'étendre là-dessus outre mesure, je laissais là mes considérations et portais sur elle un regard presque amusé. Voilà que Rachel Hawkes donnait dans l'empathie ? Je savais qu'elle en était capable, mais la découvrir sous ce jour était une chose particulière.


- Oh, tu n'as pas à être désolée pour moi, tu sais. Je n'ai jamais chercher à donner une image profonde de moi et qu'on ne s'arrête qu'à ma seule image et aux millions derrière mon nom m'allait très bien. Les filles étaient plus... dociles, si tu me passes l'expression, et les gens toujours disposés à devenir ton ami. Tout ça m'arrangeait, parce que ça m'évitait de faire des pieds et des mains pour attirer l'attention. Ce qui s'est passé avec Tiffany était, je pense, un juste retour de bâton pour ce comportement. Après l'accident, j'ai compris à quel point j'étais seul. Superficiel. Et une fois dans mon fauteuil, je n'ai plus attiré que la compassion pour mon état. Des gens peu concernés mais vaguement compatissants parce qu'ils auraient eu horreur d'être à ma place, considérant en plus que je n'avais pas à me plaindre avec tous mes millions.

Après avoir essayé de me coiffer à la main tout en parlant, je grognais de n'être parvenu à rien et laissait là ma crinière, quittant le miroir vers lequel je m'étais orienté durant ma petite confession pour faire de nouveau face à Rachel.

- Tu sais pourquoi j'ai un souvenir très précis de notre première rencontre ? Pas pour la course-poursuite, pas pour l'espèce de fantasme de voir une bombe sexuelle flinguer les vilains pendant que ses nichons ballotaient sous son haut un poil étroit. Pas la bataille à la villa ni rien. Je me souviens de tout ça parce que sans me connaître, tu m'as considéré comme n'importe quel type. Sur deux jambes ou sur roulettes, ça ne changeait rien pour toi. Tu m'as envoyé chier quand je t'emmerdais et tu m'as défendu quand j'étais en danger. Pour toi, dès la première seconde, je n'ai jamais été que Drake. Sans les millions, sans les exploits, sans les jambes mortes et l'érection à retardement.

Un flingue dans un holster était déposé sur l'espèce de table de nuit qui se trouvait à côté de mon lit. Peu désireux à présent de sortir sans ça, je me contorsionnais pour installer le cuir autour de mes épaules avant de vérifier canon et chargeur comme Rachel me l'avait apprit. Au bout d'un petit temps, le Glock trouva sa place dans la gaine. Merci Widow. Ou Rachel, qui sait ?

- Je t'ai vue et j'ai vu que tu étais bonne. Bordel, oui. Et dès que j'ai pris le temps de te regarder, j'ai compris que tu étais bien plus que ça. Tu m'as sauvé la vie, Rachel, mais tu lui a surtout donné une valeur. Je lui adressais un large, laaaarge sourire. Et puis tu couches avec une autre bombe, comment voudrais tu que je ne tombe pas amoureux, hein ?

Je me mis à rire de bon coeur. D'ici quelques heures ces moments seraient rares, alors autant s'en donner à coeur joie. Surtout que Natalia était bien plus nichonnable qu'elle n'avait de sens de l'humour.

- J'aimerai bien pouvoir me mettre debout pour te prendre dans mes bras et te dire que tu es une femme formidable, quand même. J'espère que pour ça aussi, tu as de l'empathie !

Iron Girl

Humain(e)

Re : Inoxydables [Iron Girl]

Réponse 57 lundi 29 septembre 2014, 01:53:59

C’était l’heure des explications, et, après lui avoir posé une question sur les causes de son engagement, question à laquelle Rachel n’avait pas répondu (parce que la réponse était difficile à fournir), Drake lui expliqua pourquoi il tenait tant à elle. Elle devait bien l’admettre... C’était touchant. Son maudit côté fleur bleue refaisait surface, et, comme si un rayon de soleil venait d’atteindre un iceberg, Rachel sentit des rougeurs sur ses joues quand Drake lui expliqua que, outre le caractère purement esthétique de son corps, il appréciait surtout Rachel parce qu’elle l’avait considéré comme étant simplement Drake, et non un sportif extrême, ou l’héritier présumé d’un milliardaire richissime... Non, elle l’avait regardé comme un simple garçon, sans faire preuve de cette pitié excessive et larmoyante qu’on pouvait témoigner envers les personnes handicapées, et qui conduisait naturellement, par le biais d’un sentiment d’empathie souvent excessif, à tolérer n’importe quoi. Rachel savait que son jugement sur Drake était partiellement biaisé par le fait qu’il soit handicapé, mais elle n’avait effectivement jamais considéré que cet handicap justifiait tout et n’importe quoi. Elle était plus tolérante envers Drake, mais pas au point de pardonner n’importe quel excès inapproprié. C’était là une conséquence de ses stages et autres activités qu’elle avait effectué, durant ses études, auprès des associations d’anciens combattants, aidant des hommes borgnes, mutilés, à retrouver un semblant de vie normale. L’armée était au cœur de la vie des Hawkes, et même sa mère, pourtant avocate n’y échappait pas. Elle était notamment connue pour prendre en charge la défense d’anciens soldats contre l’armée américaine et le gouvernement, notamment dans l’octroi de meilleures pensions d’invalidité. Pour Rachel, c’était une autre manière de servir la Cause. Son père était également d’accord pour dire que le respect dû aux anciens soldats était primordial au sein d’une armée efficace... Tout ça pour dire que Rachel côtoyait depuis longtemps des personnes handicapées, et savait donc que, s’il était nécessaire de leur témoigner du respect, il ne fallait pas que ce respect se transforme en une sorte de mansuétude hypocrite, ou de pitié excessive. Ces personnes étaient aigries contre le monde entier pour leur infirmité, et les infantiliser était une autre manière de leur rappeler à la gueule qu’ils étaient des êtres inférieurs. Elle avait su comment placer les limites, et c’était la même logique qu’elle avait appliqué avec Drake... Et ça avait tellement bien marché que l’homme était maintenant tombé amoureux d’elle.

La vie était étrange. Pendant ce temps, il avait vainement essayé de se coiffer, et elle se rapprocha de lui, venant saisir le peigne. Elle sourit quand il lui fit remarquer qu’elle ne pouvait qu’être un objet de fantasmes, vu qu’elle couchait avec Carol... Pour le coup, elle lui accordait ce point. Elle comprenait tout à fait qu’on puisse trouver ce couple magnifique, et il l’était. Carol lui avait, sur ce point, appris bien des choses, car elle était nettement plus délurée qu’elle. Elle s’empara donc du peigne, et se glissa dans le dos de Drake, puis le passa dans ses cheveux.

« Plus que tu ne crois, Drake... »

Sa rougeur avait disparu... Ou pas ? Difficile à dire, Rachel n’y était pas habituée.

« Rejoindre l’armée est presque une obligation familiale pour les Hawkes, reconnut-elle. J’ai déjà envisagé de faire autre chose, mais j’ai suivi le mouvement après les attentats du 11-Septembre... Au début, je voulais faire du droit, parce que je trouvais ça cool, et que j’avais un peu peur de tenir un M16... Et puis, j’ai décidé de servir au mieux mon pays. Je ne regrette pas d’avoir fait l’Afghanistan. Non seulement j’y ai rencontré Carol, mais j’ai aussi beaucoup appris sur la nature humaine. »

L’école du terrain, ça valait toutes les formations du monde. Ça avait été difficile, éprouvant, mais, après, on avait une autre manière d’appréhender le monde, et de voir son propre pays. Rachel portait un œil différent sur les États-Unis maintenant. Il n’était pas exagéré de dire qu’elle était une grande patriote, mais elle ne l’était pas au point de croire aveuglément en ce que l’armée faisait. L’Afghanistan l’avait surtout aidé à mûrir, mais en continuant aussi à accentuer son côté « garçon manqué », ce côté « Icerberg ». Elle avait terminé de coiffer Drake, et reposa le peigne, puis posa ses mains sur ses épaules.

« Tu es un homme courageux, Drake... Je crois te l’avoir déjà dit, mais je suis tellement avare en compliments qu’on ne va pas me reprocher de le dire à nouveau, non ? Je sais que je ne te vois pas comme un simple ami, ni comme un frère d’armes... »

Elle s’engageait sur une pente difficile, sur une conversation faite en dents-de-scie, et elle réfléchit un peu, se pinçant les lèvres. Parler de sentiments alors qu’ils étaient sur le point de s’engager dans un combat colossal n’était sans doute pas très intelligent... Et, contrairement aux films, il n’y avait personne pour venir la sortir de là, pour mettre fin à cette conversation. Natalia devait continuer à parler avec Geert des modalités de leur plan, et elle ne pouvait pas échapper à cette conversation... Une conversation assez difficile pour elle, car elle abordait des sujets avec lesquels elle ne s’était jamais vraiment sentie en phase.

« Je ne sais pas si je t’aime... Mais je pense que je veux bien tenter le coup quand même. »
DC d’Alice Korvander.

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Drake Noventa

Humain(e)

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Re : Inoxydables [Iron Girl]

Réponse 58 lundi 29 septembre 2014, 11:18:05

Faire la guerre ? Pas pour moi, qui préférait la partie "faire l'amour" du slogan bien connu. Seulement, j'étais devenu une sorte de soldat. Qu'était le SHIELD, après tout, si ce n'était une armée ? Et moi, au beau milieu du front, je faisais la cour à une camarade de fusil. Valait mieux ça que de me désintéresser de la cause et de baisser la garde, non ? Etre auprès de Rachel me poussait à adopter une certaine ligne de conduite qui me forçait à rester à la hauteur. Et puisque de toute façon on en voulait également à la peau de mes fesses, il était préférable que je ne me relâche pas.
J'avais écouté Rachel me confirmer que, chez elle, faire la guerre était presque génétique. Le patriotisme à outrance avait le don de me mettre mal à l'aise -c'était un comportement qui entraînait de terrible dérives et l'histoire l'avait suffisamment prouvé- mais les Hawkes n'avaient jusque là pas déconné. Et, après renseignements pris à la base durant ma formation, le père de Rachel était vraiment une sacrée grosse pointure. Tu m'étonnes que sa fille avait lourd sur les épaules et le patronyme ! Elle avait perpétué l'héritage jusqu'en Afghanistan... C'était comment, la "vraie" guerre ? Je ne lui posais pas la question. Pas sûr que j'avais envie qu'elle y réponde.

Les dents du peigne ratissaient ma chevelure et je me laissais faire, grimaçant quand des noeuds tiraient entre deux passages. Elle en eut finalement terminé et je sentis ses doigts posés sur mes épaules. Nous formions une bien singulière équipe. Un peu bancale dans les stands, mais efficace au coeur de la course.
Rachel, elle continuait de parler. Sentant qu'elle n'était pas très à l'aise avec ses mots (ce qui n'arrivait jamais, pour ainsi dire), je la laissais faire sans l'interrompre. Pas plus que ne le firent Natalia ou Geert, décidés à nous laisser traîner un peu dans la chambre alors qu'il y avait tout un plan à décider.


- Je ne sais pas si je t’aime... Mais je pense que je veux bien tenter le coup quand même.

Oh. Carrément. Moi qui m'attendais à une nouvelle mise en abîme, à la sempiternelle ritournelle du "on verra ça plus tard, Drake", je me retrouvais avec un inattendu "Ok, sortons ensemble, on avisera après sur comment ça se passe". Du moins, je l'interprétais ainsi. Elle se tut là. C'était à moi de la guider, pour une fois. Rachel Hawkes était habile avec tout ce qu'on pouvait comme flingue mais peinait à s'exprimer quand le registre devenait plus personnel.
J'écartais mon fauteuil d'elle le temps de pouvoir faire une volte-face, pour me retrouver quasiment nez-à-nez avec elle, et lui prit les mains.


- Je ne te demande pas de partager ce que je ressens. Ça viendra... ou pas, qui sait. Tu verras bien, on verra bien. T'es plus toute seule, du coup.

Dans un sourire, je continuais.

- Il va juste falloir que tu t'habitues à manifester un petit peu plus de proximité. Je vais t'aider, padawan. Approche.

Il ne suffisait d'un rien pour que nos lèvres ne se rejoignent et ce fut rapidement accompli, pour un nouveau baiser plus tendre que les précédents. Mes lèvres s'écrasèrent délicatement sur les siennes et ma main vint se caler contre sa nuque sous ses cheveux tandis que je l'embrassais avec ferveur, ma langue venant délicatement agacer l'ourlet pulpeux de sa bouche comme pour lui demander une permission, ou de la compagnie. Alors que le baiser se prolongeait, je ne pus m'empêcher de sourire. De satisfaction, mais aussi de défi. Défi à la vie, qui allait devoir s'accrocher pour ne pas que Rachel finisse par tomber amoureuse. Je comptais bien la faire succomber, même si je devais pour cela m'armer de patience. J'avais attendu toute ma vie ou presque pour tomber sur une fille comme elle, ce n'était pas pour baisser les bras maintenant.

Quand nous aurions fini, je lui dirais qu'elle pouvait continuer à fréquenter Carol, si elle le voulait. Pour le moment, je n'avais aucune envie de penser à autre chose que nous deux. Même pas à Jirô, même pas à ce fauteuil dans lequel j'étais cloué. Et mieux valait pour la Latvérie éviter d'avoir l'idée de nous déranger maintenant. Mieux valait pour le monde entier qu'il se taise encore dix secondes, que je puisse profiter du goût de ses lèvres.
« Modifié: mardi 30 septembre 2014, 01:33:35 par Sentinel Prime »

Iron Girl

Humain(e)

Re : Inoxydables [Iron Girl]

Réponse 59 mardi 30 septembre 2014, 01:08:49

Est-ce que la forteresse Rachel Hawkes était en train de se briser ? Est-ce que les murs en acier trempé de son cœur se délitaient peu à peu ? Drake se retourna vers elle, et l’embrassa. Cette fois-ci, elle y répondit enfermant les yeux, sentant son cœur bondir dans sa poitrine. Ses mains se posèrent sur les épaules de l’homme, et elle soupira en fermant les yeux, appréciant ce baiser pour ce qu’il était : un baiser. Rachel le rompit en se redressant, et Drake lui concéda alors qu’elle pouvait toujours continuer à voir Carol, ce qui ne put que faire sourire Rachel, qui croisa les bras, avant de lui rétorquer :

« Parce que tu penses vraiment pouvoir m’empêcher de continuer à la voir, Drake ? C’est mignon... »

Elle plaisantait, bien sûr, et se retourna. Elle se mordilla les lèvres. Rachel devait bien reconnaître qu’il embrassait plutôt bien. Pour le coup, elle ne savait plus quoi dire, mis à part s’envoyer en l’air... Ce qui ne la tentait pas vraiment, vu le décor, le contexte, et l’ambiance générale. Drake provoquait en elle des émotions contradictoires et confuses. Elle ne mentait pas en le disant brave et courageux, des qualités toujours très appréciées chez es Hawkes, mais il était aussi un brin trop téméraire, et peut-être même avec une certaine tendance à voir Rachel comme un objet, ce qu’il manifestait en l’embrassant à chaque fois sans attendre de savoir ce qu’elle dirait... Ou encore avec sa boutade concernant Carol. C’était à chaque fois une sorte d’humour, mais Rachel pensait qu’il y avait aussi autre chose sous cette touche d’humour... Peut-être sa hantise de voir Rachel partir, une sorte de désir inconscient de l’agripper, de rester près d’elle, afin de s’assurer qu’elle ne s’en aille pas. Rachel finit par penser à autre chose, estimant que faire une psychanalyse de Drake reviendrait plus à une sorte de masturbation intellectuelle qu’autre chose, et posa sa main sur la poignée de la porte.

Le fait est qu’elle ne savait pas trop quoi faire, ni comment agir. Les couples avaient pour habitude de vivre ensemble, mais elle, elle était très solitaire, et n’avait jamais vraiment eu besoin de quelqu’un avec qui partager sa vie. Elle se sentait bien, en étant seule dans son appartement, en pouvant faire ce qu’elle voulait, sans avoir à devoir supporter le poids d’une autre personne chez elle. C’est aussi pour ça qu’elle aimait bien Carol, car elle savait que Carol était un peu comme elle, et que, si elles dormaient parfois ensemble, ce n’était pas régulier. Rachel aimait ces relations comme ça. Plus simplement, elle ne se sentait pas prête pour le grand amour, car elle ne voyait pas vraiment ce qu’elle pourrait en tirer, à part une invasion d’une personne dans sa vie. Un tel mode de pensée était en soi assez logique avec ce qu’elle faisait. L’armée et le SHIELD avaient été très intrusifs dans sa vie privée, afin de s’assurer que Rachel ne soit pas une rebelle, une espionne au service de réseaux islamistes terroristes, ou encore d’organisations criminelles comme l’AIM ou l’HYDRA. Ce faisant, Rachel tenait à préserver ce qui lui réservait d’intimité pour elle-même.

« Bon... On devrait aller voir ce que font Natalia et Geert, Drake. »

Elle bottait en touche, oui, mais elle en avait déjà concédé beaucoup à ce dernier. Rachel ouvrit donc la porte... Pour voir que le salon était vide. Il y avait deux tasses de café vide dans le living room. Elle s’avança lentement, et alla sur la terrasse, à l’entrée. Rachel ne tarda pas à entendre des bruits émanant de l’intérieur du chalet, et comprit où les deux étaient passés.

Dans la cave. On y accédait par le couloir menant à l’unité médicale. Une porte sur la gauche menait à un escalier en bois filant dans la cave, et la porte était légèrement entrouverte. Rachel s’y approcha. L’escalier comprenait une rampe permettant de déplacer un fauteuil pour handicapés. Elle descendit donc la première.

« ...D’armes alimentée depuis des années par le biais du marché noir et de la contrebande, entendit-elle Geert parler. Même à l’époque de Fatalis, la Latvérie a toujours eu des failles permettant la mise en place d’un système de contrebande. »

Rachel atterrit en bas des marches. Il y avait la chaudière, et une porte sur la droite, au milieu d’outils de jardinage et d’un rangement abritant plusieurs stères de bois. Elle rejoignit le duo, et poussa un léger sifflement admiratif.

« Woow. »

Geert n’avait pas menti. La cache d’armes abritait une multitude de fusils d’assauts, de pistolets, de grenades, de mines, d’armes blanches... Un véritable arsenal, comprenant même des antiquités datant de la Seconde Guerre Mondiale, comme des MG-42.

« Tout cet équipement est opérationnel, expliquait Geert. Et, comme je l’ai expliqué à Natalia, j’ai réussi à contacter la résistance locale... On doit aller les voir ce soir, dans une petite ferme à proximité.
 -  J’espère que ça ne se transformera pas en scène de chaos urbaine... Comme hier. »

Natalia haussa les épaules en se retournant. Surprise, Rachel vit alors qu’elle avait attrapé un wakizashi.

« C’est...
 -  Je pense que c’est la meilleure arme possible contre ce Jetstream. »

Rachel acquiesça lentement. Natalia regarda ensuite Drake, qui, entre-temps, avait eu amplement le temps de les rejoindre.

« Vous savez vous servir d’un Glock, Drake ? Je suis toujours partie du principe que, même quand on dispose d’une armure surpuissante, il faut toujours avoir avec soi une arme de secours. »

Geert était en train d’inspecter un SPAS-12, visiblement ravi de son matériel.

« On risque de faire du bruit en plongeant droit dans la gueule du loup, alors j’espère que vous êtes prêts pour la petite fête. »
DC d’Alice Korvander.

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