Le Grand Jeu

Ville de Seikusu, Kyoto, Japon, Terre => Les alentours de la ville => Discussion démarrée par: Drake Noventa le jeudi 30 janvier 2014, 19:51:23

Titre: Inoxydables [Iron Girl] [Terminé !]
Posté par: Drake Noventa le jeudi 30 janvier 2014, 19:51:23
La scène était légèrement surélevée par rapport au public, qui avait ainsi tout le loisir de pouvoir apprécier la mise en place du décor. Rien de trop exubérant, ce qui aurait été mal vu pour une séance de présentation de dispositifs médicaux sensés être accessibles à tous. Le pupitre comme le fond de la scène étaient ornés des panneaux plastifiés aux couleurs de Noventa Corporation, l'argent et l'azuré. Sur le côté droit, quatre mannequins artificiels portaient les dispositifs MetalBones (http://gregoryrenard.files.wordpress.com/2010/11/image3.png) qui étaient au coeur de toute la conférence qui se livrait devant une salle des plus attentives. Depuis deux heures déjà, Walter Colt (http://safebooru.org/index.php?page=post&s=view&id=1116845) exposait à l'assemblée l'intêret des MB pour l'ensemble des handicapés moteur. De la composante carbone ultra-légère qui permettait un port aisé dans la vie de tous les jours à l'autonomie de trois jours pour une recharge complète d'une nuit, tout y était passé. Le fait que la ligne affinée des MB leur autorisés d'être portés sans que cela donne un aspect trop robotique à l'individu avait visiblement séduit beaucoup des personnes présentes dans la salle, sans compter que le modèle haut-de-gamme pouvait lui être enfilé sous les vêtements.

Ces bijoux de la technologie d'aide à la personne avait été conçus sous le contrôle très étroit du SHIELD ainsi qu'avec le concours de Stark Industries, dont le savoir-faire en miniaturisation avait permis des merveilles sur la motorisation des exo-squelettes. Il n'y avait rien de présenté ici qui n'eut été préalablement disséqué vis par vis par le SHIELD, qui n'était pas non plus étranger à l'établissement de cette conférence de présentation pour les territoires européens. Néanmoins pour l'heure, il n'était question que de Noventa Corporation et de son "cadeau à l'assistance à la personne", comme l'exposait Walter avec un certain brio.
C'était le moment où je devais d'ailleurs intervenir physiquement, bien que j'avais été présent tout au long de la conférence dont l'attrait reposait sur moi. L'ex champion des disciplines de l'extrême cloué dans un fauteuil roulant, qui vantait les mérites d'un dispositif qui aidait à remarcher. Voilà quel était le point de mire de la campagne de pub de Noventa Corporation, ce qui avait eu un certain impact au Japon et en Amérique le mois précédent.

Alors que j'étais encore dans mon fauteuil, je m'étais avancé sur le devant de la scène à la demande de Walter et avait exposé brièvement mon histoire tandis qu'un rétroprojecteur envoyait derrière moi quelques photos de mon accident et de ma colonne vertébrale. Une fois le petit speech accompli, c'était à ma délicieuse assistante personnelle de s'approcher pour m'aider à sangler le MetalBones à mes membres avant que je ne puisse me lever seul pour accomplir quelques mouvements du quotidien qui m'étaient normalement interdits, des quelques pas sur scène à la petite foulée dans le public. Les applaudissements succédèrent à la démonstration et Walter entreprit de répondre à toutes les questions tandis que je regagnais mon siège et ma position initiale, aux côtés de mon assistante.
Une séduisante créature que sa tenue sexy et moulante mettait en valeur. Une séduisante créature à la chevelure couleur de feu et à la poitrine ornée d'un dispositif unique au monde.
Rachel Hawkes, qui avait depuis le début de la campagne troqué son patronyme contre celui de Monica Leigh.

- Ne me dis pas que tu m'en veux encore parce que je t'ai demandé de mettre une jupe un peu plus courte devant le reste du staff ? lui avais-je glissé tandis qu'elle s'installait à côté de moi.

En six mois de formation accélérée au sein du SHIELD dont deux passés à participer ensemble à la campagne de promotion des MB, Rachel et moi avions eu le temps d'échanger tant des moments forts de complicité que de petites vacheries bon enfant et cette histoire de jupette en faisait partie. Amenés à travailler ensemble alors que Rachel était ma supérieure hiérarchique, la mission sur laquelle nous étions depuis quelques temps avait vu sa couverture civile échanger les rôles. Notre venue en Latvérie annonçait toutefois la fin de la relative insouciance dont nous avions fait preuve durant la période écoulée et j'avais amorcé la venue en Europe avec appréhension. Hawkes, une énième fois, avait été là pour me soutenir. Et pour me rappeler toute l'importance de notre mission, en bonne soldate qu'elle était.

- Si je faisais monter un plateau de sushi du restau de l'hôtel dans ma chambre et que tu m'y retrouvais comme par hasard pour l'exposé du planning de la semaine à venir, ce serait un début d'excuse acceptable ?

Ce qui aurait put sembler étonnant dans notre relation, c'était le fait que malgré le temps passé ensemble, Rachel et moi n'avions jamais sauté le pas. Pas de sexe, même dans un soir qui s'y serait prêté. Elle n'ignorait pas les attentions que je lui prêtais et les vues que j'avais sur elle, pourtant. Et nous avions passé quelques nuits pourtant à bavarder devant un film quelconque, une part de pizza à la main ! Cet état de fait aidant, j'estimais que Rachel savait que mes propositions de nous retrouver juste à deux n'avaient aucune connotation sexuelle et celle que je venais de lui faire n'était nullement différente des autres.

Alors que la conférence prenait fin et que Walter était assaillit de questions et moi de flashs, j'abandonnais Rachel à son rôle d'assistante de l'ombre. Les papiers, les coups de fil, l'agenda à tenir... Tout ce qui était à des lieues de ses activités habituelles, en somme ! Tandis que je serrais quelques mains et me prêtais au jeu des interviews, je tentais d'épargner à Rachel son chemin de croix et prétextait avoir besoin d'elle pour gérer l'afflux des questions.
Finalement, près d'une heure et demie plus tard, le staff avait tout remballé et avait pu regagner sa chambre au sein même de l'hôtel de luxe dans les salles de réception duquel nous venions de tenir la conférence de presse.

***

Le Latveria's Grand Palace était ce qui se faisait de mieux dans la capitale du petit état européen. Les chambres étaient très spacieuses et confortables, dotées d'immenses lits qui faisaient face à une cheminée crépitante surplombée d'un écran plat. La large baie vitrée permettait à la vue d'embrasser le panorama de ces monts à la cime blanche, presque fantomatiques alors que ce soir la neige tombait drue sur la Latvérie. Un cadre véritablement idyllique, qui avait le sinistre pouvoir de rappeler leur détresse aux cœurs esseulés.
Pourtant, j'en avais oublié un peu Rachel et les sushis commandés quelques minutes plus tôt. Alors que j'avais dirigé mon fauteuil vers la salle de bain équipée pour les handicapés tout en ôtant ma chemise jetée dans un coin de la chambre, mes yeux avaient capté le paysage à la fenêtre et j'étais resté captivé. Et un peu démoralisé.

Le championnat de wingjump de Latvérie était le seul que je n'avais jamais pu décrocher de toute ma carrière et c'était l'étape qui devait suivre le saut qui m'avait coûté les jambes. C'était un regret stupide, presque un caprice. Pourtant, il me laissa là devant la baie vitrée, les yeux rivés sur un horizon que je ne pourrais conquérir comme J'avais prévu de le faire.
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Iron Girl le vendredi 31 janvier 2014, 01:14:58
Latvérie

La Latvérie (http://img97.xooimage.com/files/d/b/0/latv-rie-43a14f7.jpg). Un joli paysage de carte postal planté entre des montagnes, des stations de ski dignes de Courchevel, où des oligarques russes et leurs mannequins dans des manteaux de fourrure hors de prix côtoyaient les dignes émirs des pays-membres de l’OPEP. Un pays où les villes étaient encore restées à une époque postmédiévale assez curieuse, un pays dominé par le massif château royal, qui semblait sorti tout droit d’une histoire de vampires sur la Transylvanie et les vampires d’Europe de l’Est. Un pays semblable à la Corée du Nord, où le peuple, tout en ayant abandonné l’idée de liberté, avait toujours apprécié son dirigeant, le docteur Victor Von Fatalis, avant que ce dernier ne soit destitué par l’OTAN. Partout, on pouvait encore ressentir la présence de ce tyran, malgré la présence charismatique du Premier Ministre de Latvérie, la séduisante Lucia Von Bardas (http://img96.xooimage.com/files/4/5/9/20---lucia-von-bardas-43a1530.jpg). Née en Latvérie, c’était une magnifique beauté eurasienne, qui avait été votée par le peuple, alors que les Von Bardas, historiquement, avaient fait partie des tyrans qui dominaient la Latvérie avant que Fatalis n’en prenne le contrôle. Comme quoi, les Latvériens, un peu comme les Russes, semblaient assez hostiles à l’idée de démocratie à l’occidentale.

Sanglée dans un tailleur coupé court (http://img97.xooimage.com/files/7/8/5/tailleur-43a1583.jpg), portant de petites lunettes qui ne lui allaient pas, et un chignon regroupant une longue chevelure brune, Monica Leigh assistait à la conférence de presse donnée par Noventa Corp à l’occasion d’un contrat commercial juteux conclu entre la firme et la Latvérie, sous l’égide des Etats-Unis. Un contrat avec beaucoup de zéros, et qui s’inscrivait dans la politique d’ouverture économique voulue par les Américains. Une philosophie qui reposait sur cette bonne vieille logique capitaliste qui voulait que des partenaires commerciaux ne se fassent pas la guerre, et que les contrats et les dollars participent à l’expansion de la démocratie dans les régions sinistrées. La Latvérie, économiquement parlant, était un pays riche, et technologiquement très évolué. Fatalis était autant un tyran qu’un génie, et ses machines avaient permis d’améliorer les conditions de vie des Latvériens, en permettant une agriculture bien plus efficace, grâce à des pesticides très talentueux, et qui faisaient passer les produits chimiques de Monsanto pour d’innocents jets d’eau. Ses robots avaient permis d’asseoir une dictature sévère, et la première mesure de Lucia Von Bardas avait été de fermer les camps, en libérant les prisonniers politiques détenus sous l’ancien régime du tyran.

De manière générale, les efforts de la Latvérie étaient très bien perçus par la communauté internationale. Il y a une semaine, Ban-Ki moon avait, à la tribune de l’ONU, fait le compte-rendu d’un rapport d’agents de l’ONU sur la Latvérie, et il avait été très positif, couvrant Lucia Von Bardas de louanges. Culturellement, la Latvérie avait passé des contrats avec Hollywood dans le but d’utiliser les montagnes latvériennes pour tourner une superproduction. Tout comme la civilisation américaine était arrivée à Moscou en inaugurant des McDonalds sur la Place Rouge, la firme comptait bientôt ouvrir des enseignes à la capitale de la Latvérie, Doomstadt, qui serait bientôt renommée, d’après les promesses du gouvernement. La Maison Blanche soutenait la Latvérie, et le Pentagone avait ordonné l’arrêt de toutes missions d’espionnages spéciales sur le sol latvérien.

Cependant, certaines agences ne partageaient pas cet enthousiasme, et le SHIELD en faisait partie. Depuis les récents évènements ayant impliqué Jiro et les MetalBones*, le SHIELD avait enquêté sur la Latvérie. En effet, l’étude des capitaux reçus par Jiro pour lui permettre de financer ses aventures et ses machines avaient permis de remonter jusqu’à la Latvérie, les fonds semblant être issus des banques de la Latvérie, banques qui appartenaient intégralement à l’État latvérien. Par ailleurs, parallèlement, le SHIELD enquêtait sur un vaste trafic d’armes, un trafic impliquant un criminel pourchassé par la plupart des polices internationales, le Bricoleur**. L’enquête sur le Bricoleur menait également à la Latvérie. Cependant, la Maison Blanche n’avait rien voulu savoir, et l’OTAN avait catégoriquement refusé que le SHIELD se livre à une opération sur le territoire latvérien. Toute action contraire serait considérée comme un acte de haute trahison.

Indiscutablement, la Latvérie disposait d’alliés puissants.

À la fin de la conférence, Monica Leigh participa au buffet, s’entretenant avec plusieurs Ministres latvériens. Lucia Von Bardas était là, étincelante de beauté, parlant avec une lueur pétillante dans les yeux en compagnie d’hommes d’affaires, de responsables politiques. Monica Leigh se retrouva rapidement avec le charmant Ministre des sports de la Latvérie, après avoir eu droit au Ministre de la culture. La réception avait lieu dans l’élégant hôtel de luxe de la Latvérie, une imposante et richissime structure. Un fond musical accompagnait cette réception, et oscillait entre des morceaux de Beethoven et de Phil Collins, en référence au concert que la star allait bientôt organiser sur le sol latvérien.

« Nous sommes enchantés de la conclusion de ce contrat.
 -  Je pense que l’honneur en revient avant tout à vous.
 -  Ces négociations tombent au meilleur moment, j’espère que vous assisterez à la compétition sportive qui s’organise chez nous. »

Monica Leigh hocha lentement la tête, en souriant poliment.

« L’activité sportive est un domaine dans lequel la Latvérie souhaite s’investir davantage.
 -  Mme Von Bardas y tient, n’est-ce pas ?
 -  C’était l’une des promesses de sa campagne, reconnut le Ministre. Il est regrettable que Monsieur Noventa ne puisse plus y participer, j’ai cru comprendre qu’il appréciait ce genre d’évènements. »

Elle acquiesça à nouveau. Ce n’était pas un sujet sur lequel elle avait beaucoup insisté, elle savait que ça avait tendance à rendre l’homme d’humeur morose... Et, de toute façon, elle n’avait pas voyagé jusqu’en Latvérie pour une compétition sportive.

Sourires ravis, rires plissés, le cocktail habituel des soirées de ce genre. Monica salua les hommes, et délaissa la salle de réception pour se rendre vers sa suite, qu’elle partageait avec Drake. Le Latveria’s Grand Palace était un hôtel luxueux planté le long de la station de ski. Les suites étaient gigantesques, louées pour une fortune, mais Noventa Corp avait évidemment pris ce qui se faisait de mieux. Monica sortit de sa voiture de fonction, salua les portiers, les agents de sécurité, et se dépêcha de rentrer. Il faisait froid dehors, et le chauffage lui fit du bien. Elle pénétra dans un vaste ascenseur, allant directement vers leur suite, qui remplissait tout un étage.

À l’intérieur, personne ne pourrait plus l’espionner, et elle put donc, dans un soupir, retirer ses fausses lunettes, puis défaire sa perruque brune, avant de défaire ses longs cheveux roux. Monica Leigh laissa place à Rachel Hawkes, qui s’avança lentement, arrachant devant un miroir les faux morceaux de peau qu’elle mettait sur ses joues pour déformer légèrement son visage, afin qu’on ne la reconnaisse pas.

« Drake ? » s’enquit-elle.

Le SHIELD n’avait pas confiance en Lucia Von Bardas, et pensait que des choses se tramaient. Les agents avaient donc risqué gros. En utilisant le contrat commercial conclu entre la Latvérie et Noventa Corp, ainsi que la compétition de wingsuit, des agents avaient été infiltrés, afin d’être en mesure d’obtenir des informations sur les manigances de Bardas.

S’avançant dans une suite assez immense et luxueuse, comprenant même une magnifique piscine d’intérieur (http://img98.xooimage.com/files/3/d/a/screenshot002-43a1784.jpg). Elle trouva Drake dans sa chambre (http://img95.xooimage.com/files/6/d/b/screenshot001-43a1791.jpg), observant la fenêtre. On avait vue sur des pistes de ski.

« Et bien, en pleine méditation ? J’avoue que cette suite est un peu plus... Ambitieuse que les logements de fonction auxquels je suis habituée. »

La Latvérie avait de l’argent, et n’hésitait pas à le montrer.



* : Cf. RP « Rage Against The Machine (http://hentai.forum-rpg.net/index.php?topic=11292.0) » ;
** : Cf. RP « Ennemis dangereux (http://hentai.forum-rpg.net/index.php?topic=12920.0) ».
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Drake Noventa le vendredi 31 janvier 2014, 10:38:01
- Drake ?

Extrait de mes pensées par cette voix si familière, je fis tourner le fauteuil pour saluer Rachel. Torse nu et pantalon à moitié ouvert, bonjour le glamour ! Enfin, ce n'était pas comme si Hawkes ne m'avait jamais vu ainsi. La proximité professionnelle et personnelle amenait souvent ce genre de situation et nous y étions tous les deux habitués. En revanche, il était plus que rare que nous partagions une chambre avec un seul lit; au moins ne serait-elle pas gênée par mes mouvements de jambes durant la nuit. Pas de tentative pour lui faire du pied l'air de rien et tout... C'en était presque déprimant, mais ça m'évitait de me faire rappeler à l'ordre. Le dispositif de ma nouvelle armure reposait sur mes genoux et je profitais de ma nouvelle orientation pour le déposer sur le lit, peu habitué encore à porter cette chose sur la poitrine à longueur de journée.

- Et bien, en pleine méditation ? J’avoue que cette suite est un peu plus... Ambitieuse que les logements de fonction auxquels je suis habituée.

- Je pensais à la compétition. Je vais devoir assister aux sauts depuis les tribunes... C'est un peu comme partager son lit avec une femme magnifique sans la toucher. Oh, mais attends, c'est AUSSI ce que je fais ! Je partis d'un grand éclat de rire, avant de me reprendre. On s'habitue à ces suites, tu sais. Mais je dois dire que celle là bat des records !

Des hôtels de luxe, j'en avais fais quelques uns au cours de ma vie. Pour suivre mon père dans ses déplacements d'affaires principalement et aussi parfois quand je voyageais pour participer à mes compétitions. Devant Rachel, j'achevais de me déshabiller et après quelques manipulations certes délicates mais aujourd'hui coutumières j'avais ôté mon jean's. En boxer devant elle, je dévoilais la nouvelle stature que l'entraînement au SHIELD avait sculptée. Plus musclé, plus attirant et surtout encore plus fonctionnelle qu'elle ne l'avait jamais été, même lorsque j'étais au top de mon état physique.

- Je sais ce que tu vas me dire, "boss" : on doit discuter du briefing. Je te propose de le faire dans l'eau de notre piscine d'intérieur, moi. Et ne me dis pas que tu n'as pas de maillot, il y en a dans les armoires. Ah, et les sushis ne devraient pas tarder.

Sans attendre sa réponse (parce qu'elle aurait sûrement discuté les modalités du briefing de luxe), je disparaissais dans la salle de bain pour y prendre une rapide douche et y enfiler un maillot. Une fois les ablutions d'hygiène achevées, il me suffisait de passer une porte vitrée pour accéder à la piscine. Ce que je fis, roulant au bord pour découvrir la qualité et le charme de l'installation. Le fond vitré donnant sur la chambre à coucher, j'invitais Rachel à me rejoindre d'un grand geste de bras avant de me positionner de façon à pouvoir me glisser de mon fauteuil jusque dans l'eau après avoir bloqué les freins. Opérations un peu périlleuse mais couronnée de succès, qui me permis de faire quelques brasses en m'aidant de mes bras seuls.

Revenus vers les marches d'accès sur lesquelles je m'installais pour attendre Rachel, je réalisais qu'il était difficile de croire que nous étions tous deux des agents en poste pour une mission des plus délicates. Aaaaaah, les charmes de l'Europe côté luxe ! Il me tardait à présent de voir les charmes de l'Amérique côté maillot de bain deux pièces. Découvrir Rachel Hawkes dans une pareille tenue, voilà qui valait bien la peine d'avoir subi ces mois d'entraînement des plus intensifs.
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Iron Girl le dimanche 02 février 2014, 02:12:17
Rachel surprit un Drake à moitié à poil, et croisa lentement les bras, fronçant légèrement les sourcils. Ce devait être normal. Le caractère luxueux de cet endroit invitait à se détendre, mais Rachel n’était pas dupe. Les barreaux de la cage avaient beau être faits d’or, l’endroit était dangereux, et elle n’était pas venue ici pour faire du ski, ou pour participer aux délégations de Noventa Corp en vue de conclure un accord commercial avec la Latvérie. Si cette donnée était claire pour elle, militaire de profession, elle savait que ça l’était moins pour Drake. Les accords tombaient en même temps qu’une compétition internationale de sport extrême, compétition que la Latvérie avait réussi à obtenir et à organiser. Or, elle savait que Drake aimait bien le sport extrême. Depuis l’épisode de l’Armurerie de Jiro, les deux avaient eu l’occasion de se rapprocher. Rachel était une femme tendue et rigide, mais même elle parvenait à se détendre quand la situation l’exigeait. Souvent, femme varie. Elle se rapprocha un peu de Drake, comme pour tenter de le réconcilier, mais ce dernier enchaîna sur autre chose.

« Je sais ce que tu vas me dire, "boss" : on doit discuter du briefing. Je te propose de le faire dans l'eau de notre piscine d'intérieur, moi. Et ne me dis pas que tu n'as pas de maillot, il y en a dans les armoires. Ah, et les sushis ne devraient pas tarder.
 -  Euh... »

La militaire était surprise par cette déclaration subite. Effectivement, il fallait parler des gestes à faire. Ce n’était pas en restant cloîtrée dans le Latveria’s Grand Palace que Rachel allait obtenir des informations sur les agissements de Lucia Von Bardas, mais la Latvérie restait toujours un pays où une importante budget des dépenses nationales était consacrée au budget de la Défense. Elle ne pouvait pas se permettre de courir dans les rues. Le briefing, elle allait surtout le faire avec ses propres supérieurs, afin de savoir comment ça se passait, de l’autre côté du globe, à Seikusu.

Alors qu’elle allait lui répondre, le fauteuil roulant de Drake se mit à filer, et elle le regarda passer. Elle hésita un peu avant de lâcher dans le vide, sans trop savoir si le jeune homme l’entendrait :

« Ouais, j’arrive ! »

Elle resta ensuite seule, et se permit un soupir, croissant les bras sous sa confortable poitrine.

*Bosser avec des civils friqués, quelle plaie...*

Elle portait le tailleur de Monica Leigh. C’était une femme qui existait vraiment, et qui travaillait effectivement au sein de Noventa Corp, mais qui était restée au Japon, afin d’être remplacée par un agent du SHIELD. Cette couverture faisait partie des accords passés entre l’armée et Noventa Corp, suite à la bataille de l’Armurerie, où Noventa Corp avait été très proche de finir en justice. Quand on avait dit à Rachel qu’elle se ferait passer pour la subordonnée de Drake Noventa, elle avait cru défaillir. Officiellement, personne n’était censé savoir que Drake œuvrait au sein du SHIELD, mais ce plan était risqué. Si la Latvérie était vraiment mêlée à un influent trafic d’armes, il était possible qu’il y ait des taupes infiltrés au sein du SHIELD, des espions qui auraient pu leur révéler que Drake Noventa travaillait pour les hommes de Seikusu Base Camp. Rachel s’attendait donc à ce que tout ne soit pas aussi simple que prévu.

Et, par ailleurs, être sous les ordres de Drake n’était pas une mince affaire. Entre ses allusions sexuelles constantes et le fait qu’elle portait un tailleur coupé un peu trop court, Rachel devait se retenir. Elle avait parfois le sentiment d’être avec un gamin immature, qui voyait plus en cette affaire une sorte de jeu qu’un véritable problème, mais elle avait su comprendre, à force, que c’était, pour Drake, une sorte de réaction naturelle. Bien que ça ne saute pas au premier coup d’œil, il pouvait quand même faire preuve d’une certaine maturité. Rachel pensait surtout qu’il essayait de retrouver Jiro en Latvérie, mais le simple fait d’avoir rejoint le SHIELD, et d’y être encore, après six mois de formation, laissait entendre qu’il avait envie de participer, d’agir. Ce n’était peut-être pas au nom du même patriotisme que Rachel, mais c’était toujours ça de pris.

La jeune femme se dirigea vers sa propre chambre, et consulta ses affaires. Un saut dans la piscine, elle n’allait pas avoir la méchanceté de refuser... Surtout que cette dernière la tentait plutôt bien, depuis qu’elle l’avait vu. Une telle suite, pour Rachel, ça frôlait l’indécence. Certes, avec un père qui était général au Pentagone, elle n’avait jamais vraiment connu la misère sociale, vivant dans un confortable manoir américain, mais, même entre la maison familiale et la suite, il y avait un monde. Tout ici transpirait le luxe, la volupté, la haute technologie... Elle n’osait même pas imaginer le coût de fabrication d’un tel endroit. Elle fit assez rapidement son choix, délaissant le classique bikini pour un maillot de bain un peu plus sexy : un trikini (http://img98.xooimage.com/files/f/c/f/trikini-43a75b1.jpg) moulant ses formes, et de couleur rouge, pour aller avec ses longs cheveux.

Elle s’observa brièvement devant le miroir après avoir réussi à l’enfiler. Les rares amants qu’elle avait eu à l’époque où elle était aux Etats-Unis l’avaient toujours adoré dans cette tenue.

*Ce n’est pas que je veux plaire à Drake, bien sûr, mais, dans l’absolu, autant ressembler à quelque chose...*

Ainsi habillée, Rachel sortit de sa chambre, et rejoignit la piscine. Elle passa par les vestiaires, et arriva sur le côté, au fond de la salle, près des marches menant au bassin. L’eau était éclairée par des diodes spéciales, lui donnant une apparence azur, dans une pièce tamisée, à l’éclairage faible, pour renforcer le caractère sensuel de la chose. Oui, il se dégageait clairement de cette suite une atmosphère sexy... Atmosphère qui ne tenait pas uniquement au sex appeal de la Hawkes.

« Voilà qui est parfait pour moi... », glissa-t-elle en s’avançant, sans rien dire sur son maillot de bain.

Autant laisser Drake se faire ses propres conclusions, il était doué pour ça. Rachel se rapprocha du rebord du basin, et s’y trempa. L’eau de la piscine se recyclait automatiquement chaque nuit, afin de toujours rester propre, et elle était à température ambiante. Au besoin, une sorte d’écran mural avec des boutons et des mallettes permettait de la réchauffer ou de la refroidir. Rachel la trouvait juste à point, et l’eau lui arriva à hauteur des seins.

« Ça, je crois que ça risquera de me manquer quand nous aurons fini cette mission. »

Elle en était même sûre.

« Alors, tu le trouves comment, ce maillot ? Je me suis dit que, quitte à passer une semaine ou deux dans l'une des suites d'hôtels les plus luxueuses du monde, autant essayer d'avoir un petit côté chic, non ? »
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Drake Noventa le dimanche 02 février 2014, 23:01:54
Les fesses posées sur les marches qui menaient du bord de la piscine à son fond, je m'étais calé le dos de façon à avoir mes mains placées sous mes cuisses pour parvenir à faire jouer mes jambes. Ainsi affranchi d'une bonne partie de la gravité, il m'était plus plus aisé de les entretenir et d'en faire fonctionner les muscles pour éviter qu'ils ne s'atrophient sous le manque d'utilisation, même si cette dernière était de toute façon artificielles. C'était Barbara Gordon qui m'avait conseillé de les garder actives, comme elle m'avait apprit à me servir de ces poids morts comme d'atouts lors des combats. Les séances de close-combat qu'elle m'avait prodiguées comptaient parmi les plus rudes moments que j'avais eu à encaisser durant ma formation au SHIELD et je devais bien avouer que je l'avais maudite plus d'une fois pour ce qu'elle me faisait subir. Pourtant, je m'étais accroché. Entraîné par Batgirl, c'était quand même une chance de dingue ! Comme Rachel, Barbara avait eu confiance en moi. Et comme Rachel, je ne voulais pas risquer de la décevoir.

Tandis que mes jambes moulinaient mollement dans l'eau, je ne pouvais pas m'empêcher de me demander où j'en étais vraiment. Agent 1 du SHIELD, équipé d'une nouvelle armure et associé à un binôme des plus compétents en plus d'être une militaire chevronnée. J'avais peur d'être un boulet pour Rachel en général mais le fait que nous nous retrouvions en Latvérie pour notre première sortie rajoutait une pression supplémentaire. Toute action en tant qu'Agent du SHIELD sur ce territoire pourrait avoir de grosses répercussions. Si je n'avais pas flanché, ce n'était pas tant par patriotisme. Je voulais surtout régler mes comptes avec Jiro. Le SHIELD, en l'état, n'était pour moi qu'un tremplin pour y parvenir. Et si à la suite de cette mission nous parvenions à le capturer, que deviendrai-je ? Serai-je toujours aussi enclin à mouiller le maillot pour le SHIELD, la nation et ces conneries ?
La voix de Rachel me tira de mes pensées et je laissais retomber mes jambes mortes dans l'eau pour regarder dans sa direction.

Wow, wow, wow. J'avais eu l'occassion de voir Rachel dans des tas de tenues différentes, mais le maillot était une première. Et une putain de première ! Il fallait être aveugle pour ne pas voir que l'officier Hawkes avait un corps des plus attirants et je ne doutais pas que les hommes à se retourner sur son passage étaient nombreux. La voir dans une tenue pareille ne faisait que confirmer ce que j'avais toujours su : elle était magnifique. Et moi, je devais en être plus ou moins amoureux. Sachant que Rachel était hermétique à bien des hommes, devai-je me contenter d'espérer quelque chose de purement sexuel ? Son trikini me souffla un aguichant "Oui" à l'oreille mais je me refusais à le considérer. J'en voulais pour preuve que je tenais au mieux de garder mes yeux rivés à des endroits chastes, même si ils glissaient parfois un peu.

- Quand nous aurons fini cette mission, nous irons passer quelques jours sur la Côte d'Azur dans la villa de mon père. La piscine termine dans le salon, là-bas. Et tu pourras profiter sans arrière-pensées, parce que le contribuable américain qui paiera pour tes bains, ce sera moi.

Je n'avais jamais essayé d'attirer Rachel avec mon argent et elle le savait très bien. Bien que j'avais cherché à la séduire dès le premier jour, jamais je n'avais tenté de le faire en agitant sous son nez des paquets de dollars et autres jolis cadeaux. Nos sorties -quand elle s'accordait de passer la soirée en ville avec moi- étaient des plus courantes et il nous arrivait très souvent de partager l'addition ou de nous inviter mutuellement. Des amis ordinaires avec des habitudes ordinaires, en somme. Si je lui proposais aujourd'hui un séjour en France, c'était plus pour lui faire plaisir que pour me faire mousser.

Tout en lui parlant, je m'étais redressé au mieux pour aller m'accrocher au bord de la piscine pour évoluer dans sa direction. N'importe quel mec aurait pu nager vers elle et j'aurai pu le faire aussi dans l'absolu, mais je voulais éviter un faux mouvement à l'arrivée qui aurait poussé Rachel à devoir m'aider. Mon avancée manquait terriblement de glamour, vissé que j'étais à mon rebord. Tant pis, ce n'était pas comme si elle n'était pas habituée à présent à composer avec les travers engendrés par mon handicap. J'arrivais finalement à son niveau pour lui adresser un sourire tranquille, presque délicat. Mon Dieu... Cette femme, sous cet éclairage léger et les remous de l'eau, était encore plus jolie qu'à l'accoutumée.
Pour la première fois depuis notre rencontre, je sentis mes joues s'empourprer et une très légère appréhension me saisir. Et si je ne lui plaisais pas, moi ? C'était stupide, Rachel n'ayant pas cette optique envers moi. Mais... Qui sait, après tout.

- Il est très bien, ton maillot. Et tu es superbe, Rachel. Si je lui avais souvent fait des allusions jusque là, aucune n'avait jamais sonné aussi juste.

Entraîné par la douceur si particulière ce moment, je me risquais à glisser doucement une main sur son ventre pour la caresser avant de lui saisir la taille. Voilà que je la fixais dans les yeux tandis que je m'approchais d'elle, mon torse se pressant contre son buste. Mes lèvres approchaient lentement des siennes, mon coeur battait à tout rompre... Et à l'instant même où tout allait s'avérer réellement décisif, la sonnette de la suite résonna. Le tintement mélodieux résonna bien sûr dans la piscine, semblable à un couperet vif sur la scène. Je n'achevais pas et me mordis la lèvre en détournant le regard, me retrouvant con.

- Ce doit être les sushis. Je soupirais légèrement, abandonnant sa taille à contre-coeur. Est-ce que tu pourrais... enfin, est-ce que tu pourrais y aller ?

Inutile d'expliquer pourquoi il était plus indiqué qu'elle se déplace que moi. Mal à l'aise que la magie du moment semble ainsi dissipée, je ne savais plus trop où me mettre. J'en aurai pleuré de me retrouver si bête, à me demander comment elle allait bien pouvoir réagir.
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Iron Girl le mardi 04 février 2014, 01:36:07
« Quand nous aurons fini cette mission, nous irons passer quelques jours sur la Côte d'Azur dans la villa de mon père. La piscine termine dans le salon, là-bas. Et tu pourras profiter sans arrière-pensées, parce que le contribuable américain qui paiera pour tes bains, ce sera moi. »

Pour Rachel, le plus probable était que, une fois cette mission terminée, elle reçoive une tape sur l’épaule, et retourne à Seikusu, pour poursuivre les affaires en cours. Avoir une permission au sein du SHIELD n’était pas facile, et beaucoup considéraient déjà que son séjour dans une suite de luxe du Latveria’s Grand Palace était en soi une sorte de repos. Beaucoup des inspecteurs et des agents spéciaux du SHIELD ne pensaient pas que la Latvérie était liée à toute cette histoire. Il y avait très peu d’indices, et le fait que le SHIELD soit un peu le seul à remettre en doute la reconstruction culturelle et démocratique de ce pays ne suffisait guère à convaincre les sceptiques. Les autorités du SHIELD, les têtes pensantes, avaient discuté pendant des heures, avant de finalement autoriser cette mission. L’agenda avait précipité cette mission. S’il n’y avait pas eu ces accords commerciaux entre Noventa Corp et la Latvérie, Rachel serait restée à Seikusu, en attendant que les pistes du SHIELD progressent.

Néanmoins, elle n’en dit rien, car elle ne voulait pas le décevoir. L’homme se rapprocha d’elle, s’appuyant sur le rebord. Elle ne dit rien, se rapprochant également du rebord. Ils se rapprochèrent ainsi, et elle lui sourit lentement, montrant ses belles dents, avant de plonger sa tête dans l’eau, se la trempant, avant de la relever. L’eau était délicieuse, chaude, et elle aurait bien été ensuite au jacuzzi, histoire de finir sa soirée. Drake se rapprochait rapidement. Elle savait que son trikini lui ferait de l’effet. Tout lui aurait fait de l’effet, de toute manière. Depuis des mois, elle avait bien eu le temps de se rendre compte que l’adolescent avait le béguin pour elle. On disait que les hommes avaient un intérêt refoulé pour les femmes de pouvoir, une sorte de fantasme néanderthalien que la civilisation avait tendance à refouler. Naturellement, tomber sur Rachel Hawkes en trikini moulant, voilà qui avait le don d’exciter n’importe qui.

Il lui avoua qu’elle était superbe, avant de lentement se rapprocher, une main posée sur son corps. Elle vit ses lèvres se rapprocher des siennes, et hésita un peu. Tout ça devenait un peu trop familier, et elle avait suffisamment côtoyé d’hommes pour savoir qu’il suffisait de leur offrir la main pour qu’ils prennent le bras. Alors qu’elle allait poliment le rappeler à l’ordre, la sonnette ressentit. Rachel sursauta, se sentant prise sur el fait, et, dans un réflexe typiquement humain, bien que dénué d’intérêt, elle tourna la tête vers l’origine du son.

Les fameux sushis... Rachel hocha la tête.

« Oui... Oui, ça paraît logique... »

Elle continuait à tourner la tête en disant cela, puis regarda encore Drake.

« Mais, avant ça, je crois qu’il faut que je te fasse passer un message... »

Elle posa sa main sur l’épaule de Drake, dans un sourire innocent, rapprochant ses lèvres... Et poussa ensuite sur ses épaules, le faisant couler d’un bloc dans l’eau. Le temps que le brave homme remonte, Rachel était sortie de l’eau, et s’avança rapidement vers la porte d’entrée. Elle arriva dans le vestibule, et, dégoulinante d’eau, dans un maillot de bain qui permettait de deviner l’ourlet de ses seins, ouvrit la porte. En la voyant, le majordome haussa légèrement les sourcils, mais sans loucher sur ses seins. Rachel en aurait presque été déçue. C’était à croire que cet homme, assez âgé, avait vu son lot de mannequines russes l’accueillir à moitié à poil.

« Mlle Leigh ?
 -  Elle-même, pourquoi ? Les cheveux roux, vous trouvez que ça me va bien ?
 -  Euh... Je vous apporte les sushis que M. Noventa a commandé...
 -  Ah oui, les sushis... Posez ça là, darling. »

Il fallait bien parler un peu à la bourgeoise. L’homme s’avança, tenant un plateau, qu’il déposa sur un meuble dans le vestibule. Rachel nota alors la présence d’une lettre dans son enveloppe. À l’attention de Monica Leigh.

« C’est... C’est pour moi ?
 -  J’ai cru comprendre que la lettre venait de votre sœur.
 -  Ah ! Très bien ! »

Monica Leigh avait une sœur, Jessica Leigh, qui vivait aux Etats-Unis. Mais cette lettre n’émanait pas vraiment de Jessica Leigh. Elle laissa le majordome sortir, puis referma la porte, et, délaissant les sushis, attrapa le lettre. Elle l’ouvrit rapidement, et la lit. La lettre était manuscrite, une belle écriture ronde, qui devait ressembler, trait pour trait, à la plume de la vraie Jessica Leigh, de belles lettres rondes et bien formées.

Le message était en apparence anodin :

Citer
Salut Monica !

Je te fais part de la suite de mon petit road movie le long du Grand Ouest sauvage. La Taurus continue à tenir le coup, et on continue à voyager dans le Grand nord américain. On se promène le long des Grands Lacs, c’est magnifique ! Par contre, Chicago est une ville remplie de tarés ; le premier jour de mon arrivée, j’ai été abordée par un type avec une pancarte, qui me demandait si je voulais rejoindre sa sainte congrégation, lol. Tu crois que ça existe encore ce genre de types, toi ? Sérieux, ce mec ressemblait à un taré issu du Klan !

Enfin bref, j’espère que tout se passe dans ta convention en Latvérie. J’ai lu un papier sur ce pays, dans le Times. Hey, tu t’en tires plutôt bien, de ce que j’ai cru lire ! Par contre, tu devrais te méfier de ton patron. On m’a dit que, même si ses jambes ne fonctionnaient pas, sa tuyauterie, elle, était encore en bon état... Enfin, avec le vieux croulant que je me tape au bureau, je me plaindrais pas d’être à ta place <3

Kiss !

L’enveloppe était jointe d’une belle image montrant vraisemblablement Jessica et un ami, prenant la pose à Chicago, devant le Cloud Gate, avec une petite remarque manuscrite : « Faire un monument à un truc qui ressemble à une merde de cheval, y a que les Ricains pour pondre ça ! »

Se pinçant les lèvres, Rachel relut le message, puis, consciente que Drake risquait de s’impatienter, elle s’avança avec le plateau, et retourna dans la piscine.

« Ton estomac peut attendre encore un peu ? On a reçu des nouvelles du bureau. »

Elle agita la lettre, avant de la reposer sur le plateau.
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Drake Noventa le vendredi 15 août 2014, 22:18:00
Bim. Ma main sur sa taille, la sienne sur mon épaule, sa jambe qui frotte contre la mienne (enfin je vais faire comme si c'était le cas, je ne ressens rien de mes membres inférieurs et Rachel pourrait tailler au cutter la carte de New York sur ma cuisse que ça ne me ferait pas réagir) et nos regards plongés l'un dans l'autre.... Ooouh, je sens que ça approche ! La lumière légèrement tamisée de la piscine, qui jete sur la scène une ambiance doucereuse très "Feux de l'Amour", ses seins qui d'ici quelques secondes iront s'écraser contre mon torse.... Ooouh, je sens que j'y suis enfin ! Rachel qui approche la bouche de mes lèvres qui se tendent d'instinct pour accueillir les siennes et lui prouver qu'un baiser signé Drake Noventa vaut bien trois ans de son salaire.... ouiiiii....on y est....un poil plus près....et...eeeeeet.....

- BLLOoooOOouUUuuubBL ?

ET RIEN ! Voilà qu'elle a profité de l'instant pour me le voler et m'envoyer par le fond en poussant fort sur mes épaules prises comme appui ! Je me retrouve sous l'eau comme un con et je n'ai que le temps de voir dans un défilé de bulles ses jambes graciles qui quittent le bassin tandis que Rachel me fuit, très probablement pour aller ouvrir la porte. Ah, la garce ! Profitant d'être seul sous la flotte, je l'insulte un coup avant de commencer à battre des bras pour remonter, traînant les boulets que sont mes jambes mortes depuis quelques temps maintenant. Mes mains finissent assez facilement par attraper le bord de la piscine, ce qui me permet de me hisser à l'air. Je reprends ma respiration en bougonnant et m'aide de ma prise pour rejoindre le bord de la piscine qui présente quelques petites marches. Je m'y installe en attendant le retour de Rachel, que je mate sans vergogne avant qu'elle ne replonge dans l'eau. Petite revanche pour le baiser noyé.
Consciencieux, je fais jouer les muscles de mes jambes grâce à mes bras, répétant avec soin des excercices que Barbara Gordon avait prit le temps de me transmettre. Si mes jambes bougent dans l'armure, il faut mieux continuer à les entretenir pour éviter que les efforts artificiels ne débouchent sur de nouvelles lésions.

- Ton estomac peut attendre encore un peu ? On a reçu des nouvelles du bureau.
- Mon ventre est moins patient que mes hormones. Je peux m'asseoir sur ma vie sexuelle, mais fais péter les sushis. C'est de ta faute si je dois compenser avec la bouffe, en plus.


Pour être sûr que j'aurai mes sushis, je finis par retourner dans l'eau au niveau de Rachel, me calant comme je peux sur le bord pour aller taper dans le contenu du plateau. D'une main libre et tout en mâchonnant, j'attrape la lettre codée. Je n'y comprends pas grand'chose, mais je connais ma Rachel : elle va m'expliquer le tout en trois fois, pour s'assurer que j'imprimerai bien ce qu'elle aurait à me dire.

- Laisse moi deviner : je vais AUSSI m'asseoir sur les sauts de la compet' ? Y'a Dan Vargas qui jump, en plus... Il est bon, tu sais ?

Ce n'est pas le genre d'argument dont Rachel fera grand'cas, mais vu la veste qu'elle m'a balancé, autant que je me venge à mon niveau. Et il n'y a rien qu'elle ne supporte moins, je crois, que mes plaintes sportives !
Et toc, avantage Noventa. Non mais.
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Iron Girl le dimanche 17 août 2014, 02:03:43
Travailler avec des adolescents, ce n’était pas facile tous les jours. Rachel, qui faisait décidément bien plus vieille, mentalement parlant, que son âge réel, offrit les sushis à Drake. Ce type était un pervers, clairement. En d’autres circonstances, elle l’aurait noyé, mais, sans trop savoir pourquoi, elle le trouvait... Attachant. Ça venait peut-être du fait qu’ils avaient frôlé la mort ensemble à Seikusu, ou que ses supérieurs se débrouillaient toujours pour qu’elle se retrouve dans ses pattes. En tant que Hawkes, elle pensait aussi que ça venait du fait qu’il était handicapé. Les Hawkes avaient toujours eu du respect pour les personnes handicapées, non seulement au nom d’un sentiment de solidarité nationale collective, mais aussi parce que, souvent, les personnes handicapées étaient d’anciens militaires. Pour son père, les associations d’anciens soldats faisaient partie du patrimoine culturel et historique des Etats-Unis, et ces vieilles personnes aigries et martyrisées par la guerre méritaient bien plus leur respect que n’importe quel haut-gradé boutonneux de vingt ans venant fièrement de sortir de West Point. Un dîner de famille chez les Hawkes un Dimanche midi, c’était un bol gratuit de propagande américaine, digne du scénario de Medal of Honor Warfighter.

Lui donnant ses sushis, elle le laissa prendre le contenu de la lettre. Drake n’avait pas été formé aux messages codés du SHIELD, et il ne comprit donc évidemment pas un traître mot de ce que cette lettre voulait réellement dire.

« Je ne sais pas qui est Dan Vargas, répliqua-t-elle, mais ça n’a aucune importance. Tes sauts auront bien lieu. Ce que cette lettre veut dire, c’est que l’enquête continue, qu’ils ont attrapé un suspect ici, et qu’il est en train d’être interrogé. »

La véritable mission de Rachel n’était pas de participer à des jeux de sport extrême, mais de se renseigner sur les activités terroristes de la Latvérie, en réunissant des preuves de l’implication de Lucia Von Bardas dans ce trafic. Rachel n’était pas la seule agente du SHIELD sur l’affaire, et il y avait aussi une équipe qui avait été déployée dans la Latvérie, afin de contacter la résistance locale, et de réunir des informations sur Von Bardas. Il était probable que Romanov en fasse partie. Elle avait toujours aimé l’Europe, et elle était un élément solide.

Il restait encore une partie du message qu’elle peinait à déchiffrer : celui concernant directement Drake.

« Par contre, je ne comprends pas trop la référence à ta ‘‘tuyauterie’’. Soit ça veut dire que Cunningham et son laboratoire ont conçu des améliorations pour ton armure afin que tu puisses contre ce sentiment d’infériorité qui t’envahit à chaque fois que tu compares ton armure à la mienne... »

C’était une hypothèse assez probable.

« ...Soit ça veut tout simplement dire que je me dois me méfier des tentatives de viol et de harcèlement sexuel de mon employeur, vis-à-vis de sa secrétaire. »

Ce qui était également une hypothèse très probable. Rachel croisa les bras en regardant l’homme.

« À ton avis ? » demanda-t-elle finalement.
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Drake Noventa le vendredi 22 août 2014, 02:10:36
- Tu ne connais pas Dan Vargas ? Putain, Rachel ! Il est classé premier aux classements underground des compétitions de Wingjump et il arrive troisième au niveau international plus classique ! Lui et moi on se tirait la bourre de temps en temps, surtout sur les sauts en Asie ! Tu vis dans une grotte quand tu n'es pas à la base ? Rooooh !

Pour elle, bien sûr que ça n'avait aucune espèce d'importance. Rachel ne s'était jamais intéréssée aux sports extrêmes dont j'étais féru et que je continuais à suivre avec assiduité sur le net, bien qu'un saut m'eut fait perdre mes jambes. Les MetalBones -version commerciale, bien sûr- me donnaient l'espoir de recommencer à sauter de façon plus officielle que ce que ne m'autorisait jusque là mes attributions en tant qu'agent du SHIELD et je ne voulais pas retourner dans le circuit et me retrouver totalement dépassé. Bref, l'occupation du moment était des plus professionnelles et j'arrêtais là ma digression, écoutant Rachel m'expliquer le sens caché des mots codés tandis que je m'enfilais un sushi.
J'avais encore du mal à saisir tous les plans de nos supérieurs -et je n'étais pas assez bête pour penser que j'en savais autant que Rachel- mais je pouvais comprendre qu'on ne tarderait sûrement pas à être mis à contribution. Dépendamment sûrement des résultats de l'autre équipe dépêchée en Latvérie.

Le reste du message semblait toutefois obscur à ma coéquipière et je m'en réjouissais, pour une fois que c'était elle qui était un peu à la traîne. Avant de répondre, je m'accordais le temps de me goinfrer et lui adressait un de ces larges sourires cons et satisfaits dont j'avais le secret.

- J'ai jamais violé personne, hein. Et puis même debout sur mes deux jambes, je me risquerai pas à tenter de te baiser contre ta volonté. Si c'est pour me prendre une raclée par la meuf de Jet li, merci bien.

Ce n'était plus aussi simple, pourtant. Le SHIELD m'avait formé intensément au close-combat et Barbara Gordon avait accepté de me filer pas mal de tuyaux pour que je puisse passer outre mon handicap si je devais avoir à me mettre sur la gueule. Je ne serai jamais aussi efficace que Rachel sur ce terrain là, mais je savais me défendre. Cependant je voyais Hawkes comme une sorte de super-guerrière, un cran au-dessus de tout le monde. Elle était celle qui m'avait sauvé la vie après tout. Comment ne pas la prendre au sérieux après ce que nous avions vécu ensemble ?
Quant à cette histoire de baiser, au risque de me répéter, c'était surtout elle qui n'était pas d'accord. Moi, je n'attendais qu'un signe.

- Ils ne t'ont rien dit, pour l'armure ? Vraiment ? Je lui fis suivre mon regard, pour désigner le fauteuil blindé qui contenait ma carapace de fer. Ça, ce n'est plus la version officielle. J'ai été autorisé à la garder "pour le cas où", mais je suis passé au stade supérieur.

Ce qu'avait dit Rachel était vrai : j'avais beaucoup complexé en comparant nos armures respectives. La sienne, outre d'avoir plus de gueule, était bien mieux équipée et quatre fois plus performante. Toutefois, lorsque Cunningham avait planché sur ma nouvelle carapace, il avait eu la gentillesse de venir me voir pour en discuter. Ce qui n'avait pas manqué de porter ses fruits, comme nous en convinmes après un brainstorming de près de deux heures, alors que tout n'avait débuté que comme un petit exposé à but informatif.
Je proposais les sushis restants à Rachel et ajustais ma position contre le bord (pas facile de rester en place sans battre des jambes !) avant de lui en parler un peu plus.

- Cunnigham a développé un nouveau style d'armure, plus adapté à mes compétences. Normalement, cela devrait faire de moi un meilleur complément pour Iron Girl. Reste que je n'ai pas trouvé un nom. Faudrait un truc qui fasse héros, tu vois ? Genre Starkiller ! Ou Thunder Falcon ! Ou Hardtitane ! Ou Embrassemoirachel !

...Quoi ? Je pouvais bien tenter, non ? D'ailleurs, je m'étais rapproché d'elle l'air de rien dès que j'avais commencé à parler de Vargas et je me retrouvais tout à côté d'elle, lui ayant porté mon impitoyable attaque ninja et j'assaisonnais le tout d'un sourire de tombeur (il marchait super bien sur les filles de l'Est) ainsi que d'un regard de braise qui allait certainement fait grimper la température de l'eau tellement la piscine allait avoir envie de moi.
Rachel Hawkes était-elle une piscine ? Trouverais-je un nom pour mon alter-égo ? Allais-je encore me retrouver à bander sans le savoir à force de la mater dans son trikini ? Voilà un tourbillon de questions qui allait risquer de m'emporter !
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Iron Girl le samedi 23 août 2014, 02:39:19
La « meuf de Jet Li »... Les comparaisons de Drake avaient toujours le don de la surprendre. Elle s’était beaucoup entraînée au combat au corps-à-corps, et ce même avant d’être une militaire. Dès l’université, elle suivait des cours du soir dans des associations d’autodéfense sponsorisées par la police pour apprendre aux femmes à savoir se défendre en cas de tentative de viol. Elle s’en était bien sortie, ressortant les vieilles leçons de judo et d’arts martiaux qu’elle avait appris quand elle était en primaire. Elle avait toujours du apprendre à se battre, afin d’évoluer dans un monde de machos sans qu’on ne la dénigre continuellement. Ce n’est quand on cassait le bras d’un Marine cherchant à vous draguer en voyant en vous une pin-up ou, pire, une grosse tête de West Point prenant la guerre pour une simulation de jeu vidéo, qu’on commençait à avoir vraiment le respect de ses hommes. Rachel savait donc se battre, et elle était encore plus redoutable que, contrairement aux hommes, elle ne respectait pas un prétendu code d’honneur interdisant les coups en-dessous de la ceinture.

Rachel savait que Drake s’entraînait beaucoup depuis qu’il avait rejoint le SHIELD, afin d’être à la hauteur de ce qu’on attendait de lui. Initialement, Rachel avait pensé que Drake faisait ça pour espérer bénéficier enfin du respect de son père, mais ses collègues, notamment Carol, lui avaient dit que la raison était plus simple, et que Rachel ne la voyait pas... Parce qu’elle était Rachel Hawkes, tout simplement. L’inimitable Rachel Hawkes, à se demander ce qui était le plus froid chez elle : son corps, ou son armure. Pourtant, Rachel était loin d’être frigide.

Quoiqu’il en soit, Drake l’assura que Cunningham prévoyait effectivement d’améliorer l’armure de Drake... Et on ne le lui avait pas dit.

*J’ai du oublier de lire le mémo...*

En tout cas, Rachel n’était pas étonnée. Cunningham était un homme assez âgé, et était un grand fan des armures mechas. Quand on lui citait Gundam, Macross, ou encore Evangelion, il parlait de Mazinger Z. Jeune, il s’imaginait à la place de Koji, prenant les commandes du Mazinger Z pour vaincre les forces du Docteur Hell. Il était devenu un scientifique spécialisé en ingénierie et en robotique, et avait commencé par rejoindre les États-Unis. Le SHIELD, qui était très avancé dans la robotique, notamment pour créer des armures assistées, avait fini par le recruter, et, progressivement, il s’était retrouvé au Japon, un pays très avancé en matière de recherches robotiques. Même avant la création du bunker, des entreprises et des laboratoires japonais avaient déjà des contrats avec le SHIELD. En fait, c’était tout à fait le style de Cunningham de travailler sur les MetalBones pour les améliorer... Et il faisait probablement ça sur son temps personnel.

*Cunningham, Seigneur... Je suis sûre qu’il a réussi à convaincre le SHIELD qu’améliorer l’équipement de ce gamin serait une bonne chose.*

Ce n’est pas qu’elle n’avait pas confiance en Drake, mais elle le trouvait encore un peu immature... Et, même si Rachel n’était pas forcément la mieux placée pour critiquer l’immaturité des autres, elle le faisait quand même. L’homme s’était discrètement rapproché d’elle, et elle comprenait un peu mieux ce que Carol disait le concernant. On aurait dit qu’il faisait tout ça juste pour elle ! Elle soupira légèrement, et se surprit à sourire.

« Tu es vraiment un sacré numéro, toi, Drake... Mais, quitte à te choisir un surnom... »

Rachel réfléchit légèrement, et pencha la tête sur le côté. Avait-elle noté le sourire étincelant de Drake ? Ce sourire plastiqué et stéréotypé qui semblait tout droit sorti d’un mauvais film de romance ? Le fameux sourire à la James Bond qui décrochait un aller-direct dans le lit de la belle, sans détour ?

« Hummm, à bien y réfléchir... Je ne pense pas qu’une fille s’appelant Iron Girl puisse vraiment te conseiller. Mais Starkiller... Définitivement non. »

Elle ne le disait pas, mais, dans sa tête, cet interrogatoire surprise la tracassait. Malgré les apparences, ils n’étaient pas en terrain ami ici, et Rachel était la seule de l’équipe qui semblait avoir la tête sur les épaules. Drake était en lutte contre ses hormones, et Rachel s’écarta légèrement, replongeant le nez dans ses sushis.

« Et, par ailleurs, je ne vis pas dans une grotte quand je suis hors de ma base ! Il m’arrive même d’écouter de la musique... Et pas du Bach ou du Wagner, même si ça doit y ressembler pour toi. En fait... »

Rachel soupira à nouveau, et sourit, sentant curieusement ses joues s’empourprer.

« En fait, j’ai hérité des goûts musicaux de mon père. C’était très tendance à l’époque, mais... Maintenant, je pense que c’est assez has been. Tu sais... Je ne l’ai dit à personne, pas même à Carol, mais j’ai chargé dans la programmation de mon armure une playlist. Je l’écoute parfois quand je dois faire des vols qui durent un certain temps. »

Elle ignorait pourquoi elle disait ça, mais il était sûrement trop tard pour faire machine arrière. Elle se retourna alors, et sortit de la piscine en se redressant, offrant au passage à Drake une superbe vue sur son postérieur. Elle attrapa le disque monolithique traînant sur un dossier, et appuya légèrement dessus, déclenchant, non pas l’ouverture de l’armure, mais le programme informatique de cette dernière, et trouva rapidement sa playlist dans ses fichiers personnels. Elle en chargea rapidement une, et relia l’appareil au système audio de l’appartement.

Come And Get Your Love (https://www.youtube.com/watch?v=nkr77jE5GFY) se mit à déferler, alors que Rachel replongeait dans l’eau.

« Je l’ai écouté tandis que je me trouvais dans l’espace pour réparer les fuselages d’un satellite du SHIELD... C’est en voyant le soleil se lever en entendant cette musique que je me suis dit que je ne regrettais pas le choix de me retrouver affublée de cette énorme armure métallique. »
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Drake Noventa le samedi 23 août 2014, 17:07:11
Cunningham, à n'en point douter, était parvenu à deux choses : convaincre le SHIELD que l'armure mon amure MB avait besoin d'un sérieux power-up pour égaler le bijou qu'utilisait Rachel et ensuite me compter dans sa liste d'amis, voire d'admirateur. Car si Cunningham et moi avions longuement discuté de ma nouvelle carapace informatisée, c'était parce que nous avions découvert assez rapidement que nous partagions les mêmes goûts en ce qui concernait la mécanisation selon la logique mecha à la japonaise. Autant dire que nos brainstorming avaient davantage ressemblé à un colloque entre deux fan-boys qu'à une réunion sérieuse dans les locaux d'une antenne de l'organisation la plus puissante du monde ou presque. Et si Cunningham avait donné une nouvelle dimension à mon équipement en se dépassant, je m'étais mis en tête de m'en montrer digne. Mes efforts s'étaient multipliés pour faire honneur à mon mécano (comme je l'appelais affectueusement) et aussi parce que je voulais que Rachel me remarque. Si le deuxième point n'avait jamais semblé être atteint, j'avais réussi à accomplir le premier. Même Barbara m'avait félicité ! Et Carol Danvers, autre agent (de ce que j'avais cru comprendre) était venue me voir pour me glisser un compliment... Entre autres choses.

Si Iron Girl n'avait pas réagi à ma proposition, comme à chaque fois, elle avait sourit et cela m'avait mit du baume au coeur. Mes lèvres avaient alors adopté un rictus plus naturel que le smile Colgate de la minute d'avant et j'eu l'impression l'espace d'un instant que ma coéquipière et moi partagions un semblant de cette complicité après laquelle je courais si désespérément. Je l'écoutais donc réagir à mes propositions de noms de code, m'apercevant une fois encore que Rachel manquait cruellement d'imagination et de laisser-aller.

- Iron Girl, c'est quand même pas trop mal. C'est pas SUPER original mais ça passe ! Et puis Starkiller, ça a de la gueule. Ca fait comics des années 60 !

Je m'approchais de Rachel un peu plus encore mais à la seule fin d'aller lui taper un sushi juste sous le nez, m'enfournant le saumon et son riz tout en la regardant. La belle se débattait avec mes précédentes assertions, à savoir qu'elle vivait loin de toute forme d'actualité. Bon, loin de toute actualité que moi, je connaissais. Et visiblement, la pique la touche puisque je la trouvais encore plus craquante en rougissant.
La suite me laissa d'autant plus silencieux qu'elle était un moment rare. Rachel Hawkes, l'huître sous une peau humaine et plus carapaçonnée que sous son armure, venait de me faire une petite confession. Un détail pour n'importe qui d'autre, une sorte d'évènement pour moi. J'écoutais donc attentivement, ne manquant pas la vue imprenable sur le magnifique derrière de ma partenaire. Si au moins je trouvais le courage d'y coller une main, quitte à me prendre un pain.... Aaaah...pff.

- Alors comme ça tu es humaine sous l'armure, Officier ? Mon sourire était bien plus tendre que moqueur, à cet instant. Et la chanson est franchement sympa, je dois dire. Pourquoi on irait pas sauter ensemble, une fois la mission terminée ? Un jump ensemble, avec ce morceau dans nos casques... Tu comprendrais pourquoi ça vaut vraiment le coup de lâcher prise de temps en temps. D'oublier tes attributions, ton armure, ton nom pour juste rester comme suspendue quelque part entre ciel et terre. Je n'ai pas sauté depuis mon accident et même en armure, rien ne vaut la sensation d'un saut. Ça nous ferait une sortie !

Ce n'était pas la première fois que je proposais à Rachel de passer un peu de temps en privé, loin du travail qui nous réunissait maintenant. Elle avait toujours quelque chose à faire ou à aller voir et très peu de temps à m'accorder. Pour être tout à fait franc, je n'avais jamais su dire si elle m'opposait des arguments creux pour se débarrasser de moi ou si elle était vraiment si prise, jusqu'à ce qu'après un énième refus dans un bureau de la base, je ne sois abordé par Carol qui avait assisté à la scène. Gentille, elle avait accepté l'invitation à la place de Rachel et nous avions terminé dans un bar à l'ambiance jazzy, Danvers m'expliquant un peu plus le poids du nom d'Hawkes. Certaines choses s'éclaircirent alors pour moi et je remerciai Carol en me promettant de tout faire pour détendre Rachel.
Sans laisser de signe avant-coureur, j'approchais d'elle d'un coup et déposais mes lèvres sur sa joue, frôlant bien involontairement la commissure de sa bouche avant de me décaler.

- Je suis sûr que j'arriverai un jour à voir la fille du prestigieux général Hawkes passer un moment de relâche.En attendant ce jour béni, je vais aller me sécher avant d'aller dormir.  Je lui tendis la main, l'autre me retenant au bord de la piscine. Voudriez vous bien me raccompagner à mon fauteuil, ma chère ?

La compétition débutait tôt demain et je comptais bien y assister en compagnie de ma délicieuse secrétaire... A qui je ne prendrais peut-être pas la peine de dire que j'allais embarquer un des MB médicaux modèle sport pour aller participer. Pas sûr qu'elle aurait été d'accord.
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Iron Girl le samedi 23 août 2014, 19:58:48
Drake proposa à Rachel un jump après leur mission. Surprise, Rachel cligna des yeux à plusieurs reprises, et considéra cette option pendant quelques secondes, avant de finir par hausser les épaules :

« Ma foi, pourquoi pas ? Mais je n’en ai jamais fait... Il faudra me guider quand nous y serons. »

La musique continuait à déferler depuis la sono de l’appartement, et Drake se rapprocha ensuite d’elle, l’embrassant sur le coin de la joue. Pour une fois, elle ne la repoussa pas, et sourit même quand il lui assura réussir, un jour, à faire en sorte que Rachel puisse se détendre. C’était juste que Rachel avait du mal à mélanger vie privée et vie professionnelle, et qu’elle n’avait pas envie de se rapprocher d’une mauvaise personne, d’un individu qui pourrait la doubler... Notamment en contactant la presse et en déshonorant le nom des Hawkes. Rachel ne voulait pas faire de bêtises de ce genre, car elle savait qu’il n’y avait pas elle qui était en jeu, mais aussi la réputation de toute une famille de prestigieux soldats, remontant aux premières années des États-Unis, à la Guerre d’Indépendance... Et encore, elle était sûre que, même en creusant plus loin, elle apprendrait que les Hawkes datant d’avant les colonies anglaises étaient de grandes stratèges anglais, probablement des chevaliers ou des lords.

Rachel sortit de ses pensées quand Drake lui demanda de la raccompagner à son fauteuil, et sortit rapidement de l’eau.

« À vos ordres... Je reste votre assistante, après tout. »

Elle commença par rapprocher le fauteuil de Drake du rebord, puis se pencha ensuite, et l’aida à se relever. Son corps se frotta contre le sien brièvement, le temps qu’elle arrive à l’installer. Une fois ceci fait, Rachel commença à pousser le fauteuil.

« Il va te falloir du repos si tu veux affronter ce Dan Vargas. L’assistante que je suis te rappelle que les épreuves commencent demain matin. »



Il y avait des journalistes venus des quatre coins du monde. La compétition n’était pas qu’un simple évènement sportif, mais avant tout politique. Après un isolationnisme qui avait duré pendant des années suite à l’effondrement de l’URSS et la dislocation du bloc rouge, la Latvérie avait sombré dans un isolationnisme technologique et une position de forte hostilité vis-à-vis des États-Unis. Elle avait cessé de siéger à l’ONU, de participer aux grandes conférences internationales, pour plonger dans une sorte de forte autarcie. Avec la chute de Fatalis, le pays était en train de s’ouvrir à la démocratie, et plusieurs entreprises occidentales envisageaient de s’implanter en Latvérie, ou de bénéficier du savoir-faire technologique latvérien très avancé en matière de robotique.

La compétition avait lieu dans une station de ski, dans les hauteurs des Carpates. On y accédait par hélicoptères, les routes étant difficilement praticables. Monica Leigh se trouvait justement dans l’un d’entre eux, accompagnant Drake. Le soleil était en train de se lever, et elle n’avait reçu aucune nouvelle de l’équipe du SHIELD, et de leur interrogatoire. Pour l’heure, elle s’en tenait donc au plan initial : participer à la compétition sportive.

Mais elle comptait bien se renseigner malgré tout.
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Drake Noventa le samedi 23 août 2014, 22:13:55
- Ma foi, pourquoi pas ? Mais je n’en ai jamais fait... Il faudra me guider quand nous y serons.
- Quelle meilleure aile que la mienne pour que tu te réfugies au-dessous ?


Personne sur Terre n'aurait sut mieux la guider que moi dans cet horizon inconnu pour elle. Et quand bien même, je n'aurai laissé ce privilège à personne d'autre. Nous échangeâmes de nouveaux sourires tandis que je me retrouvais à espérer avec un peu plus d'assurance qu'à l'accoutumée que je finirai par apprivoiser, un moins un peu, cet animal sauvage qu'était l'officier Hawkes. J'ignorai ce qui la séparait de moi, j'ignorai même si il me serait possible d'en obtenir plus que ce soir. Nous étions plus proches que jamais, bien que cela fut finalement discret. Toutefois, tandis qu'elle m'aidait à rejoindre la prison de mon siège d'handicapé, je réalisais qu'il ne servait à rien de chercher à enfoncer les portes de la forteresse de son intimité. Mieux valait doucement frapper à la porte pour qu'une ouverture se profile à l'horizon. Rachel poussait le fauteuil vers les commodités de vie alors que je me surpris à réaliser que j'avais pour elle une drôle de tendresse. Pas de celle qu'on pouvait avoir pour la personne vous ayant sauvé la vie, non ! Ni celle qu'on feignait avec la fille qu'on voulait seulement glisser dans ses draps. C'était cette tendresse qu'on entretenait pour un ami proche, un sentiment encore indistinct pourtant et qui pouvait encore muer.
Sur cette pensée, je relevais la tête pour la regarder d'en bas. A cette seconde silencieuse, Rachel Hawkes ne me semblait plus être ce titan froid qu'elle aimait à incarner pour le travail.

Nous partageâmes le reste de la soirée. Rachel resta avec moi sans que je n'ai besoin d'insister et nos discussions furent des plus simples et dénuées du moindre sous-entendu de ma part. Je lui parlais de la compétition, lui enseignait les bases des règles et parlait avec elle de la vie en Amérique. Contre anecdotes du SHIELD je troquais quelques histoires glanées au fil de mes voyages autour du monde du temps ou j'étais à fond dans la compétition et avant que je ne m'en rende seulement compte, nous partagions mon lit en guise d'assise, le disque de son armure diffusant le son de sa playlist dans toute notre chambre. J'embrassais simplement à nouveau sa joue au cours de ces instants tranquilles et sombrais dans le sommeil, incapable de savoir si elle avait filé une fois que je m'étais effondré ou si elle était restée à mes côtés.
Demain, j'aurai peut-être ma réponse.
Demain...



L'hélico qui tremblotait en plein vol, je connaissais. Pourtant, je m'étais rendu compte lors d'une secousse à mi-chemin que ma main tremblait légèrement et qu'une bouffée de chaleur m'envahissait progressivement. Il me fallut cinq minutes de cette détestable crispation pour comprendre que ce n'était pas de l'engin dont j'avais peur mais bel et bien de ce dont vers quoi il m'emmenait.
Mouvement réflexe, je posais mes doigts sur le genou de Rachel - pardon, Monica- et restait ainsi le temps de me calmer. Parce que j'avais composé mon habituel masque de petit péteux sûr de lui, personne dans l'hélico ne réalisa que c'était une sorte d'appel à l'aide, mais Rachel saurait sûrement déchiffrer le signal que je ne lui désignais pas intentionnellement. Et mon geste passerait pour une sorte de petite perversion de gosse de riche sur sa jolie secrétaire, chose que Dan Vargas (http://media-cache-ak0.pinimg.com/originals/4b/08/80/4b0880983f67e70564edea94f1573592.jpg) ne manqua pas de souligner, assis qu'il était en face de nous. C'est à Rachel qu'il s'adressa après m'avoir longuement défié de son insupportable regard de trou du cul hautain.

- Ma jolie, si vous voulez un boss plus apte à se servir d'une femme dans votre genre, je vous présenterai ma carte. Il tapa volontairement ses deux jambes. Les miennes me permettent les meilleures acrobaties.

Comme ma coéquipière avait put s'en apercevoir dès le petit-déjeuner collectif à l'hôtel, Vargas était aussi bon jumper qu'il était un connard catégorie A+, sorte de chocobo d'or de la vantardise. Belle gueule, fortune et gros melon, un cocktail idéal pour donner une enflure de haute volée qui avait pour lui un talent certain pour le sport qui allait une fois encore nous mettre face-à-face. Dès mon arrivée, ceintré dans les MB qui me permettaient de tenir debout, il avait enchaîné les blagues cruelles sous couvert d'humour pour nos "retrouvailles fraternelles". Vargas n'entretenait qu'un seul but : m'écraser lors de la compétition afin de récupérer les derniers sponsors qui me restaient, soit quelques société à la botte du SHIELD qui nous avaient servies de couverture en plus de Noventa Industries.
Dan avait insisté pour partager mon hélico et mon passage dans les vestiaires pour enfiler nos wingsuits (http://strategiesdusport.monipag.com/files/2014/05/flyingdude.jpg), la mienne taillée pour accueillir en plus la structure artificielle qui m'aidait à marcher. Au final, j'avais serré les dents et rétorqué du tac-au-tac à chaque attaque de mon adversaire, surtout celles qui touchaient Rachel et mon handicap. Autant dire que j'étais déterminé à l'écraser pour de bon, bien que je n'oubliais pas que nous étions en mission.

Dans mon oreille se trouvait un discret équipement de réception-émission directement relié à Rachel afin que nous puissions communiquer en toutes circonstances, sans compter que j'avais mon propre dispositif d'armure contre ma poitrine, comme je l'avais montré fièrement à Hawkes le soir d'avant sans lui dévoiler la machine qu'elle renfermait. J'étais paré à toute éventualité et j'espérais simplement que quoi qu'il puisse se passer, j'aurai le temps de plumer Vargas. Il descendit avant nous de l'hélico arrivé au sommet depuis lequel nous devions sauter et j'installais de mon côté la Go-Pro sur mon casque avec difficulté au vu de mes tremblements. C'est du côté de Rachel, une fois n'était pas coutume, que j'allais chercher du soutien.

- Je ne pensais pas que ça me ferait cet effet là de me retrouver comme... tu sais, comme le jour où j'ai eu mon accident. Merde, je crève de trouille, en fait.

J'avais beau avoir une armure capable de me faire voler comme Sentinel Prime en cas d'extrême nécessité, je n'étais pas tranquille. Je m'assénais une petite gifle sur chaque joue pour me reprendre, regardant Rachel en changeant de sujet pour oublier la crainte qui me nouait les tripes.

- Dehors, tu seras assaillie tant par les fans que par les journalistes et, peut-être, quelques sponsors. Fais attention, et... euh... ben...

Sur ce pic, des tribunes étaient aménagées face à un grand écran, des spectateurs seraient présents et le bord seul de l'à-pic délimiterait notre ligne de départ. Je lui avais expliqué, mais Rachel ne craignait bien sûr rien... Me mordant la lèvre, j'abandonnais là mes délires. Rachel savait déjà tout ça. Je ne faisais que noyer le poisson pour retarder l'échéance, mais je savais bien qu'il allait falloir que je sorte de l'hélicoptère pour me préparer à sauter puisque les haut-parleurs m'annonçaient déjà. Je quittais donc mon fauteuil pour me diriger vers la porte coulissante de l'engin porté par les servo-moteurs des MetalBones. La sécurité de la terre ferme, j'allais la laisser derrière moi pour tenter le parcours aérien le plus ardu d'Europe, surnommé l'Echine du dragon. Des boucles entre deux falaises très escarpées à plus de 300 km/h. L'épreuve la plus mortelle du circuit.

- Je vais leur montrer comment on vole, dis-je à moi-même avant de descendre de l'hélicoptère.

Il n'était pas question d'en mettre plein la vue à la femme dont je désirai qu'elle me remarque. Il ne s'agissait pas non plus de prouver à mon père que j'étais bon à quelque chose ou encore au SHIELD que je valais plus que l'argent investi dans mon entraînement et mon armure.
C'était à moi que j'ouvrais la guerre, à ce moi qui s'était lamenté sur son pauvre état après avoir perdu ses jambes. J'étais mon propre démon et après ce saut, je l'aurai vaincu. Fondant dans le décor comme je l'avais toujours fais par le passé, je me prêtais au jeu des journalistes et de leurs questions tout en me dirigeant vers le point d'envol.
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Iron Girl le mardi 26 août 2014, 01:25:02
Rachel savait dans quelles circonstances Drake avait perdu l’usage de ses jambes : lors d’un exercice similaire.  Elle se doutait que cet évènement devait agir en lui. Il n’était pas l’homme vantard et intouchable qu’il aimait prétendre être. Ce n’était qu’un masque. Un grand garçon avec une blessure fragile à hauteur du cœur... Le genre de psyché qui faisaient craquer les filles dans toutes les séries télévisées à l’eau-de-rose. Dan Vargas, en revanche, le fameux Dan Vargas, semblait bien différent. Elle comprit rapidement qu’il devait être le rival de Drake, et, qu’avec sa chevelure blonde, son sourire de surfeur hawaïen et ses yeux de tombeur, il devait avoir une armée de fangirls hystériques se mouillant la culotte pour lui. Pour autant, plutôt que d’aller  la station avec elles, il avait fait route avec Drake et Rachel, en profitant pour, d’une part, se moquer de Drake, et, d’autre part, loucher sur les jambes de Rachel, ainsi que sur ses seins, parfois à la limite de l’obscène. Rachel Hawkes lui aurait déjà foutu un pain. Monica Leigh se retenait, derrière son rôle d’assistante... Mais une femme ne dormait jamais éternellement.

Ils sortirent de l’hélicoptère, et firent face à une nuée de supporters, de sponsors, et de journalistes sportifs. Drake Noventa était une petite célébrité locale, non seulement en raison de son père, mais aussi, et surtout, en raison de son accident. Il y avait une sorte de dévotion guerrière à l’idée de recommencer un sport qui avait failli le tuer. Rachel avait lu les différents journaux sportifs traitant de la question. On le surnommait fréquemment « Le Phénix », en se demandant s’il allait vraiment réussir à renaître de ses cendres, ou si, comme Icare, il terminerait sa course dramatiquement.

En sortant de l’hélicoptère, ils se retrouvèrent face aux journalistes, et les questions affluèrent.

« Monsieur Noventa, Monsieur Noventa, comment sentez-vous cette compétition ?
 -  Vous arrivez à remarcher grâce aux prothèses sophistiquées de votre père ? Elles ne sont pas trop lourdes ? »

Rachel se dressa face aux journalistes, levant ses deux mains, tandis que Drake s’avançait, en compagnie de Vargas, visiblement fort mécontent de voir qu’on ne lui posait aucune question sur sa relation avec une top-model russe. Rachel se mit à parler, répondant à plusieurs questions, puis s’avança. La première épreuve consistait en un saut depuis un jet, puis à faire un vol plané entre des montagnes pour rejoindre un point d’atterrissage sur une île au milieu d’un lac gelé, les candidats étant notés selon différentes critères par un jury. Pour Rachel, qui n’était pas au fait des évènements sportifs, elle trouvait qu’il y avait quand même beaucoup de monde pour une compétition n’impliquant pas du football.

Elle allait bientôt devoir se séparer de Drake, mais, en chemin, elle vit Dan Vargas légèrement pousser ce dernier, avant de ricaner bêtement :

« Hey ! Tu tiens encore assez mal sur tes jambes, Noventa ! Je ne sais pas si tu as de la chance ou non d’être le fiston de Papa Noventa, j’ai comme l’impression que tu risques de perdre tes bras dans cette épreuve ! Si j’étais toi, j’abandonnerais vite, et j’essaierais de me trouver une copine ! »

Rachel se rapprocha rapidement, s’apprêtant à sortir son rôle, et à probablement faire une nouvelle connerie. Elle s’avança vers le duo, et posa sa main sur l’épaule de Drake.

« Avant que tu ne partes, Drake, encore une chose... »

Son regard croisa le sien, et elle se maudit intérieurement pour ce qu’elle allait faire... Mais une Hawkes restait toujours une fleur bleue. Elle enlaça la nuque de l’homme, et l’embrassa, en plein sur les lèvres. Dan Vargas n’en dit rien, et les photos des journalistes se mirent à filer. Le baiser dura quelques secondes, et Rachel le rompit, un sourire éclatant sur les lèvres.

« Maintenant, tu n’as pas le droit de perdre ! »

Elle s’écarta un peu, et planta son regard dans celui de Vargas, comme pour le mettre au défi. Ce dernier fusilla Drake du regard, puis les questions affluèrent sur sa relation entre elle et Drake. Les journalistes... Voilà bien pourquoi elle les détestait. Ils étaient toujours à chercher le moindre scandale, et à voir en l’information, non pas un moyen d’informer le public, mais de faire du chiffre en faisant du buzz sur des évènements médiatiques ne méritant pas un tel éclairage. Rachel ne répondit donc à aucune de leurs questions, et laissa Drake s’envoler dans le ciel. Elle s’attendait à passer un moment tranquille à l’hôtel spécialisé, devant les écrans géants diffusant la compétition...

...Mais, en Latvérie, les choses ne se passaient jamais forcément comme prévues.
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Drake Noventa le mardi 26 août 2014, 20:15:30
J'avais envoyé les journalistes vers Rachel et les quelques collaborateurs de Noventa Industries nous accompagnant en Latvérie avec un sourire, pour mieux me concentrer sur le saut qui m'attendait. J'assurai en revanche de répondre à leurs questions après l'épreuve, puisqu'elle ferait une excellente façade publicitaire pour les MetalBones que j'avais tout autant à coeur de populariser que je pouvais désirer me faire reconnaître par Hawkes en tant que semblable du SHIELD. Hors de question de congédier trop sèchement ceux qui assureraient une bonne partie de l'avenir de l'aide motorisée aux handicapés ! Rachel, fort heureusement, joua parfaitement le rôle de Monica Leigh et prit sur elle tout ce que j'avais à déléguer en mimant mon assurance coutumière. N'étais-je pas le Phénix, après tout ?
Seulement voilà, un phénix volait bien mieux qu'il ne marchait et accomplir des pas en wingsuit était une épreuve (une toile servant au vol reliant les deux jambes, impossible d'avoir une démarche naturelle), dans mon cas encore décuplée par le port des MB qui me ceignaient les jambes. C'était un peu ridicule d'avancer ainsi, mais comment ne pas considérer cela comme un exploit lorsque les médecins vous avaient assuré que plus jamais vous ne vous dresseriez sur vos deux pieds ? La plupart des gens présents m'encourageaient et cela me mettait du baume au coeur, si bien que je ne vis pas arriver Dan Vargas et sa bousculade.

Mon équilibre vacilla grandement et je manquais de me ramasser lamentablement malgré mes pénibles efforts pour rester droit. Mon salut vint heureusement d'un autre compétiteur qui me soutint dans un éclair que je remerciais d'un sourire aussi gêné que reconnaissant alors que Vargas éructait fièrement derrière moi.
Je vous assure que j'étais prêt à répliquer. La honte m'avait fait chercher mes mots et j'avais peur que le silence ne passe pour un aveu de faiblesse. L'instant, qui sembla durer une putain d'éternité, fut brisé par Rachel qui avait avancé vers moi et m'avait directement invectivé devant la foule massée là.
Sans que je n'ai le temps de tout comprendre, je me retrouvais avec ma superbe binôme pendue au cou et ses lèvres pulpeuses pressées contre les miennes pour un baiser que j'avais espéré des centaines de fois depuis que je la connaissais. Mes mains filèrent s'enrouler autour de sa taille pour que je la presse contre moi alors que je me ressaisissais assez vite pour partager pleinement l'étreinte buccale et corporelle avant qu'elle ne se détache.

- Maintenant j'ai des ailes, lui répondis-je.

Je pensais chaque mot et bien que la tirade aurait put passer pour une réplique de films romantiques, elle sonna si juste que je sentis une bouffée de fierté me monter à la tête. Il était temps d'enfoncer le clou pour Vargas, qui allait vite se rappeler que Drake Noventa ne lui avait jamais cédé plus que la seconde place sur l'ensemble de sa carrière. Je l'interpellais sous le feu des crépitements des appareils photos et l'oeil des caméras, qui lâchèrent un peu Rachel pour se focaliser sur moi. Elle avait ainsi une chance de filer et moi de rétablir l'équilibre.

- Tu devrais rester ici pour regarder l'épreuve avec les spectateurs, Dan, ça te permettra au moins de me voir là-haut ! Parce qu'une fois en vol, mec, tout ce que tu apercevras de moi ce sera ma combi' derrière la ligne d'arrivée. Des hourras fusèrent de partout. Je finirais premier aujourd'hui. ET SUR MES DEUX JAMBES !

La fin, criée comme un défi, fut acclamée d'un tonnerre de vivas qui dura jusqu'à ce que nous rejoignons le jet devant nous mettre en altitude. En vol, j'ajustais mon casque et allumais la caméra Go Pro. Les images s'affichèrent sur les écrans, avec mon nom en bas à droite. Tout le monde pourrait assister à mon jump de mon point de vue tandis qu'une équipe en hélico donnerait elle une vue plus globale. Un micro était bien installé mais serait relativement inutile au vu du frottement de l'air contre lui à la vitesse ou j'irais. Un second autrement plus performant était discrètement patché à ma gorge et relié à une minuscule oreillette du SHIELD pour que Rachel et moi puissions communiquer en cas de souci.
Quelques secondes avant le saut, un journaliste du web posa une question presque rituelle à l'attention de tous les jumpers : "Un mot avant le frisson ?"

- Je reviens tout de suite.

Cinq mots lourds de sens. Je n'étais jamais revenu de mon dernier saut en date. Néanmoins, ils étaient davantage dédiés à Rachel. Une façon de lui dire que je n'allais pas abandonner là, que j'allais revenir parler avec elle de ce baiser et cette fois fier d'être Drake Noventa. Agent du SHIELD coincé dans un fauteuil certes, mais plus vraiment handicapé.
Au signal, je me lançais dans le vide.

Les toutes premières secondes étaient toujours les plus sensationnelles, parce qu'elles donnaient l'impression ultime de voler pour de vrai. Terre et ciel se mélangeaient en un imprenable horizon et rien de ce que vous connaissiez n'avait encore de cohérence. Puis le corps se remettait en marche sous un éclair conditionné du cerveau et le corps venait se placer de façon à prendre le vent. Les jambes et les bras ouverts, vous vous retrouviez à surfer à plat sur l'air, fendant le ciel comme un missile sur une trajectoire contrôlée. Le SHIELD m'avait entraîné, les MB étaient parfaitement réglés. Le réel atout restait mon corps forgés par ces sports extrêmes, qui m'avait conféré des aptitudes que même Barbara Gordon avait rapidement accepté de reconnaître. Phénix j'étais bel et bien et mes ailes enflammées l'étaient par les mouvements réflexes que j'accomplissais pour prendre de la vitesse et foncer vers l’échine du Dragon, le canyon qui constituait le noeud de la course. Je disparaissais comme une bombe entre les versants qui se faisaient face et en gérait les aspérités et autres à-pics qui se dressaient entre moi et ma trajectoire. Je pliais le bras pour virer un peu, accélérais pour dépasser définitivement Vargas (d'accord, la manœuvre était particulièrement périlleuse et inconsciente mais elle allait éclater tous les scores d'audience) et filais vers la victoire. Ils voulaient du sensationnel, les membres du jury ? J'étais parti pour leur en donner !
Il y avait sur le parcours un endroit particulièrement ardu à passer, la Dent. Une sorte d'arche creusée dans la roche, très difficile à passer. Sans un excellent calcul, c'était le crash assuré... Je virais en direction de la Dent, qui se rapprochait dangereusement. Et alors que les mètres entre mon point de passage et moi se réduisaient je glissais un mot au micro du SHIELD, qui ne serait capté que par ceux de chez nous à l'écoute.

- J'espère que tu regarde ça, officier, parce que celui là il est pour toi !

Aidé par les MB, je donnais un coup de reins et me retrouvais à planer sur le dos juste avant de passer la Dent. 200 km/h à l'aveugle et au dernier moment ? La pire connerie de l'histoire du Jump et signée par un revenant !
Et je passais ! Putain, même moi j'avais du mal à y croire ! L'arche de la Dent défila plus vite qu'un battement de coeur et je repris ma position in-extremis pour corriger mon assiette et m'éviter un pan de falaise dans une belle manœuvre qui signalait également la fin de l'Echine. J'étais passé et amorçais ma descente, les autres concurrents loin derrière moi en termes de points au jury et de distance pure. La petite île sur le lac glacée se montrait doucement et je laissais exploser ma joie au micro, tandis du SHIELD que de la Go-Pro cette fois.

- WOOOOOOOOOUHOUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUU !




[Pour illustrer un peu mieux, voici une vidéo du saut de la Dent (https://www.youtube.com/watch?v=8L8UCfxmtSw) (à la fin de la vidéo surtout), sauf que Drake est lui sur le dos ^^]
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Iron Girl le jeudi 28 août 2014, 01:44:25
*Ça va faire le tour du Web...*

Théoriquement, son père ne le saurait pas, car Rachel portait un déguisement... En soi, c’était une bonne chose, car il n’était jamais bon qu’un Hawkes de la génération supérieure se mêle des histoires d’amour de la génération inférieure. Carol allait certainement le savoir, mais elle ne s’en faisait pas trop. Leur relation était assez particulière, ce qui leur convenait à toutes les deux. En revanche, on risquait de la charrier... Mais le pire viendrait sans doute de Drake. Il allait devenir intenable après ça... Avec le recul, il était difficile d’expliquer l’origine de ce baiser. L’euphorie du moment ? Le sentiment que Drake avait besoin d’une motivation supplémentaire pour s’affirmer ? Le simple souci de réfréner les ardeurs de Dan Vargas ? Difficile à dire. Pourtant, Rachel était bien placée pour savoir que l’imagination d’un garçon s’emballait furieusement après un premier baiser. Néanmoins, si ça l’aidait à réussir son saut... Elle n’était pas venue là pour ça, mais elle savait que c’était important pour lui, et qu’il fallait qu’il se motive. C’était quelque chose qu’elle pouvait comprendre, car elle-même était une battante, une obstinée qui ne lâchait jamais rien. Elle était bien connue au sein du SHIELD pour ça, et ce n’était pas aujourd’hui qu’elle changerait.

La salle géante comprenait un cocktail avec des petits fours et des boissons, et elle se mélangea à la faune locale. Il y avait le Ministre des sports, ainsi que le Ministre de la culture. Le Premier Ministre n’était pas là, mais les Ministres indiquèrent que Mme Bardas suivait la compétition depuis le Château Latvérie, le nouveau nom donné au château de feu Fatalis. Elle avait organisé une immense réception, et avait installé des écrans géants à Doomstadt, la capitale du pays, qui avait conservé son nom.

Plusieurs journalistes allèrent agresser Rachel sur ses relations supposées avec Drake.

« Depuis quand connaissez-vous Monsieur Noventa ?
 -  Comment êtes-vous devenue son assistante personnelle ?
 -  Est-ce que vous sortez ensemble ?
 -  Monsieur Noventa compte-t-il vous épouser ? »

Hein ?! Seigneur ! L’imagination des journalistes la surprendra toujours ! Rachel s’éclipsa de leurs interrogations, et alla prendre un verre de champagne, tout en regardant, sur un écran géant, la présentation de la région.

« ...Comme vous pouvez le voir, c’est une région très vallonnée. Les candidats seront lâchés à de nombreux kilomètres du lac, et devront le rejoindre en prenant l’itinéraire de leur choix. Celui qui y arrivera le plus rapidement ne sera pas forcément le mieux noté, car le jury, composé d’experts et de professionnels, tiendra compte d’autres critères. Il en ressortira une note globale sur 10. Comme vous le voyez sur vos écrans, une équipe se tient sur le lac, afin d’accueillir les participants... »

Elle laissa l’homme parler, regardant le paysage par les grandes baies vitrées. Rachel était supposée obtenir des informations sur la Latvérie, sur les activités illégales du pays, sur le financement que la Latvérie faisait pour doter les supers-criminels d’armes perfectionnées... Et, pourtant, elle se trouvait là, dans une salle de sport, sur une station de ski, avec à peu près autant de chances d’obtenir des preuves que de gagner le Loto. Tout ce qu’elle avait réussi à faire, c’était embrasser Drake et se donner en spectacle. Les Hawkes n’avaient jamais été réputés pour être des espions, et c’était bien le cas de Rachel.

La jeune femme vit ensuite la compétition commencer... Quand son téléphone se mit à sonner, annonçant qu’elle avait reçu un message. Curieuse, elle l’ouvrit, et se figea en le lisant :

Je sais que vous travaillez pour le SHIELD. Tout l’hôtel est sous écoute, et vous êtes surveillées par la Latvérie.

Elle cligna des yeux, masquant son trouble, tandis que les compétiteurs sautaient de l’avion, des caméras incrustées dans leurs combinaisons permettant d’avoir une vue impressionnante des Carpates. Un autre message bipa sur l’écran de Rachel.

Vous êtes en danger. Ils commenceront par s’en prendre à votre ami. N’essayez pas de me contacter.

Rachel cligna lentement des yeux, indécise, et les leva vers l’écran géant.

« ...Ohlàlà, Noventa se risque à tenter la Dent ! Oui, c’est bien là qu’il se dirige !
 -  ...On dirait qu’il veut marquer le coup. Sa descente est bonne. Il arrive un peu vite, mais l’angle a l’air bon. Vous pensez que c’est le baiser de sa petite amie qui l’a motivé ?
 -  ...Ça, je ne sais pas, mais vous savez ce qu’on dit : l’amour donne des ailes ! »

Rachel soupira à nouveau, tout en repensant à ces mystérieux messages. Si c’était vrai, les assassins agiraient. Ce n’était pas un canular, car personne n’était censé savoir qu’elle était du SHIELD. Iron Girl résista à la tentation de regarder autour d’elle, comme si l’identité de l’individu ayant envoyé les SMS allaient s’afficher, et elle préféra sortir rapidement. Elle tenta de contacter Drake... Mais constata que l’appareil ne fonctionnait plus.

*Bordel !*
 


Pour chaque concurrent, il y avait une motoneige disponible, avec un pilote professionnel à chaque fois. Le centre du lac comprenait également plusieurs ambulanciers et médecins, qui inspectèrent rapidement Drake, puis firent signe au pilote qu’il était en parfaite santé.

« Monsieur Noventa, je vais vous ramener à la station de ski !! Attachez-vous derrière moi !! »

La motoneige allait finalement sur une partie solidifiée du lac, afin de rejoindre une piste qui les amènerait à s’enfoncer dans une forêt pour s’approcher ensuite de la station... Normalement.
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Drake Noventa le jeudi 28 août 2014, 19:40:22
Dans la tente prévue à cet effet sur l'île d'arrivée du saut, j'avais troqué ma wingsuit contre une tenue montagnarde plus appropriée au déplacement. Cette fois, l'exosquelette qui m'aidait à marcher était hors du pantalon, mais qui s'en souciait ? Je portais fièrement mon attirail de fer et de plastique qui m'avait permis d'éclater au score ce foutu Dan Vargas, qui avait beaucoup moins fanfaronné une fois qu'il avait atterri à son tour. Sa crédibilité et sa notoriété en avaient pris un coup après mon petit exploit et je gageais que les prochains mois allaient être ardu pour ce bonhomme dont la grosse tête n'avait jamais été aussi violemment dégonflée. C'était donc tout guilleret que j'avais rejoins la moto-neige destinée à me ramener à la station, ajustant bonnet et lunette de ski avant de m'installer -un peu pataudement avec mes jambes cintrées de l'attirail médical- derrière le pilote et de m'attacher à l'équipage. Une tape sur l'épaule de mon chauffeur et nous étions partis sur la glace, ce qui me laissait profiter du magnifique paysage de la Latvérie. Du ciel comme de la terre, ce petit pays d'Europe était une sorte d'avant-poste du Paradis, à mon sens. J'aurai eu bien du mal à croire tout ce que le SHIELD  possédait comme dossiers sur les agissements de Fatalis et de ses sbires si je n'avais pas eu le droit à un briefing complet avec Lloyd et Rachel, qui s'étaient patiemment attelés à m'expliquer qu'en fait, ça risquait de chier sévèrement pour mon équipière et moi si j'avais la mauvaise idée d'oublier que j'étais bel et bien en territoire ennemi.

Barbara m'avait enseigné beaucoup de choses durant les cours intensifs qu'elle m'avait donné, s'attardant souvent sur un point-clé : la perception de l'environnement. Dans le dédale des rues de Gotham, chaque ombre pouvait dissimuler la mort et les Bat's avaient apprit -souvent dans la douleur- à s'attarder sur tout élément alentour pour éviter de se faire surprendre. Cela pouvait bien sûr toujours arriver, mais les risques étaient diminués si vous saviez simplement regarder, vous méfier et douter. En fauteuil roulant, m'avait-elle expliqué, c'était encore plus important. Notre marge de manœuvre était encore plus réduite et si il nous était possible de nous battre, nous devions être autrement plus prudents que n'importe qui. Je m'étais donc exercé à entraîner tous mes sens. Avec le concours de mon indispensable mentor mais aussi seul et je m'en félicitais après une centaine de mètres parcourus au coeur de la forêt, quand aux gémissements du vent se mêlèrent le bruit d'autres moteurs que celui de notre engin. On aurait put penser qu'on nous suivait de près -ce que je pensais les cinq premières secondes- mais les autres concurrents avaient du retard sur moi et n'auraient pas pu être si proches. De plus, à tendre l'oreille, pas moins de trois moteurs s'entendaient.
Les regards de mon chauffeur me poussèrent définitivement à enclencher mon mode Ca va chier. Depuis son rétro, il me jetait régulièrement des regards méfiants, trop acérés pour être honnêtes. Je feignis de ne rien voir en adoptant mon air le plus détaché alors que mes muscles se bandaient durement.

Les motos neiges surgirent de notre flanc droit, sautant d'un petit monticule en hauteur comme autant de diables de leurs boîtes. Quatre poursuivants tout en noir qui avaient sûrement prévu de se rapprocher alors que l'allure de mon pilote baisserait. Je ne laissais pas à l'homme le temps de presser son frein : ma main fila comme une flèche vers la main qui tenait la poignée des gaz. Je l'activais et le moteur se mit à rugir, le chauffeur tentant de se dégager. Ma main libre vint se loger dans ses côtes droites à plusieurs reprises et il lâcha enfin prise, me permettant de le dégager violemment hors de son siège. Il allât se briser sur un rocher tandis que je prenais les commandes de la moto, talonnés par les autres tarés qui se mirent à tirer. Les balles soulevèrent de belles gerbes cotonneuses sur ma droite, me frôlant de peu. Pas facile de viser en maintenant sa trajectoire sur un terrain aussi accidenté ! Cela me servait pour le moment mais à quatre contre moi, la partie ne serait pas à mon avantage très longtemps.
Je devais gagner du temps sans déployer mon armure (qui restait mon joker) et surtout prévenir Rachel que les autochtones étaient devenus subitement hostiles. Et puisque ces cons voulaient jouer au plus casse-cou avec moi, je décidais de leur offrir une partie branchée sur le mode ultra-hardcore. D'un coup de guidon, j'envoyais ma bécane vers la droite, hors du sentier que nous suivons depuis l'entrée dans la forêt. Là, les arbres et les bosses terribles qui maculaient le terrain allaient annuler l'avantage de leurs uzis, qui crachèrent une nouvelle fois à mes oreilles. L'écorce d'un tronc vola en éclat non loin alors que mes poursuivants m'emboîtèrent les chenilles dans un tonnerre mécanique rageur.

- Rachel ? RACHEL ? PUTAIN DE MERDE, Y'A PERSONNE SUR LA LIGNE ? Mon appareil avait-il prit un coup ? Je l'ignorais et décidais de continuer à tenter ma chance. Mon petit canard, si tu m'entends, fais gaffe à ton petit cul ! J'ai des fans mécontents qui collent dangereusement au mien, tu vois le genre ? Je serai pas étonné qu'ils essaient de te choper aussi pour négocier un rendez-vous.

Impossible de dire si elle m'entendait. Je me rassurais sur une chose cependant : si c'était le cas, Hawkes serait sur ses gardes. Elle était autrement plus expérimentée que moi et toujours en alerte. Autant dire qu'une fois avertie, je souhaitais bien du courage aux types qui auraient dans l'idée de la baiser. Considérant que de toute façon elle se tenait prête à tout, j'abandonnais les messages et me concentrais sur ma conduite. Les arbres enneigés défilaient autour de moi à une vitesse folle et je devais parfois virer durement au tout dernier moment pour m'éviter un crash certain, à la manière de Luke et Leia sur Endor. Hors de question que je joue le stormtrooper éclaté sur un sapin !
Les uzis continuaient à tenter leur chance de me faucher, bien que les tirs de plus en plus mal assurés finirent par cesser tout à fait quand le paysage arborescent se densifia encore. J'aurai une chance d'éviter de me faire descendre tandis que nous resterions en forêt, mais la probabilité que je reste en vie une fois que nous en serions sortis prendrait un sacré coup dans la gueule.
...En fait, à ce rythme là, mes chances de seulement sortir de la forêt étaient au moins aussi basses que les probabilités de voir la Vierge Marie venir me baiser les cuisses afin que je puisse de nouveau courir un 3*500 mètres.

Tentant le tout pour le tout, je poussais pourtant les gaz à fond. Il fallait que je rejoigne Rachel.
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Iron Girl le dimanche 31 août 2014, 01:52:12
Les quatre motoneiges comprenaient chacune deux personnes vêtues de combinaisons noires intégrales, avec des cagoules les faisant ressembler à des commandos des forces spéciales : l’un pilotait, et l’autre utilisait un pistolet-mitrailleur, canardant la cible. Le plan initial était de le tuer dans la montagne, d’enterrer son cadavre, et de simuler un accident avec sa motoneige. Cette partie des Carpates comprenait énormément de crevasses menant dans de profondes grottes souterraines, des endroits dangereux, d’autant plus redoutables qu’il y avait parfois des trous masqués par la glace et la neige. Un accident était donc fréquent... Malheureusement, le jeune homme était plus alerte que ce qu’ils pensaient, et ils le virent se mettre à fuir, en renversant son pilote. Les Latvériens s’élancèrent à sa poursuite, tirant tous azimuts, leurs tirs manquant évidemment de précision. L »’idée était surtout de l’effrayer pour qu’il fasse une erreur et se mange un arbre... Ce serait même encore plus crédible ! Un jeune fou qui, excité par son saut réussi, renversait son pilote, puis partait à toute allure dans la forêt, et se mangeait un arbre. Les Latvériens étaient des professionnels, des tueurs au sang-froid. Ils accomplissaient fidèlement leur mission, mais l’homme était, non seulement rapide, mais aussi agile, évitant les arbres, les branches d’arbres. Eux le suivaient rapidement, évitant de l’empêcher de rejoindre la station de ski, de l’envoyer se perdre dans les profondeurs de la région.

Une motoneige mit les gaz à fond, le dépassant, et essaya de se rapprocher sur sa gauche, lui coupant la route, contraignant ainsi leur cible à s’écarter, pour rejoindre une sorte de ravin verglacé. C’était une rivière gelée, dont le lit menait également à la station, mais qui faisait un détour par rapport à la forêt en contournant le sommet d’une montagne. Les quatre motoneiges fonçaient rapidement, continuant à faire feu. Il y avait moins d’obstacles, mais la pente était glissante, instable, surtout lors des virages. Les motoneiges rugissaient, furieuses, comme si rien ne semblait pouvoir les empêcher... Quand un rayon explosa juste devant plusieurs motoneiges, créant une sorte de tranchée aquatique en faisant exploser la glace. Surpris, le pilote d’une motoneige tenta de freiner, mais l’avant de la motoneige s’enfonça dans cette tranchée, et, pris par sa vitesse, s’envola, se retournant comme une crêpe.

Une créature bleuâtre métallique volait dans le ciel et se retourna, envoyant une décharge plasma qui fit exploser une autre motoneige, la transformant en une torchère enflammée. Il ne restait plus que deux motoneiges, et Rachel Hawkes flottait dans les airs. Elle avait enfilé son armure, ce qui avait été le plus long. Rejoindre la montagne avait ensuite été assez rapide, grâce à ses puissants propulseurs, et elle se trouvait maintenant là, protégeant Drake contre les motoneiges. Elle en avait déjà détruit deux, quand l’ordinateur intégré de son armure détecta une source électrique à proximité.

*Qu’est-ce que c’est que ça ?!*

La Latvérie était un pays extrêmement avancé en matière d’électronique. Fatalis s’était même lancé dans l’exploration spatiale, amassant des technologies supérieures venues d’autres planètes pour améliorer encore plus le niveau technologique de son État. C’est ainsi que Rachel vit, sur la montagne, sur une sorte de plateforme, un curieux androïde (http://fc00.deviantart.net/fs71/i/2014/124/c/8/heavy_gunner_erhard_by_peterprime-d7h67jw.png), massif, avec des yeux rouges, qui portait une mitrailleuse lourde, et d’autres armes. Son bras gauche tenait la mitrailleuse lourde, mais ce fut la droite qui se leva, se transformant en un canon à particules.

*CONCENTRATION D’ÉNERGIE !! DANGER !! DANGER !!*

Le message clignotait sur l’interface de Rachel. Le canon concentrait une décharge d’énergie, et la balança vers Rachel. Son bouclier se mit à scintiller sous l’impact, et l’ordinateur de bord s’affola pendant quelques secondes. Le robot se tourna ensuite vers la rivière, et commença à tirer avec sa mitrailleuse lourde. Des balles explosives frappèrent la rivière en hauteur, la déchiquetant, faisant craquer la glace.

*Il veut le noyer !*

Rachel envoya une décharge d’énergie vers le robot, mais son tir plasma heurta un bouclier, et elle en balança un autre. Le robot contre-attaqua en déplaçant sa mitrailleuse lourde, qui se transforma alors en un puissant lance-missiles. Il verrouilla sa cible, et balança plusieurs missiles droit vers Rachel.

Un robot futuriste, clairement.
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Drake Noventa le dimanche 31 août 2014, 11:20:33
J'avais beau me convaincre que j'étais meilleur qu'eux -la moto-neige de l'extrême, j'avais donné une fois ou deux- force m'étais de reconnaître que les types qui me collaient au cul étaient loin de démériter. Très bien entraînés et tout à fait disposés à aller risquer de se foutre en l'air pour me faire la peau, ils me léchaient furieusement les chenilles et n'avaient de cesse de grignoter du terrain sur moi. J'avais toujours de mon côté le terrain accidenté qui empêchaient les tirs de faire mouche, mais j'avais peur que ça ne dure pas encore très longtemps : à la différence des molosses qui remontaient sur moi, je n'avais aucune connaissance de la région et pas une arme que j'aurai pu utiliser.
Soudain, un des poursuivants parvint à me dépasser à la faveur d'une sorte de couloir naturel dégagé de toute arborescence. Facile pour lui de pousser les gaz pour débarquer sur ma gauche, me forçant à une embardée de dernière seconde qui me fit me retrouver à découvert. A moi les joies de la glisse sur la glace ! Zigzaguant sur les chapes verglacées, je tentais de réduire les risques de me faire descendre tout en me demandant combien de temps je tiendrais sans activer mon armure. Elle devait rester un atout dans notre jeu, puisqu'elle était sensée se trouver encore dans mon fauteuil roulant...Si il y en avait une dans la carlingue aménagée de mes roulettes, la véritable innovation était celle que je portais à la poitrine. J'aurai voulu pouvoir parler à Rachel pour savoir si j'avais l'autorisation d'activer mon disque, mais la communication était coupée. Bref, tout foutait un peu le camp pour moi.

Alors que je me demandais comment j'allais sortir de ce mauvais pas, une très vive lueur brilla dans mon dos et je me retournais pour voir de quoi il s'agissait. Tout aussi surpris qu'avaient dut l'être mes poursuivants, je vis le rayon plasmatique s'éteindre après avoir tracé la tranchée qui m'avait débarrassé d'un de mes poursuivants. Un nouveau rai de lumière s'abattit alors sur une autre moto-neige et je n'eu qu'à le remonter pour découvrir une forme humanoïde bleutée que je connaissais bien : Iron Girl était arrivée comme une charge de cavalerie !
Pas le temps de souffler, puisqu'il restait deux motos neige derrière moi. Presque impassible devant l'arrivée de Rachel qui pouvait les griller sur place, il reprirent la poursuite et moi ma cavale.

*Soit ils sont sacrément décidés à m'allumer, soit on est pas au bout de nos surprises.*

Un puissant impact en hauteur me fit lever la tête vers Hawkes. Iron Girl venait d'être frappée avec assez de force pour reculer, ce qui excluait un projectile traditionnel et qui amenait d'autres soucis pour ma pomme.
Comme des météorites tombées du ciel avec un rythme régulier, des balles éclatèrent la glace en amont de ma position. Le craquement de la surface fut douloureux et puissant, les zébrures de cassure serpentant jusqu'à moi comme autant d'éclairs prisonniers du verglas. D'un violent coup de guidon, je détournais ma trajectoire pour pouvoir faire rapidement demi-tour tandis que la patinoire redevenait lac. Si je tombais là-dedans, je ne pourrais jamais y survivre et le froid serait sûrement tellement intense à l'immersion que mon coeur lâcherait ! Il me fallait absolument revenir vers la rive.

*Tiens bon ma belle, tiens bon !*

Bien que coéquipiers soudés, nos situations respectives nous empêchaient de nous porter secours. Et de ce que je voyais en levant un peu les yeux, Rachel n'allait pas se débarrasser facilement de ce qui l'attaquait. Déjà fonçaient sur elle quelques missiles et sur moi les deux motos restantes.
Pour une d'elle, j'eu de la chance. Le pilote eut quelques secondes d'inattention et fut incapable de revenir sur ses pas alors que la glace cédait sous lui; son équipage se retrouva à la flotte. Le dernier opposant s'était placé face à moi, son pote à l'arrière semblant peiner à recharger son uzi. Le gel ou un mauvais entretien, possiblement... Je ne ratais pas l'occasion et mit les gaz droit sur eux, la glace cassant dans mon sillage. Le pilote comprit que la partie était truquée pour lui : impossible de remonter vers moi sans y passer, nos deux poids additionnés ayant tôt fait de nous faire engloutir très rapidement par la glace de plus en plus friable. Il fit donc demi-tour quelques secondes avant que nous nous retrouvions au coude-à-coude en direction de la forêt précédemment quitté.

Seulement voilà, ils étaient montés à deux sur leur engin et j'étais seul. Même alourdi par l'exo-squelette sur mes jambes je restais plus léger qu'eux et je les dépassais sans trop de peine d'une bonne tête ou deux, leur laissant faire connaissance avec la glace que les coups de feu faisaient se dérober encore un peu plus. Un cri précéda leur disparition, qui me laissa ainsi le champ libre.
Pourtant, le sol se déroba sous moi avant que je n'ai rejoins la rive et tandis que la glace s'ouvrait sous les chenilles de ma moto, j'activais le disque pectoral au dernier moment.

Les missiles qui filaient vers Iron Girl furent perturbés par une multitude de signaux de chaleur apparu comme du néant. Depuis le sol, une multitudes de flares (http://theaviationist.com/wp-content/uploads/2013/12/Rain-of-flares.jpg) s'étaient élevés  comme un mur entre Hawkes et ses assassins explosifs, qui préférèrent aller s'écraser sur les leurres.
L'effet que j'escomptais était double : sauver Rachel et surtout créer un épais nuage de fumée entre nous et l'agresseur. J'avais décollé pour me retrouver derrière elle, vêtu de ma toute nouvelle armure (http://image.noelshack.com/fichiers/2014/36/1409597114-ac6841811a85126122b551bc210e62b4.jpg), qui recelait bien des secrets. La partie ne faisait jamais que commencer.

< Au prochain baiser, on mettra la langue.> Je lui donnais un petit coup amical sur l'épaule avant de passer à quelque chose d'autrement plus sérieux. <A tes ordres, boss.>

Rachel était l'officier supérieur et à présent que les armures étaient déployées et que nous reprenions nos place d'agents du SHIELD, c'était à elle de donner les instructions. Je n'avais jamais envie de plaisanter quand il était question de technologie malfaisante : tout là-dedans me rappelait Jirô et la façon dont il avait perverti le rêve pour handicapés moteur qu'étaient les MetalBones. A présent, comme Rachel le savait, j'étais entraîné et tout à fait disposé à suivre les règles.
Il fallait mieux que les ordres se pointent vite, par contre. Sur nos écrans, un nouveau signal d'alerte clignota quand les capteurs repérèrent une nouvelle montée d'énergie.

Si on ne se bougeait pas rapidement le cul, on allait prendre cher.
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Iron Girl le mardi 02 septembre 2014, 01:53:55
Les missiles fonçaient droit sur elle, et Rachel s’envola, déclenchant ses propres leurres, piégeant plusieurs missiles, mais pas tous. Le robot en balançait d’autres, les missiles dessinant des traînées de fumée en les pourchassant. Iron Girl se retourna, et balança une charge plasmique qui fit exploser un autre missile, n’en laissant plus que deux. Elle enclencha ses moteurs, se propulsant davantage en avant, filant le long des sommets enneigés. Malheureusement, elle ne pouvait pas encore retourner protéger Drake, devant le laisser se débrouiller seul face aux deux motoneiges qui le poursuivaient. Elle aperçut plusieurs archers enneigées, et fila à travers, incapable de semer les deux missiles. On voyait là toute l’efficacité de la technologie latvérienne, et, plus le temps passait, et plus les missiles se rapprochaient. Son bouclier peinerait à les retenir, et Rachel se rapprocha d’un mont enneigé, utilisant ses détecteurs et son scanner. La neige était friable ici, et elle opta pour une stratégie secondaire pour se débarrasser des missiles. Rachel concentra un rayon, et balança un tir plasmique sur la base du mont, provoquant une avalanche, se dirigeant droit vers la chute de neige. Elle passa juste dessous, et la neige tomba sur les missiles, les faisant exploser. Ils étaient proches de Rachel, et le souffle de la déflagration ma perturba légèrement. Son armure heurta la neige, rebondissant sur cette dernière, et elle enclencha à nouveau ses propulseurs, retournant vers la rivière glacée. Le robot avait tellement endommagé la glace que l’eau déferlait à toute allure. Elle vit les motoneiges en train de rouler, emportée par l’eau déchaînée, et se servit alors de se scanners pour repérer Drake...

...Et le vit débarquer sous son nez, dans une armure noirâtre avec une visière rouge en forme de « X », faisant penser à une espèce de Megaman futuriste. Rachel cligna des yeux, légèrement surprise. Elle n’avait jamais entendu parler de cette armure, et comprit que Cunningham avait du lui cacher bien des choses. Maudit geek... Rachel inspecta brièvement l’armure, et vit que le générateur de cette dernière semblait être à hauteur de sa poitrine. Il avait empêché le robot ennemi de balancer de nouveaux missiles ver selle à l’aide de leurres qui brûlaient dans le ciel.

« Je crois que tu auras deux ou trois choses à me dire, je ne suis visiblement pas la seule à bénéficier de nouvelles armures. »

Avant son armure bleue, Rachel avait eu un modèle rouge, qui avait été amélioré après que son armure ait été piratée. Elle avait maintenant un modèle bleu, pour marquer le coup. Rachel sentit également un pic d’énergie, et, en regardant la corniche où se tenait le robot, elle grinça des dents en envoyant un autre débarquer : un lourd androïde équipé d’un LRM et d’un énorme fusil (http://fc05.deviantart.net/fs70/i/2013/049/e/6/galaxy_saga__applibot__beamgun_commander_advanced_by_djahal-d5vd800.jpg). Il s’avançait lentement, et tous ses canons étaient en train de les cibler.

« Je te laisse le nouveau, je m’occupe de l’autre. »

Drake aurait du lui parler de cette armure. Croyait-il que tout cela n’était qu’un jeu ?! Rachel regretta à nouveau de l’avoir embrassé ! Heureusement que les Latvériens étaient là pour lui offrir de quoi calmer ses nerfs. Elle enclencha ses propulseurs, et fonça vers le robot, qui la canarda avec sa mitrailleuse lourde. Iron Girl répliqua en envoyant de nouvelles décharges à plasma qui explosèrent contre le monstre. En retour, ce dernier chargea son fusil, et balança un nouveau tir Gauss. Les boucliers de Rachel souffrirent à nouveau, et le robot se sépara ensuite de son collègue en sautant en contrebas, atterrissant dans la neige, près de la rivière.

Sonnée, Rachel balança de nouvelles décharges.

*Bordel, son bouclier est résistant !*

Elle opta pour une autre stratégie, et réitéra en fait celle qu’elle avait utilisé contre les missiles, en tirant autour du robot, jusqu’à faire dégringoler un énorme pan de neige sur sa carcasse. Le robot en sortit en envoyant une nouvelle décharge, qui frôla de peu Iron Girl, le tir allant se perdre dans le ciel.

*Vraiment costaud !* grogna-t-elle.

Rachel attaqua à nouveau, ne désespérant pas d’en venir à bout.
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Drake Noventa le mardi 02 septembre 2014, 20:59:53
< Je crois que tu auras deux ou trois choses à me dire, je ne suis visiblement pas la seule à bénéficier de nouvelles armures. >
< ..."Et sinon, tu vas bien, Drake ? Tu n'es pas blessé ? Non Rachel, ne t'en fais donc pas tant, je suis vaillant et tout et tout, allons casser du menaçant robot européen !" C'est pas dur de prendre de foutues nouvelles, si ? C'est non-conforme au code militaire d'être aimable ? Sans déconner, quoi...>


Je soupirais. Hawkes n'avait certes jamais été très attentionnée envers moi -faudrait pas qu'elle montre une faiblesse humaine, des fois qu'elle puisse passer pour autre chose qu'un Terminator avec le cul scindé par un string en soie- mais même quand je frôlais la mort il n'y avait jamais que le boulot et son devoir qui l'occupaient. Même si pour cette fois, c'était davantage ma nouvelle armure qui recevait son attention. La mécanique et le fait qu'elle n'était au courant de rien à ce propos, ce qui motiva un petit tâcle à la sauce Drakounet.

< Tu te seras un peu intéressée à moi avant qu'on ne vienne en Latvérie, tu aurais tout sû de l'armure ! Qui d'autre que toi aurai-je voulu bassiner à propos de ce genre de choses, hein ? Mais naaaaaan, Robot-Rachel n'est pas programmée pour intégrer le petit programme Drake au-delà des paramètres de base ! Tsss. Ce qui équilibre la balance, c'est que tu n'embrasse pas trop mal.>

Je savais que Rachel me sermonnerait à un moment ou à un autre pour ce petit speech en pleine situation armée, chose qui avait le don de l'agacer. J'aurai le droit passage sur mon comportement immature indigne d'un élément du SHIELD et tout et tout, mais mon désir de faire de Rachel une personne un poil plus humaine n'allait certainement pas s'arrêter à un ensemble de protocoles militaires assommants. L'armure et ses spécificités, nous aurions tout le temps d'en parler plus tard... D'autant qu'elle n'en était pas dépourvue, au contraire. L'ordre de ma supérieure fusa donc, me désignant mon adversaire vers lequel je fonçais après une parodie de salut militaire. Il était temps d'éprouver au combat ma nouvelle carapace.

Si j'étais doté d'une nouvelle armure, cette dernière n'était pas aussi performante que celle d'Iron Girl et ce sur bien des points. Premièrement, mon blindage était bien plus léger que celui de l'accessoire guerrier de Hawkes et son bouclier était l'exact réplique du sien, ne compensant donc nullement la faiblesse du métal. J'étais également moins lourdement armé : mes armes étaient davantage des éléments de riposte et des leurres plutôt que de véritables béliers capables de surpasser de terribles défenses. Seulement, ces handicaps étaient purement volontaires et étudiés. Cunningham avait choisi de m'alléger au maximum pour m'offrir une maniabilité de loin supérieure à celle d'Iron Girl, chose qui se mariait parfaitement à mes propres talents. Mes propulseurs ? 20% plus puissants que ceux d'Iron Girl. De quoi faire des merveilles même face à une mitrailleuse lourde comme celle dont les projectiles perforaient le ciel pour tenter de m'abattre, tirs que j'esquivais en quelques manoeuvres simplistes d'une extrême fluidité. D'autres canons se joignirent au premier pour me canarder mais ne trouvèrent que l'air embué laissé par mes divers réacteurs tandis que sur mon dos au niveau de mes omoplates s'écartaient des plaques de l'armure qui dévoilèrent de très petits lanceurs de missiles, qui lâchèrent une douzaine de projectiles qui fonçèrent vers le robot non pas pour exploser mais pour s'y coller.
Nommés WASP, ces petites merveilles ne sautaient que sur commande et étaient destinées à davantage à établir des stratégies sur le long terme qu'à détruire.

Les guêpes en place explosèrent. Six d'entre elles d'abord, qui renvoyèrent à ma visière une estimation du blindage de mon adversaire et de ses points faibles. Les détonations n'avaient rien entam et n'avaient pas fait vaciller le colosse qui tentait toujours d'allumer l'insolente petite mouche que j'étais et qui ne faisait que virevolter autour de lui, gardant son attention intacte par la provocation de petites décharges palmaires de répulseurs énergétiques. Mon casque calculait les brèches par le biais des informations données par les Wasps, dont les 6 dernières sautèrent à leur tour pour un complément informatif qui me confirma ce que je pensais : mon armement n'était pas capable d'en venir à bout sans grands dommages pour moi.
Pourtant, dans un sourire, je me décidais à porter l'assaut.

Mon armure n'avait pour elle qu'une seule et unique arme d'attaque, très puissante : l'Arm-Gun. Un assemblage dissimulé dans mon avant-bras droit qui se posait sur ce dernier une fois sorti des replis de l'armure, pour délivrer un tir purement énergétique et très solidement calibré. Dépassant momentanément la force de frappe totale d'Iron Girl -ou peu s'en fallait- il avait le gros défaut de pomper durant environ 5 secondes l'intégralité de mon énergie, ce qui me laissait donc incapable d'utiliser mon équipement. Une éternité en combat réel. Cunningham avait donc armé l'armure de façon à pouvoir ménager une fenêtre de tir moins risquée et j'avais à ma disposition un panel de petits gadgets ultra hi-tech cachés un peu partout, dont les Wasp n'étaient qu'un échantillon.
Comme un moutique aussi féroce qu'insaisissable, je volais autour du robot pour déposer sur sa plateforme de petits objets initialement dissimulé dans les mollets de ma carapace. Les disques épais tombaient à terre et y restaient, le robot ne les repérant que trop tard.
Ces armes étaient des mines nommées Moles. Autrement plus puissantes que les Wasps, les Taupes ne s'activaient qu'après un certain nombre de secondes et n'explosaient pas en chaîne mais dans un parfait ensemble. Ce fracas pulvérisa la plateforme sur laquelle se tenait mon ennemi qui se retrouva à rouler-bouler dans les gravats rocheux et le choc de l'avalanche tandis que je prenais de la hauteur avant de rester en vol stationnaire, déployant l'Arm-Gun qui se mit à rugir tandis que l'énergie affluait dans ses tuyères. Ma visière ajusta le tir en calculant au mieux les mouvements anarchiques du colosse métallique pris dans l'éboulement. Et lorsque le canon fut chargé et le calcul parfait, je tirais.

<Ka-mé-ha-méééééé-HAAAAAAAAA !>

VLAM ! Un épais rayon de lumière rouge zébré d'éclairs blancs frappa la position du robot latvérien dans un bruit de tonnerre, l'impact énergétique explosant le sol et les rochers séparés de la montagne tandis que le sol sembla trembler. Puis le rai de lumière cessa lentement, mon armure jusque là en suspension se retrouvant à chuter. Pas d'énergie, pas de vol ! Heureusement, j'avais tout étudié avant de lancer mon tir et les cinq secondes de libre ne me furent pas cruciales, puisque je puis me rétablir une vingtaine de mettre avant le sol.

<YEAH ! Je te passe le bonjour de Goku, tas de ferraille à la con ! Dis à ton mécano que c'est... euh... c'est Metal Jet qui viens de te fumer ! Hey, Rachel ! Metal Jet, c'est pas mal, non ? Rachel ?>


Fini de jouer, il était temps d'aller terminer le boulot en équipe. L'Arm-Gun se repliant sous les parties d'acier amovibles le couvrant en temps normal, je lançais mes propulseurs en direction de ma coéquipière, prêt à lui prêter main-forte.
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Iron Girl le mercredi 03 septembre 2014, 01:59:26
Elle n’aurait jamais du l’embrasser. C’était un homme, il s’était senti pousser des ailes au cul, maintenant. Il ne lui aurait pas fait un tel sermon si elle ne lui avait pas roulé une pelle. C’était là toute la difficulté qu’il y avait à se rapprocher trop des gens avec qui on travaillait. Ils en oubliaient qu’ils étaient vos subordonnés, et que vous aviez à charge de les protéger, et de s’assurer que toute la mission ne capote pas. Avant d’aller en Latvérie, Rachel avait passé l’essentiel de son temps à étudier de ce pays, épluchant les innombrables rapports du SHIELD et les encyclopédies traitant de la Latvérie. Sans jamais avoir eu un rôle essentiel dans l’Histoire du continent européen, ce petit pays étriqué des Carpates avait connu un rôle croissant durant la Guerre Froide, quand il était arrivé entre les mains du Docteur Fatalis. Il était étonnant de voir combien ce dernier était populaire aux yeux de la population. C’était un tyran arriviste et ambitieux, assoiffé de pouvoir, mais, sous sa direction, la Latvérie avait conservé son indépendance et son autonomie, sans jamais se vendre aux communistes, ni, par la suite, laisser les entreprises capitalistes américaines venir dévorer le reste du gâteau. En s’ouvrant au monde extérieur, la Première Ministre latvérienne avait déclenché une vague d’hostilité, les Latvériens craignant que cette ouverture ne soit en fait qu’une incitation au pillage institutionnalisé, celui que les Occidentaux effectuaient depuis des siècles, en transformant leurs partenaires commerciaux en monarchies, permettant un meilleur contrôle de la population, et un meilleur approvisionnement en richesses énergétiques. Et puis, Fatalis avait surtout su améliorer le niveau de vie global de son royaume, à travers ses maudits robots... Comme celui que Rachel était en train d’affronter. La Latvérie était spécialisée dans les prothèses médicales, et était très en avance sur les soins médicalisés, grâce à sa maîtrise de la nanotechnologie... Et elle n’avait toujours pas oublié ses maudits robots meurtriers.

Les tirs plasmiques ne semblaient pas ébranler le robot tueur, mais, fort heureusement, Iron Girl avait d’autres instruments à sa disposition. Elle déploya deux tourelles depuis ses épaules, qui balancèrent de multiples balles sur l’ennemi. Deux mitrailleuses. Les balles ricochèrent sur le blindage du robot, qui relâcha son énorme fusil, et bondit alors vers la femme. Rachel s’envola, évitant de justesse sa charge, et balança des missiles depuis plusieurs plaques de son armure. L’armure repéra alors des fissures, ici et là, sur le blindage du monstre, confirmant qu’il n’était pas immortel. Il se retourna, et leva sa main, envoyant une décharge d’énergie que Rachel esquiva.

*Merde, il est rapide !*

Elle tendit sa main vers lui, mais, plutôt que d’envoyer un nouveau tir plasmique, elle concentra plutôt les électrodes se trouvant à hauteur de ses doigts, et, à la manière de Palpatine, balança des arcs électriques qui frappèrent la visière du monstre. Dans son dos, elle entendait des explosions et des décharges d’énergie, signe que Drake était en train de s’amuser avec le robot. Rachel se sentait responsable de laisser le rookie se débrouiller seul, et espérait pouvoir se débarrasser rapidement du sien pour lui venir en aide... Non pas qu’elle n’avait pas confiance en lui, mais c’était sa mission de le protéger.

Les arcs électriques ricochèrent sur la surface du monstre, qui balança une nouvelle décharge d’énergie, que Rachel sut encore esquiver. C’est à cet instant que le canon portatif se trouvant sur son épaule s’enclencha, balançant en continu des décharges laser. Rachel s’en reçut une, qui l’envoya atterrir sur la neige. Elle gémit en atterrissant sur la neige, et le robot fut déjà sur elle, enserrant sa gorge dans sa main, la soulevant et se mettant à serrer. Dans l’armure, Rachel vit des messages d’alerte apparaître devant ses yeux, florissant comme des fenêtres pop-ups sur un navigateur Web. Ils l’avertissaient que les doigts étaient en train d’ébranler son armure, et qu’elle devait réagir vite. Malheureusement, elle n’avait pas encore de yeux-lasers, mais son armure avait d’autres fonctionnalités intéressantes.

Elle concentra les électrodes dans ses mains. Elle pouvait elle aussi charger certaines de ses armes, et les posa sur la tête du monstre, puis les déclencha. Les éclairs fusèrent comme une guirlande de Noël dopée aux amphétamines, et la visière du robot explosa, de la fumée jaillissant de sa tête. Il relâcha Rachel, qui tomba sur le sol, avant d’enclencher ses propulseurs. Le robot était sonné, plusieurs de ses systèmes ayant grillé, et Rachel balança de nouveaux tirs plasmiques, en visant les parties du blindage affaiblies, jusqu’à pouvoir faire exploser l’infernal monstre dans un tas de circuits imprimés électroniques et de morceaux d’acier qui se dispersèrent sur le sol.

*Voilà qui fait du bien...*

Elle se retourna rapidement, et vit Drake foncer sur elle. Visiblement, il avait également réussi à détruire son robot. Quelques secondes passèrent entre les deux, et Rachel retira sa visière, dévoilant son visage, quelques cheveux jaillissant autour d’elle, portés parle vent.

« Bon boulot, Drake... Et c’était un beau saut, aussi. »

Elle déclencha à nouveau ses propulseurs, et referma sa visière après avoir remis ses cheveux, afin de se protéger du froid, puis descendit rapidement le lit de la rivière, se rapprochant de la station de ski. La Latvérie savait que Rachel était une agente du SHIELD. Cette attaque était une menace claire, et, partant de là, toute la mission était compromise. Elle disposait des meilleurs équipements de détection de micros du SHIELD, des appareils qui n’avaient rien repéré dans leur logis... Mais on n’était jamais à l’abri de quoi que ce soit avec la Latvérie, dont les ressources technologiques, s’il était encore besoin de le rappeler, étaient extrêmement avancées dans le monde.

Rachel se posa sur l’une des terrasses de leur penthouse, l’ouvrant à l’aide du système électronique de son armure. Elle rentra rapidement, et désactiva son armure, qui se replia sur elle-même, les plaques venant toutes se loger dans son disque octogonal. Elle désactiva ensuite la magnétisation du cube, et le rangea dans sa poche, puis se retourna vers Drake.

« Je ne me suis pas beaucoup renseignée sur toi à Seikusu parce que j’avais mes priorités, lâcha-t-elle alors, sans prévenir. Il fallait perfectionner mon armure, ce qui a nécessité des heures et des heures de tests et de simulation informatique, et le rare temps libre que j’avais était avalé par une montagne d’informations sur la Latvérie. Tu crois que je ne veux pas de toi, Drake ? Que je te considère comme un garçon attardé ? À ton avis, pourquoi est-ce moi qui te surveille ? Tu n’es qu’un gamin, Drake ! Le SHIELD ne voulait pas t’impliquer dans une opération aussi dangereuse ! C’est moi qui ait insisté pour te donner ta chance. Tu es sous ma responsabilité, et, pour une raison que j’ignore, toute cette opération est foutue dès le début ! Ils ont piraté nos communications, et ils savent que je travaille pour le SHIELD... Et donc, toi aussi ! »

L’objectif initial était de se rapprocher de Lucia Von Bardas par le biais de la compétition sportive, mais, après cette attaque, tout était compromis. Rachel soupira légèrement, et s’assit sur un fauteuil, passant une main sur son front.

« Tu aurais du m’en parler, Drake...  Je ne sais même pas si cet endroit est sûr, on ne peut pas se permettre des cachotteries. Ce n’est pas parce que ces gens nous font de grands sourires et nous offrent un appartement pour milliardaire russe que nous sommes en sûreté. »

Elle soupira à nouveau en se pinçant les lèvres.

« Il va falloir contacter Black Widow... » finit-elle par lâcher.

Rachel n’était pas une espionne, elle avait besoin des conseils d’une spécialiste.
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Drake Noventa le mercredi 03 septembre 2014, 21:30:58
A son double compliment (joyau inestimable si il en était), je me contentais de sourire depuis mon casque également ouvert. Je me sentais flatté que Rachel prenne la peine de me les adresser -et je ne doutais pas qu'ils fussent tout à fait francs- mais je pressentais qu'il n'était question là que de politesse. Mes remarques d'avant-combat l'avaient atteinte et sa culpabilité la poussait à me donner ce qui s'apparentait pour elle à une tape virile sur l'épaule, synonyme de franche camaraderie. Je crois que j'aurai préféré la bourrade à la légère froideur qu'il me semblait poindre sur sa langue. Ne disant toutefois rien, je m'envolais à sa suite et restais silencieux le temps que dura le trajet vers notre suite hôtelière. Je repensais à mon saut et surtout à l'agression comme à l'apparition des deux robots. Tout s'était passé si vite... C'était donc cela, la vie d'agent secret ? L'entraînement m'y avait préparé mais le vivre était tout autre chose. Ça ressemblait à un film de James Bond, avec la solide bombasse au bras et les explosions au fond de l'écran, mais le british avait pour lui l'immortalité des héros iconiques et ses deux jambes pour filer entre les doigts des sbires. Moi, j'avais une armure qui n'avait rien d'imprenable et deux roues presque greffés au cul.
On ne faisait pas d'un martyr un putain de héros.

Nous entrâmes dans la suite et tandis que Rachel s'empressait de désactiver Iron Girl, je gardais ma carapace sur moi le temps de faire quelques pas pour aller chercher mon fauteuil. Je l'approchais de ma partenaire avant de me placer face à elle pour replier ma carapace hi-tech, mes mains restant sur les épaules d'Hawkes afin que je puisse me retenir à elle dès que les plaques des jambes se seraient dérobées pour me rendre à mon handicap. Comme suspendu à mon roc aux courbes mielleuses, je me laissais tomber dans mon fauteuil. Nous avions l'habitude de ce genre de petites manœuvres, même si je les détestais : elles me rappelaient que j'étais dépendant, une fois l'armure rétractée. Vous pouviez vous raconter comme moi des tas d'histoires, il arrivait toujours un moment où la réalité revenait vous cingler vertement la figure. Dans mon cas, c'était souvent dans les gestes du quotidien.
Ce qu'il fallait que je reconnaisse à Rachel, c'était que mon infirmité ne lui faisait jamais prendre de gants avec moi quand elle avait quelque chose à dire. Et comme elle n'évitait jamais mon regard, je n'avais pas l'impression qu'elle me prenait en pitié. Ni même de haut, ce qui était foutrement paradoxal. Alors quand elle me balança vertement son discours, j'eu l'impression que j'étais droit face à elle et qu'elle tapotait fermement mon torse du bout de son index pour accentuer l'impact de chacun de ses mots.

- Des heures et des heures, hein ? Parce que tu crois que mon armure à moi n'a nécessité que trois coups de clé et un boulonnage ? Tu penses que tu étais seule à subir les journées de calibrage, de paramétrages ? Désolé de te dire que tu n'es pas le foutu centre du monde, trésor : il se trouve que je me suis retrouvé avec ton double d'heures au bas mot et ce juste pour le peu que tu as vu tout à l'heure ! Ah ça, Cunningham s'est fait plaisir sur les options ! Il a fallu les maîtriser à mort avant qu'on accepte que je te suive en considérant que je te serai utile ! Je roulais jusqu'à la table tout à côté pour me servir un verre d'eau en ouvrant ma tenue de ski, éventrée en partie par l'apparition de l'armure. Le temps que tu as passé à étudier ce pays à la con, je le passais à m'entraîner, à faire grimper mes scores en simulation. Et je trouvais quand même le temps de t'envoyer des invitations à aller boire un verre. Admets le, que tu me considères comme un gosse. Un gosse avec du potentiel puisque tu as pris sur toi de me laisser t'accompagner sur un coup comme ça, ok. Je t'en suis profondément reconnaissant et rien que pour ça j'ai envie de te rendre le baiser de tout à l'heure. Mais un putain de gosse à chaperonner quand même ! T'es pas le centre du SHIELD ou seulement de l'attention, Rachel. Pas plus que t'es Atlas portant le poids du monde sur ses épaules. Ça serait bien que tu arrêtes de croire que tout t'incombe, que tout repose sur toi. On pourrait avancer un peu, si tu faisais cet effort.

Un de mes amis d'antan disait qu'on devait savoir se montrer ferme avec les filles. Plus tu avais de poigne et plus elle en mouillait sa culotte, grosso-modo. Moi, je n'avais jamais été capable de vraiment m'énerver contre une des mes conquêtes ou de mes amies et je mettais rapidement fin aux relations qui ne tournaient pas comme je le désirais. Si j'avais haussé le ton contre Rachel au début de mon speech, agacé par les œillères qu'elle affectionnait porter quand il s'agissait d'autre chose que du monde pour lequel elle risquait sa peau, je n'aurai jamais pu m'emporter. Cependant, je me retrouvais pour une fois terriblement las d'elle. Toujours à oublier que les autres se défonçaient autant qu'elle, sinon plus. Depuis notre première rencontre, elle m'avait remarqué, oui. Mais sa considération envers moi n'avait jamais vraiment évolué alors que la mienne à son égard avait mûri.
L'attirance que je ressentais depuis le début pour elle était essentiellement sexuelle, c'est vrai. Cela n'était pas démenti aujourd'hui, bien que c'était plus profond que ça. Seulement à ce rythme là, lui rouler après me fatiguerait. Et un jour... un jour, j'aurai fini par grandir et laisser de côté la môme qui-ne-voulait-pas-voir-le-monde-tourner.

Verre en main, je ruminais tout en allumant un PC portable et me retrouvais bien vite sur le net à chercher les résultats de la compétition sans que cela ne m'intéresse vraiment. L'idée était davantage de me calmer, pour revenir au refrain "Rachel est mon idole et je lui ferai bien des cochonneries pour lui rendre hommage", ritournelle qui ne chantait pour le moment plus. Merde.

- T'en fais pas, j'ai encore des tonnes de choses à te dire concernant ma seconde peau. Tellement à t'en fourrer dans le crâne que tu auras oublié que tu regrettes le baiser de tout à l'heure une fois qu'en aurai terminé.

Black Widow ? Le nom me parlait un peu. Une espionne très réputée au sein du SHIELD -et à peu près dans tous les services de renseignements compétents, en fait- dont je n'avais retenu que deux choses tout à fait essentielles : cuir moulant et cul à tomber. Charmante perspective que de passer des heures à la comparer à Rachel pour savoir laquelle me filait le plus de montées hormonales, mais j'étais un peu sombre. Je doutais de seulement bander si je me tapais la soeur jumelle de Madame Règlement.
Je pianotais distraitement sur le pc, me contentant de répondre un "H-hm" évasif à ses propos. Puis, innocemment, je changeais tout à fait de sujet.

- Tu savais que Richie et moi adorions Gundam Seed ? On en a parlé durant des heures ! Surtout du Strike Gundam, qui a la particularité de s'équiper de pack en fonction de la mission qu'il a à faire ! Y'a une édition intégrale en Blu-ray qui va sortir, je lui ai promis de la lui offrir.

Richie. Comme Richie Cunningham de Happy Days, soit le nom du concepteur de mon armure. Gundam comme les méchas que lui et moi adorions pour de bon, pour faire comprendre à Rachel la référence directe à mon armure. Et en précisant le Strike et sa particularité, je voulais lui faire comprendre sans en avoir l'air que ma carapace partageait tout bonnement avec le robot géant cette capacité à s'équiper de façon variable selon mes besoins. Je lui présentais l'écran du PC, ouvert sur la page d'un fan-site (http://www.cosmic-era.com/Gundam_SEED/mecha-GAT-X105_Strike.html) dédié à la série, pour qu'elle achève la comprenette et qu'elle commence à imaginer ce sur quoi elle pouvait compter. La pièce n'était normalement pas sur écoute, mais puisque notre couverture avait été éventée je voulais faire preuve de prudence. Mon armure était parfaitement inédite et pourrait devenir un atout dans notre manche en cas de coup dur.

- Maintenant sois gentille et demande à la réception de faire monter les malles qu'on a laissées dans leur réserve. Un clin d'oeil. J'ai des fringues dedans, au cas où j'ai besoin de me changer.

Il était simplement temps de rapatrier les éléments supplémentaires de mon armure auprès de moi et je gageais qu'elle comprendrait vite pourquoi j'avais insisté lourdement à notre départ du Japon pour que ces grosses malles apparemment inutiles nous suivent. Et grâce au SHIELD et à l'ingéniosité de Cunningham, le contenu avait été très certainement gardé secret jusque maintenant.
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Iron Girl le vendredi 05 septembre 2014, 02:10:19
Ce fut au tour de Drake de s’énerver, reprochant à Rachel de le considérer comme un gamin, et de le mésestimer... Mais, d’un autre côté, il était un gamin, un rookie. Il n’avait reçu aucune formation militaire, et, sans son armure, il était un infirme. À l’armée, il n’aurait jamais quitté le banc de touche. Seul un concours de circonstances avait fait qu’il avait rejoint les rangs du SHIELD. Il n’était pas prêt pour cette mission...Mais elle ne l’était pas non plus. Elle avait accepté d’en faire partie parce qu’elle avait commencé à enquêter, mais elle n’était pas une espionne. Les évènements étaient en train de se précipiter. Outre cette attaque de robots, ce qui l’inquiétait était aussi ce qu’elle n’avait pas dit à Drake : ce mystérieux message qu’elle avait reçu l’avertissant que Drake était attaqué. C’était la preuve que lui aussi n’était pas prêt pour ce jeu : il ne s’était même pas demandé comment Rachel avait fait pour le rejoindre aussi vite. La femme n’avait pas un sixième sens, et restait pensive. Elle savait comment joindre Widow et son équipe, mais restait plongée dans ses pensées. Drake, lui, ouvrit un ordinateur portable, un silence pesant s’installant entre les deux.

Prenant conscience que le silence s’installait, il lui parla à nouveau de Cunningham, de Gundam Seed.Elle se contenta d’hausser les épaules, son visage de marbre, indéchiffrable. Rachel se connaissait suffisamment bien pour connaître ses qualités et ses faiblesses. Sa principale qualité était en fait son principal défaut : le respect de la hiérarchie. Elle était une Hawkes, et sa loyauté envers sa patrie ne faisait pas l’ombre d’un doute. Elle était faite pour être une soldate, pas pour agir dans le monde de l’espionnage, où il fallait savoir s’affranchir des règles, faire preuve d’ingéniosité, et savoir s’adapter. Il alla jusqu’à lu imontrer un fan-site, et Rachel soupira légèrement, observant fugacement l’écran, puis lui.

*Drake, aurait-elle envie de lui dire. Crois-tu donc vraiment que ce soit le moment de me montrer un robot issu d’un dessin animé ?*

Elle ignorait que Cunningham était à ce point passionné par les robots issus des séries animées japonaises, mais, en soi, ça ne la surprenait pas. Il adorait bidouiller Iron Girl, et ne rêvait que d’une chose : lancer les modèles en série. Il savait que le commandement du SHIELD s’y refusait, car avoir trop d’armures présentait un risque majeur en cas de piratage. Tony Stark avait amèrement compris la leçon quand ses ennemis avaient volé sa technologie, la retournant contre lui. Il demanda ensuite à ce qu’elle aille chercher ses malles, sur un ton qu’il voulait humoristique, mais qui, vu leur précédente conversation, passait mal.

Rachel se releva lentement, y voyant surtout là l’occasion de pouvoir contacter Widow, et, surtout, se renseigner davantage sur Deep Throat.

« J’y vais » annonça-t-elle simplement, sur un ton sec et froid, partant en prenant sa parka.

Pour le coup, « Rachel l’Iceberg »venait de se réveiller. Elle sortit rapidement, et s’avança dans les couloirs. Si elle se fiait à son expérience des films d’espionnage, les toilettes et les lieux publics étaient rarement sous écoute, mais, avec la Latvérie, on ne savait jamais. Rachel commençait à faire une espèce de crise de paranoïa, croyant voir des yeux partout, des caméras qui l’observaient dans tous les sens. Elle vit un groom passer, et le salua poliment, et arriva dans le hall de l’hôtel. Son regard se porta vers des chaînes télévisées. Aucune ne faisait référence à l’explosion de deux robots latvériens, revenant surtout sur les performances de Drake, le montrant en train de sauter dans le vide, réussissant un phénoménal exploit en passant à travers la Dent, la séquence étant diffusée au ralenti à de nombreuses reprises.

« ...Après cet exploit, je pense que Noventa a toutes les raisons du monde de passer une excellente soirée, vous ne pensez pas ?
 -  Avec son attachée de presse, vous pensez ?
 -  Oh, il ne m’appartient pas de présumer quoi que ce soit...Mais on peut toujours laisser notre imagination vagabonder ! »

Ouais, il pouvait être heureux...S’il n’était pas avec « L’Iceberg » du département. Rachel regarda le bar. Si Carol avait été là, elle lui aurait dit de boire un coup. Au lieu de ça, Rachel alla voir le standard, et demanda de monter les affaires de Monsieur Noventa en haut, puis sortit. L’air frais remua ses cheveux, et elle serra sa parka, marchant le long de la rue principale, enneigée.

La station de ski comprenait un superbe centre commercial central, un centre de glace, mais qui était réchauffé, avec de superbes statues de glace lorsque les alcôves se croisaient. Elle n’eut qu’à marcher quelques minutes, flânant devant les boutiques de fringues de luxe, voyant de gros tas russes avec un triple menton s’extasier devant les manteaux en fourrure qu’ils comptaient offrir aux mannequins blonds se tenant à droite et à gauche d’eux lorsque son téléphone se mit à sonner. « Appel inconnu » affichait l’écran, ce qui ne l’empêcha pas de prendre l’appel.

« Je suis sincèrement heureux que vous soyez toujours en vie, Mlle Hawkes.
 -  Qui êtes-vous ?
 -  Pour l’heure, votre allié... Et quelqu’un qui en sait bien plus que vous sur ce qui se trame.
 -  Oh... Alors, peut-être daigneriez-vous m’éclairer de vos lumières?
 -  Je ne peux pas tout vous dire par téléphone, ce serait trop long... j’ai été comme vous, vous savez. Un pion du système, un rouage d’un mécanisme dont l’ensemble me dépassait totalement. Tout a été un pur hasard...J’étais un simple technicien dans une société d’informatique travaillant pour d’obscurs clients, à faire des algorithmes et à taper sur un clavier dix heures par jour... Et puis, un jour, je me suis renseigné.... Je suis sorti de mon rôle par pur hasard, en exploitant une défaillance système sur l’ordinateur d’un cadre de l’entreprise. Ce fut une révélation pour moi.
 -  Et vous avez songé à écrire tout ça dans un blog sur Internet ? Je serais ravie de le lire... »

L’homme éclata de rire.

« Vous me prenez pour un vulgaire illuminé, Mlle Hawkes ? L’un de ces cinglés qui voient des UFOs partout, et qui pensent que le triangle qu’on voit sur chaque dollar américain est la preuve que notre gouvernement est contrôlé par les Illuminatis, les Templiers, ou que sais-je encore ?
 -  C’est votre version des choses, pas la mienne.
 -  Ils savent tout, Mlle Hawkes. Tout n’est que mensonges et illusions... Ils n’ont jamais rien laissé au hasard. Dès qu’on l’admet, dès qu’on comprend le schéma, alors les connexions apparaissent, et semblent logiques. Ils sont intouchables, Mlle Hawkes.
 -  Je pense que vous regardez trop X-Files.
 -  La-li-lu-le-lo. »

Rachel s’arrêta sur place. Elle avançait le long des allées d’un magasin pris au hasard, spécialisé dans l’électroménager.

« Qu’est-ce que vous venez de dire ?!
 -  Je veux vous aider, Mlle Hawkes... Mais j’ignore si je peux vous faire confiance. Si j’étais vous, j’irais voir l’agent Romanov dès ce soir. Rappelez-vous bien... Tout ce que vous croyez être lié au hasard n’est que le fruit de leur volonté. Un garçon mordu par une araignée radioactive devenant un super-héros... Le combat fratricide entre le SHIELD et l’HYDRA... La hausse des mutants, une expérience spatiale qui tourne au désastre et des radiations transformant quatre spationautes en des êtres fantastiques... Ils ont tout calculé, Mlle Hawkes. Notre liberté n’est qu’un doux mensonge entre leurs mains. »

Rachel ne disait absolument plus rien. La-li-lu-le-lo... Impossible que ce soit un canular. Qui que ce soit ce type, il avait mis la main sur quelque chose d’énorme.

« Dans l’immense base de données du SHIELD, il existe un fichier, Mlle Hawkes. Un fichier classifié, deep_roots. Trouvez un moyen d’accéder à ce fichier, et vous saurez de quoi il retourne. »

L’homme raccrocha alors. Rachel resta comme deux ronds de flan, à contempler son portable, et acquit la conviction que, dès ce soir, elle irait à Doomstadt afin de retrouver Romanov.

Et il allait falloir qu’elle emmène Drake. Malheureusement, elle ne pouvait pas encore lui parler de ce message, tout simplement parce qu’elle-même n’était pas sûre de l’importance à lui donner. Ce type était un fan de X-Files, mais en savait un peu trop pour être un simple dingue adepte de la théorie du complot.
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Drake Noventa le vendredi 05 septembre 2014, 22:02:56
- J'y vais.
- C'est ça. Et si jamais en chemin tu trouves un vendeur de chaleur humaine, n'hésite surtout pas à épuiser ses stocks.


Épuisante de réalisme, la Rachel. On racontait dans son dos qu'elle ne couchait jamais qu'avec un exemplaire du règlement militaire complet de West Point sur lequel était scotché un putain de gros gode vibrant et je commençais à croire qu'il y avait une part de vérité dans ces ragots. Certes, ils étaient proférés par des soldats qui enviaient très possiblement son nom ou qui lui en voulaient de le porter. Sûrement ces histoires étaient-elles relayées par des soupirants éconduits ou des bleu-bites particulièrement frustrés, mais tous ceux là étaient à des lieues d'envisager Rachel Hawkes comme j'avais moi le plaisir de la pratiquer. Carol Danvers m'avait confié dans un léger sourire que Rachel n'était pas aussi froide et renforcée que le métal de son armure, ce qui m'avait laissé penser que le comportement de ma coéquipière s'expliquait en fait par une attirance dissimulée envers le beau sexe. Pas facile à supporter dans un monde d'hommes et donc difficile pour elle de se comporter autrement qu'en tête à claques. Soit. Je ne me serai pas offusqué qu'elle m'en fasse la révélation; ça aurait aidé à notre relation. Mes hormones auraient travaillé un peu plus fort mais cela nous aurai épargné de bien nombreux petits différents qui nous tapaient à tous les deux sur le système, une fois mis bout à bout.

Le service de chambre me tira de mes pensées quand il toqua à la porte pour se présenter et me livrer mes malles, que je leur demandais de placer à côté de la baie vitrée. Un des grooms me félicita timidement pour ma prestation et je l'en remerciai en lui glissant un petit pourboire avant qu'il ne s'éclipse comme ses compagnons, me laissant seul. Je vérifiais le contenu des malles grâce à un petit programme installé sur mon PC et décidais de continuer la soirée en solitaire.

Si la douche me fut aisée, me changer fut toutefois une autre paire de manches. Comme Rachel le savait depuis qu'elle était mon assistante, mon état nécessitait de l'aide dans les gestes quotidiens les plus communs. Nous avions congédié pour un temps la personne qui m'aidait à enfiler mes pantalons pour ne pas avoir à l'emmener en Latvérie et c'était Rachel qui avait dut s'acquitter de la tâche : impossible d'enfiler seulement un slip en étant incapable de bouger votre corps du bas des reins jusqu'à la pointe des pieds. Je devais me tenir sur des barres horizontales en hauteur tandis qu'elle me passait mes pantalons et en bouclait boutons et ceintures, par exemple. Par le fait, ma nudité ne lui était nullement inconnue et je ne trouvais jamais la force d'une blague ou d'une remarque salace quand elle se pliait à tâche de me passer mes sous-vêtements. Honteux que j'étais, je restais silencieux et détournais le regard en me maudissant du feu sur mes joues et des larmes qui parfois me montaient aux yeux. Grâce à Dieu, Rachel avait l'extrême décence de ne jamais commenter. Dans ces moments là, elle ne parlait même pas et le silence gêné était brisé de lui-même quelques minutes plus tard, comme si un accord tacite entre nous convenait que le monde était revenu à la normale.

Pitoyable bouffon que j'étais, à rouler mon corps à moitié inutile sur le lit pour me tortiller dans un boxer et un pantalon de costume. J'étais souple, heureusement, mais je me faisais l'effet d'un ver qui tentait d'entrer dans la mue d'un serpent. Sifflant sous l'effort, pestant et jurant à qui mieux-mieux, je parvins après quelques essais douloureux pour mes abdos et ma dignité à me vêtir tant bien que mal avant de me glisser dans mon fauteuil pour y enfiler chemise et veste noire. Vous rendez vous compte de l'ironie qui me fit pleurer alors que je boutonnais mon col ? Je possédais une armure de combat sortie d'un fantasme de geek, j'étais entraîné par une des organisations les plus puissantes du monde, j'étais un putain de gosse de riche et j'étais incapable de passer correctement un slip lorsque personne n'était là pour m'aider.
J'y passais un temps fou, tant pour parvenir à mon but que parce que je m'arrêtai entre-temps pour me calmer. Pleurer et s'énerver comme un rien n'aidait jamais à résoudre un problème.
Si cela m'avait été possible, j'aurai tout échangé pour retrouver l'usage de mes jambes. Je devais me contenter des poids morts que je traînais sous la taille et m'efforçais d'arrêter de broyer du noir alors que je domptais ma crinière dans un catogan que je voulais élégant. Lorsque je me trouvais enfin un brin séduisant et que mes yeux s'avérèrent dégonflés de mes pleurs, je quittais la suite pour descendre jusqu'au restaurant de l'hôtel. C'est en ville que j'avais envie d'aller, mais arpenter des rues en fauteuil roulant alors que le gel verglaçait n'importe quoi relevait de la bêtise plutôt que de la bonne idée.

Je signifiais au maître d'hôtel que je voulais être seul mais que les membres de mon staff étaient autorisés à me rejoindre le cas échéant. Bien que je comptais manger en solitaire, je demandais une table dressée pour deux couverts; inviter Rachel si elle revenait avant que je n'ai terminé me semblait une bonne façon d'enterrer la hache de guerre. Je le priais de faire dire à la réception à Monica Leigh qu'elle pouvait me rejoindre à table si elle le désirait et je m'enfonçais entre les tables, roulant en faisant attention de n'heurter aucune chaise.
L'endroit était particulièrement agréable. Juste mélange entre l'atmosphère des brasseries parisiennes d'antan et le feutré d'un club de jazz, le Abbey Road possédait un charme rendu fou par son éclairage tamisé et la lumière suave des élégants photophores qui se trouvaient sur chaque table. Disposées en arc-de-cercle, ces dernières se trouvaient face à une scène centrale un peu surélevée sur laquelle reposait un piano à queue et son joueur, un petit orchestre se trouvant un peu plus au fond. Le pianiste jouait seul tandis que je commandais un whisky sec et mon repas, puis l'éclairage changea. Cela entraîna quelques applaudissements discrets que je n'eu pas de mal à comprendre dès lors qu'une voix féminine se mit à délicieusement apesantir l'ambiance (https://www.youtube.com/watch?v=yy5THitqPBw). Le corps lié à l'organe écarta le lourd rideau du fond de scène pour se présenter sur cette dernière tout en chantant, dévoilant une jeune femme brune (http://image.noelshack.com/fichiers/2014/36/1409946957-2efum1e.jpg) aux allures de femme fatale de film noir. Vêtue d'une longue robe noire qui moulait ses formes et dénudait de ses épaules jusqu'à une partie de ses seins, elle ravissait tous ceux qui posaient le regard sur elle.

Le mien ne la quitta d'ailleurs pas, lui prêtant l'oeil et l'oreille en sirotant le whisky qu'on m'avait apporté le temps qu'elle fasse définitivement son apparition. Jurant qu'elle ne me quittait pas non plus des yeux -ou tout au moins qu'elle y revenait souvent- je me disais que les petites et grosses déconfitures de la journée valaient bien de m'avoir pesé si lourd.
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Iron Girl le dimanche 07 septembre 2014, 16:20:20
Quand Rachel retourna dans l’appartement, Drake n’y était pas. Dehors, le soleil s’était couché, elle était gelée, et elle vit rapidement que les mallettes qu’il lui avait demandé de monter étaient en haut. Elle profita de ce léger moment de silence pour s’asseoir sur un fauteuil, et pour laisser ses pensées vagabonder. En chemin, elle avait envoyé un message crypté pour pouvoir communiquer l’équipe de Widow, et attendait confirmation. Le service de l’hôtel pouvait leur fournir une voiture avec un chauffeur pour aller jusqu’à Doomstadt. Un débat était actuellement en cours au sein du gouvernement latvérien pour savoir s’il fallait renommer la capitale sous son ancienne appellation, Hassenstadt. La capitale avait été renommée sur un caprice du Docteur Fatalis, en hommage à son nom de famille, mais aussi par rapport à sa mère, Cynthia Von Doom. Pour beaucoup, c’était le genre de petits caprices mégalomanes dignes de Lénine et de Staline. Peu importe le nom, Doomstadt était une ville très appréciée des étrangers, car elle était une symbiose parfaite entre l’architecture médiévale traditionnelle, et une technologie futuriste donnant à Doomstadt une ambiance oscillant entre le médiéval historique et le steampunk à la sauce médiévale. Pour le coup, les connaissances maigres de Rachel sur ce sous-genre de la science-fiction ne lui permettaient pas de savoir quel nom employer pour désigner le style de Doomstadt. Avec l’ouverture de la Latvérie, beaucoup de touristes aimaient y aller, et il n’y aurait donc rien d’exceptionnel à ce que Drake décide d’y aller pour célébrer sa victoire.

La-li-lu-le-lo... La curieuse formule lui revenait fréquemment en mémoire. Pourtant, ce n’était pas en officiant au sein du SHIELD qu’elle en avait entendu parler, et elle était sûre que, si elle disait cette formule à bien des agents du SHIELD, ils seraient incapables de lui dire à quoi ceci correspondait. Elle en avait entendu parler avec son père, et secoua lentement la tête. Elle n’y avait jamais vraiment cru, et elle se voyait mal appeler son père pour lui parler de quelque chose dont elle savait qu’il ne dirait rien. Tout ça remontait à tellement longtemps... Et, si Rachel s’en souvenait bien, c’était parce que ses parents s’étaient disputés entre eux, ce qui était suffisamment rare pour qu’elle s’en souvienne, surtout au beau milieu de la nuit.

« Je sais ce que je fais, je n’ai pas besoin que tu me le rappelles ! »

Elle n’entendait jamais son père hurler sur sa maman, et c’était ça qui l’avait réveillé. Elle dormait à l’étage, mais elle avait eu beaucoup de mal à s’endormir, car elle avait un contrôle de mathématiques demain, et elle peinait à comprendre le fonctionnement du théorème de Thalès. Elle avait passé sa soirée avec sa Maman, qui l’avait aidé en lui faisant des exercices de géométrie avec des triangles. Elle était sortie de la porte de sa chambre, en se rapprochant de l’escalier.

« C’est dangereux et illégal ! Tu ne peux pas cautionner un tel programme !
 -  Nous parlons de sécurité nationale, de la protection de millions de nos concitoyens !
 -  Oh, je t’en prie, pas de ça avec moi ! C’est de contrôle dont il est question, de nos libertés individuelles, de la Constitution ! Tu as juré de la défendre, pas de l’opprimer en cautionnant ce programme !
 -  Le monde n’est pas aussi simple que ça, Véronique...
 -  C’est curieux, je croyais que c’était le rôle des militaires de tout simplifier et celui des avocats de tout voir en  nuances de gris... »


Le téléphone sonna soudain, l’arrachant à ses pensées. Rachel réalisa qu’elle était dans le noir, ce qui donnait à la pièce une atmosphère assez lugubre, comme si elle était une espèce de fantôme. Le seul éclairage venait de son écran de portable, qui clignotait pour lui annoncer qu’elle venait de recevoir un SMS. Sa main se pencha machinalement vers la table basse sur lequel reposait l’appareil cubique, et elle l’ouvrit. Le message était des plus sibyllins, émanant d’un expéditeur « privé » :

Iron Valley

L’Iron Valley était le nom d’un bar branché de Doomstadt, mais, dans ce message, c’était un code pour annoncer en réalité un autre bar. Un moyen de brouiller les pistes. Black Widow se trouvait en réalité dans un bar-restaurant du quartier historique de Doomstadt, le Jetelry, un jeu de mots douteux entre le mot anglais « jewelry » et l’auteur Kevin Wayne Jeter, à l’origine littéraire du terme « steampunk ». Le propriétaire du Jetelry avait du trouver ce jeu de mots amusant. Il était dans un quartier constitué de petites rues, d’impasses, un endroit parfait pour s’enfuir en cas de surveillance policière. Typiquement le genre d’endroits que Widow appréciait.

Il était temps de retrouver le jeunot handicapé. Rachel sortit rapidement de l’appartement, et alla à la réception, au rez-de-chaussée. On lui annonça que Monsieur Noventa s’était rendu à l’Abbey Road, un restaurant-cabaret sympa qui se trouvait au sein de l’hôtel, ouvert pour les clients de l’hôtel, mais aussi pour de simples voyageurs. Rachel remercia poliment l’homme, puis hésita un peu. Peut-être devrait-elle enfiler une robe de soirée ? Elle portait un simple jean avec une veste, et c’était le genre d’endroits très sélect où il ne faisait pas bon griller sa couverture. Si elle venait voir Drake, après son baiser de tout à l’heure, on penserait à un rendez-vous romantique. Mieux valait donc qu’elle porte une tenue de circonstance.

Rachel remonta donc dans l’appartement, et trouva rapidement une tenue convenable... Une robe désignée par MNM Couture (http://www.goldenaspprom.com/shop/dresses/designer/mnm-couture-prom-dresses/mnm-couture-8068), spécialisée dans les robes de luxe à plusieurs centaines de dollars. Comme quoi, le SHIELD avait les moyens. Elle l’enfila, et, même si elle trouvait que la robe mettait un peu trop en valeur ses seins, elle décida de la conserver. Avant d’aller voir Drake, elle retourna à la réception, et demanda à réserver une voiture pour sortir en ville tout à l’heure. Le standardiste hocha lentement la tête, disant qu’une voiture serait prête dès que Monsieur Noventa le souhaiterait. Satisfaite, Rachel retourna ensuite dans l’Abbey Road. Le maître d’hôtel, professionnel, lui indiqua que Monsieur Noventa l’attendait à une table. Sous le regard des mâles, une femme fatale aux cheveux sombres venait de chanter Why Don’t You Do Right, accueillant les vivats quand elle eut terminé. Rachel en profita alors pour se rapprocher, et se plaça dans le champ de vision de Drake.

« Je dois admettre qu’elle chante plutôt bien. »

Elle s’assit face à lui, plantant son regard dans le sien. La chanteuse optait désormais pour une autre chanson, Cry Me A River (https://www.youtube.com/watch?v=2Gn9A-kdsRo). Elle lança la première syklabe en penchant sa tête contre le micro, la tenant pendant une dizaine de secondes, mettant légèrement en valeur son buste, avant de se lancer sur les accents longs et entraînants d’Ella Fitzgerald.

Drake s’était changé, et Rachel savait que, pour lui, c’était toujours une épreuve. Elle l’aidait sans trop de problèmes, avec ce professionnalisme qu’il trouvait si frustrant en temps normal, et qu’il appréciait ici. L’aider n’était pas si difficile que ça pour elle. Durant ses études, elle avait souvent fait des stages dans des associations venant en aide aux anciens combattants, ou dans des maisons de retraite, des maisons médicalisées... Les Hawkes étaient une vitrine vivante pour le patriotisme et les saintes valeurs de l’Oncle Sam.

« Tu t’es changé sans trop de problèmes ? »

Ce fut tout ce qu’elle arriva à dire. Les relations sociales, ça n’avait jamais été son fort... Mais ça, on finissait par le savoir, à force.
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Drake Noventa le dimanche 07 septembre 2014, 21:36:09
L'eye-contact que j'entretenais depuis son apparition sur scène avec la chanteuse n'avait pas beaucoup cillé et semblait réellement me cibler. Bien sûr, la brune à la voix veloutée n'avait pas d'yeux que pour moi. Au gré de ses mouvements félins et de ses déhanchements savamment étudiés pour renforcer son air de femme fatale, elle adressait son attention à d'autres hommes dans la salle de restaurant. Son rôle sur scène le lui imposait probablement et pour ne pas trop m'enflammer sur ses intentions à mon égard, je me décidais à considérer que ces longues oeillades prononcées envers moi n'étaient finalement pas plus qu'un élément de son spectacle. Ce soir c'était moi, demain ce serait un touriste en goguette... Peu lui importait sûrement qui se reflétait dans le velours de ses pupilles. Je me fendis tout de même d'un sourire peu prononcé avant de finir mon verre en attendant le foie gras, qui arriva un poil avant Rachel.

Je ne m'étais pas attendu à la trouver dans une robe pareille, aussi élégante que sulfureuse. Parce que c'était la chose la plus à mon niveau par défaut, je m'attardais sur le vallon enflé de ses seins compressés dans un dévastateur décolleté. Mais juste un moment ! Je relevais bien vite les yeux sur elle pour ne pas les quitter, gardant vive en mémoire l'image de sa silhouette fuselée sublimée dans le fourreau de tissu. Poliment, je désignais à ma partenaire la chaise qui me faisait face tout en acquièsant à son compliment sur la chanteuse qui entamait une nouvelle chanson pendant que Rachel prenait place et que le serveur s'empressait de lui demander ce qui lui ferait plaisir.

- Tu es superbe, lui dis-je dans un sourire.

Quand on connaissait Rachel Hawkes, on ne se formalisait plus tant de ses petites maladresses sociales. La question qu'elle me posa alors, j'ignorai si elle était anodine ou compatissante et je pris le parti de répondre sur le même mode, pour lui laisser deviner seul si je lui en voulais de m'avoir laissé ou si ça n'avait été qu'un événement anodin.

- Tu connais parfaitement la réponse.

Le serveur s'était tourné vers moi pour me servir le délicieux Sauterne qui accompagnait mon entrée et je pris le temps de goûter le vin -mon père avait veillé à m'apprendre quelques bribes d'oenologie- et m'en accordais un plein verre tout en regardant Rachel. Elle était venue me rejoindre, oui... Mais, au risque de paraître tout à fait désillusionné, l'évidence que c'était uniquement pour des raisons professionnelles et pas pour nous rabibocher me sauta aux yeux. Au moins avait-elle prit soin de se changer et de ne pas simplement m'envoyer un sms ou me faire prévenir par un membre de l'hôtel. Après une lampée de vin plan, je décidais de la coiffer au poteau avant qu'elle ne m'invite à prendre la poudre d'escampette.

- Si tu as pris la peine d'enfiler cette robe qui te va à merveille, c'est que rien ne presse, n'est-ce pas ? Alors allons au moins jusqu'au fromage. Après, tu pourras prendre les rênes de la soirée, "Monica". Santé.

Je levais mon verre en sa direction, m'étonnant moi-même du timbre de ma voix. Plus mûre qu'à l'accoutumée, elle m'avait donné une assurance virile qui ne m'était pas spécialement coutumière. C'était incontestablement un homme avec un grand H qui venait de s'adresser à elle, s'imposant naturellement. Du moins, ce fut comme ça que je perçus mes propres mots et je m'en félicitais.
Derrière Rachel et un peu en retrait de notre table, la chanteuse acheva Cry me a river en me donnant un nouveau coup d'oeil prolongé. Quelques applaudissements contenus -image oblige- saluèrent la prestation pendant les quelques secondes de transitions entre deux partitions et enfin les premières notes de contrebasse de Fever (https://www.youtube.com/watch?v=JGb5IweiYG8) pesèrent alors sur l'ambiance jassy de l'Abbey Road. La star du soir fit entendre sa voix tout en jouant habilement de son épaule dénudée et de sa jupe fendue, ce qui m'offrit un appréciable interlude avant que je ne revienne me noyer dans les yeux de mademoiselle Hawkes.

Parler avec elle, j'avais essayé un certain nombre de fois. Ça n'avait jamais rien donné de très probant, bien que cela avait un peu aidé à l'apprivoisement mutuel qui s'était fait après mon incorporation au sein du SHIELD. Rachel et moi étions très différents l'un de l'autre. L'évidence crevait les yeux et les petites frictions entre nous étaient un moindre mal si on les comparait aux explosions qui aurait put surgir au vu de nos mentalités contraires. Le dialogue n'était pas une subtilité que Rachel maîtrisait tout à fait et à vrai dire je ne maniais pas les mots d'une façon qu'elle comprenait. La communication était difficile... Et pourtant, je décidais ce soir de continuer à l'établir. Seulement, je n'avais plus envie de passer par des petits chemins sinueux.
Alors je posais mon verre, la détaillait silencieusement un instant et me calais un peu mieux dans mon fauteuil avant de prendre la parole. Lorsque je commençais, ma voix n'était pas différente de cette qui avait imposé que nous passions un moment sans parler du travail.

- Je t'ai couru après dès notre première rencontre, Rachel. Et mes intentions étaient d'abord purement sexuelles, tu ne l'ignores sûrement pas. Après les évènements du premier jour et ceux qui suivirent, j'ai posé un regard neuf sur toi. Plus sain et plus intense, aussi. Ecoute bien ce que je vais te dire, parce que je suis las que nous tournions en rond et las de me dire que c'est parce que j'évite la ligne droite. Je marquais une légère pause, puis me lançais. J'ai envie de toi, Rachel. J'ai envie de te faire l'amour, comme j'ai envie de savoir que tu sais pouvoir compter sur moi, que c'est une évidence. J'ai envie de te prendre dans cette robe comme j'ai envie que tu me considères comme davantage qu'un rookie à former. J'ai envie de sentir ton corps brûlant plaqué contre le mien comme j'ai envie que nous formions une véritable équipe, aussi soudée qu'efficace. J'ai envie de te voir revenir vers moi pour de nouveaux ébats parce que je t'aurai prouvé que si je n'ai plus de jambes j'ai une ferveur supérieure à celle de tous tes amants, comme j'ai envie qu'il y ait entre nous plus que du sexe et un peu de métal.

Mes révélations mettaient-elles Rachel dans l'embarras ? Elle n'était pas une novice, pas plus qu'elle était inexpérimentée dans les domaines de la chair et qu'elle était coincée au point de rougir d'une pareille déclaration. Ce que Rachel était, à mon sens, c'était presque incapable d'envisager qu'on puisse vouloir interagir avec elle pour autre chose que du travail et l'intérêt de la patrie. Le monde qu'elle sauvait avait bien des choses à lui offrir et elle y était aveugle.
A moins que Carol ne sois déjà parvenue à lui ouvrir les yeux bien mieux que je m'étais montré apte à le faire jusque ici ? Je la laissais réfléchir un peu, le temps d'un croc dans un peu de foie gras. Puis je revins dans la conversation.

- J'ai pensé que j'étais amoureux de toi, tu sais ? J'en ai été persuadé un temps durant, puis j'ai compris que mes sentiments étaient plus nuancés. Je ne suis pas amoureux de toi, mais je pourrais le devenir. Que ça te paraisse inenvisageable ou pas ne changera pas ça. Il se trouve que dans l'état actuel des choses il me semble plus vraisemblable que nous fassions l'amour que de te voir m'adresser un geste de tendresse sincère. J'haussais légèrement une épaule, dans un sourire un peu navré. Bien sûr, je ne peux pas te faire changer du jour au lendemain non plus, surtout si tu n'en a pas l'envie. Alors à la fin de notre passage en Latvérie, je te laisserai choisir si tu veux continuer sur notre lancée, au moins professionnelle. Tout en prenant bien conscience de tout ce que je viens de te dire, je veux que tu fasses délibérément le choix de passer une partie de ta vie en ma compagnie. Ou pas.

Nous étions un peu comme des jeunes mariés, à bien y regarder. Notre plaque d'agent était une alliance, nos armures le costume de cérémonie et le SHIELD notre petit nid d'amour. Nous roucoulions lors de nos missions et de nos entraînements, nous discutions de notre avenir commun lors de nos multiples briefings. Et comme n'importe quel couple qui ne tournait plus rond, il nous revenait de nous séparer en bons adultes responsables. D'accord, je mêlais depuis le début mon attirance pour Rachel à notre binôme professionnel. Et ce n'était clairement pas une bonne chose. Cependant, j'avais toujours été clair dans mes intentions et très attentifs à ce qu'elles ne causent pas notre explosion en plein vol. J'assumais ce comportement qu'un Hawkes de bonne lignée aurait réprouvé. Seulement, chez moi on savait une chose qu'on ignorait peut-être chez Rachel : penser à soi et à son simple prochain direct avait autant de vertu que de se donner corps et âme pour la raison d'état.

Je n'avais aucune envie de la quitter des yeux, bien que la scruter tout aussi intensément qu'au début me semblait inapproprié. Je détournais donc poliment d'elle pour attendre qu'elle réagisse, noyant dans un peu de vin la petite boule que j'avais senti grossir dans le creux de mon ventre.
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Iron Girl le mardi 09 septembre 2014, 01:45:23
Première étape obligatoire : regarder sa poitrine. Drake y alla rapidement, mais toujours trop lentement. C’était un homme, elle était une femme. Cette simple remarque était suffisante pour que Rachel le grille sur place, mais elle ne s’en formalisa pas. Au moins, ce regard n’était pas accompagné des habituelles remarques auxquelles elle avait eu droit quand elle était en Afghanistan. « Hey, Hawkes, tu veux que je te dégoupille tes deux grenades ? » était une remarque usuelle dans les campements militaires. Il en fallait plus pour la choquer, et elle laissa Drake parler. Après leur dispute, il était évident qu’il fallait qu’ils parlent, et, tandis que la chanteuse sur scène déclenchait la libido des clients, provoquant le mécontentement de leurs camarades féminins, Drake lui expliqua, de manière très maladroite, mais malgré tout touchante, ses sentiments pour elle. Il avait envie de se la taper sans se la taper, et il l’aimait sans l’aimer. En d’autres termes, les mecs pouvaient être aussi compliqués que les nanas. Drake voulait savoir où ils en étaient dans leur relation. Au terme de son monologue, Rachel n’était pas sûre d’avoir tout compris, d’autant plus que son esprit était embrumé par tout ce qui lui était tombé dessus aujourd’hui... L’attaque des robots latvériens, la rencontre hypothétique avec Black Widow ce soir, et ce mystérieux appel qui lui avait rappelé un souvenir d’enfance pas forcément agréable. Oui, tout se mélangeait dans sa tête, et, pourtant, elle devait rester d’aplomb. Elle devait conserver la tête froide, alors même que tout se mélangeait, et que Drake tentait d’engager une conversation importante avec elle.

*Clairement, j’aurais du rester à Seikusu pour suivre des tests informatiques et bailler sur les simulations en Réalité Virtuelle Améliorée.*

Elle finit par le regarder, après une pause ayant duré un certain temps, suffisamment pour que la chanteuse termine son hommage à Peggy Lee. Rachel ne savait pas trop ce que Drake voulait entendre, mais elle savait quoi lui répondre :

« Je suis flattée que tu aies envie de me faire l’amour, Drake... Mais, si tu veux réussir à draguer une fille, je te recommande quand même d’éviter de le lui dire en face. Heureuse que ma robe te plaise en tout cas, ceux qui me l’ont acheté ne se sont pas trompés sur mes mensurations, en tout cas. »

La robe lui allait effectivement comme un gant, et ce qu’elle venait de dire confirmait ce qu’on pouvait penser : elle ne l’avait pas acheté elle-même. Rachel ménagea une pause de quelques secondes, avant de poursuivre :

« Je t’aime bien, Drake, lâcha-t-elle alors. Et, par là, ne va pas croire que mon attirance pour toi ne se justifie que par le fait que tu sois handicapée. Tu es quelqu’un de courageux, de brave, et qui n’hésite pas à faire ce qui est juste, ou à poursuivre ses passions. Tu es une tête brûlée, mais je sais que je peux compter sur toi. C’est pour ça que j’ai accepté cette mission avec toi, parce que je sais que je peux me reposer sur toi en cas de coup dur... Et je sais depuis longtemps que ce n’est pas ça que tu veux... Pas que ça. »

L’amour... Cette curieuse chose qui semblait presque inconnue du vocabulaire de Rachel Hawkes. Elle se pinça les lèvres, réfléchissant encore un peu à ce qu’il convenait de dire.

« Je suis une femme qui a toujours été impressionnée par son père. Ma mère était une avocate qui voulait que, comme elle, je défende des individus en justice... Mais moi, je voulais défendre ma patrie, je voulais rendre service à mon pays. Un patriotisme-cliché digne de l’ère Reagan, mais pourtant vrai... J’ai grandi dans un monde d’hommes, de mecs qui passaient leur temps à me jalouser et à avoir envie de me serrer. J’ai grandi dans un univers où le simple fait de sourire pouvait être interprété comme la possibilité d’une partouze derrière l’armurerie à Minuit pétante. J’ai du apprendre à devenir dure pour qu’on me considère comme une alliée potentielle, et je me suis fait assez peu d’amis... De fait, mis à part Carol, je crois que je n’ai eu aucun ami lors de mon séjour en Afghanistan. »

Elle s’était fait des camarades, ce qui était très différent.

« Nous pouvons former une équipe, Drake. De fait, je considère déjà que nous en formons déjà une. J’ai confiance en toi et en tes capacités, mais, pour qu’une équipe fonctionne, il faut qu’on puisse se faire confiance. Pourquoi crois-tu que je t’ai embrassé tout à l’heure ? Parce que je voulais me réchauffer les lèvres ? Si je n’avais que ma mission en tête, je t’aurais laissé seul avec ce gros con blondinet. La vérité, c’est que je voulais que tu réussisses ce saut, que tu réussisses à te surpasser, car tu n’es pas qu’une personne handicapée, Drake. Tu es mon coéquipier... »

Elle lui sourit alors, et tendit sa main, venant lui ébouriffer les cheveux, et rajouta alors, terminant cette phrase qu’elle avait laissé en suspens :

« ...Mais tu restes quand même mon rookie. »
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Drake Noventa le mardi 09 septembre 2014, 22:11:20
Rachel Hawkes se serait-elle permise de me donner un cours de séduction ? Me recommander de ne pas dire à une fille qu'on voulait coucher avec quand on la draguait... Conseil de vieille bigote. Quand filles et garçons se tournaient autour, l'innocence était soit feinte soit destinée à bien vite être oubliée. J'avais eu mon comptant de filles faciles, de coups vite tirés pour le plaisir commun. Comme j'avais eu ma part d'amour adolescentes, de celles dont on est sûrs qu'elles seront éternelles. Je connaissais mon affaire mieux qu'elle les possibilités de son armure et les articles de son putain de code de procédure militaire et Rachel se fendait d'un conseil sur la bonne tenue d'interactions entres êtres humains ? Je ne répliquais rien et conservais soigneusement mon amertume dans ma poche, sous mon mouchoir. Quelque chose me disait que ce soir, j'allais encore devoir dévoiler d'incroyables trésors de patience et de compréhension. Je retournais à mon foie gras tout en l'écoutant, parsemant ses mots de regards moins chaleureux qu'à l'accoutumée alors qu'elle me répondait. S'en rendrait-elle seulement compte ?

Du fait qu'elle me considère depuis toujours au-delà de mon handicap, je le savais et je n'en avais jamais douté. Après mon accident, c'était la première personne qui m'avait prit pour ce que j'étais encore -et pas pour un malheureux cloué le cul sur quatre roues.
Et vint le couplet sur l'armée. Bordel-de-merde. Je n'avais jamais eu affaire avec la Navy, les GI ou seulement à la bidasse de base mais je me traînais la parfaite petite diplômée de West Point, qui avait probablement ses galons en piercing sur les tétons. Là, je ne pus m'empêcher de lever dédaigneusement les yeux au plafond pour pousser un petit soupir. Parfait cliché, avait-elle dit ? Jamais Rachel n'avait eu plus raison. Cette bonne femme était un cliché incroyablement stéréotypé de la :
1/ Fille bien née et gaulée comme une playmate
2/ Fille héritière d'un nom -okay, moi aussi
3/ Militaire canon qui avait dut faire ses preuves dans un monde de machos
4/ Bombasse superbement bonne à baiser qui, bien sûr, semblait ne pas trop savoir composer avec ça, eut égard aux points 1 à 3

Ce ne fut que lorsqu'elle m’ébouriffa les cheveux comme si j'étais son petit frère que je ressenti pour la première fois une petite pulsion de violence à son égard. Une seconde durant, j'eu envie de la gifler. Pouvait-on être aussi compétente en tout et se planter aussi magistralement dans le choix de ses mots ? Qu'elle ne sache pas se positionner vis-à-vis de moi, il m'était possible de l'entendre. La séduction est un jeu et toute partie peut amener sur une défaite, pas vrai ? Je dégageais ma tête d'un petit coup agacé sur le côté.

- "Je t'aime bien mais restons amis". Tu aurais pu te contenter de ça. Tu aurais dû, je pense.

Je m'essuyais la bouche de ma serviette et m'adjugeais une rasade de Sauterne supplémentaire, non sans qu'une petite voix quelque part dans ma tête ne me glisse que c'était là un peu trop. Je l'envoyais se faire foutre poliment, humectant mes lèvres après avoir reposé le verre.

- Je ne suis pas un de tes copains bérets verts, Rachel. Tu l'as souvent fais remarquer, je n'ai absolument rien d'un militaire et je suis bien la dernière personne à qui tu auras besoin de faire tes preuves, femme ou pas. J'ai envie de te serrer, ok. Je vais pas le répéter, je peux être difficilement plus clair qu'il y a trente secondes. Seulement, je ne te jalouse pas. Ton nom ne signifie rien de plus pour moi que mon fauteuil pour toi. Et quand tu me souris je n'ai pas envie de te tringler dans la seconde, j'ai juste envie que ça continue un peu parce que c'est trop rare à mon goût. Je suis lourd, immature. Je mate encore des sites de cul et je me gave de comics entre deux retransmissions sportives. Je n'ai pas de considération particulière pour ma patrie et je ne suis capable d'identifier une arme que depuis quelques mois, parce que j'ai eu à l'apprendre. Bordel, je connais même à peine l'hymne national !

Si je n'avais pas eu cette boule à l'estomac, j'aurai peut-être ri nerveusement pour marquer le coup. Je secouais juste la tête pour moi-même.

- Le profil de ton mec idéal, je ne l'ai pas. Je ne pourrais jamais prétendre être quelqu'un d'autre simplement parce que ça te ferait ouvrir les cuisses et que tu me donnerai un peu de "chéri" quand on sera seuls. Pas mon genre. Ton coéquipier et ton ami, c'est à ma portée. Seulement, ne me bassine plus avec tes histoires de confiance mutuelle et tes chemins détournés pour me dire que non, ça ne sera jamais possible entre nous, parce que tu es une pauvre petite militaire dévouée à la patrie qui ne connait des hommes que ces cons à la John Rambo. Si tu as de l'affection pour moi, sois franche et appelle un chat un chat. Un "va te faire foutre et n'y pense plus jamais" m'aurait mieux convenu que ta réponse mielleuse.

Je repoussais mon assiette un peu sèchement, incapable d'avaler plus ce soir avec l'estomac aussi noué. Comme c'était souvent le cas quand j'étais nerveux, je me passais la main dans les cheveux et je regrettais juste de ne pas pouvoir me tirer sur mes deux jambes; les chaises reculées dans le passage qui serpentait entre les tables du restaurant jusqu'à la sortie m'interdisaient de repartir sans que j'ai à buter dans les meubles à quatre pieds. La chanteuse avait visiblement terminé sa représentation -sur le Skyfall d'Adèle, pour le peu que j'avais saisi- et saluait à la ronde. C'est sur elle que je reportais mon attention un instant durant.

- Finissons en pour ce soir. Qu'est-ce qu'on a à faire ?

Autant passer à autre chose. Rachel serait dans son rôle de boy-scout patriotique et moi dans celui du Rookie qui avait le luxe d'être en retrait pour broyer du noir pendant que les grands parlaient entre eux. Je n'avais qu'à espérer que la Latvérie lâche tout ce qu'elle avait de méchant et métallique à un moment de la soirée, histoire que je puisse passer ma frustration et mon énervement sur quelque chose de concret pour arrêter de le ruminer. Mais, à n'en pas douter, les méchants attendraient pour se pointer que tout aille un poil plus sereinement dans ma vie.
Salauds de méchants.
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Iron Girl le mercredi 10 septembre 2014, 01:48:09
Travailler avec des ados... Quelle blague ! Rachel n’était pas une psychologue, et ça se remarquait. Drake s’enflamma, blessé, et, tout en l’écoutant parler, Rachel s’humecta les lèvres. Elle ne pouvait tout simplement pas faire les deux à la fois. Elle soupira légèrement, jusqu’à ce qu’il change de sujet. Le ciel était en train de lui tomber sur la tête, et leur femme fatale n’aurait pas pu choisir un meilleur morceau à faire. Elle aurait pu lui parler tout de suite de la suite de leur soirée, mais elle préféra revenir sur ce qu’elle avait dit, car une Hawkes pouvait être têtue quand elle le voulait :

« John Rambo ? Merde, Drake, tu te mésestimes à ce point pour croire que je fantasme sur des soldats qui puent la crasse et la sueur ?! J’ai croisé suffisamment de Marines et de soldats dans toute ma vie pour être horrifiée à l’idée d’en trouver un dans mon lit. Tu veux savoir pourquoi ça n’arrive pas à marcher entre nous ? C’est pas parce que tu lis des comics, que tu te branles sur Youporn en regardant Kasumi faire une branlette espagnole à je ne sais quel Noir moche avec une bite grosse comme un tronc d’arbre, c’est parce que la première chose à laquelle tu sembles penser en me voyant, c’est à me SAUTER ! »

Ses joues étaient devenues rouges, et le pauvre Drake risquait de comprendre qu’il y avait quelque chose de pire encore que Rachel « L’Iceberg ». Il y avait Rachel « Volcan-en-éruption ». Elle faisait preuve d’un calme imperturbable sur elle-même, mais ce calme n’était due qu’en apprenant à encaisser beaucoup. Seulement... Et bien, parfois, il y avait un trop-plein d’émotions qui s’accumulaient, et il suffisait alors d’une étincelle pour faire péter le bouquet. Rachel hurlait littéralement, remontée comme une pendule électrique. Cette opération foireuse dès le départ, les souvenirs de son père qui remontaient, et la crise de Drake... Ça faisait trop pour elle, et c’était lui qui allait hériter du pot final.

« Tu veux savoir pourquoi j’aime pas les John Rambo et tout ça ?! Parce qu’ils ont beau connaître toutes mes qualités, la première chose qui attire leur attention chez eux, c’est mes putains de nichons. Tu crois quoi ? Que je veux sucer la queue des hauts-gradés de West Point ? Que je ne rêve que de sortir avec un mec qui me parlera de l’armée, de stratégies militaires ?! Je suis de l’ancienne école, Drake ! Je veux un mec qui me fera rêver, quelqu’un qui saura me faire oublier et me montrer qu’il y a quelque chose de mieux que de se tuer pour un pays dominé par des connards de banquiers ultracapitalistes et par des politicards merdeux qui ont oublié leurs couilles dans le ventre maternel. Je veux quelqu’un qui se bat pour ses passions, quelqu’un qui voit en moi autre chose qu’un bout de viande. Alors, merde, je sais que tu penses pas qu’à ça, mais j’ai du mal à faire l’impasse ! J’aurais voulu naître moche et laide, pour cesser de tomber sur des cons qui voulaient juste me sauter, ou sortir avec moi parce que je suis une Hawkes. Je veux qu’on aime Rachel, pas Miss-Gros-Lolos ou Mlle Hawkes. »

Rachel soupira lentement, et but un grand verre d’eau, puis le reposa... Un peu brutalement. Elle-même ignorait pourquoi elle s’était énervée comme ça. Elle passa une main sur son front, et poursuivit, sur un ton plus doux :

« Ce soir, on sort... Il y a une femme qu’il nous faut voir. Une voiture est prête à nous déposer à Doomstadt, c’est à une heure de route et des poussières. »

Elle se resservit encore de l’eau, et parla alors d’autre chose, car ses pensées restaient toujours confuses :

« Mon père est un haut-gradé de l’armée... Il me racontait sans cesse ses histoires sur l’armée, ses anecdotes... Mais j’étais petite, et je m’en fichais royalement. Ce que je préférais, c’était être avec ma mère, l’écouter me raconter des histoires. Elle s’énervait toujours quand un repas de famille ne portait que sur l’armée, mais jamais de manière méchante... Elle aimait juste se dire que ce serait bien que sa fille devienne autre chose qu’une militaire, ou, à tout le moins, qu’elle se dise qu’il y a autre chose que l’armée... »

Elle secoua à nouveau la tête, se mordillant les lèvres.

« J’ignore pour quoi je te raconte ça, Drake, mais tu dois arrêter de croire que tu n’es pas assez bien pour moi... En fait, j’ignore ce que tu penses, disons que c’est mon intuition féminine, pour le peu que ça vaut. Quand je dis que tu es plein de qualités, ce n’est pas une manière hypocrite de te dire d’aller voir ailleurs. Il y a une tradition, chez les Hawkes... Elle n’est écrite nulle part, mais elle s’est vérifiée à bien des reprises. Un – ou une – Hawkes ne se marie jamais avec un autre militaire. »

Rachel se releva alors. Elle avait encore les joues rouges, et une furieuse envie d’aller massacrer un punching ball.

« Je vais aller me changer. Quand tu seras prêt, on pourra se retrouver au parking. »

Se changer... Et probablement avaler une boîte d’aspirines. Elle s’était suffisamment disputée pour ce soir, et le pire est que sa soirée ne faisait que commencer.
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Drake Noventa le mercredi 10 septembre 2014, 09:29:48
Ne penser qu'à la sauter ? Je ne pouvais pas nier qu'il y avait une légère part de vérité et j'en avais plus qu'explicitement convenu moi-même une poignée de minutes auparavant. Mon désir physique pour Rachel était fort et je lui exprimais régulièrement par petites touches, possiblement lourdes à supporter mises bout à bout mais toujours empreinte d'un respect non feint. En étais je pourtant aussi lourd qu'une bidasse en goguette ? Pas impossible. Je ne m'étais jamais posé la question. Et quand bien même, n'avais je donc pas réussi à montrer à Rachel jusque là que mon intérêt pour elle était autrement plus complet ? Qu'il ne s'arrêtait pas à ses mensurations ? Visiblement non, en dépit des mes efforts sûrement un poil maladroits. A moi donc d'encaisser cette révélation tout en devisageant une Rachel sur le point d'exploser, ce qu'elle fit très rapidement.
Ceux qui raillaient sa froideur ignoraient que le feu couvait sous le givre verglacé. Et j'allais découvrir au passage l'origine de cette chape de glace épaisse, du moins une partie.

Son héritage pesait lourd, chose que je savais déjà depuis un moment. Ce que je n'avais pas encore compris et ce qui causait cette tension explosive entre nous, c'est que Hawkes était victime de son sexe. Son vagin lui avait mené la vie dure dans le monde qu'elle avait embrassé, cet univers de grosses burnes poilues et testostéronées qu'était l'armée. Sa carrière militaire avait été pavée par les propositions de déglinguage de cul et les insinuations, par les références à son père et la puissance de son nom de famille. Elle, plutôt que de jouer avec ses atouts et user de ses seins, s'était mise à les détester. La fière agent du SHIELD me dévoilait, sous le coup de la colère, son coeur de gamine qui rêvait d'être la princesse d'un homme tout autre qu'un prince. Un homme qui la irait la déloger derrière les hautes murailles du château nommé Apparence et qui ne la voudrait que pour ce qu'elle est. Pas pour ses titres ou ses terres.
Tout ce qu'il me manquait pour exploser à mon tour, en fait.

- Et c'est de Rachel dont je suis entrain de tomber amoureux, m'exclamai-je. Bien sûr que j'ai envie de toi ! Parce que pour ton malheur peut-être, tu es une superbe femme et malheureusement je suis un homme qui pense pour moitié avec ce qu'il a dans le froc ! Et pourtant, merde, j'ai vu autre chose que ton cul et tes foutus nichons, Rachel ! Crois tu sincèrement que j'aurai pu considérer une seule seconde comme de la viande à baise la seule personne qui, sans me connaître, m'a considéré comme n'importe quel type campé sur ses deux jambes ? Non, putain, non. Je pourrais jamais faire ça. Et tu veux que je te dise ? Si pour toi je devais donner mes deux bras, je n'hésiterai pas une seconde. Pas parce que je me dirai qu'après ça tu auras forcément envie de me sucer la pine, mais parce que tu compte pour moi ! Ton baiser avant le saut, je l'ai pris pour ce qu'il était, ni plus ni moins. Et je me suis senti pousser des ailes non pas grâce au goût de tes lèvres mais parce que tu as pensé à moi, parce que tu savais que ce jump était important à mes yeux. Tu as oublié notre rôle en m'accordant ce baiser et en me donnant le droit d'être moi. Mon conte de fées. J'aimerai te rendre la pareille. Mieux, le vivre avec toi.

Je ne savais pas si tout ça la toucherait, si elle accorderait du crédit à mes mots. Mon coeur tout autant que ma langue avait été sincère et je ne trouvais rien de plus à ajouter. On ne pouvait pas éditer ses phrases comme un paragraphe sur un traitement de texte, une fois qu'elles avaient passé vos lèvres. Les miennes étant d'ailleurs aussi sèches que ma bouche, j'imitais Rachel et papillonnais des yeux à travers l'Abbey Road pour constater que nos éclats de voix n'étaient pas passés inaperçus. Comme personne n'aurait sut trouver à redire au champion de l'épreuve qui accessoirement occupait la suite la plus luxueuse de l'hôtel, le personnel s'abstint de seulement nous faire une remarque.
Rachel, elle, parlait plus posément de sa famille après avoir évoqué la suite de la soirée.

-Vois le bon côté des choses. Ma mère ne me parlait jamais et mon père n'a jamais imaginé que je puisse envisager de suivre sa carrière et reprendre la tête de la compagnie. Pour me venger, j'ai dilapidé son argent dans toutes les choses qu'il considérait futiles. Et lorsqu'il a daigné me remarquer, c'était uniquement parce que c'était l'occasion de servir de mascotte pour Noventa Corp.

Cliché aussi, le pauvre petit gosse de riche ? Assurément. L'idée que nous comparions là les stéréotypes dont la vie nous avait affublés fit glisser un fantôme de sourire sur mes lèvres. Quant à Rachel, elle me disait à demi-mots que rien n'était tout à fait perdu. C'était peut-être simplement ce que j'avais envie d'entendre, aussi veillai-je à ne pas m'enflammer.

- Laisse nous tomber amoureux, Rachel. Ou au moins voir si ça peut marcher, quitte à boiter au départ.

Conclusion simple. Un peu trop directe, peut-être. Mon regard à son encontre fut doux et perdura dans ses yeux quand bien même son corps se déroula tout entier devant moi.

- Je ne retournerai pas me changer, j'ai eu ma part avant descendre au resto. A moins que tu n'acceptes de m'aider à enfiler un autre pantalon, ce qui aura une drôle de tête après... Après tout ce qu'on s'est dit. Je vais t'attendre dans la voiture, au pire.

En gros, à elle de voir. J'ignorais où nous allions et mon petit costume - chemise - mocassins ne passerait peut-être pas bien. Hors de question pourtant de retourner m'humilier dans la chambre si je devais encore me changer seul.
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Iron Girl le jeudi 11 septembre 2014, 01:23:57
Elle était troublée. Plus qu’elle n’aurait osé l’admettre. Leur conversation ne s’était pas vraiment passée comme prévue, à l’image de ce petit trip montagnard en Latvérie. Elle ne retournait pas dans l’appartement que pour se changer, mais aussi pour essayer de calmer les pensées contradictoires qui traversaient son esprit, les pensées troublantes qui s’emparaient d’elle. Tomber amoureuse de Drake ? L’idée semblait absurde, et pourtant... Lui y croyait sincèrement, avec une honnêteté désarçonnante, mais touchante. Rachel ne savait pas trop quoi en penser. Elle ne pouvait pas le repousser ou feindre qu’elle ne ressentait rien pour lui... La réalité était qu’elle ignorait précisément ce qu’elle ressentait. Elle était partie du restaurant en entendant Drake lui dire qu’il fallait laisser une chance à leur amour... Quand on disait que les filles étaient compliquées, ce n’était pas un simple cliché. Être une femme était difficile, car on était partagée entre l’envie de faire l’amour et celle de ne pas être prise pour une pute ne pensant qu’à se faire sauter, en vivant dans une société paradoxale, où on plaignait autant les femmes violées qu’on les traitait de salopes responsables de leur sort. Rachel connaissait tout ça. Les filles étaient compliquées parce que la société l’était et leur imposait des normes contradictoires : faire l’amour suffisamment pour ne pas passer pour une salope frigide mal baisée qui passait son temps à gueuler sur les autres, tout en ne le faisant pas assez pour qu’on ne vous prenne pas pour une fille facile. Face à ces paradoxes, Rachel avait adopté la posture de la militaire froide et indéboulonnable. Elle avait pu s’ouvrir avec Carol, car les deux se ressemblaient. Elles étaient des bombes sexuelles dans l’armée, et s’étaient rapprochées en distillant leur venin sur leurs homologues masculins... Mais ce que Rachel ressentait pour elle n’était pas vraiment de l’amour. Quid de Drake, alors ?

*Ahlàlà, c’est ridicule... La mission, Rachel, la mission ! Tu penseras à ces conneries romantiques plus tard, en temps voulu ! Dois-je VRAIMENT te rappeler que, dans moins de deux heures, tu seras nez-à-nez face à Romanov ?*

La doucereuse mais non moins ferme voix de la conscience... Rachel se changea, et enfila un jean avec un débardeur rouge, puis mit une veste par-dessus, et sortit. Drake l’attendait au parking souterrain du Latveria’s Grand Palace, et c’est là-bas que Rachel se rendit, empruntant l’ascenseur. Elle se retrouva en compagnie de plusieurs hommes âgés en costumes, revenant du restaurant.

« Cette chanteuse est vraiment douée.
 -  C’est une cantatrice célèbre. La Latvérie a vraiment les moyens pour avoir réussi à l’embaucher pour une simple soirée... »

Elle se retrouva ensuite au parking, et rejoignit leur voiture. Les Latvériens ne faisaient pas les choses à moitié, puisqu’une élégante limousine noire (http://static.directmatin.fr/sites/default/files/styles/image_880_495/public/000_was2554693.jpg?itok=KyenWCuo) les attendait. Rachel grimpa à l’intérieur, y retrouvant Drake, et la voiture démarra, quittant le parking souterrain pour rejoindre la route enneigée, et s’enfonça le long des routes escarpées des Carpates, afin de rejoindre la capitale.

L’intérieur de la voiture alliait confort et technologie de pointe. Il y avait un écran plat dans un coin et une télécommande permettant de switcher entre le surf sur Internet, fonctionnant par commande vocale, la télévision, et un programme informatique propre à la limousine, permettant de régler la ventilation, la luminosité, le choix de la musique, et même de générer des images holographiques le long des vitres... Sans compter les fiches techniques sur la limousine.

« Je crois que Cunningham adorerait faire un stage informatique en Latvérie... » glissa alors Rachel.

Elle se frictionnait les mains, sa langue roulant dans sa bouche.

« Écoute... Pour cette histoire... Nos sentiments et tout ça... Il faut que j’y réfléchisse. Il y a quelque chose dont je ne t’ai pas parlé au restaurant, parce que je n’en suis pas trop sûre, et... Ça n’a rien à voir avec nous, c’est plutôt lié à la mission, mais... Je ne suis sûre de rien, alors... Il vaut mieux attendre de voir Black Widow. »

Elle bottait en touche, mais elle avait une raison.

Doomstadt se rapprochait fortement, et, conformément à ce que les brochures touristiques disaient, la ville était un mélange assez saisissant entre des styles architecturaux très variables. La ville avait conservé son urbanisme médiéval, proposant ainsi des quartiers avec des rues très étroites et resserrées, mais on trouvait aussi de grandes places agréables. La ville proposait son lot de monuments impressionnants, comme une ancienne tour médiévale bétonnée servant de tour de communication (http://cdn.whatanart.com/wp-content/uploads/2013/02/converted-medieval-tower-marvel-ultimate-alliance-2-concept-art.jpg). La limousine filait le long de grandes avenues dans une ville éclairée et bondée. Si la dictature régnait, les Latvériens n’en laissaient rien paraître. Ils sortaient le long de la nuit, flânant dans des restaurants remplis de monde, dans les galeries commerciales encore ouvertes. Il y avait, ici et là, des panneaux télévisés publicitaires, ainsi que des poubelles ayant des écrans digitaux proposant des publicités en utilisant des scanners pour détecter l’historique des téléphones portables des utilisateurs... Un système qui avait été provisoirement utilisé à Londres il y a quelques mois, avant d’être abandonné sous la critique. En Latvérie, il trouvait un second souffle.

Le Jetelry (http://cdn.whatanart.com/wp-content/uploads/2013/02/doomstadt-marvel-ultimate-alliance-2-concept-art-500x327.jpg) se trouvait le long d’une rue piétonne, et la limousine s’arrêta à proximité. Le bar ressemblait à une grande masure médiévale avec un toit en pointe, une tour médiévale, et un intérieur très orienté steampunk. Rachel ouvrit la porte de la limousine, laissant Drake aller sur son fauteuil, et elle le poussa en s’avançant lentement.

« Tu vois ? Nous aurions eu tort de venir en Latvérie sans voir sa capitale... C’est une ville très touristique. Va savoir, nous retrouverons peut-être ton vieux copain Dan Vargas ici. Ta prestation l’a complètement éclipsé, il doit se sentir seul, le pauvre... »
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Drake Noventa le jeudi 11 septembre 2014, 07:55:08
Notre passage au restaurant s'était mieux terminé qu'il n'avait commencé, bien que la scène n'eut rien d'une de ces comédies romantiques comme seul Hollywood savait en produire. Il y avait eu les discours passionnés et la dispute triste pour les deux protagonistes qui se tournaient autour, mais aucun baiser sulfureux n'avait conclu l'acte en cours. Néanmoins, la tension était retombée et nous avions daigné enfin nous parler coeur à coeur, victoire brillante pour moi. Je laissais Rachel remonter dans la chambre après l'avoir couverte du regard un long moment -prenant la peine de lorgner un peu ses fesses, hautaines et affolantes dans sa robe de soirée puis quittait le restaurant non sans m'arrêter à la réception pour demander de faire parvenir à la cantatrice une bouteille du meilleur champagne de la cave, avec pour seul mot "Pour vous féliciter de cette superbe prestation. D. Noventa. "
Inutile de penser à la rencontrer; il allait falloir que je me tienne sage pour aider Rachel à se faire un avis sur nous. Je gagnais la limousine grâce au concours d'une des hôtesse de l'hôtel qui me descendis au garage tout en me disant qu'elle avait été ébahie de ma prestation, soit à peu près les mêmes mots que le chauffeur qui mit mon fauteuil dans le coffre tandis que j'attendais Hawkes. Elle arriva quelques minutes après et la limo' quitta l'hôtel pour filer en direction des lumières de Doomstadt.

La voiture était d'un luxe surprenant, même pour moi. Les équipements qui la parsemaient étaient étourdissants, surprenant. Le plus fameux restait à mon sens le coup des vitres à projection holographique, qui évoquait immanquablement nos visières d'armure. Quant au stage de Cunningham évoqué par Rachel, je répondis un petit rire amusé et d'un hochement de tête.L'ingénieur manquerait probablement de tourner casaque et de travailler pour la Latvérie dès qu'il poserait son cul dans cette même bagnole.

- Ne t'en fais pas, Officier. Je comprends que ça soit un peu... Un peu compliqué, disons. Plus pour toi que pour moi. Et si tu ne m'a pas parlé de ce que tu viens d'évoquer, je sais que c'est que tu as de bonnes raisons. Ma main se posa sur son genou, le pressant tendrement. Au fait, le seul truc que je sache de Black Widow, c'est qu'elle a un cul du tonnerre et que Cunningham manque d'aller s'enfermer dans les chiottes pour se faire un petit plaisir quand on l'évoque. C'est un peu léger pour la cerner, cette fameuse Veuve... Tu peux m'en dire plus ?

Sous mes yeux prenait corps la capitale latvérienne, qui n'eut pas moins mon attention que Rachel. Superbe canevas entre la vieille Europe des livres d'histoire et une modernisation qui aurait fait pâlir n'importe quel tokyoïte, Doomstadt était une ville sans réel pareille, dans les rues de laquelle il semblait faire bon vivre.Rachel avait bien parlé de dictature et j'avais imaginé l'endroit comme une Moscou stalinienne, aux rues et murs couverts de tracts de propagande, la milice armée de patron distillant terreur et loi martiale partout en ville. La vision qui me dansait sous les yeux était tout autre, me faisant me demander comment se ressentait au quotidien la tyrannie prétendument planante au-dessus de ces têtes qui sortaient et s'amusaient semblait-il à l'envie. Prudent, je décidais de réserver mon jugement.
Par contre, je regrettais d'être resté en smoking, vu l'endroit devant le lequel nous nous arretâmes. Bougonnant, je descendis de la voiture en glissant sur mon fauteuil apporté par le chauffeur, que Rachel poussa alors. Je ne tolérais ça que d'elle ou presque et la laissait faire tandis que nous pénétrâmes dans le Jetelry... Ma seule présence suffisant à faire tourner pas mal de tête. Apparemment, l'épreuve du saut n'avait échappé à personne et des vivats résonnèrent dans le Club, vite accompagnés d'un tonnerre d'applaudissements et de sifflets flatteurs. Yeah ! Cela dura une bonne minute, avant que les gens ne se calment et nous laissent pénétrer plus facilement, tout le monde s' écartant de bon coeur devant mes roues.

-Si Vargas était là, il doit être entrain de se pendre dans les chiottes, après ça ! Monica, amène nous à notre table, tu veux ?

Mieux valait, dans un lieu public, garder la couverture de Rachel. Chance pour nous, les médias avaient monté notre couple à notre place, ce qui n'étonnerait personne de me voir "en privé" avec ma secrétaire. Quant à la femme que nous allions de ce pas rejoindre, Rachel et elle avaient sûrement prévu le coup quant à notre présence avec elle.
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Iron Girl le jeudi 11 septembre 2014, 21:56:40
Les Latvériens n’étaient pas des gens malheureux. En soi, une dictature n’impliquait pas forcément la souffrance des gens. Voir les Latvériens, c’était une manière de se demander s’il était juste de les aider, ou pas. Fatalis avait été un dictateur mégalomane ayant concentré tous les pouvoirs autour de sa personne, mais, sous son autorité, la Latvérie avait connu une croissance économique formidable. Il n’avait pas ruiné son pays, et avait su le protéger de l’Ours soviétique, tout en offrant à ses habitants un bon niveau de vie, grâce à ses ressources technologiques élevées. Et Rachel, elle, était suffisamment intelligente pour savoir que la volonté de son pays de faire tomber Fatalis depuis plusieurs années n’était pas uniquement motivée par l’envie d’instaurer la démocratie et des valeurs universelles d’amour, de paix, et de tolérance. Elle savait que les Etats-Unis avaient des enjeux économiques avec la Latvérie, que son gouvernement voulait son savoir-faire technologique, ainsi que s’ouvrir un marché, obtenir un partenaire économique et militaire qui permettrait de renforcer l’influence américaine dans une région du monde encore très imprégnée par la présence russe. Rachel était suffisamment intelligente pour percevoir les complexes enjeux stratégiques et politiques tournant autour de la Latvérie. Cette mission était un panier de crabes depuis le début, où il fallait récupérer la clef sans se faire pincer. Elle n’avait pas répondu à Drake sur Black Widow sur le coup, et, tout en poussant son fauteuil, la phrase lui revenait.

Les Latvériens qui sortaient étaient des adolescents branchés, qui auraient fait passer les otakus pour de vieux gamins arriérés. Ils avaient des nanomachines greffés dans le corps, et certains arboraient fièrement sur un œil une variante du scouter (http://fc06.deviantart.net/fs71/i/2010/243/6/d/dragon_ball_z____scouter_by_camarinox-d2xqma0.png) de Dragon Ball, qui leur servait d’ordinateur portable miniaturisé, permettant d’écouter la radio, sa musique, de téléphoner, d’accéder à son agenda... Et de disposer, par le biais d’applications spéciales, d’un outil permettant de voir à travers les vêtements. Les scouters disposaient aussi d’une reconnaissance faciale, qui permit ainsi à ceux qui en avaient d’identifier Noventa.

« Super le saut, dude ! s’exclama un type en levant bien haut son pouce.
 -  De la grande classe ! »

Rachel ravals on sourire en approchant du Jetelry, et y rentra. Ils furent accueillis par plusieurs vivats, ce qui n’aidait pas spécialement à être discrets. Où étaient les agents secrets dans cette masse ? Widow devait être là, quelque part... Mais elle ne serait pas sous sa vraie apparence. La musique qui filait en arrière-plan était très orientée techno, diffusant Psyborg Corp (https://www.youtube.com/watch?v=Eqq1BxJM9DA&index=63). Le bar avait une petite aire de danse, où des Latvériennes se déhanchaient dans des lumières fluorescentes et des tenues moulantes contre des Latvériens en sueur. Rachel, elle, se posa avec Drake dans un coin.

Elle ignorait totalement comment joindre Widow dans cet endroit, et regarda l’homme :

« Tu m’as demandé à quoi ressemblait Widow dans la voiture... J’hésite entre te laisser la surprise ou t’en dire plus, en fait, alors... Disons que je vais simplement te dire qu’elle a un physique qu’on oublie pas. »

Les servantes avaient des cheveux fluorescents, et Rachel contempla la liste des boissons proposées. Il n’y avait que des trucs qu’elle ignorait totalement, confirmant que la Latvérie avait ses propres distilleries, et, malgré son ouverture de façade, avait encore une économie très locale. Les habitants devaient voir les étrangers comme des rapaces voulant les dépouiller, et continuaient à acheter local, au nom de la bonne vieille préférence nationale.

« Bien le bonsoir ! Vous prendrez quoi ? » finit par demander une servante qui arriva, avec des vêtements relativement courts.

N’ayant pas trop aidé, Rachel prit un nom au hasard, et la femme se retourna alors, et écarquilla les yeux.

« Hey ! Mais... Vous êtes le Phénix ! Putain, j’y crois pas ! J’ai vu votre saut à la télé, c’était... Waaw... Vous êtes un vrai malade, j’suis totalement fan ! J’peux avoir une dédicace ici » demanda-t-elle en tirant sur sond ébardeur, révélant l’un de ses superbes seins.

Ce n’était pas la corpulence de Widow. Rachel cligna lentement des yeux, et les laissa discuter un peu, regardant les danseurs. Elle ne s’était pas trompée de code, mais aucune trace de Natalia. Est-ce qu’elle avait eu des ennuis ? Les rafraîchissements arrivèrent ensuite assez rapidement. Mais de Widow, aucune trace, ce qui commençait à inquiéter Rachel. Au bout d’une bonne demi-heure, comme rien de particulier ne semblait arrivé, elle se décida à rebrousser chemin.

« Je... Je ne sais pas trop où elle est..., avoua-t-elle. On va retourner dans la voiture. »

Elle allait devoir passer un nouveau message, mais elle préférait le faire à l’intérieur de la limousine. Rachel conserva son calme. Monica avait juste envie de découvrir le reste de Doomstadt, et la serveuse aux cheveux roses fluorescents. Ils retournèrent donc vers la limousine, Rachel se serrant les dents, nerveuse, pensant au pire. En les voyant arriver, le chauffeur se leva, et leur ouvrit la porte, puis se chargea de mettre le fauteuil dans le coffre. Rachel entra la première, et aida Drake à s’asseoir, puis la porte se referma...

...Et une voix parvint à ses oreilles, émanant de l’intérieur de la voiture.

« Alors, vous les trouvez comment, leurs boissons ? Un brin trop chimiques, non ? On a beau dire, rien ne vaudra jamais un bon verre de bordeaux. »

Jambes croisées, assise sur l’un des bancs, Black Widow (http://artgerm.deviantart.com/art/Black-Widow-Art-XM-Studio-Statue-478443906) leur faisait face, un sourire sur le coin des lèvres, dans sa combinaison en cuir moulante, ouverte à hauteur de ses seins. Son regard se posa sur celui de Drake. Elle tenait dans sa main un verre de vin.

« M. Noventa, je présume ? Belle performance, et beau saut. »

La porte de devant claqua à nouveau, et le chauffeur se mit à démarrer. Rachel allait poser une question, mais Natalia l’anticipa.

« Un agent dormant envoyé par la CIA il y a une quinzaine d’années. Un conseil : méfiez-vous toujours des chauffeurs. »

Elle reporta à nouveau son attention sur Drake, pour quelques précisions :

« Appelez-moi Natalia, et je vous appellerais Drake. On m’appelle généralement Black Widow, agent secret, mercenaire, femme fatale, championne en arts martiaux... Et accessoirement guide touristique. Vous aviez besoin d’aide ? »
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Drake Noventa le vendredi 12 septembre 2014, 19:31:55
L'ambiance du club était proprement électrique et je m'y retrouvais assez à l'aise, habitué que j'avais été de ce genre de boîte du temps où j'avais encore mes jambes. Tout à fait le genre d'endroit qui concluait une journée de compétition acharnée, les filles s'arrachant les champions sur le dancefloor avant qu'ils ne les culbutent dans les chiottes ou à l'hôtel. Une époque révolue certes, mais qui ne manquait moins que je ne l'avais d'abord pensé. Bien que grand gagnant de la journée, je n'avais envie de fêter ça qu'avec Rachel et un grand pot d'Hägen-Dazs entre nous deux. N'était-ce pas là la preuve que j'avais mûri ?
Mon cher officier Hawkes semblant trop accaparée par la mystérieuse Widow, je reportais mon attention sur la piste de danse et les gens qui s'y déhanchaient sur de l'électro agressive et m'arrêtais volontiers sur un derrière dans une jupe exagérément courte ou des seins dans un haut en latex forcément trop étroit pour ne pas que ça déborde. Une serveuse se pointa sur ses entrefaits et se fit forte de me rappeler pourquoi j'adorais signer des autographes en me montrant son sein siliconé que je griffais de la pointe du marqueur qu'elle me tendait également. Nous échangeâmes un peu -elle parlait surtout, moi j'étais plus occupé à écouter et à ne pas mater trop ouvertement devant Rachel- et je ne retins que le surnom qu'on m'avait donné. Joli. Très approprié, surtout après ce jump de folie et l'accident.

Le temps s'écoula ainsi, entre deux salutations à des fans et un verre partagé avec Rachel. Triste d'aller en boîte sans pouvoir danser, pas vrai ? Ma co-équipière aurait très bien put se le permettre un peu (et je l'aurai accompagnée, quitte à emmerder tout le monde sur la piste avec mon fauteuil) mais se montrait trop soucieuse de retrouver notre contact, si bien que nous nous retrouvâmes dehors avant que je ne puisse signer l'autre sein de la serveuse. Le trouble dans la voix de Rachel ne m'échappa pas, bien que je m'abstins de tenter de la rassurer : je n'aurai pas sû quoi lui dire, la peur de perdre un partenaire de mission étant une inconnue relative. Je me contentais de me hisser dans la limousine, pour que nous nous retrouvions comme deux cons une fois surpris par une voix qui émanait de l'une des banquettes de cuir. Et là...

EXPLOSION HORMONAAAAAAAALE ! La femme qui se trouvait dans notre caisse était... Comment dire... méga-bonne ? Méchamment bandante ? Elle avait glissé un corps des plus fameux dans une tenue qui, loin de le gâcher, savait en souligner chaque ligne. L'ouverture pectorale était tout à fait indécente, chose que je n'aurai pas pensé à lui reprocher une seule seconde. Bordel, il fallait que je la regarde dans les yeux ?

- Ça reste toi ma préférée, soufflais-je discrètement à Rachel. Elle n'arrive qu'en seconde position, promis.
- M. Noventa, je présume ? Belle performance, et beau saut.
- Melle Widow, j'imagine ? Bel uniforme. Et beaux se- je toussais. Je...euh...vous le portez bien, quoi.

C'était pas franchement le genre de femme et d'attitude qui allait aider Rachel à croire en toute ma bonne foi à son égard, ça. Elle se rendait compte du supplice que c'était pour moi de me retrouver coincer entre elle deux, sans pouvoir en mater une seule ? Je ne baisais déjà pas, il allait en plus falloir que je dépose mes yeux là où ils ne s'amuseraient pas à estimer le bonnet de ses seins -un E, à mon humble avis- ?
Tandis qu'elle plumait Rachel et que je m'évertuais de la regarder surtout au niveau du visage, je réalisais que j'ignorais pourquoi elle avait été contactée. Notre mission, originellement, ne la prenait pas en compte.

- Appelez moi comme vous voulez et oubliez le vouvoiement, alors. Drake Noventa, millionnaire, agent du SHIELD, homme tout à fait séduisant et viril, monté sur roulettes. Accessoirement ravi de vous rencontrer. Pour la demande d'aide, il faut voir avec ma co-équipière.

Je tournais la tête vers Rachel. Pas vraiment pour la présenter mais davantage pour m'adresser à elle. Notre mise au point personnelle avait été importante tout en laissant quelques zones encore dans l'ombre alors qu'elles ne manquaient pas non plus d'importance.

- Si elle est là, c'est sûrement en rapport avec l'attaque par les moto-neige après le saut, sans compter les robots ? Tu as volé à mon secours, mais tu n'étais pas sensée savoir que j'avais des problèmes puisque ma radio merdait. Alors comment ? Et cette autre chose dont tu n'as pas voulu me parler au restaurant ? Je crois que je n'ai en main que la moitié des cartes, là... Et je resterai un rookie toute ma vie si mon jeu ne s'améliore pas un peu.

Revenant à Widow, je lui adressais un regard tout à fait sérieux. Une question autrement plus impérieuse me venait à l'esprit. Plus personnelle, chose que Rachel n'apprécierait sûrement pas. Mais même contre son avis, il y avait une chose dont je voulais personnellement m'acquitter.

- Jirô Tanaka est-il bien présent en Latvérie en ce moment ? Je veux savoir où il se trouve, miss Couteau Suisse 2012. Si Rachel fait appel à vous, c'est que vous êtes sûrement du genre à en savoir plus que ce que vous voulez bien prétendre. Mes deux roues au feu que c'est le genre d'info que vous avez dans la poche.
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Iron Girl le dimanche 14 septembre 2014, 01:11:15
Le regard de Drake vers Natalia n’échappa à aucune des deux femmes, amenant Natalia à sourire, franchement amusée. Rachel sourit aussi, un sourire qui était lié, non seulement par l’incongruité de la scène ou par la remarque de Drake dans le creux de son oreille (que Natalia entendit, même si elle ne le signala pas), mais aussi par le fait d’avoir finalement réussi à tomber sur Widow. Il fallait croire que le Jetelry était trop surveillé pour se permettre d’y tenir une conversation. La limousine filait le long de grands boulevards, et Drake se mit à parler, revenant sur l’attaque des tueurs et des robots. Il avait bien compris que Rachel lui avait caché quelque chose, et Natalia ne dit rien, se contentant de croiser le regard de la militaire. Drake enchaîna avec ses questions, désirant aussi savoir si Jirô, le scientifique qui l’avait aidé à bénéficier d’une armure lui permettant de marcher avant de le trahir, était bien en Latvérie.

Natalia ne répondit pas tout de suite, laissant planer quelques secondes de silence, avant de se lancer :

« Comme vous le savez déjà, nous avons suivi les mouvements de capitaux qui figuraient sur son compte bancaire. Ils provenaient de sociétés fictives latvériennes qui dépendent toutes du gouvernement. Autant vous dire que, pour obtenir ces informations, nous avons du procéder à quelques agissements constituant des preuves irrecevables devant n’importe quelle juridiction... Nous avons eu accès au service des archives de vidéosurveillance de l’aéroport de Doomsport. Jirô était trop malin pour venir directement depuis un vol japonais, mais personne n’échappe indéfiniment au SHIELD. »

Sa voix était calme, posée, ne trahissant pas son origine russe. Elle parlait à la perfection l’anglais ou le japonais, et leur expliqua que Jirô était venu par le biais d’un jet privé qui s’était posé à Doomsport il y a quelques semaines. Le jet était parti du Brésil, un endroit plutôt éloigné du Japon, et appartenait à une compagnie spécialisée dans l’import/export et le transport de marchandises.

« Une autre société-fictive. Nous continuons à remonter la trace des capitaux pour savoir qui est vraiment à la tête de  ce trafic.
 -  Vous pensez à quelqu’un d’autre que la Latvérie ? »

Bref regard de Natalia vers Rachel, qui hocha la tête.

« La situation économique de la Latvérie s’est aggravée. Les machines de Fatalis coûtent un prix assez cher à produire, et, si elle ne touche pas encore Doomstadt, elle est bien là... Fatalis a dépensé des milliards dans le but de se concevoir des technologies futuristes qui permettraient à son petit pays d’avoir une place majeure dans l’échiquier géopolitique des grandes puissances. De plus, Von Bardas n’a pas l’influence nécessaire, à elle seule, pour diriger ce vaste trafic international impliquant des terroristes surarmés et des scientifiques qui sont à la pointe en matière de robotique. »

La limousine continuait à filer le long de Doomstadt. La Latvérie, au bord d’une crise économique ? Rachel avait du mal à y croire, mais elle choisit de faire confiance au jugement de Widow, ainsi qu’à ses informations, très probablement bien plus avancées que la sienne.

« Cependant, cette attaque de robots m’interpelle, à moi aussi... Votre couverture était bien cachée.
 -  Jirô connaît Drake... Il a tout à fait pu soupçonner que le séjour de ce dernier en Latvérie n’était pas anodin.
 -  Drake Noventa n’existe pas au sein du SHIELD... Officiellement, en tout cas. Il a été renvoyé pour son incapacité à respecter la hiérarchie, notamment en ayant un problème des yeux le contraignant à regarder toujours un peu sous le visage de ses collègues, lâcha-t-elle en regardant l’homme, détachant chaque syllabe, et laissant ensuite planer un petit moment de silence. Non pas que ça m’ait particulièrement choqué, soit dit en passant... Il est toujours possible que Jirô ait soupçonné un rapport factice, mais le SHIELD n’avait aucune raison de vouloir impliquer une personnalité aussi médiatique que la vôtre, Monsieur Noventa.  Le mensonge était crédible, et la présence de robots tueurs laissait clairement entendre que la Latvérie est au courant des modernisations que le docteur Cunningham a fait sur votre armure. »

C’était un long laïus, et Rachel s’en pinça les lèvres, pensant comprendre où la femme voulait en venir. Pour le coup, sa conversation avec Drake, les sentiments contradictoires qu’elle éprouvait pour lui, se retrouvaient au second plan.

« En clair ? demanda-t-elle.
 -  Je pense que votre couverture a été grillée parce qu’il y a eu une fuite au sein de l’organisation. »

Le choix des mots était crucial : le ‘‘je’’ signifiait que ce n’était qu’une théorie personnelle de Natalia, ne reposant probablement sur aucune preuve concrète. C’était effectivement une grave accusation, car le SHIELD disposait d’une base de données gargantuesque.

« J’ai cru comprendre que, depuis les incursions de l’HYDRA, l’organisation avait été renforcée pour éviter ce genre de désagréments.
 -  Elle l’a été, et elle l’est toujours. Le SHIELD a subi beaucoup d’évolutions ces dernières années. L’organisation a été dissoute pendant un temps, passant sous les mains d’Osborn, et, avant qu’il ne soit établi qu’il n’était rien de plus qu’un criminel, il a eu l’occasion de vendre au plus offrant beaucoup d’informations sensibles : l’identité des agents secrets des agences d’espionnage occidentales auprès de grands groupes terroristes, des informations financières sur telle out elle société, afin de permettre à Oscorp et à des sociétés proches de la sienne d’en avaler d’autres, etc... »

La période du HAMMER avait été une très mauvaise période, officieusement surnommée « Dark Reign » pour illustrer le chaos qu’elle avait été. Le SHIELD avait été ébranlé par l’HYDRA, une organisation rivale de la sienne, quand il s’était avéré que l’HYDRA avait infiltré de nombreux postes-clefs de l’agence occidentale. Le gouvernement, suite à cette crise et à de nombreuses autres, comme celle portant sur le recensement, avait réformé le SHIELD. L’estimant infaillible, l’organisme avait été renommé « HAMMER », et placé sous le contrôle de Norman Osborn. Sous sa direction, de vastes campagnes d’information publique avaient été menées pour discréditer les super-héros, réhabilitant de nombreux super-criminels. Les choses étaient progressivement revenues à la normale, le SHIELD avait été réhabilité, mais il restait encore des traces du passage d’Osborn.

« Vous pensez que, depuis le passage d’Osborn, il y a une fuite au sein de l’organisation ?
 -  C’est possible, oui... Mais les multiples enquêtes internes menées après ce passage n’ont rien montré... S’il y a une taupe, elle est bien cachée.
 -  Alors, à quoi tu penses ? »

Natalia la regarda, et des secondes supplémentaires filèrent.

« Ton téléphone portable professionnel est sur écoute, Rachel... Qu’est-ce que le ‘‘la-li-lu-le-lo’’ ? »

Que même Widow l’ignore signifiait que c’était vraiment un truc secret.

« C’est... Je ne sais pas trop..., avoua-t-elle. Ça... Ça remonte à loin. C’était un projet militaire expérimental, et, d’après ce que j’ai compris, il portait sur le flux de données électroniques. Mes parents s’étaient disputés à cause de ce projet, mais j’étais encore jeune, et j’ai du mal à m’en rappeler.
 -  C’est donc auprès de votre père qu’il faudra se renseigner... Et probablement auprès du vôtre, Drake. »

Rachel expliqua alors qu’elle avait été appelée par un mystérieux ingénieur, qui avait prétendu travailler pour une société d’informatique, et savoir des choses au sujet du SHIELD et de leur opération en Latvérie.

« Nous avons tracé son appel. Il était brouillé, mais nous avons les moyens de le remonter. La position de l’appel était celle d’un immeuble appartenant à une obscure société d’informatiques située en Europe, une société qui fait partie d’une holding qui devrait bientôt fusionner avec Noventa Corp. »

Tout ça commençait VRAIMENT à devenir compliqué, et Natalia regarda à nouveau Drake.

« Je pense que votre présence ici n’est pas totalement liée au hasard, Drake, et que vos deux pères en savent probablement plus que ce que vous pensez sur ce ‘‘la-li-lu-le-lo’’. »
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Drake Noventa le lundi 15 septembre 2014, 20:17:15
Ainsi, le Judas était bel et bien en Latvérie. Au vu de l'intérêt que Rachel portait à Natalia, je ne doutais pas qu'on pouvait se fier à l'agent secret et pris pour acquises ses paroles. Il s'était échappé de l'Armurerie puis du Japon en empruntant la petite porte, rejoignant l'Europe et ce pays dans lequel il avait souvent trouvé refuge par le passé avec Yana. Depuis quand avait-il plannifié tout cela, au juste ? Jiro avait voulu l'armure d'Iron Girl pour utiliser la technologie qui y était implantée pour l'utiliser à ses propres fins et il était parvenu, d'après le SHIELD, à filer avec son prototype aux capacités parfaites. Je m'étais souvent demandé quelle place j'avais réellement joué dans ses projets. A quel moment avait-il considéré que je pouvais lui être utile ? Pourquoi me choisir moi comme pilote d'essai pour de vulgaires armures test ? L'interrogation, durant mon entraînement au sein du SHIELD pour y valider mon intégration, m'avait souvent filé la migraine. Elle revenait me trotter dans la tête pendant que Rachel et Natalia parlaient géo-politique. Je gardais le silence en fixant sans trop le voir le plexus solaire de la Veuve, entre ses deux monts fermes. En fait, à penser à tout ça, je me disais que quelque chose ne collait pas.
Qu'elles se remettent à parler de moi me tira de ma rêverie et c'est pour retrouver les yeux de Natalia que je relevais le regard.

- Même grimée en Monica Leigh, Jirô aurait pu reconnaître Rachel, non ? On l'a vue dans mon sillage à chacune de mes interventions en Latvérie, sans compter que le baiser avant le saut l'a beaucoup exposée. Tanaka la connaissait et aurait rapidement put faire le lien entre ma venue et celle du SHIELD en Latvérie, sans savoir que j'étais spécialement devenu une cellule opérante de l'organisation. J'aurai pu servir de... prétexte. C'est l'idée même de notre couverture, après tout. Quant aux robots, ils n'étaient possiblement destinés qu'à Iron Girl. Mon ancienne armure ne comptait aucune arme, sans compter que je ne peux pas la déplier sans la chaise roulante. Je marquais une pause, passant de l'une à l'autre. Pour nos adversaires, je ne suis que le faire-valoir de Rachel et ils me perçoivent probablement comme une menace tout à fait négligeable.

D'après moi, à force de combattre des complots, les deux filles en voyaient partout. Qui, d'elles et de moi, était le plus proche de la vérité ? Je préférais ma version : elle laissait entendre que nous n'avions pas été vendus et surtout que mon armure restait un atout de par l'ignorance de nos ennemis quant à ses capacités. Mais il fallait s'attendre à ce que la balance penche vers la version de Natalia. Qui étais-je pour remettre en doute les présomptions d'une espionne internationale ?
Elle et Rachel évoquèrent le Dark Reign et l'Hydra -deux choses que j'avais plus survolé qu'autre chose. Des éléments qui avaient fait comprendre au monde (pour ce qu'il en savait, du moins) que le SHIELD n'était pas inébranlable. Ainsi, nos déboires actuels découleraient en partie de tout ça ? J'allais demander en quoi une simple question d'armures et de secrets industriels pouvait avoir de pareilles répercussions lorsqu'un drôle de terme surgit dans la conversation. La-li-lu-le-lo. Apparemment, Le général Hawkes en avait connaissance... Tout comme, possiblement, mon propre père. Je fixais Natalia, incrédule.
Mais pourquoi La-li-lu-le-lo ne me semblait pas inconnu, bon sang ? Tout en fouillant ma mémoire, je m'adressais à l'espionne.

- Arrêtez moi si je me trompe, mais après l'affaire de l'Armurerie, Noventa Corporation a été soigneusement disséquée par le SHIELD, non ? Ma vie, celle de mon père et de ses plus proches collaborateurs. Si il y avait eu quelque chose à découvrir, ça aurait déjà était fait. Enfin, je pense. Et je ne vois pas ce que ma présence en Latvérie aurait d'important. Rachel est officier du SHIELD, fille d'un général des plus influents, coeur du projet Iron Girl... C'est elle qui présente de l'intérêt. Je ne suis là que pour coffrer Jirô moi-même, en ce qui me concerne. Grâce à Rachel, toujours, qui a accepté de me prendre sur l'affaire.

Mon portable se mit à sonner et je l'attrapais, découvrant un message émanant d'un numéro inconnu. Peut-être la serveuse, à qui j'avais possiblement filé mon tel ? Sans parvenir à me souvenir si c'était le cas, j'ouvris ce qui était un lien vers Youtube. Cela m'envoya vers la chanson d'un groupe que j'appréciais, Edguy. Les premières notes de Rocket Ride (https://www.youtube.com/watch?v=JYYw96MEn2c) jouèrent et je coupais vite le son en m'excusant, me demandant ce que pouvait être cette connerie. Pour le moment, peu importait.
La mémoire me revint finalement et je claquais des doigts.

- Je sais où j'ai déjà entendu ce nom là ! La-li-machin ! Plus jeune, je m'amusais à fouiller le PC personnel de mon père et surtout ses mails. J'adorais visiter sa boîte perso et il y avait une fois un courrier de ma mère qui portait comme titre La-li-lu-le-lo. Je l'ai ouvert par curiosité, mais je dois dire que je n'ai rien compris. Comme si... comme si c'était codé. Y'avait bien une pièce jointe, mais la photo ressemblait à l'agrandissement d'une sorte de circuit imprimé.

Je n'avais jamais parlé de ma mère, et pour cause : je n'entretenais avec elle que très peu de rapports. A bien y penser, que n'avais de relation familiale qu'avec mon paternel et je savais peu de choses de sa femme. Puisque la situation avait toujours été ainsi, elle ne m'avait jamais particulièrement étonnée.

- De ce que je sais de ma mère, c'est que c'est une super grosse tête sortie d'une école prestigieuse. Elle a pondu une thèse bien bien balèze sur la nanotechnologie, un truc du genre. Pour le reste, faut demander à mon père. Je n'ai pas de contact avec elle et elle vit toujours en Amérique.

Le bip-bip de mon téléphone sonna à nouveau pour annoncer un message et je grognais en regardant de quoi il s'agissait. Le même expéditeur inconnu que le message d'avant, pour un MMS cette fois. La photo présentait une forme rectangulaire noire vue de haut et il me fallut quelques petites secondes pour comprendre que cette chose était une limousine qui suivait une rue. Je fronçais les sourcils avant de repenser en un éclair au premier message.
De là, tout se passa très vite.

- RACHEL, PRENDS NATALIA !

J'hurlais tout en activant mon armure, sachant que ma co-équipière ferait de même. Seulement, Rachel bénéficiait d'une petite avance sur moi : elle pouvait user de ses jambes avant qu'Iron Girl ne les recouvre intégralement, ce dont j'étais incapable. Je la laissais récupérer Widow et préférais de mon côté user d'un rayon de répulseur pour éventrer la limousine et nous ménager à tous une sortie express. Ma carapace choisi la seconde qui suivit le départ de Rachel pour finir de s'agencer et je pus  bondir hors de la bagnole pour m'éclater sur le sol et y rouler -pas le temps d'activer en même temps mes propulseurs. Le missile frappa la limousine alors que je faisais mon deuxième tonneau sur le bitume dans un déluge d'étincelles et la violente explosion acheva de m'envoyer bouler durement sur plusieurs mètres tandis que la voiture volait en éclat dans une déflagration sourde assez semblable à celle qui avait soufflé ma villa à Seikusu. Rocket Ride, hein ? Fumiers ! Je me relevais pour voir le cratère causé par le missile, ma visière m'indiquant la signature énergétiques de ce qui était à 80% de probabilité selon l'ordinateur une unités robotisées de combat. Une réticule de zoom s'afficha sur mon champ de vision et dévoila une espèce de gros tas de boulons aux formes anguleuses et aux canons menaçants (http://www.igorstshirts.com/blog/conceptships/2011/sttheo/sttheo_03.jpg). Si la Latvérie ne misait pas grand'chose sur l'esthétique jusque là, mon ordinateur me soufflait gracieusement que ce fait était compensé par le blindage et la puissance de feu.

<Rachel, ça va ? Et Widow ?>

Nous étions rendus hors de la ville avant que l'attaque ne survienne et c'était une bonne chose, mais une mauvaise manoeuvre en vol ou durant une frappe risquerait de mettre en danger les civils. Inutile d'impliquer les latvériens là-dedans. Sans compter que Natalia, pour autant que je sache, ne disposait pas de blindage.

<Fous Natalia à l'abri, officier. Celui là est à moi. Quelqu'un a prit la peine de me prévenir qu'on allait nous faire sauter, je vais lui rendre la politesse et bien faire comprendre que nous ne sommes pas des putains de pigeons d'argile.>

Comme pour me contre-dire, le robot d'en face se mit en branle et entama une course vers moi alors que ses canons s'armaient pour cracher un véritable déluge de balles. J'esquivais d'un bond qui me permit de m'envoler tandis que mes lanceurs Wasp situés sur mes épaules se dévoilaient pour larguer une nuée de guêpes. Le tir de mitrailleuse se mit à suivre ma trajectoire tandis que les Wasp fonçaient.
Selon l'engagement du combat, il me faudrait peut-être abattre une nouvelle carte. Néanmoins, j'espérais que la tactique utilisée dans les montagnes serait efficace une fois encore.
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Iron Girl le mercredi 17 septembre 2014, 01:47:08
Rachel ne savait plus vraiment quoi en penser. Tout ça ressemblait à un mauvais scénario de série Z, avec le grand complot gouvernemental en réalité dirigé par des extraterrestres, les Illuminatis, ou n’importe quelle autre organisation aléatoire pensant dominer le monde. La-li-lu-le-lo pouvait tout aussi bien ne rien vouloir signifier d’important. Sa seule piste fiable venait d’un informaticien qui avait mis la main sur quelque chose de trop gros pour lui, et qui était en train de se faire des fantasmes conspirationnistes. Rachel croyait que ces délires étaient réservés aux seuls Américain, mais, manifestement, les Européens n’avaient pas l’air mal non plus. Comment le leur reprocher, d’un autre côté, quand on voyait le monde dans lequel on vivait ? Il y avait tellement d’agences secrètes, tellement de corruption, tellement de choses cachées... En un sens, il était plus facile de se dire que quelqu’un, quelque part, tout en-haut, supervisait tout ce bordel, plutôt que de se dire que le Grand Fauteuil était vide, et que le suel véritable maître du monde était la Connerie humaine, avec un grand « -C ».

Le portable de Drake se mit alors à sonner, amenant une note musicale. Gêné, ce dernier raccrocha rapidement, et Rachel n’y fit plus attention... Mais pas spécialement Natalia, ni leur chauffeur. Il ne fallait pas oublier que c’était une limousine latvérienne, bien équipée, avec tout un tas de gadgets révolutionnaires et futuristes. Le SHIELD avait également veillé à customiser un peu cette limousine, ce qui amenait Rachel à se poser des questions.

*Depuis le début, il y a quelque chose qui m’échappe...*

Elle savait que le SHIELD était l’organisme du secret, à tel point que, pour elle, le « -S » de l’acronyme ne pouvait réellement signifier que « Secret ». Est-ce que Romanov pouvait sincèrement croire qu’un plan impliquant Noventa aurait toutes les chances de marcher ? Maintenant qu’elle y pensait, avec du recul, Rachel se disait que leur plan était foireux dès le début. Jirô connaissait Drake, et le connaissait suffisamment pour se douter que Drake le poursuivrait... Mais Jirô était suffisamment malin pour avoir réussi à dissimuler au sein de Noventa Corp. ses liens réels avec des organisations terroristes et/ou criminelles. Autrement dit, le pister était difficile.

Tandis que Drake parlait de sa mère, Rachel, elle, observait Natalia, en commençant peu à peu à comprendre la finalité de tout ceci, et ce que Natalia se refusait de leur dire, probablement parce qu’ils étaient des agents « spéciaux » du SHIELD.

*Nous sommes des putains d’appâts !*

C’était la plus vieille stratégie du monde. Pour forcer le loup à sortir du bois, on lui mettait une biche sous le nez, et on attendait qu’il morde à l’hameçon. Le SHIELD avait juste maquillé suffisamment le piège à loups pour que les proies ne le voient pas... Rachel était idiote de penser que Cunningham avait pu fabriquer une armure à Drake sans que personne ne s’en rende compte. Que ce soit la location de matériel, l’usage de l’équipement, il y avait forcément des rapports qui avaient filtré... Sans parler des risques que Cunningham prendrait à confectionner une armure sans autorisation de ses supérieurs. Rachel était-elle vraiment l’une des têtes pensantes de l’opération, ou un simple poisson utilisé pour attirer leurs ennemis ?

Une diode rouge s’alluma dans un coin, annonçant une situation d’urgence, et Drake fit alors sortir Rachel de ses pensées troublées :

« RACHEL, PRENDS NATALIA ! »

Widow avait appuyé sur un bouton ouvrant les portes latérales, et Rachel enclencha son armure. Si Drake avait reçu ce message, le système intérieur de la limousine avait repéré un missile se rapprochant à toute allure. L’armure la recouvrit, et elle attrapa Widow, s’envolant hors de la limousine. Le missile décrivait une courbe ascendante dans le ciel nocturne, puis s’abattit ensuite en plein sur la limousine, pulvérisant cette dernière dans une violente explosion. Drake avait été plus lent qu’elle, et Rachel se retourna pour voir où il allait, mais le vit s’approcher. Son armure avait reçu quelques coups en sortant de la voiture en feu, mais il semblait aller bien.

« Ça va, oui…
 -  Ils sont là... » murmura faiblement Widow.

Rachel la regarda sans rien dire. Sous la précipitation, Drake ne l’avait pas entendu, car son attention se reportait vers un autre robot latvérien, un colossal mastodonte. Le trio se trouvait en ce moment sur une bretelle d’autoroute, à la sortie de Doomstadt. Cette dernière était mystérieusement vide.

« Tu savais qu’ils nous traqueraient ?
 -  Évidemment ! » répliqua cette dernière en se relevant.

Drake leur parla à nouveau, annonçant qu’il fallait mettre Natalia à l’abri, et qu’il allait s’occuper de ce gros tas de boulons.

« C’est le mâle-Alpha, c’est ça ? ironisa Widow.
 -  Il a raison, tu n’es pas de taille pour…
 -  Tu oublies à qui tu parles, Rachel... »

Rachel vit Drake s’envoler. Le robot se concentrait sur lui, et un homme s’approcha d’eux, son costume partiellement déchiré. Le chauffeur.

« Vous avez dormi en cours de route, Geert ?
 -  Sauter d’une voiture en cours de route n’est pas aussi facile qu’on pourrait le croire, Agent Romanov. J’aurais le bras en bouillie sans ma combinaison. »

Sous le costume, il portait la combinaison noirâtre du SHIELD. Une combinaison renforcée, mais elle avait également été endommagée.

« On n’a pas le temps de lambiner ! Geert, on appliqué le plan !
 -  Bien, Madame. Agent Hawkes, ce fut un plaisir! »

Geert se mit alors à s’enfuir, disparaissant dans la forêt avoisinante.

« Je crois que tu me dois des explications...
 -  Tu tiens vraiment à ce qu’on discute pendant que ton petit copain assure le show ?
 -  Ce n’est pas mon…
 -  Peu importe ! On savait que Jirô voulait traquer Drake, et on savait que tu pouvais le couvrir. »

Rachel grogna légèrement. Le plan était bon pour les faire sortir, oui, mais elle aurait aimé être au courant.

« Cet informaticien, c’était vous ?
 -  Non, et c’est ça qui me chiffonne... »

Rachel soupira à nouveau. Le robot tueur latvérien vidait ses décharges sur Drake, sans qu’aucune des deux femmes ne semble pressée d’intervenir.

« Tu aurais du m’en parler, Natalia ! Je devais être au courant !
 -  On s’est dit que ce serait une bonne occasion de vous donner enfin l’occasion de vous rapprocher, toi et lui...
 -  Hein ?
 -  Il est plutôt mignon dans son genre.
 -  Je...
 -  Et on s’est dit que c’était mieux de ne pas te tenir au courant, afin que nos adversaires ne se doutent pas qu’ils tombent dans un piège... »

Rachel ne trouvait rien à redire.

« Tu ne comprends pas ? C’était une marque de... »

Natalia ne termina pas, car les deux femmes entendirent souvent une forte voix venant de derrière elles. Elles se retournèrent, et virent le phare d’une moto qui se rapprochait rapidement, filant droit vers leur groupe. La voix qu’elles entendaient provenait d’une musique qui rugissait à toute allure des accords de hard-rock frénétiques :

« Too many people do not know
Bondage is over the human race
They believe slaves always lose
And this fear keeps them down
»

La moto filait rapidement, remontant vers elles, et Rachel enclencha son zoom. Il y avait un homme dessus, et il dépassa le virage menant droit à la limousine en feu. Il prit le virage en mode serré, mais la moto allait tellement vite qu’il dut se pencher, un pied venant frotter le sol, provoquant une myriade d’étincelles.

« Watch the damned (GOD BLESS YAAA)
They're gonna break their chains (HEEEEYYYYYY)
No, you can't stop them (GOD BLESS YAAAAAAAAAAAAA)
They're coming to get you
And then you'll get your…
»

Accept rugissait son Balls to the Wall (https://www.youtube.com/watch?v=MB37Xobja4w) tandis que la moto fonçait droit vers Rachel.

« Attention ! »

Natalia bondit sur le côté, pointant son pistolet et fit feu. Rachel tendit sa main

« BAAAALS TO THE WAAAAALLLL, man
BAAAAAAAAAAALLS TO THE WAAAAAALLL !!!
»

Les balles ricochèrent sur la moto, et Rachel s’envola pour l’éviter, en voyant que son pilote en avait profité pour bondir dans les airs. Il sortit une longue épée rouge, un wakizashi futuriste qui grésillait, en se dirigeant droit vers elle.

*Merde !*

Il avait balance sa moto en soupçonnant que Rachel s’envolerait pour l’éviter, anticipant son saut. Elle n’eut d’autres choix que d’activer son bouclier, et se reçut le katana. Son armure hurla sa souffrance, et un courant électrique se répandit dans le corps de Rachel, l’envoyant rebondir sur le sol, tandis que leur mystérieux agresseur atterrissait ensuite sur le sol. Sa moto, une Harley Davidson (http://img110.xooimage.com/files/2/f/9/jetstream_bike-47a53de.jpg) bleue, s’arrêta lentement en tombant sur le sol, mettant fin à la musique, et l’homme, se tenant entre les deux femmes, se releva lentement, dévoilant son visage.

« Mesdames..., lâcha-t-il. Vous avez devant vous le seul et l’unique… JETSTREAM SAM ! (http://img3.wikia.nocookie.net/__cb20120815204237/metalgear/images/e/ec/Tumblr_m8sl44Pa5m1r6hu3go1_1280.jpg) »

Rachel le regarda lentement. Elle n’avait jamais entendu parler de ce gars. Natalia la regarda alors.

« Va aider Drake, je m’occupe de ce type ! »

Le ton ne laissait place à aucune contestation. Drake n’arrivait pas à passer les canons du robot. Iron Girl hocha la tête, puis s’envola, inquiète. Qui était ce Jetstream ? Elle devait au plus vite achever le robot géant pour pouvoir s’occuper de ce type. Un rayon plasma fusa de sa main, atteignant le dos du monstre pour se heurter à un bouclier.

*Évidemment, il est aussi résistant que l’autre !*

Elle balança des tirs supplémentaires, tandis que ses tourelles se mettaient en place sur ses épaules, balançant des balles soutenues vers l’armure du monstre. Le dos du robot s’ouvrit alors, comme si un panneau venait de s’abaisser, et plusieurs missiles fusèrent droit sur elle, accompagnés de tirs laser envoyés par des canons magnétiques.

Pendant ce temps, Jetstream regardait Drake, un sourire amusé et légèrement goguenard planté sur ses lèvres.

« Je vois que le petit a reçu mon message... » commenta-t-il sobrement, se retournant ensuite vers la femme en combinaison de cuir.

Il tenait son épée sur son épaule, en dévisageant Natalia, marchant lentement sur le côté.

« La fameuse Black Widow... On dit que tes flingues tirent toujours dans le mille… J’avais très envie d’éprouver cette théorie.
 -  Tu vas être servie, alors. »

Elle ouvrit le feu en pointant ses deux pistolets.
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Drake Noventa le mercredi 17 septembre 2014, 16:35:55
[Quelque part]

- Ils ont été interceptés au point prévu et le combat vient d'être engagé.

- Quelles sont les probabilités de survie des porteurs ?

- Plutôt bonnes, à vrai dire. Iron Girl a été révisée et légèrement upgradée. Le MetalBones, lui dépasse les prévisions estimées. Le Colossus ne fera jamais que les retarder, si leur victoire dans la montagne n'était pas qu'un coup de chance. Quant à Jetstream, il a ses propres ordres. Côté expérience, il mangera tout cru le petit handicapé. Rachel Hawkes et Black Widow lui donneront plus de fil à retordre, je pense.

- Le petit handicapé, c'est ton fils.

- Ce n'est pas parce qu'il est sorti de mon ventre que je le considère comme ma progéniture, Richard. Considère tu ton micro-ondes comme un membre de ta famille ? Peu importe. D'ici peu, il sera considéré comme du rebut et bon à jeter. Il représente un échec pour nous, après tout. Il ne s'est pas activé.

L'homme ne répondit rien et raccrocha. Il savait que son interlocutrice le rappelerait si besoin devait en être, parce que même le SHIELD n'avait pu trouver cette ligne. Et quand bien même, en décrypter ce qu'il s'y disait... Impossible. Fury et ses subordonnés n'avaient pas toutes les cartes en main. Il reporta son attention sur l'écran du PC posé sur son bureau, dos à la grande baie vitrée. Dans le reflet sur ses carreaux de lunettes tournait paresseusement le logo de Noventa Corporation, qui servait d'image de veille.
Ses mains se croisèrent devant sa bouche et il se mit à fixer, pensif, un point invisible sur le mur d'en face.

- Il est plus coriace que ça, murmura t'il avant que ses lèvres ne s'étendent dans un très léger sourire de fierté.

*
*    *

[Latvérie]

Esquiver les tirs était périlleux, mais pas pour moi une véritable épreuve. Ce n'était jamais que de la voltige, domaine dans lequel je pouvais me vanter d'être un putain d'as. Ainsi, le gros tas grisâtre avait-il beau arroser la zone tout en suivant plutôt efficacement mes changements brutaux de position que je trouvais toujours moyen de ne pas me retrouver sous son feu pourtant nourri. Toutefois, ma situation n'était pas avantageuse non plus : les Wasps que j'avais envoyé vers lui avaient détonné pour rien, leur petite charge explosive incapable de percer l'armure. Aucune faille dans le corps de ce machin, qui ne me laisserait pas davantage le temps de charger mon Arm-Gun pour un tir frontal. Pour l'ordinateur de mon armure, il m'aurait en plus fallut une charge énergétique assez consistante afin de lui faire des dégâts réellement significatifs. En bref, je ne pourrais pas l'abattre dans l'état actuel des choses.

*Il n'est focalisé que sur moi... Pourtant, Rachel et Natalia sont exposées.* Un dash sur le côté, et le feu de sa mitrailleuse martela durement le sol sur lequel mes pieds reposaient une demie seconde plus tôt. Pas le temps de souffler. *C'est moi qu'il cherche à descendre, c'est clair. Un message de Jirô ?*

Alors que le colosse de métal armait une seconde mitrailleuse -une gatling sortie de de son dos- et entreprenait de me prendre sous un feu croisé, je m'envoyais brutalement vers l'arrière à l'aide des propulseurs situé sous mes pieds et me retrouvais à m'écraser non sans un certain style sur le sol, à deux pas des deux filles. Je tendis le bras gauche et les compartiments de l'armure situés là laissèrent béer les gueules de lance-missiles taille construction de Lego, qui rugirent en étant tirés vers mon adversaire. Ils firent écran au tir qui arrivait et je redécollais tout de suite derrière pour éviter que les filles ne se retrouvent prise sous le feu des six gueules tournantes de la gat'. Avait-on vraiment le temps de discuter en pleine bataille ? Cependant, je ne voulais pas d'aide. Je retournais à l'assaut en libérant de nouvelles nuées de Wasp, tournant dans le ciel comme l'agaçante mouche qui venait emmerder tout le monde pendant les pique-nique. Drôle de spectacle que mon armure virvevoltante entre les balles, dans ce soir illuminé par la carcasse incendiée de la limousine. Mes répulseurs palmaires relâchèrent de puissants mais inutiles rayons alors que je continuais à chercher la faille dans le corps mécanique épais de mon partenaire. Puisqu'il voulait jouer...

<Armure, lance le protocole Gear Pack. Donne moi le Smasher et la Gueule de Drake !>

L'armure répondit à l'ordre vocal par l'affichage d'un message de confirmation rétinien. Loin d'ici, dans notre chambre d'hôtel, les malles se déployèrent pour s'ouvrir et déployer une petite rampe de lancement. Quelques micros secondes de calcul plus tard, des projectiles non-identifiés crevaient la baie vitrée de la chambre que je partageais avec Rachel et se ruaient vers l'autoroute. Il me faudrait tenir le temps de leur arrivée, chose qui me sembla anodine quand la musique arriva jusqu'à mes oreilles. Intrigué par l'incongruité du hurlement de la chanson dans cette scène, je ne pus m'empêcher de tourner la tête vers ce qui se révéla être une moto coiffée d'un mec en armure et armé d'un katana, dont il parvint à infliger un coup à Rachel qu'il parvint à expulser en arrière. Lui avait sauté dans l'action, pour se réceptionner face à Widow. C'est à ce moment là qu'un tir de mitrailleuse me faucha, m'envoyant m'écraser en tonneaux à trois pas de l'espionne. Je me relevais au plus vite, consciens de mon erreur d'être resté inactif, mais ne put m'empêcher pour autant de tourner la tête vers celui qui se faisait appeler Jetstream Sam. Au loin, Rachel distrayait mon propre adversaire.

<Putain, mec, super entrée en scène.>

Pas le temps d'en rajouter. Je sautais et mes réacteurs m'envoyèrent dans les cieux, suivit par une épaisse traînée de balle. En dessous, Natalia engageait la danse avec le type à l'épée, ce qui me tira un sifflement admiratif. Affronter un machin comme lui avec deux pauvres flingues, c'était soit du talent soit de l'inconscience à l'état brut. Me promettant de revenir l'aider, je vis que Rachel subissait un assaut lourd du colosse en métal. Alors que j'allais me ruer pour l'aider, mon radar indiqua par un bip et un signal sur ma visière l'arrivée des éléments du Protocole Gear. Un sourire aux lèvres, je profitais de l'affrontement de mon équipière pour filer à la rencontre des projectiles tandis que mon armure accomplissait les calculs nécessaires à l'union.

Le protocole Gear Pack partait d'une idée très simple : sur une armure prévue à cet effet, on pouvait rajouter des éléments amovibles à l'envie ou presque afin de l'upgrader selon les situations à affronter. Cunningham avait ainsi conçu l'armure que je portais (la "Nude Gear", de son nom réel) comme une "base" sur laquelle n'avaient plus qu'à s'ajuster de nouvelles parties. Ces parties étaient des packs précis, comme celui qui se déploya à une dizaine de mètres au-dessus de Rachel. Il vint se greffer aux membres de mon armure dans un concert de sons métalliques et d'éclairs. Une armure sur une armure.
Et l'arrivée, dans un écrasement au sol et sur ses deux pieds, du Smasher (http://sho3d.files.wordpress.com/2013/07/mecha_david_letondor_v11.jpg), dont les tuyères soufflèrent bruyamment un excédent de puissance. Le meilleur blindage à ma disposition, supérieur même au bouclier de Rachel et à l'alliage qui composait les parties d'Iron Girl. La perte de mobilité m'entravait un peu, mais elle était compensée par le dernier pack à arriver, qui sembla exploser dans le ciel avant que je ne le récupère pour le dresser, une fois connecté à mon armure.
Cette fois, ce fut de mon côté que tonnerre dans un vacarme infernal les gueules d'une gateling (http://image.noelshack.com/fichiers/2014/38/1410962314-hokoodo-full-554465.jpg), qui ébranlèrent le flanc droit de l'espèce de tank sur pattes.

<Je ne sors pas avec, mais quand même : ne touche pas à ma meuf, connard.>

La détente se pressa sous mon doigt crispé. Les canons cylindriques de gateling se mirent en branle avant de vomir leur insolente averse de balles perce-blindage en direction du colosse. Rachel aurait juste le temps de se dégager de ma zone de tir, qui bien que calculée risquait quand même de lui balancer quelques pruneaux si les projectiles se retrouvaient à transpercer notre ennemi de part en part.
Ce qui était, après tout, l'effet recherché. Le robot, pourtant, avait réagit durant la phase où je m'étais transformé et n'avait pas tardé à se retourner pour me faire face et lui-même ouvrir le feu. C'était donc sous un feu croisé des plus nourris que je lui faisais face, comptant sur mon blindage pour encaisser ses balles tout en priant pour que les miennes ne lui fassent son affaire avant. Moi, je n'étais pas mécanique à l'intérieur... Mais j'avais, pour assurer mes arrières, la plus compétente des agents du SHIELD à mes yeux.
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Iron Girl le jeudi 18 septembre 2014, 01:06:22
NATALIA ROMANOV

Les tirs de Widow filèrent droit vers l’homme, et son wakizashi se déplaça avec une vitesse surréaliste, découpant toutes les balles en plusieurs mouvements, les faisant lentement tomber sur le sol. Son arme grésillait légèrement, provoquant des lueurs électroniques.

« C’est tout ? »

Un sourire arrogant éclairait le visage de Jetstream. Widow cligna lentement des yeux, et ouvrit à nouveau le feu, amenant l’ennemi à remuer à nouveau son arme, puis à attaquer. Il disposait d’accélérateurs au niveau des jambes, lui permettant de se déplacer plus vite qu’un être humain normal, et tenta de décapiter Natalia. Widow se laissa basculer en arrière, penchant la tête vers le bas, évitant ainsi la lame. Se tenant alors sur une jambe, elle leva l’autre, et frappa l’homme au torse, puis bondit sur place, et envoya son autre pied se loger dans sa tête, le repoussant. Du sang fusa de ses lèvres, et elle pointa à nouveau son arme et fit feu... Pour voir l’homme foncer sur la gauche, les balles le loupant. Il attaqua à nouveau Widow avec sa lame, et la femme tournoya sur le côté, puis se laissa tomber en arrière, effectuant une roulade à l’aide de ses mains.

Jetstream fonçait droit vers elle, avec sa lame à énergie, et la leva en un mouvement ascendant. Réactive, Natalia bondit à nouveau sur le côté, restant en mode accroupie, et fit à nouveau feu. Son adversaire se mit à courir à toute allure, puis pivota sur place et bondit en hauteur, et tendit son pied, fonçant droit vers Natalia. Cette dernière sauta en avant, roulant sur le sol, évitant le pied de l’homme, qui fracassa le bitume. Elle se redressa, et se retourna rapidement, pointant le canon de son pistolet... Pour se heurter à la lame de l’homme, qui découpa son pistolet en deux. Sam leva alors son pied, et la frappa au ventre. Une jambe cybernétique. Widow chuta sur le sol, et l’homme tenta d’en profiter pour relever son épée, oubliant sans doute que l’agente était plus résistante que ça. Elle tomba sur le sol, et retourna ses mains par terre, puis souleva son corps, redressant ses jambes en s’appuyant sur son dos, frappant le menton de l’homme, le repoussant à nouveau.

« Aussi douée que dans mes souvenirs, hey ! »

Widow pointait vers lui son poignet, contenant ses fameuses fléchettes. Ses pistolets étaient effectivement inefficaces, et elle cligna des yeux, légèrement surprise.

« On se connaît?
 -  Dur, tous mes ex’ me posent cette question à chaque fois... »

Il secoua lentement la tête, puis rangea alors son wakizashi dans son fourreau, et haussa les épaules. Drake était en train de s’amuser avec sa mitrailleuse lourde.

« Nous avons vécu quelque chose d’assez intime, toi et moi, en fait... Le SHIELD a du bien te retourner le cerveau pour que tu ne t’en souviennes pas... Tu m’as tué. »

Il regarda alors Drake, et sourit.

« Cunningham s’est vraiment surpassé, cette fois. Le petit éclopé est un fracassé de la vie, comme moi... Et il a un problème avec les filles, aussi...
 -  Je t’ai tué ?! »

Il hocha la tête, de manière affirmative.

« Tu vois, j’ai encore les souvenirs de mon ancienne personnalité... Un peu. Je me souviens de la première fois qu’il s’est tapé une nana, de la première fois qu’il a tué quelqu’un avec son épée... Et de la fois où il est mort, entre autres choses. Il était au Brésil, dans une favela... Et toi, tu l’as... BANG ! s’exclama-t-il, en mimant avec ses doigts le fait de tirer sur quelqu’un. En pleine poitrine. Un coup mortel. Tu ne trouveras pas mon ancien nom dans les registres du SHIELD sur les mercenaires en liberté, fouille dans les rubriques nécrologiques. »

Natalia cligna des yeux, éberluée par cette révélation. Il n’avait pas l’air de mentir.

« Toi et moi, nous nous ressemblons beaucoup, et nous nous différencions par nos ressemblances. Tu es le symbole de l’agent du 20ème siècle, la perfection même. Un fossile des temps passés, des temps où l’humanité pensait que la volonté suffisait à tout. Moi ? J’appartiens à la nouvelle ère de la guerre, à celle des implants cybernétiques, des armures... Bref, je suis le soldat new age, celui du 21ème siècle. J’attendais beaucoup de cette rencontre, je dois dire...
 -  Tu veux un autographe ? »

Jetstream se mit à sourire, et même à rire en secouant la tête.

« Nous pourrions nous affronter avec des pistolets, avec des explosions, des planeurs, et tout ça, et tout ça... Mais ce n’est pas digne de nous. »

Il sortit à nouveau son sabre, le regardant à nouveau, observant son reflet dedans.

« Tu es venue jusqu’ici pour m’affronter ? demanda-t-elle alors.
 -  Le combat..., rétorqua-t-il en souriant. C’est la seule chose réelle que je connaisse vraiment. Tes fléchettes et tes balles ne m’auront pas, Widow. Trouve-toi un sabre. »



IRON GIRL

Ce gros robot était coriace, et les tirs plasmiques de Rachel explosèrent plusieurs missiles, son bouclier absorbent les tirs Gauss. Elle s’envola à nouveau, tournoyant autour de lui, évitant de gêner Drake, balançant plusieurs tirs, tout en lançant, grâce à l’intelligence artificielle de son armure, des statistiques et des diagnostics, afin de repérer les points faibles de sa cuirasse. Drake fit alors appel à du renfort... Et Rachel vit une armure recouvrir la sienne, puis le vit sortir une arme monstrueusement phallique, avant de mitrailler le robot.

*Mon Dieu... Cunningham et lui sont en manque à ce point ?!*

Sa gatling mitraillait furieusement, et Rachel comprit que le front du robot était son point fort, l’endroit où la cuirasse était la plus solide. Les mitrailleuses du colossal robot se heurtaient au blindage de Drake, et, à ce rythme-là, il ne pourrait pas tenir longtemps. Autrement dit, Rachel allait devoir se débrouiller pour supprimer ce gros tas de boulons. Rachel tournoya autour du monstre, et balança alors des missiles vers ses jambes. Les bombes explosèrent alors, laissant apparaître une série de fils électriques et de grésillements.

*Bingo !*

Rachel venait de trouver son point faible. Le robot ouvrit à nouveau son dos, et elle s’écarta, détruisant à nouveau les missiles, son bouclier supportant les tirs des fusils Gauss de l’ennemi, et elle balança de nouvelles décharges plasmiques, en visant ses jambes, et enclencha son communicateur radio, à défaut de pouvoir communiquer avec Drake sous ce déluge de plomb :

« Drake ? Concentre le tir de ta sulfateuse sur ses jambes, elles sont plus fragiles que le reste du corps ! »
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Drake Noventa le jeudi 18 septembre 2014, 22:51:04
La stratégie, ça n'avait jamais été mon délire. J'étais un gosse des années Stallone, pour lequel les tactiques militaires se résumaient au one-man army et les rapports de force à la taille du flingue. Quand j'étais rentré dans le SHIELD, mes formateurs s'étaient évertués à me transmettre qu'un affrontement se remportait en tenant compte de bien d'autres critères... Auquel je n'avais jamais trop adhéré, en fait. Je ne m'étais jamais fais d'illusion quant à mon statut de pion sur un échiquier démesuré : j'avais mon utilité parce que j'étais capable de porter et piloter une armure approchant celle d'Iron Man sans avoir besoin de formation préalable. Même Rachel avait été à l'école pour devenir Iron Girl, d'une certaine façon. Moi, j'étais déjà prêt. Grâce à Jirô, mes cours étaient bien moins lourds et je démontrais un talent que l'expérience ne conférait pas. "Potentiellement supérieur à Hawkes" avait dit une fois Cunningham. Elle excellait en vertu de son passé militaire et de sa docilité lors des entraînement, mais je disposais de quelque chose qu'elle n'avait pas. Rachel était pourtant plus utile que moi parce que ses compétences étaient multiples. Si on lui ôtait Iron Girl, elle restait redoutable. Moi, en revanche... Pour faire contre mauvaise fortune bon coeur, j'avais accepté mon statut de soldat quasiment anonyme et cela m'avait rapproché de Cunningham. Le gosse qu'il était n'était p   as prit au sérieux dans ses innovations trop "cartoonnesque", à part par moi. Alors, quand l'ingénieur s'était penché sur ma nouvelle peau en acier, il s'était lâché. Parce qu'il savait que je me lâcherai aussi une fois sur le terrain et que j'assumerai sa foutue armure quand bien même il lui aurait collé d'inutiles néons juste pour lui donner un effet Gundam. Le troufion de base n'a pas à se soucier de l'image.

Le Gear Pack Smasher et sa gatling affectueusement nommée Gueule de Drake étaient l'expression, d'une certaine façon, de mon j'en foutisme. Rachel et Natalia faisaient la guerre à leur façon, réglementée et ordonnée. Moi à la mienne, grandiloquente et un poil excessive. Un blindage, un énorme flingue et une cible à allumer. J'étais un Expendables du réel, avec ma propre notion du calcul : si je ne pouvais pas battre le colosse avec qui j'échangeais l'avalanche de plomb, mon feu nourri le détournait de Rachel. Elle n'avait plus qu'à établir la stratégie. J'étais l'appât, la cible facile. Et puis, hein, vider des tonnes de cartouches avec le plus énorme gun du coin avait de quoi ravir n'importe quel mec !

Comme je l'imaginais, Iron Girl ne tarda pas à trouver la faille chez notre adversaire. Ma radio crépita tandis qu'elle m'indiquait de tirer dans les jambes et je beuglais un "Okay !" avant de m'exécuter. Mes canons rotatifs se mirent alors à changer d'inclinaison et le feu nourri que je délivrais trouva rapidement les ouvertures créées par Rachel. Les balles perçantes poursuivirent le travail des rayons plasmiques et les éclats des morceaux de jambes du tanker se mêlèrent au macadam soulevé. Ses rotules artificielles cédèrent dans la foulée et le colosse perdit ses appuis avant de se ramasser lourdement sur le sol, ses canons tirant sans plus pouvoir ajuster leurs mires. Comme un jouet grotesque, le robot se débattait contre le bitume. Ses angles les plus vulnérables ainsi exposés, mes balles ne tardèrent pas à entamer une destruction violentes avant que le rugissement de la gatling ne se taise et qu'elle ne tourne dans le vide, à court de munitions. Je lâchais la gâchette et abaissais l'arme tout en laissant Rachel achever ce qu'il restait à faire. Lançant un programme particulier, je laissais finalement la Gueule de Drake rentrer à l'hôtel après une rapide petite transformation qui la fit s'envoler dans les airs. Inutile de m'encombrer.

<Trois robots, cinq motos-neige. Pas mal, hein, Rachel ?> Je me tournais en direction de Natalia et l'homme à la Harley. <Occupons nous de lui, on dirait que Widow ne s'en sort pa....aaah...?>

J'avais commencé à accomplir un pas tout en parlant, quand le vertige m'avait saisit. Subit et assez violent, il me donna l'impression que la vision du monde que j'avais à travers la visière informatique de mon armure s'était déformée pour se rétrécir puis s'allonger, avant de se brouiller un peu; l'effet me souleva le coeur et je manquais de tomber, titubant comme je l'étais. Je me retrouvais un genou à terre. Sur l'écran devant mes yeux, incompréhensiblement, les pixels semblèrent littéralement s'affoler. De très nombreuses pages de dossiers de commandes et d'options diverses s'affichèrent pour clignoter, quand elles ne se multiplièrent pas de façon totalement anarchique. A l'extérieur, ça se traduisait autrement. Le blindage amovible du Smasher sembla jouer sur lui même et les différents gadgets qui le parcouraient s'activèrent comme durant un contrôle de maintenance, avant que les pièces ne se détachent pour s'envoler vers le ciel... A ceci près que je n'avais pas lancé le protocole de désassemblage. J'avais seulement souhaité me libérer de l'armure un instant, parce que j'avais l'impression d'étouffer. Un programme s'était il lancé au hasard dans le chaos de ce qui se passait dans mon carcan d'acier ? Toujours était-il que je me retrouvais dans mon armure classique, qui s'affolait toujours. Les meurtrières des missiles de mes épaules s'ouvraient et se fermaient frénétiquement, l'Arm-Gun se plaçait sur mon bras pour se rétracter presque aussitôt quand ce n'était pas en plein mouvement, les différents tuyères et autres éléments de l'armure s'agitaient. Un bug ?
Et ce vertige qui avait laissé la place à un mal de tête qui me prenait jusque derrière les yeux ! Ma vision, elle était réduite entre deux rapides estimations de mon champ visuel, à de drôles de flashs bleus.
Alors que j'étais désespérément à la recherche d'air frais tant j'avais l'impression de ne plus être alimenté en oxygène, mon casque se rétracta pour libérer ma tête.

- Y'a... un... truc...qui... m-merde...

Mes deux narines laissaient échapper deux filets de sang qui avaient déjà souillé mon menton et je ne me rendais compte que maintenant du goût écœurant de l'hémoglobine sur ma langue. Il me fallut cracher pour m'en défaire un peu. Au moins, le vent sur mon visage me faisait du bien.
Après que mon armure originale eut été piratée par Jirô, Cunningham avait imposé sur les nouvelles un système de rétractation manuelle. Une manoeuvre connu de Rachel, de moi et de quelques autres membres avec lesquelles nous pouvions être amenés à bosser à un moment donné. J'activais le mien et l'armure se calma presque instantanément, avant de sembler se replier sur elle-même. Elle devint un disque posé sur ma poitrine et moi, privé de mes jambes, je m'écroulais à terre et ne me redressais qu'à l'aide de mes coudes. Ça allait un mieux, c'était déjà ça.

- J'ai déjà dis à un moment que c'était une soirée pourrie ? Putain... Je relevais le regard vers Jetstream. T'emballe, pas toi !  Le temps de prendre un Doliprane et je viens te défoncer aussi.


*
*   *


Il s'était attendu à ce que le téléphone sonne. Le programme informatique qu'il avait sous les yeux l'informait en temps réel et les chiffres qu'il avait affichés étaient des plus évocateurs. Alors, quand les pics infographiques des diagrammes furent confirmés et dûment analysés pour qu'un message indiquant "master_of_puppets :: ACTIVE" ne vienne prendre une large place sur l'écran, il avait posé la main sur son téléphone. L'instant d'après, il décrochait avant même la fin de la première sonnerie. La femme, bien sûr.

- Il suffisait d'en parler. Le hasard fait décidément bien les choses. Sa voix souriait, ce qui agaça son interlocutrice qui soupira.

- Les chiffres sont supérieurs à nos estimations préliminaires, qui plus est. La proximité avec Rachel Hawkes était une bonne chose, comme nous l'avions calculé.

- Elle et Romanov pourraient nous empêcher de le récupérer.

- Hawkes n'est jamais qu'un soldat remplaçable. Romanov est plus utile qu'elle, mais personne n'est indispensable. Le programme-souche étant désormais activé, le reste est négligeable. Le SHIELD livre une guerre, là-bas... Et les pertes sont nombreuses, durant les conflits. Le cliquetis d'un briquet qu'on faisait jouer, suivi d'une bouffée sur une cigarette. J'ai déjà prévenu Tanaka. La capture et non plus l'élimination. Pour le reste, tout continue comme prévu.

- Il est attaché à Hawkes. Ses taux hormonaux et ses pics d'activités cérébrales sont moins révélateurs encore que son comportement avec elle. Drake ne la laissera pas tomber au combat sans réagir. Et c'est maintenant que le Master of Puppets est lancé qu'il va devenir réellement dangereux, Olivia.

- Les sentiments d'un micro-ondes ? Peuh. On se débarassera de cette pétasse jetable. Dans le pire des cas, on la gardera le temps nécéssaire pour qu'il puisse la baiser avant que le programme Iron Girl ne soit bouclé.

Il savait que la considération pour le paramètre Hawkes serait très secondaire pour Olivia. Dans l'absolu, c'était normal : l'agent du SHIELD n'était jamais qu'une donnée dans l'équation, placée là parce qu'elle avait son rôle à jouer. Un des paramètres nécéssaires à l'activation du Master_of_puppets, rien de plus. Mais ce petit paramètre avait été ajouté tardivement, lorsque les premiers avaient échoué. Ils avaient rechigné parce qu'elle appartenait au SHIELD et que tout dans cette organisation ne pouvait être contrôlé, ce qui laissait filer pas mal de données ingérables qui pouvaient finir par déranger. Une activation tardive, mal calculée. Qui aurait put prévoir que Drake s'enticherait d'elle à ce point ? Si cela leur était venu à l'esprit plus tôt, les choses auraient été différentes. Néanmoins, l'activation retardée pouvait jouer en leur faveur quand même : l'éclopé serait un peu ralenti le temps de l'adaptation. Et Jiro connaissait son affaire.
L'homme acquièsa d'un simple "H-hm."

- C'est une bonne chose qu'il se soit activé. Nous ne perdons pas ces vingt dernières années. La femme aurait presque parut faire du sentiment. La-li-lu-le-lo, Richard.

- La-li-lu-le-lo, Olivia. Il raccrocha.

Il se rendait compte que Drake échappait à son contrôle, mine de rien. L'handicapé s'était fait recruter par le SHIELD et ce contre toute attente, par exemple. Rachel Hawkes, qui n'aurait dût être qu'un levier psychologique, devenait trop importante dans la vie de Drake pour que s'en prendre à elle ne soit sans conséquence. Elle qui acceptait Drake malgré leurs différences risquerait de marquer également une opposition vive si on devait s'en prendre à lui. Les sentiments. Foutu rouage qui faisait le plus souvent foirer toute la machinerie.
Si l'opération en Latvérie venait à échouer... Le SHIELD serait sur ses gardes et commencerait certainement à fouiller un peu partout. Il aurait donc mieux valu s'assurer que tout se passe bien en envoyant en Latvérie de nouveaux éléments, mais Richard ne le fit pas.

Il avait envie de constater les progrès de son fils, simplement.
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Iron Girl le vendredi 19 septembre 2014, 01:52:51
Le passé de Natalia, avant qu’elle ne soit au SHIELD, lui était méconnue. Tout ce qu’elle savait d’elle, c’était ce qu’elle avait trouvé dans les rapports qui n’étaient pas classifiés. Elle savait qu’elle avait travaillé pour l’ennemi, quel qu’il soit, avant d’attaquer le Triskelion afin de récupérer un échantillon génétique. Elle avait traqué cet échantillon de Paris aux Etats-Unis, et, dans son escapade, elle avait été blessée au crâne. Elle savait que le SHIELD l’avait exploité, afin de lui offrir, non pas une vie normale, mais la possibilité de continuer à faire ce qu’elle savait faire de mieux. Elle savait aussi qu’elle avait beaucoup perdu depuis cette époque ancienne, et que son passé était encore une énigme. Qui était-elle ? D’où venait-elle ? Qui avait fait d’elle la tueuse surpuissante qu’elle était ? Aucun style martial ne lui résistait, elle maîtrisait toutes les armes à feu existantes, elle était capable de désamorcer des bombes extrêmement complexes. Elle bénéficiait, d’après les tests médicaux et scientifiques conduits par le SHIELD, d’une mémoire surnaturelle, eidétique, et, pourtant, son passé était toujours un nuage flou et indistinct. Ce Jetstream semblait en être une figure.

Le Brésil... Elle y avait été, oui, et avait affronté un seigneur du crime d’une favela de Rio de Janeiro, Nacimiento, lors d’une descente du BOPE. Pourtant, elle ne se souvenait de rien, simplement d’y avoir été grâce au rapport du SHIELD sur son intervention. Tout ça était extrêmement troublant, comme on pouvait logiquement s’y attendre... En fait, elle n’en dormait même plus la nuit, se réveillant parfois en sursaut en voyant des rêves énigmatiques, indiscernables,  qu’elle essayait alors de frénétiquement noter sur un bloc-notes avant qu’ils ne disparaissent. Régulièrement, elle suivait une thérapie menée par l’un des psychologues du SHIELD, afin d’essayer de retrouver ses souvenirs, mais sans réel succès, pour l’heure. Ce n’était pas que lié à ses lésions, mais aussi au conditionnement mental qu’elle avait reçu dans son passé et dans sa jeunesse. Les rêves étaient pour l’heure le meilleur moyen qu’elle avait de saisir des bribes confuses de ce qu’elle était jadis.

Devait-elle se sentir responsable d’avoir abattu ce type ? Visiblement, il n’était pas totalement mort, et il avait l’air d’être un mercenaire... Comme elle, en somme. Se battait-elle vraiment pour le SHIELD, ou avant tout parce qu’elle ne savait rien faire d’autre ? Jetstream Sam mit fin à ses réflexions en fondant vers elle, menant de nouveaux échanges avec ses poings. Natalia bondit sur le côté, et le frappa avec son pied, en le levant bien haut. Il para du poing, et elle enchaîna en tournoyant sur elle-même. Il esquiva en s’abaissant sur le côté, et tenta un uppercut. Elle l’esquiva en s’abaissant à son tour, puis partit en arrière, faisant à nouveau une roulade en s’appuyant avec ses mains. Elle ignorait comment elle faisait ça, elle le faisait, tout simplement. Elle bandit ses muscles quand ses pieds retombèrent sur le sol, et bondit à nouveau en avant... Mais la main de Jetstream Sam jaillit, et l’agrippa à la gorge, la plaquant douloureusement par terre.

« Tu ne te concentres pas sur la bataille, Widow... Tu n’es plus cette femme que j’ai vu au Brésil, celle qui n’hésitait pas, celle dont chaque coup faisait mouche... »

Sa main était un étau cherchant à l’étrangler. Elle posa ses deux mains sur son poignet, et banda à nouveau ses muscles, levant son pied, visant sa tête. Jetstream s’écarta alors, la relâchant, et agrippa sa jambe, puis s’en servit pour la balancer contre le parapet de l’autoroute. Le dos de Natalia le heurta douloureusement, et Jetstream Sam, usant de sa vitesse surnaturelle, fondit sur elle, et envoya son genou se loger douloureusement dans son estomac.

Le bout d’autoroute sur lequel ils se trouvaient surplombait un canyon, longeant les Carpates. La tête de Widow partit en arrière, et elle eut une belle vue sur un précipice colossal, avec, en contrebas, de petits villages de campagnes, quelques rivières, et des forêts. Sa tête tournait, mais elle n’avait pas encore dit son dernier mot. Elle posa chacune de ses mains sur les rebords du muret, et envoya ses deux genoux se loger dans le torse de son antagoniste, le repoussant, puis opta pour un nouveau coup de pied retourné sur son visage. Elle tenta ensuite de le frapper avec son pied, l’envoyant de haut vers le bas, mais il le bloqua avec son bras.

« Trop lente. Tes coups ne sont pas appuyés. Où est passé ta détermination, Widow ? Tu avais massacré toute mon unité sans sourciller. J’ai l’impression d’assister à une mauvaise répétition. »

Il parait ses coups, et la frappa à nouveau, l’envoyant sur le sol après un revers sur l’une de ses joues. Ses deux mains se posèrent sur le sol, lui permettant de se redresser rapidement. Jetstream Sam était dans son dos, et elle s’abaissa, évitant la lame de son wakizashi, puis se retourna, en brandissant son bras. L’homme se recula, et elle lança sa fléchette vers lui. Son sabre la coupa alors... Et la fléchette explosa, déclenchant un nuage de gaz qui fit éternuer l’homme.

« Kof ! C’est donc tout ce que tu peux faire, Widow ? Un nuage de gaz ? Te dissimuler derrière tes gadgets et tes petites fléchettes en pensant que c’est de là que vient ta force ? Pas de ça entre nous, ma chérie. Pas d’échappatoire facile. »

Elle avait une côte brisée, et du sang s’échappait de ses lèvres. Ce type était un putain de mur, mais elle avait aussi ses atouts.

« Non... Ça n’a pas pour but de te stopper. J’ignore qui tu es, mais tu as raison sur un point... Maintenant, je fais confiance aux autres.
 -  Un éclopé et une militaire paumée ? Sans leurs armures, ils ne sont rien !
 -  Ça, oui...  Et un bon chauffeur. »

Le combat explosif entre Drake, Rachel et le gros robot latvérien avait masqué le moteur en marche, mais, maintenant, des phares s’allumèrent, venant d’un gros fourgon noir qui fonçait droit sur Jetstream Sam, au moment même où son nuage se disloquait. Ce dernier eut tout juste le temps de tourner la tête qu’il vit le camion le faucher de plein fouet, l’envoyant voler par-dessus la rambarde, disparaissant dans l’obscurité.

« À la revoyure, mon pote... »

La porte avant s’ouvrit, livrant passage à Geert.

« J’ai fait aussi vite que j’ai pu !
 -  Super timing !
 -  Votre petite sauterie a fait un boucan de tous les diables, les autorités se rapprochent. Il faut décarrer au plus vite. »

Rachel se tenait près de Drake, qui s’était séparé de son armure. Elle avait mal aux côtes, et s’avança vers le duo, tandis que Geert, après quelques hésitations, remontait dans son fourgon.

« Qu’est-ce qu’il a ?
 -  J’en sais rien, son armure s’est mise à déconner ! »

Rachel était paniquée, et avait retiré son casque.

« Aide-moi à le porter, il y a une assistance médicale à l’arrière du van. Il faut partir le plus vite possible ! »

Rachel acquiesça, nerveuse, et souleva Drake par l’une des épaules, Natalia le tenant par l’autre. Au loin, des voitures se rapprochaient à toute allure, et la carcasse du robot formait comme un phare dans l’obscurité. Geert avait ouvert l’arrière du van, donnant la singulière impression d’être dans un mélange entre une ambulance et ces fourgons militaires de surveillance dignes des films d’espionnage, avec des fauteuils et des ordinateurs. Il fallait visualiser les ordinateurs dans les coins, avec, au centre, une table médicale.

« Son armure a visiblement été piratée...
 -  Ça, j’avais pu le remarquer ! »

Rien n’avait l’air de fonctionner comme prévu. Elle installa Drake sur la table, et la porte arrière se referma.

« Attachez-vous, ça va secouer ! »

Le van se mit à démarrer, et contourna le robot en feu, puis fila à toute allure. Natalia, elle, s’assit sur un fauteuil, en continuant à se tenir les côtes.

« Qu’est-ce que tu as ?
 -  Ce taré était costaud..., grogna-t-elle. Branche Drake afin d’obtenir un diagnostic de son état. »

Rachel obtempéra, et lança les machines.

« Mais qu’est-ce qui se passe, bordel ?
 -  Tu avais raison... Cette mission est totalement foirée. L’armure de Cunningham ne bénéficie pas de tes protections logiciels renforcées...
 -  Quel rapport ?
 -  Ton armure a déjà été piratée une fois, Rachel, et ce n’était pas censé arriver. Alors, après ça, Cunningham a choisi de passer par un autre protocole, d’ajouter dans les systèmes de protection de ton armure une protection qui ne vient pas du SHIELD... Quelque chose qui n’est pas listé dans les serveurs du SHIELD, si tu veux...
 -  Où veux-tu en venir ?
 -  À ce que je te disais tout à l’heure... Tous les protocoles de sécurité du SHIELD sont corrompus. »

Effectivement... C’est pas le pied.

Dehors, les voitures de police et les Jeeps militaires se rapprochaient de plus en plus, transformant leur soirée en un road-movie endiablé.
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Drake Noventa le vendredi 19 septembre 2014, 12:22:39
Sonné, je l'étais un peu. La sensation était curieuse : j'avais l'impression que mon cerveau manifestait sa désapprobation après une cuite monumentale. Les flashs bleus se succédaient entre deux déformations de la réalité de mon champ visuel. J'assistais à la fin du combat entre Widow et Jetstream sans trop comprendre ce qui se passait vraiment, puisque l'image que j'avais de la scène s'étirait comme sur une télé mal réglée. Le saignement de nez avait reprit et à présent, mes maux de tête se manifestaient sous forme de petits éclairs qui passaient d'un de mes lobes encéphalique à l'autre. Du moins, c'était la sensation que j'en avais. Je perçus Rachel venir à mes côtés -bordel, le terme percevoir était le plus adapté à ce que j'avais senti avant que je ne sache qu'elle était là- et je relevais les yeux sur elle sans trop la voir. Les flashs bleus se superposaient à son image et de petites lignes blanches parcouraient le tout. L'imagerie violente et vomitive me fit grimacer et tourner la tête tout en fermant les yeux, ce qui n'empêchait pas les flashs bleus de continuer. Plus lents cette fois, de mieux en mieux superposés avec les lignes blanches. Des lignes discontinues, qui se révélèrent formées par des ensembles de ce qui me sembla être des chiffres et des lettes, ainsi que des symboles qu'on utilisait beaucoup en informatique.

- Des lignes... de...uuuh...co-code..., soufflais-je pour moi-même.

Les filles me relevèrent pour me porter par les bras à l'arrière du van qui venait de débarquer et je me retrouvais en moins de deux allongé sur une table d'opération, entouré de tout un barda d'écrans, de fils et divers éléments d'ordinateurs. Je me concentrais pour calmer les visions bleues parcourues par les lignes de code -c'était bien plus clair maintenant, presque compréhensible, bon Dieu !- et n'entendais qu'à moitié la conversation. Le véhicule s'était mis furieusement en branle et Rachel, elle, me posait des électrodes un peu partout. Je la laissais faire.
Mon armure, piratée ? Je ne doutais pas que ce fut possible (tout était possible, surtout quand on se frottait à l'univers du SHIELD) mais je savais que ce soir, ce n'était pas le cas. Tout ça n'avait pas commencé avec mon armure mais le vertige que j'avais ressenti après notre victoire sur le tank surarmé. L'armure... L'armure avait davantage semblé réagir à mon état, en fait. Mais ce n'était pas possible, pas vrai ?

Je tournais la tête vers Natalia, mais sans la regarder. Je m'intéressais plus aux écrans derrière elle, qui indiquaient mon rythme cardiaque (normal) et un électro-encéphalogramme (totalement plat, ce qui équivalait à la mort cérébrale). Je me redressais sur un coude, vérifiant que l'électrode sur mon front était bel et bien installée. Oui. Et la machine marchait parfaitement, c'était juste qu'elle ne percevait aucune activité au niveau de mon cerveau. Cela m'aurait sûrement fait rire si mon cerveau, justement, n'était pas en pleine effervescence. Tandis que je fixais l'écran, un nouveau flash me frappa. Je grognais en relevant les yeux, pour découvrir que la petite ligne de l'électro-encéphalo n'était plus plate, non. Elle jouait les montagnes russes, en décrivant parfois des boucles complètes et des formes géométriques approximatives.

- C'est quoi cette connerie... ?

Soudain, ma tête se mit à bourdonner. C'était très diffus au départ, presque discret, mais présent. Le bruit ne tarda pas à s'amplifier pour littéralement exploser entre mes deux oreilles, pendant que des images en passages ultra-accéléré se succédaient anarchiquement devant mes yeux. Des événements anodins de ma vie aux moment les plus importants et les plus marquants, de mon accident à ma rencontre avec Hawkes.

Ma première petite amie, les disputes avec mon père, mon dernier Big Mac, une scène de mon dernier porno vu, Natalia dans la limousine, Rachel en maillot, mes dernières courses sur internet, Barbara Gordon, ma première planche de skate, une ligne de code parfaitement lisible, une chute quelconque en rollerblade, mon saut en wingjump, une discussion autour d'un verre avec un ami, un jour à l'école, un dessin pour papa, ma rencontre avec Jirô, le dernier slip que j'avais enfilé, une ligne de code parfaitement lisible.

Je me tenais la tête à deux mains, ne me rendant même pas compte que je hurlais à pleins poumons et les yeux exhorbités.

Les notes d'un morceau de musique, un bout de BD lue il y avait des années, une sortie dans un centre commercial, un entraînement aux coups de poings, l'élaboration des Gear avec Cunningham, un ligne de code parfaitement lisible, notre combat dans la montagne, l'infirmière sexy qui m'aidait à pisser à l'hosto, un repas à la cantine de maternelle, ma première caisse conduite, une balade en amoureux avec une fille quelconque, une soirée arrosée en Angleterre, une ligne de code parfaitement lisible, les tous premiers MetalBones, Rachel qui pousse mon fauteuil, le verre avec Carol, la réunion avec le général Hawkes, une ligne de code parfaitement lisible, une ligne de code parfaitement lisible, une ligne de code parfaitement lisible,
une ligne de code parfaitement lisible,
1e ligNe de c$de p@rfait^=men# li//-+ib!e_
une ligne de code parfaitement li_
uuuu²²²²uuuu:"-èène_
une une ligne ligne de de code code parfaitement parfaitement lisible lisible,,
une ligne de code parfaitement lisible,
une ligne de code parfaite_

<<MASTER_OF_PUPPETS IS NOW FULLY OPERATIONAL>>


Le corps de Drake retomba après un dernier cri d'une puissance formidable qui dépeignait la douleur autant que l'effroi. Il s'était agité violemment sur le lit en hurlant quand il le pouvait le prénom de sa co-équipière comme un appel à l'aide, repoussant instinctivement et avec la force désespérée des hommes en danger tout ce qui avait put tenter d'approcher de lui. Dans le fourgon, tous les écrans et autres systèmes électriques et informatiques s'étaient affolés. Ceux qui étaient allumés s'étaient rapidement emballés, ceux qui étaient éteints s'étaient allumés sans contrôle pour s'exciter eux aussi. Des ordinateurs médicaux aux portables présents en passant par le GPS et l'électronique embarquée du fourgon, rien n'y avait échappé. Pas davantage la propre armure d'Iron Girl, qui s'était activée d'elle-même pour se former autour de son corps, ses propres systèmes s'affolant avant que l'armure ne se rétracte sans prévenir. Tout n'avait cessé que lorsque Noventa avait perdu brutalement conscience, ses oreilles et son nez ensanglantés alors que ses yeux étaient révulsés.
Mais son coeur, lui battait toujours.
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Iron Girl le samedi 20 septembre 2014, 02:11:40
Toute cette opération virait au désastre total, à un putain de cauchemar, comme dans tous ces films d’espionnage où le plan parfaitement huilé se révélait foireux, et se transformait en un nid de vipères. Le van filait à toute allure, et, dans leur dos, les voitures se rapprochaient à vive allure, filant à tombeau ouvert. Rachel avait dégommé un énorme robot latvérien avec l’aide de Drake, et, sans prévenir, ce dernier s’était mis à... À péter les plombs. Elle ne voyait pas quel autre qualificatif utiliser pour décrire son état. Faisant appel à sa formation et à sa raison pour calmer son état de panique, elle brancha les électrodes, puis alluma les ordinateurs. Ces vans faisaient partie d’une ligne du SHIELD consistant à fabriquer des PC miniatures et autonomes permettant un rapide soutien des agents du SHIELD sur le terrain. Il y avait une unité médicale et une installation informatique permettant normalement de communiquer avec les renforts, et d’accéder à l’un des satellites espions du SHIELD. Rachel était nerveuse, son cœur battant la chamade. Son esprit ne cessait de penser à Drake, qui s’agitait sur la table d’opération, tandis que son électroencéphalogramme oscillait entre l’état d’excitation sexuelle d’un légume et un cerveau dopé après trois nuits de fête d’affilée à Ibiza.

« Qu’est-ce qui lui arrive ?!
 -  Il fait de la tachycardie ! Il faut le stabiliser ! »

Drake se mettait à hurler en s’agitant sur la table. Rachel lui avait mis des sangles à hauteur du ventre et des jambes, mais, ne l’estimant pas dangereux, avait laissé ses bras libres. Il se tenait la tête en gesticulant, et elle alla saisir des défibrillateurs, essayant de les mettre sur son torse. L’homme se débattait, et elle ne savait pas ce qui était le plus fort en elle... Le sentiment de perdre un bon coéquipier, ou celui de perdre un ami. Widow était en ce moment, du trio, la seule personne la plus à même de les aider à sortir de ce guêpier.

Dehors, c’était l’enfer, et Geert était en train de piloter le van en voyant les voitures de police se rapprocher. Avant de devenir un agent dormant en Latvérie, il avait conduit des camions et des fourgons dans les Balkans, durant la guerre de Yougoslavie. Il pilotait rapidement, les mains serrées sur le cerceau, et, en regardant par le rétroviseur externe, il vit une sorte de tourelle jaillir de chacune des deux voitures de police derrière le van, révélant alors une mitrailleuse lourde.

« Je hais ce putain de pays. »

Les sulfateuses tournèrent, et les balles jaillirent, heurtant l’arrière du fourgon. Le van disposait d’un solide blindage, mais il ne résisterait pas éternellement. Geert porta sa main vers le tableau de bord, où il y avait un ordinateur intégré, et calcula un itinéraire possible, afin d’espérer s’en sortir en un seul morceau. Sa tête se tourna alors en entendant du bruit, et il vit un hélicoptère militaire latvérien s’approcher, un EC-955 Caracal (http://fc01.deviantart.net/fs70/i/2013/283/e/c/ec_955_caracal_by_helge129-d6pxi2x.jpg).

« Putain, c’est une blague ou quoi ?! »

L’hélicoptère se rapprocha, ses projecteurs éclairant le van. Geert continuait à filer le long d’une montagne, cette dernière sur sa gauche, un trou abyssal sur sa droite, donnant sur une vallée s’étalant à perte de vue.

« Autorité militaire latvérienne ! hurla une voix jaillissant du haut-parleur de l’hélicoptère. Vous êtes en état d’arrestation pour violation de la souveraineté territoriale latvérienne ! Rendez-vous immédiatement, où nous serons forcés d’ouvrir le feu ! »

Geert se contenta d’accélérer encore, passant la sixième. Le van bénéficiait d’un moteur amélioré, et l’hélicoptère se mit à tirer à son tour, balançant des missiles qui explosèrent autour du van, faisant trembler ce dernier.

« Oh putain d’enfoiré !!

C’était le chaos dehors, mais aussi dedans. Natalia était venue en renforts à Rachel, et tentait d’injecter un tranquillisant dans les veines de Drake. Ce dernier continuait à se débattre, et, soudain, tous les appareils s’affolèrent. Le GPS du van s’éteignit en crachotant, et l’armure de Rachel s’enclencha sans prévenir.

« Mais que... ?! »

Elle s’enclencha, puis se referma, et tous les écrans se mirent à paniquer, déclenchant une multitude de programmes en même temps, s’éteignant, se rallumant.

« Putain de bordel de merde !! hurlait Geert. C’est quoi ce foutoir ?!! »

Rachel avait les oreilles qui sifflaient, et était bien incapable de lui répondre. Drake s’était calmé, ne bougeant plus. Du sang s’échappait de son visage, et son front était brûlant.

« Drake ? DRAKE ?!!
 -  Les appareils refonctionnent… C’est comme si une charge électromagnétique était sortie de lui… »

Les yeux de Natalia traduisaient son incompréhension. Le cœur de Drake battait encore, mais son cerveau avait l’air d’être plongé dans le coma.

« Il y a eu une brusque surcharge de ses activités cérébrales, et... Il n’a pas parlé d’une ligne de codage ?
 -  C’était censé vouloir dire quelque chose ?
 -  Navré de vous interrompre, Mesdames, mais j’aurais bien besoin d’un peu d’aide, présentement ! Comme une espèce d’armure volante tueuse, par exemple ! »

Rachel hocha lentement la tête. Elle était naturellement inquiète pour Drake, mais, si leur van explosait en plein vol, ce serait un échec critique pour tous. Son armure semblait à nouveau fonctionner normalement, et Rachel l’actionna, puis regarda Natalia.

« Prends soin de toi.
 -  Prends soin de lui. »

Elle sortit ensuite, et balança un tir plasmique qui frappa l’une des deux voitures, l’envoyant se retourner sur le sol. En tournant la tête, elle vit, au loin, un péage, avec de multiples véhicules latvériens, et des lance-roquettes... Ils avaient effectivement bloqué l’autoroute, et elle n’avait pas le temps de se poser de plus amples questions. Un autre tir fusa, et frappa le rotor de l’hélicoptère, le faisant partir en vrille. La tourelle de la seconde voiture pivota alors vers Iron Girl, et fit feu, ses balles atteignant le bouclier de Rachel, qui balança un nouveau tir, se débarrassant de la seconde voiture.

« Bien joué, Rachel. Par contre, il y a un barrage devant, et…
 -  Je vais te faire un passage. »

Rachel fila droit devant elle, son ordinateur inspectant les cibles. Deux soldats levèrent leurs armes, et balancèrent deux missiles vers elle, tandis qu’une pluie de balles convergeait vers sa position. En réponse, elle balança ses tirs plasmiques, provoquant plusieurs explosions en ciblant les voitures militaires. De simples soldats ne pouvaient pas faire grand-chose contre son armure surdéveloppée, et elle transforma ce simple péage autoroutier en une scène de guerre. Le van fonça au milieu des débris, repoussant la carcasse d’une voiture en feu, défonça la barrière, puis prit la première sortie, filant si vite que le véhicule frotta contre le mur de sécurité lors du virage, avant d’atteindre le rond-point, et de foncer vers la forêt.

« Retourner à l’hôtel serait trop risqué pour l’heure. On file vers une planque de repli dans les montagnes. Rejoins-nous. Si tu voles, leurs radars te repéreront.
 -  Okay... »

Iron Girl redescendit, et retourna dans le van. Il faudrait deux bonnes heures pour rejoindre la planque, qui était un simple chalet perdu dans les montagnes. Le van était criblé d’impacts de balles un peu partout, déformant la carrosserie.

« Il va bien... Enfin, il n’est pas en train de mourir. Mais je pense qu’il aura besoin d’un examen médical complet.
 -  Alors, on se replie ?
 -  Une fois qu’on sera au chalet, je demanderais à ce qu’un ordre d’évacuation soit donné. Il y a trop d’éléments qui nous échappent pour que la mission se poursuive... À commencer par ton copain. »

Rachel ne pouvait qu’acquiescer. Parfois, quand une mission était foirée, il fallait admettre que se replier était la meilleure chose possible. C’était une leçon qu’elle avait apprise en Afghanistan, quand les informations qu’on avait sur une position ennemie s’avéraient totalement inexactes Il n’y avait que dans les films que des Marines tentaient d’attaquer une base en pensant ne tomber que sur cinq terroristes, et se retrouvaient à en affronter une centaine. D’une manière ou d’une autre, Jirô et ses alliés savaient qu’ils viendraient... Mais, sans pouvoir se l’expliquer, Rachel avait le très net sentiment que sortir de la Latvérie ne serait pas aussi facile que d’y rentrer.
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Drake Noventa le samedi 20 septembre 2014, 21:56:47
"é'à0k!*3..;_
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9+(ç<^%µ§('°$²G:;;;:!/*a@_
...________________________Wake up, Dr@ke_


Mes yeux clignèrent doucement, ma main se levant vers mon visage pour y passer mollement. J'avais l'impression que ma main avait été transformée en pâté de foie et que mes bras pesaient des tonnes. Ma tête ? C'était le festival du 4 Juillet en version off, quand il fallait se remettre de la gueule de bois de dingue qu'on s'était collée après les feux d'artifices et la grosse sortie entre potes. Tout était mou là-dedans, de mes idées à mes pensées. Il me fallut de bonnes grosses minutes pour que la machinerie accepte de se mettre correctement en route et que je fasse le point sur... sur quoi, au juste ? Ah, oui. Les visions. En étaient-elles vraiment ? J'aurais l'occasion de le vérifier bien assez tôt.
Quand mon mal de tête avait explosé dans mon crâne dans une détonation du tonnerre de Dieu, je ne m'étais pas évanoui. Du moins pas mentalement. Mon corps n'avait donné aucun signe de conscience mais mon esprit était resté en activité dans une sorte de dimension parallèle un peu folle dans laquelle le monde se résumait un peu à une image de Matrix : tout ce qui était informatisé m'apparaissait clairement sous forme d'entrelacement complexes de lignes de codes. Iron Girl activée qui sortait du van et sa technologie embarquée pour tirer des rayons plasmiques illustrés par des jets continus de lettres vers des masses volantes et terrestres d'autres lignes de codes qui formaient des hélicos et des bagnoles. Incroyable ! Et pourtant bien qu'évanoui, j'avais pu assister à l'ensemble de la course poursuite par le biais de cette étonnante façon de voir les choses. Mon intention de vite regagner mon corps avait été forte, mais il s'était avéré qu'il y avait plus intéréssant à faire. Découvrir ce qu'était le mystérieux programme qui répondait au nom d'une chanson de Metallica, Master_of_Puppets. Des options (sous forme d'assemblages uniquement en lignes de codes, toujours) s'étaient littéralement affichées face à ce "moi" un peu virtuel, me permettant de les explorer. Ce que j'y avais appris... C'était du pur délire. Et pourtant, la seconde qui avait précédé mon réveil physique, j'avais cliqué virtuellement sur l'option <Disconnect> que j'avais fais apparaître grâce à ce que je venais d'apprendre.

Allongé dans le lit où j'avais été déposé, je tournais la tête pour me découvrir branché sous électrodes à quelques appareils médicaux. Je me débarassais de l'attirail dans un grognement agacé, toujours à penser à ce que je venais de vivre. Ce qui s'était passé dans ce "monde virtuel" était encore confus dans ma tête et soulevait surtout de graves questions. A qui en parler ? Rachel et Natalia ? Elles me prendraient pour un doux-dingue, non pas sans raison. Je m'estimais capable de prouver ce que j'avançais, bien que cela me faisait peur. Si je faisais un petit test, là, et qu'il se montrait probant... Je ferais quoi, ensuite ? Si ce que je venais de découvrir était vrai de bout en bout, comment est-ce que je gérerai la nouvelle ? Le côté délire suite à une attaque cérébrale avait presque un côté rassurant comparé à ce que la réalité entraînerait.
En proie à un véritable dilemme intérieur, je restais à regarder fixement le plafond en me demandant ce qu'il convenait de faire. Finalement, avec la peur au ventre, j'activais le M_o_P.
Et je sus à quel point tout était vrai dès les premières secondes.
Mon Dieu.

Celui qui m'avait installé dans cette chambre ayant eu la bonté de coller un fauteuil roulant tout à côté de mon lit, je pus m'y asseoir en quelques mouvements simples. Rachel avait sûrement eu cette attention pour moi; je lui avais souvent parlé des petits trucs qui facilitaient mon quotidien d'handicapé. Le cul vissé sur mes deux roues et vêtu de mon seul boxer -mon costume du soir devait être encore tâché de sang- je quittais la chambrée pour m'aventurer dans les couloirs de ce rez-de-chaussée inconnu. Il ne me fallut pas trop de temps pour évoluer vers le salon dans lequel j'arrivais tranquillement, pour éviter de me prendre un mur en déambulant trop rapidement. J'avais entendu des voix et je ne m'y étais pas trompé : les filles étaient là.

- Il faut qu'on parle, déclarai-je à la ronde le plus sérieusement du monde. Je veux savoir tout ce que vous avez sur ce La-li-lu-le-lo à la con et je veux le savoir maintenant. Pourquoi mes parents et ceux de Rachel connaissent ce truc ? Pourquoi Natalia disait qu'on était pas en Latvérie par hasard ?

Le Master_of_Puppet, toujours actif, me permit de savoir où se trouvaient les disques d'armures du MetalBones et d'Iron Girl. Mieux (ou pire ? Impossible de savoir, pour l'heure), ce que je pouvais exactement en faire. Comme du portable de Natalia, de l'ordinateur posé dans un coin de la maison. Des capteurs médicaux de ma chambre. Affolé, je me mordis la lèvre inférieure pour me calmer. Je venais presque de sauter à la gueule d'agent du SHIELD, comme un chiot fou dans les pattes de son maître. Inutile de m'exciter comme ça, surtout avec ces deux là. C'était juste que cette histoire de La-li-lu-le-lo, c'était trop étrange pour ne pas concerner une part du M_o_P. Comment ? Je n'en savais foutre rien. Je savais une chose, cependant : mes emmerdes avaient commencé avec Jirô. Lui, je comptais bien lui mettre la main dessus avant de me barrer de ce pays à la con. Comparé à cette petite croisade personnelle, mes nouveaux petits soucis me semblaient presque secondaires.

- ...Désolé, j'ai le réveil un peu difficile. Ceci dit, on ne peut pas laisser indéfiniment ce sujet en attente, surtout si c'est pour qu'un autre Gundam du pauvre ne nous tombe sur la tronche entre deux. Merde, vous n'allez pas me dire que je suis le seul à me poser des questions ? Je voudrais en savoir plus avant qu'on aille passer les bracelets à Jirô et à ses petits copains latvériens, c'est tout. J'en ai assez de débarquer et d'apprendre les choses au compte-goutte. Que ça vous défrise peut-être est une chose, mais je suis comme vous un agent du SHIELD.

Au fait, depuis combien de temps on était ici ? Et c'était où au juste, cet "ici" ? J'aurai dû commencer par là et enchaîner l'air de rien sur le sujet qui m'occupait vraiment. Là, je me contentais de faire l'ours. Pas top pour ces gens qui avaient veillé sur moi alors que j'étais un poids mort à traîner tandis qu'ils avaient lutté pour nous sortir de l'autoroute en vie. Rachel s'était débarrassée de la chasse collée à nos basques, ce que j'avais "vu", mais j'avais raté ensuite combien d'heures dans mon état comateux ?
Un peu gêné de mon comportement, je m'appliquais à regarder un peu ailleurs en me massant la nuque.

- Y'aurait du café, s'il vous plaît ? J'ai l'impression d'une gueule de bois qui aurait suivi une nuit d'amour torride. C'est con, sachant que j'ai bu trois verres et pas baisé depuis des semaines.

Lol. Non ? Bon bon bon... M'apprendra à mieux me tenir. Par contre, j'espérais qu'il y aurait un peu de kawa de passé, auquel cas je perdrais mon peu de bonne humeur de sortie de coma.
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Iron Girl le dimanche 21 septembre 2014, 02:15:22
« Mon père louait souvent un chalet les premières semaines d’été. On allait dans les White Mountains du Maine, un endroit magnifique... Et un véritable décor de carte postal, avec un chalet près d’un grand lac. On y pêchait le saumon. Mon père adorait ça. Moi, j’étais juste contente d’être avec lui. Je ne sais pas pourquoi ce chalet me rappelle ça... »

Natalia ne répondit rien. Elle était près d’un ordinateur-portable, et un écran plat se trouvait dans le coin du living room. C’était un pur chalet en bois, à l’américaine, avec une terrasse à l’entrée, une grande pièce centrale, comprenant un living room, une table à manger, la cuisine dans un coin, et un escalier interne menant à des chambres à l’étage. Il y avait une salle médicale au fond du chalet, un garage qui jouxtait la maison, et une cave. Natalia lui avait expliqué que ce chalet avait été utilisé comme base de la Résistance locale durant la Seconde Guerre Mondiale. Le Special Air Service britannique avait mené une mission en Latvérie, afin de soutenir les Latvériens contre l’envahisseur nazi. Ils s’étaient retrouvés dans ce chalet, plus précisément dans la cave, et elle abritait encore une vieille cache d’armes. Le SHIELD l’avait discrètement amélioré au fil du temps, en la dotant d’une unité médicale, et d’un dispositif de brouillage permettant de discuter de manière cryptée avec une base du SHIELD, ce que Natalia était précisément en train de faire.

Elle s’était mis un bandage aux hanches, et pianotait sur le clavier de l’ordinateur-portable, tandis que Rachel, assise sur le canapé, avait allumé la télé, écoutant les informations pour se détendre. Assez rapidement, elle avait constaté que leur petite escapade nocturne n’était pas passée inaperçue, et qu’elle risquait d’avoir de fâcheuses conséquences :

« ...Les autorités latvériennes affirment que l’attaque terroriste survenue pendant la nui tétait l’œuvre d’agents travaillant pour le compte des Etats-Unis...
 -  ...Les enregistrements d’une caméra de surveillance montrent clairement un robot aérien en train de détruire un péage, où les autorités locales cherchaient visiblement à appréhender ce qui s’arrête à des espions. Le Ministre de l’Intérieur de Latvérie a indiqué que ce n’était pas la première fois que l’armée américaine cherchait à s’emparer des tech...
 -  ...Un communiqué de presse du SHIELD rendu tôt dans la matinée certifie qu’aucune opération n’est en cours depuis le renversement du Docteur Fatalis...
 -  ...Le secrétaire d’État du département d’État des Etats-Unis a fait une brève déclaration dans laquelle il affirme que le gouvernement américain n’a commis aucun acte répréhensible. Un tweet du Président, rendu peu de temps après, a déclaré que le gouvernement apportait tout son soutien aux familles des victimes tuées, et apporterait tout son concours à l’arrestation des personnes responsables de ce drame...
 -  ...Les autorités ont affirmé que cet incident ne saurait mettre fin à la compétition sportive en cours dans les Carpates, et qui, rappelons-le, a commencé hier... »

En soupirant, Rachel éteignit la télé, et se massa le front. C’était à croire que les médias n’avaient que ça en tête. Rachel reporta son attention sur Natalia. Elle avait eu du mal à dormir, agitée qu’elle était. Drake était toujours dans le coma, Natalia était blessée, l’opération foutait le camp, et elle avait fini par trouver le sommeil. Elle s’était réveillée assez tôt, pour constater que Natalia et Geert étaient déjà debout. Geert s’était habillé le premier, et avait dit qu’il allait faire des courses dans un petit village local à proximité. Reprendre le van noir était trop dangereux, et il avait pris la voiture se trouvant dans le chalet, après avoir dissimulé le van dans le garage.

« Tu as réussi à contacter la base ?
 -  Pas encore... Mais j’en sais un peu plus sur ce Jetstream. Et... »

Elle allait en dire plus, lorsque la porte entre la salle médicale et le salon s’ouvrit. Rachel, qui s’était relevée, et qui rejoignait Natalia, tourna sa tête vers lui. Drake était dans un fauteuil roulant, et, tout de go, attaqua sur place. Rachel cligna lentement des yeux, surprise, et Natalia fit pivoter son fauteuil.

« Et on oserait ensuite me reprocher d’être impolie... » nota Rachel, sarcastique.

C’était là le signe que rien n’allait plus : Rachel faisait de l’humour. Prenant conscience qu’il avait sans doute été un peu direct, Drake rétropédala en arrière, en expliquant un peu plus ce qui lui arrivait, et en leur disant, en gros, qu’il était temps de faire le grand déballage... Puis demanda du café.

« Je vais aller le chercher, soupira Rachel. On en a fait il y a quelques minutes. »

Natalia, de son côté, observait Drake, pensive.

« J’en déduis que tu vas bien, après ton coma d’hier... Geert n’est pas là, il est parti se renseigner en ville. »

Rachel revint avec la cafetière, et la versa dans une tasse, puis la tendit à Drake.

« Tu vas bien, c’est sûr? Tu m’as fait une de ces frayeurs hier... »

Natalia soupira lentement. Ses côtes lui faisaient encore un peu mal, mais, dans l’ensemble, elle s’en sortait plutôt bien. D’ici quelques heures, elle pourrait retirer les bandages. Son corps avait été entraîné depuis l’enfance à recevoir des coups, et ses facultés de guérison, partant de là, étaient très impressionnantes.

« Il va falloir t’habituer à ça, Drake... Chaque enquête est comme un puzzle, et nous n’avons pas toutes les réponses. Il faut trouver chaque pièce du puzzle, trouver un moyen de les assembler, pour avoir le tableau. C’est comme un polar, en gros... Si ce n’est qu’on y ajoute ici des robots tueurs futuristes, des morts qui reviennent à la fin, et une crise internationale en supplément bonus. »

Rachel hocha la tête, puis alla s’asseoir sur une chaise en bois.

« Nous sommes dans un refuge, un chalet dans la forêt... Un endroit sûr, pour l’heure. Les autorités latvériennes nous traquent. Désolée pour ta compétition sportive... »

Avec tous ces évènements, on aurait presque pu l’oublier !

« Quant à ‘‘La-li-lu-le-lo’’, je n’en avais jamais entendu parler avant... Que vous m’en parliez. Grâce à cet ordinateur, j’ai accès aux bases de données du SHIELD, et je mène mon enquête là-dessus... Mais il n’y a rien. Je pense que ‘‘La-li-lu-le-lo’’ ne signifie rien, que c’est un terme crypté faisant référence à un autre programme.
 -  Un programme que le SHIELD ignorerait ?
 -  Le SHIELD sait beaucoup de choses, mais en ignore tout autant. Les services secrets américains sont une véritable nébuleuse de projets avortés, fantasmés, et réels. Il est probable que j’obtiendrais plus de résultats en connaissant le nom véritable du programme. »

Rachel hocha lentement la tête, acquiesçant en silence.

« Ce qui ne change rien au problème initial... Le SHIELD n’enverra pas de renforts. La Latvérie a transformé notre fuite d’hier en véritable drame national, avec tous les titres ronflants qui s’accompagnent... Crise internationale, atteinte à la souveraineté du territoire... Je suis sûre que les tweets anti-SHIELD ont explosé sur le Net.
 -  La procédure standard implique notre extraction. C’est une mission d’espionnage, nous avons été découverts, il faut s’exfiltrer avant que l’ennemi ne nous récupère. »

Rachel ne dit rien, croisant les bras. Cette option, si elle était la plus censée, lui semblait aussi être la plus ingrate.

« Mais nous n’apprendrons rien de plus à Seikusu. Nous n’avons toujours aucune preuve que la Latvérie soutient le terrorisme criminel, et nous savons que nos cibles sont ici... Le Bricoleur, ou encore le Docteur Jirô. Et, parallèlement à ça, il y a le piratage de votre armure, Drake, ainsi que votre coma subit, qui restent encore inexplicables... Tout comme l’embellie de nos appareils électroniques lors de notre fuite. C’est comme si une bombe EMP miniature avait explosé dans le van... Et vous en étiez l’épicentre, Drake. »

Il y eut un léger moment de silence. Natalia n’était pas idiote, et elle savait que Drake avait des choses à dire.

« Ce n’est pas lié qu’à votre armure, n’est-ce pas ? anticipa-t-elle. C’est en vous... Dans votre crâne. »

Rachel, qui avait initialement pensé être le pilier de cette opération, prenait peu à peu conscience qu’elle était totalement larguée. Le ton de Widow laissait entendre qu’elle soupçonnait des choses, et qu’elle attendait la confirmation de Drake.
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Drake Noventa le dimanche 21 septembre 2014, 11:55:54
Mon entrée en scène ne me ressemblait pas trop et même Rachel le fit savoir à sa façon. Bon, on avait bien le droit d'avoir un petit moment sans, non ? J'hochais la tête à l'attention de Natalia et regardais ma coéquipière se lever du canapé pour se diriger vers la kitchenette, la couvant du regard plus que je ne la matais vraiment. Pour ce café, je lui aurai fais une déclaration d'amour. Si je ne l'avais pas déjà faite le soir d'avant, bien sûr. Une demande en mariage, peut être ?
Quand Rachel revint me donner la tasse de café, je lui adressais un sourire doux et retins sa main le temps d'y déposer un petit baiser.

- Ça va aller, ne t'en fais pas. Je soufflais sur le café noir et me tournais vers Natalia qui résumait une mission livrée pour le SHIELD. C'est le synopsis le plus compréhensible qu'on m'aie servi depuis mes entraînements. Je prends.

Hawkes me fit un petit point sur la situation actuelle, glissant une petite allusion à la compétition. Attention appréciable si il en était.

- J'ai battu Vargas, explosé tous les scores de la compétition européenne la plus hard du classement... Ça va, pas besoin de finir. Ils se souviendront longtemps du Phénix.

J'étais tout à fait dans le vrai, puisque le M_o_P m'avait rapidement ouvert une fenêtre internet qui s'était matérialisée dans un coin de ma vision. En temps réel et sans que cela ne paraisse aux yeux de Natalia et Rachel, je consultais divers sites de sports et le mot-clé "Phénix" étalait au monde mes performances. Ouais, j'avais marqué la discipline. Mon égo de jumper étant à présent tout à fait lustré et la boucle bouclée (j'avais accompli un exploit plus grand que celui qui m'avait coûté mes deux jambes, après tout), je pouvais passer à autre chose. J'étais bien plus serein aujourd'hui qu'hier. J'en aurai sûrement besoin.
Natalia parla de son PC, connecté aux bases de données du SHIELD. En me concentrant dessus, je pus m'y connecter et m'y plonger, épluchant plus vite qu'elle n'aurait put le faire les dits dossiers. Certains présentaient un cryptage sur lequel je butais encore, mais je ne doutais pas que ma toute nouvelle maîtrise du Master_of_puppets était encore trop mauvaise pour passer de tels pare-feu. Ça viendrait. Pas aujourd'hui ceci dit, pas le temps de me plonger dans l'étude de ce cas. Et puis à fixer le PC comme ça, elles allaient me prendre pour un taré.

- Que les choses soient claires entre nous : vous pouvez vous exfiltrer autant que vous voulez, je reste ici. Jirô est ici et il est à moi. Comme l'incident diplomatique est déjà amorcé, ça ne pourra pas être pire. D'autant que, comme Natalia l'a signalé dans la limousine, je ne suis pas officiellement un agent du SHIELD. En ce sens, mes actions ne sont imputables qu'à moi.

Natalia n'était pas bête. Elle avait assisté aux événements d'hier et en avait tiré ses propres déductions, peut-être parce qu'elle nous cachait des choses en plus. Mes yeux se plongèrent dans les siens, tandis que nous semblions nous affronter au jeu de "le premier qui flanche a perdu". Lui en dire plus, à elle ? Je ne considérais pas que ce soit une bonne idée. Qui sait ce qu'elle ferait d'un pouvoir comme celui du M_o_P ? C'était une espionne. Moi, j'ignorais ce que j'étais.
Je fronçais les sourcils en détournant le regard pour désigner Rachel d'un mouvement de menton.

- Je ne vous fais pas confiance, Natalia. Je lui fais confiance à elle, mais c'est un gentil petit soldat qui aura des rapports à faire. A vous peut-être, pour ce que j'en sais. Alors considérez que c'est à elle que je raconte, et pas à vous. Ça reviendra au même, de toute façon.

Dans un soupir, je cherchais par où commencer. Ce qu'il fallait dire et qu'il fallait taire. Je voulais être explicite sans en dévoiler trop, ne serait-ce parce que j'ignorais moi-même les limites et la totalité des applications du Master_of_Puppets. Je pouvais clairement les imaginer, comme si le programme me les soufflait, mais je n'avais aucune idée quant à leur mise en pratique réelle. En étais-je capable, de tout ça ? Bon.

- Mon armure n'a pas été piratée. Pas par quelqu'un de l'extérieur du moins mais par moi et moi seul. Bien entendu, ce n'était pas voulu. Je suis incapable de tout vous expliquer, parce que je ne sais pas tout et je pense que c'est lié à cette histoire de La-li-lu-le-lo d'une façon ou d'une autre. Je passais ma langue sur mes lèvres, trouvant ma bouche foutrement sèche. Ce qui s'est passé sur l'autoroute et le résultat de l'activation d'un programme inséré je ne sais comment dans mon cerveau. Pour vous schématiser grossièrement la chose, j'ai à présent un accès mental à tout ce qui est informatisé.

Même moi, je n'y croyais pas en le disant. C'était tellement improbable, sans explication concrète ! C'était pour cela qu'il me fallait des réponses, que je ne savais pas où chercher. Ce qu'était le M_o_P, pourquoi il était là dans ma tête, par exemple.

- Natalia, votre PC contient actuellement 37 dossiers et 324 pages enregistrées, qu'elles soient manuscrites ou copiées d'une clé ou d'ailleurs. On y trouve 59 images diverses d'opérations menées par le SHIELD, entre autres choses. Il est protégé par 12 protocoles de sécurité, dont un seul uniquement est issu du SHIELD. Vous y comptabilisez 203 chansons. J'aime beaucoup celle-là, perso.

Avant qu'elle ne puisse faire quelque chose, le son de son ordinateur monta pour que tous le monde puisse entendre Titanium (https://www.youtube.com/watch?v=JRfuAukYTKg) qui se mit à jouer. Je baissais le son comme je l'avais monté (c'est à dire simplement en le commandant à une ligne de code, l'enfance de l'art ou presque) et continuais.

- Ce n'est là que le moins que je puisse faire. Je peux avoir accès à vos téléphones comme aux machines médicales de la chambre, au GPS du van et j'en passe. Vous avez sûrement saisi l'idée. Je pense que les possibilités vont au-delà, mais je n'ai pas encore tout exploré. Et j'ignore d'où viennent ces capacités mais une chose est sûre : je ne partirais pas de Latvérie sans Jirô Tanaka. Cependant, je pourrais vous en faire partir. Il me suffirait de bidouiller les bases de données de la police locale pour changer leurs directives. Je pourrais brouiller les caméras de sécurité, aussi. A fortiori, piloter votre avion. Je souriais. Enfin, non. Je crois que ces capacités ont un rayon d'action limité à quelques kilomètres, pour le moment.

Téléphones, PC, bases de données, caméras, voitures... Tout ça, c'était à ma portée. Peut-être de façon limitée le temps que je m'entraîne, mais le fait était là. Comprendraient-elle que ces pouvoirs incluaient Iron Girl et les MetalBones ? Sûrement. Autant dire que ni Rachel ni Natalia ne pouvaient plus m'empêcher de rester en Europe. Je préférais toutefois qu'elles tirent leurs conclusions seules et guettais plutôt leurs réactions. En quelques mots et une chanson de Guetta, allais-je devenir un monstre à leur yeux ?
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Iron Girl le mardi 23 septembre 2014, 01:22:14
C’était l’heure des explications, et, contrairement à ce qu’on pourrait passer, les explications n’amenèrent pas des réponses, mais simplement d’autres interrogations. C’était ce que Natalia avait dit : un puzzle... Mais pas le puzzle pour enfants de 30 pièces, plutôt celui avec 1 000 pièces qu’on mettait des mois à résoudre, avec un lent travail de fourmi, en trouvant chaque petite pièce afin de les associer avec d’autres, et pouvoir ainsi, progressivement, obtenir le schéma d’ensemble. Drake commença par dire à Natalia qu’il ne lui faisait pas confiance, ce qui n’amena aucune réaction physique visuelle chez elle. Elle se contenta de rester les bras croisés, et, ensuite, Drake leur expliqua que c’était lui qui avait piraté sa propre armure, et que, pour une raison ou pour une autre, il était maintenant capable d’interagir avec tout ce qui était électronique, démonstration à l’appui en enclenchant le lecteur Windows Media de l’ordinateur-portable de Natalia, déclenchant une musique de David Guetta.

Rachel, pour le coup, dut effectivement bien admettre que c’était très difficile à croire... Si elle ne pilotait pas une armure cybernétique futuriste, si elle n’avait pas affronté des robots géants et vu des mutants à Seikusu, si elle ne savait pas qu’il existait dans l’espace une station spatiale militaire, le Peak, ayant pour but de protéger la Terre contre de nouvelles invasions extraterrestres, elle aurait cru à une blague... Drake ignorait totalement comment tout ça lui était arrivé, mais c’était là.

« Putain... »

Ce simple mot faisait office de bonne conclusion. Était-ce ça, La-li-lu-le-lo ? Un programme de recherche expérimentale visant à créer des cyborgs capables d’interagir avec l’électronique ? Créer des ordinateurs vivants ? Une reprise moderne et techno’ du mythe de la Tour de Babel, des hommes cherchant à se prendre pour Dieu. Drake ne mentait pas, et Rachel avait les joues pâles, l’incompréhension se lisant dans ses yeux. Natalia, elle, conservait un calme imperturbable, olympien. Elle mit Titanium sur pause. Rachel ne savait pas quoi dire. C’était... Et bien, c’était flippant, oui. Drake avait le pouvoir d’une espèce de Dieu virtuel, dans un scénario digne de tous ces nanars des années 90’s aux effets spéciaux affreux pixellisant de jeunes adolescents mal dans leur peau qui se retrouvaient alors avec le pouvoir de se balayer dans les flux électroniques du monde entier... Le Cobaye, de mémoire.

« Quand nous avons inspecté Noventa Corp., nous n’avons rien trouvé d’anormal... Si ce n’est tout ce qui concernait le département scientifique de Jirô, et les mouvements de fonds venant de Latvérie. »

Elle se tut légèrement, pensive. Natalia savait effectivement des choses, et il était temps pour elle de les dire, maintenant qu’ils n’avaient plus aucun risque de se faire attaquer par des robots tueurs surpuissants.

« Ce qui nous a intéressé, Drake, c’est ton accident, et ton hospitalisation... C’est là que nous avons observé des incohérences... À commencer par ton accident en lui-même. Tu es un sportif talentueux, Drake, et cet accident n’aurait jamais du arriver.
 -  Il me semble que c’était un défaut de voilage de sa wingsuit, non ?
 -  Oui, un accident fâcheux... Ou un acte de sabotage. Cette wingsuit n’a jamais pu être retrouvée, et je pense que ce n’est pas anodin... Et il n’y a pas que ça. Nous n’avons pas pu mettre la main sur l’ensemble de ton dossier médical. »

Où est-ce qu’elle voulait en venir ? Rachel commençait à avoir mal au crâne, et était encore restait bloquée sur el coup de David Guetta se lançant tout seul, comme si un Poltergeist venait de s’insinuer dans l’ordinateur-portable de Natalia. Widow restait calme, et continua ses explications :

« Tu as été soigné dans une clinique privée, sur des médecins spécialement choisis par ta mère, et dont les noms n’existent pas.
 -  Hein ?
 -  Je m’explique : les noms des médecins figurant dans le dossier médical sont de fausses identités. De même, le bilan médical relatant les interventions chirurgicales sont fausses. Il y a beaucoup d’incohérences dans les papiers officiels, et la clinique dans laquelle tu as été soigné est une clinique extrêmement privée, le genre d’établissement très confidentiel où les milliardaires envoient leurs fils en cure de désintoxication... Nous avons mené nos recherches, et nous avons découvert que, parmi les actionnaires de cet hôpital, il y avait Lucia Von Bardas. »

Des connexions étaient en train de s’établir, mais deviner le tableau global relevait encore de la gymnastique intellectuelle.

« Donc, tu es en train de dire que... Euh... Drake a subi des expériences dans cette clinique ?
 -  C’est ce qui me paraît le plus probable, vu ce qu’il vient de dire... Mais ne te méprends pas, Rachel, l’enquête sur Noventa Corp. est encore en cours. Mes supérieurs... Tes supérieurs ont estimé qu’il était inutile de vous en parler, tant que nous n’avions rien d’autre que des soupçons et des coïncidences. Ce n’est pas la première fois que le SHIELD s’attaque à Von Bardas, et, après notre premier passage, elle était grièvement blessée. Elle s’est fait soigner dans cette clinique, et nous n’avions absolument aucune raison de soupçonner que Drake ait pu servir de cobaye. Nous sommes dans le même camp, on ne vous cache rien.
 -  Et quelles autres intuitions est-ce que tu as encore en stock ? »

Natalia haussa les épaules.

« Des théories, rien de plus... Tu as raison, Drake, il faut capturer Jirô... Mais est-ce que tu as seulement un plan pour le retrouver ? Et est-ce que ce n’est pas exactement ce qu’il veut ? Est-ce que toute cette mission en Latvérie n’est pas un moyen pour eux de vérifier si leur petite expérience a marché, hum ? Plus j’y pense, plus je me dis que venir en Latvérie était exactement ce que Jirô et ceux travaillant avec lui voulaient, qu’ils ont balisé un petit chemin avec des petits cailloux difficiles à tracer pour qu’on ait l’impression de les suivre, alors que nous nous contentions de suivre leur piste.
 -  Si c’est le cas... Alors, je pense que notre petite cache ne le restera pas très longtemps.
 -  Il faut te faire subir un examen médical approfondi, Drake... Il faut découvrir ce que tu as dans le corps, et comment le contrôler. »

S’humectant les lèvres, Rachel émit alors une proposition :

« Si Lucia Von Bardas est impliquée, alors il me semble simple de savoir où il faut se rendre... Si Jirô est quelque part en Latvérie, ce ne peut être que dans le Château Latvérie. »

Le Château Latvérie, anciennement appelé Château Fatalis, était le siège du pouvoir de Latvérie, un immense fort se trouvant au cœur de Doomstadt, et qui abritait le siège du gouvernement... Et probablement autre chose. C’était l’endroit le plus protégé de toute la Latvérie. Tenter de l’attaquer serait complètement suicidaire... Mais, au point où ils en étaient, Rachel n’était plus à ça près.
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Drake Noventa le mardi 23 septembre 2014, 11:10:08
Comme on pouvait s'y attendre -et parce que Natalia était une espèce de roc imperturbable, à première vue- Rachel fut la seule à réagir à mes révélations. Comme pour la rassurer, je fis avancer mon fauteuil à son niveau et vint me mettre à côté d'elle pour la prendre par la taille et déposer un léger baiser sur sa hanche. Je ne pensais pas qu'elle avait besoin d'une pareille démonstration d'affection, mais pourquoi ne pas lui rappeler que j'étais toujours le Drake qu'elle connaissait ? Dans ma tête, rien n'avait changé. Enfin, façon de parler. Mon bras glissa un poil, de ses hanches à sous ses fesses. Plus simple pour la maintenir contre moi à mon niveau, moins fatiguant pour mon épaule. J'aurai pu tenter une énième approche du corps céleste répertorié sous le nom de code R.Hawkes, si Natalia ne s'était pas décidée à passer elle aussi aux révélations. Tout le monde ici avait des choses à se raconter et bientôt, même passer discrètement une main aux fesses de Rachel me sembla tout à fait accessoire.
Tout commença avec l'accident, que Natalia évoqua. Je tentais d'apporter ma pierre à l'édifice, appréciant sans le dire le compliment quant à mes talents sportif. Pour une fois que quelqu'un du SHIELD acceptait de les reconnaître, j'en aurai ronronné de satisfaction.

- C'était effectivement un accident de voilage, Rachel. Mais ce n'était pas normal pour autant. Tu le sais et tu l'as constaté, je pratiquais ces sports à haut niveau et tu penses bien que je vérifiais moi-même et avec beaucoup de soin mon équipement. J'étais une tête brûlée quand je sautais, mais j'étais particulièrement soigneux. A vrai dire, ce qui s'est passé est... curieux. Le défaut s'est manifesté pendant le saut et je ne l'avais pas repéré avant. Pourtant, j'ai l'oeil exercé.

Travailler pour le SHIELD m'avait apprit plein de choses et à force de les ressasser pour mes entraînements, je les avais naturellement appliquées à ma vie quotidienne. Et à celle passée. L'accident, plus j'y pensais, n'avait rien d'anodin. Contrairement à Widow, je n'avais jamais pensé à chercher la Wingsuit de ce fameux jour. Ce qu'elle sous-entendait faisait écho à mes propres déductions. Je n'y avais jamais donné trop d'importance parce que je n'avais certainement pas l'esprit logique d'un Colombo, mais Widow savait en revanche de quoi elle parlait. Que nous en arrivions à la même conclusion ne présageait rien de bon. Et, si j'aurai préféré la mettre en défaut, je finissais par être persuadé qu'elle avait tout à fait raison.
Ce que révéla Natalia à propos de la clinique, par contre, me laissa un goût franchement amer dans la bouche. Je ne comprenais pas encore tout, mais ce que toute cette merde sous-entendait était vertigineux. Enfin... C'était comme être en haut d'une falaise et en être poussé, le vide étant remplacé par une énorme bassine de merde.

- J'ai rencontré Tanaka environ deux ans avant mon accident. Il ne s'est rien passé de particulier à cette période, à part une chose : c'est lui qui a dessiné et mis au point la wingsuit que je portais lors de ce fameux saut qui m'a envoyé à la clinique que mon père s'est empressé de choisir pour mon hospitalisation. Là-bas, j'ai été très longtemps sous anesthésie. Enfin, disons que j'ai été sonné des jours durant. Je ne me souviens que des deux-trois jours qui ont précédé ma sortie et de la visite de ma meuf, qui me disait grosso-modo que sortir avec un handicapé n'était pas assez mainstream pour une fille comme elle. Je soupirais, fronçant les sourcils. Je ne me souviens de rien de ce qui s'est passé durant la majeure partie de mon hospitalisation. Ce que j'en sais, on me l'a seulement dit. Et comme je n'ai jamais eu besoin jusque là de me dire que ça avait de l'importance, je n'ai jamais cherché à en savoir plus.

Je refusais de l'énoncer à voix haute, mais tout ça prenait des allures de complot tiré par les cheveux. Mon père, ma mère et Jirô volontairement impliqués dans mon accident ? Mieux, un accident qu'ils auraient déclenchés pour m'envoyer l'air de rien dans une clinique pour me faire lobotomiser, ou un truc du genre ? Mon Dieu. L'idée était proprement à vomi. Sans que je ne m'en rende seulement compte, mon poing frappa durement l'accoudoir du fauteuil roulant et le PC de Natalia se mit à déconner sévèrement le temps que je ne restaure un peu de mon calme. N'empêche que j'avais toujours envie de vomir. Et de pleurer. Et de casser la gueule à... oh, au monde entier, à peu de chose près.

- T'as jamais vu Frankenstein, Natalia ? Le monstre qui se retourne contre son créateur ? Ils m'ont collé dans une chaise roulante et ont transformé mon cerveau en super-calculateur. Je vais me retourner contre eux. Ils veulent juger de mes nouvelles capacités, grand bien leur en fasse. Tout est informatisé en Latvérie, autant dire qu'ils m'ont ouvert un terrain de jeu immense. Et bien que je ne connaisse absolument pas tout de ces capacités, j'apprends vite. Ça a toujours été le cas. Je vais maîtriser tout ça dare-dare et aller leur botter le cul à domicile.

Ne pas pleurer. Ne passer laisser l'amertume me gagner. J'étais un agent du SHIELD à présent, tout monstrueux que je sois devenu. Je me mordis l'intérieur de la joue avant de continuer.

- On a un super-agent secret avec nous. Je regardais Natalia. Ton boulot c'est de prendre les gens à revers, pas vrai ? Alors Rachel et moi allons te ménager une porte d'entrée dans ce château à la con. Ou alors, je vous ménage à toutes les deux une diversion, mais je garderais l'armure d'Iron Girl avec moi.

Je levais la main vers la poitrine de Rachel, caressant involontairement ses seins tout en venant lui prendre son disque pectoral que je me penchais ensuite pour poser à terre. Enervé comme je l'étais, il ne me fallut pas énormément de temps pour le déployer via une maîtrise des codes qui le composaient et en quelques secondes, une Iron Girl vide mais parfaitement activée et opérationnelle se dressait dans le salon, croisant les bras dans une position somme toute assez féminine.

- Je devrais pouvoir activer de cette façon mon armure en même temps. Et les utiliser simultanément, bien que je ne puisse pas encore activer tous les protocoles d'armes d'Iron Girl. Ils sont foutrement bien codés, mais ça viendra. Je peux déjà lui faire croire que Rachel est à l'intérieur. Quant à mon MetalBones, je connais toutes les options et les sécurités, autant dire que ça ne sera pas un souci. Je pourrais provoquer les forces du château pendant que vous les contournez. Rachel, je sais bien que tu n'es pas une agent secret... Mais tu sais te battre. J'imagine que tu ne seras pas inutile à Widow, loin de là. D'autant que pour l'infiltration, il reste à l'hôtel mon ancienne armure. Elle est désarmée mais reste imbattable en matière de furtivité, je pourrais la paramétrer pour toi afin que tu puisse l'utiliser le temps de vous glisser dans le château. Quant à ton chauffeur, Natalia, je le garderai avec moi. Me plonger dans l'univers codé si profondément m'empêchera d'utiliser mon corps et il faudra quelqu'un pour me protéger le temps que durera le coma artificiel.

Les coudes sur les genoux et le bas du visage contre mes poings, je serrai les dents. Je bouillais de rage et tout autant de tristesse, mais je ne désirais plus que passer à l'action. Alors que mes yeux s'embrumaient de larmes, je passais une main lasse sur mon visage. Pour les cacher, principalement.

- Je ne suis pas un stratège de guerre, je ne suis même pas encore un véritable agent du SHIELD. Je n'ai pas votre expérience, ni même les moyens de me tenir sur mes deux jambes sans qu'on m'aide. Mais je refuse de rester à rien faire, même si mon plan revient à me jeter dans la gueule du loup. Si ils me veulent, croyez bien qu'ils vont m'avoir. C'est une compétition à celui qui sera meilleur que l'autre, pas vrai ? A ce petit jeu là, personne n'est meilleur que moi. Je relevais la tête vers les filles pour les regarder à tour de rôle. Seulement cette fois, j'ai besoin d'une équipe.

Une main se posa sur mon épaule et je fus presque surpris de voir qu'il s'agissait de celle, mécanisée, d'Iron Girl. Un peu comme si ce pantin répondait à mes pensées inconsciente. L'armure se tenait près de moi avec une gestuelle presque maternelle, chose un peu dérangeante à sa façon. Je regardais l'armure, un peu interdit, avant de chasser une larme qui m'avait échappé.

- C'est tout à fait personnel, maintenant. Je veux Jirô parce qu'il a sûrement des réponses. Je ne suis pas en droit de vous demander de m'accompagner. Je me fous du SHIELD et de la Latvérie, je pars régler des comptes.

Derrière moi, l'armure bleue s'était redressée pour adopter une position guerrière, assurée et comme prête à en découdre. Tout à fait mon état d'esprit. Je ne laisserai rien s'opposer à ma quête de réponse, quand bien même il m'aurait fallut le faire comprendre plus explicitement à Natalia.
Et même à Rachel, le cas échéant.
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Iron Girl le mercredi 24 septembre 2014, 01:24:23
Première claque : apprendre que Drake avait eu une copine qui l’avait largué en apprenant qu’il était handicapé. Bon, pour le coup, ça faisait affreusement cliché : le gosse de riche insouciant qui sortait avec des nanas sans rien ressentir pour elles, et vice-versa. Drake donnait exactement l’impression du playboy-type à la Oliver Queen, soucieux de se racheter une conduite après avoir frôlé la mort, et après avoir pris conscience qu’on ne pouvait pas passer une vie d’oisiveté, et que, tôt ou tard, il fallait apprendre à grandir.

Seconde claque : le voir enclencher son armure, en contournant en quelques secondes des protocoles de sécurité extrêmement sophistiqués. L’armure se mit en place, comme si elle était animée toute seule, et Rachel, ébahie, les yeux écarquillés, devait ressembler à la bonne vieille du type surpris dans les mangas, avec les yeux écarquillés, et une mine incrédule sur le regard. Elle était circonspecte, avec la troublante impression d’être pleinement plongée dans un film des Wachowski. Matrix s’incarnait sous ses yeux, et elle avait devant elle une réplique étrange de Néo, capable d’interagir avec les systèmes électroniques.

Drake n’en démordait pas, et voulait contre-attaquer. Un plan s’échafaudait dans sa tête, consistant à utiliser ses capacités cybernétiques pour pirater les protocoles de sécurité du Château Latvérie, et ainsi ouvrir la voie à un commando composé de Natalia et de Rachel. Il partait pour cela sur le principe que la Latvérie était un système entièrement informatisé, ce qui la rendait donc plus vulnérable à un individu capable de pirater des protocoles informatiques complexes et de haute sécurité, comme son armure. C’était un plan farfelu, digne des plans de comptoir de bar après avoir descendu dix bouteilles et se mettre à philosopher sur ce qu’on ferait en étant dans le Bureau Ovale... Mais Rachel, malgré toute sa rigueur militaire, devait bien admettre que partir la queue entre les jambes de la Latvérie ne lui plaisait pas trop. Néanmoins, ce n’était pas elle qu’il fallait convaincre, mais Natalia, qui affichait toujours un visage de cire, seuls ses yeux oscillant parfois, que ce soit pour voir Drake, ou l’armure se mettre à prendre la pose, prête à se battre.

Rachel savait effectivement se battre sans son armure. Pas au même niveau que Natalia, loin de là, mais suffisamment pour la soutenir. Attaquer à deux une place forte relevait, pour elle, du délire, mais Widow avait bien réussi à défier la logique en parvenant à infiltrer Triskelion, et à faire détoner plusieurs bombes qui avaient nécessité des mois de réparation, et quelques millions de dollars.

« Si j’ai bien compris, Drake, tu veux que nous allions à trois attaquer l’une des places les plus sécurisées du monde, à l’aide de pouvoirs dont tu ignores l’étendue et les probables effets secondaires, face à une armada de tueurs surentraînés, le tout en fonçant probablement dans un piège ? »

Quelques secondes de réflexion, avant que Widow n’enchaîne :

« Ça se laisse tenter. »

Elle se retourna alors, et pianota sur son ordinateur. Rachel vit un logo du SHIELD clignoter en-haut de l’écran, puis contempla à nouveau son armure, toujours aussi surprise.

« Je comprends pourquoi je te fais craquer dedans...
 -  L’Helicarrier le plus proche se trouve en Espagne, à la base navale de Rota. Le temps qu’il se déploie et atteigne la Latvérie, nous avons environ quarante-huit heures...
 -  Donc, on a deux jours pour infiltrer le château, trouver Jirô, et rejoindre l’Helicarrier pour se barrer ?
 -  C’est ça... S’il a vraiment balisé la voie pour qu’on le retrouve, alors je crois que le temps est venu de lui montrer ce que vaut vraiment le SHIELD. »

Rachel aimait mieux ça. C’était une séquence digne d’un blockbuster des années 90 : se battre, ne jamais abandonner, contre-attaquer dès qu’on recevait un coup... Et, comme dans tout film américain, il était probable que ça se termine par une grosse explosion. Les clichés avaient la peau dure.

« Le Château Latvérie ne dispose pas que de protocoles informatiques, il y a aussi des gardes tout à fait humains.
 -  Je te rappelle que tu as infiltré Triskelion toute seule...
 -  Non... C’est l’ancienne Widow qui l’a fait. Je suis moins forte que ce que j’étais auparavant, et on ne peut pas se permettre de sous-estimer les Latvériens... Pas après notre escapade d’hier. »

Pas après son combat contre Jetstream Sam.

« Lucia Von Bardas n’est pas une idiote. Elle se doute bien que Drake dispose de pouvoirs capables de réduire à néant la majeure partie de sa puissance militaire... Aussi, je serais étonnée si elle n’avait pas prévu des moyens de contrer tes pouvoirs, Drake. T’impliquer est risqué, et c’est pour ça qu’on ne peut pas compter exclusivement que sur tes facultés. Autrement dit, nous ne sommes pas assez nombreux pour cette opération.
 -  Et donc ? »

Natlia s’humecta les lèvres, et reprit :

« Geert – mon chauffeur, est en Latvérie depuis des années, et, avant de rejoindre le SHIELD, il avait travaillé pour l’armée, et pour la CIA. Il a des contacts au sein de la population et de la résistance locale.
 -  La résistance ? Elle n’a pas disparu quand Fatalis a été déchu du pouvoir ?
 -  Pour beaucoup de Latvériens, l’arrivée de Bardas au pouvoir n’a rien changé. La résistance latvérienne était financée par l’ancienne famille royale de Latvérie, celle qui avait été déchue du pouvoir. Ce ne sont pas spécialement des démocrates, mais ils éprouvent envers Von Bardas la même rancœur qu’envers Fatalis, si ce n’est plus... De plus, la résistance compte ainsi des groupes conservateurs qui voient d’un mauvais œil l’ouverture de la Latvérie.
 -  Donc, nous passons du statut d’espions à celui de résistants ? »

Pour toute réponse, Black Widow haussa les épaules.

« C’est une alternative qui me paraît crédible, compte tenu des circonstances. »

Rachel hocha lentement la tête. Elle entendit alors, dehors, le bruit d’une vieille voiture qui s’approchait, ou, plutôt, d’un gros camion pétaradant (http://a398.idata.over-blog.com/3/57/51/71/5-tonnes-suite/5-tonnes-suite-3453.JPG) avec des cages à poules derrière. Geert se tenait au volant, et arrêta le véhicule sur la cour, puis en sortit. Il portait une veste en tweed, un pantalon, et entra rapidement, tenant dans les mains un sac de courses.

« Vous ne me croirez jamais, mais il y a une boulangerie là-bas... Et son pain n’a pas l’air trop dégueu ! »

Il regarda autour de lui, et comprit rapidement qu’il s’était passé quelque chose, quelque chose qui n’avait rien à voir avec son pain.

« J’ai loupé un épisode, non ? »
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Drake Noventa le mercredi 24 septembre 2014, 20:26:42
Je n'aurais pas attendu l'aval de Widow pour tenter une attaque sur le château qu'occupait Von Bardas. Cependant, avoir l'avis et le soutien d'une espionne autrement plus habituée que moi à jouer le one-man army me semblait des plus judicieux et je fus soulagé quand elle accepta et qu'elle se mit à tapoter sur son clavier. J'en étais à pousser un petit soupir de soulagement -un sacré poids en moins que de ne pas avoir à fausser compagnie à une Rachel et une Natalia qui auraient été contre mon avis et qui auraient tenté de me dissuader- quand Hawkes fit un petit commentaire sur son armure. Cette dernière, d'ailleurs, abandonnait la position de combat. D'un ordre mental je la rétractais, récupérant le disque avant qu'il ne retombe au sol. D'une main tendue, je rendais l'artefact à sa propriétaire tout en lui souriant.

- Ce n'est pas en armure que tu me fais craquer, patate. C'est tout le temps.

Natalia coupa court. Deux jours avant de pouvoir s'exfiltrer. Ça laissait peu de temps pour établir un plan valable. Moi qui pensais m'entraîner, j'allais devoir improviser une fois que je serais dans ce que j'aimais à appeler la "Version Virtuelle". Le monde informatique qui faisait tourner le monde physique. Activer deux armures en même temps, les faire sûrement se battre en équipe et en plus affronter des lignes de codes qui protégeraient les installations... A ma portée, oui. Peut-être pas si rapidement, alors que je venais à peine d'acquérir mes nouveaux pouvoirs. C'était des plus risqués et je savais qu'il y aurait de gros risques et de sacrés effets secondaires : si je merdais, mes neurones viendraient à cramer purement et simplement. Jirô m'attendait sûrement; dès lors, pouvais-je risquer l'échec ? Bien sûr que non. Je me contentais de me taire et d'écouter. Même pas envie de fanfaronner quand Widow parla de ne pas sous-estimer l'équipe d'en face.

- Théoriquement, Natalia, c'est moi qui vous implique. Mais oui, je comprends ce que tu veux dire.

Rendre mes nouveaux pouvoirs inopérants, c'était possible ? Si c'était le cas, ça voulait dire que ceux qui étaient impliqués dans tout ça savaient dès le début quelles limites et quelles applications auraient le M_o_P. De là, avions nous l'ombre d'une chance ? Tout était-il déjà plannifié de longue date, de notre refuge à la contre-attaque que Widow préparait ? Nan... Ca n'avait aucun sens ! Qui aurait pu calculer des mois à l'avance un délire pareil ?
Je n'écoutais qu'à moitié les filles parler de la résistance. Des soldats qui luttaient contre le pouvoir en place, c'était bien beau.

- Si... si tout ça est déjà prévu de longue date, on ne risque pas de se faire avoir même en rentrant en contact avec la résistance ? Si Von Bardas est au courant pour ce qui se passe dans mon crâne, ce serait la moindre des choses qu'elle ait put anticiper qu'on utilise ses adversaires contre elle puisqu'on va aller la tâcler à domicile. Je ne doute pas de la confiance de ton chauffeur dans cette résistance, hein. Je me pose la question, c'est tout.

Geert arriva sur ces entrefaits, démontrant malgré lui un sens certain de l'à-propos. Je ne pus m'empêcher de sourire très largement, pour une fois que ce n'était pas moi qui débarquais après la bataille... Je n'allais pas bouder mon plaisir ! Pour le soutenir dans ce moment de solitude, je roulais jusqu'à lui et attrapais une baguette pour en prendre un bout. Délicieux. Merde, en fait je crevais la dalle ! Je lui tapotais le bras.

- On part en guerre, en fait. Natalia va tout t'expliquer, je pense. Mon fauteuil se tourna un peu et je regardais Rachel. Tu peux venir, s'il te plait ? Je ne vais pas rester en boxer tout la journée et... enfin, tu sais.

"Viens m'aider à enfiler mon froc", grosso-modo. J'aurai pu demander à Greet de le faire, mais Rachel et moi avions une technique à présent rôdée. Et quitte à me faire habiller par une tierce personne, valait quand même mieux une des deux femmes de la maisonnée que l'autre mec. J'abandonnais le salon pour rouler vers la chambre que j'avais quitté un peu plutôt, sachant que Rachel me suivrait rapidement si elle ne me talonnait pas déjà. Une fois la porte fermée, je me grattais la tête.

- Pardonne moi. Je passe mon temps à me plaindre de ton côté militaire mais maintenant que j'en ai besoin, c'est là-dessus que je compte pour que tu m'aides. C'est pas très fair-play.

Les manoeuvres pour m'habiller commencèrent doucement, et je continuais à parler. J'en avais besoin. Parce que j'avais un poids sur la conscience de l'entraîner dans cette revanche personnelle. Pour l'aider, comme d'habitude, un de me bras se glissa autour de son cou.

- Je ne me le pardonnerai pas si il t'arrivait quelque chose pendant ce que nous allons faire, Rachel. Par contre toi, j'espère que tu me pardonneras pour ça.

Profitant d'une seconde où elle avait les mains trop occupées pour me repousser ou seulement s'écarter poliment, je lui fis tourner légèrement la tête vers la mienne et l'embrassais. Longuement, à vrai dire. Notre premier baiser avait été une dose de courage qu'elle m'offrait. Ce second, qu'était-il ? Une énième excuse ? L'abus d'une seconde d'inattention de ma "victime" ? Une simple poussée hormonale du moment ?
Non.
Je me rendais compte que ce moment où mes lèvres se posaient sur les siennes n'avait rien de sexuel, absolument rien. Sensuel ? Oui, bien sûr que oui. Je voulais lui offrir un baiser qu'elle n'aurait pas à regretter, pour commencer. Mais à bien considérer la situation, cette caresse de l'ourlet de nos bouches était simplement une déclaration. Forte (pour moi, du moins) et timide. Claire et nette. Les excuses pour cette audace se lisaient dans mes yeux, quand je me séparais d'elle, plus gêné qu'autre chose.

- Jamais de vrai baiser. Toujours en prenant l'autre de court. Mais ce n'est pas mal pour se motiver avant un grand saut... Non ?

Plus que de vouloir casser la glace en fanfaronnant, c'était une façon de désamorcer la situation, que je craignais d'avoir tendu en m'enflammant.
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Iron Girl le vendredi 26 septembre 2014, 01:36:17
L’arrivée de Geert mit un terme à cette phase explicative. Rachel récupéra son disque octogonal, qui retourna se plaquer sur son ventre. Elle se sentait mieux en l’ayant près d’elle, même si le petit tour de Drake l’avait bluffé... Cunningham allait en faire des cheveux blancs quand on lui dirait que Drake avait pu pirater le dispositif. Rachel n’y connaissait pas grand-chose à l’informatique, pour être honnête, mais, du haut de son statut de néophyte, elle en savait assez pour se dire que les performances spéciales de Drake pouvaient tout à fait lui valoir un séjour dans une cellule capitonnée, sous haute surveillance. En tant que tel, il représentait une menace, et pas que pour la sécurité du territoire américain, mais pour l’intégralité du monde. Rachel se sentait un peu kitsch de penser ça, mais c’était pourtant vrai : un pouvoir capable d’influer sur l’informatique était trop dangereux, trop puissant, pour qu’on le laisse vivre en liberté. Rachel s’attendait déjà aux interminables heures d’interrogatoire et d’entretiens qu’elle allait passer après avoir quitté ce maudit pays.

Natalia les laissa s’éclipser, afin de faire un compte-rendu à Geert, et probablement en profiter aussi pour contacter la résistance locale. Rachel salua l’homme brièvement. Elle ne savait pas grand-chose de Geert... Voire même quasiment rien. Elle pensait sincèrement qu’il était un simple chauffeur avant qu’il ne se réveille travailler pour le SHIELD, et avoir été un ancien chauffeur militaire pendant une guerre. Tout ça commençait à faire beaucoup pour elle, et elle n’aurait pas contre été l’idée de prendre un cachet d’aspirine pour organiser ses pensées. Elles étaient confuses, et son esprit était embrouillé, perturbé. C’est dans cet état d’esprit qu’elle poursuivit Drake, afin de l’aider à se changer.

Sa première tirade lui arracha un sourire légèrement ironique.

« Alors, mon côté ‘‘iceberg’’ te manque ? »

C’était une pure question rhétorique, une simple répartie après sa remarque. Elle savait que changer Drake, avec ses jambes mortes, était assez laborieux, même à deux. Elle avait une bonne technique, et, tandis qu’elle le changeait, assez machinalement, son esprit toujours un peu sonné par les révélations qui lui étaient tombées dessus, et par les scénarios conspirationnistes qui commençaient à jaillir dans l’imagination fertile des uns et des autres, Drake en profita, appliquant la bonne vieille technique de la « faille » : se ruer dans la moindre ouverture. Ses lèvres, comme aimantées par les siennes, allèrent se plaquer sur sa bouche, et, surprise, Rachel écarquilla les yeux, avant de lentement les froncer. Elle aurait pu le repousser, et l’idée de le gifler lui caressa même l’esprit, mais elle n’en fit rien. Dans sa tête, elle continuait à se dire que Drake était juste un bon garçon en manque de reconnaissance... L’éternel scénario classique, à croire que, si Dieu existait, Il aimait bien les histoires qui se répètent.

Il rompit le baiser, et sa répartie la fit sourire... Soit elle se trompait, soit il lui faisait doucement référence au baiser qu’elle lui avait fait avant le saut avec Vargas... Un saut qui avait fini par les emmener ici, dans un chalet de montagne, à planifier un siège révolutionnaire... Comment se dire que tout ça n’était pas une blague ? Il y avait une sorte de sentiment irréel dans cette histoire, une impression surréaliste, comme si quelque chose sonnait faux, comme si elle se trouvait dans une série, où le scénariste venait tout d’un coup de réaliser, devant la mollesse de son épisode, qu’il fallait le booster un brin.

« Ouais... »

Elle secoua lentement la tête en se massant le front, un peu ailleurs, et tint à s’en justifier :

« Excuse-moi, Drake, c’est juste que... Ça m’en fait beaucoup à avaler d’un coup. Je suis un peu paumée... »

Tout était confus et embrouillé dans sa tête, et leur conversation n’avait rien arrangé, continuant à embrouiller les cartes. Elle s’assit lentement en soupirant, fermant les yeux, essayant de faire le vide dans sa tête. Rachel réalisa cependant rapidement qu’elle n’était pas une grande maîtresse zen, et le regarda à nouveau.

« C’est dingue, tout ça... Tu es sûr que ça va bien, dans ton crâne ? Pas de maux de têtes, de migraines ? »

Elle se doutait un peu de la réponse, mais... En fait, Rachel était un peu dans cette situation où elle avait tant de choses à dire que rien ne lui venait à l’esprit.

« Parce que moi, en fait, je crois que je ne serais pas contre un bon tube d’aspirine... »
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Drake Noventa le vendredi 26 septembre 2014, 08:58:52
Définitivement, nous n'aurions jamais le droit à un véritable baiser. Ou plutôt, je n'y aurais jamais droit ? Ces moments volés n'étaient pas sans posséder leur charme, sans que cela ne vaille pour autant un échange véritable. Les deux baisers -avant le saut et à l'instant- manquaient de la saveur du partage. Pour le coup, Rachel avait une bonne excuse : je l'avais forcée et prise au dépourvu. Bah... Au moins m'avait-elle enfilé le pantalon, ce qui évitait qu'elle me laisse comme un con si elle décidait de se venger en m'abandonnant à mon sort. Ce fut Rachel qui s' excusa, pourtant. Voilà qui était assez inattendu.

- C'est moi qui m'excuse, je n'aurai pas dû t'embrasser comme ça. C'est le signe que je suis aussi perdu que toi, j'imagine... Parce que d'habitude quand j'embrasse, la fille me tombe direct dans les bras.

Nouvelle touche d'humour. La situation avait prit un tournant dingue depuis que nous avions quitté l'hôtel hier soir. L'attaque dont nous avions été victimes sur l'autoroute n'avait en soi rien de particulier, mais la suite... Folie. Ce pouvoir, la révolution que nous envisagions de lancer, comment en était on arrivés là ? Ça déconnait. Ma vie d'avant, plus ennuyeuse et prévisible, me manquait.
Je bouclais en silence la ceinture de mon pantalon.

- Je vais bien. Je ne pense pas que ce soit une bonne nouvelle pour autant. Le SHIELD a décortiqué ma vie après les événements de l'Armurerie, simplement parce que je possédais une armure. Maintenant que j'ai "ça" dans la tête, il va m'arriver quoi ? On va me foutre en cage en me disant que c'est pour mon bien ? Je vais être réduit à vivre cloîtré dans une base isolée pour qu'on puisse m'étudier sous toutes les coutures, qu'on puisse me prendre ce pouvoir ?

Je me basais sur ce que je pouvais imaginer après avoir regardé des tonnes de films de SF, rien de plus. Seulement, je n'avais aucun mal à imaginer que ces scénarios là trouveraient un écho dans le monde réel. Que ce serait peut-être pire.

- Je ne veux pas de ce truc, Rachel. J'arrivais enfin à m'accepter avec mon fauteuil et voilà que cette merde me tombe dessus ? Je vais te dire : si le SHIELD peut m'en débarrasser, je lui donne tout ce que j'ai dans le crâne di-rect. Je vais l'utiliser pour avoir Jirô et mes réponses et puis basta. Tant que je ne me crâme pas les neurones, je m'estimerai satisfait.

J'avais peur. Merde, je crevais de trouille ! Si je me plantais dans les 48h à venir, je ferai de ma cervelle une bouillie sans conscience. Si je survivais intact à l'attaque du château, et bien... Qui pouvait dire comment je finirais ? Quel sort me réserverait le SHIELD ? Ma vie ne m'appartiendrait plus.
En relevant les yeux vers Rachel, je me rendis compte que je tremblais.

-T'es une militaire, et tu es du SHIELD depuis un moment. Tu dois bien avoir une idée de ce qui m'attends une fois revenu à Seikusu ? Sois franche, Rachel. Dis moi ce que je vais devenir.

Sois mon oiseau de mauvais augure. Bon Dieu, comment en était-on arrivés là en moins de 15 heures ? J'aurai tout donné pour revenir en arrière, pour rejouer la scène de l'hôtel. A ce moment là, ma vie m'appartenait encore.
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Iron Girl le vendredi 26 septembre 2014, 11:30:30
L’humour de Drake ne fit pas mouche, et lui-même comprit assez rapidement pourquoi Rachel était si distancée. Outre le fait de devoir se dire que cet homme (son petit ami ? La question venait subitement de lui traverser l’esprit) disposait maintenant de pouvoirs surnaturels et futuristes, il y avait les conséquences que ce pouvoir engendrerait dans sa vie. Il imaginait dans sa tête des scénarios cauchemardesques orwelliens où l’organisation tentaculaire du SHIELD le balancerait dans les profondeurs d’une base secrète dans un recoin perdu du monde en étant régulièrement étudié par une branche de scientifiques afin de comprendre ce qui lui arrivait, et comment y résoudre. Il voulait être fixé sur son sort, savoir ce qui l’attendait... Rachel n’avait malheureusement aucune réponse à lui donner. Il y a vingt ans, quand le monde était encore simple, quand l’ennemi était clairement identifié, elle aurait pu lui donner une réponse précise sur ce que le SHIELD voudrait, sur ce que l’État ferait... Mais maintenant ? Drake était un problème pour la sécurité nationale, mais aussi une solution efficace, peut-être même définitive, de mettre fin au terrorisme, d’annihiler tous les ennemis de l’Amérique. Rachel conservait ça en tête. Elle savait que les réseaux terroristes mondiaux bénéficiaient beaucoup d’Internet pour communiquer entre eux. Si on pouvait y avoir accès, on pourrait remonter la filière, et démanteler ces grands groupes criminels qui avaient été alpagués par le gouvernement américain comme la plus grande menace qui soit depuis l’époque des Rouges... L’époque où tout était facile, l’époque où tout était permis dès lors que ça portait atteinte aux Soviétiques. Une époque où le monde ne s’était pas développé au point que, pour gagner une campagne présidentielle, il faille s’inscrire sur Facebook.

*Ne sois pas si défaitiste, il reste quand même des choses de cette époque... Sacrifier ses agents, par exemple, ou leur mentir sur le but de leurs missions.*

Rachel s’était assise, son menton enfoncé dans ses mains, jambes bien écartées.

« Je ne sais pas ce qui va se passer... Du moins, je ne sais pas dans quelles proportions. Il est sûr que tu seras étudié, Drake, que tu auras des électrodes branchés sur ton cerveau. Rien de bien exceptionnel, ton pouvoir est trop grand pour qu’une organisation aussi fan du contrôle que le SHIELD te laisse te promener avec. Ils vont essayer de te la retirer, oui... Mais j’ai peur qu’ils ne cherchent pas à faire que ça... »

C’était l’heure de philosopher, de repenser à la Tour de Babel. Rachel se pinça les lèvres, l’esprit un peu paumé.

« C’est dans la nature du SHIELD, et même dans celle de l’homme, de jouer avec des forces qui nous dépassent. Mais ton pouvoir est tout simplement trop dangereux, non seulement pour les autres, mais aussi pour toi, pour qu’on te le laisse, ou pour qu’on laisse quelqu’un d’autre l’utiliser. »

Celui qui lui avait fait ça avait joué à se prendre pour Dieu. Est-ce que c’était Jirô ? Très probable... Mais elle le voyait mal avoir fait ça tout seul. Au point où elle en était, l’esprit de Rachel se mettait à imaginer les hypothèses les plus farfelues et les plus tordues possibles. Natalia était une menteuse née, l’agente la plus douée du SHIELD. La légende disait que le SHIELD avait amélioré ses détecteurs de vérité en utilisant Natalia comme cobaye, afin d’essayer de trouver un détecteur suffisamment performant pour la coincer. Qu’est-ce qu’elle pouvait encore bien leur cacher d’autre ? Dommage que Rachel ne soit pas une télépathe, pour le coup... Mais, pour l’heure, rien de tout ça n’avait d’importance. En réalité, la chose qu’il fallait faire, actuellement, la chose la plus efficace à faire, ce n’était pas de tirer sur l’avenir en essayant d’anticiper les actions d’une organisation qui, par définition-même, ne répondait à aucun archétype connu.

Rachel se releva donc, et se rapprocha de Drake, et attrapa sa main dans la sienne.

« Quoi que ces types aient pu faire, ça ne change rien... Absolument rien. Je ne suis peut-être qu’une femme dans une armure bleue métallique, mais je te promets que je les empêcherais de faire de toi un cobaye de laboratoire pour leurs petites expériences scientifiques. »

Elle la serra, un sourire sur le coin des lèvres.

« Nous sommes des partenaires, toi et moi... Au moins ça. Maintenant... Il y a encore une question en suspens... »

Elle se releva alors, libérant ses doigts, et lui tourna brièvement le dos, bras croisés. Sa phrase était sujette à interprétation, tout comme l’était le fil de ses pensées. Elle réfléchissait, puis retourna sa tête vers lui, restant, plus ou moins, dans la même veine que précédemment :

« Cette conne qui t’a largué après ton accident, c’était qui ?! »
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Drake Noventa le vendredi 26 septembre 2014, 13:10:27
Rachel était quand même nulle pour rassurer les gens. J'aurai donné cher pour la voir avec un môme dans les pattes, à essayer de le calmer alors qu'il était persuadé que le Slender Man se trouvait dans son placard... Ceci étant, je lui avais demandé la vérité. Dire qu'elle n'en savait rien était une réponse acceptable, d'autant qu'elle n'avait pas tenté d'enjoliver le tableau. Comme je le pensais, j'allais passer entre les mains de tarés à la Cunningham, mais drôlement moins marrants que lui. Des électrodes ? Ce serait un moindre mal. J'avais un peur de finir comme Kaine dans Robocop 2, soit juste une cervelle avec des yeux, le tout dans un grand bocal de formol avant d'être implanté dans un corps de cyborg. On avait le droit de disséquer un brave gars comme moi au nom de la sécurité internationale ?
Mouais. Mieux valait que je n'apprenne pas la réponse à cette question. Quand je voyais que le SHIELD était capable de risquer un incident diplomatique pour envoyer deux agents en mission, je ne doutais pas que je subirais un sort funeste si on décidait que j'étais plus ou moins l'arme absolue. Qui voudrait presser la gâchette, et comment ?

Ma partenaire me saisit la main pour la presser contre la sienne, ce qui me tira un sourire rassuré. Comme son petit discours qui me rassura un peu. Rachel Hawkes avait ses défauts, mais n'avait qu'une parole. Elle resterait mon alliée et ferait tout pour m'éviter la lobotomie. J'embrassais sa main.

- Tu n'es donc pas un robot frigide assemblé par l'armée des Etats-Unis, puisque tu as un minimum de sentiments. C'est rassurant. Ce que les rumeurs peuvent être menteuses, quand même !

- Il y a encore une question en suspens...

- Ah bon ?


Quoi encore ? Je n'en avais pas assez raconté jusque là ? Instinctivement méfiant (allez savoir pourquoi, surement la perspective qu'on allait vite s'intéresser beaucoup à mon cerveau), je me raidis. Avant que la question ne fuse et ne me laisse avec les yeux ronds. C'était bien Rachel qui posait une question comme ça ? Je ne pus m'empêcher de rire à gorge déployée et il me fallut une bonne dizaine de secondes pour me calmer. Avant de répondre, j'attirais Hawkes vers moi et la fit s'asseoir sur mes genoux. Comme pour lui éviter de glisser, une de mes mains passa autour de sa taille mais resta tout à fait sage.

- Pourquoi ? Tu vas aller l'abattre en punition, partenaire ? Je déposais mon menton sur son épaule. Avant mon accident, j'étais au top. Il me restait deux compétitions à gagner, dont celle de Latvérie, pour accomplir le premier grand chelem de l'histoire du wingjump. J'avais des fans à ne plus savoir qu'en faire, et il y en avait une qui me suivait à toutes les représentations. Une apprentie mannequin, qui s'appelait Tiffany Warnock. Gentille, blonde, élégamment siliconnée. Le cliché parfait pour le gosse de riche sportif à belle gueule, tu en conviendras. Elle prétendait m'aimer et à vrai dire, je pensais l'aimer aussi. Bref. Du jour où je me suis planté, elle s'est montrée distante. Et quand les médecins ont certifié que je n'avais plus aucune chance d'aller danser le tango, elle a disparu du jour au lendemain parce que "tu comprends, c'est dur pour moi de voir mon amoureux dans cet état là". Une semaine plus tard, la presse spécialisée la montrait en photo dans les bras de Vargas. J'étais dévasté, mais surtout parce qu'elle avait été avec ce con.

Tout en parlant, ma main libre avait dessiné des ronds sur la cuisse de Rachel. Tiffany, je l'avais vite oubliée. Je n'étais amoureux que de sa plastique et de toute façon, voir mon père presque indifférent à mon malheur et plus inquiet pour la baisse des actions de Noventa Corp avait été plus douloureux. Et la rééducation avait été assez prenante pour que je fasse une croix sur mon prétendu amour.

- De ce que j'en fais, elle s'est plantée professionnellement et fait des photos érotiques qui tournent sur les sites internet. A vrai dire, elle ne m'a jamais trop manqué. Mais jusqu'à ce que tu n'arrives, je n'étais jamais réellement tombé amoureux non plus. Sans compter que dans la foulée de son départ, Jirô me présentait les MetalBones.

J'avais beau haïr Tanaka depuis l'Armurerie, il n'en restait pas moins l'homme qui m'avait sorti la tête de l'eau alors que j'entamais une dépression sévère. Que ce fut par intérêt pour lui ou pas, je devais reconnaître que cette période de ma vie n'avait pas été la pire non plus. Se bercer d'illusions n'était pas trop mal, quand ça aidait à se lever le matin.

- Et toi ? Ne me dis pas que tu n'as jamais connu personne. On raconte que tu couches avec Carol Danvers, à défaut de sortir avec. La perspective semblait plaire aux soldats qui m'ont raconté ça, à la base. Moi, je pense surtout que vous vous appréciez beaucoup. Vu comment elle parle de toi... Je réfléchissais une seconde. Et la perspective de t'imaginer coucher avec ne me déplaît pas non plus, remarque. Maintenant, je me dis qu'il y a bien eu quelqu'un dans ta vie à un moment donné. Un truc un peu sérieux, quoi. Carol ou n'importe qui d'autre.

Qu'elle ait enchaîné les amants, c'était une chose. Je l'avais fais de mon côté avant de perdre mes jambes et je n'allais pas reprocher à Rachel de se faire plaisir. Si je pouvais encore, moi, franchement... Seulement, j'évoquais quelque chose de plus concret. Un couple, ou ce qui s'en rapprochait le plus pour le cyborg Rachel-Prime. Une militaire de carrière comme elle avait-elle jamais eu le temps de se préoccuper de se construire une vie ? Le savoir ne changerait pas ma vie, c'était certain. Toutefois, cela m'aiderait peut-être à mieux la cerner. Enfin, j'espérais.
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Iron Girl le samedi 27 septembre 2014, 00:57:07
Rachel avait toujours eu un côté fleur bleue, ce qui, fondamentalement, n’était pas vraiment contradictoire avec son côté coincé et patriotique. Être patriote, pour elle, en devait pas simplement se résoudre à vénérer des drapeaux et des institutions, mais avant tout à adhérer aux idées qu’on défendait. Et, parmi elles, il y avait un certain romantisme, qui faisait terriblement cliché et old school, mais on pouvait en dire autant des sentiments patriotiques. Drake lui expliqua, après une crise de rire probablement due à la surprise de la question, et après avoir à nouveau collé Rachel contre elle sans lui donner son accord (une fâcheuse manie), que son ancienne petite amie était une mannequin plus intéressée par l’idée de sortir avec des sportifs extrêmes qu’avec les personnes à l’intérieur. Difficile d’en dresser un portrait à partir des brèves et courtes informations savamment distillées par Drake, mais Rachel comprit que cette femme, cette Tiffany, avait visiblement retenu avant tout de Drake qu’il était un sportif, sans vraiment s’intéresser à la personne. Une nana que Drake avait aimé simplement parce qu’elle était bien roulée, et qui était en train de vendre son corps pour espérer boucler son loyer ou acheter ses produits de beauté... Comme si, quelque part, il existait une force de curieuse et cruelle justice élémentaire, une justice qui avait été très sévère envers Drake, punissant chèrement son oisiveté... Surtout le moment où elle était sortie avec Vargas. Ça, c’était dur.

Il continua ensuite en lui rendant la politesse, en évoquant sa relation avec Carol... Le pire, c’est que Rachel avait essayé d’être discrète, mais, au sein du SHIELD, si certains secrets étaient bien conservés, d’autres, en revanche, étaient facilement débusqués. Les collègues de Rachel n’avaient pas mis longtemps avant de réaliser que Carol et Rachel avaient été à la même base, et qu’il n’était pas aussi étonnant que ça que ce soit Rachel qui ait été voir Carol, et l’ait recruté. Se décollant de Drake, Rachel réfléchit à ce qu’il convenait de dire... Car, avec Carol, les choses étaient compliquées. Elle mentirait en disant qu’elle ne ressentirait rien pour elle, qu’elle était juste une simple amie, mais elle mentirait tout autant en embellissant le tableau, et en disant qu’elle était la femme de sa vie. Ce qu’elle ressentait était compliqué, comme dans toutes ces histoires de filles larmoyantes avec plusieurs mecs se battant en duel pour le cœur d’une même nana.

« Carol... Est un cas particulier. J’ai couché avec elle, oui, mais ça ne veut pas dire pour autant que je l’aime... Enfin, pas comme j’aimerais un petit ami. Elle... Hum... C’est un peu l’équivalent de ma meilleure amie. Elle ‘ma sauvé la vie à bien des reprises en Afghanistan, et on s’est toujours bien comprises, elle et moi. »

Pour des raisons évidentes : deux bombes sexuelles au sein de l’armée. Deux femmes constamment rabaissées par leurs corps, deux femmes continuellement accusées de pratiquer la promotion-canapé, deux femmes qui avaient fréquemment affaire aux plaisanteries sexistes et machistes de leurs collègues. C’était un peu moins vrai pour Carol, car l’.U.S. Air Force abritait moins de cassos que l’U.S. Army, mais les deux femmes s’étaient avant tout rejointes ainsi, en rigolant ensemble autour d’un verre en parlant de la stupidité de leurs homologues masculins. C’était aussi simple que ça, comme deux âmes sœurs, l’une appartenant à l’infanterie, l’autre étant son ange gardienne.

« Outre ça, j’ai eu quelques amants... Rien de bien sérieux. À la fac’, mes manières de garçon manqué ne plaisaient pas trop aux séducteurs du dimanche ne voyant en moi qu’une bimbo aux gros lolos. Et, à West Point, on préférait voir Hawkes avant de parler à Rachel... Mais ça, je crois que je te l’ai déjà dit à l’hôtel. »

Leur conversation au Latveria’s Grand Palace... Ça remontait presque à une autre vie pour elle, après tout ce qu’ils avaient vécu. Rachel alla s’appuyer contre le mur, croisant les bras sous ses seins. Sentimentalement parlant, elle n’avait jamais vraiment eu de chance, en fait. Est-ce que tout était susceptible de s’améliorer avec Drake ? Vu sa situation, rien ne semblait moins sûr, mais ça ne l’empêchait pas de pouvoir y croire.

« L’Iceberg a déjà fondu, oui, mais ça n’avait rien donné... Soit parce que je n’étais pas prête, soit parce que j’étais tombée sur des cons. »

Elle haussa les épaules, comme si elle ne voulait plus en parler. Le passé était le passé... Il fallait en tirer les leçons qui s’imposent, mais jamais s’appesantir dessus. Cependant, sans pouvoir se l’expliquer, elle ressentait le besoin de se justifier par rapport à sa situation, par rapport à cette femme froide et insensible qu’elle était, car cette image était éloignée de la réalité, mais était la seule qu’on avait tendance à retenir d’elle, à tel point qu’on la décrivait comme une gouine qui ne mouillait sa culotte que devant d’autres nanas.

« Ce n’est pas parce que je masque mes émotions que je suis incapable d’en ressentir, Drake. Ce que cette Jennifer t’a fait était moche... Dégueulasse, même. Crois-moi, j’ai de l’empathie pour ça, car je sais ce que ça fait... Voir qu’une personne n’est pas attirée par vous, mais par l’image qu’elle se fait de vous-même... Et ce n’est pas de la pitié, juste... Que je sais ce que ça fait, et qu’on apprend de ses erreurs. On s’endurcit, pour ne plus avoir à les subir encore. »

Du moins, c’est ce que ça faisait pour elle.
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Drake Noventa le samedi 27 septembre 2014, 18:33:13
- Je couche pas avec mon meilleur ami, moi.

En même temps, celui qui avait ce statut était Cunningham. Et Cunningham, aussi talentueux fut-il une fois qu'il était question de programmes informatiques et de circuits imprimés, avait la tare d'être un homme. Si j'avais souligné ce seul petit fait dans la phrase de Rachel, c'était parce que je le trouvais amusant. Pour autant, je comprenais ce qu'elle essayait de me dire. Maintenant que j'avais eu mon baptême du feu en matière d'affrontement guerrier, la camaraderie des tranchées m'apparaissait comme davantage qu'un bon élément scénaristique dans des films comme Il faut sauver le soldat Ryan. C'était une chose autrement plus profonde, qu'on ne pouvait espérer saisir qu'en la vivant. Avec notre conversation du restaurant, la veille, j'avais également compris pourquoi deux femmes entourées de soldats mecs pouvaient solidement se lier. Une façon de trouver le réconfort entre les montées d'hormones... Les rêveurs quant à la situation réelle de Carol et Rachel devaient être légion, sur la base. Curieusement, je n'en faisais pas partie. Pas plus que je n'étais jaloux. La chose me paraissait naturelle, en fait. Pas spécialement choquante ou excitante, mais l'amour sapphique ne m'avait jamais attiré outre mesure.

- West Point par ici, l'Afghanistan par là... Je sais que c'est culturel dans ta famille de servir sous les drapeaux, mais est-ce ça à vraiment été ton choix ? Je veux dire, ça t'a plu de te retrouver un M16 à la main ? Ou c'était parce que tu portais le nom de Hawkes et que, utérus ou pas utérus, c'était presque obligatoire d'être un soldat un point c'est tout ?

Elle s'était écartée entre-temps. Trop de proximité, surtout imposée, elle n'aimait pas. Je ne m'en formalisais pas davantage et préférait enfiler mon t-shirt tout en l'écoutant parler. Côté coeur, le petit soldat avec perdu l'ensemble de ses batailles, visiblement. Elle avait vu le front, rencontré l'ennemi et s'y était cassé les dents.
Puisqu'elle semblait ne pas avoir envie de s'étendre là-dessus outre mesure, je laissais là mes considérations et portais sur elle un regard presque amusé. Voilà que Rachel Hawkes donnait dans l'empathie ? Je savais qu'elle en était capable, mais la découvrir sous ce jour était une chose particulière.

- Oh, tu n'as pas à être désolée pour moi, tu sais. Je n'ai jamais chercher à donner une image profonde de moi et qu'on ne s'arrête qu'à ma seule image et aux millions derrière mon nom m'allait très bien. Les filles étaient plus... dociles, si tu me passes l'expression, et les gens toujours disposés à devenir ton ami. Tout ça m'arrangeait, parce que ça m'évitait de faire des pieds et des mains pour attirer l'attention. Ce qui s'est passé avec Tiffany était, je pense, un juste retour de bâton pour ce comportement. Après l'accident, j'ai compris à quel point j'étais seul. Superficiel. Et une fois dans mon fauteuil, je n'ai plus attiré que la compassion pour mon état. Des gens peu concernés mais vaguement compatissants parce qu'ils auraient eu horreur d'être à ma place, considérant en plus que je n'avais pas à me plaindre avec tous mes millions.

Après avoir essayé de me coiffer à la main tout en parlant, je grognais de n'être parvenu à rien et laissait là ma crinière, quittant le miroir vers lequel je m'étais orienté durant ma petite confession pour faire de nouveau face à Rachel.

- Tu sais pourquoi j'ai un souvenir très précis de notre première rencontre ? Pas pour la course-poursuite, pas pour l'espèce de fantasme de voir une bombe sexuelle flinguer les vilains pendant que ses nichons ballotaient sous son haut un poil étroit. Pas la bataille à la villa ni rien. Je me souviens de tout ça parce que sans me connaître, tu m'as considéré comme n'importe quel type. Sur deux jambes ou sur roulettes, ça ne changeait rien pour toi. Tu m'as envoyé chier quand je t'emmerdais et tu m'as défendu quand j'étais en danger. Pour toi, dès la première seconde, je n'ai jamais été que Drake. Sans les millions, sans les exploits, sans les jambes mortes et l'érection à retardement.

Un flingue dans un holster était déposé sur l'espèce de table de nuit qui se trouvait à côté de mon lit. Peu désireux à présent de sortir sans ça, je me contorsionnais pour installer le cuir autour de mes épaules avant de vérifier canon et chargeur comme Rachel me l'avait apprit. Au bout d'un petit temps, le Glock trouva sa place dans la gaine. Merci Widow. Ou Rachel, qui sait ?

- Je t'ai vue et j'ai vu que tu étais bonne. Bordel, oui. Et dès que j'ai pris le temps de te regarder, j'ai compris que tu étais bien plus que ça. Tu m'as sauvé la vie, Rachel, mais tu lui a surtout donné une valeur. Je lui adressais un large, laaaarge sourire. Et puis tu couches avec une autre bombe, comment voudrais tu que je ne tombe pas amoureux, hein ?

Je me mis à rire de bon coeur. D'ici quelques heures ces moments seraient rares, alors autant s'en donner à coeur joie. Surtout que Natalia était bien plus nichonnable qu'elle n'avait de sens de l'humour.

- J'aimerai bien pouvoir me mettre debout pour te prendre dans mes bras et te dire que tu es une femme formidable, quand même. J'espère que pour ça aussi, tu as de l'empathie !
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Iron Girl le lundi 29 septembre 2014, 01:53:59
C’était l’heure des explications, et, après lui avoir posé une question sur les causes de son engagement, question à laquelle Rachel n’avait pas répondu (parce que la réponse était difficile à fournir), Drake lui expliqua pourquoi il tenait tant à elle. Elle devait bien l’admettre... C’était touchant. Son maudit côté fleur bleue refaisait surface, et, comme si un rayon de soleil venait d’atteindre un iceberg, Rachel sentit des rougeurs sur ses joues quand Drake lui expliqua que, outre le caractère purement esthétique de son corps, il appréciait surtout Rachel parce qu’elle l’avait considéré comme étant simplement Drake, et non un sportif extrême, ou l’héritier présumé d’un milliardaire richissime... Non, elle l’avait regardé comme un simple garçon, sans faire preuve de cette pitié excessive et larmoyante qu’on pouvait témoigner envers les personnes handicapées, et qui conduisait naturellement, par le biais d’un sentiment d’empathie souvent excessif, à tolérer n’importe quoi. Rachel savait que son jugement sur Drake était partiellement biaisé par le fait qu’il soit handicapé, mais elle n’avait effectivement jamais considéré que cet handicap justifiait tout et n’importe quoi. Elle était plus tolérante envers Drake, mais pas au point de pardonner n’importe quel excès inapproprié. C’était là une conséquence de ses stages et autres activités qu’elle avait effectué, durant ses études, auprès des associations d’anciens combattants, aidant des hommes borgnes, mutilés, à retrouver un semblant de vie normale. L’armée était au cœur de la vie des Hawkes, et même sa mère, pourtant avocate n’y échappait pas. Elle était notamment connue pour prendre en charge la défense d’anciens soldats contre l’armée américaine et le gouvernement, notamment dans l’octroi de meilleures pensions d’invalidité. Pour Rachel, c’était une autre manière de servir la Cause. Son père était également d’accord pour dire que le respect dû aux anciens soldats était primordial au sein d’une armée efficace... Tout ça pour dire que Rachel côtoyait depuis longtemps des personnes handicapées, et savait donc que, s’il était nécessaire de leur témoigner du respect, il ne fallait pas que ce respect se transforme en une sorte de mansuétude hypocrite, ou de pitié excessive. Ces personnes étaient aigries contre le monde entier pour leur infirmité, et les infantiliser était une autre manière de leur rappeler à la gueule qu’ils étaient des êtres inférieurs. Elle avait su comment placer les limites, et c’était la même logique qu’elle avait appliqué avec Drake... Et ça avait tellement bien marché que l’homme était maintenant tombé amoureux d’elle.

La vie était étrange. Pendant ce temps, il avait vainement essayé de se coiffer, et elle se rapprocha de lui, venant saisir le peigne. Elle sourit quand il lui fit remarquer qu’elle ne pouvait qu’être un objet de fantasmes, vu qu’elle couchait avec Carol... Pour le coup, elle lui accordait ce point. Elle comprenait tout à fait qu’on puisse trouver ce couple magnifique, et il l’était. Carol lui avait, sur ce point, appris bien des choses, car elle était nettement plus délurée qu’elle. Elle s’empara donc du peigne, et se glissa dans le dos de Drake, puis le passa dans ses cheveux.

« Plus que tu ne crois, Drake... »

Sa rougeur avait disparu... Ou pas ? Difficile à dire, Rachel n’y était pas habituée.

« Rejoindre l’armée est presque une obligation familiale pour les Hawkes, reconnut-elle. J’ai déjà envisagé de faire autre chose, mais j’ai suivi le mouvement après les attentats du 11-Septembre... Au début, je voulais faire du droit, parce que je trouvais ça cool, et que j’avais un peu peur de tenir un M16... Et puis, j’ai décidé de servir au mieux mon pays. Je ne regrette pas d’avoir fait l’Afghanistan. Non seulement j’y ai rencontré Carol, mais j’ai aussi beaucoup appris sur la nature humaine. »

L’école du terrain, ça valait toutes les formations du monde. Ça avait été difficile, éprouvant, mais, après, on avait une autre manière d’appréhender le monde, et de voir son propre pays. Rachel portait un œil différent sur les États-Unis maintenant. Il n’était pas exagéré de dire qu’elle était une grande patriote, mais elle ne l’était pas au point de croire aveuglément en ce que l’armée faisait. L’Afghanistan l’avait surtout aidé à mûrir, mais en continuant aussi à accentuer son côté « garçon manqué », ce côté « Icerberg ». Elle avait terminé de coiffer Drake, et reposa le peigne, puis posa ses mains sur ses épaules.

« Tu es un homme courageux, Drake... Je crois te l’avoir déjà dit, mais je suis tellement avare en compliments qu’on ne va pas me reprocher de le dire à nouveau, non ? Je sais que je ne te vois pas comme un simple ami, ni comme un frère d’armes... »

Elle s’engageait sur une pente difficile, sur une conversation faite en dents-de-scie, et elle réfléchit un peu, se pinçant les lèvres. Parler de sentiments alors qu’ils étaient sur le point de s’engager dans un combat colossal n’était sans doute pas très intelligent... Et, contrairement aux films, il n’y avait personne pour venir la sortir de là, pour mettre fin à cette conversation. Natalia devait continuer à parler avec Geert des modalités de leur plan, et elle ne pouvait pas échapper à cette conversation... Une conversation assez difficile pour elle, car elle abordait des sujets avec lesquels elle ne s’était jamais vraiment sentie en phase.

« Je ne sais pas si je t’aime... Mais je pense que je veux bien tenter le coup quand même. »
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Drake Noventa le lundi 29 septembre 2014, 11:18:05
Faire la guerre ? Pas pour moi, qui préférait la partie "faire l'amour" du slogan bien connu. Seulement, j'étais devenu une sorte de soldat. Qu'était le SHIELD, après tout, si ce n'était une armée ? Et moi, au beau milieu du front, je faisais la cour à une camarade de fusil. Valait mieux ça que de me désintéresser de la cause et de baisser la garde, non ? Etre auprès de Rachel me poussait à adopter une certaine ligne de conduite qui me forçait à rester à la hauteur. Et puisque de toute façon on en voulait également à la peau de mes fesses, il était préférable que je ne me relâche pas.
J'avais écouté Rachel me confirmer que, chez elle, faire la guerre était presque génétique. Le patriotisme à outrance avait le don de me mettre mal à l'aise -c'était un comportement qui entraînait de terrible dérives et l'histoire l'avait suffisamment prouvé- mais les Hawkes n'avaient jusque là pas déconné. Et, après renseignements pris à la base durant ma formation, le père de Rachel était vraiment une sacrée grosse pointure. Tu m'étonnes que sa fille avait lourd sur les épaules et le patronyme ! Elle avait perpétué l'héritage jusqu'en Afghanistan... C'était comment, la "vraie" guerre ? Je ne lui posais pas la question. Pas sûr que j'avais envie qu'elle y réponde.

Les dents du peigne ratissaient ma chevelure et je me laissais faire, grimaçant quand des noeuds tiraient entre deux passages. Elle en eut finalement terminé et je sentis ses doigts posés sur mes épaules. Nous formions une bien singulière équipe. Un peu bancale dans les stands, mais efficace au coeur de la course.
Rachel, elle continuait de parler. Sentant qu'elle n'était pas très à l'aise avec ses mots (ce qui n'arrivait jamais, pour ainsi dire), je la laissais faire sans l'interrompre. Pas plus que ne le firent Natalia ou Geert, décidés à nous laisser traîner un peu dans la chambre alors qu'il y avait tout un plan à décider.

- Je ne sais pas si je t’aime... Mais je pense que je veux bien tenter le coup quand même.

Oh. Carrément. Moi qui m'attendais à une nouvelle mise en abîme, à la sempiternelle ritournelle du "on verra ça plus tard, Drake", je me retrouvais avec un inattendu "Ok, sortons ensemble, on avisera après sur comment ça se passe". Du moins, je l'interprétais ainsi. Elle se tut là. C'était à moi de la guider, pour une fois. Rachel Hawkes était habile avec tout ce qu'on pouvait comme flingue mais peinait à s'exprimer quand le registre devenait plus personnel.
J'écartais mon fauteuil d'elle le temps de pouvoir faire une volte-face, pour me retrouver quasiment nez-à-nez avec elle, et lui prit les mains.

- Je ne te demande pas de partager ce que je ressens. Ça viendra... ou pas, qui sait. Tu verras bien, on verra bien. T'es plus toute seule, du coup.

Dans un sourire, je continuais.

- Il va juste falloir que tu t'habitues à manifester un petit peu plus de proximité. Je vais t'aider, padawan. Approche.

Il ne suffisait d'un rien pour que nos lèvres ne se rejoignent et ce fut rapidement accompli, pour un nouveau baiser plus tendre que les précédents. Mes lèvres s'écrasèrent délicatement sur les siennes et ma main vint se caler contre sa nuque sous ses cheveux tandis que je l'embrassais avec ferveur, ma langue venant délicatement agacer l'ourlet pulpeux de sa bouche comme pour lui demander une permission, ou de la compagnie. Alors que le baiser se prolongeait, je ne pus m'empêcher de sourire. De satisfaction, mais aussi de défi. Défi à la vie, qui allait devoir s'accrocher pour ne pas que Rachel finisse par tomber amoureuse. Je comptais bien la faire succomber, même si je devais pour cela m'armer de patience. J'avais attendu toute ma vie ou presque pour tomber sur une fille comme elle, ce n'était pas pour baisser les bras maintenant.

Quand nous aurions fini, je lui dirais qu'elle pouvait continuer à fréquenter Carol, si elle le voulait. Pour le moment, je n'avais aucune envie de penser à autre chose que nous deux. Même pas à Jirô, même pas à ce fauteuil dans lequel j'étais cloué. Et mieux valait pour la Latvérie éviter d'avoir l'idée de nous déranger maintenant. Mieux valait pour le monde entier qu'il se taise encore dix secondes, que je puisse profiter du goût de ses lèvres.
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Iron Girl le mardi 30 septembre 2014, 01:08:49
Est-ce que la forteresse Rachel Hawkes était en train de se briser ? Est-ce que les murs en acier trempé de son cœur se délitaient peu à peu ? Drake se retourna vers elle, et l’embrassa. Cette fois-ci, elle y répondit enfermant les yeux, sentant son cœur bondir dans sa poitrine. Ses mains se posèrent sur les épaules de l’homme, et elle soupira en fermant les yeux, appréciant ce baiser pour ce qu’il était : un baiser. Rachel le rompit en se redressant, et Drake lui concéda alors qu’elle pouvait toujours continuer à voir Carol, ce qui ne put que faire sourire Rachel, qui croisa les bras, avant de lui rétorquer :

« Parce que tu penses vraiment pouvoir m’empêcher de continuer à la voir, Drake ? C’est mignon... »

Elle plaisantait, bien sûr, et se retourna. Elle se mordilla les lèvres. Rachel devait bien reconnaître qu’il embrassait plutôt bien. Pour le coup, elle ne savait plus quoi dire, mis à part s’envoyer en l’air... Ce qui ne la tentait pas vraiment, vu le décor, le contexte, et l’ambiance générale. Drake provoquait en elle des émotions contradictoires et confuses. Elle ne mentait pas en le disant brave et courageux, des qualités toujours très appréciées chez es Hawkes, mais il était aussi un brin trop téméraire, et peut-être même avec une certaine tendance à voir Rachel comme un objet, ce qu’il manifestait en l’embrassant à chaque fois sans attendre de savoir ce qu’elle dirait... Ou encore avec sa boutade concernant Carol. C’était à chaque fois une sorte d’humour, mais Rachel pensait qu’il y avait aussi autre chose sous cette touche d’humour... Peut-être sa hantise de voir Rachel partir, une sorte de désir inconscient de l’agripper, de rester près d’elle, afin de s’assurer qu’elle ne s’en aille pas. Rachel finit par penser à autre chose, estimant que faire une psychanalyse de Drake reviendrait plus à une sorte de masturbation intellectuelle qu’autre chose, et posa sa main sur la poignée de la porte.

Le fait est qu’elle ne savait pas trop quoi faire, ni comment agir. Les couples avaient pour habitude de vivre ensemble, mais elle, elle était très solitaire, et n’avait jamais vraiment eu besoin de quelqu’un avec qui partager sa vie. Elle se sentait bien, en étant seule dans son appartement, en pouvant faire ce qu’elle voulait, sans avoir à devoir supporter le poids d’une autre personne chez elle. C’est aussi pour ça qu’elle aimait bien Carol, car elle savait que Carol était un peu comme elle, et que, si elles dormaient parfois ensemble, ce n’était pas régulier. Rachel aimait ces relations comme ça. Plus simplement, elle ne se sentait pas prête pour le grand amour, car elle ne voyait pas vraiment ce qu’elle pourrait en tirer, à part une invasion d’une personne dans sa vie. Un tel mode de pensée était en soi assez logique avec ce qu’elle faisait. L’armée et le SHIELD avaient été très intrusifs dans sa vie privée, afin de s’assurer que Rachel ne soit pas une rebelle, une espionne au service de réseaux islamistes terroristes, ou encore d’organisations criminelles comme l’AIM ou l’HYDRA. Ce faisant, Rachel tenait à préserver ce qui lui réservait d’intimité pour elle-même.

« Bon... On devrait aller voir ce que font Natalia et Geert, Drake. »

Elle bottait en touche, oui, mais elle en avait déjà concédé beaucoup à ce dernier. Rachel ouvrit donc la porte... Pour voir que le salon était vide. Il y avait deux tasses de café vide dans le living room. Elle s’avança lentement, et alla sur la terrasse, à l’entrée. Rachel ne tarda pas à entendre des bruits émanant de l’intérieur du chalet, et comprit où les deux étaient passés.

Dans la cave. On y accédait par le couloir menant à l’unité médicale. Une porte sur la gauche menait à un escalier en bois filant dans la cave, et la porte était légèrement entrouverte. Rachel s’y approcha. L’escalier comprenait une rampe permettant de déplacer un fauteuil pour handicapés. Elle descendit donc la première.

« ...D’armes alimentée depuis des années par le biais du marché noir et de la contrebande, entendit-elle Geert parler. Même à l’époque de Fatalis, la Latvérie a toujours eu des failles permettant la mise en place d’un système de contrebande. »

Rachel atterrit en bas des marches. Il y avait la chaudière, et une porte sur la droite, au milieu d’outils de jardinage et d’un rangement abritant plusieurs stères de bois. Elle rejoignit le duo, et poussa un léger sifflement admiratif.

« Woow. »

Geert n’avait pas menti. La cache d’armes abritait une multitude de fusils d’assauts, de pistolets, de grenades, de mines, d’armes blanches... Un véritable arsenal, comprenant même des antiquités datant de la Seconde Guerre Mondiale, comme des MG-42.

« Tout cet équipement est opérationnel, expliquait Geert. Et, comme je l’ai expliqué à Natalia, j’ai réussi à contacter la résistance locale... On doit aller les voir ce soir, dans une petite ferme à proximité.
 -  J’espère que ça ne se transformera pas en scène de chaos urbaine... Comme hier. »

Natalia haussa les épaules en se retournant. Surprise, Rachel vit alors qu’elle avait attrapé un wakizashi.

« C’est...
 -  Je pense que c’est la meilleure arme possible contre ce Jetstream. »

Rachel acquiesça lentement. Natalia regarda ensuite Drake, qui, entre-temps, avait eu amplement le temps de les rejoindre.

« Vous savez vous servir d’un Glock, Drake ? Je suis toujours partie du principe que, même quand on dispose d’une armure surpuissante, il faut toujours avoir avec soi une arme de secours. »

Geert était en train d’inspecter un SPAS-12, visiblement ravi de son matériel.

« On risque de faire du bruit en plongeant droit dans la gueule du loup, alors j’espère que vous êtes prêts pour la petite fête. »
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Drake Noventa le mardi 30 septembre 2014, 11:35:40
- Parce que tu penses vraiment pouvoir m’empêcher de continuer à la voir, Drake ? C’est mignon...

- Je disais ça pour faire genre mâle dominant mais tolérant et tout et tout. Mais personne ne s'y trompera, c'est toi qui porte la culotte.


Un temps de flottement. Difficile de la jouer comme dans les films ou juste comme dans la vie ordinaire : je voyais mal Rachel se mettre à me papouiller tendrement avec un sourire candide et bienheureux, comme je nous voyais mal faire furieusement l'amour histoire de sceller tout ce qu'on s'était dit dans des échanges de coups de bassins endiablés. Avec une autre fille qu'elle, j'aurai sû quoi faire. Avec Hawkes, j'avançais à tâtons. Bah ! Nous avions autrement plus urgent que de savoir comment combler les blancs dans nos conversations. Ce n'est pas comme si les relations sociales étaient le fort de Rachel.

Elle esquiva de toute façon une hypothétique suite à notre baiser en utilisant le joker Natalia et je ne trouvais rien à y redire. Si on ne pouvait pas dire que nous étions à l'aube d'une intense et impérissable histoire d'amour, nous préparions une attaque qui aurait tout du coup d'état et l'ennemi était solide. Comment trouver la patience de penser à autre chose qu'aux heures à venir ? J'hochais la tête à l'attention de ma partenaire et la laisser passer en première avant de lui emboîter la roue dans le couloir. Elle descendit à la cave après une inspection du salon et je fus assez satisfait de constater qu'on avait pensé aux handicapés. A moitié. La rampe était bien raide et il devait être facile de s'y casser la gueule à l'arrivée... Merci du cadeau ! Je l'empruntais quand même (on allait pas m'apprendre à descendre d'une rampe, après toutes mes années de glisse) et je filais comme une bombe dans la descente, manquant tout de même de me ramasser une fois en bas. Fort heureusement, cela ressembla plus à une acrobatie maîtrisée qu'autre chose.
Juste devant moi (j'étais arrivé pile à ses tibias), Widow exhibait une lame japonaise courte en expliquant que c'était parfait contre Jetstream. Je me reculais et prit une place dans le petit cercle, ouvrant la bouche dans un "O" béat en découvrant l'armurerie qui nous entourait. Sans déconner, c'était un châlet ou une base de l'armée régulière, cette baraque ? La question de Natalia me sortit de ma contemplation.

- Au cas où cela t'ai échappé entre deux conspirations terroristes, Widow, je suis un agent de terrain du SHIELD. Donc j'ai reçu un entraînement au maniement des armes à feu. Tu vas devenir vexante, à force. Et je ne compte pas que sur mon armure, vu que l'ancienne a été piratée une fois.

Sans compter que Barbara m'avait entraîné à la Batman et que j'avais cru mourir à la fin de chaque séance au vu des raclées qu'elle me filait. Qu'on y croit ou pas, j'étais assez efficace. Je l'étais certes plus quand il s'agissait d'acrobaties, mais je ne m'en sortais pas trop mal pour autant.
A côté de moi, Geert se faisait un petit kiff sur un gros fusil. Ce mec avait un côté flippant, quand même.

- En parlant de la gueule du loup, je rappellerai à tout le monde que Jirô s'est barré de Seikusu avec une armure bien particulière. Je ne l'ai qu'aperçue, mais c'est du très sérieux. Autre chose que les robots que nous avons affrontés jusque là, dis-je en regardant Rachel. Vous n'avez aucune chance avec un bête flingue, même de gros calibre. Et je ne suis pas sûr qu'Iron Girl fasse le poids non plus, mais là ce n'est que de la spéculation. Je pourrais peut-être le pirater, mais... Ça mettra du temps et il n'est même pas certain que j'y parvienne.

Tanaka avait tout donné sur cet équipement et on pouvait légitimement craindre le pire. Il avait risqué gros pour la mettre en marche, après tout. De plus, Jirô avait mis au point une technologie qui allait certainement nous causer des soucis d'une autre nature.

- Ma vieille armure est équipée d'un système furtif touchant à la perfection, en outre. Il l'aura probablement fait installer sur quelques unités ici. Même si Cunningham a décortiqué les systèmes de ma Mark 4 et a donné au SHIELD ses spécificités, Jirô les aura depuis améliorées. En bref, ça risque d'être un peu comme se fritter avec des ninjas en métal.

Histoire de prouver entre deux mots que je savais manipuler les armes, j'avais roulé à côté de Rachel pour aller saisir sur une étagère basse un P-90 que j'avais rapidement chargé en quelques "clacs clacs" secs et dont je vérifiais la visée. Le flinguo se retrouva finalement sur mes cuisses, sécurité enclenchée. Je regardais Natalia (en évitant soigneusement mais difficilement le détour nichons) et arrivait à son petit sabre.

- Il m'a eut l'air d'être un peu cybernétisé, ton Musashi du pauvre. Je devrais pouvoir te faciliter la tâche. Ce que je voudrais savoir, maintenant, c'est le plan. Comment vous avez prévu les choses ? Comment est-ce qu'on attaque une forteresse ?
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Iron Girl le mercredi 01 octobre 2014, 13:01:38
« Je n’ai pas participé à ton entraînement », s’était justifiée Natalia pour expliquer pourquoi elle était prise en défaut.

Geert continuait à inspecter les armes, dépassant le SPAS-12 pour s’intéresser maintenant à un lance-grenades Milkor MGL, qu’il inspecta sous toutes les coutures, vérifiant que le barillet comprenait bien des grenades. Geert restait assez silencieux, tandis que Drake tint à prouver qu’il était autre chose qu’un simple handicapé avec une armure, en s’équipant d’un P-90, qu’il chargea, avant de poser sur ses cuisses. Natalia esquissa un léger sourire, amusée par ça. Parallèlement, Drake leur avait dit de se méfier de Jirô, et du fait qu’il avait conçu une armure qui pouvait même être plus puissante que celle de Rachel. Vu les milliards qui avaient été engorgés dans cette armure, et les cerveaux talentueux qui s’étaient agglutinés autour, c’était assez peu probable, mais, à la décharge de Drake, il fallait bien admettre que les combats entre Rachel et les robots latvériens n’avaient pas été couronnés de succès. Les Latvériens avaient conçu des protections contre les tirs plasmiques de l’armure. Or, ces tirs constituaient son arme principale. Le docteur Tanaka était très probablement derrière ces irritantes améliorations, mais Drake avait raison sur un point : on ne pouvait pas affronter des robots surdéveloppés avec de simples pistolets.

« On s’attendait à ce que ce ne soit pas du gâteau, signala Geert en chargeant un M16. Mais il fera froid en Enfer le jour où des tas de boulons et des tas de ferrailles me feront peur. »

Drake enchaîna ensuite ne leur demandant quel était le plan. Rachel, qui n’en avait aucune idée, et qui, de son côté, optait pour retrouver un bon vieux M16 équipé d’un lance-grenades, s’arracha de ce spectacle digne d’un clip’ télévisé de la NRA, et laissa Natalia exposer le plan.

« Nous savons que Lucia Von Bardas va organiser une réception ce soir au Château Latvérie. Il y aura beaucoup d’officiels étrangers. La réception s’organise autour de la compétition sportive. Geert a des contacts qui pourront nous permettre de nous infiltrer dans le château. »

Le plan initial était une mission d’infiltration dans le Château, avec plusieurs objectifs différents. L’idée de base était de trouver Jirô, et d’obtenir des preuves sur l’implication de la Latvérie dans le terrorisme. Les preuves se trouvant probablement dans l’un des endroits les plus sécurisés du Château, Widow y irait seule, tandis que le reste de l’équipe placerait des charges de C4 à des endroits spécifiques, afin d’assurer une retraite si jamais la mission venait à se compliquer. Par ailleurs, l’équipe devrait aussi trouver l’armurerie du Château, afin d’obtenir un équipement de pointe, précisément pour se protéger des robots mentionnés par Drake.

« Il y aura deux équipes... Une équipe d’infiltration, et une équipe d’assaut, qui interviendra si jamais les choses se gâtent. Rachel et Drake, vous ferez partie de la seconde... Mais, Drake, compte tenu de vos... Euh... Particularités cybernétiques, vous aurez une tâche un peu différente... Si vous êtes vraiment capable de court-circuiter les systèmes de sécurité du Château, vous aiderez l’équipe d’infiltration à distance, en ouvrant des portes sécurisées, ou en créant de fausses alarmes dans des parties du Château où nos agents ne seront pas présents. »

Rachel écoutait le plan. Natalia avait essayé de penser à un maximum de possibilités, sans négliger la plus évidente, celle que tout ça ne soit qu’un piège.

« Pour des raisons de sécurité, les membres composant l’équipe d’assaut seront séparées.
 -  Qui se charge du soutien tactique ?
 -  Mes gars, répondit Geert. Je préfère ne pas en dire plus... Moins vous en saurez, moins vous pourrez en dire si vous vous faites capturer. »

Le soutien tactique avait pour charge de coordonner toutes les équipes. Rachel se doutait qu’ils devaient avoir accès à l’un des satellites espions du SHIELD, afin de soutenir l’équipe d’infiltration en ayant des plans du Château... Si on soupçonnait que les satellites marchaient. Rachel avait toujours entendu parler de brouilleurs dans des tours rendant impossibles aux satellites d’espionner le sol latvérien. Comme si elle devinait le fond de sa pensée, Natalia intervint :

« Notre contact au sein de la résistance locale a des appuis ici et là, et s’assurera que les brouilleurs satellite soient désactivées le temps que l’opération soit menée..
 -  Et qui est ce contact ? »

Natalie et Geert s’échangeaient la parole, mais, cette fois, ce fut Natalia qui poursuivit :

« Une héritière de l’ancienne dynastie royale, avant le coup d’État de Fatalis... Une femme qui caresse l’idée de revenir au pouvoir, et qui a toujours une certaine influence parmi la population locale. Je crois que je vous l’ai déjà dit, non ? À moins que ce ne soit Geert... Von Bardas n’est pas très populaire, et Fatalis a toujours été à l’origine de sentiments très mitigés envers les Latvériens... Des sentiments propices au retour de la vieille famille royale.
 -  L’ennemi de mon ennemi est mon ami, c’est ça ?
 -  C’est l’idée, ouais... »

Une idée qui avait valu aux Américains de voir plusieurs avions s’écraser sur leur sol, mais Rachel garda pour elle cette remarque cynique.

« D’autres choses à savoir ?
 -  L’entrée du Château est assuré par des scanners biométriques très perfectionnés, et, même si nous avons des camouflages permettant théoriquement de piéger ces scanners, je pense que Drake pourrait utiliser ses capacités pour nous aider... Et, de surcroît, si l’idée est toujours qu’il pilote les deux armures à la fois, il me semble nécessaire que tu t’entraînes... Histoire de voir jusqu’à quel point tu maîtrises tes capacités. »
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Drake Noventa le mercredi 01 octobre 2014, 15:29:11
Bien que je fus tenté de répliquer à Geert que je pouvais très bien lui démontrer par A+B qu'il pourrait bientôt aller skier en Enfer si je me mettais aux commandes d'une armure et me décidais à lui faire comprendre que les héros reaganniens avaient du mouron à se faire face au 21ème, je ne dis rien. Inutile de parader, d'autant que je soupçonnais Geert et Natalia d'avoir assez de ressources pour emmerder n'importe quel porteur d'armure, même armés d'un pauvre pistolet à bouchon. Reposant le P-90 sur son étagère, j'écoutais attentivement le déroulé du plan. Une infiltration pure et simple pour mettre la main sur Tanaka et diverses infos, rien de plus. Bon, un petit plastiquage pour la forme et la fuite en cas de problème. Quant à la tâche qui m'incombait, elle me semblait ardue mais pas infaisable. Après tout, mon cerveau continuait d'apprendre à gérer le Master_of_Puppets tandis que je parlais et mes compétences augmentaient d'autant. La question qui m'occupait de plus en plus, c'était de savoir jusque où ces... "améliorations" pouvaient aller.
L'idée me vint de prendre quelques précautions et, sans que rien ne paraisse, j'accédais à l'interface de l'armure de Rachel et par son biais aux programmes d'enregistrement ultra-sécurisés du SHIELD. Lente et appliquée comme une tâche de fond de l'ordinateur qui me servait de tête, une sauvegarde complète nommée Dr@ke_novent@ commença alors.

- C'est dans mes cordes, répondis-je simplement. Mais il nous faudra un coin sûr, si personne ne peut rester pour s'occuper de mon corps physique. Ce genre de piratage s'apparente, pour illustrer, à un voyage en corps astral. En bref, tant que je serai occupé à vous ouvrir la voie, je serais un poids mort et une cible facile.

Pour le reste de l'exposé, j'écoutais sans participer. Satellites espions et brouilleurs, soutien tactique et résistance... Nous partions vraiment au front pour une bataille qui n'aurait rien d'une scène de film. Pas de seconde prise à la mauvaise réplique, pas de Continue si on se mangeait un Game Over. Et une partie de ce plan (pas loin d'être la plus cruciale, en plus) reposait sur mes capacités cybernétiques. Nouvellement acquises et jamais exploitées, il allait falloir que j'en use sans me planter. Mon cerveau "savait" pourvoir le faire, mais qu'est-ce que ça allait donner dans les faits ? Je déglutissais, perdu dans mes pensées et regardant la pointe de mes pieds. Entre savoir et pouvoir, il y avait une différence qui pourrait bien coûter la vie à ceux qui participeraient à l'opération. Un agent comme Natalia devait avoir prévu que je sois moins utile que prévu et avait très certainement établi un plan B avec Geert. Rien n'était pourtant sûr. Et si elle me faisait VRAIMENT confiance, sur ce coup là ? Au point de ne pas se prévoir un filet de secours ? Pfffiouu... Je sentis mon estomac se nouer.

- M'entraîner ? On peut.

Des bruits de pas se firent alors entendre dans les escaliers, lourds et métalliques. Au bout de quelques marches, ma propre armure fit luire sa visière cruciforme dans la pénombre et achevait sa descente pour venir se placer face  à Natalia. Alors que ses hauts-parleurs firent jouer I want it all (https://www.youtube.com/watch?v=hFDcoX7s6rE) de Queen, le MetalBones se mit à singer les courbes de Widow de ses deux mains comme pour donner avec la musique une déclaration sans équivoque. Comme l'aurait fait un séducteur de boite de nuit, l'armure enlaça la taille de la belle russe sans lui demander son avis, faisant frotter son bassin lascivement. De mon côté, j'approchais de Rachel et lui demandait son disque d'Iron Girl, que je récupérais pour le déployer à son tour. L'armure bleue se dressa alors derrière la mienne, venant lui tapoter sur l'épaule. Quand le MetalBones tourna la tête, Iron Girl le gifla. Mon armure se détacha de Widow et sembla s'excuser et expliquer la situation ("Chérie, ce n'est pas du tout ce que tu crois !") avant que ses haut-parleurs ne balançent You're the one that I want (https://www.youtube.com/watch?v=7oKPYe53h78) tirée de Grease. Iron Girl ne sembla pas se laisser prendre au jeu et croisa les bras avant de s'approcher de Rachel pour s'y réfugier en désignant MetalBones ("Ce mec est un salaud !"). Mon armure, elle, retournait se frotter à Natalia comme si il comptait rapidement la troncher... Avant que les amants de métal, s'étant saisi d'armes, ne mettent tous les humains en joue. La comédie achevée, Rachel se retrouvait avec un Glock sous le menton et Geert menacé par les répulseurs palmaires d'Iron Girl. Natalia, elle pouvait sentir contre ses reins la pointe effilée d'un couteau de combat tandis que l'autre main de mon armure tendait vers moi un colt.

Soudain, sans signes avant-coureur particulier, les armures lâchèrent leurs proies pour s'attaquer l'une l'autre. Les passes, dans l'espace restreint de la cave, tenaient uniquement du close-combat et on pouvait entendre leurs coups se répondre dans des chocs métalliques avant qu'elles ne s'immobilisent en plein position de combat. Iron Girl pointait son flingue sur le genou de mon MetalBones tout en menaçant de lui écraser la gorge du tranchant de la main. Mon armure était en échange prête à l'éventrer, sa main désarmée disposée à écarter le Glock sur le côté avant qu'il ne puisse faire feu.

- Tout cela ne tient que de la chorégraphie, puisque c'est moi qui fait tout. Voilà ce que je vous propose, en guise d'entraînement : les armures contre vous trois. En vous équipant de flingues de petits calibres, vous pourrez les toucher sans dommages et je calculerais les dégâts comme si ils étaient organiques. Egalement si vous en venez au corps-à-corps, il doit bien y avoir des gants et des protections dans cette baraque. Iron Girl et mon MetalBones se battrons sans leurs armes robotisées, bien évidemment.

Je regardais Natalia avant de désigner du menton son wakizashi.

- Je peux charger un programme de maîtrise du sabre dans une des deux armures, si tu veux.

Les pantins métalliques abandonnèrent leur pose, venant déposer sagement leurs armes respectives là où ils les avaient prises. Mon armure vint se placer derrière moi pour se préparer à pousser mon fauteuil; Iron Girl allat aux côtés de Rachel comme pour s'excuser de l'avoir menacée.

- Moi aussi, je veux savoir ce dont je suis capable.
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Iron Girl le samedi 04 octobre 2014, 02:40:54
Le spectacle robotique auquel Geert, Natalia et Rachel assistèrent était un mélange de grotesque et de surprenant. Rachel vit l’armure de Drake mélanger des musiques dignes de Tony Stark tout en jouant avec le corps de Natalia... Au risque de l’irriter, la Russe étant tout aussi austère que Rachel sur le point d’être vue comme un objet sexuel. L’armure de Rachel et celle de Drake entreprirent ensuite de se battre, avant de pointer leurs armes vers le quatuor. Natalia haussa imperceptiblement les sourcils, Geert ne cacha pas son mécontentement. Rachel, elle, en vint à se dire que Drake devait être le fils caché de Tony Stark. Il leur proposa ensuite un entraînement particulier, consistant à se battre contre les armures. La cave n’était pas très grande, et se battre dehors était exclu, car il y avait toujours le risque que les Latvériens finissent par les repérer. De fait, la cave ne se prêtait pas vraiment à un exercice de tir, et, malgré toutes les merveilles figurant ici, il n’y avait pas de fauteuils de Réalité Virtuelle pour permettre des formations très poussées, dans des simulations informatiques extrêmement complexes.

« Tirer sur des tas de ferrailles, je ne serais pas contre », grogna Geert.

Pour Rachel, ce n’était pas forcément une bonne idée, mais elle en comprenait la nécessité. Jusqu’à quel point le lien entre Drake et les machines fonctionnait ? Est-ce que, si ces dernières se faisaient attaquer, il le sentirait aussi ? Ce pouvoir mystérieux se devait d’être appréhendé, et la jeune femme comprenait tout à fait pourquoi Natalia se refusait à se reposer dessus pour son plan. C’était un pouvoir sorti d’une pochette-surprise, et qui pouvait tout à fait leur faire défaut au moment crucial. Elle était une militaire, elle voulait des bases fiables et efficaces. Rachel vit son armure se rapprocher d’elle, comme si elle était triste, presque désolée de l’avoir menacé.

« Mais ne t’y méprends pas, Drake, aucune de ces armures ne pourra tenir très longtemps contre Natalia. Ce sont des tas de boulons, trop lourdes pour un combat à l’escrime... C’est has been, les épées, et ça suppose d’être souple... Ce qu’une carcasse faisant plusieurs tonnes n’est pas, à mon humble avis. »

Sur ce point, il n’avait pas spécialement tort. Iron Girl pesait bien plusieurs tonnes, et, si Rachel ne s’en rendait pas compte quand elle était à l’intérieur, à l’extérieur, son poids apparaissait clairement, ne serait-ce que lors des affrontements où son armure défonçait des murs en béton. Elle pourrait faire quelques moulinets avec un sabre, mais elle serait tout simplement trop lente pour parvenir à vaincre Natalia. Néanmoins, quelque chose la chiffonnait là-dedans... Pourquoi prendre un wakizashi ? Pourquoi utiliser l’arme blanche ?

Ce fut Natalia qui y répondit, en conservant son sabre dans son dos :

« L’art de la guerre évolue vers la distance, l’éloignement, la mort froide, propre. Geert a raison. Les armures de combat ne sont pas conçues pour le combat au corps-à-corps, mais pour les explosions de masse, les fusillades, les combats à distance. »

Geert hocha la tête... Puis chargea un pistolet.

« Bon... Tirons sur ces boîtes de conserve... Mais ça risque de faire du bruit. »

Rachel leva les bras en l’air, légèrement exaspérée.

« Les hommes et leurs armes... Je refuse qu’on tire sur mon armure comme un sac d’entraînement, ou de me battre contre elle. Défoule-toi sur celle de Drake, il aime quand on tire des coups. »

Elle était toujours troublée que Drake puisse utiliser aussi facilement une armure qui était réputée pour être invillable, et se battre contre une armure vide était vraiment trop étrange pour elle... Et puis, c’était sonarmure. Pour qu’elle soit aussi efficace au combat, l’armure disposait de terminaisons nerveuses permettant de synchroniser son corps avec le sien. De cette manière, l’armure répondait de manière instinctive aux réactions de Rachel, formant presque comme une excroissance de son propre corps. Ce schéma avait ses défauts, mais également des avantages en combat, et, en pratique, Rachel avait tendance à considérer cette armure comme une partie d’elle-même... Cunningham aurait appliqué des termes très scientifiques pour expliquer cette symbiose entre l’Homme et la Machine, et il ne se serait pas trompé : Rachel ne voulait pas se battre contre son armure... Et, même si elle en comprenait l’utilité, la voir voler loin d’elle lui semblait... Bizarre.

*Même si je ne saurais clairement l’expliquer...* s’avoua-t-elle pour elle-même.

Le léger sourire de Geert signifiait qu’il avait clairement perçu l’allusion. Rachel, elle, posa sa main sur le générateur de l’armure, qui se déplia rapidement. Au bout de quelques secondes, elle récupéra dans le creux de sa main le disque monolithique hébergeant l’armure. Natalia, elle, sortit également. Elle comptait s’entraîner au maniement de son sabre dehors, dans la cour. Un sabre était toujours plus discret que des armures. En s’éloignant, Rachel entendit les premiers coups de feu, résonnant dans la cave, ricochant contre l’armure.

Elle retourna au rez-de-chaussée, filant devant l’ordinateur portable de Widow, et commença à surfer sur le Web. Dehors, Natalia faisait des moulinets à l’épée. Rachel, elle, se renseigna sur ses accès au sein du SHIELD, afin d'obtenir des informations supplémentaires sur la Latvérie.
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Drake Noventa le samedi 04 octobre 2014, 11:39:14
- Vous commencez à me brouter sévère avec "Super Natalia". Widow peut vaincre des armures destinées à abattre des armées entières, Widow peut faire tomber un pays à elle toute seule, Widow peut multiplier les petits pains et changer l'eau en vin, aussi ? Sauf le respect de tout le monde dans cette baraque, j'ai rien vu d'incroyable sur l'autoroute.

- L’art de la guerre évolue vers la distance, l’éloignement, la mort froide, propre. Geert a raison. Les armures de combat ne sont pas conçues pour le combat au corps-à-corps, mais pour les explosions de masse, les fusillades, les combats à distance.

- Passe te renseigner dans les bureaux de Cunningham, à l'occasion. Les armures sont conçues selon les situations à affronter et pas toujours pour la destruction de masse. Mais forcément, si on ne s'intéresse pas, on reste sur ses préjugés.


En y pensant, quand je me trouvais face à Natalia et à ses deux "fans" qu'étaient Geert et Rachel, je comprenais l'effet que j'avais pu faire à l'époque où aucun record ne me résistait. Dès qu'un score était à battre, qu'une figure impossible devait être réalisée, le monde se tournait vers moi en disant avec toute l'assurance possible que je pouvais tout faire. Ce devait être agaçant pour les autres... Comme Widow le devenait pour moi, sûrement malgré elle. Seulement, elle ne m'avait rien montré de particulier. Natalia pouvait certainement accomplir les exploits qu'on lui prêtait avec assurance de pouvoir effectuer mais je n'avais assisté à rien de particulièrement probant jusque là et au final, savoir qu'on comptait dans cette histoire surtout sur elle me froissait. Rachel la valait bien, non ? Geert n'était sûrement pas mauvais non plus ! Alors pourquoi se reposer uniquement sur l'autre bloc de glace en combi noire ? Quand je serai sûr d'être assez performant pour ne pas me faire choper, j'irai fouiner dans les dossiers du SHIELD. Par curiosité.
Je soupirais en écoutant ma bien aimée Rachel qui jouait le même jeu que Geert -quoi que lui au moins était d'accord pour s'entraîner- et je ne pus empêcher un tâcle de fuser tandis que je me mettais à l'abri dans un coin de la cave, pour éviter de manger une balle perdue.

- Ça fait six mois que je tire que dalle et j'ai pas l'impression que ça va changer dans l'immédiat.

Je fermais les yeux et me concentrais, prenant le contrôle de mon armure à distance une nouvelle fois. Peu désireux d'avoir à m'excuser auprès de Rachel ou seulement de faire attendre Geert, je préférais prendre le temps de vérifier en "interne" les fonctionnalités de mon armure que je manipulais comme si j'étais à l'intérieur. Finalement, jouer avec ces pantins d'acier et les activer était très simple : il suffisait de blouser les capteurs en leur faisant croire qu'ils réagissaient aux sollicitations d'un corps de chair. Quand j'activais ainsi mon MetalBones et Iron Girl, les armures agissaient comme si les corps organiques de leurs propriétaires respectifs se trouvaient protégés par les plaques d'acier. Après un signe à Geert, ce dernier commença à tirer tandis que je m'évertuais à mettre l'armure à l'abri selon les coins qui se trouvaient là. Un flingue chargé à blanc dans la main, j'échangeais des coups de feu avec l'homme pendant que l'armure égrainait mécaniquement les dégâts reçus et supposément donner à Geert. L'enfoiré était sacrément habile ! En moins de cinq minutes, il avait flingué virtuellement l'épaule et la hanche du MetalBones alors que moi, je n'avais rien réussi à atteindre chez lui.

Pendant qu'à la cave l'échange continuait et que je constatais amèrement que je ne faisais pas le poids face à Geert, mon esprit virtuel commença à vagabonder. Grâce à la connexion internet de l'étage (Rachel consultait quelques dossiers sur la Latvérie), je pus me faufiler sur le réseau sans me faire remarquer et me servi de quelques box sur le chemin pour arriver discrètement sur le réseau de Doomstadt. De là, me diriger vers l'hôtel fut facile. Et me réfugier virtuellement dans mon ancienne armure sagement repliée dans sa forme de chaise roulante, encore plus. Après m'être assuré que la chambre était vide et sans surveillance, j'activais l'armure (http://nsa34.casimages.com/img/2013/04/29/13042910550764810.jpg) pour me doter d'un "corps". Mon idée était d'abord de récupérer les malles qui contenaient les équipements supplémentaire de l'armure qui continuait de se battre contre Geert (et qui avait manqué de lui coller une bastos dans le buffet dans l'entremise), mais faire un tour en ville avant ça ne me semblait pas inutile.
Ouvrant la fenêtre, j'activais le camouflage et décollais, tendant autour de moi une sorte de brouillage informatique qui me rendrait invisible même aux yeux de capteurs perfectionnés. Ça ne durerait toutefois pas très longtemps.

Mon premier réflexe fut d'aller vers l'autoroute; j'eu là une bonne idée. Les lieux de nos exploits avaient été mis à l'écart par un important cordon militaire et on ramassait encore les restes du robots que Rachel et moi avions descendus. La limousine était elle aussi analysée de fond en comble, mais ce n'était pas le plus inquiétant. Sur des instructions que je ne compris pas (je ne pouvais pas trop m'approcher, au risque que mes propulseurs ne trahissent ma présence), un peloton lourdement armé se mit en branle. Et la direction, je m'en aperçus sans trop de mal, était assurément celle du chalet.

Sur le PC de Natalia, face à une Rachel qui devait toujours consulter ses dossiers, une alerte Skype apparut. Insistante, elle indiquait que [Dr@ke veut parler avec vous !]. Une fois la fenêtre lancée, seule ma voix retentit dans les enceintes, l'image associée étant une piochée au pif sur le net, lorsque je passais des vacances quelque part aux Maldives. Torse nu et musclé, j'annonçais tout sourire et cocktail coloré à la main que

"Des troupes montent vers le châlet ! Ils viennent de partir de notre champ de bataille de l'autoroute et sont en route pour nous choper ici ! Je n'arrive pas à intercepter leurs communications, mais il n'est pas impossible que ceux que j'ai sous les yeux ne soient qu'une seconde vague. La première doit être plus proche !"

Dans la cave, le MetalBones (qui était mort 4 fois au bas mot depuis le début de l'entraînement et qui n'avait en tout et pour tout réussi qu'à coller virtuellement une balle dans le front de Geert) leva la main en signe de paix envers ce derniers. Ma voix monta des hauts parleurs, prévenant le soldat de la situation et lui demandant de remonter mon corps et de s'en occuper. L'armure, quant à elle, avait déjà quitté la cave en remontant quelques flingues préparés par Natalia et Geert. Elle déboula dans le salon et déposa son chargement sur la table la plus proche. Skype se coupa et l'armure prit le relais pour discuter avec Rachel.

"Ils ont de gros moyens, là. Je ne vois pas d'armure, mais leurs camions comptent sur des flingues qui feront des dégâts. Tous sont bien équipés et j'en compte une trentaine au bas mot. On peut encore se barrer si on fait vite et, je pense, les distancer. Je suis dans le mark 4 qu'on avait laissé à l'hôtel, là... Je n'ai pas d'armes sur moi, donc. Je ne peux pas les ralentir."

Geert était entre-temps remonté à l'étage en poussant mon corps physique, calé qu'il était dans ma chaise roulante. Les yeux clos et la tête basse, mon réceptacle de chair ne bougait pas. Seulement... Ses vêtements étaient souillés du sang qui coulait de mon nez. Bien que je ne le réalisais pas encore, les efforts que je faisais dans le monde virtuel avaient des répercussions sur le réel.
Face à Rachel, mon armure se tint prête à aider à l'évacuation.

Dans le ciel de Doomstadt, le Mark 4 faisait demi-tour et retournais vers l'hôtel pour y récupérer les malles laissées dans la chambre. Hors de question de laisser mon équipement ici ! Seulement, le poids était assez conséquent et l'armure que je pilotais moins performante que celle qui l'avait remplacée. Avant de rattraper les troupes latvériennes et de les distancer, il allait s'écouler de longues minutes.
Et si les soldats étaient plus proches que je ne le pensais ?
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Iron Girl le mercredi 08 octobre 2014, 01:30:08
Rachel n’apprenait rien de plus sur la Latvérie que ce qu’elle savait déjà, et elle décida rapidement d’aller se connecter au réseau du SHIELD. C’était un réseau crypté et difficile d’accès, mais elle ne doutait pas que l’ordinateur de Natalia avait reçu une autorisation pour y entrer. C’était un réseau Intranet mondial  verrouillé et fermé. Autrement dit, on ne pouvait y entrer que par le biais d’autorisations délivrées depuis l’intelligence informatique centrale du SHIELD, à Triskelion. Un ordinateur non-autorisé essayant d’aller sur le réseau se recevrait des erreurs 404, ainsi qu’une alarme de sécurité, car accéder au réseau du SHIELD n’était pas le genre de choses qu’un simple geek boutonneux pouvait faire le Dimanche après-midi en s’ennuyant chez lui. Rachel y avait encore accès. Chaque agent avait son propre espace, servant surtout à recevoir des courriels et à obtenir des informations venant de la base. Elle n’avait rien reçu d’autre qu’un ordre d’évacuation par le biais d’une extraction. Des coordonnées cryptées indiquaient l’emplacement et la date précise du rendez-vous avec l’avion furtif chargé de les récupérer. Il s’agirait très probablement d’un Quinjet, l’un des meilleurs vaisseaux furtifs du SHIELD.

Elle essaya de contacter Lloyd, et lui laissa un message dans sa boîte mail, non seulement pour récapituler ce qui lui était arrivé, mais aussi pour lui demander de se débrouiller pour obtenir l’accès à un fichier, « deep_roots ». Elle mentionna donc le mystérieux informaticien ayant transmis des informations sur « La-li-lu-le-lo », sur des liens éventuels impliquant l’US Army et son père, et, enfin, sur le « Master of Puppets », qui permettait à Drake de devenir un Cyber-God omnipotent capable de pénétrer n’importe quelle structure électronique. Elle en profita pour signaler l’hypothèse de Widow, à savoir que Drake aurait pu se faire implanter le MoP durant son hospitalisation après son accident. Rachel envoya ensuite tout ça. Lloyd n’allait évidemment pas y répondre tout de suite, mais ça lui laisserait le temps de faire le point.

*Le plus important est de se calmer...*

Guère faite pour l’espionnage, Rachel n’aimait pas l’idée de devoir se battre sans aucun réel soutien dont elle ne puisse garantir la fiabilité. Elle faisait confiance à Natalia, mais elle ignorait tout des contacts de Geert. Dans la cave, Drake avait fait plus qu’exprimer des soupçons concernant Natalia et ses capacités. Elle ne l’avait pas repris sur le coup, car ils étaient tous sur les nerfs, mais elle faisait confiance en Natalia. L’entraînement surhumain qu’elle avait reçu depuis son enfance, et ses multiples exploits, parlaient pour elle... Mais est-ce que même Black Widow serait suffisante ? Rachel ne savait pas trop quoi en penser. Ils allaient un peu agir contre leurs ordres, probablement en tombant dans ce qui lui semblait être un piège béant. L’Américaine méditait devant son écran, en optant pour les différentes pistes s’offrant à elle... Continuer à se battre, découvrir les secrets et les vérités derrière les mystères et les énigmes... Sa vie se résumait pour l’heure à ça. Quand elle était dans l’armée, les choses étaient plus simples. L’ennemi était clairement identifié.

Fermant les yeux, Rachel respirait lentement, quand un son émana du PC. Rouvrant les yeux, elle nota alors qu’elle avait reçu un message de Skype... Via Drake.

*Hein ?*

Elle n’avait pas ouvert Skype, et, de fait, le logiciel de Microsoft n’était même pas installé sur l’ordinateur ! Étonnée, elle comprit vite que Drake était derrière ça. S’attendant presque à ce qu’il revienne la narguer suite à sa raillerie, elle poussa un grognement, mais cliqua tout de même sur l’appareil... Et écarquilla les yeux quand il affirma que des ennemis arrivaient rapidement.

*Quoi ?!*

La planque était censée être sûre ! Comment les Latvériens avaient-ils pu en entendre parler ? Rachel entendit du bruit sur sa gauche, et vit Geert revenir, en amenant Drake.

« On a de la visite, d’après le jeunot. »

Rachel vit qu’il saignait du nez, et soupira en secouant la tête.

« Natalia a raison, on ignore les effets secondaires de son pouvoir. »

Et le voir comme ça avait quelque chose de carrément flippant. Geert, de son côté, se rapprocha de l’ordinateur portable, et s’en servit pour rejoindre un programme informatique permettant de voir les caméras situées à l’extérieur. Ils virent ainsi des camions blindés se rapprochant rapidement, confirmant les dires de Drake.

« Merde, merde, c’est toute une division qui nous tombe dessus. Comment ils sont au courant ?!
 -  Je n’en sais rien... »

Geert regarda brièvement Drake, qui était toujours évanoui. Il pensait à quelque chose, Rachel en était sûre, mais elle avait d’autres soucis à penser.

« Est-ce qu’on a le temps de fuir ?
 -  Il faut mettre les armes à l’abri, on en aura besoin pour attaquer le fort. »

Rachel hocha lentement la tête, puis appuya sur son disque monolithique, qui s’enclencha alors, venant la recouvrir.

« Occupe-toi de ça, Geert, je vais les retenir. »

Geert acquiesça, et laissa Rachel partir. Il pianota à nouveau sur l’ordinateur, déclenchant les protocoles de sécurité du chalet. Des herses blindées s’abattirent le long des fenêtres, et des tourelles de surveillance se déclenchèrent, transformant le petit chalet de campagne en un bastion digne d’un film de James Bond. Sans perdre plus de temps, il s’avança ensuite vers l’armurerie, et poussa les caisses de munitions et d’armes dans un monte-charges de matériel, qui les amenait directement au garage, près du van noir qu’ils avaient utilisé pour s’enfuir de l’autoroute.

Les camions s’approchaient rapidement, et Natalia s’envola, puis laissa son ordinateur de bord les repérer. Ils se trouvaient le long d’une grande route nationale, au milieu de la forêt, se dirigeant très probablement vers leur chalet. Elle fonça ensuite vers eux, et, comme elle s’y attendait, des missiles fusèrent depuis les toits des camions blindés. Rachel les évita habilement, et enclencha ses rayons répulseurs, balançant des tirs plasmiques qui provoquèrent de belles explosions. Elle s’attaqua au premier camion, mais les deux tirs plasmiques qu’elle lui balança ne suffirent pas à briser son blindage, et le camion répliqua. La tourelle sur son toit balança des tirs lasers, rejointes par les autres tourelles, ébranlant le blindage et le bouclier d’Iron Girl. Rachel balança un autre tir plasmique sur le camion, continuant à l’ébranler, tandis que son ordinateur inspectait ces camions.

*D’après les plaques d’immatriculation, ils viennent d’un fort militaire à proximité...*

Un fort se situant en hauteur, dans les montagnes. Rachel s’écarta du convoi, tournant autour, entre les balles, les tirs lasers et les missiles. Elle n’était pas War Machine, mais ça y ressemblait, pour le coup.

Pendant ce temps, autour du chalet, les choses se compliquaient, car, pendant que Rachel affrontait les camions, des commandos s’approchaient lentement, dans le but d’encercler le chalet, et de le prendre d’assaut.

« Avancez prudemment, répétait dans leur radio leur supérieur. L’endroit est hautement surveillé.
 -  Reçu, Contrôle... Aucune trace des fugitifs.
 -  D’après les relevés satellites, Black Widow se trouve toujours à l’extérieur...
 -  Elle est introuvable.
 -  Alors, cherchez-là, et détruisez-moi cette maison ! »

Obéissant aux instructions, le sergent ordonna à ses hommes de déployer leur lance-roquettes, tout en recommandant aux autres de chercher Widow. Ils savaient qu’elle disposait d’une combinaison furtive, capable de s’adapter à son environnement. Plusieurs sections encadraient prudemment le chalet, et le lance-roquettes était tranquillement monté sur un trépied.

« L’arme est prête, Sergent...
 -  Parfait ! Alors...
 -  Merci beaucoup », intervint alors une voix venant d’en hauteur.

Le Sergent, ainsi que les autres soldats de son unité, levèrent leurs armes, et virent Widow s’abattre sur eux, ses pistolets venant parler pour elle.
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Drake Noventa le jeudi 11 décembre 2014, 17:57:09
Fort heureusement pour moi, la cellule d'énergie auxiliaire qui permettait l'activation du camouflage de ma Mark 4 se retrouva vide quelques secondes après que j'eu la bonne idée de faire prendre à l'armure suffisamment de hauteur  pour éviter que les troupes au sol ne me repèrent. Si la tête de la colonne devait déjà se trouvait aux alentours du chalet (chose que me confirma rapidement l'ordinateur de bord, qui afficha une carte radar qui se mit à clignoter avec tant de points rouges que je crus d'abord à un bug), l'armée avait prévu une belle procession en guise de queue. Tout nous était-il vraiment destiné ? C'était une démonstration de force qui nous ferait couiner une fois entièrement dévoilée ! Peut-être que la Latvérie craignait plus sérieusement Widow et Iron Girl que je ne l'avais imaginé, après tout... A moins que quelque chose de plus gros ne se trame dans l'arrière-scène, qui justifierait cet étalage insensé de moyens militaires et techniques. Il y avait là matière à réflexion, mais j'avais des soucis autrement plus immédiats. Le contrôle des deux armures en simultané commençait à devenir de moins en moins aisé et j'avais préféré réglé la Mark 4 de façon à ce qu'elle puisse faire la route seule jusqu'à mon "moi" de chair et de sang. L'idée avait été de remettre mon autre armure sur le corps qu'elle était sensée devoir protéger, mais Geert avait transformé le chalet en forteresse imprenable alors que le MetalBones avait suivi les traces de Rachel à l'extérieur.
Bien sûr, retourner à mon corps organique était faisable dans la seconde. A quoi aurai-je servi, toutefois, aux côtés de ces trois mammouths de la guerre qu'étaient les vétérans qui m'entouraient ? En l'état, j'étais plus utile aux commandes de ma marionnette de métal, même en prenant en compte les légers lags qu'il me semblait ressentir. Je mis cela de côté en décollant, rejoignant Rachel.

Vautour d'acier rouge et or, Iron Girl avait déjà entamé le combat avec le plus gros des forces motorisées qui faisaient partie de l'unité qui nous attaquait. Tournant en cercle au-dessus d'eux, Rachel rendait coup pour coup et laser pour laser. J'entrais dans la danse à mon tour et m'associait à ma partenaire pour tenter de prendre l'ascendant, les caméras intégrées au MetalBones me donnant en sus une vue de Widow en pleine action. Seule et armée de pauvres flingues, elle avait entamé la mise au pas d'un bataillon d'une petite dizaine d'homme. Impressionnante et agile petite chose en cuir moulant, Natalia faisait montre d'une maîtrise que je n'aurai pas crue possible jusque là. Rachel était bonne, Natalia évoluait pourtant dans la catégorie supérieure.

[Pfioouuuu... Tu as vu ses mouvements de reins ? Une fille qui remue comme ça doit t'en faire voir de toutes les couleurs une fois à l'horizontale !] Je m'arrêtais de tirer pour lever le poing dans sa direction, en contrebas. [Vas y Natalia, fais leur la technique de Chun Li dans Street fighter ! Et le coup de la grue de maître Miyagi ! WouaaaaatAAAAA !]

La rafale de mitrailleuse se répercuta contre le casque du MB qui matérialisait ce qui devait être ma tête et j'eu la sensation qu'une averse de grêle infernale s'était mise à tambouriner contre mon heaume de métal. Cela eut au moins le mérite de me sortir de mes conneries pour répliquer d'une décharge d'énergie partie de ma main, avant que je ne lâche une petite bordée de mini-missiles. Grognant contre mon inattention qui m'avait valu de me faire allumer, je me rendis plus mobile et reprit davantage de sérieux pour m'adresser à Rachel.

[Mon Mark 4 est en pilotage auto à quelques kilomètres d'ici, avec l'équipement pour le MetalBones. J'ai repéré au moins cinq camions blindés avant de couper la connexion. Faut qu'on dégage d'ici ! Une fois mes armes supplémentaires arrivées, je pourrais sûrement vous aménager une sortie. A moins qu'il n'y ait un plan plus valable ?]

Un bip rouge se mit alors à clignoter avec fureur, pour annoncer l'arrivée en scène de nouveaux protagonistes que mon ordinateur venait de repérer : des soldats furtifs (http://media-cache-ec0.pinimg.com/736x/0a/4a/03/0a4a030c5cdea660c0dc7f03ed1c45e9.jpg) en armure légère, qui étaient apparus comme des fantômes. Tant sur le toit du châlet que prêts pour certains à prendre Natalia par surprise, les cinq gaillards s'apprêtaient à frapper. J'agis vivement et tendis un bras en direction de Widow, lâchant une bordée de mini-missiles qui filèrent vers l'agent toute en cuir vêtue. Les projectiles l'évitèrent de peu, préférant s'abattre non loin des trois furtifs qui s'écartèrent d'un bond. Leur trois amis sur le toit n'en agirent pas pour autant et je dus me résoudre à m'occuper d'eux, puisque le matériel de Rachel était autrement plus efficace que le mien en combat lourd.
Le MetalBones fila vers le chalet et se posa sur le toit pentu en faisant trembler les murs et s'écrouler quelques tuiles. Face à moi, les soldats fantômes dégainèrent lentement des lames qui laissèrent échapper un petit vrombissement.

<Des vibrations à haute fréquence... Mon blindage ne tiendra pas longtemps. Mon corps n'est pas dans l'armure, c'est un avantage. Seulement, si ils s'introduisent dans le chalet, je risque de le sentir passer. Et cette technologie furtive, on dirait bien celle de la Mark 4 puisqu'on ne les as détectés qu'après désactivation.>

Pas le temps de penser plus, puisqu'une première épée siffla dans l'air pour tenter de s'abattre sur mon épaule droite. Je fus assez prompte pour me décaler d'un pas de côté et tenter de placer un uppercut, qui frappa le vide. Un second assaut partait déjà sur ma droite, suivi tout de suite d'un troisième vraisemblablement destiné à me frapper. Je commençais la contre-attaque dans la seconde, balançant mon pied au premier assaillant. Il fut contraint de se le manger et recula de deux bons pas, ce qui me permit de décaler ma tête à temps pour éviter que le deuxième ne me fende le crâne en deux sur la longueur. La partie de l'armure qui protégeait normalement mon visage écopa d'une belle estafilade qui détruisit l'oeil gauche et donc les système de détection présent à cet endroit. Néanmoins, le coup ne révéla pas le vide dans le casque et je ne lui laissais pas le temps de se poser la question. Mon poing fila pour ne trouver que le vide, alors qu'une épée vibrante sortie de nulle part tranchait déjà au niveau de ma cuisse droite. Bien que je n'en ressentais évidemment rien, mes instruments se mirent à hurler quand aux dommages infligés et cela me perturba assez pour qu'un assaut presque immédiat ne vienne me gratifier d'une nouvelle éraflure, au niveau du buste cette fois.
Je ne me sorti de ce mauvais pas qu'en faisant rugir mes répulseurs palmaires qui laissèrent échapper un faisceau bleuté redoutable, qui n'en toucha pas moins que... Ben, rien. A part le décor.

Au moins avais-je écarté de moi les soldats furtifs, qui s'étaient ramassés comme un seul homme à l'autre bout du toit l'épée à la main. En silence, ils s'organisaient déjà pour porter une nouvelle attaque qui serait moins approximative que les précédentes. Pour tout dire, je n'étais pas assez entraîné pour leur faire face très longtemps et je ne pouvais que me réjouir de ne pas être physiquement présent dans l'armure qu'ils semblaient bien partis pour tailler en pièces.
Il fallait que le Mark 4 se pointe en vitesse. Dans les containers sécurisés qu'il transportait dormait un équipement plus adaptés au combat qui allait se livrer. Ce fut toutefois à la main que je dus me résoudre à affronter les trois ombres qui sautèrent pour fondre sur moi...
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Iron Girl le lundi 15 décembre 2014, 01:49:08
Rachel avait l’impression d’affronter des répliques imparfaites des Transformers. Les camions blindés, en voyant Iron Girl s’approcher, déployèrent des tourelles et des systèmes de défense, qui jaillirent depuis le toit, mais également depuis les flancs, lançant des charges électriques, des tirs lasers, et des missiles… Sans parler des mitrailleuses lourdes qui se mirent à tirer. Faute d’un nom officiel, Rachel décida d’appeler ces camions des « chamions » subtile contraction entre « char » et « camion ». Les chamions se mirent à la canarder, ce qui avait au moins pour effet de les empêcher d’approcher du chalet. Face à une telle puissance de feu, la planque de Geert ne tiendrait pas très longtemps. Rachel volait dans tous les sens, évitant les tirs, répliquant avec ses propres tirs, transformant cette portion de route en un chaos de flammes et d’explosions. Ses détecteurs l’avertissaient d’une présence massive d’ennemis autour du chalet.

Des troupes jaillissant depuis la forêt firent feu, mitraillant la planque de Geert. Les tourelles défensives qui pointaient à l’extérieur réussirent à abattre quelques soldats, mais les autres soldats réussirent à les détruire, et canardèrent ensuite sauvagement le chalet. Leurs balles heurtaient les herses blindées, mais ils disposaient d’un bon équipement, et certains tirs commençaient à passer de l’autre côté du blindage. Geert, lui, se trouvait dans la réserve, et chargeait autant de caisses d’armes que possible dans un véhicule en bas. La planque était située sous un ancien tunnel datant de la Seconde Guerre Mondiale, et qui permettait de sortir à l’autre bout de la forêt. Il fallait juste amener les caisses dans un monte-charges se trouvant dans un coin. Il était trop petit pour permettre à un homme de passer, à moins de se contorsionner dans tous les sens possibles, et les caisses arrivaient directement en bas. Geert entendait les coups de feu et les impacts, faisant tomber de la poussière du plafond, et se sermonnait, afin de se dépêcher.

« Putains d’enfoirés… »

Geert avait traîné avec lui le corps inanimé de Drake Noventa. L’homme ne bougeait pas, mais, parfois ses pupilles remuaient nerveusement, et son corps était parcouru de spasmes de douleur, confirmant le lien qui était en train de se dresser entre lui et les armures qu’il commandait à distance.

Dehors, Widow était en train de se lancer dans une danse redoutable. Elle était tombée sur les ennemis, et ses tirs en avaient abattu deux d’entre eux. Au milieu de la mêlée, elle les empêchait d’utiliser leurs armes à feu, les contraignant à sortir, soit leurs couteaux de combat, soit leurs armes de poing. Widow atterrit sur le sol, plia les genoxu, puis bondit en avant, un coup de pied retourné venant frapper un homme à la joue, le renversant sur le sol. Un autre tenta de lui tirer dessus, mais elle fléchit les genoux, évitant le tir qui alla mordre l’écorce d’un arbre, puis bondit sur lui. Un coup de coude le heurta à la tranchée, lui bloquant la respiration. Un troisième l’attaqua avec son couteau. Widow bondit en arrière, étudia les mouvements de son corps pendant quelques secondes, puis l’attaqua. Elle courut vers lui, fléchit à nouveau les genoux, évitant son attaque horizontale, puis bondit vers lui, le heurtant des deux mains sur le ventre. L’homme tomba à la renverse, et elle posa ses mains sur son torse, s’en servant comme appui pour bondir en avant. Ses jambes s’envolèrent en l’air, et elle termina sa roulade devant un quatrième larron, lui tirant dessus, l’atteignant en pleine tête. L’homme qu’elle avait renversé au sol réussit juste à l’attraper au genou avant qu’elle ne lui tire dessus.

D’autres ennemis lui tirèrent alors dessus, au loin, et elle fila s’abriter derrière un arbre. Elle répliqua à son tour, et en profitait pour se rapprocher d’eux, utilisant les arbres comme abri, en sentant les balles manger les arbres, faisant voler des échardes de bois près de ses joues.

« Empêchez-là d’approcher !
 -  Ce n’est qu’une femme. Un coup au but, et c’en est terminé ! »

Natalia respirait lentement, reprenant à chaque fois son souffle, puis tira à nouveau, et continua à courir. Elle essayait à chaque fois de tirer sur les ennemis, et bondit vers une branche d’arbre. Elle s’en servit comme d’un appui, l’utilisant pour tournoyer sur elle-même, et son pied partit devant elle, rencontrant le torse d’un homme. Surpris, le soldat latvérien tomba au sol, et Natalia pointa ses pistolets, visa, et tira, abattant deux autres ennemis. Un quatrième adversaire jaillit alors sur sa droite, et tenta de la planter. Natalia redressa son buste en arrière, évitant le couteau, qui alla manger l’arbre, puis faucha le sjambes de l’homme avec les siennes. Elle essaya de profiter de son avantage, mais l’homme qu’elle avait envoyé au sol en s’agrippant à une branche d’arbre réagit alors, et la poussa de la main.

Déstabilisée, Natalia tomba sur le sol, et sentit alors, dans son dos, des missiles en train de se rapprocher.

*Drake !*

Elle courut vers l’und es deux homes, et se laissa tomber sur le sol, effectuant un superbe mouvement de gymnastique. Ses mains virent la réceptionner au sol, et elle fit une roulade, écartant les jambes. L’un des missiles de Drake choisit ce moment opportun pour passer, et effleura la joue d’un mercenaire, la fumée autour du missile l’aveuglant suffisamment pour que, quand il rouvre les yeux, Natalia ne tombe droit sur lui. Elle s’envola à l’air à l’aide de ses mains, et ses jambes s’enroulèrent autour de la tête de l’homme, son bassin venant heurter son visage, l’envoyant s’étaler sur le sol. Elle le relâcha, sentit l’homme dans son dos s’approcher, et pivota de côté, balançant une fléchette électronique qui le frappa dans le torse.

« Ils sont nombreux, Hawkes…
 -  Je fais tout mon possible pour contenir la fête à l’extérieur. Tu t’ennuies ?
 -  Pas vraiment… Ce que je veux dire, c’est que ce sont des soldats de seconde zone.
 -  Ou peut-être que tu es juste au-dessus d’eux… »

Ils ne savaient pas vraiment se battre au corps-à-corps, et portaient un équipement trop encombrant. Et puis, il restait encore la question des missiles de Drake. Natalia les avait sentis approcher dans son dos, mais ça ne répondait pas à la question principale : pourquoi avait-il tiré ?

L’armure de Drake était en train de se battre contre des espèces de soldats furtifs. Natalia regarda autour d’elle, et vit que Drake était en train de se battre sur le toit du chalet avec des espèces de ninjas furtifs… Elle s’arrêta alors, en sentant, dans son dos, une feuille en train de tomber d’une branche d’arbre… Sur un autre arbre, une branche tremblait très légèrement.

*Je vois…*

Elle se retourna subitement, tira à l’emplacement des soldats furtifs… Mais ils avaient déjà sauté en hauteur. Ce déplacement rapide mit fin à leur camouflage optique, et Natalia vit des lames pointer droit vers elle. La femme bondit en arrière, et les deux lames mangèrent le sol. Les ennemis se relevèrent alors, et attaquèrent rapidement, l’un des deux tournoyant sur lui-même pour la frapper au ventre. Widow bondit sur le côté, et contra avec un coup de pied. Loin de rencontrer la nuque de l’homme, son pied heurta sa main, et le commando repoussa son pied, puis leva le sien, l’atteignant au ventre.

« Hunn !! »

Natalia serra les dents en tombant sur le sol, et roula par terre. Sa main se saisit ensuite d’un couteau de combat appartenant à l’un des mercenaires qu’elle avait neutralisé, et, en voyant une épée s’abattre droit vers elle, elle leva son couteau. Le métal rencontra le métal. La lourde lame de l’adversaire repoussa son couteau, mais évita d’entailler sa chair. Widow se retrouva acculée contre un tronc d’arbre, face aux deux adversaires. Eux savaient se battre. Elle pointa son pistolet vers l’un d’entre eux, et appuya sur la gâchette… Pour voir sa lame se déplacer à toute allure, bloquant les balles, les coupant en deux.

*Ça, j’en étais sûre…*

C’était la même technique que Jetstream. Malheureusement, Natalia avait laissé ses sabres à l’intérieur, et jeta le couteau de combat au sol, puis se mit en position de combat.

*Navrée, Drake, je t’aurais bien aidé, mais je vais devoir m’occuper de ces types avant…*
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Drake Noventa le dimanche 11 octobre 2015, 15:10:56
Bon Dieu ! Comment trois types pouvaient me mettre dans une situation de détresse pareille alors que j'étais équipé d'une armure capable de faire s'effondrer une bonne moitié de l'île de Manhattan ? Les ninjas se battaient bien mieux que moi ; ça n'aurait certainement surpris personne. Néanmoins, j'avais pris grand soin de m'entraîner au mieux avec Barbara Gordon pour pouvoir me débrouiller en corps à corps même dans mon fauteuil. Rachel avait prit le temps de me former aussi dans les quartiers du SHIELD alors que Cunningham avait créé une armure dans le seul but de me permettre de me tenir debout face à ma sparring-partner qui ne semblait pas trop mécontente de mes résultats. J'avais pris place dans de nombreux simulateurs d'armure (un programme me fit même affronter Iron Man et je ne perdis cette fois là que d'un cheveu !) pour des résultats honorables. Et là, sur le terrain, je me faisais botter le cul. Si j'avais été physiquement dans l'armure.... Je ne préférai ne pas y penser.

Une partie du casque était détruite, une cuisse très endommagée (les mouvements étaient pénibles, surtout télécommandés), une épaule bougeait mal et mon buste avait mangé aussi. Encore quelques coups comme ceux qui m'avaient été distribués et le MetalBones serait bon pour la casse. Comment Natalia pouvait elle tenir le coup, elle qui n'avait que du cuir comme protection ? Notre apparence respective, bien que la mienne ne fut jamais que celle d'un pantin d'acier, illustrait à merveille le fossé qui nous séparait tous les deux. Au-dessus, le combat que Rachel livrait me rappela qu'elle aussi jouait sa vie, sans le confort relatif de ne pas être coincée dans son armure. Les ninjas sautèrent chacun d'un côté pour couvrir les angles morts et me prendre au mieux mais je fus -sur cet assaut- plus avisé qu'eux. Instinctivement, je fis rugir mes répulseurs qui pulvérisèrent le toit sur lequel nous étions perché et l'armure passa au travers sans subir la morsure des vibro-lames, laissant les ninjas sous le coup de la surprise. Profitant de l'ouverture, je lançais mes réacteurs pour prendre de la hauteur comme une fusée et m'élevait vers le ciel en saisissant la face casquée de l'un de mes adversaires au passage, qui ne se démonta pas et enfonça son arme en travers de mon supposé ventre. Ce fut lui qui mourut, puisqu'un rayon lui brûla la tête avant que je ne redescende au niveau du sol que j'enfonçais à l’atterrissage, jetant le cadavre non loin, l'oeil unique du MetalBones se mettant à lui alors que la machine relevait la tête vers les deux ombres restantes.
Mon premier meurtre. Valait mieux l'un d'eux qu'une des files ou Geert, pas vrai ? C'est ce que je décidais de me dire pour ne pas culpabiliser. Le combat ne faisait que commencer.

Je menais l'attaque suivante en un éclair, décidé à prendre la main. Les réacteurs chauffés à blanc me propulsèrent sur les soldats furtifs restant tandis que leur puissance soulevait des mottes de terre et je vins tenter d'enfoncer mon poing dans la poitrine de l'un d'eux quand il esquiva de justesse. Son camarade fut prompte à réagir, lui aussi : son coup de sabre horizontal fut purement parfait et découpa ma jambe dont la cuisse était bien entamée. L'armure perdit l'équilibre et les soldats marquèrent un arrêt en comprenant que quelque chose n'allait pas puisque le métal creux était parfaitement vide. Bien que je roulais-boulais comme une loque, il me fut aisé de balancer les derniers mini-missiles dont je disposais. Les deux esquivèrent certes, mais pas le pauvre type sur lequel ils étaient téléguidés : dans le souffle d'une explosion, Natalia se retrouva amputée d'un adversaire pendant que les miens profitaient du laps de temps pour m'empaler littéralement de leurs lames, qui traversèrent le blindage thoracique, l'espace vide et la partie dorsale pour se ficher dans le sol. Le MetalBones tressailli et s'arrêta enfin comme lors d'une ultime convulsion d'agonie, cette mort électronique me rejetant hors des systèmes de l'armure.

....Pour me faire rejoindre ceux du Mark4 arrivée entre-temps, malheureusement frappé par un missile que Rachel ne put apparemment pas détruire avant l'impact. L'armure furtive s'écrasa lourdement à terre et une explosion suivi la chute et ma nouvelle expulsion forcée. C'en fut trop et ma conscience se retrouva à intégrer son corps organique, me réveillant d'un coup. Ma tête parti en arrière et mes yeux s'écarquillèrent violemment, mes bras se raidissant sur le fauteil que mes mains agrippaient à s'en faire blanchir les jointures. Il me fallut quelques secondes pour réaliser que le bas de mon visage était poisseux et que le col de mon t-shirt me collait à la peau du sang qui avait abondement coulé de mon nez et, je crois, de mes oreilles. Je toussais pour expulser un reste d'hémoglobine coincé au fond de ma gorge, cherchant avec panique où je me trouvais.

Cela importa finalement peu, puisque je fus pris d'un spasme plus violent que les autres qui m'envoya hors de ma chaise, dans un nouveau coma profond...
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Iron Girl le mercredi 14 octobre 2015, 10:49:50
Quelques jours plus tard...
Doomstadt (http://img110.xooimage.com/files/e/8/8/secret-war-02-ori...ire-pg16-4d0eb96.jpg)


La stratégie initiale, l’infiltration du château pendant une cérémonie sportive, avait dû être revue après l’attaque des forces de Latvérie, qui avait contraint les forces du SHIELD à décaler l’assaut, afin de se regrouper, et d’affiner leur stratégie. C’était l’occasion de se renseigner sur l’état de la Latvérie, derrière les chemins soigneusement balisés pour les observateurs internationaux, en se perdant dans la campagne profonde, ou tout simplement dans les quartiers de Doomstadt qui ne longeaient pas le château. La Latvérie avait beau être devenue une démocratie, la différence avec le régime précédent ne sautait pas aux yeux. Il y avait des soldats à chaque coin de rue, car, officiellement, le gouvernement craignait une insurrection de loyalistes de Fatalis. La Latvérie avait beau avoir ouvert ses frontières aux capitaux étrangers et aux investisseurs, les mouvements de personnes, eux, faisaient toujours l’effet de contrôles étroits, rendant le pays aussi verrouillé que la Corée du Nord. Lucia Von Bardas semblait juste avoir oublié le culte de la personnalité cher au Docteur, même si les immenses statues à son effigie étaient toujours érigées, ici ou là, Von Bardas s’en étant justifiée par le fait que les retirer risquerait de provoquer des émeutes, Fatalis étant toujours très populaire au sein de la population.

Marine, puis super-héroïne, et maintenant espionne... Rachel multipliait les casquettes, en croyant être devenue un membre de la CIA, envoyé pour mener des opérations de sabotage derrière les lignes ennemies, ou pour récupérer des scientifiques, comme à la bonne vieille époque de la Guerre Froide, où le monde pouvait se permettre d’être binaire. Maintenant, elle voyait un pays démocratique qui n’avait de démocratique que le nom. Partout, le peuple continuait à louer les mérites de Fatalis, un véritable patriote. Elle avait vu que la seule idée de rejoindre l’Union Européenne suffisait à déclencher des ulcères à répétition chez la population. Elle qui s’attendait à trouver une population opprimée avait certes vu la pauvreté, mais aussi, essentiellement au sein des pauvres et de la classe ouvrière, une grande estime pour Victor von Fatalis. Docteur Doom, comme on l’appelait, était la définition typique du « tyran bienveillant ». Sa technologie avait permis d’améliorer les récoltes de la Latvérie, ainsi que le système de santé, en échange pour un culte du chef exacerbé...

« Un tyran mégalomaniaque vaut toujours mieux que des baveux en costume-cravate qui dilapident les richesses d’un État au nom d’intérêts prétendument supérieurs. »

Il y avait, chez ces Latvériens, ce paradoxe que, selon eux, la démocratie occidentale amenait, non pas des dirigeants se préoccupant de leur pays, mais des individus corrompus, qui parlaient toujours d’intérêts supranationaux. La seule idée de rejoindre une organisation régionale effrayait les Latvériens, et le fait que Von Bardas ait un jour envisagé la possibilité de rejoindre l’Union Européenne avait déclenché une levée de boucliers. Les Latvériens se vantaient d’avoir été l’un des rares pays européens à avoir pu repousser les nazis, un fait essentiellement dû au fait que le pays était perdu dans les Carpates, et qu’il avait su former avec la Symkarie, un autre petit pays européen proche et également isolé dans les montagnes. Deux royaumes historiquement ennemis qui avaient fini par se rapprocher sous la menace des puissances étrangères. Un culte de la résistance au monde extérieur imprégnait ainsi les Latvériens, ce qui expliquait pourquoi Fatalis avait été un aussi bon dirigeant.

*Mais il n’y a que les Occidentaux qui parlent de lui au passé... Pour tous les Latvériens, Von Bardas n’est qu’une passe...*

Était-elle la poupée de Fatalis ? Une marionnette qui était manipulée, dans l’ombre, par le tyran de Latvérie ? Rachel ne savait plus trop quoi penser.

« On approche du lieu de rendez-vous... »

Elle gara la voiture le long du trottoir. Après l’épisode dans le chalet, il y avait eu une dispersion, aussi bien de la cellule du SHIELD, que de la résistance. Rachel était restée en contact, tout en retournant à Doomstadt. Elle avait de nouveau utilisé sa couverture avec Drake, s’attendant à chaque fois à voir des soldats taper à leur porte pour les emmener dans les geôles de la Latvérie. Rien de tout ça n’était, fort heureusement, arrivé, et elle avait fini par recevoir un message, sous la forme très basique d’un courrier déposé en pleine nuit sous le palier de leur porte. Le courrier était très sibyllin, comprenant juste une adresse, une heure et une date.

L’adresse renvoyait à un endroit assez huppé : une discothèque plantée au milieu du quartier urbain de Latvérie, un quartier qui, sans modifier l’architecture historique de la capitale, se composait de rues piétonnes, et de multiples boutiques. C’était le quartier économique du pays, avec de nombreuses boutiques, des commerces florissants... Et avec une femme poussant un fauteuil roulant.

« C’est là... »

Elle se rapprocha de la boîte de nuit en filant sous des arcades. Il y avait parfois quelques patrouilles militaires, des drones de sécurité flottant dans les airs... Et, toujours en hauteur, la silhouette impressionnante du château Latvérie. Plusieurs videurs se trouvaient à l’entrée, et Rachel était au milieu de multiples badauds, certains portant les tenues traditionnelles de Latvérie, de longues robes évoquant des djellabas. Historiquement, la Latvérie avait été envahie par les Turcs, à l’époque du Sultan Soliman le Magnifique. On en voyait encore les traces. Rachel s’avançait lentement, et, sans s’en rendre compte, arriva à un angle mort au niveau des caméras de sécurité, en fonction des voûtes et des arcades.

« Vous avez mis le temps... »

La voix venait de la gauche. Rachel tourna la tête, et vit une femme adossée contre le mur, et dut mettre plusieurs secondes d’effort avant de la reconnaître...

Black Widow ! (http://img110.xooimage.com/files/7/6/8/black-widow-4d0ec44.jpg)

Cette dernière leur fit un léger sourire, comme pour justifier qu’elle pouvait être sexy dans n’importe quelle tenue. Elle leur lança une carte plastiquée.

« Rentrez dans le club, et présentez cette carte. Vous rejoindrez le salon VIP.
 -  Euh... D’accord. »

Natalia était déjà partie, et Rachel contempla, un peu béate, la carte. Sans trop savoir comment Natalia avait fait, la carte avait été faite au nom de Drake Noventa, et lui offrait l’accès au salon VIP de la boîte de nuit.

« Bon... Je suppose qu’on n’a pas d’autres solutions, de toute façon, fit-elle en s’adressant à Drake. Prends-là, elle est à ton nom, après tout. Moi, je me contente de pousser... »
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Drake Noventa le mercredi 14 octobre 2015, 14:10:29
- On approche du lieu de rendez-vous...
- Hm ? Oh. Ok.


Accoudé à la portière de la BMW noire mise à notre disposition, je lançais un rapide sourire poli mais vide à Rachel qui jouait les chauffeurs. Presque une semaine dans le coma, vous vous rendez compte ? A la réintégration de mon corps organique, j'avais été évacué avec brio par Geert, couvert par Iron Girl et Black Widow. Lorsque je m'étais réveillé dans le lit d'hôtel médicalisé par le SHIELD, j'avais découvert le temps impensable passé allongé là, mon cerveau cherchant à relancer ses propres fonctions. Pendant ce temps, mes équipières de choc avaient établis de nouveaux plans, obtenu de nouveaux ordres. Bref, elles s'étaient bougé le cul. Le SHIELD s'était occupé d'expliquer ma discrétion dans la presse, faisant dire aux médias que je profitais de vacances bien méritées après mes exploits pendant la compétition. Les feuilles de chou à scandale me prêtèrent très facilement une idylle avec ma sulfureuse assistante "Monica Leigh", rôle que Rachel continuait à tenir envers et contre tout. Il fallait conserver la couverture tant que nous restions en territoire ennemi. Nous ne prîmes pas la peine de démentir la rumeur : c'était une parfaite facade pour justifier davantage sa présence perpétuelle à mon chevet et son intérêt pour mes affaires et mon emploi du temps. Le temps de mon coma, Rachel avait pu user de son statut d'assistante-copine pour utiliser les ressources qui me revenaient.

Bien que nous étions sensés être ensemble dans la "vraie vie", chose que j'attendais depuis des lustres, je ne l'évoquais même pas pendant ma phase de réveil et de rapide rééducation. Rachel non plus. Bien entendu, rien n'était oublié pour autant. Nous restâmes proches dans le silence, profitant un peu plus intimement qu'avant des moments anodins ensemble. Il me sembla que nous cherchions un peu plus que d'ordinaire la compagnie de l'autre (si si, même Rachel, un peu) mais nous ne revînmes que sur l'épisode du chalêt pour son aspect militaire. Mon bottage de cul, la destruction consécutive de deux armures qui me laissait pour le moment sans défense. Les forces ennemies déployées. Sans parler de l'opération à venir, coeur de notre séjour dans ce pays à la con. En un mot comme en cent, nous avions plus urgent à penser que notre début de relation.

Le fauteuil roulait tranquillement dans la rue piétonne, poussé par une Rachel à qui j'avais recommandé de se rendre un peu sexy et décontractée pour faire bonne mesure dans la boîte. Elle sortait tout de même avec Drake Noventa, qui n'aurait jamais laissé passer dans une boîte huppée du coin la présence de quelqu'un qui ne s'intégrait pas au cadre et à sa réputation de fêtard. Même si je ne risquais pas d'aller danser, il fallait que l'illusion soit parfaite et qu'on donne l'impression de venir là-dedans pour s'éclater. J'avais moi-même joué le jeu en me collant dans une tenue qui me donnait tout à fait l'allure du gosse de super-riche superficiel sous laquelle on m'attendait, après tout.

- C’est là...
- Il faut admettre que ça a une sacrée gueule. Ils savent y faire, les européens. Bon, on y va ?


J'escomptais rentrer sur mon seul nom -et avec ce que j'avais fais pendant la compétition, je pouvais m'attendre à ce qu'on m'ouvre la suite présidentielle au château, bordel de merde- mais c'était sans compter sur le réseau de notre employeur qui mit sur notre chemin la délicieuse Natalia, qui avait de quoi affoler n'importe quel mâle lambda même dans le vêtement le moins sexy du coin. Apparue que pour ne repartir aussitôt après avoir donné une carte à Rachel, qu'elle-même me donna. J'hochais la tête à sa phrase, avant de lui dire d'avancer. Le spectacle pouvait commencer.

- Ok si tu vas danser, mais ramène moi quand même un jus de fruits du bar en me demandant avec une petite moue boudeuse si tu n'as pas été trop longue, hm ?

Tentant de détendre l'atmosphère alors que nous arrivions devant les portes, je levais la tête pour sourire avec une certaine tendresse à Rachel. La carte fut un parfait sésame pour les deux colosses black qui gardaient les portes : bien qu'ils semblèrent circonspects quant à l'intérêt pour moi d'entrer là-dedans, mon nom sur la carte plastifiée et les courbes de Rachel ne tardèrent pas à les pousser à nous sortir le grand jeu destinés au VIP. Un des gars souleva mon fauteuil à bout de bras pour me faire gravir les trois petites marches qui constituaient le perron avant de nous inviter à le suivre à l'intérieur, où le bruit tambourinait sur un rythme aux accents électroniques très marqués. Nous passâmes entre les clients grâce à notre Moïse tout en muscles qui fendit la foule de curieux en se faisant aider d'un de ses collègues à l'intérieur pour éviter tout débordement potentiel (j'étais une star du jour pour cette belle jeunesse friquée et hype). Dépassant le dancefloor central (http://industrym.com/wp-content/uploads/2012/11/HQ-Nightclub_MainRoom.jpg) illuminé d'un savant et très réussi jeu de lumière, notre trio se retrouva à emprunter un petit ascenseur dissimulé dans un coin discret pour arriver sur la mezzanine qui surplombait la piste. Le carré VIP (http://image.noelshack.com/fichiers/2015/42/1444824121-dsc-0185-1160x773.jpg) où le champagne était déjà au frais à notre attention. Le videur s'éclipsa en nous souhaitant une bonne soirée et Rachel et moi nous retrouvâmes seuls dans le salon. Je fis rouler ma chaise pour la poser à côté d'un des fauteuils à assise unique, histoire d'être à côté de ma camarade si elle venait s'installer.

- A ton avis, qui va t'on voir ? Je parvins à atteindre le saut à champagne, tirant la bouteille pour en lire l'étiquette. Au moins, il sait recevoir. Dom Perignon. Une flûte ?
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Iron Girl le jeudi 15 octobre 2015, 02:16:09
La semaine qui s’était écoulée entre l’attaque au chalet et ce moment aurait pu être l’occasion de se rapprocher de Drake, mais Rachel avait vécu cette semaine sous une situation d’extrême nervosité. Sous tension, elle s’était attendue chaque jour à finir enfermée dans les geôles du Château Latvérie, son esprit fertilisé par les romans d’espionnage de Robert Ludlum lui faisant imaginer tout un tas de situations cauchemardesques, allant de l’hypnose aux sondes exploratrices. Et, pour ne rien arranger, l’état de santé de Drake l’avait préoccupé. Même s’il voulait faire ses preuves, et qu’il était visiblement doté de super-pouvoirs cybernétiques, et qu’il avait des raisons personnelles d’être ici, il restait encore, aux yeux de Rachel, un rookie. Elle n’était pas faite pour l’espionnage, et cette attente avait, sous bien des aspects, était encore plus terrible que l’action elle-même. Aucun média local ou national n’avait parlé de l’attaque du chalet, prouvant bien que, même sous un régime démocratique, la censure pouvait encore fonctionner à la perfection. Est-ce que la résistance locale était toujours aussi active ? Est-ce que Natalia allait les rejoindre ? Autant de questions qui lui traversaient régulièrement l’esprit, tout comme l’état de santé de Drake. Allait-il sortir du coma ? Elle avait songé à évacuer, à s’exfiltrer au Japon, car la mission ressemblait de plus en plus à un fiasco, mais Natalia lui avait dit d’attendre des instructions supplémentaires.

Voilà donc où ils en étaient, à avancer dans le club. Rachel regarda brièvement la piste de danse. De la techno était diffusée dans les enceintes, bien loin du gangsta rap ou de ces musiques pop qui faisaient florès aux USA. Elle voyait la jeunesse dorée de Latvérie, des filles dans des tenues moulantes, des hommes dans de fringants costumes, sous le reflet éblouissant des stroboscopes.

*Si on m’avait dit qu’un meeting d’agents secrets aurait lieu ici... On dirait une scène issue de James Bond, avec l’habituel casino-restaurant remplacé par un décor plus moderne...*

Naviguant de surprise en surprise, Rachel alla dans un carré VIP à l’étage, sur une sorte de mezzanine surplombant la salle de danse. Aucune trace de Black Widow, ni de Geert. À quoi est-ce que tout ce cirque rimait ? Drake la tira alors de ses pensées, et elle inspecta la bouteille de champagne.

« Le millésime de 2004... Du bon cru. C’est le genre de trucs qui émouvraient même mon père. J’ai pour principe de ne jamais boire en mission, toutefois... Mais il faut bien donner le change, vu que nous sommes des espions sous couverture », enchaîna-t-elle ensuite, avec un léger sourire de connivence.

Les flûtes se remplirent, et elle trinqua. Difficile de savoir à quoi trinquer, en revanche. À la Latvérie ? Tout ce qu’elle avait envie, c’était d’en repartir au plus vite. À sa vie actuelle ? Être une simple soldate était bien plus simple. Sa vie était devenue bien compliquée depuis qu’elle avait accepté de participer au Projet « Iron Girl », et qu’elle était maintenant la porteuse de cette armure bleue encombrante et attirant bien des convoitises.

*Allons, ne broie pas du noir comme ça. Les Hawkes sont connus pour être des rocs inflexibles d’émotion, mais tu as au moins rencontré Drake... Revu Carol... Et tu as marché sur la Lune, c’est pas si mal.*

Elle sourit rêveusement, en faisant tournoyer le verre entre ses doigts.

« Tu sais, Drake, tu m’as vraiment inquiété cette semaine... Ne me refais plus un coup pareil, je n’en mènerais pas large, ici, sans toi... Tu es le seul homme normal au milieu de cette histoire de fous. »

Un nouveau sourire perla sur ses lèvres. On disait que le sourire d’une Hawkes était assez beau, et il était d’autant plus agréable qu’ils avaient plutôt les mâchoires fermées. Ils auraient pu continuer leurs badinages, mais un videur finit par s’approcher. Un homme proéminent, avec un ventre énorme.

« Madame Leigh ? Monsieur Noventa ?
 -  Oui, c’est ça... Que voulez-vous ?
 -  Le patron aimerait vous voir dans son bureau, si vous le voulez bien. »

Rachel regarda brièvement Drake, puis hocha la tête. Le trio s’approcha d’un ascenseur situé dans le coin, et le videur les invita à entrer, puis appuya sur un bouton. Rachel, nerveuse, restait près de Drake, mais se risqua malgré tout à poser quelques questions :

« Qui est ce patron ?
 -  Oh, c’est un fan de wingjump, il aime en faire... Même s’il s’est cassé une fois la guibole dans la Cordillère des Andes. »

Le videur, par-delà ses lunettes noires, leur fit un sourire rassurant, puis l’ascenseur s’ouvrit sur un vestibule. Leur mystérieux guide s’avança dans la pièce, avec un tapis rouge sur le sol, et des murs totalement insonorisés... Ainsi qu’une porte blindée. Il appuya sur un bouton, et la porte blindée s’ouvrit en coulissant, donnant l’impression à Rachel d’entrer dans le coffre-fort d’une banque. Elle suivit l’homme dans une grande pièce avec un bureau en cuir, un tableau de la Latvérie... Et Black Widow dans un coin ainsi qu’un homme aux cheveux gris en costume avec une cravate verte.

Sans plus attendre, l’homme, nerveux, les agressa derechef :

« Alors, c’est vous les cons qui avez fait tout ce cirque sur l’autoroute et dans la forêt ?
 -  Modérez vos propos, Mikhaïl, vous parlez à un  futur champion de wingjump.
 -  J’emmerde ce sport à la con ! Non, j’emmerde tous les sportifs et tous les sports qui soient, ainsi que tous les putains d’espions ! Merde, merde, merde ! J’ai fait insonoriser ce bureau pour pouvoir insulter gratuitement qui je veux, Romanov, alors ‘venez pas me faire chier ! »

Rachel en fut interdite. La porte blindée se referma derrière eux.

« Pardonnez l’emportement de Monsieur Djokol. Il est un agent dormant ici depuis l’époque bénie où les ennemis étaient de l’autre côté de l’Europe, et il redoute que toute cette agitation ne fasse sauter sa couverture.
 -  Haha ! Vous avez idée du bordel que vous avez foutu ? Foutus cow-boys de merde, la Guerre Froide est terminée ! Je n’ai jamais donné mon aval pour participer à vos conneries, et j’ai appelé Triskelion. Vous êtes en-dehors des clous, Nick ! »

Est-ce que ce Mickhaïl était en train d’insulter son videur ? Rachel n’y comprenait plus rien. En souriant, le videur se déplaça alors, et porta sa main sur son oreillette, et la retira.

« Navré pour le déguisement, mais, même dans un endroit sécurisé, mon visage est un peu trop connu pour que je sorte librement. Les nouveaux modules à camouflage optique sont vraiment très efficaces, Romanov.
 -  Très peu pour moi... »

Le corps de l’homme sembla maigrir, tandis qu’il retirait ses vêtements. Rachel comprit alors que ce déguisement était un déguisement ultraperfectionné, impliquant l’un de ces masques à camouflage optique du SHIELD, qui permettait de se doter d’un autre visage. Des masques très fins, faits d’une matière très étrange, et d’une technologie qui, comme la plupart des instruments du SHIELD, étaient incompréhensibles pour Rachel. Elle vit ainsi les vêtements de l’homme tomber, ces derniers abritant une sorte de mousse à l’intérieur pour donner l’illusion de bourrelets. L’homme ôta également sa perruque, puis récupéra dans sa poche son cache-œil.

« Le Pico Bolivar... J’ai voulu attaquer ce mont lors d’une mission au Vénézuela, mais j’avais mal calculé mon atterrissage. Une erreur de débutant. Je suis descendu trop vite, et j’ai eu la jambe dans le plâtre pour trois bonnes semaines. »

L’homme était de dos, portant une combinaison du SHIELD tout en parlant, puis se retourna ensuite.

« Nous aurions dû nous rencontrer au chalet, mais, avec tous ces évènements, j’ai choisi de modifier mes plans. Je suis Nicholas Joseph Fury, mais, pour plus de simplicités, vous pouvez m’appeler Nick Fury (http://img110.xooimage.com/files/f/a/e/marcus_johnson_nick_fury_jr-4d1742b.png)... Junior. »

À tour de rôle, Nick Jr. les observa pendant quelques secondes, puis rajouta, avec un sourire sur le coin des lèvres :

« Alors ? Vous êtes prêt à mener une révolution ? »
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Drake Noventa le jeudi 15 octobre 2015, 12:58:36
Je manquais de m'étouffer dans ma flûte. Rachel Hawkes venait-elle d'avoir une parole empreinte de tendresse à mon encontre ? Toussotant, j'affichai finalement un petit sourire complice en réponse au sien, que je trouvai d'ailleurs absolument craquant.

- C'est promis, Hawkes.

C'était amplement suffisant. Nous aurions peut-être pu continuer un peu à bavarder pour chasser la tension de la semaine passée, mais notre tranquillité fut interrompue par l'arrivée d'un videur avec un bedon plus large que Jennifer Lopez n'avait le cul, qui nous proposa de nous emmener vers son boss. Rachel et moi nous retrouvâmes à marcher dans son sillage jusqu'à entrer dans un ascenseur privé. Hawkes était nerveuse, ça se sentait... Quant à moi, l'évocation du wingjump suffit à me faire penser un peu à autre chose que toutes ces intrigues.

- Il a bon goût, le patron. Y'a des spots super, là-bas ! J'y avais sauté en 2012, un trip d'enfer.

Le trip fut moins délirant une fois entrés dans ce bureau aux allures de bunker, par contre. Retrouver Natalia ne me fit pas sourire, et l'énervement de l'inconnu à la diatrybe plutôt vive me fit tapoter des doigts sur l'accoudoir de ma chaise. Se faire allumer passait encore, mais qui était ce parfait trou du cul ? Il insultait les sportifs, le sports, les gens, tout le monde ! Vu que les espions mangèrent à la distribution et que ça me plaisait de voir Widow prendre un petit taquet qui ne vienne pas de moi, je préférai laisser passer l'orage sans rien dire. Echanger un petit regard avec Rachel suffit à me donner la dose de patience nécéssaire pour attendre de voir le... videur reprendre son boss, qui s'énerva sur lui aussi. Et c'est là que la situation devint invraisemblable ; le gros se débarassa de sa tronche et de sa bedaine avant de lâcher ses fringues pour adopter une tenue d'intervention plutôt courante au SHIELD. La transformation s'acheva sur l'explication quant à la jambe cassée évoquée quand il nous amenait ici et je comprenais ce que ça signifiait. Le patron était sous nos yeux depuis le début, un des siens dissimulé derrière une pièce de cuir.
Nick fucking Fury.
Je tournai un oeil rond vers Rachel, pour la voir aussi surprise que moi, si ce n'était plus.

- Le "junior" a gâché tout votre effet, boss.

Non, je n'avais rien trouvé de plus intelligent à dire. Je me repris toutefois vite, rebondissant sur ses derniers mots. Il était temps d'en venir au vif du sujet et ce que Fury annonçait était un gros morceau. Il voulait carrément se la jouer La liberté guidant le peuple dans un pays sur-militarisé et plutôt chatouilleux quant à sa politique intérieure ?

-  On a été repoussés au chalet, patron. Ils savent qu'on est là et nous attendent, ont vu Iron Girl et Widow à l'oeuvre avant de descendre mes deux armures. Je sais que je suis la cinquième roue du carrosse, mais parler de révolution me paraît quand même très abusé. Cette mission, à la base, était davantage de l'infiltration. Le SHIELD refusait d'intervenir directement avec de trop gros moyens et la couverture doit être éventée maintenant. Et voilà qu'on parle directement de révolution ? Avec tout le respect que je vous dois, monsieur, je crois qu'on pète plus haut que notre cul.
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Iron Girl le jeudi 15 octobre 2015, 22:33:55
« Il me plaît, ce petit. Pas vous, Romanov ? Il n’a pas sa langue dans la poche.
 -  Vous ne seriez donc pas un adepte de la langue de bois, Nick ? ironisa Natalia.
 -  Néanmoins, vous avez tort, Drake. »

Nick le regarda silencieusement pendant quelques secondes, et reprit :

« Je ne suis pas le Boss, ici. Techniquement, l’agent Romanov a un statut supérieur au mien... C’est elle, la fan de wingjump. Moi ? Juste un hobby... »

Il se déplaça un peu, tandis que Mikhaïl continuait à bouillonner sur place. L’agent du SHIELD, le fils du fondateur de l’organisation, sortit une tablette tactile, qui généra rapidement un hologramme, montrant un plan tridimensionnel du Château Latvérie. Rachel, elle, ne s’attendait guère à recevoir des renforts. En revanche, elle savait que Nick Fury avait eu un fils, portant le même nom que lui, mais elle n’en savait pas énormément sur lui. Elle savait qu’il avait servi, comme elle, en Afghanistan, en tant que Ranger, mais qu’il avait quitté l’armée après une attaque de ses forces par un Asgardien, Cul Borson, qui avait massacré de nombreux soldats. S’appelant alors Marcus Johnson, Nick avait découvert, en revenant aux États-Unis pour assister aux funérailles de sa mère, qu’il était le fils du fondateur du SHIELD. Ce statut ne lui avait cependant pas offert un passe-droit au niveau des accréditations du SHIELD, même s’il bénéficiait évidemment d’un statut assez particulier.

Nick était un ancien soldat, comme Rachel, quelqu’un en qui la Hawkes pouvait facilement s’identifier, car, comme elle, il était passé d’une guerre, celle contre les talibans et les réseaux islamistes, à une autre, celle face aux Asgardiens, à l’HYDRA, et à toutes ces menaces surnaturelles.

« Nous agissons sans accréditation officielle du SHIELD, expliqua Natalia. Le Directeur, Maria Hill, n’approuve pas officiellement cette opération, ce qui fait que nous n’aurons aucun soutien.
 -  J’avais déjà remarqué ça.
 -  Oui, l’attaque du chalet... Un coup du sort imprévu. Fatalis nous a devancés.
 -  Fatalis ? Qu’est-ce qu’il vient faire dans cette histoire ?
 -  Nous sommes en Latvérie. La Latvérie sans Fatalis, c’est comme... Euh... Un gâteau au chocolat sans crème anglaise ? »

Rachel y comprenait de moins en moins. Le Docteur Fatalis avait été chassé du pouvoir, ce qui expliquait pourquoi un régime démocratique avait été instauré en Latvérie, en bénéficiant du soutien de différentes organisations régionales occidentales, comme l’OTAN, ou encore l’UE.

« Votre père avait déjà tenté de libérer la Latvérie, Monsieur Fury. Vous êtes aussi borné que lui !
 -  Mon père voulait chasser un dictateur du trône... Moi, je veux le ramener, c’est différent.
 -  Hein ? »

De plus en plus larguée, Rachel s’avança alors, rejoignant ainsi la conversation.

« Est-ce que ça vous plairait de nous faire... Quelques petites explications ? Je comprends de moins en moins votre histoire. Je croyais que Fatalis avait été chassé du pouvoir, et que Bardas l’avait remplacé...
 -  Officiellement, oui... Récapitulons. Nous sommes venus ici parce que nous étions convaincus que la Latvérie finançait un trafic d’armes expérimentales à l’échelle mondiale, armant des super-vilains et des organisations criminelles. Notre piste, c’était un homme, un génie criminel qui est justement spécialisé dans la conception d’armes et d’armures futuristes, le Bricoleur.
 -  ...Qui a été aperçu il y a quelques semaines à l’aéroport de Doomstadt.
 -  Cependant, d’après d’autres investigations, il semblerait que Fatalis n’ait pas été chassé du pouvoir, mais qu’il se soit provisoirement mis en retrait. Nous avons continué à mener des recherches. Le Bricoleur sert d’intermédiaire entre Bardas et différents supers-vilains, mais les fonds servant à financer toute cette entreprise viennent de différents paradis fiscaux, et sont tous des comptes privés de Victor von Fatalis.
 -  De plus, nous ne trouvons aucune trace de lui. Aussi, ma théorie est de considérer que Fatalis a d’autres préoccupations, et qu’il a laissé Bardas gérer ses affaires pendant que lui faisait... Je ne sais trop quoi. Et ça, ça m’inquiète. Alors, on va tout régler en une seule fois : un assaut au sein du Château Latvérie, dont le but sera de capturer le Bricoleur, et de forcer Fatalis à reprendre le pouvoir.
 -  Attendez, vous... Vous voulez ramener Fatalis au pouvoir ?
 -  Oui, parfaitement ! Ces imbéciles veulent utiliser les réseaux de résistance ! Une résistance antidémocratique ! Les rebelles militent pour le retour de la dictature ! »

Rien que ça... Mais Rachel pouvait le comprendre. La démocratie à l’occidentale n’avait pas que des supporters, et sûrement pas parmi le peuple. L’Europe de l’Est avait connu pendant des décennies l’occupation, qu’elle soit ottomane, nazie, ou encore soviétique. Il en avait résulté une sorte d’hostilité à l’égard des étrangers, et l’Union Européenne était perçue, non pas comme une organisation fournissant de l’argent, mais qui venait en piller, et exploitait la pauvreté et la misère. Les Latvériens n’avaient aucune envie de se mélanger à eux, et, même si Fatalis était un tyran arrogant ayant développé autour de sa personne un fort culte de la personnalité, il était aussi un visionnaire qui avait offert à ses citoyens d’excellentes conditions de vie.

« C’est Mikhaïl qui nous a mis en contact avec les réseaux de résistance. Geert a servi d’agent de liaison avec eux.
 -  Écoutez, je ne suis pas convaincue que mener un assaut contre le Château Latvérie soit...
 -  Il y a beaucoup de données qui sont jeu, officier Hawkes, le coupa Nick Fury. Nous parlons d’un trafic d’armes à l’échelle mondiale ! Vous avez vu ce taré à Seikusu ? Ce... Ce Slave Prime ou je ne sais quoi. Et encore, je ne parle même pas des capacités cybernétiques de Drake... Nous sommes dépassés par les évènements. Tout ça dépasse de loin les tentatives de complot foireuses de l’HYDRA. La Latvérie est impliquée dans un trafic qui implique des armes venant d’une autre dimension, et nous affrontons des types qui ont la force de Superman. Nous avons un moyen d’obtenir des informations. Le Bricoleur se trouve dans le château Latvérie, c’est une certitude, et je suis également quasiment sûr que nous y trouverons le professeur Jiro. C’est l’occasion d’obtenir des informations sur ce qui se passe. Fatalis est impliqué dans quelque chose de suffisamment grand pour que lui-même cesse de diriger la Latvérie, son foutu pays !
 -  La Latvérie n’a pas envie de la démocratie, expliqua Natalia. En assiégeant le Château, nous montrerons la faiblesse du pouvoir en place. Le pays va s’embraser, et Fatalis sera obligé de sortir de l’ombre pour reprendre le contrôle sur sa nation. Ce n’est pas une solution idéale... Mais c’est la moins pire que nous ayons en stock. »
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Drake Noventa le vendredi 16 octobre 2015, 08:56:08
Je les écoutais parler. Beaucoup. Apprendre que Romanov était plus ou moins la supérieure de tout le monde ici me fit un peu tiquer, mais je passais la nouvelle après un regard appuyé sur la concernée. Nous n'avions pas d'atomes crochus, et alors ? En tant qu'agent, Natalia avait plus que prouvé sa valeur et ma Rachel semblait la tenir en haute estime. Je me contenterai de ça... Je coulais un regard sur Fury et Rachel alors que les explications commençaient, laissant ma partenaire dans la perplexité. On pouvait la comprendre : l'idée de l'opération était de ramener sur son trône un tyran dont le monde avait cru qu'il serait plus judicieux de ne plus le voir. Le SHIELD avait tenté de débouter Doom plus d'une fois et voilà que c'était cette même organisation qui comptait le remettre à sa place, sous prétexte qu'ils pourraient l'"avoir à l'oeil" ? Bien que je n'eu pas tous les tenants et les aboutissants, cette explication me sembla sordide et bancale. Sans dire qu'Hawkes aurait utilisé les mêmes termes que moi, je sentais bien qu'elle était elle aussi plus que sceptique. Moi qui pensait que les soldats se contentaient le plus souvent d'obéïr sans poser trop de questions ! Elle accepterait et ferait de son mieux, c'était certain. Quant à moi...
Hm.
Je me fichais pas mal de la politique internationale et de la situation latvérienne, bien que je m'abstins de l'évoquer ici. Mon but était de mettre les roues dans cette foutue forteresse pour demander des comptes à Jirô. Et si pour cela je devais prendre part à une révolution, soit ! Ce n'était qu'une vendetta personnelle, presque honteuse. Tant pis. J'attraperai leur Bricoleur dans la foulée pour faire bonne mesure et l'affaire serait réglée. Ah ! Après l'épisode du chalet, comment pouvais-je encore être si sûr de moi ?

- Les capacités cybernétiques de Drake sont à l'usage de ce que je considère être le Bien. La notion est naïve et galvaudée, je sais. Ce que je veux dire, c'est que toutes les forces "surnaturelles" ne sont pas tournées contre le monde mais certaines sont aussi à son service. Quant à ce pouvoir, je ne l'ai pas demandé. Natalia avait laissé entendre qu'on me l'avait très possiblement donné après mon accident apparemment planifié. Je veux des réponses, encore et toujours. Si je dois utiliser ce que j'ai dans la tête pour vous aider à soulever le peuple latvérien contre Von Bardas pour les avoir, soit ! Après, libre à vous de m'ôter ça de la tête parce que vous avez peur qu'il soit en liberté. Pour ce que vous considérerez être le Bien.

La vengeance, la plus vieille motivation du monde. Peut-être pas digne d'un agent du SHIELD, mais je roulais bien volontiers sur cette considération pour le moment. Quand cette histoire serait terminée, j'aurai peut-être honte d'avoir été aussi égoïste mais je m'en accommodait pour l'heure parfaitement. Et tous ici savaient qu'ils avaient besoin de moi, quelles que fussent mes raisons de m'impliquer dans le conflit qui allait naître. Qui, dans ce pays, pouvait se passer d'un type capable de commander n'importe quoi qui eut un erzazt de mémoire informatique ?

- Peu importe le plan qu'il reste à exposer, je ne me contenterai certainement pas de rester en arrière. Rachel et Natalia vont sûrement apporter leurs délicieux déhanchés dans les couloirs du château et je veux également en être. Donc... je m'adressais à Fury et Romanov en passant de l'un à l'autre. Auquel des deux je propose des leçons de saut et un sponsoring en échange d'une nouvelle armure à plusieurs millions de dollars ?

Plus que ma fanfaronnade, je voulais être certain d'être en mesure de couvrir Rachel. Faire le malin permettait aussi de dissimuler cet état de fait et notre relation. Et je voulais être en face de Jirô pour le regarder dans les yeux avant de lui passer les menottes, pas à travers le prisme des optiques d'une armure vide. C'était personnel, c'était physique. Si je devais finir par ramper sur le sol pour traîner mes jambes mortes jusqu'à mes réponses, je le ferai aussi.
Mais debout et surprotégé, ça ne serait quand même pas mal non plus.
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Iron Girl le mercredi 28 octobre 2015, 17:42:47
« Je n’aurais pas la prétention de me faire passer pour un curé, Drake. Tout ce que je souhaite, c’est assurer la sécurité de mon pays. Et cette sécurité implique de savoir ce qu’on vous a fait, et de savoir comment le contrôler. Je préfère ne pas imaginer les ravages qu’une telle technologie pourrait faire si elle était vendue sur le marché noir. Vous voulez des réponses, ce que je comprends... Et c’est également le cas pour moi. Autrement dit, nos intérêts se rejoignent. »

Rachel hocha lentement la tête. C’était pour ça qu’elle n’aimait pas la diplomatie. Les Hawkes avaient toujours eu une vision assez binaire du monde, une vision qui avait été confortée par la Seconde Guerre Mondiale, puis la Guerre Froide. Un ennemi clairement identifié, une menace certaine... Mais, maintenant, le monde était multiculturel, l’ennemi n’avait plus d’uniformes, mais se dissimulait parmi la population. Une menace invisible, paranoïaque, mais non moins réelle. Pour elle, Fatalis était l’ennemi, clairement identifié, et, même si elle comprenait l’idée de Nick (difficile de ramener du pouvoir quelqu’un qui n’en était jamais vraiment parti), elle ne pouvait s’empêcher de se dire que c’était dommage. La démocratie était pour elle une vertu cardinale, mais qui était-elle, après tout, pour l’imposer au peuple ? Si le peuple avait le choix de vivre sous une dictature, c’était leur droit, le principe d’autodétermination des peuples, un principe qui avait fait florès lors de la décolonisation, avant que les nouveaux États issus de la décolonisation n’y préfèrent d’autres notions, comme la souveraineté nationale, ou l’intangibilité des frontières... La politique était ainsi, faite de contradictions.

Drake avait annoncé son souhait de faire partie des opérations, se refusant à un poste à l’arrière. Nick hocha lentement la tête.

« Tant mieux, car vous faisiez partie de mon plan. Maintenant, regardez donc... Voici un plan sommaire du Château Latvérie. »

Il afficha une carte sur la table, permettant ainsi d’avoir une vue du Château depuis les hauteurs, avec une légende répertoriant les différents endroits :

(http://www.marvel-world.com/contents/encyclopedie/lieux/c/chateau-du-dr-fatalis-le/chateau-du-dr-fatalis-le_1.jpg)

Nick leur laissa le temps de regarder cette carte, puis appuya sur un autre bouton, et la carte se modélisa alors, devenant une sorte de maquette virtuelle avec des points en surbrillance. En appuyant sur certains d’entre eux, on pouvait ainsi avoir un plus grand aperçu de l’intérieur des infrastructures. C’était indiscutablement un grand château, avec de multiples ailes, et une série de tours.

« Nous pensons que Jirô et le Bricoleur se trouvent dans les souterrains. Vous et Rachel rejoindrez une équipe de résistance située dans les égouts, et qui, depuis quelques jours, perce un trou pour accéder dans les catacombes sous le château. L’endroit sera sûrement défendu par des androïdes et par des mercenaires, et je pense, d’ailleurs, que le combat principal se déroulera là-bas.
 -  Très bien.
 -  Votre mission sera de vous infiltrer, et d’appréhender tous les scientifiques, ainsi que tous documents utiles... Mais la priorité reste malgré tout Jirô et Mason. »

Phineas Mason était l’identité civile du Bricoleur, ce que Rachel nota dans un coin de sa tête.

« Parallèlement, l’Agent Romanov descendra du ciel en wingjump pour se poser sur les sommets du château. Sa cible sera la tour de guet, avec pour mission de répandre un gaz anesthésiant dans le système de ventilation. Dès que Black Widow aura fait cela, nous pourrons tous passer à l’offensive. Vous depuis les égouts, moi et Geert depuis la rue. Geert a des contacts au sein du château qui ouvriront les portes.  Notre attaque sera essentiellement une diversion, sauf s’il devait s’assurer que Mason et Jirô ne se trouvent pas dans les souterrains, mais dans le château.
 -  Il y a beaucoup de paramètres hasardeux dans votre stratégie. »

Ce fut Natalia, étrangement silencieuse pendant tout l’explosé du plan, qui intervint alors :

« Nous manquons d’informations sur le château, mais aussi de temps. Nous pensons que Drake a été le patient-zéro des expériences de Jirô, et, plus nous tardons, plus nous prenons le risque de voir ce dernier parachever ses expériences. »
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Drake Noventa le vendredi 07 octobre 2016, 23:35:56
Tout ce sur quoi mon attention s'était porté avec une réelle assiduité, c'était le fait que Romanov allait se charger du saut en wingjump. Je comprenais tout à fait pourquoi c'était elle qui devait s'en charger, vu ma propre condition et le manque d'expérience d'Hawkes dans ce genre de domaine qui demandait davantage qu'un "simple" entraînement militaire, mais cela me froissait un peu. Natalia "super agent" Widow se retrouvait avec la partie qui aurait du m'être légitimement confiée. D'accord, la Veuve n'était pas manchotte et il fallait être parfaitement crétin pour penser que c'était une incapable quand on l'avait vue se battre et agir sur le terrain. Cependant, j'étais prêt à parier qu'elle restait derrière moi quand il était question de saut. Evidemment, la russe m'aurait botté le cul sur l’atterrissage, avec ses deux jambes... Mais je restai prêt à parier que côté technique, elle n'aurait jamais réussi qu'à voler dans ma voile. Bah. Que ce que ça faisait, de toutes façons ? Je n'aurai jamais l'occasion de le vérifier.
Sans que je ne m'en aperçoive, ma réflexion m'avait laissé le regard vissé sur elle. Poliment, je me détachais de son visage en esquissant l'idée de lui proposer -une fois tout ce bordel réglé, bien entendu- de sauter pour une petite compétition amicale.

Le briefing était clair. Même assez simpliste, pour tout dire. J'opinais du chef à la remarque de Rachel et me massait pensivement le menton en détaillant la carte 3D qui s'affichait devant nous tous. La stratégie enfantine de Fury me laissait pour le moins dubitatif. Ce château était plombé de types armés et de robots de combat, et on allait s'y rendre avec la préparation dignes de voleurs de caravanes ? Le prestige du SHIELD en prenait un coup dans la tronche. Et ce serait aussi littéral que figuré si on finissait par se planter, ce qui avait toutes les chances d'arriver. Soupirant, je me laissais un peu m'avachir dans ma chaise, tapotant l'un des accoudoirs du bout des doigts.

- Ce n'est pas le moment où l'on devrait demander l'appui de poids lourds ? Sans vouloir vous sous-estimer, les filles, fis-je à l'attention de Rachel et Natalia. Je sais pas moi, un Thor, un Spiderman ou même le Père Noël... Nos effectifs me paraissent un peu légers, là.

Même en considérant que j'avais une chance de pirater l'ensemble des androïdes qui parcouraient les couloirs du château et qui ne manqueraient pas de nous tomber sur la gueule, ça ne promettait rien de bon. De plus, nul doute que Jiro aurait prévu de quoi me damer le pion. Si c'était lui qui m'avait filé le Master_of_Puppets, penser qu'il avait tout calculé pour le contrer le cas échéant était loin d'être stupide. Sans compter que je ne maîtrisais pas tout, comme l'avait montré si brillamment mon coma après la bataille du châlet. Un petit évanouissement et hop ! Nos troupes détournées reviendraient à leur propriétaire original et nous plomberaient le cul dans la seconde qui suivrait la fin du hacking. Impossible que Fury ou Romanov n'aient pas pensé à cela, et curieux qu'ils ne l'évoquent pas.

- Et donc, au risque d'insister, vous avez une armure pour moi sous la main ? Les roulettes, c'est pas super dans les égouts et je vois mal Hawkes me porter tout en tirant des rayons répulseurs. Ou alors, il y a une partie du plan que vous n'avez pas encore lâchée et il serait temps de filer les dernières infos avant qu'on ne se mette en ordre de bataille. Je voudrais qu'on en finisse, perso. J'ai des comptes à régler, la diplomatie internationale à sauver et un resto à payer à Greet pour m'avoir évacué du châlet.
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Iron Girl le samedi 08 octobre 2016, 13:10:44
« Je connais la réputation des agents gouvernementaux, Monsieur Noventa, mais les agents du SHIELD qui vous soutiendront ont tous suivi une formation très poussée, précisément pour combattre des menaces surhumaines. Un Thor ou un Hulk ne seront d’aucune utilité dans une mission où l’objectif est d’essayer d’être furtif. »

Vu le chaos que Rachel et Drake avaient déjà foutu en Latvérie, on pouvait s’étonner que Fury cherche encore à limiter les dégâts, mais c’était pourtant bien ça. Cette mission n’avait pas reçu l’aval du Pentagone, car la Maison-Blanche préférait opter pour la voie diplomatique, en encourageant Von Bardas à développer la démocratie. L’enquête de Fury sur Bardas s’était heurtée à ces obstacles politiques et, surtout, économiques. Depuis que Fatalis avait été déchu du trône, et que Von Bardas y était, elle avait autorisé l’implantation d’entreprises occidentales, dont nord-américaines. Et, vu le pactole qui se trouvait en Latvérie, la Maison-Blanche n’avait logiquement pas envie de tirer une croix là-dessus en créant un incident international, ce qu’une intervention musclée menée par une agence d’espionnage pouvait tout à fait faire.

Pour toutes ces raisons, Fury ne pouvait pas compter sur le soutien des Avengers, et c’est ce qu’il expliqua, tout en restant, comme à son habitude, relativement évasif, trait caractéristique de la famille Fury.

« Nous avons l’accord de Hill, mais à nos risques et périls. Si cette opération foire, tout nous retombera sur la poire. Enfin, pas pour vous, Monsieur Noventa, plutôt pour moi et pour Hawkes. C’est pour ça que nous devons faire avec les moyens du bord, surtout. Si on apprend que des agents secrets du gouvernement américain interviennent illégalement en Latvérie, ce sera un sacré bordel... Mais, si on rajoute à ça tous ces types en costumes qui font la une des quotidiens nationaux de la plupart des pays du globe, ce ne sera pas qu’un petit incident diplomatique, mais une vraie crise majeure. »

Et ça, Hill tenait à l’éviter. Autant dire que les raisons de ces limitations agaçaient fortement Rachel. De son point de vue, s’il était normal, dans un système démocratique, que les politiciens commandent aux militaires, on ne pouvait que relever le caractère pervers et imparfait de la question. Bardas était à l’origine d’un important trafic d’armes et d’armures servant à équiper des super-vilains pour commettre des attentats terroristes aux États-Unis, ou dans les pays alliés, comme au Japon. Le SHIELD avait réuni suffisamment de preuve pour autoriser une opération secrète, mais le gouvernement ne voulait pas en entendre parler, pour des raisons électoralistes et bassement politiciennes, afin de permettre à des sociétés de s’implanter, et de s’enrichir grassement. Le pire, c’est que tout ça sentait bon l’enfumage. Rachel était sûre que Bardas avait envisagé cette ouverture économique uniquement pour bénéficier d’une certaine forme de protection. L’armée, autrement dit, était coincée dans son rôle essentiel de protection de la population, par des considérations économiques et, à son sens, totalement stupides.

Cependant, ce n’était pas à elle de déterminer les règles du jeu, et, si cette opération pouvait mettre fin au réseau de Bardas, elle serait ravie d’y participer. Elle croyait autant aux chances d’avoir un système démocratique en Latvérie qu’à voir la Russie se débarrasser de Vladimir Poutine avant la fin de l’année, et, tout ce qu’elle voulait, c’était avant tout appréhender le Bricoleur et Jirô, les piliers essentiels de tout le trafic de Bardas.

« Notre stratégie est relativement sommaire, mais ce n’est pas comme si nous avions le temps devant nous, ou des éléments plus précis. En d’autres circonstances, nous aurions pu obtenir des plans plus détaillés du château, mais il va falloir naviguer à l’aveugle. Les opérations secrètes, ça nécessite toujours de savoir improviser. Il est impossible de tout prévoir, et, quand un scénario dégénère, il faut rapidement réagir, et ne pas hésiter à s’éloigner des consignes qui vous ont été fournies. »

C’était le même raisonnement quand on était un militaire. Même les stratégies les plus excellentes au monde ne valaient rien face à l’expérience sur le terrain. Il y avait toujours quelque chose qui pouvait foirer. La théorie du chaos était un concept que Rachel prenait personnellement très au sérieux, et un bon soldat n’était pas quelqu’un qui se contentait juste de suivre les ordres, mais qui savait aussi quand les ordres donnés n’étaient plus valables.

Drake demanda alors si une nouvelle armure était disponible pour lui, et un léger sourire amusé perla sur les lèvres de Fury.

« Oh, on a un truc pour vous, oui... Un prototype expérimental, basé sur les travaux récents de Stark. Un truc qui a pu passer les douanes. Vous avez vu ‘‘Terminator II’’ ? Si oui, le concept devrait vous être familier... »

Difficile, pour l’heure, de voir le rapport entre « Terminator II » et la situation actuelle. Rachel rendit à Drake un regard perplexe, et des agents apportèrent ensuite une épaisse mallette noire métallique. Fury l’ouvrit à l’aide d’un code et d’un scanner rétinien, et, quand la mallette fut ouverte, on put voir, à l’intérieur, une épaisse de flaque argentée, qui remuait un peu sur place.

« L’alliage polymimétique du T-1000... Du métal liquide... Ce vieux fou de Stark a réussi à fabriquer une armure inspirée de ce modèle quand il était à San Fransisco. Cette armure a été confisquée, et nous l’avons étudié. Vous allez pouvoir la greffer à votre fauteuil roulant, et elle se mettra ensuite sur vous. C’est... C’est comme un genre de symbiote, sauf que ça vous donne une armure. »

Rachel avait entendu parler de cette histoire. Tony s’était rendu à San Fransisco, et avait été à l’origine d’une véritable catastrophe en développant un virus, « Extremis 3.0 », qui améliorait le physique des gens, faisant d’eux des toxicomanes. Il s’était opposé à Daredevil, et le gouvernement avait fini par intervenir. Ce n’était clairement pas la meilleure période de Stark, mais il avait néanmoins pu concevoir du métal liquide, s’en servant pour se doter d’une superbe armure étincelante (http://img110.xooimage.com/files/d/f/c/superior-iron-man...20-copie-4bdacd4.jpg).
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Drake Noventa le dimanche 09 octobre 2016, 01:58:52

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[Je dis juste que ça serait cool ! On est une équipe qui marche et, pour autant que je sache, je suis ton co-équipier régulier. Alors on pourrait se trouver un nom de binôme. Et des noms de code. SURTOUT des noms de code. Toi tu en as un, mais admets qu'"Iron Girl" ça fait très groupie de Stark. Tu pourrais être...mhm...Blue Condor ! Et moi...moi...Silver Hawk ! On serait le Wing Squadron] !


La conversation durait depuis vingt bonnes minutes, soit depuis que nous avions quitté notre suite d'hôtel. Enfin, quand je disais "conversation", j'aurai été plus avisé de dire "monologue". Comme souvent Rachel parlait peu et me laissait pour beaucoup dans mes délires, prenant toutefois la peine d'intervenir ça et là. Pour le coup, j'étais bavard. Je n'étais pas dupe de la raison : si j'étais très content d'avoir un peu Hawkes rien qu'à moi depuis le briefing passé au night-club et que c'était l'expression d'une forme sincère de satisfaction, j'avais aussi la jauge de stress qui crevait le plafond et j'évacuais le surplus comme je le pouvais. Etre en mission sous couverture était une chose, d'autant que je ne jouais jamais que mon propre rôle. Partir au feu à peine sorti d'hôpital était très différent et malgré la formation reçue au SHIELD et les conseils avisés de ma chère mentor Barbara Gordon, j'avais du mal à me détendre et à prendre le recul nécessaire. D'autant que l'épisode du chalet m'avait rappelé que je n'étais qu'un rookie paumé dans la cour des grands, malgré les armures high-tech et le Master_of_Puppets. En vérité, j'avais surtout peur d'être un poids pour mon équipe et je craignais que tout le monde -Rachel y compris- ne se sente coincé à me traîner.

Pour me changer les idées, j'avais aussi pris le temps d'étudier ma nouvelle armure et de m'en extasier avec Rachel, avec qui je partageais bien volontiers ce genre de choses. Nous passâmes un peu de temps à l'équiper à mon fauteuil, nous extasiant de ce liquide argenté qui devenait une armure aussi fonctionnelle que celle d'Hawkes. Nous discutâmes des possibilités, comparions les habitacles de nos tenues métalliques respectives... Et prenions, d'une façon étrange mais bienvenue, un peu de temps pour nous.

J'avais décidé de ne pas aborder du tout notre relation. Y revenir dans les circonstances actuelles n'aurait mené qu'à une discussion stérile, je le savais bien. Néanmoins, impossible de faire comme si nous n'étions que de simples camarades. J'avais essayé quelques rapprochements légers, misant sur la petite complicité que nous avions déjà érigé à grand-peine jusque là. Mais au final, j'en étais venu à parler de ce qui me passait par la tête pour éviter de la gonfler avec un rentre-dedans qui aurait fini par être plus lourdeau qu'à l'ordinaire
 Et donc, alors que nos armures activaient leur mode furtif pour descendre sur le point de rendez-vous convenu, je nous déclarais nommé le Wing Squadron.
Nom, au passage, qui me plaisait plutôt pas mal.

J'avais promis à Rachel de ne plus "pirater" Iron Girl, à moins que ce ne fut en cas de force majeure. Aussi utilisions nous un canal commun pour discuter sans être dérangés, canal que je surveillais d'un coin de ma tête pour m'assurer qu'il restait absolument crypté pour autrui. Tendant la main, je lui montrais l'accès à notre point de rendez-vous avec la résistance. La gueule béante d'une vieille canalisation d'évacuation d'eaux usées qui donnait au-dessus d'un bassin de traitement de flotte. De quoi passer debout sans mal pour un homme adulte, sans pouvoir marcher côte à côte toutefois. Je laissais Rachel passer la première et je fermais la marche ; elle parlerait au groupe qui nous attendait et je me contenterai de la jouer gentil sbire discret dans son armure plaquée argent.

Les premiers mètres furent un peu compliqués et je remerciais le Ciel de ne pas avoir à les faire dans de bêtes bottes en caoutchouc. L'eau était épaisse et arrivait à mi-tibia, clapotant contre l'armure à la manière d'un slime dans un hentai bien foutraque. Et l'odeur était probablement aussi immonde qu'on pouvait l'imaginer... Grimaçant pour moi-même, j'emboitais le pas à Rachel qui se dirigeait grâce à la carte fournie par Fury. Nous enchaînames les couloirs jusqu'à arriver dans une section plus large et moins sale (http://image.noelshack.com/fichiers/2016/40/1475969182-utopia.jpg) qui nous permis d'évoluer à la même hauteur. Une centaine de mètres plus loin se présenta le point de rendez-vous... Et la gueule de plusieurs mitrailleuses. Les résistants étaient au moins aussi nerveux que moi, visiblement.

- Iron Girl, c'est ça ?

L'homme qui avait invectivé Rachel (http://image.noelshack.com/fichiers/2016/40/1475969520-tian-zi.jpg) dit rapidement s'appeler Donovan et fit signe à ses camarades de baisser leurs armes, ce qu'ils firent nous sans nous regarder de travers. Comparé à eux qui semblaient sortir d'une copie de Mad Max Fury Road, on faisait très décalés dans nos armures rutilantes... Ce qui ne devait pas plaire à des gens qui avaient une dent contre les robots et Fatalis. Donovan se montra à peine plus aimable, mais la forme sculptée des seins de l'armure de Rachel sembla plus l'intéresser que le début d'une gueguerre. Quand il releva les yeux, ce fut pour expliquer ce qui allait se passer.

- Mes gars ont achevé de creuser les derniers mètres qui séparent cette section des égouts des catacombes du château. Pirater les senseurs dont sont truffés les abords ne fut pas une mince affaire, mais on est prêts à entrer. Vous autres, les chars d'assauts, vous passerez devant. On attend le signal et on s'invite à la fête.

Tout du long de son rapide exposé, il avait détaillé Rachel. Sûr que l'armure lui rendait une allure étrangement flatteuse, même alors qu'il ne s'agissait que d'une carapace qui ne la mettait pas vraiment en valeur -surtout quand on connaissait comme moi sa réelle allure sous toute cette épaisseur d'acier.

- Hey, on pourrait toujours aller boire un verre après. Je me donne une heure pour t'ouvrir la boîte et voir si c'est aussi bien dedans que ça à l'air de dehors, dit-il dans un sourire assuré.
[Je vais aller voir ce piratage de senseurs, ça va m'éviter d'entendre davantage de conneries.]

Ce mec risquait de se faire renvoyer comme il fallait dans ses 400 mètres et je ne m'inquiétais pas trop pour ça. Mais comme je n'avais pas envie de laisser trop à penser que je pouvais être jaloux, je trouvais préférable de m'éloigner un peu de la scène. De plus, les senseurs m'inquiétaient un poil tout de même. Des pécores comme ça, capable d'outrepasser les défenses installées par Fatalis ? Mieux valait en avoir le coeur net.
Me faisant diriger par un péon quelconque vers le point qui serait notre entrée, je laissais Hawkes à son nouveau flirt et guettais le signal de Romanov.
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Iron Girl le dimanche 09 octobre 2016, 15:49:39
« Ça porte malheur de porter le nom d’un mort. »

Blue Condor était une bonne idée, mais, dans l’histoire du SHIELD, un agent avait brièvement porté ce nom. Emilie Scholz, qui avait rejoint la Task Force, une force de frappe italienne appartenant à la branche européenne du SHIELD, Euromind. L’objectif de la Task Force, qui devrait, par la suite, s’appeler Euroforce, était de protéger les activités d’Euromind, qui était surtout une cellule scientifique. Emilie était le plus jeune membre de la Task Force quand son équipe avait été envoyée enquêter sur un UFO en Malaisie. Ils avaient alors été attaqués par un trio de mercenaires japonais disposant d’un équipement high tech, les Lords Of War, et Emilie avait été tuée en les affrontant. C’était une histoire qui datait, mais, dans ce genre de circonstances, Rachel faisait preuve d’un sérieux inébranlable, en se rappelant fréquemment les camarades tombés au combat. Avec Rachel, il y avait toujours un temps pour plaisanter, et ce temps était relativement court.

Ceci étant dit, elle reconnaissait volontiers que son surnom l’affiliait à Iron Man, mais, d’un autre côté, la technologie alimentant cette armure était une technologie Stark. Pour elle, il s’agissait d’un hommage au créateur de cette armure, mais qui s’arrêtait là. Tony n’était pas un soldat, contrairement à Rachel, et elle avait plutôt tendance (ce qui n’était guère surprenant) à le trouver assez insupportable. Pour l’heure, le duo s’enfonça dans les égouts, l’armure polymimétique de Drake fonctionnant à merveille, que Rachel décida, dans sa tête, de baptiser « armure Terminator ». Aussi surprenant que cela puisse paraître, Rachel connaissait « Terminator II », et se demandait de quoi cette armure était vraiment capable. Dans le film, le T-1000 était un véritable Slime Polymorphe, capable d’étendre son armure pour former de longues épées, ou tout simplement de changer d’apparence. Et Fury leur avait dit que les ingénieurs du SHIELD avaient planché sur cette armure pour l’améliorer un peu.

*Ce qui me surprend, c’est surtout que nous l’ayons. Fury doit avoir de sacrées relations avec Hill pour avoir réussi à l’obtenir dans le cadre d’une mission clandestine... D’un autre côté, c’est aussi un excellent moyen de la tester.*

Le SHIELD surprenait toujours Rachel par ce mélange entre son organisation conspirationniste digne de l’esprit d’un paranoïaque et ses initiatives audacieuses, contraires à quasiment tous les règlements militaires qui puissent exister. Après tout, c’était une organisation paramilitaire qui, pendant des mois, avait été dirigée par un civil, dont la formation militaire était pratiquement inexistante. Rachel, pour l’heure, était néanmoins ravie d’être en compagnie de Drake, dont elle commençait à apprécier de plus en plus la compagnie, et ce même si ce constat ne devait pas vraiment sauter aux yeux.

Elle s’avançait donc en tête, dans des égouts sinistres et lugubres, s’aidant d’une carte chargée dans son HUD pour rejoindre le point de rendez-vous avec la résistance locale. Rachel finit par rejoindre une gaine d’évacuation des eaux, qui menait à un ancien bunker, datant probablement de la Seconde Guerre Mondiale. Donovan et les autres résistants étaient là, des individus qui crachaient sur Lucia Von Bardas, en estimant qu’elle était à la Latvérie ce que Dmitri Medvedev avait été à la Russie : un vulgaire homme de paille. Pour eux, la démocratie, en Latvérie, n’existait toujours pas, car, derrière les apparences, on observait toujours les mêmes abus, la même justice sévère et intransigeante.

Donovan était un homme musclé, visiblement draguer invétéré, ce qui ne sembla guère plaire à Drake. Souriant sous son armure, elle souleva son heaume, son beau visage apparaissant.

« Épargnez-moi votre testostérone, Messieurs. J’ai servi en Afghanistan, j’ai connu ça. »

Elle se déplaça ensuite. Des ordinateurs étaient installés ici, avec des écrans sur des tables, et des caisses abritant des armes. Tout comme la CIA ayant équipé et formé les talibans pendant la guerre en Afghanistan, le SHIELD avait formé et armé ces résistants, leur fournissant une technologie permettant de court-circuiter les multiples détecteurs de Fatalis. Ils avaient utilisé une forge-laser, silencieuse, et faisant peu de vibrations, pour creuser une ouverture jusqu’aux oubliettes du château.

Donovan et ses hommes enfilaient des armures de combat, avec des fusils d’assauts dotés de balles électriques, conçues autant pour affronter des humains que des robots.

« Vous avez un sacré équipement...
 -  Nous sommes proches du SHIELD depuis des années, expliqua Donovan, sans grande surprise. Ce soir est notre grande soir, nous allons en finir avec Bardas, et le peuple verra que Fatalis se joue de lui. »

Elle devinait en eux des marxistes ou des trotskistes du 21ème siècle.

« Il y a peu de chômage et de pauvreté en Latvérie, mais c’est parce que les classes populaires sont stigmatisées, et servent de cobayes pour Fatalis. Ses robots ont remplacé les ouvriers dans les usines, et Von Bardas ne compte rien changer à ça, malgré tous ses beaux discours. »

Rachel resta silencieuse. Donovan n’avait pas tort, mais elle savait que sa révolution prolétarienne était totalement indifférente aux yeux du SHIELD. En un sens, elle se sentait un peu coupable d’exploiter ainsi les idéaux de ces gens, mais c’était leur meilleure option. Les résistants se préparaient à intervenir quand Rachel reçut un appel de Natalia, par l’intermédiaire de son Codec. Elle referma son heaume, et ouvrit un canal de communication avec Drake, pour qu’il puisse également entendre.

« Je suis à l’intérieur du château. Il y a assez peu de gardes, ils sont tous au salon de réception, ou presque...
 -  Des informations sur la position du laboratoire ?
 -  Non... Pas encore, en tout cas. C’est un grand château, mais je me dirige des générateurs. Je pense que le laboratoire doit se trouver là où il y a des pics de consommation élevés. Quand j’y serais, je vous enverrai les donnés, et vos armures pourront déterminer, sur la carte, l’emplacement de ce pic. En attendant, évitez de faire trop de grabuge. Il y a peu de gardes, mais c’est parce que Bardas a mis la plupart des robots en veille.
 -  Hm... On fera de notre mieux, mais nos révolutionnaires ont visiblement envie d’en découdre. »

Natalia mit fin à la communication, et Rachel se rapprocha du trou fait par la foreuse. Elle était vers le plafond, et donnait sur une sorte de chemin pierreux, une courte grotte qui donnait ensuite sur les prisons, dans la partie très ancienne du château, vide et moisie, avec des barreaux rouillés.

« Nous y voilà... »

Rachel s’avança la première, utilisant tous ses capteurs. Il n’y avait personne dans l’ancienne prison, et rejoignit un escalier au fond, menant à une porte solide, qui donnait sur un grand couloir, très haut de plafond, avec de grands rideaux et des fenêtres massives permettant de voir Doomstadt. De grands tableaux étaient également le long du mur, opposés aux fenêtres, montrant des paysages latvériens, ou des figures politiques connues. Jadis, il n’y avait quasiment que des tableaux à l’hommage de Fatalis.

Ils y étaient... Les premiers pas étaient faits. Le Château-Latvérie, le dernier chapitre de cette excursion européenne. Malgré la nervosité, et malgré ce sentiment que Rachel était en train de foncer dans la gueule du loup, elle sentit, bien malgré elle, un irrépressible sentiment de joie l’envahir... Sentiment qui, curieusement, était un peu associé à Drake, ce qui amena rapidement Rachel à se sermonner, afin de se concentrer davantage.

« Évitons les champs de détection, il y a des caméras et des lasers... »
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Drake Noventa le mardi 11 octobre 2016, 10:35:00
Docile et aussi discret que possible (ce qui n'était pas un exploit quand votre armure tout dernier cri avait la possibilité d'étouffer n'importe quel son et disposait d'un léger mais efficace camouflage optique), j'avais suivi Rachel aussi bien que la conversation, résistant à l'envie d'interroger Romanov sur son saut jusqu'à la tour. Nous nous faufilâmes sans mal à travers l'ancienne prison, rejoignant l'escalier qui nous mena vers le premier étage. Un grand couloir -une galerie, en fait- avec de hautes fenêtres d'un côté et nombre de tableaux de l'autre, le tout séparé par une largeur assez conséquente pour que j'estime facile de passer à trois chaises roulantes côte-à-côte même en faisant la course et en cherchant à se dépasser par de grands mouvements. Si j'aimais les baraques dans ce genre là, c'était pour ce genre d'attrait inhérent à mon état d'handicapé : on avait de l'espace et on ne galérait pas lorsqu'il s'agissait de passer de la chambre à la cuisine.
Les capteurs et autres systèmes de détection, mon armure les captait à la perfection. Décidé à les oblitérer grâce au Master_of_Puppets, je mis en branle l'application... Et me rendit compte une seconde plus tard que quelque chose n'allait pas, comme je l'expliquais sur le canal fréquenté par mes deux partenaires de choc.

[Les filles ? Je pense qu'ils s'attendent à me voir. J'ai voulu pirater la sécurité pour nous arranger en nous occultant auprès des senseurs, mais il y a comme une sorte... je ne sais pas... de voile, disons. Ça n'a l'air de rien, mais si je m'infiltre avec ça je ne serai pas assez rapide pour flouer l'ordinateur. Le hacking sera vite repéré et nous avec.]

Moi qui pensais nous faciliter la tâche, c'était râpé. Je ne voulais pas abuser du Master pour éviter l'épilogue du chalet mais là, je ne pouvais rien faire de concret sans mettre en danger toute l'opération. Une sorte de brouillage avait été déployé ici mais, hé, c'était sûrement prévisible ! Nous étions dans le château de Fatalis, après tout. J'haussais les épaules à l'attention de Rachel, décidé à me contenter des scanners inclus dans l'armure quand...
...je reçu un appel Skype.
Directement dans mon heaume, l'interface affichant la fenêtre sur l'interface visuelle. Rien d'impossible en soi, si j'avais seulement eu l'idée de foutre Skype dans une armure de combat. L'appel cessa avant de reprendre dix secondes plus tard, affichant cette fois la photo du contact.

[A-attends, Hawkes. J'ai...euh...un appel.]

 Je fis signe à Rachel de ne plus avancer, et m'arrangeait pour que la conversation Skype soit audible par Iron Girl et Black Widow. Je savais que Rachel serait toute ouïe, parce qu'elle reconnaîtrait elle aussi la photo qui apparaissait : la chanteuse de cabaret (http://image.noelshack.com/fichiers/2016/41/1476171673-1409946957-2efum1e.jpg) que nous avions vue au restaurant. Je décrochai.

[Oui ?]
"Monsieur Noventa, bonsoir. J'espère ne pas vous déranger ?"
[Ça ira, même si je vais devoir donner quelques explications à ma copine qui m'attend dans le salon. Vous êtes ?]
"Une amie, qui vous attend au bout du couloir de la galerie avec votre carton d'invitation à la soirée de Von Bardas. Ne vous en faites pas pour mademoiselle "Leigh", j'ai l'habitude de gérer les accès de jalousie. Pour preuve, elle va pouvoir continuer ce pour quoi vous êtes venue sans être inquiétée. Mon intérêt est dans votre succès ce soir."

J'échangeais un regard avec Rachel à travers nos heaumes d'acier et d'électronique. Qui pouvait bien être cette femme ? Pourquoi et comment ? Cette opération prenait une tournure étrange, qui puait même sacrément la merde. Toutefois, il fallait répondre à cette "amie" en vitesse. Vu qu'aucune alerte n'avait retenti, j'avais tendance à la croire... Mais je manquais d'options, de toute façon.

[J'arrive.]
"Formidable ! Je fais désactiver le chemin jusqu'à moi. Sur toute la longueur de la galerie", précisa-t-elle.

Skype coupa en même temps que les capteurs. Faisant jouer l'alliage si particulier de l'armure grâce au Master_of_Puppets, je transformais la carapace en élégant smoking de soirée et oblitérait le casque pour libérer les cheveux que je coiffais rapidement. J'étais debout oui, mais cela n'étonnerait pas trop : officiellement, j'étais en Latvérie pour vanter les mérites de prothèses destinées à faire remarcher les paralysés. J'avais simplement prit soin de donner au smoking une allure gonflée au niveau des jambes pour esquisser les contours du dit appareillage. Expirant profondément, je me tournais vers Hawkes.

- Vu la situation, c'est le meilleur choix stratégique possible. Même si j'aurai préféré cent fois continuer avec toi.

Refuser l'aide de la chanteuse, c'était risquer de nous faire balancer. Mais laisser Rachel comme ça... D'une certaine façon, j'avais l'impression de la trahir. J'affichais un petit sourire gêné, ne sachant pas trop comment gérer la situation. Improvisation ! Dans l'interface de Rachel s'ouvrit la fenêtre concernant nos discussions privées avec Romanov. De cette façon, les filles sauraient en même temps que moi tout ce qui se raconterait une fois que j'aurai quitté le groupe.
Je me rapprochais d'Hawke et vint déposer un léger baiser sur son casque, à l'emplacement de sa bouche.

- Les occasions de me tenir à ta hauteur sont rares, soufflai-je en guise d'excuses.

Je tournais les talons après un dernier regard entendu échangé avec ma partenaire, puis remontais la galerie dans le sens inverse à celui imposé par notre mission. J'en profitais pour faire pour le plaisir quelques foulées (l'apparence de me tenir sur mes jambes sans aide n'était qu'illusion, mais elle faisait plaisir à voir) et arrivai à la porte, que je n'ouvrai qu'après m'être assuré que la petite compagnie que j'abandonnais derrière moi ne serait pas vue par le premier venu qui jetterai un œil dans l'ouverture. Après une ultime inspiration, je poussais le battant et découvrit en face de moi la chanteuse, divine dans sa robe de soirée (http://image.noelshack.com/fichiers/2016/41/1476173284-robe-de-soiree-2015-one-shoulder-white-beaded-crystals-chiffon-long-prom-font-b-gown-b.jpg), une petite pochette de main assortie trônant sous son bras. Elle s'approcha dans un sourire et inclina la tête en guise de salutation, alors que je lui prenais la main pour un baise main poli.

- Vous êtes tout à fait délicieuse, miss...?
- Valentina Palazzo, mon cher Drake. Je suis ravie de vous revoir. Votre carton d'invitation est avec moi. Et je suis ravie de voir que ces prothèses sont aussi efficaces que vous l'avez vanté lors de vos conférences, c'est un plaisir de vous voir debout.
- Et attendez que nous allions danser.

Son sourire s'élargit un peu plus, une pointe qui faisait s'évaporer le côté poli mais mécanique de celui de son acceuil. Elle fit reposer son poignet dans le crochet du bras que je proposai, rappelant au passage que mon père m'avait un temps éduqué pour que je puisse fréquenter les gens de la belle société à laquelle son argent nous faisait appartenir. Qui aurait pensé que ce serait utile un jour comme ça ? Nous avançâmes tandis qu'elle nous guidait, nous mêlant sans mal aux gens qui évoluaient là. Les couloirs et galeries étaient extrêmement animées par les conversations menées par des gens qui se baladaient la coupe de champagne à la main et avec sûrement assez de pognon dans la poche et de relation derrière eux pour refaire le monde sans que ça ne soit une simple expression.
On salua ça et là Valentina et moi par la même occasion, mon intrigante partenaire me présentant au besoin. Mon nom faisait office de passe-partout et mon saut (qui avait agité la presse locale, apparemment) alimentait les esquisses polies de conversations.

Nous parvînmes à la salle de réception, où Valentina attrapa deux flûtes de champagne et m'en tendit une. Puisque nous étions un peu à l'écart, j'en profitais pour tenter de mener la conversation et en savoir plus sur elle et ses intentions.

- Vous savez que votre petit numéro va faire jaser ? Je suis en couple.
- Avec une simple secrétaire, qu'on dit chanceuse de vivre avec vous, richissime handicapé, un conte de fées à la Cendrillon. M'avoir à soi pour une soirée, c'est un privilège, monsieur Noventa.
- Privilège qui m'est tombé dessus de façon impromptue et que je ne peux donc pas apprécier à sa juste valeur, mademoiselle Palazzo. Je réitère donc ma question de tantôt : qui êtes vous ?
- Peut-être que vos alliés le sauront. Vous vous inquiétez du succès de leur mission et leur sécurité ; je le comprend tout à fait. Ils n'ont rien à craindre de moi. Je vous l'ai dis, je suis une amie.
- Vous n'êtes pas la mienne. Que les choses soient claires, Valentina. Si quelque chose dérape pour mon équipe, je m'occuperai de vous.

Elle étouffa poliment un léger rire et s'approcha se moi. Se colla à moi de si près que sa poitrine s'écrasa sur mon buste. Son nez frôla le mien, ses lèvres à un souffle des miennes.

- C'est moi qui vais m'occuper de vous, Drake. Et croyez moi, cela va vous plaire...

Un baiser volé, ses mains qui passent autour de mon cou. Si je feins seulement de m'échapper, j'attirerai l'attention. Si je ne réagis pas dans son sens aussi, d'ailleurs. Bon gré mal gré, en demandant mentalement à Rachel de me pardonner, je viens ceindre la taille de Valentina de mes bras. Et c'est là que je l'entends me souffler des mots que je n'attendais pas, heureusement captés (comme tout le reste de notre échange, du reste) par le micro de mon armure.

- Je peux vous conduire à Tanaka et son armure en moins de dix minutes... et sans compromettre votre équipe, qui pourra vaquer à ses autres occupations.
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Iron Girl le lundi 17 octobre 2016, 02:33:16
« Jirô connaît ton protocole, c’est à cause de lui que tu es capable d’interagir si facilement avec les systèmes électroniques. Évite d’utiliser tes pouvoirs, c’est effectivement préférable. »

Pour l’heure, c’était une mission d’infiltration, et Rachel préférait éviter de tomber sur toute une armée de robots et de Doombots. La passion de Fatalis pour la robotique avait souvent amené les gens à dire qu’il y avait, en Latvérie, plus de robots que d’humains. Difficile de croire que Bardas avait mis tous ces robots à la casse. Rachel avait néanmoins également ce sentiment, persistant, qu’ils fonçaient droit dans la gueule du loup, mais, à sa décharge c’était le même sentiment qu’elle avait ressenti quand, étant en Afghanistan, elle partait attaquer un village passé entre les mains des talibans pour y arrêter des ennemis importants, sur la base d’informations non sûres, soit fournies par les Pakistanais, soit fournies par des civils. Elle avait toujours ressenti ça en s’approchant, cette boule d’angoisse dans son ventre, en s’approchant du village, dans l’obscurité, dans une infériorité numérique criante, ce sentiment que tout allait se mettre à dégénérer... Et le fait qu’elle soit encore en vie signifiait aussi qu’il fallait savoir gérer son stress, et se dire que, parfois, les ennemis n’étaient pas aussi intelligents que ça, et n’avaient pas tout planifié à l’avance comme un joueur d’échecs le ferait.

Rachel analysait les systèmes défensifs électroniques, afin de trouver un meilleur moyen de les éviter, quand Drake signala avoir reçu un appel.

*Hein ?*

Interloquée, elle se retourna vers lui, et reçut également l’appel en diffusé, leurs communications étant reliées. Autant dire que Rachel fut foncièrement surprise en entendant la voix de cette femme que les deux avaient brièvement aperçu, dans ce qui s’apparentait à une sorte d’autre vie, avant les évènements au chalet et la course-poursuite sur l’autoroute. Et, visiblement, ce qui était encore plus surprenant, cette femme était au courant de leur opération, et alla jusqu’à désactiver une bonne partie des systèmes de sécurité, sans déclencher des alarmes tonitruantes, ou une arrivée massive de robots.

*Alors ça...*

C’était, non seulement inattendu, mais également susceptible de remettre en cause la viabilité de cette opération. Un sacré élément perturbateur, qui remettait en cause tout le plan. Dans leur dos, les révolutionnaires latvériens, eux, commençaient à s’impatienter, mais Rachel ne pensait même plus à eux.

« Bon, vous l’avez fini, ce putain de scan’ ? J’vous rappelle que l’endroit est très bien sécurisé, c’est pas le moment de faire un pique-nique !
 -  Les... Les lasers ont été coupés. Il n’y a plus aucun système de sécurité dans ce couloir.
 -  Ah ? Formidable ! »

Il continua à parler, mais Rachel ne l’écouta plus, se retournant vers Drake, qui annonça qu’il comptait y aller. Tout ça sentait bon le piège. En d’autres situations, Rachel aurait annulé la mission, car elle était irrémédiablement compromise, mais les circonstances étaient, en soi, exceptionnelles. Ils n’auraient pas d’autres fenêtres d’interventions, et, de plus, ce n’était pas elle qui dirigeait l’opération. Fury était maintenant sûrement au courant de l’intervention de cette femme, et, apprendre à gérer l’imprévu, c’était une règle d’or au S.H.I.E.L.D. S’il tenait un tant soit peu de son père, il n’avait dû communiquer à Rachel et à Drake qu’une partie de son plan global.

Drake était donc prêt à y aller, et Rachel ne fit rien pour l’en empêcher, mais, quand il commença à filer, elle posa néanmoins une main sur son épaule.

« Sois prudent. »

Inutile de trop le materner, elle savait qu’il avait horreur de ça. Au bout du couloir, il pouvait rejoindre la salle de réception. Elle, elle se retourna vers ses alliés. Donovan ne manqua pas d’exprimer rapidement sa surprise :

« Qu’est-ce que c’est que ce bordel ?!
 -  Changement de stratégie.
 -  Vous vous foutez de moi ?! Vous avez remarqué où on est, putain ? Vous croyez que c’est le moment pour des conneries de ce genre ?! »

Rachel sentit que Donovan allait lui servir de punching-ball, de moyen de canaliser cette tension qui venait tout d’un coup d’exploser en elle. Elle l’attrapa soudainement par le col de sa chemise, et le plaqua contre le mur, le décollant du sol. Les amis de Donovan, nerveux, pointèrent immédiatement leurs armes sur elle.

« Écoutez-moi, petit con crypto-communiste échappé de Sibérie ! On travaille ensemble sur ce coup, mais, si vous pensez connaître tout des plans du S.H.IE.L.D., vous vous trompez. Nous sommes en train d’infiltrer une forteresse lourdement défendue, qui dispose de toute une armée pour la défendre, sans parler de tous les dispositifs de très haute technologie, et les artefacts magiques, qui la protègent. Le plan initial qu’on vous a transmis était mort dès le moment où on vous l’a exposé. Alors, suivez les ordres, et arrêtez de me casser les couilles ! »

Elle le relâcha, et l’homme tomba sur le sol, visiblement surpris. Il se massa la gorge, légèrement endolorie, avant de se relever, et, à la surprise de la femme, de sourire.

« En d’autres circonstances, je vous aurais probablement épousé... Mais ne commettez pas l’erreur de vous foutre de nous. Sans nous, vos petits copains du SHIELD, ou même de la CIA, n’auraient jamais réussi à poser les pieds en Latvérie, et à obtenir autant de renseignements. Cet endroit, ce pays, c’est le Fort Knox des dictatures, une version améliorée de la Russie tsariste, avec la technologie de pointe et la magie en prime. Vous pouvez me prendre pour l’un de ces cinglés de révolutionnaires sudaméricains à la Fidel Castro, mais, tout ce que je veux, c’est libérer mon peuple de la coupe d’un dictateur qui, en nous engraissant comme des porcs, nous a privés de notre liberté. Vous croyez que vous vous battez contre Bardas, ici ? Cette salope n’est qu’un pion. Au sommet du trône de Latvérie, il y n’y a toujours eu que Fatalis, et ça continuera ainsi, jusqu’à ce que le peuple ne se révolte. Vous avez peut-être des couilles, ouais, mais vous êtes une putain d’étrangère. Fatalis ne chutera que quand le peuple sera informé de ce qu’il est, et prendra conscience que nous n’avons pas besoin de ce tyran pour vivre. »

Rachel esquissa, à son tour, un sourire sous son armure. En d’autres circonstances, elle était sûre qu’elle aurait pu passer un sympathique dîner avec Donovan... Mais, pou l’heure, la mission devait se poursuivre. Elle s’avança donc le long du couloir, jusqu’à voir un escalier qui montait, et grimpa. Widow ferait office d’intermédiaire entre leur équipe et celle de Fury, et, tant que Rachel n’avait reçu aucune instruction, elle allait faire ce qu’elle était censée faire.

De l’autre côté du Château, la réception avait lieu dans un grand salon, agréablement décoré. On avait retiré tous les tableaux faisant la gloire de Fatalis pour honorer le passé du pays, à l’époque où la Latvérie était sous la férule des Haasen, et où on surnommait ce pays « le joyau des Balkans ». Il y avait ainsi des tableaux des deux frères fondateurs de la Latvérie, Rudolfo et Karl Haasen, qui avaient fondé ce royaume en faisant sécession avec la Transylvanie, la Latvérie étant, à l’époque, un territoire rattaché à cet autre État.

Il y avait beaucoup de personnes, des sommités de Latvérie ainsi que des Occidentaux, profitant de l’organisation de la compétition sportive pour se rapprocher. Des officiels européens dépendant de l’Union Européenne étaient présents, et semblaient particulièrement guillerets, à l’idée de pouvoir compter, dans leur organisation, un pays aussi riche que la Latvérie. Pour eux, ce petit pays était aux Balkans ce que la Suisse était aux Alpes : un paradis économique et fiscal. Et, contrairement à Monaco ou à la Suisse, il n’y aurait aucune organisation internationale pour oser seulement évoquer de mettre fin aux pratiques fiscales de la Latvérie, dont le passé trouble, et les importantes richesses technologiques actuelles, faisait que toutes les organisations du monde montrerait patte blanche face à elle.

Tandis que Valentina agressait sauvagement Drake en lui offrant un baiser, des bruits de pas se firent entendre dans le dos de Drake. Il suffisait que Valentina relève la tête pour voir s’avancer un homme en costume, portant des lunettes, au front dégarni, ayant le profil-type de l’expert-comptable. Sauf que cet homme n’était pas un expert-comptable, et leur fit un léger sourire, rehaussant les quelques rides qui entouraient son visage.

« Oh, continuez, je m’en voudrais d’interrompre un moment si... Délicieux. »

Face à eux, se trouvait l’un des agents en qui Fury avait la plus grande des confiances : Phil Coulson (http://img110.xooimage.com/files/d/e/7/coulson-50a459e.jpg).

« Vous avez l’air d’être très bien renseigné, pour une chanteuse de cabaret, Madame Valentina. Le métier est-il donc devenu si difficile que vous soyez obligée, parallèlement à votre voix de velours, d’agir comme agente secrète ? »
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Drake Noventa le lundi 17 octobre 2016, 10:58:41
A l'instant où Valentina cessa le baiser et que ses lèvres -très agréables, au passage- s'étirèrent en un léger sourire, je sus que ce dernier ne m'était pas destiné. Son regard s'était logé au-dessus de mon épaule et quelques instants plus tard retentissait la voix posée d'un homme que je découvris en me retournant. L'armure m'informa rapidement de son identité tout en me précisant qu'en dehors de son nom et de son appartenance au SHIELD le reste était classifié. J'haussais un sourcil perplexe et Coulson se contenta d'un léger mouvement de tête dans ma direction, avant de saisir la main de Valentina pour un baise-main des plus élégants. Cela sembla plaire à la chanteuse, qui glissa tout de même son bras contre le mien. Une main se voulant rassurante sur mon torse, Valentina prit la parole.

- Monsieur Coulson ! C'est presque une surprise. Je dois vous reconnaître une excellente façon de ménager vos entrées.

Phil sembla s'en amuser, dardant son regard dans celui de la chanteuse pendant que je détaillais l'agent. Merde, il ne payait pas de mine ! Qu'est-ce qu'il pouvait bien foutre là ? Comme on ne me demandait pas mon avis sur ce qui se déroulait devant moi je laissais couler, soupirant discrètement en pensant au fait que j'aurai pu être avec Rachel, place qui me convenait mieux. Bon, le fait de la savoir collée à ce Donovan ne devait pas non plus être étranger à cette petite pointe d'agacement qui me picotait.

- Vous avez l’air d’être très bien renseigné, pour une chanteuse de cabaret, Madame Valentina. Le métier est-il donc devenu si difficile que vous soyez obligée, parallèlement à votre voix de velours, d’agir comme agente secrète ?
- Peut-être que c'est l'inverse, que le métier d'agent secret est devenu si difficile que je me suis faite chanteuse pour mes vieux jours ?

Les deux se toisèrent comme deux chats prêts à se sauter dessus. Leurs sourires étaient du même calibre mais ne cachaient pas la même chose, j'en étais persuadé. Néanmoins, Coulson et le SHIELD avaient beaucoup trop à perdre si Valentina devait venir à nous mettre des bâtons dans les roues. Mais qu'avait-elle à perdre, elle, si les choses n'allaient pas dans son sens ? Le silence gênant continua un peu jusqu'à ce que Valentina ne se décide à le rompre.

- J'imagine que vous êtes en communication avec qui de droit, Coulson ? Alors dites lui que j'agis selon le protocole Concile de Troyes. Cela devrait suffire à vous certifier que nous jouons dans la même équipe. Dans le cas contraire, nous finirions cette soirée sur un fiasco réciproque, je peux vous l'assurer.

Il s'échappa une poignée de secondes dans un silence de mort, laps de temps durant lequel Coulson devait certainement recevoir ses instructions. Puis il donna le verdict en s'adressant non pas à Valentina mais bel et bien à moi.

- La soirée continue, monsieur Noventa. Prenez soin de mademoiselle Palazzo. Puis, il la regarda. Il me tarde de vous entendre de nouveau, ce concert à Vienne était un véritable régal.
- Je vous ferai parvenir des places pour mon prochain récital, Phil.
- B-bonne soirée, monsieur.

Nous nous écartâmes  de Coulson à qui je lançais un dernier regard d'interrogation. Son sourire eu assez de franchise pour me rassurer, mais la situation avait soulevé plus de questions encore. Alors que je sentai toujours le regard de Phil peser sur nous tandis que nous empruntions un couloir vers une nouvelle galerie où quelques convives s'étaient réfugiés pour discuter un peu à l'écart du brouhaha de la salle principale, je me mis en tête d'interroger Valentina.

- Qui êtes vous, à la fin ?
- Si je vous le dis, Drake, vous n'y croirez pas.
- Essayez toujours.
- Soit. Le nom de Jacques de Molay vous évoque t'il quelque chose ?

*
*   *

- Il existe une agence de renseignement très particulière, commença à expliquer Coulson à ses agents après s'être mit à l'écart lorsque Drake et Valentina furent partis. Une agence qui a infiltré absolument toutes les autres jusque parfois leurs niveaux les plus hauts pour les surveiller depuis l'intérieur pour n'agir qu'en dernier recours, si les situations constatées deviennent trop dangereuses. Si cette agence n'agit que dans l'ombre, elle partage avec le SHIELD un lien particulier basé sur un passé lointain et commun et quelques opérations livrées en étroite collaboration. Le protocole Concile de Troyes est la désignation d'une mission en commun. Et, pour les plus féru d'histoire d'entre vous ou ceux qui ont un accès direct à Wikipédia, le nom du protocole est aussi un excellent indicateur de leur identité.

Coulson attrapa un serveur et lui réclama un verre de jus de fruits, qui ne tarda pas à arriver sur un plateau. Il scrutait la salle en saluant ici et là quelques personnes pour faire tenir sa couverture de chef d'entreprise venu sous couvert de sponsoring de Drake pour le saut.

- Si il ne s'agissait que de force de terrain, le SHIELD serait très largement supérieur. Leurs agents sont bons, mais peu nombreux. En revanche, pour la collecte et le traitement d'infos, ils nous éclipsent. Beaucoup des nôtres passent d'abord entre leurs mains. Ce qui explique cette intrusion dans notre opération de ce soir avec autant de facilité... mais aussi le fait que mademoiselle Palazzo puisse mener Noventa à Jiro sans alerter la moitié de la Latvérie. Continuez selon le plan. Et, Hawkes...

L'agent s'arrêta le temps d'échanger quelques banalités avec une personne pensant l'avoir reconnu d'une autre soirée, laissant Rachel dans l'expectative alors qu'il faisait en sorte de se débarrasser aimablement de l'importun.

- ...j'espère que votre coéquipier est capable de se débrouiller tout seul. Le temps que Valentina l'a avec lui, nous ne pouvons lui apporter aucun soutien sans risquer de le compromettre par méconnaissance des plans de nos "alliés". Drake va devoir improviser, au besoin.

*
*    *

Il fallait admettre que dans son rôle de femme fatale, Valentina était parfaite. Cintrée dans sa superbe robe de soirée pailletée, elle attirait l'oeil et ses formes savamment mises en valeur par le tissu moulant achevait de le conserver. Je ne savais dire ce qui était le plus sexy : la fente jusque au haut de la cuisse, le dessin parfait de son fessier sous l'étoffe fine ou le décolleté profond ? Quand elle s'écartait pour aller saluer quelques personnes durant notre traversée, je me faisais violence pour ne pas que mon regard dérive trop. Et j'avais dans l'idée que cela l'amusait, vu le roulement de hanches dont elle me gratifiait parfois. Ceci étant, tout était clairement calculé puisque nous avions évolué jusqu'à une partie un peu à l'écart du château l'air de rien.
Au final, nous arrivâmes devant une grande peinture présentant une chaîne de montagne -sûrement celle qui faisait office de frontière d'un quelconque côté du pays. Valentina choisit de s'arrêter là, reprenant le jeu des amoureux en goguette en glissant ses bras autour de mon cou pour murmurer quelques mots.

- Derrière cette toile se trouve un accès à Jiro et son laboratoire. Je puis désactiver les protections et autres capteurs, mais vous serez seul à l'intérieur. Le Bricoleur sera sûrement pour votre équipière. Vous vous en doutez, mais une fois en contact avec Tanaka, ce dernier donnera probablement l'alarme. De là, tout le monde sera en danger et ce château se transformera sûrement en zone de guerre.
- Vous saviez qu'ils seraient séparés ?
- Comme vous, je ne sais que ce qu'on me laisse savoir, Drake. Mon rôle ici est de vous aider. Comment et pourquoi, cela me regarde.

J'hochais simplement la tête en guise d'assentiment. Si tous ces secrets m'agaçaient, je commençais à en avoir l'habitude. De plus, Valentina m'offrait une confrontation en tête-à-tête avec Jiro avant qu'on ne le foute sous les verrous. Et en acceptant cette mission, je n'en espérais même pas tant !
Dans un chuintement léger, le paysage de montagne disparu du mur pour dévoiler une porte qui s'ouvrit dans la foulée. Valentina me fit signe d'y aller, mais m'attrapa le bras avant que je ne passe le seuil du passage.

- Ne faites rien de stupide, Drake.

Et elle déposa un baiser sur ma joue, avant de me pousser dans l'ouverture qui se referma dès que je fus introduis. L'armure réactivée et les défenses du château toujours en sommeil, j'entamais la descente vers les entrailles du château de Fatalis.
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Iron Girl le mardi 18 octobre 2016, 15:12:57
« ...Les Templiers ? Vous vous foutez de moi ?
 -  Croyez-moi, je n’ai pas l’habitude de plaisanter avec ce genre de choses. Il s’agit vraisemblablement de l’un des nombreux secrets laissés par mon père quand il a quitté le SHIELD... Coulson en sait plus que moi sur eux. »

L’intéressé leur avait expliqué que cette femme travaillait pour une organisation secrète qui avait visiblement infiltré le SHIELD il y a longtemps, mais sans être foncièrement novice. Pour Rachel, la couleuvre était difficile à avaler, surtout que Nick Fury Jr. avait l’air d’être aussi surpris qu’elle. En soi, néanmoins, ce n’était pas impossible. Nick Fury Jr. n’avait rejoint que très tardivement le SHIELD, et était loin de connaître tous les secrets que son père avait laissé derrière lui quand il avait été limogé du SHIELD. Nick Fury Sr. avait laissé derrière lui quantité de questions et de bases secrètes que l’ancien briscard devait toujours utiliser.

« On peut leur faire confiance, reprit Coulson. Vous vous souvenez de cette fois où le SHIELD avait été dissous après la révolte des LMD ? »

Rachel l’avait lu dans les dossiers confidentiels de l’organisation. Il y a quelques années, le SHIELD avait fait l’objet d’une profonde restructuration, qui avait fait l’objet de justifications publiques creuses et vaseuses, la ligne officielle étant que l’organisation faisait l’objet d’une restructuration interne et totale, liée à des problèmes budgétaires. Derrière cet euphémisme, il y avait eu une révolte au sein du SHIELD. Nick Fury, qui était alors le Directeur du SHIELD, avait réalisé que tous ses agents avaient été kidnappés, et remplacés par les fameux androïdes LMD, les « Life Model Decoy », des cyborgs si perfectionnés qu’on les confondait avec des humains, eux-mêmes ignorant parfois leur statut d’androïde. Les LMD avaient peu à peu pris le contrôle, non seulement du SHIELD, mais aussi d’HYDRA, corrompant les deux organisations rivales en les dévorant de l’intérieur, avec, pour objectif suprême, de prendre le pouvoir. Le défaut des LMD était néanmoins qu’ils faisaient l’objet d’un vieillissement accéléré particulièrement significatif, ce qui avait d’ailleurs permis à Fury de les identifier. Suite à cet épisode, Fury avait démantelé le SHIELD pour le reconstruire, et pour le perfectionner.

Rachel n’avait bien sûr pas assisté personnellement à cet évènement, mais en avait entendu parler. Le SHIELD avait souffert de ce système qu’il utilisait toujours, cette forte paranoïa, avec une utilisation séparée et divisée des ressources. Comme quoi, on ne se débarrassait pas si facilement de ses vieux démons.

« Quand Fury a démantelé le SHIELD en profondeur, il a été contacté par les Templiers. Il les a laissés entrer dans son organisation, afin qu’ils s’assurent que plus jamais des synthétiques ne reviendraient. Les Templiers ont une histoire secrète assez longue et passionnante, et sont notamment liés à la Confrérie du Bouclier. Ils collaboraient ensemble à l’époque du passé, et je ne serais même pas surpris d’apprendre que les Templiers appartenaient jadis à la Confrérie. Mais, si Fury leur faisait confiance...
 -  J’imagine que nous n’avons pas le choix, de toute manière.
 -  Il n’empêche qu’il est dangereux d’exposer Drake en première ligne. Il veut bien faire, et il a peut-être une armure révolutionnaire, mais il n’est pas un soldat, il n’a pas l’expérience de ce genre de choses. Si ces Templiers veulent nous aider, pourquoi nous séparer, ou ne nous contacter que maintenant ?
 -  Raison de plus pour nous hâter. Nous n’étions pas censés entrer en contact pendant cette opération, Miss Hawkes. Mon équipe est sur place, nous pouvons soutenir Drake.
 -  Les évènements ne vont pas tarder à dégénérer. Préparez donc vos hommes, Coulson. Agent Romanov, dites-moi que vous vous rapprochez de la position de Drake...
 -  Le château est grand, mais je suis une petite souris. Je m’en approche. »

Rachel, de son côté, s’aventurait également dans des couloirs. Elle n’aimait vraiment pas ces changements de plans de dernière minute, et avait de plus en plus le sentiment d’entrer dans la gueule du loup. Ses pas la guidaient le long d’un grand couloir avec des combles en hauteur, tandis qu’elle se replongeait, peu à peu, dans sa mission, et dans les difficultés liées à cette dernière. Elle atteignit une immense double porte, et l’ouvrit, arrivant dans un hall assez vaste, où ses senseurs l’avertirent d’une présence.

Un individu était assis au centre de la grande pièce, une sorte de géantrr chauve (http://img110.xooimage.com/files/9/2/6/preview-metal-gea...nages-08-483c378.jpg), dont le corps était recouvert d’un long manteau, et qui faisait s’affoler les capteurs électroniques de Rachel. Le hall était composé de quatre escaliers qui y conduisaient, avec, autour du hall, et donc de l’autre côté de l’escalier, une longue alcôve avec des piliers. Au centre du hall, il y avait jadis eu une immense statue de Fatalis, qu’on avait retiré, sans rien remettre à la place. Il y avait des mezzanines en hauteur, et, tandis que Donovan et ses hommes se réfugiaient derrière les piliers, des hommes se rapprochaient, des individus recouverts d’une combinaison noire assez moulante, et portant des fusils d’assaut.

« Vous avez mis le temps pour venir !
 -  Qui êtes-vous ?! »

Pour seule réponse, le visage de l’homme se fendit d’un large sourire, pendant que Rachel voletait en l’air. Son scanner ne lui indiqua pas l’identité de l’homme, mais lui indiqua ce qu’il était : un cyborg... Visiblement similaire à celui qui les avait attaqués sur l’autoroute latvérienne, le long des montagnes, et que Widow avait combattu.

« Tu peux m’appeler... Sundowner. »

Il défit alors son long manteau, révélant, sous ce dernier, une épaisse combinaison noire futuriste, cybernétique, avec de multiples crépitements électriques à sa surface, tandis que des crissements métalliques se firent entendre dans son dos, quatre espèces de panneaux rouges translucides se déployant dans son dos, reliés à son corps par des bras articulés. Autour de son visage, des plaques métalliques jaillirent, protégeant la base de sa tête, et son corps semblait frémir d’électricité. Les capteurs d’Iron Girl signalaient ainsi une hausse considérable de la tension électrique dans le corps de Sundowner. Tout le long de sa colonne vertébrale, une diode lumineuse s’était allumée, avant d’émettre des vrombissements.

« J’attendais avec impatience ce moment... »

Les bras de Sundowner semblèrent se charger un peu, puis il se détendit, des arcs électriques dansant autour de lui, et suintant de son armure, fouettant l’air autour de sa personne.

*Mais qui est ce type ?! Il dégage une telle énergie, c’est comme s’il y avait une centrale électrique juste sous mon nez !*

Sundowner (http://static1.comicvine.com/uploads/original/11122/111224497/5366228-9299201162-53662.png) se tenait prêt au combat.

« Pour ta gouverne, on m’appelle aussi... Le ‘‘Red Sun (https://www.youtube.com/watch?v=F91N1i2zlMA)’’. »

Et il chargea.
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Drake Noventa le mercredi 19 octobre 2016, 01:09:44
Le passage n'était secret que pour plaire à quelque esprit amateur de dérobade. Une fois le seuil passé et le tableau refermé sur moi, je m'étais vite retrouvé dans un escalier en colimaçon rapidement descendu. Je débarquais ainsi dans un corridor aux antipodes de ce que nous avions vu depuis notre infiltration dans le château : les soubassements étaient faits de murs métalliques épais et éclairés par des néons à la lumière crue, assez larges pour faire passer côte à côte deux bagnoles. Par certains aspects, cela m'évoquait un peu la base du SHIELD de Seikusu, à ceci près que celle-çi était moins vivante et beaucoup plus froide. Si le couloir était parsemé ici et là de petites portes coulissantes, je compris que ma destination était juste en face de moi. A moins de cinquante mètres, une porte assez large pour qu'un tank puisse passer sans coincer aux chenilles. Et le couloir en lui-même, déserté de toute alarme... Était-ce là l'une des bonnes grâces de Valentina, ou un piège grossier dans lequel je me ruais bêtement ?
Un vol plus tard, j'étais face à la gueule du loup. Les portes s'ouvrirent pour me laisser passer et je m'y engouffrai après avoir pris une profonde inspiration.

La salle que je découvris alors me laissa coi un moment. Immense, elle semblait s'étaler à perte de vue et le plafond culminait à plusieurs mètres de hauteur. De parfaites rangées de piliers métalliques le soutenait, cachant vaguement quelques puissants appareillages électroniques et autres établis. Sûrement tout ce matos était-il très imposant par nature, mais la salle semblait si gigantesque que cela ne comptait plus à son échelle. La seule chose qui était un peu intrigante, c'était l'énorme bloc au fond de la salle, auquel étaient reliés d'énormes câbles qui produisaient en continu un vrombissement bas et entêtant.
Pour le reste, il n'y avait pas grand-chose ici et tout était d'une froideur mécanique. Un peu comme la couleur et le design de l'armure que je portais... Sauf que mon visage -quand il était découvert tout du moins- devait apporter une touche de couleur organique bienvenue.

Bon. A en croire mes capteurs, j'étais seul dans l'endroit. Ne sachant pas trop quoi faire, je m'envolais pour me rendre vers le premier ensemble de consoles à ma portée quand le bruit d'une porte s'écartant pour laisser passer au moins deux personnes me fit tourner la tête. Un ascenceur qui semblait dérobé. Une femme en blouse blanche en sorti, accompagné par une silhouette un peu plus petite et vêtue à la manière d'un prof de math. Pantalon en tergal et col cheminée pour une personne que je connaissais très bien...

[Jiro (http://image.noelshack.com/fichiers/2016/42/1476825213-sans-titre-1.jpg).]
- Que ? Stark ?

Tanaka sembla surpris et son assistante ne manqua pas de se dissimuler légèrement derrière son épaule, avant qu'il ne l'en écarte d'un mouvement sec. La pauvre poussa un petit cri. Je me rapprochais de Jiro qui glissa un mot à la jeune femme avant qu'elle ne détale dans un coin. Peu m'importait cette fille, après tout.
Une fois à portée de mon ancien ami et sauveur, je fis disparaître mon heaume en métal liquide pour lui dévoiler mon visage et Jiro haussa un sourcil avant de ricaner une seconde.

- Roulettes. Et bien ça, pour une surprise ! Je ne t'attendais pas si tôt, ni dans une armure de Stark. Mais j'imagine qu'après l'épisode du chalet et la perte de tes jouets, tu n'as pas trouvé d'autre fournisseur. Bien, qu'est-ce que je peux faire pour toi ?
- Tendre gentiment les poignets pour que je te passe des menottes, sale enfoiré. Je vais t'envoyer croupir dans une des cellules du SHIELD et j'espère qu'un gros russe ou deux vont se taper une séance nostalgie à propos des méthodes d'interrogatoire du KGB quand il s'agira de t'arracher quelques renseignements.
- Un peu de sérieux, Drake. Armure ou pas, ce n'est pas un handicapé pleurnichard qui me foutra en taule.

Je serrai les poings aussi fort que les mâchoires pour m'éviter de lui décoller une droite qui lui aurait fait exploser la tête comme un melon, puisqu'elle aurait été propulsée par l'armure. Peut-être que c'était ce qu'il cherchait ? Qu'on en finisse comme ça maintenant qu'il était coincé ?
Jiro n'avait pas l'air stressé. Mieux, la situation semblait l'amuser. Il regarda rapidement l'Ipad qu'il tenait depuis son arrivée et pianota rapidement dessus. Un peu plus au fond, un grand écran blanc descendit du plafond et s'alluma... Montrant une Rachel aux prises avec un curieux bonhomme chauve qui semblait lui donner du fil à retordre. Hawkes voletait en faisant rugir ses déflagrations palmaires, laissant comprendre que le combat qui se livrait là-haut était violent. Un piège bien orchestré dans lequel nous avions foncé et qui avait séparé nos forces. Jiro revint à moi alors que les vrombissements qui emplissaient la pièce depuis mon arrivée s'amplifiaient et que des espèces de caissons sortaient du sol en dégageant une légère fumée blanche.

- Ta petite pétasse en bleu et noir ne viendra pas nous interrompre avant un moment. Enfin, si elle survit au Sundowner. Ce qui est hautement improbable. Peut-être que si tu remontes l'aider, ça se passera mieux pour elle ? Je suis de bonne humeur, je te laisserai faire.
- Iron Girl va botter le cul à ton bonhomme, je ne m'inquiète pas pour ça. La rejoindre ne changerait rien à l'issue du combat, et je tiens à m'occuper de ton cas.
- Mon cas. Hm. Si tu le dis. Bien, puisque tu en es si sûr, regarde autour de toi.

Concentré sur Tanaka, je n'avais pas pris soin de prêter attention au reste. Les caissons sortis du sol escamotés s'étaient depuis un moment ouvert, libérant ce qui me semblait être des androïdes au carénage rouge et noir. Etranges machines aux lignes épurées mais dégageant un surprenant sentiment de menace, ces choses étaient au nombre de cinq -moins que je ne l'avais d'abord craint, en fait.

- Je te présente les premières unités de ma légion à venir. Je n'ai pas encore trouvé de nom classe, alors contentons nous de leur désignation générique : les O.G, pour Organic Gear. Mes bébés.
- Qu'est-ce que c'est que cette merde ? Des robots ? Franchement, pas de quoi te la raconter.
- Pas des robots, Roulettes. Des armures.

Je considérai les OG un instant, perplexe. Des armures, ça ? Admettons... Quel intérêt ? Jiro n'étais pas Stark, l'analyse de ma première armure et de ce qu'avait retrouvé le SHIELD lors du nettoyage de l'Armurerie* l'avait prouvé. Pour un "autodidacte", Jiro était dans le haut du panier mais sa technologie avait toujours un retard crucial sur celle de l'Avenger en armure. Alors quoi ? C'était ça le fin mot de cette histoire ? On l'avait coursé dans ce pays à la con pour une nouvelle histoire d'armure ? Tout ça pour ça ?
Mais à bien y réfléchir, des éléments restaient nébuleux. Jiro fit quelques pas, approchant de l'OG le plus proche de nous pour en tâter le bras avec un sourire de satisfaction.

- As tu une idée, commença t-il, de la façon dont Stark a révolutionné les domaines auxquels il a touché ? Au début, c'était magnifique. Cela a ouvert nombre de possibilités. Puis tout a été cloisonné par le SHIELD et toutes ces organisations merdiques. Stark a gardé sa technologie pour lui, bien qu'elle lui fut volée plusieurs fois. Nous autres devions nous contenter des restes. C'était frustrant, Roulettes... Très frustrant. Mais j'en vins à me persuader qu'il y avait des pistes à peaufiner. Stark, pour moi, ne faisait qu'effleurer la surface du sujet.

Il me détailla, frappant légèrement du dos de la main contre mon poitrail blindé. Derrière lui, sur l'écran, Rachel se faisait ramasser par le Red Sun qui l'envoyait à travers les murs les plus proches. Elle ressortait des décombres comme une fusée et retournait à l'assaut. Ma valkyrie en acier inoxydable.
Je revins vite à Jiro, qui continuait son monologue.

- Tu es bien placé pour le savoir, la machine organique qu'est le corps humain est particulièrement fragile. Tu peux avoir la technologie la plus performante qui soit sur le dos, si ton corps ne la supporte pas, ça n'avancera à rien. Et même sans cela ! Le cerveau ne calcule ni aussi bien ni aussi efficacement que les circuits imprimés. Il y a une une perte drastique d'efficacité dans le traitement des données. Stark a contourné le problème en s'équipant d'une IA très performante mais ça reste selon moins une solution peu fiable. Alors comment faire pour allier la machine au cerveau à la perfection, à ton avis ?

Soudain, dans mon esprit, tout devint horriblement clair. Et je répondis à sa question en déglutissant difficilement.

- ...le... le Master_of_Puppets...
- Exactement. Une machine directement implantée dans le cerveau, pour une coéxistence parfaite et ultra-réactive.
- C-comment ? Pourquoi ?
- Une longue histoire. Lorsque j'ai rencontré ton père, nous avons vite compris que nous partagions la même vision de la robotique. Tout comme ta mère, au demeurant. C'est pour cela qu'il m'a prit sous son aile et a mit à ma disposition les ressources de la Noventa Corp. toutes ces années. J'ai élaboré nombre de prototypes jusqu'à arriver au MetalBones tel que tu le connais, Drake. Seulement, je dois l'avouer, j'ai fini par coincer sur ma partie faute de connaissances.
- Ta... partie ?
- Ta mère, ton père et moi nous sommes partagés le travail pour plus de résultats. Ta mère devait s'occuper de finaliser le MoP, ton père s'arranger pour la partie dont je ne t'ai pas encore parlé. Mais nous y reviendrons. Bref. Moi, je devais m'acquitter de l'armure mais j'avais fini par coincer. Ma technologie ne parvenait pas à seulement égaler celle de Stark. Il me fallait plus de données, il me fallait piocher dans son travail. Travail hautement protégé, comme tu t'en doutes. Tu savais que les serveurs de Stark Industries sont trois à quatre fois plus coriaces que ceux du SHIELD ? Après mûre réflexion, j'ai dû me résoudre à opter pour une méthode "à l'ancienne". Un bon vieux cheval de Troie.

Qu'est-ce qu'il racontait ? Non mais... je ne comprenais rien. Je ne voulais pas comprendre, surtout. Et j'avais peur de tout ce qu'il pouvait continuer à raconter. Ma mère et mon père, impliqués dans ses plans foireux ? Un cheval de Troie ? Jiro délirait à pleins tubes ! Ah, j'aurai voulu que Rachel soit là pour le faire taire et me secouer ! Même cette foutue bonnasse de Romanov aurait fait l'affaire. Mais j'étais seul face à ce taré qui, comme dans les mauvais films aux scénarios désespérément prévisibles, me dévoilait les tenants et aboutissants de son plan.

- Ton accident de Wingjump, je suis désolé de te le dire, a été programmé. Tu étais une facade parfaite, un pion idéal. Il fut facile de te refiler une MetalBones et de laisser le SHIELD s'intéresser à toi à mon détriment. En te récupérant, tes copains ignoraient qu'ils se faisaient infiltrer par un sous-programme dormant du MoP, lui-même posé durant les opérations faites pour sauver tes jambes. Ta mère a bien organisé la chose, pas vrai ? Une sacrée bonne femme. Mais absolument aucun instinct maternel. Bref. En programmant l'armure pour se retourner contre ton père et le SHIELD le jour où cette fille est venue te chercher, je faisais se tourner l'attention sur moi pendant qu'en parallèle je trouvais le moyen de remplir d'énergie une batterie de ma conception via l'invocation de ce taré de Slave Prime. Dommage qu'il ne nous ait pas débarrasé de Supergirl ce jour là, ça aurait été une bonne chose. Enfin... on ne peut pas trop espérer des mégalos, je pense.

Abasourdi, je restai à regarder Jiro comme un imbécile. Tout avait été calculé et ce avant même le saut qui me brisa la colonne vertébrale et qui réduisit ma vie telle que je la connaissais à néant ? Opéré pour les jambes, on me greffait le Master_of_Puppets dans le cerveau. Jiro me donnait l'armure pour tenter de me remettre d'aplomb, armure qui servit surtout d'appât pour le SHIELD. Ma rencontre avec Rachel, mon intégration dans le SHIELD... tout ça n'avait été en fait que la conséquence des plans tordus de...de...ma mère, mon père et celui que j'avais longtemps considéré comme mon meilleur ami ?
Si j'avais eu le contrôle sur mes jambes, je crois que je les aurai eues de flageollantes. A défaut, je secouais nerveusement la tête en m'humectant inutilement les lèvres. J'étais en sueur, j'étais perdu. Autour de nous, le paysage semblait s'effondrer pour ne laisser que ce putain de bavard de Jiro.

- L'armure d'Iron Girl aurait été un sacré bonus, je dois dire. Mais elle aussi n'était pourtant qu'une diversion. En me reportant sur elle, je vous invitais à vous focaliser ailleurs. Et toi, tu as réagis mieux que prévu en rejoignant le SHIELD qui joua le jeu et te refila une nouvelle armure. Le MoP récupéra toutes les données possibles et inimaginables pour me les remettre. Une orgie de données confidentielles, Drake ! Si tu savais ! Grâce à cela, je pus achever tranquillement les OG que tu vois ici, à l'abri derrière la bienveillance de la Latvérie. Ta venue sous-entendait celle du SHIELD mais, comme tu le vois à la râclée que se prend la pouffiasse qui te traînes par charité chrétienne, nous étions prêts à vous recevoir.
- Et... et les... les OG...Que sont-ils, au juste ? Je ne comprend pas...
- La finalisation de notre projet à trois. Une armure aboutie alimentée par une énergie inédite et capable de répondre du tac-au-tac à Stark. Une armure liée cérébralement au corps qui la porte. C'est là que ton père entre en jeu d'ailleurs. Il a créé des êtres humains artificiellement pour n'être que de la viande. Un support pour tout le reste. Le... squelette de l'ensemble, si j'osais la formulation. Une parfaite symbiose entre un corps humain parfait, une armure évolutive et un cerveau capable d'effectuer les calculs les plus complexes en un temps record. Toi, Roulettes, tu es en quelque sorte le prototype. Le grand frère débile de la famille parfaite.

C'en était trop. Dans un cri hargneux venu du tréfond de mes tripes, je libérais une décharge d'énergie sur Jiro (http://orig04.deviantart.net/5c8a/f/2016/128/2/4/iron_man_repulsor_blasts_by_pokesega64-da1tglf.jpg), avant de découvrir une fois la lumière retombée qu'un des OG s'était déplacé pour s'improviser bouclier, déviant le rayon. Sans attendre, je décollais en arrière en faisant rugir mes réacteurs. Autour de moi se mettaient en branle les 4 autres unités, désireuses d'en découdre. Quant à Jiro, il croisait les bras derrière le dos en observant ce festival aérien avec un air de suffisance absolue, sûrement très confiant dans le résultat de l'affrontement.
Sur mon visage, le métal liquide s'était aggloméré à nouveau pour compléter le casque de l'armure, qui m'affichait tout avec les réticules nécéssaires au combat qui s'annonçait.

[J'ai changé d'avis, sale fils de pute. Je ne vais pas te menotter mais te péter la colonne pour être sûr que tu ne me fuiras plus entre les pattes.]
- Oh, Drake... Encore faudrait-il pour ça que tu parviennes jusqu'à moi.
[Tu vas prendre cher, espèce de salope.]
- Exactement les mots que je vais balancer à ta copine une fois qu'on l'aura écaillée et débarassée de son armure. Tu peux difficilement baiser, que ce soit elle où cette enquiquineuse de Veuve Noire, pas vrai ? J'en suis le responsable, Roulette. Je leur prendrai le cul à ta place pour m'excuser, quand toute ce foutoir sera réglé.

En un éclair, je me ruais sur lui sans un mot de plus, alors que les OG fondaient sur moi pour me barrer le chemin et me mettre en pièces.
Perfection ou pas, j'allais démonter ces monstres de foire et achever cette histoire une bonne fois pour toutes.
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Iron Girl le mercredi 19 octobre 2016, 11:47:36
« Tu peux faire mieux que ça ! Le fleuron de la technologie Stark... »

Rachel ressortit des décombres du mur, plus furieuse que blessée, et tendit ses mains, envoyant deux puissants tirs répulseurs. Et, comme lors de ses dernières tentatives, Sundowner fit pivoter sur le devant ses plaques rouges, formant un redoutable bouclier, qui absorba la majeure partie du tir, réfléchissant l’autre, envoyant des tirs meurtriers contre plusieurs colonnes. Malgré son poids massifs, le Red Sun disposait de servomoteurs à hauteur des jambes le dotant d’une redoutable accélération. Et, même sans ses plaques rouges, les balles des résistants n’arrivaient pas à percer son armure, rebondissant contre son corps.

Iron Girl s’envola alors, tirant à nouveau, déployant ses armements secondaires. Ses doigts crachèrent des éclairs sur ce monstre, mais il se retourna, et courut vers un pilier, puis bondit en l’air. Son pied s’appuya sur ce dernier, et il s’en servit pour se catapulter en l’air, filant au-dessus de Rachel, et la frappa avec son pied. Il filait en étant sur le dos, et, utilisant sa vitesse, fit une sorte de salto vers l’avant, sa tête se retrouvant sur le bas, et son pied en haut, décrivant un mouvement d’arc pour atteindre la tête de Rachel. Une véritable prise de football, qui envoya Rachel se fracasser sur le sol.

Sundowner avait beau ne pas pouvoir voler, il compensait cette absence par des sauts d’une précision fulgurante, et se laissa tomber droit vers Rachel, le genou en avant. Dans l’armure, des signaux d’alerte se mirent à rugir dans tous les sens.

« J’ai vu, putain ! » hurla-t-elle dans son armure.

Elle bondit sur le côté, évitant l’impact de Sundowner, et leva sa main, envoyant son tir répulseur. Cette fois-ci, l’ennemi n’eut pas le temps de brandir ses boucliers, et le tir l’atteignit au torse, le repoussant dans un grognement de douleur. Iron Gril se redressa. Malgré les coups qu’elle avait reçu, l’armure était suffisamment résistante pour lui permettre de tenir le coup.

« Tu es forte... Je suis heureux de voir que mes compatriotes ne sont pas tous devenus des chiffes molles...
 -  Tes compatriotes ?
 -  Je suis né aux États-Unis, en Alabama. Il n’y a pas plus Américain que moi. »

Première nouvelle... Rachel l’aurait plutôt imaginé naître dans un goulag russe, vu son allure. Elle fronça les sourcils, n’oubliant pas qu’elle avait toujours besoin de renseignements et d’indications sur ce qui se passait ici.

« Comment un Américain fait-il pour se retrouver à la solde de la Latvérie ?
 -  Hey... C’est pas comme ça que ça fonctionne, poupée. Tu sais ce qu’on dit... Y a un moment pour causer, et un autre pour... »

Il bondit à nouveau vers elle, avec cette vitesse surréaliste, mais que l’Iron Girl commençait à analyser au mieux.

« ...S’en foutre sur la gueule !! »

Rachel bondit sur le côté, évitant l’impact, et Sundowner pivota sur place, la frappant au torse avec son pied... Mais, cette fois, les mains de la femme se posèrent sur sa jambe. Elle recula de plusieurs centimètres sous la puissance de l’impact, mais parvint à la contenir, et, plutôt que d’utiliser ses répulseurs, chargea ses doigts en électricité, diffusant des arcs électriques dans la jambe du colosse chauve, les éclairs filant sur sa combinaison, qui les absorba... Pour la plupart. Sundowner déploya alors à nouveau ses plaques, repoussant Rachel, qui lâcha sa jambe.

Iron Girl observa le bouclier rougeâtre, et chargea une nouvelle attaque. Ses yeux concentrèrent de l’énergie, et des rayons rouges en fusèrent, comme les lasers de Superman. Ils étaient beaucoup moins puissants que les tirs du Kryptonien, et frappèrent l’un des boucliers, atteignant l’un des éléments de jonction, et le firent exploser, déstabilisant Sundowner, qui se reçut de nouveaux coups de répulseur, le faisant décoller. Ce fut cette fois à son tour de défoncer un mur, à plusieurs mètres au-dessus du sol, et il s’écroula ensuite sur ce dernier.

Rachel se retourna alors vers Donovan et ses hommes, qui étaient sous le tir nourri des soldats ennemis. Elle releva la tête, et tira sur les mezzanines avec ses répulseurs, envoyant des tirs plasmiques qui provoquèrent plusieurs violentes explosions, offrant à Donovan un moment de répit. Elle le regarda alors, et lui ordonna de poursuivre :

« Le Bricoleur ne doit pas être loin ! Retrouvez-le, vite ! Je m’occupe d’eux ! »

Donovan ne se le fit pas répéter deux fois, et partit rapidement, ordonnant à ses hommes de le suivre.

Sundowner, de son côté, se redressa encore, en poussant un grognement mécontent.

« Ton armure est très efficace, Sundowner, mais tu ne devrais pas sous-estimer les capacités d’analyse de la mienne... Tes plaques de protection sont efficaces, mais, quand j’ai tiré dessus, mon armure a repéré...
 -  ...Le câble qui les alimente, le talon d’Achille de ce bouclier. Tu t’en sors mieux que ce que je pensais. Et, comme le bon génie que je suis, je vais t’accorder une réponse... »

Elle n’eut même pas le temps de poser une question, que l’homme répondit :

« Je vais t’éviter le couplet du soldat grièvement mutilé sur un champ de bataille, qui se met à sombrer dans la dépression et dans l’alcool. Sache juste que je suis un prototype... L’homme que j’ai été a laissé place à un nouvel individu, cybernétiquement amélioré. Pour le reste... Il est temps que je passe à l’offensive.
 -  Parce que tu te retenais, jusqu’ici ? »

Pour seule réponse, l’homme fit un nouveau sourire, puis glissa ses deux mains dans son dos. Rachel sentit un pic d’électricité, et vit les mains de l’homme sortir, de son dos, deux machettes, qui se mirent à vibrer, des arcs électriques dansant tout autour. L’homme, pour plus d’effet, s’amusa à les frotter entre elles, et elles produisirent des étincelles aveuglantes.

« Prête pour le deuxième round, ma chérie ? »

Et il s’élança à nouveau en hurlant...
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Drake Noventa le mercredi 19 octobre 2016, 17:30:16
L'indicateur dans le coin supérieur gauche de ma ligne de vue clignota follement dans un rouge agressif, mais grâce à cela je pus anticiper l'assaut. L'un des OG avait tenté de passer par mon angle mort alors que j'avais renvoyé l'un de ses semblables dans les cordes, l'armure allant s'écraser contre un pilier avant que je n'esquive un coup de poing grâce à mon radar. Instantanément, j'attrapais le bras détendu à quelques courts centimètres de ma face et le coinçait en pivotant à 180°. Sous l'impulsion de mes reins et d'un coup de réacteur, j'envoyais la masse de l'OG dans celui qui attaquait juste dans son sillage et les deux se percutèrent avec assez de violence pour que j'ai le temps de me propulser hors de la zone de combat directe grâce à un puissant dash arrière... Pour être ceuilli par un de mes cinq adversaires, qui était parvenu à me contourner. Les poings joints de l'Organic Gear s'abattirent sur moi au niveau de la base de ma nuque et c'est moi qui me retrouvait à aller embrasser le plancher, creusant un cratère dans le sol impacté alors que diverses annotations concernant l'état de l'armure apparaissaient devant ma vue. Pas le temps d'y prêter attention.

Allongé face contre le sol, je fis une roulade pour me retrouver sur le dos. Un de mes opposants me fonçait déjà dessus mais j'étais prêt ; une décharge de mes répulseurs palmaires le frappa de plein fouet tandis que le recul abusif de la déflagration palmaire me fit glisser sur le plancher tel une fusée. L'attaque d'un autre OG qui arrivait à cette instant pour me shooter les côtes tomba à plat et j'eu le loisir de redécoller alors que mes adversaires resserraient les rangs face à moi.

- C'est vain, Drake ! Ils sont parfaitement reliés à leurs armures, eux ! Tu n'as pas l'ombre d'une chance de gagner sans le Master_of_Puppets !

En contrebas, Jiro semblait jubiler de la situation. Il fallait bien admettre que ces foutus monstres ("mes petits frères" ne puis-je m'empêcher de penser avant de me mordre la lèvre inférieure) étaient de sacrés adversaires parfaitement coordonnés. Effectivement, en lançant le MoP, j'augmenterai mes chances de succès... et les probabilités de retomber dans le coma si le combat venait à trop durer, si je ne me faisais pas hacker avant par un Jiro qui n'attendait certainement que cela. Côté handicap, je cumulais donc. Seul face à cinq adversaires, coincé dans une armure qui devait en plus gérer les mouvements de mes jambes mortes pour qu'ils soient associés à ma pensée et mes besoins des actions effectuées alors que j'avais perdu l'habitude de tenir compte de ces membres là... Si je m'en sortais, c'était grâce à l'entrainement intensif de Barbara et à force d'observation. J'avais vu Hawkes se battre, maîtresse bien plus expérimenté d'une armure type Iron, ainsi que la surdouée Black Widow. J'avais eu la chance d'apprendre indirectement de ces deux là et je me félicitais d'avoir aussi bien retenu de nos combats passés.
Cependant, cela ne suffirait absolument pas sur la durée.
Les cinq OG reprirent l'assaut après avoir profité de la fenêtre ouverte par Jiro grâce à ses propos, qui avaient un instant troublé ma concentration.

[HOOMPF !]

Deux poings métalliques s'étaient écrasés contre la région de mon estomac et l'onde de choc n'avait pas totalement été arrêtée par l'armure. Et alors que je sentis mon estomac prêt à rendre ce qu'il contenait en guise de protestation, un coup de pied fouetté balancé par un adversaire qui s'était envolé un peu plus haut que ma position juste pour bénéficier d'un meilleur élan vint me faucher à la tête. Et c'était reparti pour un aller simple en direction du sol, dans une nouvelle gerbe de ciment ! Merde ! Que ferait Rachel à ma place ? Réfléchis Drake, réfléchis !
Elle analyserait l'adversaire. C'est une militaire, elle ne part pas au front à l'aveugle. Elle étudie la situation. De là, elle tire partie de son équipement et du terrain. Son équipement... Ma valkyrie d'acier avait une armure autrement plus solide que cette saloperie en métal liquide, elle !

"C’est comme un genre de symbiote, sauf que ça vous donne une armure."

OH. PUTAIN.
Alors que j'avais une ébauche de solution, six rayons répulseurs percèrent la poussière cimenteuse pour s'abattre sur moi. Rien que je ne parvins pas à éviter heureusement, m'échappant in-extremis du point d'impact pour être attendu par deux OG qui m'attendaient pour une confrontation de mano à mano. Tant bien que mal, je retins l'attaque conjointe de leurs deux poings dans le creux de mes paumes, parvenant à profiter de la posture pour faire donner à l'armure un coup de rein de façon à envoyer mes pieds sur les tronches de chacun des deux. Et là, je fis mettre la gomme à mes réacteurs de semelle. Dans un WROOOOOSH ! assourdissant et un éclat de lumière, je cramais ce qui servait de face au duo et les envoyait au sol juste à temps pour accueillir les trois autres qui n'avaient pas tardé à orchestrer un nouvel assaut.

Cependant, il ne fut pas du tout couronné de succès. Leurs poings s'écrasèrent sur un rectangle d'acier étincelant ; l'armure que j'avais réinterprétée en bouclier et qui avait stoppé l'assaut. Le métal argenté se re-liquiéfia instantanément sur les trois bras pour les emprisonner alors que je me mis à tourner sur moi même, les tenant comme au bout d'une chaîne. Et, profitant de la puissance de la force centrifuge et de leur incapacité à riposter dans leur position, je relâchais d'un coup les trois OG qui allèrent s'écraser violemment dans un ensemble de consoles à un bout du sous-sol. Le choc déclencha une explosion violente, que j'agrémentais d'un tir de répulseur à pleine puissance. Une seconde déflagration retentit alors, plus puissante, ébranlant la salle et très certainement les murs au-dessus.

- C-comment ? Qu'est-ce que c'est que cette bon dieu d'armure ?

Jiro n'en revenait pas. Si le souffle de l'explosion l'avait envoyé à terre, il n'était qu'un peu égratigné et surtout abasourdi par les capacités plus qu'inédites de l'armure que je portais. Un métal commandé par la pensée, pour s'adapter à la volonté du porteur... Comme si j'étais effectivement recouvert par le T-1000.
Un rapide scan m'indiqua que les trois OG envoyées dans la console étaient endommagées, mais pas spécialement hors combat. Cela me laissait toutefois une fenêtre pour m'occuper des deux autres encore en parfait état.

Sauf que le combat avait été violent. Mon armure m'indiquait que mes signaux vitaux seraient compromis, à ce rythme. Et le combat n'était pas terminé.

<Romanov, je sais que tu es dans le coin. Occupe toi de Jiro, il risque de profiter de nos combats pour se tailler ! Il est HORS DE QUESTION que ce fils de pute nous file entre les doigts>[/i] vociférai-je sur notre canal privé. <Hey, Hawkes ! On devrait arrêter de faire des trucs chacun de notre côté et commencer à partager nos activités, non ?>[/i]

Traduction ? Il est temps de fonctionner en équipe, parce qu'on a tous les deux besoin l'un de l'autre. Du moins, je savais que pour rester efficace vu la situation qui se profilait, j'avais besoin de son soutien. Romanov se chargerait du coeur de la mission, je n'en doutais pas. Il faudrait toutefois lui baliser le passage pour ça, ce que je me décidais à faire en fonçant répondre aux deux OG qui me chargeaient et avec qui j'échangeai une pluie de coup.
Non sans avoir balancé un missile téléguidé qui remonta le chemin que j'avais emprunté pour me rendre dans cette partie des installations clandestines du château. Docile, la fusée explosive alla défoncer la porte dérobée que Valentina m'avait offerte, la signalant du même coup à Rachel. Si elle acceptait le plan, elle parviendrait à me retrouver.

Et là, nous donnerions dans le travail d'équipe.
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Iron Girl le jeudi 20 octobre 2016, 11:08:11
Natalia avait souvent entendu parler du Château Fatalis. Ce château avait été conçu au 16ème siècle par Sabbat, et était progressivement devenu le symbole de ce petit État montagnard, étant à la Latvérie ce que la Tour Eiffel était à la France. Il était le siège du pouvoir depuis des éons, et, quand Fatalis avait pris le pouvoir, il s’était naturellement installé ici. C’était un château immense, comprenant plus d’une centaine de pièces officielles, et que le tyran latvérien n’avait cessé de réaménager. Corridors secrets, pièces secrets, installations futuristes dissimulées dans les profondeurs du fort, ou le long du donjon... Le château était un véritable labyrinthe, dans lequel Natalia se déplaçait, aussi furtivement que possible. Elle évitait autant les gardes que les dispositifs de sécurité, et se trouvait présentement dans un long conduit de ventilation, le corps suspendu à un filin, descendant lentement, tout en s’aidant de sa lunette de vision spéciale, ressemblant à celle de Sam Fisher dans les Splinter Cell, pour détecter les lasers et autres dispositifs de sécurité, et ainsi pouvoir les éviter.

On l’appelait « Black Widow », et ce surnom faisait référence à bien des choses. En l’état, l’inspiration la plus littéraire s’appliquait. La veuve noire était une araignée connue pour sa petite taille (avec une longueur oscillant de 7 à 9 millimètres chez les mâles et de 15 millimètres chez les femelles, l’une des nombreuses preuves que, dans le règne arachnéen, c’était la femelle qui portait la culotte), ce qui engendrait une forte discrétion, ainsi que, surtout, pour la dangerosité de son venin, qui était potentiellement mortelle pour l’homme. Et, dans ce Château, Natalia était une véritable veuve noire, d’une discrétion à tout casser. Dans l’idéal, elle essayait d’attaquer le moins possible, car chaque garde délivrait régulièrement des rapports. Si un garde ne le faisait pas, d’autres se rapprochaient pour comprendre ce qui s’était passé. Pour cette raison, Natalia avait agi avec une furtivité exceptionnelle, et ne cessait maintenant de s’approcher de la planque de Jirô.

Elle entendait Drake appeler des renforts, et ne répondit pas, car elle s’était arrêtée. Cinq mètres plus bas, il y avait une grille de ventilation, et elle s’était retournée, observant la scène. Deux lasers tournoyaient sur place, et elle attendit quelques secondes, avant de lâcher une bombe, et de le faire exploser.

Dans le laboratoire de Jirô, une explosion résonna au milieu du plafond, faisant tomber les restes de la grille sur le sol, puis Natalia patienta encore un peu, et relâcha son filin, en tombant droit devant elle, frôlant les lasers de sécurité, et arriva dans le laboratoire. Son arrivée fut aussi rapide qu’efficace, car elle tendit son bras, et un filin argenté en jaillit, allant se planter contre le plafond, et elle s’en servit pour se laisser porter, pieds joints, utilisant de sa vitesse pour frapper l’un des OG, la  repoussant en la déstabilisant. Natalia relâcha le grappin, roula sur le sol pour se réceptionner, et, dès qu’elle termina sa roulade, envoya un disque argenté sur le torse de l’armure de combat. Le disque se mit à scintiller, et explosa dans les secondes qui suivirent.

Quand la fumée se dissipa, Natalia constata que l’armure était encore debout, même si plusieurs plaques avaient éclaté, révélant des circuits imprimés et quelques crépitements électriques.

*Costaud...*

L’OG tendit sa main vers Natalia, et un rayon répulseur en fusa. La femme bondit sur le côté, et choisit la voie de la prudence, en s’écartant rapidement, enjambant un long ordinateur, qui lui offrit une courte protection quand un second rayon répulseur la poursuivit, émanant de la deuxième main de l’OG. Le tir heurta le long ordinateur mural, provoquant une explosion qui la repoussa, la déflagration l’envoyant rouler sur le sol.

Elle aperçut alors le fameux Jirô, qui semblait... Énervé.

« Okay, Drake, je vais suivre ton plan, tu as l’air de gérer ces robots. Je m’occupe de leur papa.
 -  Ne me faites pas rire ! s’agaça Jirô. Je vous suis supérieur ! Que crois-tu pouvoir faire contre moi, expérience ratée de la Guerre Froide ? Ta place est dans un musée !
 -  Te fermer ta sale gueule, ce serait un bon début. »

Natalia s’était relevée, et se rapprocha rapidement de Jirô, qui s’était réfugié vers le fond de l’atelier, près d’une porte qui s’ouvrit, libérant plusieurs commandos latvériens, armés de fusils d’assaut, qui canardèrent Natalia, offrant à Jirô une couverture pour que le bon docteur ne s’enfuie. Widow s’abrita derrière une nouvelle protection, et lança un disque devant elle, qui agit comme une sorte de boomerang, pivotant sur place, et retourna vers les commandos, explosant autour d’eux dans une vive intensité lumineuse et assourdissante. L’équivalent des flash bangs de la police.

Natalia sortit alors de son abri, et tira avec son pistolet, abattant les quatre commandos, puis courut sur les traces de Jirô, ce qui l’amena dans un long couloir, où d’autres commandos se rapprochèrent. Elle courut droit devant elle, en ayant rengainé son arme, et s’appuya sur une petite table située le long du couloir, bondissant en l’air, où elle effectua un impressionnant salto, ses deux pieds s’abattant sur les deux ennemis les plus proches, les frappant en pleine tête, fendillant leurs casques, et les envoyant s’effondrer sur le sol. À plusieurs mètres devant elle, un troisième commando débarqua, tenant dans sa main un fusil d’assaut... Et Natalia tendit son bras vers lui, envoyant une fléchette qui l’atteignit à la nuque, perçant sa combinaison, diffusant une toxine anesthésiante qui le fit s’effondrer sur le sol.

Jirô était devant elle, traversant un sas de sécurité, mais se retourna soudain, et appuya sur un bouton, le verrouillant, pour distancer Natalia.



« Je sais que je te manque déjà, Drake, mais j’ai un sacré pot-de-colle sous le nez... »

Ce fut tout ce qu’elle parvint à dire à Drake, avant de bondir encore en arrière, évitant les machettes redoutables de Sundowner. Le mercenaire était toujours aussi véloce, et s’élança à nouveau vers elle, la frappant au ventre avec l’une de ses armes, diffusant des ondes électriques dans tout son corps. Sa seconde machette rejoignit la première, et il renversa la femme, l’envoyant voler dans un coin. Rachel ne se laissa néanmoins pas décourager, et enclencha ses propulseurs, se mettant à s’envoler, et monta le plus haut possible, puis, en étant à plus d’une dizaine de mètres, mitrailla Sundowner avec ses canons répulseurs. Ne pouvant rien faire d’autre, son ennemi se protégea en remettant sur le devant son bouclier. Rachel mitrailla violemment la zone, défonçant le sol, faisant s’effondrer plusieurs piliers supplémentaires, ce qui entraîna toute une série de fissures le long de l’un des murs de cette pièce, la mezzanine au-dessus de l’alcôve s’effondrant partiellement.

« Les Américains ne savent pas résoudre un problème sans tout faire exploser... »

Rachel restait en l’air, regardant autour d’elle. Elle n’avait pas loupé son coup, et avait endommagé un peu trop la structure. Toute la pièce menaçait maintenant de s’effondrer. Cependant, dès que la fumée redescendit, elle resta prudente. Sundowner se mit à nouveau à courir, et se catapulta à nouveau dans les airs.

*Il est fort, mais pas très intelligent...*

Rachel savait qu’il serait inutile de s’éloigner, vu la rapidité de Sundowner, mais elle avait eu le temps de se préparer, et, quand l’homme se rapprocha, elle tendit sa main, et envoya, non pas un tir répulseur, qui aurait été absorbé par l’armure, mais une onde de choc. L’onde frappa le Red Sun, l’interrompant, et, éberlué, ce dernier perdit l’équilibre. Elle vit ses yeux s’écarquiller, et en profita pour lui tirer à nouveau dans le ventre. Un coup très efficace, qui envoya Sundowner s’écraser violemment sur le sol. L’armure de Rachel, en observant Sundowner, signala plusieurs traces d’incendie, et, en se rapprochant, Iron Girl put voir que des circuits électriques s’échappaient de sa combinaison, déchirée ici et là. Du sang filait également des lèvres de son adversaire.

Toujours conscient, l’homme n’était plus en état de se battre, l’IA de Rachel signalant plusieurs fractures.

« Ahhh... Tu es... Tu es plus puissante que je ne le pensais. »

Rachel resta silencieuse, puis retira le heaume de son armure, dévoilant son visage, comme une forme de respect envers son adversaire.

« Je ne répète jamais deux fois les mêmes erreurs.
 -  Haha ! Oui, sûrement... Mais je prendrais ma revanche, petite...
 -  {b]Tu iras en prison.[/b]
 -  Oh, vraiment ? C’est... C’est vous les criminels ici. J’ai été engagé par Bardas pour protéger les lieux pendant la durée des festivités, je... C’est ce que dit mon contrat. Mais je crois que je vais pouvoir m’asseoir sur ma prime de résultats, ‘fais chier... »

Rachel aurait bien aimé le cuisiner davantage, afin de savoir quels étaient les liens entre Sundowner et Jirô, mais elle se rappela que Drake avait besoin d’elle, et referma en conséquence son casque.

« Nous nous reverrons, Sundowner, j’ai encore des questions à te poser...
 -  Quand... Quand tu veux, poupée, mais... J’admets ma défaite. Pour rejoindre le laboratoire de Jirô... C’est... Par là... »

Il leva la main vers une fissure dans le mur, qui donnait sur un couloir.

« J’ai... J’ai jamais aimé ce mec, de toute façon... »

Puis Sundowner s’écroula dans le coma. Rachel se rapprocha de la fissure, et, après s’être assurée qu’il n’y avait aucun piège, fila à l’intérieur, et vit rapidement une trappe de maintenance menant à un couloir, similaire à celui que Widow était en train de prendre.

*Okay, c’est par là...*

Elle fila à l’intérieur tout en avertissant son allié :

« J’arrive, Drake ! »
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Drake Noventa le jeudi 20 octobre 2016, 15:09:06
[Merde, Natalia. Ça ressemblait à une ébauche de compliment. C'en était une ?]

Je n'avais pas envie de fanfaronner, de me la raconter ou quoi que ce soit du même calibre. La situation était critique et nous étions tous les trois, ainsi que les révolutionnaires, dans une position très peu confortable. Mais entendre la voix de Widow et savoir qu'elle s'occupait de Jiro m'avait enlevé un poids terrible de la conscience. Ce foutu enfoiré ne tiendrait pas longtemps avec quelqu'un comme la Veuve sur ses talons. Pour autant que Natalia me gonflait avec son côté -certes justifié- de "super agent ++", elle savait ce qu'elle faisait. L'avoir dans ses rangs était un pur avantage. Mon boulot consistait maintenant à m'occuper des OG pour ne pas qu'ils ne lui tombent sur le cul, mais elle avait prouvé cinq minutes plus tôt que même dans ce cas là elle avait du répondant.

Trois OG cloués au sol pour un temps, deux encore tout à fait disposés à me défoncer la gueule. Et dans mon casque, assez de fenêtres d'alerte et d'analyses de statut pour avoir l'impression d'être de nuit sur la grande avenue de Vegas. En gros ? A ce rythme, le combat aurait les OG en vainqueurs par forfait parce que je serai cloué au sol avec la cage thoracique enfoncée -dans le meilleur des cas. Et ces cons se remettaient déjà en position ! D'un coup de réacteur, le duo me fonça dessus et je dus m'éloigner d'un bond pour mettre de la distance entre nous. Commandant à l'armure, je transformais l'un de mes poings en masse d'arme et fis une rotation sur moi-même pour donner de l'impulsion à mon coup. Bingo ! Si l'un des deux agresseurs parvint à esquiver, son pote se retrouva fauché au flanc par plusieurs centaines de kilos de pression. Le choc fut terrible et l'OG vola à travers la pièce, s'écrasant sur plusieurs piliers avant de s'enfoncer avec fracas dans l'un des murs. Je conclus l'assaut par une bordée de mini-missiles qui causèrent davantage de dégâts mais laissèrent une fenêtre à l'indemne pour me balancer un rayon d'énergie.

Le choc fut rude. Je l'encaissais difficilement, sentant la chaleur à travers même la protection de mon armure. Si je parvins à ne pas finir dans le décor, ce ne fut que pour avoir à me faire éclater par l'arrivée du tireur qui prit ma tête pour un sac de sable. Un, deux, trois, quatre coups de poings lourds comme des assauts de massue avant que je ne parvienne à réagir et attraper ses poignets, les verrouillant de mes doigts grâce au concours de l'armure. Celle-çi sembla une nouvelle fois fondre au niveau de mes bras, me permettant de m'écarter tout en gardant l'OG au bout de deux chaînes improvisées. Je gardais la distance et décollait brutalement, montant le plus haut possible avant de retomber lourdement. Plus haut, l'OG improvisé fléau d'arme s'abattit en décalé au bout de ses laisses d'argent... Sur les trois qui se relevaient à peine. L'impact fut d'une violence inattendue mais salutaire : ils explosèrent tous les quatre, des morceaux de mécanique et de chair calcinée se répandant autour du cratère.

Les OG... Des clones d'humains sans conscience, coincés dans une armure qui les contrôlait via une puce leur servant de cerveau. Le summum de la technologie de la Noventa Corporation et du vice scientifique de Jiro. Ainsi, j'avais tué. Des marionnettes, certes. Mais enlever la vie, bien qu'artificielle, faisait un drôle d'effet.
Une réticule d'alerte m'informa du retour sur scène du cinquième et dernier OG, mais je n'eu pas de mal à m'en défaire le temps d'une décharge de répulseur, trop endommagé qu'il était pour prétendre y résister.

[Je t'en foutrais, du grand frère débile... Il vient de coller la fessée aux prodiges.] Et, enfin, j'entendis la voix de Rachel s'adresser à moi, me disant qu'elle arrivait. [Tu vois, moi aussi je finis par te manquer, ma pu-]

Le mur du fond explosa dans un vacarme incroyable. Des morceaux de parois semblables à des météorites foncèrent à travers la pièce et le souffle me balaya sur trois bons mètres tandis que quelques débris s'écrasaient sur mon casque dans un tintement sonore qui paraissait presque comique au vu du tour dramatique que prenait la situation.
Un marteau métallique équipé de réacteurs venait de crever mon horizon souterrain. Une masse d'acier immense qui se retira le temps que le nuage de poussière ne se dissipe, laissant apparaître la silhouette massive d'une nouvelle armure aux yeux luminescents. Un colosse trois fois plus haut et large que moi, assurément bien plus (et mieux) armé.

(http://image.noelshack.com/fichiers/2016/42/1476966757-711822.jpg)

[Rachel ? Rapplique VRAIMENT rapidement, j'ai quelqu'un à te présenter. Il ne va pas te plaire, mais tu me connais : j'ai envie de partager toutes mes expériences avec toi.]

Et le titan, dans un rugissement de moteurs lancés pour mouvoir sa masse, lança l'assaut.



-MOINS DE DIX MINUTES AUPARAVANT-

- SalopesalopesalopesalopesalopeSALOPE !

Comment cette merde de russe pouvait-elle l'avoir prit à revers comme ça ? Une bimbo rousse juste bonne à remuer du cul et des seins dans une combinaison moulante, déjouer la sécurité des étages inférieurs du château aussi facilement ? Impensable ! Black Widow n'était qu'une pute un peu agile, pas un fantôme capable de ce genre de prouesse !
Jirô ne pouvait accepter l'évidence, ni imaginer que le talent de Natalia se trouvait bel et bien ailleurs que dans ce fion susceptible de faire bander un mort. Pourtant, elle avait manqué de l'avoir en parvenant à entrer dans le hangar. Drake y était arrivé certes, mais Jirô l'avait attendu en désactivant les alarmes pour tracer une route à son attention. Il connaissait bien l'handicapé, il savait qu'il ne résisterait pas à la perspective de lui mettre la main dessus. Et même si il arrivait accompagné d'Iron Girl, ce serait du gâteau pour les OG qu'il leur réservait.

Seulement, les faits s'étaient avérés très différents. Drake tenait tête aux Organic Gear, Iron Girl en faisait voir à Sundowner... Et Widow était arrivée là comme un chat dans un jeu de quilles, à deux doigts de lui mettre la main dessus ! Heureusement, Jirô avait de bons réflexes et avait su profiter du temps grappillé par les gardes pour se faire la malle. Un sas verrouillé le séparait de la pute de l'ex URSS. Un simple contre-temps pour elle, il fallait se rendre à l'évidence.

Alors qu'il cherchait le chemin le plus court pour quitter le château, son portable sonna et Jirô le consulta, certain d'y voir un message d'aide de l'un de ses associés. La réalité le glaça sur place. "Débarrassez vous des intrus, où nous nous débarrasseront de vous.". Plus qu'une menace en l'air.
Le chercheur regarda autour de lui, à la recherche d'une solution, d'une échappatoire. Même une arme, un bête flingue. Et c'est là qu'il se rendit compte de l'endroit où il était. Sans hésiter, il se dirigea vers une porte bien particulière et se rua sur les ordinateurs présents dans la pièce où il avait pénétré. Un coup d'oeil sur les écrans de sécurité lui signifia l'arrivée immédiate de Natalia et la perte de nouveaux gardes sacrifiés pour arrêter la belle, ce qui n'avait plus d'importance.

Jirô pénétra dans un nouveau jeu de sas et se retrouva nez à nez avec sa pièce maîtresse. L'armure qu'il avait mit sur pied à Seikusu grâce à Slave Prime. Si elle n'avait servi qu'à récupérer une partie de l'énergie de ce dernier afin de la dupliquer et de l'utiliser plus tard, l'armure avait séduit Jirô qui avait continué à la travailler pour en faire une unité tout à fait opérationnelle. Il n'était bien sûr pas prévu qu'il la pilote, mais la fin justifiait les moyens.
Cet adage en tête, Jirô s'engouffra dans ce qui ressemblait plus à un cockpit qu'à autre chose alors que les haut-parleurs du couloir résonnaient de sa voix à l'attention de Natalia.

{Tu n'es jamais qu'une petite araignée, Widow ! Une saloperie qu'on peut écraser DANS LA PAUME DE LA MAIN !}

La masse défonça d'abord les couloirs adjacents à la salle où se trouvait Jirô, sûrement pour qu'une attaque aussi large soit certaine d'emporter dans la mort la redoutable russe. Puis l'armure s'élança, crevant les murs face à elle jusqu'à ce que Jirô revienne à son point de départ, la salle où Drake venait de terrasser les derniers OG.

{Je vais te régler ton compte moi-même, Roulette ! Tu n'es plus qu'un emballage vide, un cobaye même pas capable de se lever pour aller pisser ! FINI DE JOUUUUEEEEER !}
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Iron Girl le vendredi 21 octobre 2016, 01:26:15
Rachel sentait de multiples vibrations, comme autant de témoins de l’intensité du combat qui était en train de se dérouler. Tout en se rapprochant, elle en profitait aussi pour inspecter son armure. Le combat contre Sundowner ne l’avait pas laissé indemne, affaiblissant la résistance de certaines plaques, et entamant les réserves d’énergie de son générateur. Rien de bien grave, mais elle en tint tout de même note, avant de sentir un intense pic d’énergie, suivi de pas lourds, si lourds qu’ils firent trembler le sol, comme si plusieurs bombes étaient en train d’exploser. Toutes les lumières se mirent alors à clignoter.

...Bien au-dessus de ce laboratoire, dans le Château Fatalis, les convives, curieux, levèrent la tête, haussant des sourcils interrogatifs ne voyant les lumières s’éteindre pendant quelques secondes. Certains perçurent même d’étranges vibrations.

« Un séisme ? Ici ?!
 -  Juste une secousse... Ce n’est pas impossible, nous sommes dans un pays montagneux, après tout... »

...Rachel se rapprocha du laboratoire de Jirô, et écarquilla les sourcils en voyant que cet important pic de consommation, si fort qu’il en avait provoqué une brève surtension dans tout le château, appartenait à une armure colossale. Un véritable monstre d’acier et de titane, tenant entre les mains une sorte de puissante masse de combat.

« Drake ! hurla Rachel.
 -  Ah, voilà l’autre salope ! Comme quoi, parfois, il faut tout faire soi-même ! »

Le géant se retourna, et Rachel enclencha ses répulseurs, envoyant deux tirs précis en pleine tête, provoquant une violente explosion, mais qui ne semblèrent même pas égratigner l’armure. Les scanners détectèrent une source humaine à l’intérieur, que Rachel assimila à ce fameux Jirô, en s’aidant de son logiciel de reconnaissance vocale. L’armure l’avertit soudain d’une épaisse concentration d’énergie à hauteur de la visière de ce monstre d’acier, et elle eut tout juste le temps de dresser ses boucliers avant que...

Un faisceau d’énergie jaillit de la visière, et frappa Rachel, pulvérisant son bouclier, et l’envoya rebondir violemment sur le sol, terminant sa course contre le mur.

« Keuf... Encore en vie ?! C’est sans importance... Tu vois, Drake, je suis magnanime, je vais te laisser choisir lequel de vous deux je vais tuer le premier... »

Il se retourna alors, et sa masse fusa à nouveau, frappant violemment le sol. Drake eut beau l’éviter, l’arme n’était pas juste qu’une arme de jet. Quand elle heurta le sol, elle déclencha une puissante onde de choc électromagnétique, formant une sorte de dôme bleuâtre qui se répandit tout autour du corps du golem d’acier, atteignant Drake. Jirô tendit ensuite sa main vers lui, et envoya l’un de ses propres rayons répulseurs, qui frappa le torse de Drake, l’envoyant valdinguer à travers un mur, qu’il traversa comme du beurre, pour atterrir de l’autre côté, roulant sur le sol d’une sorte d’énorme entrepôt noirâtre avec, au fond, un quai.

Il y avait de multiples conteneurs abritant des prototypes, des robots désaffectés, le tout s’empilant sur d’immenses étagères industrielles... Un entrepôt de stockage se trouvant sous l’une des vastes ailes du Château, abritant l’atelier mécanique de Fatalis. Le quai au fond était, quant à lui, partie intégrante du Château et de l’atelier. C’était une rivière souterraine que Fatalis avait dévié pour l’utiliser, afin de refroidir les générateurs du Château, mais qui pouvait aussi servir comme poterne, permettant de quitter le Château discrètement.

Rachel, de son côté, parvint à se redresser laborieusement. Tous ses senseurs et ses scanners étaient partis dans tous les sens, et elle dut attendre encore quelques secondes, avant de s’élancer en avant, rejoignant le vaste entrepôt. Elle vola entre les étagères, et envoya un missile qui explosa dans le dos de Jirô, avant de se dépêcher de s’abriter derrière un container, activant son camouflage thermique, de manière à ce que Jirô ne la détecte pas si facilement.

*Comment suis-je censée venir à bout de ce monstre ?!*

Près d’un container, elle vit que ce dernier avait une sorte de hublot, qui lui permit de voir à l’intérieur... Pour constater qu’il y avait, à l’intérieur, non pas des androïdes défectueux, comme elle aurait initialement pu le penser, mais...

Des Doombots (https://theblueseffect.files.wordpress.com/2008/11/doom-bot.jpg) !
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Drake Noventa le vendredi 21 octobre 2016, 11:14:40
Pas l'occasion de lui répondre, ni celle de remercier Rachel de son arrivée. Jirô avait flingué d'un tir d'énergie oculaire la belle armure bleue et noire, ne me laissant que gueuler le prénom de ma coéquipière avant de lâcher une bordée de mini-missiles sur le Titan pour signifier ma colère. Iron Girl expédiée dans les cordes alors que son attaque -à l'image de la mienne, au demeurant- n'avait qu'à peine égratigné la peinture de l'armure gigantesque qui se dressait entre le SHIELD, ma vengeance et cet enfoiré fini de Jirô Tanaka. Un mur de titane qu'il nous allait falloir abattre malgré la différence considérable de puissance destructrice.

Faisant un bond en arrière tandis que Jirô fanfaronnait, j'esquivais l'abattement de sa masse et en profitais pour préparer un double tir palmaire chargé. Les répulseurs de mes mains se mirent à luire violemment (http://image.noelshack.com/fichiers/2016/42/1477037869-final-crash.png) tandis qu'une jauge m'affichait le degré de puissance qui s'accumulait. Eeeeet FEU ! La décharge balancée à pleins tubes par mes deux mains jointes et tendues illumina le sous-sol et creusa même une ébauche de tranchée dans le sol, à la manière d'un Final Flash (http://image.noelshack.com/fichiers/2016/42/1477037953-dbs-36-5-b72y.jpg) balancé par un Vegeta bien énervé. Impossible qu'il ne sente pas passer ce coup là, qui allait en outre salement affaiblir mes batteries !
Hélas. Jirô avait eu l'idée de déclencher un étrange coup soulevant un dôme d'énergie bleuâtre contre lequel mon attaque s'écrasa dans un tonnerre assourdissant, faisant de nouveau vibrer l'ensemble du château. L'onde de choc lorsque la vague azurée me figea juste assez de temps pour que le Titan ne réponde au rayon par le rayon, m'en balançant un directement dans le buste. Ce fut terrible ; j'éprouvais l'impression d'être percuté de plein fouet par un TGV lancé à pleine vitesse et ne put rien faire contre la puissance qui me fit valser à travers plusieurs parois pourtant épaisses. Sans rien comprendre, je m'éclatais sur plusieurs mètres encore, roulant, percutant consoles et caisses, jusqu'à enfoncer une portion du quai où je restais étendu.

Mon attaque, au moins, avait eu le mérite d'endommager la masse. La décharge d'énergie avait détruit deux des fusées qui permettaient à Jirô de la manœuvrer avec plus d'aisance et l'explosion d'impact avait détruit quelques systèmes de contrôle du bras. Le temps qu'il tente de régler la situation avait permis à Rachel de se relever et de lui balancer un missile avant de se cacher. Piètre consolation, qui la faisait tout de même survivre à un Jirô qui semblait verser dans l'hystérie.

{Tu te caches, petite salope ? MERDEUSE, MERDEUSE ! Je voulais te baiser mais TANT PIS ! Je vais te réduire à de la charpie, salope. TU M'ENTENDS, SALOPE ? Tu seras dans le même état que la pute russe qui doit être écrasée sous les restes du couloir !} Il se mit à rire nerveusement, et joua de la masse en pénétrant dans l'entrepôt où s'était déplacée la scène. Un morceau de mur céda, ainsi que quelques containers. {J'aurai voulu vous défoncer le cul devant le petit handicapé, tu le sais ça ? A TOI ET CETTE PUTE DE BLACK WIDOW, JE VOULAIS VOUS DÉFONCER LA CHATTE ET LE LAISSER REGARDER EN SE RAPPELANT QU'IL NE PEUT MÊME PLUS SE SENTIR BANDER ! Mais nooooon, vous avez préféré m'énerver ! ALORS TANT PIS ! JE VAIS ME CONTENTER DE VOUS CREVER COMME LES CHIURES QUE VOUS ETES !}

La puissance enivrait Jirô, qui avait toujours été complexé. Jaloux de moi, à l'époque où tout me réussissait. Les filles, le sport, la célébrité... Le parfait petit prince moderne, alors que Tanaka était un crapaud sans charme ni charisme. Mon ami pourtant, un des seuls à m'avoir aidé à remonter la pente après l'accident. Mais c'était lui qui l'avait provoqué. Pour des raisons obscures qui le regardaient lui et mes parents, mais aussi pour des raisons beaucoup plus terre-à-terre. Je le comprenais, maintenant. Quelle histoire sordide...
Le Titan faisait tournoyer sa masse, l'abattant un peu au hasard tandis qu'il scannait les environs. Il finit par trouver Rachel et chercha à l'écraser, attendant qu'elle sorte de sa cachette pour lui balancer une bordée de missiles. Si Hawkes put en éviter quelques uns, des projectiles la frappèrent tout de même et la belle rejoignit une seconde fois les cordes. Seulement, mauvaise surprise ! Certains missiles étaient chargés d'une glue particulière, qui clouèrent la militaire sur la surface contre laquelle elle avait été s'écraser. Ce qui fit, bien évidemment, le plaisir de Jirô qui s'approcha d'un pas lourd.

{On dirait le début d'un bon gros hentai poisseux, hein, pute ? Je pourrais sortir de mon Titan, te décortiquer comme une crevette pendant que la mélasse t'empêche de bouger, puis te baiser. Je te collerai des outils dans la chatte... TU AIMERAIS CA HEIN ? SALOPE, SALOPE, SALOPE ! Mais je ne vais pas risquer ça. Noooooon ! Pas alors que je suis là, à gagner ! C'est le game over, Iron-Pussy.}

Sans plus d'avertissement, le poing massif du Titan s'abattit sur Hawkes une première fois. Un coup lourd, puissant, terrible. Son armure ne céda pas, mais ceux que Jirô préparait déjà en guise d'enchaînement seraient sûrement à même de réduire l'officier militaire à une belle pulpe sanguinolente. Le bras du colosse se leva, son ombre enrobant Iron Girl...
Et, dans l'ensemble de l'entrepôt, une musique ancienne et puissante se mit à résonner (https://www.youtube.com/watch?v=KMTRqAgLw04), surprenant assez Jirô pour qu'il retienne son geste et se mette à chercher autour de lui la provenance du son.

Il ne fut pas déçu du spectacle, je pense. Autour de la scène tragique qu'il tentait de jouer en écrasant Rachel s'étaient mis à voler une nuée de Doombots activés (http://image.noelshack.com/fichiers/2016/42/1477040102-doombots-from-fantastic-five-vol-2-3-001.jpg), qui fixaient le Titan de cet air grave propre à Fatalis. Voilà que Jirô était jugé, semblait-il, par les créations d'un génie qui lui serait à jamais supérieur. Une des pires humiliations pour lui, sûrement.
Il bafouilla quelque chose, mais ma voix rendue dans un choeur parfait tenu par les Doombots couvrit le son de ses propres haut-parleurs.

[Je vais t'éclater avec ta propre arme, Jirô. TON Master_of_Puppets. Pas parce que tu menaces la sécurité du monde, ou parce que tu t'en es pris à ma coéquipière rousse surdouée. Je ne vais pas le faire non plus parce que tu viens de tenter de tuer la femme dont je suis amoureux, non. Rien de tout ça, Tanaka. Ça va juste être une bonne grosse vengeance à l'ancienne. Un truc à la viking, sanglant et brutal.]

Comme des guêpes furieuses, une partie des Doombots vinrent assaillir le géant de métal. Leurs rayons d'énergie, terribles dards, harcelèrent la cuirasse étincelante. D'autres s'attaquèrent au Titan directement au corps-à-corps, poussant ce dernier à se défendre. En l'espace d'une poignée de seconde, la scène devint digne d'un space opera : les rayons laser se répondaient dans la relative obscurité de l'entrepôt, tandis que de petits vaisseaux drapés de vert fondaient sur l'énorme base spatiale. Une analogie plaisante qui causait des ravages dans le décor, le tout tenant occupé un Jirô dont les dégâts sur l'armure s'accumulaient de plus en plus alors qu'il répondait difficilement en faisant tournoyer sa masse dans les airs, presque inutilement.

Deux bots atterrirent au chevet de Rachel, pendant ce temps. D'un rayon très précis, ils s'occupèrent de fondre la glue pour la libérer et une fois cela fait, s'arrangèrent pour la soutenir et l'aider à se redresser. L'un d'eux s'adressa à elle, avec ma voix bien sûr.

[Scanne les couloirs et retrouve Widow. Je ne peux pas croire qu'il soit parvenu à l'avoir, surtout aussi connement. Chopez le Bricoleur et les résistants et tirez vous. Jirô est à moi.]

Les mannequins d'acier et de circuits imprimés invitèrent Rachel à s'en aller, quittes à se montrer un peu agressifs et secs dans leurs mouvements. Mais mon état d'esprit, embrasé par une colère vive née des mots de Jirô et de tout le délire derrière cette histoire, ne permettait pas que je me montre plus galant.
Toutefois, alors qu'un Doombot poussait légèrement Hawkes vers le mur par lequel nous étions tous entrés ici, je m'adressais de nouveau à elle.

[Ne t'en fais pas, officier. Je te promets de ne rien faire de trop stupide et de revenir. Je voudrais bien qu'on reprenne ce qu'on avait entamé au châlet. Et puis, personne ne pousse ma chaise comme toi.]
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Iron Girl le vendredi 21 octobre 2016, 13:04:12
En voyant les Doombots, Rachel comprit rapidement qu’ils étaient opérationnels. Fatalis avait conçu, comme signe de son extrême mégalomanie, une armée de puissants robots à son effigie. Il s’en servait comme doublures, comme des variantes des LMD, les androïdes cybernétiques qui avaient jadis infiltré le SHIELD. Les Doombots étaient des robots puissants, et, vu que Bardas était au pouvoir, elle avait dû les stocker ici, à l’abri des regards indiscrets... Mais ils n’étaient pas détruits, juste... Éteins. Comme une lueur d’espoir dans ce combat contre Jirô, qui était visiblement aussi puissant que taré, et qui avait aussi une grosse frustration sexuelle à compenser. Drake concentra alors son attaque, en envoyant une décharge surpuissante, qui fit vibrer tout le Château, provoquant une onde de choc qu’on ressentit même dans les faubourgs de la ville, brisant plusieurs fenêtres du Château, et faisant vibrer les lustres, la poussière se décollant du plafond.

Pour Rachel, ce fut un choc terrible juste à côté d’elle, mais croire que cette attaque parviendrait à vaincre Jirô, ce fut être un peu trop optimiste.

*Je dois reconnaître que ce salaud a conçu une armure particulièrement robuste. J’ignore dans quel alliage elle a été faite... Ce n’est pas du vibranium, ni de l’adamantium, mais c’est très résistant.*

Jirô envoya une puissante attaque sur Drake, et le corps de son ami et allié fut repoussé, rebondissant violemment sur le sol, terminant sa course contre le ponton séparant le quai, défonçant le béton, l’eau jaillissant du quai pour le recouvrir partiellement. Rachel attaqua alors, et envoya un nouveau missile, visant, non pas la tête de Jirô, qui était très solide, mais le milieu de son dos.

« Drake ! hurla ensuite Rachel dans son intercom. Regarde dans les containers, il y a... »

Elle ne put achever, ni même savoir si Drake l’avait entendu, en raison des multiples interférences électroniques qui striaient l’air, car Jirô contre-attaqua brusquement, et elle fila en avant, évitant sa puissante masse, qui défonça le sol, et se reçut ensuite une pluie de missiles. Ses répulseurs s’enclenchèrent, ainsi qu’une petite sulfateuse qui jaillit sur son épaule, pour détruire autant de missiles que possible, mais plusieurs la frappèrent... Dont un qui s’avéra être composé d’une épaisse colle gluante, l’envoyant s’aplatir contre un mur, comme une mouche prisonnière d’une toile d’araignée.

Jirô se mit à nouveau à la narguer, sa voix amplifiée par son armure, et Rachel, tout en se débattant, et en voyant différents messages d’alarme éclater le long de son HUD comme des pops-ups publicitaires sur un écran d’ordinateur envahi par un virus, ne put empêcher une répartie bien saillante de sortir de ses lèvres :

« La prochaine fois, confectionne-toi une pute robotique, ça te fera du bien, foutu taré ! »

Ce fut tout ce qu’elle arriva à dire, car Jirô envoya son lourd poing sur elle. Rachel hurla de douleur, en sentant le goût du sang dans sa bouche, le mur se déformant autour d’elle. Un message clignota plus férocement que les autres, avec des lettres qui n’étaient guère rassurantes, la vision floue de Rachel se stabilisant peu à peu pour lui permettre de déchiffrer ce qui était écrit : « RUPTURE DE LA STRUCTURE DÉFENSIVE IMMINENTE ! ».

Elle tenta encore de retirer le glu, en faisant sortir des lasers à partir de ses poignets, avant de voir le poing de Jirô se relever à nouveau, comme la faux de la Faucheuse, prêt à la pulvériser... Quand une musique féroce et sauvage se mit à résonner.

*Que... ?!*

Wagner se mit à rugir, tandis que la scène vira au chaos le plus complet. Drake avait finalement vu les Doombots, et ces derniers avaient jailli de leurs containers, avant de tirer sur l’armure de Jirô. Depuis leurs mains, des rayons d’énergie fusaient, heurtant ce dernier, le surprenant, et le forçant à réagir. Sa masse fendilla l’air, et en frappa un, le pulvérisant. Le Doombot termina sa course en se fracassant contre un mur, se dispersant en plusieurs morceaux.

*Drake !*

Préparant son effet, l’homme avait été chercher dans le grand poncif du genre. La Chevauchée des Walkyries, qu’on aurait pu renommer en « La Chevauchée des Doombots », déferla donc sur Jirô, tandis que deux Doombots s’approchèrent de Rachel, entreprenant de la libérer, découpant la glu. Rachel tomba alors, et les robots la rattrapèrent. Plusieurs de ses plaques de défense avaient éclaté, ou étaient disloquées, permettant de voir des fils électriques qui pendouillaient en crachotant lamentablement.

Drake avait pris les chose sen main, et lui ordonna d’aller secourir Black Widow, et de retrouver Le Bricoleur.

« N-Non... Je... *SKREEEEEEE*... »

Son communicateur était également endommagé. Elle avait toujours ses répulseurs, mais il y avait des signaux d’alarmes partout. Rachel soupira, et tenta de soulever son heaume, qui était bloqué. Elle l’attrapa alors avec sa main, et l’arracha, révélant son visage. Drake était prêt à en découdre, car, même avec une armée à son service, Jirô malmenait les Doombots.

« Ton ultime coup, Drake ? C’est pathétique ! Comment oses-tu porter le nom de Noventa ? Tes robots ne sont rien contre moi ! »

Sa visière tira à nouveau, et frappa un Doombot, le dispersant sur place, tout en fendillant le sol. Rachel hocha la tête, et, alors que Drake se retenait, elle posa sa main sur son épaule, et, quand l’homme se retourna... Elle alla l’embrasser, son armure se pressant contre celle de l’homme. Un baiser bref, qu’elle rompit ensuite.

« Fous-lui la misère de sa vie, Drake. »

Rachel s’envola alors, sortant de l’entrepôt, pour constater que ses répulseurs étaient effectivement défectueux. Elle se rapprocha rapidement des décombres, et scanna les lieux, non plus à l’aide de son casque, mais de son bras. Elle se rapprocha donc des décombres, et, commença à les soulever, tout en cherchant une trace de Natalia.0

« Je suis là... »

Une voix étouffée, venant de la gauche. Rachel se retourna, et enleva des débris, apercevant alors une petite alcôve, miraculeusement épargnée de l’onde de choc de l’ennemi, et dans lequel Natalia avait pu se dissimuler.

« Il faut retrouver le Bricoleur, Drake s’occupe de Jirô... »

La combinaison de Natalia était déchirée par endroits, et elle avait plusieurs contusions au visage.

« Okay, c’est cool...
 -  Ce qui veut dire qu’on doit gérer Le Bricoleur...
 -  Fury et Coulson sont dessus, déjà... Tu penses vraiment que Drake va pouvoir gérer Jirô tout seul ? Il a l’air costaud... »

Rachel releva la tête, observant la zone d’où elle venait. Un éboulement avait désormais rendu impossible l’accès à l’entrepôt, mais elle esquissa un léger sourire, plein de confiance.

« Ouais... Et puis, c’est personnel entre eux.
 -  Oh ben, si c’est personnel, je suis rassurée...
 -  T’es sûre de pouvoir te relever ?
 -  T’es sûre de pas vouloir finir à la casse ? »

Rachel se contenta de sourire, puis tendit sa main, que Natalia saisit, se relevant ainsi.

Il était temps d’en finir.

Parallèlement, dans tout le complexe, une alarme venait de résonner.
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Drake Noventa le vendredi 21 octobre 2016, 14:14:36
Le hululement strident de l'alarme résonnait depuis quelques minutes déjà, rendu obsolète par le vacarme du combat entre les armures. Il avait suffit à faire évacuer les étages supérieurs ("C'est une fuite dans une conduite de gaz, mesdames et messieurs ! Rien d'alarme, mais Madame préfère vous éloigner du château. Vous êtes, toutes et tous, des invités bien trop précieux pour qu'on laisse un souci technique gâcher cette soirée. Si vous voulez bien suivre notre personnel, la fête continue ailleurs") et à mobiliser les troupes d'assaut de Von Bardas. Les militaires avaient rapidement verrouillé le complexe et s'étaient élancés dans les étages souterrains.
Bientôt, dans le corridor dévasté où se trouvaient Natalia et Rachel, l'air fut chargé des bruits de pas précipités et multiples. Des hommes entraînés arrivaient sur elles, arme au poing.

Quelques ordres furent hurlés alors que les soldats pointaient les filles, leur intimant de se rendre sans résistance. Mais l'action vint d'une zone à laquelle ils n'avaient pas pensé : de leurs propres rangs. Un des leurs s'étaient détaché du lot et, dans un ballet martial que Widow aurait probablement livré avec autant de grâce et d'efficacité meurtrière, semait une mort prompt dans la colonne. Un coup de couteau ici, une balle dans la gorge là, un coup de pied dans le larynx à gauche, un genou brisé derrière... En quelques secondes et malgré une résistance tardive au vu de l'état de surprise, le commando fut décimé. Le tueur s'approcha une fois le dernier homme à terre, ôtant son casque et les lunettes tactiques qui lui masquaient le visage.

- Agent 77 (https://s-media-cache-ak0.pinimg.com/564x/12/d3/d3/12d3d3902968fdf1be75512538d584b9.jpg), dit la femme en se débarassant de la tenue militaire pour adopter une combinaison de cuir si décolletée que Drake en aurait frôlé l'infarctus. J'appartiens à l'équipe de la chanteuse. Chargée de vous exfiltrer. On se bouge, allez.

77, aussi sèche et froide qu'elle était désirable, n'attendit aucune réponse de Rachel et Romanov, leur tournant directement le dos en épaulant son fusil mitrailleur. Ses ordres étaient d'exfiltrer ses comparses mais pas de leur faire la discussion, sans compter que le château grouillait encore de soldats. Le temps était précieux et la sortie encore loin. A elle trois, probablement pourraient-elles s'en tirer sans difficulté supplémentaire.

A moins que le château de Fatalis, secoué par le combat qui se jouait sous ses fondations, ne s'effondre sur elles.



A peine Rachel sortie et le goût de son baiser dissipé sur mes lèvres ensanglantées que la chute d'un des Doombots entraîna un éboulement important qui bloqua l'accès par lequel nous étions arrivés dans cette partie du château. J'aurai de la peine à dégager de là, une fois les batteries de mon armure vide, mais ça n'importait pas. Hawkes au moins était sauve et j'étais confiant dans le sort de Romanov. Ces deux là pourraient se sortir de ce guêpier d'ici à ce que j'en finisse avec Jirô et son Titan, chose qui malgré la puissance des Doombots allait apparemment demander un peu plus d'efforts que prévu.
Possédé par sa folie, enivré par la force insensée de son armure, Tanaka frappait comme un forcené. Sa masse volait et fauchait les répliques Fataliennes, quand ses décharges ne les faisaient pas impitoyablement fondre sur place. Bien entendu, il me visait aussi. Mais grâce à l'activation du MoP, je me retrouvais bien plus performant dans mon utilisation de l'armure T-1000 que lors de la première phase du combat. Je ne devais qu'à cela ma survie, même si elle n'était pour le moment que très approximative.

[Ce ne sont pas mes robots, techniquement. Je regrette juste que Fatalis n'aie pas construit un Megazord mais ce mec ne doit pas aimer les Power Rangers.

Le Titan balaya l'air d'un faisceau issu de sa visière. Deux Doombots me permirent d'en réchapper, ce qui me fit réaliser que leur nombre commençait à diminuer dramatiquement. J'avais bien pensé à infiltrer son armure grâce au MoP, mais Jirô avait été assez malin malgré tout pour empêcher cette option. Il allait falloir démonter ce tas de ferraille à l'ancienne, en jouant sur un cadeau de Rachel m'avait fait. En tirant ses missiles dans le dos de Jirô avec insistance, elle m'avait fait comprendre qu'elle avait décelé son point faible.

Les Doombots s’élancèrent sur mon ordre, faisant pleuvoir un feu d'énergie brute sur la carcasse du Titan tout en devenant plus mobiles qu'auparavant. Je ne pouvais pas abuser de mon don cybernétique pour ne pas me retrouver à nouveau dans le coma comme à la suite de la bataille du chalet, aussi ne répondaient-ils pas aussi bien que je l'aurai voulu. Tout de même, leur programme de base était impressionnant. Quant à moi, dans ma belle armure étincelante (quoique plutôt endommagée maintenant et moins vaillante qu'au début), je virevoltait avec eux et feignis de mener l'assaut frontal. Aux prises avec Jirô, j'esquivais ses tirs et lui infligeais les miens alors qu'il tendait de me broyer d'un coup de poing. Parfois, je le frappais à la main ou même des pieds avant de me faire balancer à l'autre bout de l'entrepôt pour revenir me jeter dans la mêlée sans hésiter, le Titan harcelé par un nombre toujours décroissant de Bots.
Autour de nous, l'entrepôt avait adopté un aspect lunaire. Les jets de répulseurs avaient creusé de nombreux cratères, beaucoup d'éléments du matériel stocké là étaient en miettes. Le quai aménagé n'était plus qu'un souvenir -je m'étais même servi de la structure du ponton pour l'abattre sur Jirô sans grand succès- et les murs étaient durement éprouvés par la bataille. Mais j'approchais de mon objectif véritable en me perdant dans cette bataille grossière, qui au moins me défoulait.

Un Doombot, plus contrôlé que les autres, s'était faufilé avec patience et discrétion parmi les décombres accumulés. Se frayant un chemin alors que le monde semblait en proie à l'Apocalypse tout autour de lui, le robot était parvenu à se placer derrière Jirô. Grâce à ses scanners, il avait étudié les faiblesses du verso du Titan, mises au jour par les tirs de Rachel. Et lorsque ses calculs établirent laquelle était la plus importante des failles de la cuirasse, il enclencha son auto-destruction et se jeta sur son adversaire pour s'y faire exploser.
Ce fut un succès ! La violence de la déflagration emporta une grosse partie des plaques de protection déjà éprouvées par les missiles de Rachel et le colosse vacilla. D'un bel ensemble, le reste des Doombots abandonna l'assaut frontal pour passer derrière le géant désarmé. Leurs tirs se mirent à pleuvoir sur la zone endommagée et bientôt cette dernière en vint à être considérablement élargie et fragilisée. Jusqu'à ce que Jirô essaie de faire volte-face... et ne donne par son mouvement l'impulsion qui scia en deux la colonne du Titan. Le résultat fut simple : le colosse se retrouva privé de ses jambes, s'étalant lamentablement sur le sol.

[Ça fait un drôle d'effet, hein, de ne plus pouvoir se mouvoir ? Je connais ça. Mais... Tu es au courant, je crois.]
{VA CHIER, NOVENTA, VA CHIER ! RAAAAH !}

Il tira quelques missiles et chercha à se relever dans le même temps, tâtonnant d'une main pour récupérer sa terrible masse que la chute lui avait fait lâcher. Manque de bol pour lui, c'était moi qui l'avait empoignée... Aidé en cela de deux bots, qui m'aidaient à la lever pendant que Jirô faisait chauffer le rayon destructeur de sa visière. Il n'eut pas le temps de tirer ; nous abattîmes l'arme sur le casque de son armure. Une fois, deux, trois.
Finalement, le Titan s'immobilisa et les bots n'eurent pas de mal à attaquer et détruire les zones les plus exposés, rendant la bête de métal inerte pour de bon.

Quant à moi, j’atterris sur la carcasse et commençait à l'ouvrir de mes mains, faisant fondre les plaques que je ne pouvais pas dégager. J'étais fou furieux. Le temps que je passais à cela m'importait peu, comme l'éboulement du plafond qui menaçait de tout enterrer ici. Ça n'importait pas parce que bientôt, je parvins à extraire Jirô de sa gangue de métal. L'attrapant par le col, je l'envoyais à terre où il se prostra sous la douleur.
Je mis le pied à son niveau, le toisant. Puis l'armure d'argent quitta mon corps à ma demande, prenant la forme de repos, celle de mon fauteuil roulant. Mais c'était ce que je voulais. M'effondrant sur Jirô alors que mes jambes se dérobaient immanquablement sous moi, je me dressais sur un bras pour frapper de l'autre ce sale enfoiré, cette salope qui m'avait volé mes jambes.
Et j'hurlais. Mon poing lui brisa le nez, lui fendit une lèvre, lui cassa une pommette. Et j'hurlais toujours, dans un état d'hystérie proche de celui qu'il avait eu en affrontant Rachel. Mon corps (pour la partie dont les nerfs marchaient encore) m'informait qu'il était dans un sale état et que j'avais besoin de soin, ce qui n'importait pas.
Il n'y avait que cette vengeance à assouvir.

Lorsque je m'arrêtais de frapper, le visage de Jirô était salement démoli et il était dans les vapes. Moi, je pleurais. De soulagement, de colère, de frustration. Je chialais et ça me faisait du bien. Après quelques sanglots, je parvins à me calmer assez pour articuler assez audiblement.

- Je t'arrête, espèce de connard. Et j'espère que tu vas croupir pour le reste de ta vie au fond d'une cellule, à te faire enculer toutes les deux heures par un gros black en manque d'affection. Ça t'apprendra à dire de mes coéquipières que ce sont des putes.

Mesquin, je lui crachais à la face avant de pousser une exclamation rauque de soulagement. J'avais mal partout, le goût métallique du sang sur ma bouche, peut-être des côtes cassées, mais j'avais gagné. Je m'étais vengé, j'avais réussi à aménager une sortie pour mon équipe.

*Il ne me reste plus qu'à me tirer d'ici, maintenant.*

Un bruit d'enfer me fit relever la tête d'un coup, me ramenant à la réalité de ma situation et à l'état de l'entrepôt. Tout s'effondrait autour de moi, et le château avait déjà reçu son coup de grâce.
Dans un dernier fracas assourdissant, toute l'aile sous laquelle je me trouvais encore s'effondra, enterrant la scène sous des tonnes de pierres...
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Iron Girl le vendredi 21 octobre 2016, 16:23:04
Rachel et Natalia rejoignirent l’atelier de Jirô, juste à temps pour voir une douzaine d’hommes armés en combinaison noire se rapprocher, pointant sur elles des fusils d’assauts, hurlant en latvérien aux deux femmes de se rendre. Natalia n’avait plus son casque pour la protéger, mais disposait toujours de ses répulseurs, et Widow, de son côté, analysait déjà leurs ennemis... Quand quelqu’un, resté dans leur dos, un membre de la troupe, leur sauta dessus. Il utilisa un pistolet incapacitant, neutralisant deux commandos, avant de foncer sur eux, avec une rapidité exceptionnelle, bondissant, décrivant des mouvements athlétiques et sportifs qui n’auraient pas eu à rougir devant Widow. L’individu neutralisa ainsi le groupe, avant de retirer son casque et sa combinaison, révélant... Une sorte de femme fatale particulièrement pulpeuse, avec un décolleté largement ouvert, des seins opulents, et un visage de rêve, qui parvint, malgré la situation du moment, à stimuler un peu Rachel, bisexuelle.

Les femmes n’eurent néanmoins pas le temps de dialoguer. L’Agent 77 leur ordonna de la suivre, expliquant qu’elle travaillait pour leurs mystérieux alliés, les Templiers, et qu’elle avait pour ordre de les exfiltrer.

« La cavalerie, donc...
 -  On vous suit. »

Rachel ne pouvait plus trop voler, mais les servomoteurs de l’armure fonctionnaient encore, lui permettant de courir. En chemin, elle sentit toute l’installation trembler, sous l’intensité des coups échangés entre Jirô et Drake. Elle avait toute confiance en Drake, mais... Pour autant, Rachel restait nerveuse. Cependant, elle-même avait ses propres soucis. Les couloirs se fissuraient, des lézardes et de la poussière tombaient, et d’autres Latvériens leur tombèrent dessus. 77 ne pouvant espérer récolter tous les lauriers, les répulseurs de Rachel tirèrent, frappant plusieurs Latvériens, en atteignant deux en même temps, qui venaient de débarquer depuis un couloir latéral.

Iron Girl se rappela du plan du château, montré par Nick Fury, et du fait qu’il y avait, de l’autre côté de l’atelier d’entretien des robots, une aire de lancement pour véhicules. S’il fallait fuir, c’était assurément le meilleur endroit possible, et c’était bien par là que 77 se rendait. Rapide, la femme était aussi svelte. Le trio remonta dans les allées de marbre du château, où elles tombèrent sur d’autres Latvériens. 77 courut en avant, et bondit en hauteur, puis mit ses deux genoux en avant, coinçant la tête d’un garde entre ses cuisses, et pivota sur place, provoquant un craquement quand elle lui brisa les cervicales, tout en tirant, depuis sa position, sur un autre soldat, l’envoyant s’étaler sur le sol.

Rachel la suivait, tirant sur les tourelles de défense, soutenue par Natalia, qui utilisait un fusil d’assaut, faisant preuve d’une précision redoutable. En chemin, elles virent néanmoins plusieurs cadavres et des effusions de sang. Rachel en reconnut plusieurs en se penchant vers eux.

*Les hommes de Donovan... Le Bricoleur doit fuir par le même endroit que nous.*

Rachel filait le plus vite possible, tandis que, même ici, le château continuait à trembler. Elle vit ainsi plusieurs grandes baies vitrées se fissurer, des fenêtres explosant, des lézardes se formant sur le sol.

« Il ne se donne pas à moitié, ton poulain !
 -  Il est... Très impulsif ! »

Le trio rejoignit un escalier qui descendait, menant vers une grande porte blindée, où on entendait des coups de feu. Rachel descendit rapidement, et vit plusieurs gros conteneurs, ainsi que ce qui ressemblait à une aire de lancement, avec un grand panneau ouvert, et vit un vaisseau furtif s’envoler. Plusieurs cadavres jonchaient le sol, et elle en vit d’ailleurs un s’écrouler devant elle, mais ce qui retint surtout son attention fut le dernier cadeau laissé par Le Bricoleur pour couvrir sa sortie...

« Vous vous foutez de ma gueule ? »

Un Metal Gear REX (http://img110.xooimage.com/files/8/8/b/metalgearrex-50b368e.jpg) se dressait au milieu de la zone de transport, utilisant ses mitrailleuses lourdes pour canarder toutes les cibles passant à portée, tout en chargeant son puissant canon Tesla.

Donovan était également là, blessé, derrière un conteneur, crachant son sang en se tenant son torse. L’un de ses hommes avait un lance-roquettes, mais le pauvre s’était reçu une balle qui avait fait voler la moitié de son crâne sur le sol, laissant la puissante arme sans porteur.

« Où est Mason ?
 -  S’est barré... Dans l’avion... »

Il n’y avait plus qu’à espérer que Drake ait bien réussi à appréhender Jirô. Rachel se redressa, puis tira avec ses répulseurs, blessant le REX, mais sans endommager son espèce armature. Fort heureusement, il lui restait encore des missiles, et elle en envoya un, qui explosa contre la carcasse du monstre, le déstabilisant.

« Je vais l’occuper ! Profitez-en pour récupérer le lance-roquettes, et le faire sauter ! »



Loin de là, dans l’entrepôt de stockage des robots, le plafond s’effondra, et le sol se fissura. L’eau se déversa depuis le quai, les digues retenant la rivière s’affaissant. Alors que de gros rochers fusaient vers Drake et Jirô, les condamnant à une mort certaine, une onde de choc les dévia brusquement. Si Drake était encore conscient, il pourrait voir Coulson se rapprocher rapidement, en compagnie  d’une jeune femme, qui avait visiblement le pouvoir de dévier des débris : Daisy Johnson (http://img110.xooimage.com/files/6/d/4/daisy-johnson-4edd335.jpg), alias... « Quake ».

Ils s’avancèrent rapidement vers l’homme, tandis que le plafond continuait à s’écrouler.

« J’espère que vous savez nager, Monsieur Noventa ! Dans l’eau, vite ! »

Daisy utilisa ses vibrations pour pousser Jirô plus rapidement, l’envoyant s’étaler dans l’eau, tandis que Coulson soulevait Drake, l’aidant à se rétablir. Le plafond continua à s’écrouler, et l’eau fusa sur eux, avant de les emporter.

Un courant rapide les draina rapidement, et Coulson aperçut, devant eux, des hélices mortelles, qui tournoyaient sur place. Dans l’eau, il tourna la tête vers Quake, qui se concentra, et tendit les mains, envoyant de nouvelles ondes de choc, qui explosèrent les turbines, leur permettant de traverser ce barrage mortel, et, surtout, de pouvoir à nouveau se contrôler. Le courant devenait plus naturel, les parois n’étant plus des murs froids et artificiels, mais les parois rocheuses d’une grotte souterraine.

Ils purent ainsi remonter vers la grotte, Coulson soulevant la carcasse de Jirô, jusqu’à ce que Quake ne les pousse avec ses vibrations, le soulevant comme une plume, et le faisant sortir de l’eau, avant de remonter à son tour.

« Haaaa... Monsieur Noventa, je... Hummm... Nous devrions arrêter de nous rencontrer... Dans des circonstances si compliquées... »
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Drake Noventa le vendredi 21 octobre 2016, 17:37:26
- Je vais l’occuper ! Profitez-en pour récupérer le lance-roquettes, et le faire sauter !

L'Agent 77 ne semblait pas attendre mieux qu'un coup pour signifier le départ. Filant plus rapidement encore que Natalia, la silencieuse guerrière fonça d'une foulée ample et preste qui, outre mouler à la perfection son redoutable cul ferme, la faisait bondir de protections en protections pour se couvrir du feu mitraillé par le Rex. Lentement mais sûrement, la templière avançait vers le corps du complice de Donovan et ne lâchait pas des yeux l'arme oblongue et dévastatrice qui gisait là, engluée dans le sang et les morceaux de cervelle. Bien que parfaitement agile et habituée à ces situations extrêmes, 77 ne pouvait pas faire le poids contre une unité Metal Gear. Elle était tenue de se fier à Rachel pour tenir concentré le Rex et lui laisser ainsi des options pour continuer sa course.

Rachel aurait assurément eu plus de chance avec une armure en parfait état de fonctionnement. Le Rex paraissait archaïque comparé à Iron Girl mais sa masse supérieure encore au Titan de Jirô le rendait redoutable lorsqu'il donnait des coups de patte et écrasait à l'aveuglette -ce qu'il faisait sans l'ombre d'une hésitation, faisant de temps à autre feu de son canon Tesla à moitié chargé dans l'espoir de réduire en cendres à peu près tout ce qui passerait sous sa ligne de mire. Hawkes était toutefois assez efficace pour tenir occupé le pilote, qui ne put pas empêcher la roquette enfin tirée par 77 de détruire son radar. Aveuglé, la bête mécanique sembla pousser un étonnant rugissement de métal quand il fut touché... Mais ce n'était jamais que l'ouverture du cockpit, endommagée par un tir de la belle armurée, qui grinçait furieusement.
Le pilote était exposé, maintenant. On pouvait l'entendre beugler alors qu'il s'impatientait, martelant le sol de plus belle tout en tirant. Il espérait avoir Rachel du bout du Tesla et 77 sous sa semelle probablement.

Il n'eut le temps de rien. Sortant de son camouflage optique, un Quinjet (http://image.noelshack.com/fichiers/2016/42/1477063003-quinjet1-avengers.png) fit rugir ses canons déjà pointé sur le Rex depuis l'ouverture de la baie de décollage du château. Les salves destabilisèrent la carcasse avec plus d'efficacité que le missile d'Iron Girl et l'engin bipède pivota pour faire face à son nouvel adversaire. Erreur de calcul stupide d'un pilote paniqué. Son cockpit ouvert l'exposa au tir d'une simple roquette qui fila sans prévenir, explosant dans la gueule du Rex et achevant ainsi le combat.
77, revenue auprès de Natalia et Rachel, les entraîna à sa suite vers le jet dans lequel les attendaient Valentina, Hill et Fury.

- Je crois qu'il est grand temps de disparaître dans les ténèbres, lâcha ce dernier.

Le Quinjet referma ses sas et fonça au loin, tandis que l'aile du château de Fatalis, affaiblie par l'affrontement souterrain, s'écroulait pour de bon.



- Haaaa... Monsieur Noventa, je... Hummm... Nous devrions arrêter de nous rencontrer... Dans des circonstances si compliquées...
- Ne le prenez pas pour vous, surtout, mais je ne vous remets absolument pas...

En vérité, j'étais sonné. La nana aurait pu être mon ex ou la double-page centrale mensuelle de Playboy que je ne l'aurai pas reconnue sans effort. Le sauvetage de Coulson et de cette fille avait été mené de main de maître mais m'avait littéralement vidé de ce qui me restait d'énergie. L'armure n'en avait qu'à peine plus, un taux suffisant pour me permettre de fonctionner. Quant à ma tête, elle tambourinait atrocement. Le contrecoup du MoP qui se faisait sentir, toujours aussi terrible. Au moins la fin n'était-elle pas aussi minable que la dernière fois, même si j'étais paradoxalement plus amoché physiquement. Rachel s'en ferait-elle moins cette fois ? A mon avis, oui. Elle était habituée aux lits d'hôpitaux, en bonne militaire. Et moi...bah, moi aussi.

- M-mon équipe ! Coulson, mon équipe !
- Iron Girl et Black Widow viennent d'être récupérées, monsieur Noventa, répondit-il. D'ici peu, notre transport viendra nous chercher.

Un bruit métallique me fit tourner la tête. A côté de moi, cette drôle de fille aux pouvoirs vibratoires venait de passer les menottes à un Jirô qui sanglotait piteusement. Quand mon regard descendit sur lui, je réalisais qu'à aucun moment je n'avais lâché son poignet. Je ne voulais absolument pas qu'il m'échappe et mes doigts s'étaient carrément crispés sur lui. Doucement, avec un sourire que je trouvais tout à fait rassurant, Daisy (Coulson l'avait appelée comme ça pour l'informer de l'arrivée d'un Quinjet, me semblait-il) me fit ôter la main et j’obtempérais.

- Vous ne lâchez pas facilement, pas vrai ? me dit-elle.
- N-non... je suis un peu pot-de-colle, je crois.
- Je dois avouer ne pas trouver ça détestable, parfois.

Je souris faiblement, amusé. Sentant la pression retomber, je me laissais effondrer sur le sol tandis que l'armure me quittait et reprenait sa forme passive. Etrange addendum au tableau de cette grotte qui charrait les débris de ma bataille, la chaise roulante chromée se trouvait là, non loin de Quake, à étinceler faiblement. Un gémissement de ma part fit s'inquiéter la charmante brune.

- Tout va bien, Drake ?

Mes yeux se posèrent sur Jirô, puis sur la chaise roulante. Alors que mon regard la parcourait et que je restais silencieux, Daisy pressa doucement mon poignet pour m'inciter à répondre. Ce que je fis après un temps, déposant le bleu de mes yeux sur elle dans un léger sourire. Non loin, on entendait déjà le rugissement des moteurs du Quinjet qui approchait de l'orée de la grotte pour venir nous récupérer tous les quatre.

- Comme... comme sur des roulettes.
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Iron Girl le lundi 24 octobre 2016, 10:19:50
Elle venait de sortir de la douche quand la radio diffusa un bulletin d’actualités, à laquelle elle prêta une oreille légèrement attentive, en connaissant déjà le contenu :

« ...Actualité internationale, maintenant. En Latvérie, une fuite de gaz dans les soubassements du Château Latvérie a provoqué la fin prématurée d’une réception organisée par le jeune Premier Ministre du pays, Lucia Von Bardas. L’enquête préliminaire attribue cette fuite à un glissement microscopique de terrain ayant endommagé une canalisation ; ce glissement serait dû à l’érosion des montagnes entourant le Château. Rappelons que la Latvérie est un petit État européen situé dans les Balkans, qui ressort d’une longue période dictature lorsqu’elle était sous le contrôle de Victor Von Fatalis, et qui s’est récemment ouverte à la démocratie, après l’éviction du dictateur... »

Une version officielle qui contenterait toutes les parties. C’était ce à quoi elle pensait, tout en agrafant son soutien-gorge. L’espionnage, c’était parfois une forme de politique complexe. Il n’était tout simplement dans l’intérêt de personne de dire que des agents occidentaux s’étaient retrouvés en Latvérie. Ce n’était d’ailleurs pas la première fois que cela arrivait, et, la première fois, le château avait été détruit, manquant provoquer un vigoureux scandale international. Bardas était déjà au pouvoir, à l’époque, et la jeune femme se trouvait déjà là, à cette époque, ayant juste des cheveux plus courts.

Dans le cas actuel, la Latvérie voulait éviter de diffuser cet incident, afin de ne pas trop attirer l’attention sur elle. Elle termina de s’habiller, et éteignit la radio, puis sortit de la salle de bains, et se rapprocha de son ordinateur-portable, puis lança un programme spécial dessus. Elle avait relié l’ordinateur à l’écran plat de sa chambre, et alluma ce dernier. Il fallut attendre un certain temps, le temps que la connexion se fasse, qu’elle passe tous les protocoles de cryptage, puis un visage se forma alors.

« Agent Johnson ?
 -  Au rapport, Monsieur Fury. »

De l’autre côté de la connexion, quelque part dans une base qui ne figurait plus sur aucune carte, l’homme qui avait permis à Quake de rejoindre le SHIELD, le fondateur et l’ancestral Directeur de l’organisation avant qu’il n’en soit limogé, Nick Fury (http://img110.xooimage.com/files/a/1/2/nick-fury-sr.-50b97a6.png), semblait ravi de la voir indemne.

« J’ai lu votre rapport, Quake. Que s’est-il passé depuis ? Hill a-t-elle obtenu davantage d’informations sur les Templiers ?
 -  Non, Monsieur. La femme qui est venue aider Widow et Hawkes s’est volatilisée, tout comme la chanteuse de cabaret, ainsi que toutes les informations susceptibles de remonter à elles. »

De l’autre côté de l’écran, Nick Fury hocha lentement la tête, d’un air satisfait, mais son unique œil vit clairement la moue désapprobatrice qui se formait sur le visage de Daisy.

« Vous désapprouvez ?
 -  Avec tout le respect que je vous dois, Monsieur, le SHIELD a déjà souffert de sa porosité, et je sais que vous êtes derrière cette organisation occulte...
 -  Vous avez sûrement lu, ou, du moins, entendu parler de cette saga littéraire d’Isaac Asimov. ‘‘Fondations’’. C’est une histoire de science-fiction, racontant la chute d’un Empire millénaire, son éclatement, et le développement, dans son ancien espace, de l’anarchie. Pour lutter contre cela, un chercheur a l’idée de développer une fondation spéciale, une sorte d’académie spatiale qui regrouperait toutes les plus gros connaissances de l’Empire vaincu, afin de permettre à l’humanité, dans un avenir lointain, de s’élever à nouveau. »

Nick Fury avait toujours aimé les anecdotes, particulièrement avec Daisy. Sous son air sévère, la jeune femme savait qu’il l’aimait bien. La différence d’âge jouait, ainsi que les redoutables pouvoirs de Quake. Patiemment, elle l’écoutait donc poursuivre son histoire.

« ...Cependant, une telle fondation se heurterait forcément à des envieux, et ça, son fondateur le savait. Secrètement, il avait donc conçu une seconde Fondation, plus discrète, plus petite, chargée de protéger la première, sans que celle-ci ne le sache, car le fait qu’elle ne soit pas connue lui permettait d’attaquer plus facilement. Vous comprenez l’idée ? Je n’aime pas plus que vous l’idée que des éléments extérieurs se promènent dans une organisation que j’ai eu tant de mal à créer, mais ces Templiers sont suffisamment fiables pour protéger le SHIELD de l’intérieur. Hill se renseignera sur eux, mais je leur fais confiance pour disparaître, et pour laisser suffisamment de miettes pour qu’elle pense, dans des moments où elle sera particulièrement euphorique, avoir démantelé leur organisation. »

Maria Hill était une femme têtue, à l’image de Nick. Il était maintenant considéré comme un terroriste international, recherché par l’organisation qu’il avait créé, et Hill était forcée de mener des recherches actives pour le retrouver. En effet, le SHIELD était composé, à plus de 80%, d’agents formés par Fury, très compétents, mais soupçonnés d’être peu loyaux envers le gouvernement, et davantage envers Fury. C’était par exemple le cas pour Daisy, qui faisait tout pour que personne ne le sache. Hill l’avait déjà soupçonné, pendant des mois, d’être toujours proche de Fury, et, si elle avait réussi à éteindre leurs soupçons, il suffirait d’un rien pour les relancer.

Nick, de son côté, ne s’était jamais terré. Il n’avait jamais cessé, même privé de son organisation, de continuer à lutter pour ce en quoi il croyait depuis la Seconde Guerre Mondiale.

« Et Jirô ?
 -  Le SHIELD l’a emmené en Zone 42. »

La Zone 42 était le nom d’une prison très particulière, une sorte de « Supermax » conçue pour les criminels les plus dangereux, et avec des possibilités d’évasion extrêmement réduites, vu qu’elle se situait dans la Zone Négative. On y accédait par l’intermédiaire de portails spécifiques situés dans certaines bases du SHIELD.

« Bien, bien... Je fais confiance à Hill pour obtenir davantage d’informations sur les alliés de Jirô, comme ce Slave Prime. Il faudra se tenir au courant. Même moi, je n’ai qu’un accès très restreint à la Zone 42. »

Comme quoi, même Fury ne pouvait avoir accès partout.

« Et Drake ?
 -  Lui et Hawkes étaient blessés après le combat. Drake l’était davantage qu’Hawkes, et ils ont été emmenés dans une villa médicale, dans les Alpes japonaises. Actuellement, ils doivent toujours y être. L’officier Hawkes s’est rétabli plus rapidement que lui, ayant des blessures plus superficielles, mais son armure est toujours en maintenance... »



C’était une vue superbe. La villa médicale possédait une sorte de grande baie vitrée, qui recouvrait quasiment toute une façade, et qui donnait sur un lac perdu au milieu de la nature. Et, parfois, le lac laissait s’échapper des jets de vapeur, trahissant sa source chaude. Tout autour, il y avait des conifères, des sapins, et, au fond, de l’autre côté du lac, le sommet d’une montagne, recouvert de neiges éternelles. Le spectacle était impressionnant, mais ce n’était pas ça que Rachel regardait en ce moment.

Portant un débardeur et un jogging, elle était en sueur. Quelques pansements ornaient encore son estomac et son visage, mais rien ne semblait pouvoir l’empêcher de s’entraîner. Son visage était recouvert de gouttes d’eau, et elle se hissait sur les rebords d’un tapis, s’appuyant sur les rambardes, avançant le long du chemin, sans utiliser ses jambes, ne se servant que de la force de ses bras pour s’avancer. Rachel aimait toujours autant le sport, et s’entraînait plusieurs heures par jour, vu qu’elle n’avait rien d’autre à faire.

Elle finit par s’arrêter, et se retourna vers Drake. On lui avait repris l’armure métallique liquide, le temps de la réparer. Après, peut-être la retrouverait-il ? Après ce qu’il avait vécu en Latvérie, Rachel l’imaginait mal reprendre un Metal Bones. De plus, il s’en était très bien sorti avec cette armure, mais pour l’heure, lui comme elle étaient mis à nu, dans un centre médicalisé géré par le SHIELD.

Il regardait le lac, quand Rachel se rapprocha de lui, une serviette autour du cou, des plaques de sueur sur le corps, une gourde d’eau dans une main.

« Ça va, Drake ? »

Une question un peu bateau, mais qui marchait toujours pour engager une conversation...
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Drake Noventa le lundi 24 octobre 2016, 17:58:42
Allez, admettons le : c'était pour des raisons tout à fait déplacées que je prenais plaisir à suivre Rachel lorsqu'elle allait dans la petite salle de sport aménagée de la villa. Je prenais énormément de plaisir à la mater en silence, regardant son corps superbe (quoiqu'encore un peu abîmé par notre mission) s'exprimer au fil des excercices auxquels elle se livrait. C'était un spectacle tout à fait érotique, particulièrement sexy. Où était-ce juste parce que je portais sur Rachel un regard un peu trop flatteur au vu des sentiments que je nourrissais pour elle ? Je regrettais à chaque fois de ne pas me joindre à elle, toutefois. Sans parler de l'aspect sexuel d'une petite collaboration encore corps moites et échauffés, me dépenser m'aurait fait du bien. J'avais gardé la forme à mon niveau même depuis mon accident en entretenant le haut de mon corps, puis davantage encore quand Barbara m'avait entraîné dans les locaux du SHIELD. Mais là, j'étais encore trop esquinté pour forcer. Alors, si j'accompagnais Hawkes systématiquement pour ne pas rester enfermé seul dans le salon àù la chambre, je me contentais de la regarder et de bouquiner.
Et je restais parfois de très long moment le regard perdu au-delà de la baie vitrée, les yeux sur le lac.

- Ça va, Drake ?
- Hein ? Oh, oui, oui.


Un sourire poli, mais creux. Sachant que Rachel ne s'en contenterait pas et qu'à fortiori je n'avais pas de raison de lui adresser une politesse aussi vexante qu'évasive, je soupirais un peu. Avant de répondre, je saisi mon portable et pris une photo d'elle, goulot de la bouteille à la bouche. Jeu taquin plus qu'autre chose, mais qui avait le don de me mettre de bonne humeur. Allez comprendre.

- Je m'inquiète un peu, Hawkes. J'ai peur, je crois d'être à la fin d'une sorte de fantasme.

Toisant ce corps entraîné et sculptural, je poussais un soupir et vins saisir l'un des poignets de ma partenaire. Doucement, je l'attirais sur moi, l'invitant à s'asseoir sur mes jambes. Sans rire dire, je ceignis sa taille de mes bras et pris le temps de savourer la proximitié avant de déballer mon sac.

- On a eu Jirô, c'est vrai. Je l'ai cogné assez fort pour manquer de m'en casser les doigts et ça m'a fait du bien, même si je n'ai pas récupéré mes jambes pour autant. Avoir été agent du SHIELD a permit ça. Mais maintenant ? Je suis redevenu un quidam dans sa chaise, difficile à traîner en mission. Je ne pleurniche pas, j'établis un fait. Et la militaire de carrière que tu es ne pourras pas nier. Barbara m'a entraîné, mais je ne serai jamais aussi efficace que toi ou Widow sans armure. Et ma tête est trop connue pour les missions d'infiltration, ou je ne sais quoi du même genre. J'ai peur d'être sur la touche, de finir simple représentant pour les MetalBones médicaux.

Quoique l'aigreur me fasse dire, j'adorais les MB prothétiques et Rachel le savait. J'avais soutenu leur commercialisation, insisté auprès du SHIELD pour laisser Noventa Corporation les mettre sur le marché. C'était un beau projet, vraiment. Pourtant, je ne me voyais absolument pas en VRP de luxe, tout en sachant qu'un éventuel retour à la vie civile me ferait le devenir presque naturellement.
Pour le reste, j'avais simplement peur de n'avoir été qu'un instrument pour attraper Jirô et tester l'armure T1000. Je ne voulais pas être un rebut pour le SHIELD, que j'avais commencé à apprécier.

- Plus personnellement... j'ai peur de te perdre. Je sais, je sais. Tu es plus réservée et tout et tout et ça te gêne peut-être t'entendre ça. Il faut que tu le sache quand même, non ? Si je ne retourne pas sur le terrain, on se verra moins.

Tout ça était compliqué. Notre relation l'était. Les explications avaient été reportées en Latvérie au vu de la situation sur laquelle il était important que nous nous concentrions et maintenant que nous avions le temps devant nous, nous reculions. Moi parce que j'avais peur de trop insister et Hawkes... Hawkes probablement parce qu'elle n'était pas à l'aise avec le sujet et que l'oublier lui allait sûrement très bien.
Je n'insistais pas sur ce point et me contentais de "conclure" en lui caressant doucement les reins du pouce, reposant ma tête contre le volume de ses seins.

- Sans compter qu'il me reste des choses à faire. Obtenir des réponses de mon père et retrouver ma mère. Et... hm...


Il y avait un sujet que je n'avais pas abordé jusque là avec Rachel, que Maria Hill avait voulu garder relativement secret. Ne voulant pas cacher quelque chose à Hawkes malgré les ordres, je saisis à tâtons l'occasion de lui déballer la chose.

- Ils veulent m'opérer au cerveau pour voir si un retrait du MoP est possible. Pour Cunningham, c'est une sorte de super-puce, à la base. Pour le moment, ils ont restreint ses fonctions mais je crois qu'Hill s'inquiète de savoir ça dans la nature, même sous contrôle. Et... et l'opération me fait peur, Rachel. Vraiment très peur. Le cerveau, c'est...

Je n'achevais pas et réfugiais mon visage contre le renflement moelleux de ses seins, le temps que me passe la petite bouffée d'angoisse.
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Iron Girl le mercredi 26 octobre 2016, 14:08:04
L’opération en Latvérie aurait pu dégoûter Drake de cette vie, cette vie aventureuse, faite d’explosions, de combats sanguinolents, et d’ennemis mégalomaniaques à affronter. Ça aurait pu... Mais c’était l’inverse qui s’était produit. Drake y avait pris goût, et la perspective de retourner à la vie civile, de faire la tournée des hôpitaux, des maisons médicalisées, et des conférences afin de vendre ses MetalBones, ne semblait guère l’enchanter plus que ça. Était-ce toutefois si surprenant ? Même avant de connaître le SHIELD, Drake était un passionné de wingsuit, un sport extrême. N’était-ce pas là la preuve que, fondamentalement, l’homme était friand de ce genre de sensations ? Qu’il avait toujours voulu mener une vie d’aventure, d’intrépide... Une chose que le SHIELD pouvait offrir, avec cette réserve que Drake, étant cul-de-jatte, ne semblait pas taillé pour l’action.

Rachel pouvait comprendre ses soucis, et, avant qu’elle ne puisse dire quoi que ce soit, l’homme lui parla alors du dernier projet en date de Maria Hill : lui retirer le MoP. Visiblement, Cunningham et ses hommes avaient repéré, dans son cerveau, une sorte de micropuce, qui devait être à l’origine de ses pouvoirs, ce qui inquiétait Drake.

« Hum... Je comprends ça, Drake... Mais le SHIELD est rempli de gens assez compétents, comme tu as pu le réaliser. Et puis, ce serait trop dangereux de te laisser cette puce... Et pas parce que tu peux accéder à n’importe quel ordinateur. Ça, ça t’offrirait plutôt une voie royale pour toutes les agences de renseignement du monde. »

Il n’était pas nécessaire de travailler très longtemps auprès du SHIELD pour savoir que les agences d’espionnage avaient une conception très réduite de la notion de « liberté individuelle ». Alors, forcément, leur donner une micropuce capable de percer n’importe quel système informatique, c’était leur offrir le Saint-Graal. Maria Hill avait beau promouvoir une image plus moderne et plus « clean » du SHIELD, elle avait été formée par Nick Fury. Si elle voulait retirer à Drake cette puce, c’était surtout parce qu’elle avait tout du cadeau empoisonné. Jirô avait conçu cette puce, et, vu la démence du bonhomme, qui sait ce qu’il avait bien pu faire avec ? De plus, on ignorait également les conséquences, à long terme, du MoP sur le cerveau.

Et puis, au-delà de ça, Rachel était sûre que Maria voulait extraire la puce pour pouvoir l’analyser sereinement, comprendre son fonctionnement, et essayer de la reproduire. Rachel caressait les cheveux de Drake, avant de se redresser.

« C’est plus prudent, pour toi, de te la retirer. Et, puisqu’on est à l’heure des confidences... »

Rachel avait aussi quelques « exclusivités » à fournir, et se déplaça un peu, déambulant sur place, avant de poursuivre, sur un ton solennel, comme si elle allait faire une révélation essentielle, poings posés sur les hanches :

« Tu peux toujours finir documentaliste dans les bureaux du SHIELD... Tant qu’on ne te mettra pas d’étagères trop hautes, je pense que ça devrait aller. »

Il y eut un léger moment de flottement, le temps de se demander si elle était sérieuse ou non... Puis elle sourit ensuite.

« J’ai encore des progrès à faire, hein ? Les Hawkes ne sont pas connus pour leur sens de l’humour... Mais bref. Je voulais te parler d’une personne, Drake, qui a perdu ses deux jambes à la guerre, et qui, pourtant, a rejoint le service actif du SHIELD, et fait même partie des Avengers. »

Ce n’était pas un cas inexistant. D’ailleurs, cet agent n’était même pas confidentiel, il fallait juste penser à se renseigner sur lui.

« Au lycée, c’était un lourdaud, le sportif cool mais un peu idiot, qui s’amusait à harceler les intellos de la classe. Quand il a commencé à grandir, et à réaliser que sa vie était dans une impasse, il a rejoint l’armée. Il a perdu ses deux jambes en Irak, et a ensuite choisi de faire partie d’un projet expérimental organisé par le Pentagone, ‘‘Rebirth 2.0’’, consistant à administrer à un cobaye, volontaire, un symbiote extraterrestre. C’est ainsi que cet homme, tout en étant privé de ses jambes, est devenu un agent du SHIELD. Alors, certes, il a un symbiote, mais je pense que, par bien des aspects, on peut considérer que ça marche aussi pour une armure. »

Elle se rapprocha à nouveau de lui, et posa sa main sur son menton.

« Si Eugène ‘‘Flash’’ Thompson a pu le faire, alors je ne vois aucune raison pour que Drake Noventa ne le puisse pas... Sauf si soulever des cartons est ton grand fantasme inavoué. »

Rachel aurait pu parler davantage de l’opération consistant à extraire le MoP, mais, comme elle n’était même pas au courant de ladite opération, elle ne voyait pas ce qu’elle pouvait dire pour le rassurer et le réconforter. En revanche, avec l’expérience de Flash Thompson, elle était sûre d’avoir un bon filon.
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Drake Noventa le jeudi 27 octobre 2016, 05:09:05
- Merde, Rachel, est-ce que tu viens de faire de l'humour ?

J'avais ri de très bon coeur une fois la surprise passée et il m'avait fallu deux essais pour parvenir à articuler ma phrase. Elle m'avait cloué dans ma chaise tant la "révélation" s'était avérée inattendue et plutôt que de m'en offusquer, je m'étais bidonné. Voilà que la très stricte militaire donnait dans la plaisanterie grinçante ! Que Hawkes s'essaie à l'humour était assez surprenant pour que j'en oublie instantanément mes inquiétudes au sujet de l'opération de l'ablation du MoP -qu'elle avait maladroitement tenté de calmer, tout de même.

Quant à mes doutes sur l'avenir, elle se voulu là encore rassurante en me donnant un exemple de réussite malgré le handicap. Sans aller chercher un inconnu, il lui aurait pourtant suffit de me rappeler Barbara Gordon ! Peu m'importait, en fait. Seul valait vraiment le fait qu'elle tente à sa façon de me remonter le moral. J'hochais la tête à ses propos sur Flash Thompson, reconnaissant. Malgré tout, il est clair que cela faisait un précédent de taille qui jouait en ma faveur.

- D'accord, Officier. Je n'ai rien à opposer à ces arguments. Néanmoins, je constate que tu esquives encore la question du "nous". Tu es terrible, tu le sais ça ? Ou alors, tu as peur que Carol ne te fasse la gueule ? Tu sais, de ça aussi on peut parler.

Elle n'avait pas caché son histoire (du moins son intimité disons) avec Carol Danvers. Alors que j'insistais, j'oubliais que Rachel avait ses propres histoires. Il fallait peut-être que je me tienne à l'écart le temps qu'elle fasse le point ? Je décidais de ne plus y revenir pour le moment et baissais la tête pour déposer un baiser contre sa main qui me caressait le menton.

- Pour parler tout à fait franchement, mon grand fantasme inavoué serait plutôt de te faire l'amour violemment  sur la première surface plane venue après avoir déchiré ce pantalon qui te fait un cul fantastique. En te brusquant un peu, juste pour le plaisir de te prendre comme je l'entends au moins une fois.

Un léger sourire en coin étira mes lèvres. Je ne plaisantais absolument pas et je gageais que Rachel le savait parfaitement. Comme n'importe quel mec correctement constitué, je considérais Hawkes comme la perspective d'un coup d'enfer et très bien gaulé. J'aurais donné cher, à ce moment précis, pour avoir le moyen de mettre mes paroles à exécution.
Maiiiiiis....

- Vu que tu pourrais me faire rouler au loin pour calmer mes ardeurs et que je me vois mal me lever pour aller te pencher sur la commode qui est dans le coin de la pièce, je me contenterai sportivement de te proposer d'aller tremper dans le jaccuzzi, que la discussion soit un peu plus équitable.

J'avançais la tête vers la sienne en la défiant d'un sourire toujours plus taquin, crochetant du doigt le col de son haut afin de l'attirer davantage à moi.

- À moins bien sur que tu ne choisisse la retraite, soldat ?
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Iron Girl le jeudi 27 octobre 2016, 15:18:27
« J’oubliais parfois à quel point les hommes peuvent être... Romantiques et charmants. Au moins, on ne peut pas t’accuser de mentir... »

Qu’avait-il dit déjà ? Lui « faire l’amour violemment » sur la « première surface plane venue », en faisant également référence à son « cul », en plein milieu de la phrase ? Plus amusée que réellement offusquée, elle se contentait de sourire légèrement, une petite lueur amusée venant se dessiner dans le firmament de ses yeux. Drake ne plaisantait qu’à moitié. Même la plus aveugle des personnes aurait fini par comprendre que l’homme ressentait une attirance envers elle. Une attirance qui n’était néanmoins pas que sexuelle. Rachel savait que Drake voyait en elle beaucoup de choses. Elle était forte, aussi bien physiquement que mentalement, et représentait probablement, à ses yeux, une sorte d’idéal, qui tempérait ses faiblesses, que l’homme cachait derrière son humour. Ils se complétaient, car Drake était aussi fort, mentalement parlant. C’était quelqu’un qui voulait lutter contre la fatalité, et qui avait toutes les raisons du monde de déprimer.

Rachel ne lui aurait jamais avoué (il en aurait pris la grosse tête), mais elle l’admirait. Il avait appris en Latvérie que ses parents ne l’avaient jamais aimé, qu’ils avaient voulu faire de lui un simple cobaye pour leurs expériences de mégalomanes visant à concevoir des robots surpuissants. Si Rachel avait appris que son père ne l’avait jamais aimé, elle qui avait toujours tout fait pour qu’il soit fier d’elle, elle ne s’en serait probablement pas remise. Mais lui ? Il avait été atteint, elle le savait, mais il arrivait à conserver la tête froide. La vie n’avait pas été facile avec Drake. Il avait perdu ses jambes, ses parents, et n’avait plus personne dans sa vie, ou presque. En tout cas, il avait perdu le soutien de sa famille.

*On pourrait croire que je m’apitoie sur lui, mais... Ce n’est pas ça. Enfin, ce n’est pas que ça...*

Drake avait une mentalité de battant. Il avait beau être né avec une cuiller en argent dans la bouche, il ne s’était jamais reposé sur sa fortune. C’est ce qui faisait de lui un bon élément pour le SHIELD, car il était aventureux, endurci, et très déterminé. Lui confier l’armure « T-1000 » ne paraissait dès lors pas si saugrenu que ça. Drake avait les moyens et les capacités de devenir un bon agent... Mais il n’y avait pas que ça qui était en jeu. Il y avait aussi... Eux. Et « eux », c’était une question compliquée, surtout pour Rachel, qui, avec sa rigidité militaire, s’était toujours efforcée de séparer vie professionnelle et vie privée, pour autant que cette séparation puisse avoir un sens, au sein d’une organisation aussi complexe et aussi énorme quel le SHIELD. De plus, avec Carol, elle avait déjà explosé sa propre limite, et se tenait maintenant face à Drake.

Était-elle amoureuse de lui ? Mais lui ? l’aimait-elle ? Ou ne ressentait-il, à son égard, qu’une sorte d’admiration se faisant faussement pour de l’amour ? Rachel, comme on pouvait s’y attendre, avait toujours été plus à l’aise avec le maniement d’armes à feu qu’avec les sentiments. Sentant son trouble, Drake sembla s’en amuser, et l’attira vers elle. Rachel sourit alors, une lueur de défi dans les yeux, et se redressa, attrapant la main de Drake dans le creux de la sienne.

« Va pour le jacuzzi, puisque ça rentre dans le cadre de ton traitement... Mais, pour le reste, jeune mousse, il faudra le mériter. Le réconfort vient après l’effort, pas inversement. »

Rachel aurait pu s’arrêter là, mais elle relâcha soudain la main de Drake, et la posa ensuite sur son menton, puis l’embrassa alors. Un baiser appuyé, fougueux, comme Rachel aimait les faire, qui ne s’arrêta pas au bout de quelques secondes, mais dura de bonnes secondes. Elle prit son temps, le savourant, avant de se retirer brusquement. Elle conserva ensuite une main sur le fauteuil, s’appuyant avec l’autre sur l’extrémité de ses fesses.

« Alors ? Pas mal pour une Hawkes, hein ? Tu comprendras pourquoi je ne veux pas d’un mollasson dans ma couche. Alors, si tu veux ta ‘‘surface plane’’, il va falloir remuer des bras ! »

Motiver un homme par le sexe, Rachel savait que ça produisait souvent des miracles... Même si elle ne l’avait pas embrassé « que » pour le motiver. En fait...

Elle avait aimé ça.
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Drake Noventa le vendredi 28 octobre 2016, 21:35:47
Romantique, j'avais toujours eu du mal à l'être. Difficile de prendre le temps de draguer une fille quand votre nom et la fortune qui y était associée suffisait à remplir votre carnet d'adresse et votre lit. La célébrité en tant qu'étoile des sports un peu extrême par la suite n'avait rien arrangé. Les nanas tombaient facilement dans ma poche et ne cherchaient à y rester que pour jouir des bons côtés de la vie procurée par l'argent qui coulait à flots. Pourri, j'aurai pu l'être -et par certains aspects je l'avais été- mais j'avais toujours cherché le petit "truc en plus" chez la nana avec qui je décidais de sortir. Le déclic qui me changeait des conversations axées sur la baise et les mille façons de briller sur les réseaux sociaux, en somme. Parfois je pensais le ressentir, avant de vite m'aperçevoir que j'avais simplement eu l'illusion après laquelle je courrais. Ce qui poussait à finir par se contenter de proposer de coucher, sous-entendant que ça pouvait rapporter à la fille qui acceptait de laisser sa dignité au fond des strings qu'elle se faisait un plaisir d'oublier de mettre l'air de rien.

J'étais pourtant tombé amoureux et j'avais pensé que c'était réciproque, à l'époque. Avant mon accident, cela faisait six mois que je roucoulais -une vie entière pour un noceur comme moi. Quand je m'étais réveillé de la semaine de coma et découvert que j'avais perdu mes jambes, c'était d'abord vers elle que je m'étais tourné. Plein d'espoir de la savoir à mes côtés dans la tourmente, je lui avais lancé des appels à l'aide... auxquels elle avait répondu qu'il fallait que je comprenne mais que "la situation était trop difficile pour elle". Quelques larmes de crocodile plus tard et son Facebook signifiait qu'elle était célibataire. La Terre s'était ouverte sous mes pieds et Jirô... enfin, Jirô avait saisit l'opportunité.
Hawkes était ensuite arrivée dans ma vie de la façon la plus inattendue possible et elle m'avait soufflé. J'avais d'abord remarqué son corps puis j'avais pris le temps d'observer tout le reste. La femme forte qu'elle était. Le bon petit soldat qui avait du coeur et qui protégeait celui des autres. La "fille de" qui voulait non pas se faire un nom à elle mais prouver qu'elle était digne de celui qu'elle portait.  Décidée et impliquée. Sûre.
Une battante sur qui on pouvait se reposer.

J'étais tombé amoureux sans m'en rendre compte et je m'étais mis en tête de lui faire partager ça. Dès lors, rien n'avait été facile mais nous avions découvert que nous formions un tandem efficace et solide. Pour elle j'avais appris à me tenir, j'avais grandi. Pour moi, elle avait envisagé ce qui pourtant devait lui échapper.
Et nous avions échoué là, dans cette salle de repos, à nous embrasser longuement. Rachel était venue prendre mes lèvres d'elle-même et j'en avais ouvert les yeux de surprise avant de sourire légèrement et de faire honneur à cette superbe initiative en plongeant dans le baiser, lui rendant l'intensité qu'elle m'offrait lors de ses longues et passionnées secondes.
Pour elle, j'apprenais le romantisme.

- Alors ? Pas mal pour une Hawkes, hein ? Tu comprendras pourquoi je ne veux pas d’un mollasson dans ma couche. Alors, si tu veux ta ‘‘surface plane’’, il va falloir remuer des bras !
- Malheureusement pour nous deux, c'est le bassin qui fait tout le travail.
Amer rappel de mon handicap et pourtant je n'en perdais ni le sourire ni ses lèvres que je picorais entre deux mots. Tu vas devoir tout faire, Hawkes... mais je te promets que tu apprécieras quand même ma participation.

Des dents, légèrement, je mordis sa lèvre inférieure pour rompre le baiser. Les mains sur les roues de ma chaise, je reculais doucement pour m'écarter d'elle.

- Laisse moi dix minutes, le temps de rentrer dans l'eau. Ok ?

A vrai dire, je ne lui laissais pas le choix. Jouant des poignets, je me retournais et fit rouler ma chariote d'aluminium vers la porte. Sorti de la salle de gym, j'empruntais le couloir et avalais les quelques mètres qui me séparaient de la salle du Jacuzzi -comme le reste équipée pour l’accueil des handicapés, ce qui me permit de faire couler l'eau et de m'occuper de l'organisation du bain.

Pourquoi n'avai-je pas emmené Rachel avec moi à ce moment là pour qu'elle me vienne en aide ? La réponse était très simple. Je ne pouvais pas faire "monter la pression" de la scène en l'embrassant torridement au long de notre marche du couloir, comme je ne pouvais pas la dévêtir entre deux pas pour que nous n'ayons plus qu'à nous glisser dans les bulles pour nous envoyer en l'air dans la foulée de nos préliminaires torrides. Et je ne voulais pas non plus qu'elle doive m'aider à descendre de ma chaise, ou qu'elle m'aide à virer mon futal et mon slip. Hawkes m'aidait pour ces tâches depuis notre arrivée en Latvérie, oui... Mais là, ça n'aurait aidé qu'à casser le rythme.
Alors je m'étais résolu à m'affairer seul. Sans me presser pour ne pas glisser, j'avais ôté mon jogging et mon boxer assez rapidement malgré mes mains qui tremblaient d'excitation et de frustration. Le t-shirt avait sauté de façon bien plus anecdotique, lui. Puis j'avais pris les précautions nécéssaires pour me glisser depuis l'assise de ma chaise jusqu'aux profondeurs du bain. J'avais reposé l'équipement médical un peu plus loin comme j'avais pu, pour le faire oublier et je m'étais installé les bras le long du bord en m'assurant de ne pas glisser grâce à des coups d'yeux fréquents (et oui, n'ayant aucune sensation après la ceinture abdominale, je ne pouvais pas m'apercevoir seul que mes fesses jouaient les savonnettes sur le carrelage !).

Le manège achevé, je pris quelques secondes pour souffler. Rachel ne tarderait plus ; je ne doutais pas qu'il était fort possible qu'elle se soit faufilée discrètement dans le couloir pour écouter à la porte et être sûr que tout allait bien pour moi, prête à bondir en cas de mauvaise manip'. Me composant le visage et la position la plus naturelle du monde, je l'appelais.
Lorsqu'elle fut dans la salle de bain et que mes efforts étaient récompensés par la vue gourmande de son corps, je m'humectais les lèvres et me livrais à une petite confession.

- Tu sais, Rachel, je... enfin...
je pris le temps d'inspirer pour ne pas bafouiller et me lancer pour de bon. Quoiqu'on décide de faire, je ne pourrai pas faire grand-chose... j'aurai du mal à ressentir, aussi... alors je veux que tu saches que... enfin...que ça ne voudrait pas dire que tu ne me fais ni envie ni de l'effet, au contraire.

Jirô l'avait craché, durant la dernière bataille : je ne pouvais même pas me sentir bander. De plus, ne pouvant bouger le bassin, je m'imposais en partenaire littéralement inerte. Rien de bien flatteur pour votre partenaire, le plus amoureux du monde fut-il. Rachel l'avait peut-être à l'esprit, mais j'avais eu besoin de le rappeler. Comme si la réalité devait fatalement s'installer dans la fiction, pour une fois à notre avantage.
Bien que je me mordillais nerveusement la lèvre, je me refusais à me débiner.

- Désolé, articulai-je, la voix lourde de gêne. Ce n'est pas terrible, tout ça...
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Iron Girl le lundi 31 octobre 2016, 09:00:03
Elle avait suggéré le rapport sexuel après un exercice physique, mais Drake ne retint que l’idée du rapport... Ce qui, en réalité, ne la choqua guère. Très souvent, elle avait repensé à ce baiser volé dans la cave du Château, à cette embrassade brève et intense, aussi surprenante qu’inattendue. Elle avait agi spontanément, sans même y réfléchir, mue par une impulsion subite. Elle y avait souvent repensé, par la suite, et avait abouti à la conclusion qu’elle n’avait aucun regret à avoir. Aucun regret, car elle avait aimé ça. Alors, amoureuse ? Difficile à dire... L’amour n’était pas vraiment une chose qu’on pouvait commander, mais... Elle ressentait en tout cas suffisamment de désir pour s’en pincer les lèvres, et pour ressentir... D’étranges frissons le long du corps.

Dix minutes, donc... Rachel en mit moins d’une à se déshabiller, et s’observa un peu devant le miroir de sa chambre. On avait jamais sur soi-même un regard objectif. L’œil avait sur soi un regard déformant qui faisait que les formes étaient modifiées, soit négativement, soit positivement. Est-ce qu’elle était belle ? Certes, elle avait une belle poitrine, mais elle n’avait pas non plus une fine taille de mannequin. Elle avait de bonnes hanches, et, sans être bodybuildée, on pouvait quand même voir, sur son ventre, les traces de quelques abdos.

*Mais pourquoi est-ce que je pense à ça, moi ? Merde, Rachel !*

Elle se sermonna mentalement, et enfila une robe de chambre. Il n’y avait qu’eux en ce moment au centre, mais ça n’excluait pas que des agents puissent passer. Pas question, donc, de se balader à poil. Elle enfila son peignoir, et soupira encore, rougissant sur place, se demandant ce qu’elle était en train de fabriquer.

*Des conneries, assurément... Quoi d’autre ?*

Une erreur aussi, sûrement... Certainement. Et elle fonçait droit dedans. Laissant le peignoir entrouvert, dévoilant ainsi, au gré de ses mouvements, ses hanches, ses seins, et le reste de son corps, elle rejoignit le jacuzzi. Contrairement à ce que Drake avait pu croire, Rachel ne l’avait pas surveillé. Elle lui faisait confiance, bien plus que ce que le brave jeune homme aurait pu croire, et, quand elle entra, ce fut pour voir que le bain était prêt, Drake ayant réussi à s’installer dedans, trônant comme Al Pacino devant sa télévision géante. Son regard, en fin expert, glissa de la jambe à la tête de Rachel, différents expressions faciales et couleurs illustrant de son bonheur visuel.

Il se mit à bafouiller, et elle se rapprocha lentement, sans rien dire, le laissant parler, s’enfoncer dans son trou, creuser bien profondément, rajoutant presque, à chaque mot, un coup de pelle supplémentaire. C’était aussi ça qu’elle aimait chez lui... Son incertitude, ses hésitations. Si Rachel avait eu un homme comme elle, dur, déterminé, inébranlable, il y aurait eu des éclairs. Que disait la sagesse populaire ? Les contraires s’attirent, car ils se complètent... Peut-être qu’il y avait un peu de ça.

Toujours est-il que Rachel retira son peignoir en se tenant devant lui, de l’autre côté du jacuzzi.

« Tu es paraplégique, Drake, mais, vu toutes les blagues perverses que tu sors, je n’ose croire que tu sois paralysé de ce côté-là aussi. »

Rachel laissa tomber son peignoir, puis avança dans le jacuzzi, mettant d’abord un pied, puis le second, l’eau remontant à hauteur de ses cuisses. On pouvait noter qu’elle était épilée, et se pencha vers l’homme.

« De toute manière, Drake, et pour être très claire avec toi... Si ton oiseau ne se dresse pas, tu comprendras que Jûrô et tous les Doombots du monde entier ne sont rien en comparaison à la colère d’une femme frustrée. »

Et ça, ce n’était même pas une menace, mais une promesse. Elle se rapprocha encore, posant une main à sa gauche, une autre à sa droite, sur le rebord, lui mettant presque ses seins sur le nez.

« Aloooooooors... Tu commences par quoi ? »
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Drake Noventa le dimanche 06 novembre 2016, 16:41:41
Lentement, je l'avais vue entrer dans le jacuzzi. J'avais contemplé pour la première fois son corps nu, de la pointe de ses pieds au sommet de son crâne. De l'oeil, j'avais embrassé les dessins légers de sa musculature sèche et le volume arrogant de sa belle poitrine. Je m'étais attardé sur ses hanches, ses lèvres pulpeuses, ses yeux fiers et forts. J'avais découvert la délicatesse imberbe de son sexe. Enfin Rachel Hawkes se révélait-elle à moi sans atours ni armure, aussi exposée qu'au premier jour de sa vie. Après tout ce que nous avions traversé professionnellement comme personnellement, je ne pouvais que mesurer le chemin parcouru depuis notre première rencontre. Ainsi, nous étions devenus aussi intimes. Nous étions sur le point de faire l'amour. Les barrières entre la militaire et le paralysé avaient sauté peu à peu, jusqu'à ce que nous arrivions au point de conjuguer nos vies respectives au pluriel. De quoi donner le vertige... Et, à vrai dire, je pense que je le ressentais un peu au moment où elle se glissa dans les remous de l'eau chaude. J'affectais de ne rien en montrer tandis que Hawkes approchait en rappelant qui de nous deux portait la culotte.
Je la laissais venir en silence, un sourire fin finissant par étirer mes lèvres.

Ses mains placées de chaque côté de moi et sa promesse terrible proférée, Rachel se décida à entrer dans le jeu. Etait-elle si sûre de mener ? Certes, j'étais indécis et un peu inquiet quant à mes compétences -mettez vous à ma place, c'était la première fois depuis mon accident que j'allais tenter de reprendre une vie sexuelle sans les jambes ou les reins- mais j'avais tout de même une sacrée expérience. Par le passé, je n'avais pas perdu de temps. Des copines comme des coups d'un soir, j'en avais eu à la pelle. Et même infantilisé ainsi, je restai un amant expérimenté. Il était temps que j'accepte de m'en souvenir et de m'en souvenir, comme il était temps que Rachel sache à qui elle avait affaire.

- Aloooooooors... Tu commences par quoi ?
- C'est un menu servi à l'aveugle, ne compte pas sur le chef pour te parler des plats à l'avance.


Du bout du nez et après un sourire, je vins caresser la rondeur de l'un de ses seins. Lentement, je glissais ainsi vers les limites de son aréole sombre jusqu'à pouvoir embrasser la pointe érectile qui y trônait. Un baiser appuyé, puis un autre, puis un très léger coup de langue. Un lappement délicat qui en amorca un autre tandis que ma main venait prendre ce même sein en coupe, le pressant quand je venais lécher plus fort le téton. Il se retrouva bientôt emprisonné entre mes dents, mes lèvres se refermant sur la chair pour téter doucement et solliciter ce fruit lourd. Le manège recommença du début tout en s'amplifiant de plus en plus et bientôt son sein fut à moi, palpé qu'il était par mes doigts fermes qui laissaient à ma bouche tout le loisir de flatter la rondeur mammaire.

Mon autre main avait, elle, emprunté un chemin différent. Moins prude que les toutes premières attentions portées à la poitrine de Rachel, elle avait empoigné une de ses fesses pour la pétrir mais ne c'était nullement contentée de ça. Mes doigts avaient glissé le long de sa cuisse après avoir caracolé sur sa taille, puis étaient remontés insidieusement vers le compas à l'angle léger de son entrejambes. Habile et délicat, je m'étais mis en tête de m'approprier la douceur de ses chairs intimes. Comme un dompteur prudent, j'avais parcouru avec le plus grand des soins mais équipé d'une fermeté affirmée les replis sensuels de cette antre qui m'était encore fermée, jouant à la surface de ses lèvres tout en venant agacer son pépin d'amour. Bientôt, je glissai lentement pour m'infiltrer aux prémisses de la féminité de Rachel, guettant les premières coulées de miel pour me laisser le luxe d'explorer plus avant. Dès lors que ma belle militaire vit son corps exprimer pour elle les premiers signes d'envie, je faufilais en elle le bout de mon index, rapidement suivi du reste de mon doigt. Là, j'entrepris d'agacer ses chairs dont je stimulais la moiteur et la chaleur.

Il convenait de préparer parfaitement le met de luxe que j'avais au bout des doigts et dont je goûtais toujours plus avidement le parfum, ma langue s'activant sur son sein, délicieusement luisant de la salive que mes baisers passionnés et vicieux y déposait.
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Iron Girl le dimanche 06 novembre 2016, 23:58:53
L’eau bouillonnait autour d’eux, chaude, pétillante, pleine de bulles, remuant nerveusement et rapidement. Elle était comme le reflet de ce qui allait se passer entre eux. Drake et Rachel, deux opposés qui s’étaient progressivement rapprochés. Jusqu’au point de se lier l’un à l’autre, de se coller ensemble. Rachel, cette femme froide et dure, forte et aussi inébranlable qu’un diamant, laissait tomber la carapace, révélant toute la chaleur qui brûlait en elle. Et Drake, lui, était aux premières loges pour en profiter. Leurs deux corps se collaient ensemble, comme pour ne jamais se séparer, et elle le laissa partir à l’assaut, décalant même ses mains pour les poser sur le rebord du jacuzzi, de manière à ce que rien ne vienne le perturber. Naturellement, Rachel connaissait le passé de Drake, si similaire à celui de tous ces golden boys qui croulaient sous l’argent et les filles faciles, empêtrés dans cette arrogance si « starkienne » qui les amenait à se croire irrésistibles, alors qu’ils étaient juste insupportables. Comme Stark, Drake avait eu son Afghanistan, les jambes brisées, et avait réalisé ce qu’il était. Maintenant, ils allaient s’unir, franchir un stade symbolique dans leur relation. Pour le reste... Rachel avait déjà du mal, pour le moment, à se projeter dans ce qu’elle ferait dès le lendemain, alors, quant à imaginer un futur envisageable...

Elle soupira quand les lèvres de l’homme partirent à l’assaut, attaquant ce mont de chair qui se dressait devant lui. Tel un bébé en quête de lait maternel, il s’attaqua au téton. Le bébé y venait pour le lait, l’homme y venait pour le stupre, comme une singulière illustration de la différence entre la candide minorité et la luxuriante majorité. Rachel émit un soupir, un frisson venant la traverser de part en part, traversant son échine, fusant tout le long de son corps. Elle soupira une nouvelle fois, et sentit Drake utiliser ses mains, en posant une sur son autre sein, le pétrissant, l’honorant, l’autre se glissant vers le bas.

« Hmmmm... »

Rachel, de son côté, soulevait lentement son corps, en s’appuyant sur ses jambes. Elle se déplaçait ainsi de haut en bas, et, tout en faisant cela, pouvait sentir la verge de l’homme. Le sexe tendu caressait ses cuisses, filant sur elle, se raidissant progressivement, annonciateur de la suite. Pour l’heure, Drake prenait son temps, explorant le corps de la femme, veillant à la stimuler, à aiguiser et à affûter le feu en elle. Les flammes montaient, ce que les soupirs de Rachel illustraient, en s’accentuant. Elle s’en pinçait même les lèvres, et finit par ramener l’une de ses mains, venant caresser la joue de son amant.

« Ohh... Drake... »

Elle soupira son nom, avant de sentir son doigt se glisser en elle, explorant sa fleur intime, en récoltant le bourgeon, ce qui engendra chez elle un nouveau frisson, comme un picotement électrique qui remonta en elle.

« Haaa... Tu... Hmmm... Tu ne t’en sors pas si mal, en vérité. Dire que tu m’avais fait tout un cinéma... »

Qu’elle ait encore la capacité de le titiller, c’était le signe qu’elle allait bien, même si son corps était doucement en train de se transformer en une bouillonnante cocotte-minute.
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Drake Noventa le lundi 14 novembre 2016, 04:19:30
De mes doigts joints, je fouillais sans vergogne l'antre moite de Rachel. Enfoncés au plus loin de leur longueur, il s'agitaient fébrilement dans cette matrice tant désirée afin de la faire fondre sous les sensations. Voilà que je préparais enfin ma Rachel à ma présence au plus intime de son être, ouvrant les explorateurs phalangés en un ciseau pervers pour presser sur ses parois brûlantes afin que ces dernières ne puissent plus que désirer avec ardeur le volume plein et puissant d'une queue tendue. Alors que je sentais Hawkes de plus en plus réceptive à mes attentions perverses, je ressentais la fièvre qui s'emparait de tous mes sens. Mes mouvements linguaux sur ses seins se faisaient plus vifs et plus gourmands sur sa chair mammaire, alternant avec appétit entre chacun des monts dont le volume outrancier fut bientôt souligné par la salive que j'y déposais et que l'éclairage de la pièce faisait briller.
J'avais tellement désiré m'accaper ces seins fermes, tellement voulu découvrir ce corps ! Maintenant que j'en étais là, mon excitation n'en était que plus grande. Je ne pouvais pas la sentir, mais j'avais l'intuition très nette que mon érection était magnifique, dressant ma queue comme un insolent roc phallique prêt à fendre en deux la princesse gémissante qui se tortillait au-dessus de moi.

Ma respiration était aussi lourde que la sienne et mes mouvements un peu moins bien ordonnés. Les pressions que j'infligeai à ses seins se faisaient plus brutales et mes doigts fouisseurs n'épargnaient pas à son creuset quelques poussées plus instinctives et animales, sollicitant chaque parcelle de son bas-ventre tandis que je m'affairai à le contenter et à nous exciter tous deux. Notre résistance à l'envie et à l'empressement, à Rachel et moi, était grande... bien que nous étions sur le point de céder enfin, ce qui n'en rendrait que plus délicieux l'instant de la pénétration libératrice.

Alors qu'elle me flattait (chose assez rare pour être notée), un sourire se mit à fleurir sur mes lèvres. Je préférai ne pas répondre. Le moment que je redoutai n'était pas encore arrivé et je savais très bien que je regretterai le fait de ne pas pouvoir bouger les reins et les jambes et que cela nous frustrerait tous les deux au moment où nous serions au pinacle de cette cavalcade. Néanmoins, je me refusais à trop penser à ces choses parasites : il fallait mieux que je me concentre sur l'instant. Et puis, j’avais trop tendance à parler pour ne rien dire.

Néanmoins, je répondis à Rachel à ma façon et vint passer autour de son cou le bras qui jusque là se contenter de supporter la main qui s’appropriait avidement les fruits charnels de son buste. Doucement, je fis s’arque-bouter ma guerrière du 5ème millénaire de façon à mettre sa bouche à portée de la mienne. Et je l’embrassais. Nos langues se mêlèrent  instinctivement, exprimant je crois mieux que n’importe quels mots les sentiments qui secouaient nos cœurs et nos corps. Tantôt tendres et tantôt indécemment fiévreux, les échanges partagés par nos papilles n’avaient de cesse de se prolonger.
Maintenant inutile, la main qui avait invité Rachel à se rendre à mon niveau s’évapora et de déposa sur l’un des côtes de sa hanches, rapidement imitée par sa jumelle qui abandonna bien à regret le contrat bouillant de ma partenaire.

Ce ne fut que pour mieux amorcer le nouvel acte, toutefois. D’une poigne délicate mais ferme et sûre, je fis lentement s’asseoir Rachel sur moi tout en sachant qu’elle guiderait sans faute vers sa cible ce gland qui ne pouvait hélas plus sentir le renflement délicat de ses lèvres gonflées. Peu à peu, nos bassins se soudèrent et ma belle Rachel se retrouva empalée sur la totalité de mon vit congestionné, déposée sur ce bassin mort qui ne pouvait ressentir son poids. Quelle importance cela avait-il de toute façon ? Rachel, à cet instant précis, devenait mienne. Mes centimètres enfoncés en elle nous lièrent plus que nous ne l’avions jamais été jusque là et je considérai orgueilleusement cet état de fait alors que je sentais sa voluptueuse poitrine s’écraser contre mon torse.
Mes mains se décalèrent vers ses fesses pour s’en saisir, jouant délicieusement sur le galbe rebondi qui remplissait mes paumes.

A ce stade, il n’était plus grand-chose qu’il mettait possible de faire. Pourtant, je me sentais bien. Rachel ainsi sur moi, contre moi alors que j’étais en elle… j’avais la sensation de sentir très nettement la suave étroitesse de sa gaine enserrer mon pal veiné alors que je savais pertinemment que ce genre d’information nerveuse ne pouvait plus me parvenir depuis l’en-dessous de la ceinture. Peut-être était une réminiscence du membre fantôme -qui pour Hawkes devait être des plus tangibles…

Elle serait mes jambes. Comme souvent depuis notre rencontre. Elle saurait passer outre ce handicap qu’elle n’avait de toute façon jamais considéré pour nous unir dans la fièvre et le stupre. Car c’était ainsi que fonctionnait notre duo : en comptant sur les bienfaits du travail en équipe.

Je ne pensais plus qu’a une chose à présent ; la contempler alors qu’elle jouirait furieusement.
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Iron Girl le lundi 21 novembre 2016, 23:11:43
Des seins, Drake remonta aux lèvres, et elle le suivit. Plus besoin de parler, l’attraction naturelle des corps suffisait. Que Drake soit privé de ses jambes ne changeait rien à ce langage naturel, ces mots qui n’avaient pas besoin d’idiome pour se parler, mais simplement d’une langue. Ils s’embrassèrent, ses seins s’enfonçant contre son torse, une main en appui sur son épaule, le sexe raidi de l’homme se redressant entre leurs ventres, coincé entre les corps, remuant. Elle pouvait le sentir, heurtant son nombril, s’en délectant, scellant sa bouche contre la sienne. Ensemble, ils étaient sur le point de fusionner, s’offrant les dernières caresses, soufflant les dernières braises avant que le feu n’éclate. Elle sentit l’homme la soulever, et se laissa faire. C’était elle qui rythmait les ébats, par sa passivité complice. Sans ses jambes, Drake ne pouvait rien faire sans l’accord de sa partenaire, et il lui suffisait de planter ses yeux dans ceux de la femme pour se rassurer. Rachel était en effet entièrement consentante, son regard n’exprimant plus que du désir, de l’envie, de l’attirance, du plaisir. Le sexe avait repoussé les doutes aux confins de sa psyché, dans des replis inaccessibles, et elle se laissait maintenant absorber dans la spirale.

C’est de cette manière qu’elle se redressa. Elle avait senti ce mât, en avait caressé les flancs, perçu les contours avec sa chair. Son corps se redressa donc, glissant le long de cette hampe, jusqu’à se dresser, quelques centimètres au-dessus. L’aimant l’attira ensuite, et, d’un mouvement des hanches, elle descendit. Ses lèvres sentirent la bosse se rapprocher, et l’abeille butina la fleur, enfonçant son dard, le plantant en elle pour en récolter la sève. Quand le vit de l’homme heurta son trou, Rachel sentit un frisson la traverser, comme un choc électrique, et tous ses muscles se bandèrent pendant quelques secondes, sa tête se redressant silencieusement, ses lèvres se serrant, laissant néanmoins s’échapper un gémissement ténu. Elle replaça ensuite son visage, les joues légèrement rouges, et, maintenant qu’elle avait chanté, dansa.

Une danse simple, avec peu de mouvements, une chorégraphie en deux temps, mais une danse ô combien épuisante, de cette danse qui vous prenait aux tripes, et puisait dans toutes vos forces. Elle soupirait, elle haletait, fermant les yeux, mains s’appuyant sur les épaules de l’homme. Cette fois, c’était entièrement à elle d’agir. Et, comme on pouvait s’y attendre, avoir le rôle actif ne la dérangeait nullement. Elle sentait ce mandrin se perdre en elle, confortablement niché, et elle s’empalait dessus, descendant aussi loin que possible, ne pouvant retenir ses cris et ses soupirs quand le membre tapait dans les profondeurs de son vagin.

« Hmmmm... Haaaaaaa... Haaaaaaaaaaaannn... !! »

Rien d’autre à dire, elle s’enfonçait, recouvrant le sexe de sa mouille, témoignant ainsi de son bonheur. Ses mains remontèrent, tout comme son corps, et elle les posa sur la nuque de l’homme, et serra dessus, enfouissant sa tête dans le creux de ses seins. Encore, Rachel gémissait, multipliant les mouvements. Elle ne parlait pas, gémissait, laissant son corps exprimer tout el plaisir qu’elle ressentait. Drake et elle le faisaient enfin. L’amour. L’alchimie naturelle des corps. Là, dans ce centre de soin perdu dans les montagnes, Rachel se laissait faire, s’abandonnait à lui et à cette vague qui l’emportait.

Et Drake fut effectivement aux premières loges pour assister à son orgasme, qui la traversa comme un éclair, ses lèvres se figeant dans un puissant cri de plaisir.
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Drake Noventa le mardi 22 novembre 2016, 11:59:16
Je fus plus long à jouir qu'elle, mais cela ne me posa aucun souci de conscience. Bien que j'aurai préféré me montrer romantique du début à la fin et finir cette puissante étreinte intime sur l'exacte note qui faisait vibrer ma partenaire, mon corps continuait de gérer les informations de la partie basse avec du retard. Est-ce que ça importait tellement, finalement ? Je ne serai plus l'amant d'autrefois et pourtant, je ressentais nettement tout le plaisir que Rachel prenait à aller et venir sur le pieu tendu qui la pourfendait de ses centimètres rudes et roides. De mes mains sur elle, de son corps pressé contre le mien, je sentais chacun des tressaillements qui l'agitait alors qu'elle s'activait à se donner du plaisir sur le pal de chair que son creuset trempé engloutissait avec appétit. Je sentais ses frissons, je sentais la tension de ses muscles et la dureté de ses tétons érigés qui frottaient indécemment contre mon buste alors qu'elle allait et venait. Si j'avais eu à me préoccuper des signaux envoyés par ma queue ou seulement de ma performance, aurai-je eu le loisir de la décrypter ainsi ? De ma place, je saisissais le mouvement qui lui plaisait, le rythme qu'elle préférait, la façon que j'avais de la caresser qui l'amenait au mieux au bord de la jouissance.

Et elle vint. Brutale, la vague de l'orgasme ravagea ses sens et la fit crier son plaisir dans toute la salle de bain. Son être se raidit entre mes mains, sa matrice se resserra très certainement sur le vit qui l'avait labourée jusque là, ses mains se crispèrent sur ma nuque. Figée par le plaisir, Hawkes me maintenait délicieusement la tête contre sa poitrine, m'offrant le plaisir d'écouter son coeur secoué par l'effort et sa respiration lourde de désir. Mon sourire s'étendit et je récupérais ses fesses dans mes paumes pour la faire monter et descendre sur mon dard encore vaillant. De haut en bas, je donnais de la force de mes bras pour que la belle coulisse sur la queue qui envahissait ses entrailles jusqu'à ce que les réflexes fassent le reste.

J'en vins à jouir, je crois. L'ogive qui surmontait ma queue cracha son méat génétique au plus profond des reins de Rachel et je le ressentis plus que je ne le sus réellement, comme une sorte de sixième sens de l'instant. Néanmoins, mon cerveau traita l'information en se contentant de me donner un imposant sentiment de satisfaction qui calma toutes mes appréhensions et se substitua au contentement très particulier de l'orgasme. Hélas ! Cela n'aurait plus jamais la même saveur. Pour autant, j'étais repus. La vie pouvait être étrange.... et le cerveau aussi.
Quant à Rachel, elle pouvait être sûre de ses talents amoureux : faire jouir un homme qui ne ressentait même pas la présence de son propre sexe devait être un exploit en soi. Un talent fou que celui de cette militaire qui reposait contre moi, toujours dans les nuages cotonneux de la jouissance.

Je ne dis rien, me laissant simplement reposer sur le rebord qui me maintenait assis. Je profitais de cette proximité, de la soudure intime et moite de nos bassins. Mes mains caressaient tendrement la croupe ronde de Rachel et mes lèvres déposaient de petits baisers sur la naissance de ses seins, dans lesquels je décidais de m'enfouir un instant pour profiter de la chaleur de son buste et de la proximité inédite que nous partagions.
Je n'avais aucune envie de sortir de ce bain, ni de quitter ce petit centre de soins niché au milieu de nulle part. Retrouver la vraie vie et ses problèmes ne me tentait pas trop... Je préférais de loin rester à baigner là, dans cette illusion de vie idéal. Qui sait ce qui nous attendrait lorsque nous serions d'attaque ?
Beaucoup de choses, probablement. Pas forcément des bonnes.

- Et si on prenait des vacances ?, glissai-je dans un murmure quand je sentais que le moment s'y prêtait. Tu sais, le truc de luxe. 'Faut bien qu'être un gosse de riche serve, et j'irai bien me faire bronzer quelque part où la mer est bleue et les maillots terriblement réduits côté tissu.

Je laissais filer un rire et relevais la tête pour l'embrasser tendrement. Plutôt que de faire des plans sur la comète, autant profiter de la chance que nous avions pour le moment, après tout.
Titre: Re : Inoxydables [Iron Girl]
Posté par: Iron Girl le mardi 22 novembre 2016, 14:10:28
« Ce genre de technologies, ce n’est jamais bon, vous savez... Rappelez-vous le virus Extremis, et les conséquences désastreuses que ça a eu. Le contrôle, Daisy, ce n’est pas une forme de dictature, tant décriée par tous ces bobos gauchistes qui se croient en situation perpétuelle de lutte des classes. Le contrôle, c’est le meilleur moyen de lutter contre le chaos et contre l’anarchie. Pour toutes ces raisons, ce MoP, qui n’est rien d’autre, finalement, qu’un Extremis amélioré, doit disparaître. »

Nick revenait encore sur cette histoire, et Daisy le laissa parler. Elle savait que Fury radotait. C’était compréhensible, vu que le Fury à qui elle parlait n’était pas le Fury qu’elle avait connu. D’un autre côté, il avait raison. Les similitudes entre le Metal of Puppets et Extremis, le virus biotechnologique conçu par l’une des filiales de Stark Industries, FuturePharm, étaient tellement probantes qu’on pouvait se demander si Tanaka n’avait pas utilisé les recherches sur Extremis pour concevoir le MoP. Extremis était un virus utilisant la nanotechnologie pour modifier les capacités des gens. Tony avait utilisé sur lui la première version de ce virus, et avait obtenu un état de synchronisme total avec le monde de la machine. Il était devenu totalement connecté à tous les réseaux électroniques du monde, ce qui avait eu pour conséquence qu’il se faisait pirater en dormant sans le réaliser.

« Je suis d’accord, Monsieur, mais la question n’est pas que ça... Il faut retrouver Le Bricoleur.
 -  La situation est compliquée... Il n’y a pas que la Latvérie en jeu. Tout ça... Je ne sais pas, j’ai l’impression que ce n’est qu’une diversion. Nous avons attaqué par deux fois le château de Fatalis, en tout, et, à chaque fois, il n’était pas là, nous laissant son Medvedev local. L’important, ce n’est pas Le Bricoleur, mais de découvrir ce que Fatalis veut. »

Il y a quelques temps, Uatu avait été tué. Uatu, le Watcher, le représentant d’une race extraterrestre très ancienne et très puissante, qui avait choisi de ne pas intervenir dans les affaires politiques des civilisations jugées inférieures. Un choix motivé par l’action du père de Uatu, qui, en voulant aider une planète à résoudre ses conflits internes, leur avait confié des technologies trop évoluées pour cette planète, qui s’était autodétruite par la suite. Uatu, donc, était venu étudier ce qui se passait sur Terre, en s’installant dans la Lune, et avait été tué, et même énuclée. Son œil avait été volé par des méta-criminels de second rang, comme Docteur Midas, mais ceux-ci n’avaient fait que profiter du véritable meurtre, qui avait été commis par... Nick Fury.

En punition pour ce meurtre, Nick avait été pris par les autres Watchers. L’homme se tenant face à elle n’était donc pas l’originel Fury, et Daisy le savait. De fait, elle n’avait jamais parlé avec le vrai Fury, mais toujours avec des LMD de lui. Le vrai Fury, depuis des années, se trouvait dans une station spatiale, à subir les affres de la vieillesse. Ce que Daisy avait fait, c’était récupérer un LMD, afin d’avoir son propre conseiller. Son Nick Fury croyait être le vrai. Un choix spécial, mais Daisy se le justifiait.

*Fury a toujours eu deux coups d’avance...*

Et elle, elle avait le sentiment d’avoir deux trains de retard. Les dossiers s’empilaient en ce moment, avec un dénominateur commun : Seikusu. Il n’y avait pas que Tanaka et Le Bricoleur, il y avait aussi ces clones tueurs de Wolverine, cette X-23, tout ce trafic de super-armes venant, là aussi, de Seikusu, et qui remontait jusqu’à des villes comme Gotham City... En bref, Daisy avait le net sentiment que quelque chose lui échappait, et c’était pour ça qu’elle avait décidé de réactiver ce LMD.

Mais, pour l’heure, il fallait bien reconnaître que cette machine ne l’aidait pas beaucoup...



Rachel se mit à esquisser un léger sourire, mains posées sur les joues de l’homme, en sentant ce dernier se perdre en elle. Si lui croyait juste avoir joui, Rachel, elle, en fut sûre. Après tout, elle était aux premières loges, et, si un homme pouvait se tromper sur l’orgasme de sa partenaire, l’inverse était plus difficile. Quand l’homme atteignait le sommet de sa montagne, il en redescendait rapidement dans la foulée, dégonflant comme un ballon de baudruche qui subirait d’un coup un trop-plein d’hélium, et éclaterait en plein vol. Elle sentit donc Drake éclater entre ses cuisses, se relâchant en elle, puis son corps se décrispa ensuite. Elle-même, n’en doutons pas, avait gratifié Rachel de son nectar, sa fine fleur ayant laissé ses pétales se déployer.

L’eau, elle, indifférente à leurs ébats, bouillonnait encore autour d’eux, leur température corporelle ayant subitement cru de plusieurs degrés. De la sueur coulait ainsi le long du front de Rachel, qui haletait lourdement. Des gouttes glissaient le long de ses seins, et elle sourit quand Drake lui proposa de prendre des vacances.

« Ah... Je croyais que nous les prenions déjà, ici... »

Elle lui sourit, et l’embrassa à nouveau. Rachel, prendre des vacances... Mais bon, comme elle venait de faire l’amour, et même une tentative d’humour, on pouvait se mettre à croire à l’impossible. Le baiser se rompit ensuite, et elle sourit, restant proche de l’homme.

« On verra... Tu sais que les Hawkes ne prennent jamais de vacances... Mais peut-être que tu arriveras à me convaincre... »

Quand on était un Hawkes, on croyait fermement au réel, et on l’affrontait avec la rigueur d’un militaire.

Visiblement, quand on était un Noventa, on croyait à l’impossible, et on faisait tout ce qu’on pouvait pour le rendre réel. Et, aujourd’hui, en ce moment précis, dans ce jacuzzi, le rêve et le réel venaient de s’être rejoints. Alors, autant en profiter, pour le temps que cela durerait...






Épilogue
Château Latvérie


Toute une partie du château était dissimulée par d’épais échafaudages et par une série de grues, d’ouvriers, et de machines, s’affairant à réparer le château après son effondrement partiel. Le long des coursives du château, une tablette graphique à la main, Lucia avançait, commentant l’état des réparations devant son hôte, qui semblait s’en désintéresser totalement. Remarquant cela, Von Bardas changea rapidement de sujet.

« Le professeur Tanaka se trouve dans l’une des prisons de haute-sécurité du S.H.I.E.L.D., probablement la prison Needle, au large du Japon...
 -  Laissons ces guignols du S.H.I.E.L.D. s’amuser avec Tanaka et ses inventions grotesques, le coupa brutalement l’homme. L’important est de m’assurer qu’elle n’a pas été endommagée par tout ce désordre.
 -  Les signes biologiques n’ont pas évolué, son caisson est isolé du reste de...
 -  Je le sais. »

Elle ne dit rien de plus, et le duo s’approcha d’un étroit escalier en colimaçon. Un escalier d’un type très médiéval, qu’ils descendirent pesamment, jusqu’à rejoindre un couloir sombre, grisâtre et métallique. Dès que le pied de Lucia se posa sur le sol, des néons se mirent à bourdonner, et s’allumèrent dans les coins, éclairant le chemin jusqu’à une lourde porte. Elle laissa son hôte s’avancer, ses pas claquant durement sur le sol métallique, et il se pencha vers un dispositif de sécurité situé contre la porte, et y apposa son œil.

Dans un vrombissement, la lourde porte s’ouvrit alors, et Fatalis pénétra dans son laboratoire, avisant rapidement le caisson se trouvant en son centre. Il alla se positionner sur un moniteur situé devant le caisson, et pianota rapidement dessus, juste pour s’assurer que les signes vitaux de son bébé réagissaient bien.

« Bien... Elle est en vie. Bientôt, elle sera prête... Fatalis compte sur vous, androïde, pour vous assurer de son prompt rétablissement. »

Lucia Von Bardas, ou, plutôt, le LMD ayant l’apparence et la personnalité de Lucia Von Bardas, hocha la tête.

« Mais... Vous repartez déjà, Maître ?
 -  Fatalis se désintéresse de ces inepties. »

Il ouvrit sa main, et une image s’en éleva, tridimensionnelle, montrant une silhouette fine et élancée, à l’ombre de la terrasse d’un café. Lucia écarquilla les yeux.

« Mais c’est...
 -  Bientôt, toutes ces histoires seront sans intérêt. Bientôt, la Life Force sera enfin à moi... »

Car Fatalis avait enfin retrouvé celle qu’il cherchait depuis tant de mois, la consécration d'un projet entamé il y a des années, quand elle était venue le voir afin de solliciter son aide pour qu'elle obtienne ses enfants. Là, sous ses yeux, flottait la silhouette de Wanda Maximoff, et la promesse de son brillant futur.




FIN (?)